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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
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Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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LES VACANCES
Chers Amies, Chers Amis,
On y est, l’été est arrivé avec sa chaleur. En juillet, l’air des vacances se fait sentir. Les soirées plus avancées, les « apéros » plus souvent, le régime laissé de coté, il fait beau, chaud…
C’est la fin de l’année scolaire, c’est le moment des fêtes d’école, des festivals culturels ou sportifs, et des sorties de plein air pour ceux qui le peuvent.
Cette fin de mois de juin, nous a amené, une guerre Iran-Israël et la France avec son « Brisident » du « en même temps », n’a pas été capable de soutenir Israël comme il a soutenu l’Ukraine. Il a été capable de rapatrier l’islamiste Hassan mais incapable de faire revenir Boualem Sansal et il le laisse condamner encore plus fort avec un affront supplémentaire pour la France.
Le pays va payer encore très cher, l’incapacité de « Jupiter roi et sauveur des océans ». Sa fierté, son incompétence, « ses erreurs calculées » ont contribué à finir le travail de ses prédécesseurs en ruinant le pays et en laissant le pays aux mains des « casseurs » dont l’impunité serait la force et le sceptre du « Brisident ».
Depuis plus de 60 ans, nous communauté Pieds-noirs (qui arrivons au bout du cycle), nous avons informé, averti de ce qui allait se passer, nous ne devrions que nous réjouir de la punition qui arrivera et rester impassible, mais nous avons des descendances qui en supporterons aussi les conséquences…
Elle est loin la France des lumières, la France respectée et écoutée du Monde. Grâce à Jupiter, elle est moquée à travers l’univers.
Il serait temps qu’un sursaut d’orgueil des « français » renverse la vapeur et jette son « empereur des mers » aux oubliettes.
Enfin, essayons de passer un été agréable en occultant l’actualité épouvantable.
Bons mois de juillet et août
" Bône " lecture
A tchao, Diobône,
Jean Pierre Bartolini
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Histoire authentique.
"C'était vers les années 1942/43 et mon oncle Gaby Pêpe + était chez-nous à La Calle. Il avait un bon copain en la personne de Toto Tarento, qu'il fréquentait régulièrement. Toto travaillait à la Poste où, il lui arrivait de livrer des télégrammes chez des particuliers.
Or, un jour, il devait apporter un télégramme à un jardinier de la route du lac et c'est en compagnie de mon oncle Gaby, qu'il devait se rendre sur place.
Ce fut par un beau matin d'été où, les deux amis prirent la direction du jardin là, où résidait la personne à qui le télégramme était adressé. Les voilà donc partis, tout heureux d'être ensemble, d'autant que le temps était splendide et la nature radieuse.
C'est sans se presser, qu'ils entamèrent la montée de la route de Bône, pour arriver aux 4 chemins et poursuivre leur chemin sur la route du lac. Il devait être 11 heures du matin lorsque enfin ils atteignirent la petite ferme du jardinier. Il faisait très chaud ce qui les conduisit à s'asseoir confortablement à l'ombre bienfaisante d'un grand arbre.
Le télégramme fut délivré et le jardinier conscient, que ces jeunes gens accablés par la chaleur, devaient sûrement avoir soif leur proposa une boisson fraîche, que nos deux compères acceptèrent volontiers. Se dirigeant vers le puits le jardinier remonta un sceau dans lequel émergeaient des bouteilles. C'était disait-il pour les garder bien au frais.
Mais qu'y avait-il dans ces bouteilles ? C'était un petit vin blanc, que notre homme avait lui-même fabriqué et qui titrait disait-il fièrement les 16°. Des verres, furent promptement installés, bien à l'ombre du grand arbre et le bon petit vin blanc, dont la fraîcheur enchanta nos deux amis, coula à flot dans les verres.
Le temps passait et il fallut penser au retour et les deux copains prirent congé du jardinier. Mais, chemin faisant, l'effet de l'alcool devait se faire sentir et c'est bras dessus - bras dessous et au radar, que nos deux amis arrivèrent à La Calle en titubant, avec des idées pas très claires.
Toto s'est empressé d'aller se coucher, imité par Gaby dont la mama avait vertement sermonné, de voir son fils dans cet état d'ébriété.
Cette histoire fit le tour de La Calle et le lendemain, quelques amis, se décidèrent d'aller discrètement prendre des nouvelles de Gaby. Ils furent reçus par ma grand-mère, qui de bien mauvaise humeur, leur raconta les exploits de son fils.
Voilà comment cette affaire se termina, mais, il n'empêche, que ce petit blanc 16°, n'était pas mauvais du tout !"
Jean-Claude PUGLISI
- de La Calle Bastion de France.
Paroisse de Saint Cyprien de Carthage.
Giens en presqu’île - HYERES ( Var ) ( Avril 2025.)
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LE SACRE DE MALRAUX
C. BENDER
Echo de l'ORANIE N° 248, janvier/février 1997
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Vingt ans, jour pour jour, après sa mort, André Malraux entre au Panthéon, ce grand mausolée de la République, où on l'a jugé digne de rejoindre les grands hommes à qui "la Patrie reconnaissante" comme le dit i'inscription sur la façade, consacre un hommage posthume.
Le Panthéon, qui fut d'abord une église néo-classique, construite par l'architecte Soufflot, sur la montagne Sainte Geneviève, doit sa transformation à la révolution française qui, en 1797, décida d'en faire la nécropole des grands hommes : Mirabeau essuya les plâtres de ce sanctuaire révolutionnaire, avant d'en ètre éjecté, de même que Marat.
Voltaire et Rousseau, eux, y sont toujours. L'endroit redevint une église catholique sous le premier et le second empire. Nouveau départ sous la troisième république, avec les funérailles grandioses de Victor Hugo en 1885 ; Gambetta, Jaurès, Sola, Poincaré, Paul Painlevé, Félix Eboué, Pierre et Marie Curie, René Cassin, Jean Moulin, Jean Monet et les trois "panthéonistes" du Bicentenaire : Monge, l'abbé Grégoire et Condorcet y reposent, au milieu d'autres hôtes illustres, dont on a oublié les noms.
Le transfert des cendres d'André Malraux donna lieu à une cérémonie, à la fois sobre et grandiose, devant un parterre d'hommes politiques et d'écrivains. Une sorte de consensus réunissait des hommes de sensibilité politique différente, chacun trouvant dans cette grande messe laïque, l'occasion d'un hommage unanime à Malraux : la gauche (surtout les communistes) pour son rôle dans la guerre d'Espagne où il participa, en tant qu'officier d'escadrille, à a lutte des républicains contre les armées franquistes, et aussi pour son anticolonialisme en Indochine, la droite, pour son rôle auprès du général de Gaulle, dont il était "l'ami génial" 'et pour sa fidélité au gaullisme, qui le poussa à démissionner du gouvernement en 7969, après le départ de de Gaulle, suite au référendum, les intellectuels pour son œuvre littéraire si puissante et son goût pour toutes les civilisations, car Malraux, personnage d'une complexité multiple, fut à la fois, un aventurier et un ministre, un révolutionnaire et un gaulliste, un engagé et un dandy, un créateur original et un érudit universel, un obsédé par le défi de la légende et de la beauté, face à la fragilité de l'existence. Personnalité hors du commun, d'une intelligence prodigieuse, d'une curiosité inouïe en lace des autres nations et de leurs civilisations, il y avait dans cet homme un mélange de caractères, de tendances, de goûts, comme s'il existait en lui plusieurs Malraux.
Il ne souriait pas souvent... c'est que la vie ne l'épargna guère dans ses affections les plus chères... des épreuves douloureuses jalonnèrent son existence. Il perdit son frère Roland, déporté par la Gestapo, et dont il adopta le fils : Alain, puis ce fut en t944 la mort atroce de la femme qu'il aimait : Josette Clotis, écrasée par un train ; elle lui avait donné deux fils, Vincent et Gauthier, eux-même, victimes d'un accident de voiture en 1961, puis le décès de Louise de Vilmorin, son dernier amour, chez qui il s'était réfugié, au château de Verrière le Buisson.
La mort harcelait André Malraux, depuis le suicide de son père, c'est pourquoi une certaine gravité imprégnait ses traits, son visage de craie, ce regard intense qui ne cessait d'interroger le sens de la "Condition humaine", sa mèche romantique, sa voix sifflante, saccadée, comme celle d'un asthmatique, qui avait fait dire à un de ses admirateurs « j'aime mieux le lire que I'entendre, son éloquence grandiloquente, typique des tragédiens de la troisième République, se manifestant surtout dans le discours pour le transfert des cendres de Jean Moulin, en 1964 et dont je ne peux m'empêcher de transcrire quelques mots. »
Entre ici Jean Moulin, avec ton terrible cortège, pauvre roi supplicié des ombres, regarde ton peuple d'ombres se lever dans la nuit de juin, constellée de tortures ... aujourd'hui, jeunesse, puisse-tu penser à cet homme, avec sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient jamais parlé ; ce jour là, elle était le visage de la France, Tout dans ce personnage tient du mythe, de la légende et ... des images d'Epinal.
Que retiendrons-nous de lui ? Son œuvre littéraire bien sûr : "La voie royale", "La condition humaine" prix Goncourt 1933, "Les Conquérants" œuvres romanesques, "les Anti-Mémoires", "Les voix du Silence" "l'Espoir" et plus autobiographique " Le miroir des limbes" - Il cherche dans I'art, le moyen de lutter contre la corruption du temps et I'instinct de mort de l'homme.
Ecrivain engagé, il combattit aux côtés des Républicains espagnols et il se décrit dans le chef d'escadrille de "l'Espoir"
Passé dans la Résistance sous le nom du Colonel Bergé, il faut remarquer qu'il ne rejoignit les maquis qu'en 1944, pour on ne sait quelle raison, quelle méfiance obscure difficile à cerner.
Tribun lyrique à la diction incantatoire, il fut le premier ministre de la Culture, en réalité ministre d'Etat, chargé des affaires Culturelles, sans discontinuer de 1958 à 1969.
Il édifia ce qu'il appelait "les modernes cathédrales du XXIème siècle" les maisons de la culture dans la capitale et dans les provinces, il décentralisa les théâtres, revitalisa et réaménagea les musées. On lui doit aussi le ravalement des principaux bâtiments publics de Paris, la restauration et le classement des monuments historiques, l’inventaire du patrimoine artistique, la réforme des enseignements de I'Art ... Une action à ce point marquante et persévérante (11 ans de ministère) qu'il y aura encore pour longtemps dans le domaine culturel : «un avant, et un après Malraux.
On ne dira jamais assez tout ce que Malraux a apporté à De Gaulle en ajoutant au gaullisme, un supplément d'âme.
Au sortir de la guerre. il était établi dans la société française que si la droite avait le pouvoir, la gauche possédait la culture. De fait, à cette époque, de Picasso à Eluard, en passant par Aragon, tous ceux qui comptaient en matière de création, adhéraient au parti communiste ou y étaient apparentés : Malraux qui connaissait cela savait que cette dichotomie était absurde, et pour lui, politique et culture étaient indissociables. C'est pourquoi il fit tout pour inverser cette idée, édifiant ainsi la gloire et la pérennité du Général.
Quelque jugement que I'on porte sur le bilan de Malraux, il est difficile de contester qu'il fut le phare et le premier patron du ministère de la Culture, en réussissant à conférer à cette institution une légitimé authentique ; le ministère de la Culture, si cher à M. Lang, reste par son acte de naissance le ministère Malraux.
Malraux, c'est aussi un long commerce avec les artistes qui ont su traverser les temps. C'est eux que l'on retrouve dans "Le musée imaginaire", ils s'appellent Goya, Vermeer, Ebih, l’intendant de Sumer ou le samouraï au kimono noir. Silhouettes mystiques et mémorables qui ont sillonné le monde, apprivoisé la mort et qui hantent les pages du Musée imaginaire, premiers chapitres "des Voix du Silence" L'auteur des Conquérants survole les continents artistiques (avec une préférence pour I'Asie) de Lascaux à Georges Braque, du Taj Mahal aux "Régentes" de Hals justifiant son surnom de "l'homme qui conversait avec les civilisations".
Dans les discours qui ont été prononcés lors du transfert des cendres on a exalté la personnalité de l'écrivain, du combattant, du patriote, du gaulliste, on a sublimé son talent et reconnu ses mérites.
On a oublié de parler de son immense orgueil de son désir de considération, de son besoin de trôner. "De la tribune des congrès anti-fascistes d'avant guerre, à l'entrée sur mesure au gouvernement, "il a toujours cherché la position fabuleuse, imitant ainsi son "auguste" modèle : De Gaulle.
Au même moment, pendant que la France honorait la mémoire d'André Malraux, à un millier de kilomètres de Paris, l'Espagne franquiste (du moins, ce qu'il en reste) commémorait le 21ème anniversaire de la mort du Caudillo, auteur du mausolée édifié dans la vallée de Los quaidos !
Franco,... Malraux, deux destins qui se sont croisés un jour, et qui se sont retrouvés, à quelques mois prés, dans l’éternité,.
C. BENDER Novembre 96
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ANECDOTE DU PAYS PERDU
ACEP-ENSEMBLE N°288
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CEUX QUI, TOUT LA-BAS, DEMEURENT...
Par le Docteur Claude CAUSSIGNAC
Vieux Parents d'autrefois, nos ancêtres bien aimés, votre image revit dans ceux qui sont aujourd'hui. Les yeux bleus de mes enfants, de mes petits enfants, sont le don des Alsaciens qui en 1871, refusant de devenir Allemands, ont débarqué sur cette terre d'Afrique, alors infestée de malaria, de typhus, de pillards et puis de temps en temps de nuages de sauterelles !
Avec un baluchon et un maigre viatique, les jeunes avaient quitté leur pays, voulant rester Français, l'Europe pas plus que I'Oecuménisme n'étant encore à l'ordre du jour. Tels les Anglo-saxons suivis de tant de peuples qui traversaient l'Atlantique, entassés sur des "bateaux pour émigrants" espérant trouver là-bas une terre, un Pays, une nouvelle Patrie, une nouvelle famille, Dieu et la Liberté !
Les Français, on le sait bien, ont toujours répugné à quitter leur territoire. Preuve qu'ils n'y sont pas si mal.. En nombre, ils passaient dans les zones d'Algérie récemment conquises, incultes mais pleines de promesses, peu peuplées. On était loin des vingt-trois millions d'habitants de l'Algérie d'aujourd'hui. Il y avait de la place pour tout le monde, il y a cent dix ans, un million et demi, deux peut-être, tout au plus...
La mère patrie donnait des concessions, des terres, à ses enfants les plus fidèles. Entendons bien, des surfaces à défricher, défoncer, d'où il fallait extraire les palmiers nains, plaie s'il en est, les roseaux, drainer s'il était nécessaire, enlever les pierres, il n'est que de lire Maria Chapdelaine pour comprendre le terme « faire de la terre". Et cela, les vieilles photographies d'autrefois en font foi, c'est à la force de leurs bras. Il n'était pas question en ces temps là de main d'œuvre locale, population clairsemée, généralement hostile et avec quoi auraient-ils payé ?
Beaucoup d'entre eux s'installèrent en Kabylie, le site leur rappelant leur patrie perdue. El ils se regroupaient, créant des villages alsaciens. Haussonviller en est un bel exemple. Cent ans après, toujours liés ensemble par leur mutuelle origine, il y avait encore des Alsaciens Lorrains à Alger, association vivace et lorsqu'on avait le plaisir d'y être introduit, on restait émerveillés devant ces jolies filles blondes au regard d'un bleu ardent et pur, car "bon sang ne saurait mentir !"
L’arrière-arrière-arrière grand-père de mes petits enfants, leur quadrisaïeul donc, arriva dans des conditions précaires que la tradition familiale ne rapporte pas. Ce qui n'est pas écrit s'oublie facilement, ce qui demeure comme le signe imprescriptible c'est l'allure de petits Alsaciens, des enfants nés, génération après génération dans sa lignée, comme les Allemands du Rhin installés, il y a plus de deux siècles à La Carolina en Andalousie du Nord à la suite de tractations entre potentats, ont toujours des bébés blonds aux yeux bleus même s'ils parlent espagnol et sont devenus de parfaits campéslnos. Mais l'aïeul a eu quand même de la chance. Il faut dire que c'était le début de la colonisation, à l'époque où une fille de seize ans, de paysans Français, a été enlevée à Dely Ibrahim, dix kilomètres d'Alger, par des pillards et fut revendue au Maroc où elle devint Sultane, tant était bel1e la race de ces culs terreux magnifiques. Et d'après les récits des temps passés, elle aurait finalement préféré être la Sultane Favorite que de continuer cette vie de pionnière point du tout désirée.
L’ancêtre donc, obtint huit hectares dans des coteaux qui lui rappelaient ses vignes Alsaciennes, à Crescia, quinze kilomètres d'Alger en allant sur Douéra. C'est le Sahel, région bénie des Dieux. Sahel veut dire littoral, littoral de la mer, mais aussi du Sahara ; celui qui défraie les chroniques de la famine est le littoral sud du Sahara, rien à voir donc avec celui qui nous intéresse. Climat assez tempéré, par sa proximité de la mer, tout y pousse remarquablement, la vigne et le blé, bien sûr, mais tous les légumes, tous les arbres fruitiers, le cerisier seul qui veut de l'altitude n'y prospère pas.
Mais les néfliers du Japon aux gros fruits jaunes oblongs et fondants, les pêchers, abricotiers, orangers, citronniers, figuiers, le raisin n'en parlons pas, y viennent merveilleusement. Il y pleut assez, pas trop, on peut creuser des puits pour l'été, les sauterelles y sont rares, le vin fait bien treize degrés et beaucoup de rendement et dès le début juin, il n'y a plus à sulfater. Un gardien, dès que les grains rosissent veille, nuit et jour, dans une cahute de roseaux, avec un mirador et une bonne carabine, sinon pas de récolte possible, au demeurant.
Plus tard, les nouveaux arrivés devaient al1er de plus en plus bas dans la plaine du Chelif, puis le Sersou, les Hauts Plateaux, au voisinage des Aurès, même.
Beaucoup étaient volontaires pour ces terres gratuites. Et seule une petite partie des terrains de parcours était attribuée aux colons dans chaque région, la plus grosse part restait aux tribus vivant sur place, Alors étaient colonisés des lieux donnant le frisson. Plus c'était loin, moins c'était riche, plus grandes et de beaucoup étaient les concessions.
En 1950, restaient encore des lots à distribuer, ne trouvant pas preneur. Dieu seul sait dans quel guêpier. Ce qui surprend, lorsque l'on regarde des photographies d'autrefois, vers 1900-1910, c'est le nombre considérable d'Européens dans les villages, dans les fermes. Ils étaient certainement la majorité dans les zones de peuplement, En Kabylie et chez les nomades, c'était différent, mais l'explosion démographique indigène n'est venue qu'après, à partir de 1930.
Bref, huit hectares de Sahel, c'était viable, sans être un pactole. Mais c'était une friche à palmiers nains, à ronces et dans le creux, car il y avait un embryon d'oued, à roseaux. Roseau et laurier rose veulent dire paludisme. Il a donc fallu défricher cela et à la pioche, drainer, assécher, planter la vigne et la soigner, et ses propres accès de fièvre aussi. Cette culture était en plein essor, avec de bons cépages, car le phylloxera avait détruit le vignoble du midi, l'Algérie en était exempte et donnait du vin enfin digne de ce nom, après avoir importé au début les piquettes que l'on connaît.
Il faut suivre la transformation de la région pour avoir une chronique de la vie de notre pionnier, car ceux qui ont été témoins des efforts de sa famille sont partis sans rien en dire de transcendant.
Sans doute comme pour ses voisins dans le Sahel, son travail a porté ses fruits, la contrée est devenue un vignoble magnifique au vin très fruité, avec aussi des pêchers et d'autres arbres fruitiers. Deux garçons étaient nés depuis l’installation, deux beaux garçons intelligents et rêveurs. Mais la petite terre n'aurait pu faire vivre deux nouvelles familles, il aurait fallu acheter ou partir au loin, coloniser toujours plus au sud. Alors comme un métier manuel n'était pas considéré à l'époque comme déshonorant, ce qu'il deviendra à la génération suivante, l'aîné Louis apprit l’imprimerie, c'est lui le deuxième maillon de la lignée, Le second Ernest la menuiserie. Un atelier d'imprimerie lut installé à Alger dans la rue d'Isly, la Maison de la Bible prit plus tard sa place. Car tous ces Alsaciens étaient Protestants, de fait les trois églises protestantes d'Alger étaient très fréquentées et rassemblaient une élite de la région. De cet ancêtre imprimeur, la chronique familiale parlait, il y a encore dix années.
Homme calme et paisible, un peu poète, à la vie coulant au rythme des saisons, Demeurant sur les hauteurs d'Alger. Au Telemly, il ouvrait aux heures lui convenant, travaillait finement, sans précipitation, à la manière des gens de l'est.
Quatre enfants lui étaient nés. le temps en temps, on montait à la propriété, c'est-à-dire Crescia. Un mot sur la porte du magasin, la vie était alors très décontractée. Sortant le-cheval de sa remise et une voiture que nous dirons familiale, tour le monde prenait le chemin de la ferme au pas cadence de I'animal. Peut être y en avait-il deux vu le poids à traîner, mais cela n'a pas d'importance. En quelques trois heures, en descendant aux côtes trop dures, on y était. Cela se passait vers 1910. Retour à la terre, joies saines des enfants à la campagne. La vigne était travaillée, on commençait à pouvoir se faire aider par les Arabes de la tribu, à Crescia et des équipes de travailleurs venus d'ailleurs et plus zélés.
La vendange était comme toujours le gros souci de l'année, mais tout se passait bien, le vin était bon, abondant et se vendait facilement. Tout le monde redescendait à la ville enchanté de ses vacances et reprenait le train-train quotidien. Le frère menuisier s'installa au village et n'en sortait que rarement, très prisé de ses concitoyens à qui il rendait bien service, artisan méticuleux et indispensable. Il ne mourut pas riche, oubliant de se faire payer, chacun lui devait quelque chose. Homme simple et charmant, un peu dans les nuages, je le connu plusieurs années avant sa mort, âgé, vers Pâques 1954.
L'imprimeur, lui, je ne le connus pas, mais son fils qui enseignait I'Anglais au Lycée Gautier et dont j'épousais la plus jeune fille, jolie, fraîche et enjouée, aux grands yeux bleu profond comme la lignée entière. Il ne restait plus que la moitié de la petite terre maintenant, mais Crescia n'était pas oubliée ! Des équipes de travailleurs marocains faisaient les travaux et les vendanges. Il fallait s'en occuper bien sûr, Ies vignes était magnifiques et donnaient en abondance un délicieux vin du Sahel, riche et fruité, de par la terre et les coteaux bien exposés,
Les quatre enfants aimaient ce terroir qui les avait sauvés de la famine. Pendant la guerre en 41, il n'y avait rien à manger à Alger. Tout s'achetait à prix d'or au marché noir et les fonctionnaires étaient particulièrement mal lotis. Comment nourrir quatre jeunes de dix à dix sept ans, qui tels des oisillons au bord du nid, étaient toujours affamés ? Mais nécessité rend ingénieux.
Peut-on s'improviser cultivateur à quarante ans ? Il faut croire que oui, car aidé de toute la famille, il planta aussitôt des légumes qui prospéraient et entre les rangées de vignes, sur un hectare, une ligne de petits pois, sucrés, tendres, délicieux.
L'on en avait déjà mangé deux fois, à satiété, manger à sa faim était devenu un événement, quand en Mai 41, I'énorme déferlement des sauterelles qui ravagea tout le tell, après avoir rasé le Sud et les Hauts plateaux, arriva vers la mer.
C'est là que se confirma la bonne étoile qui avait présidé à la naissance du descendant des premiers colons : toute une équipe de Marocains justement sulfatait, avec leur gros pulvérisateur de cuivre, ils pompaient allègrement lorsque le soleil s'obscurcit brusquement, Ce ne fut qu’un cri : Ed djerad ! Les sauterelles ! En habitués à pareille engeance, se répandant aux quatre coins du petit domaine avec bidons, casseroles, tout ce qui pouvait faire un bruit infernal, une douzaine de combattants tentaient de repousser le flot envahisseur. Le nuage s'abaissait, devenait rasant à quelques mètres du sol. Un tintamarre épouvantable éclata, bidons, sulfateuses, baquets, tout y passa. Les criquets qui cherchaient un pâturage bien tranquille pour brouter et passer la nuit, remontèrent un peu, juste assez pour atterrir trois cents mètres plus loin chez les voisins qui avaient été surpris et n'avaient pu réagir à temps. Les petits pois étaient sauvés, tout Crescia rasé, plus une feuille aux vignes, ni une grappe en fleur, seule la petite terre de la famille continuait à rire au soleil au milieu de la déroute du pays. Et vraiment la Baraka était sur elle !
Cette histoire qui enchantait les enfants, je l'ai bien sûr apprise lorsque j'ai connu Nicole plus tard. Lorsque j'allais avec elle voir la vigne la première fois, je fus charmé par ce bout de terre pétri de la ténacité de ceux qui l'avaient fait naÎtre, par ces coteaux frais et reposants, un paysage de Toscane sans, hélas, les cyprès, mais si près d'Alger et de la mer. Que l'ancêtre avait eu bon goût dans son choix, peut-être simplement de la chance !
La terre est revenue bien sûr, aux Algériens. Mais que I'on ne s'inquiète pas, et le retournera peut-être un jour aux palmiers nains. Leur talent de cultivateur, foule salariée et non concernée, est à I'image de leur insouciante et de leur inertie. Dans la plaine, l'ex-richissime Mitidja conquise par le labeur des nôtres sur les marais pestilentiels, de gros tracteurs importés grâce au pétrole labourent à contre temps et sont mis au rebut dès que quelque pièce souvent anodine mais introuvable sur place, vient à lâcher. Les vignes sont arrachées parfois, celle qui, laissée par les Français ont fait leur temps, ne sont pas remplacées. Dans les orangeraies, les arbres qui crèvent ne le sont pas non plus.
Si des usines champignon, clef, en main, ont partout poussé, dirigées par des étrangers, l'agriculture est en triste état, on manque de tout, même sur les lieux de production souvent ! Il n'est que de circuler, d'essayer de trouver poivrons, pommes de terre, tomates ou quelques fruits, une pastèque, un simple melon sont introuvables dans les neuf dixièmes d'un pays qui en produisait des montagnes : je parle du Tell, le Sahara c'est autre chose. Le désert reste le désert.
Quant aux deux premières générations de pionniers, elles dorment là-bas, dans le pays qui fut leur vie et leur amour, leur dernier sommeil. Sûrement ils n'auraient pas voulu reposer ailleurs que dans leurs vallons bien aimés. Et que l'on ne s'inquiète pas, le Musulman est respectueux des morts, même Juifs ou Roumis, lorsque tout esprit de vengeance est oublié et les laisse dormir du profond sommeil de Dieu.
"Car tout homme goûtera de la mort" Koran.
"Elli fout mout" ce qui est passé est mort, il n'y a plus de rancune, pour le croyant.
J'écris ceci avec émotion pour mes petits enfants, afin qu'ils aient un jour le souvenir de cette aventure d'une autre époque, la colonisation par les leurs de terres vierges dans un pays neuf. Qu'ils sachent que cela fut difficile, que le doute et l'adversité atteignaient aussi ces hommes bien trempés, mais qu'ils ont triomphé. Que cela donne à leurs lointains petits-enfants courage, persévérance et confiance dans leur destin.
2 Mars 1983
A la mémoire de la compagne de ma jeunesse et de ceux qu'elle a aimés
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LE MUTILE du N° 162 à 176
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SOUVENIRS
DE MA CAPTIVITÉ EN ALLEMAGNE
(12 OCTOBRE 1914-17 JUIN 1917)
IV 165
Mais voici que la Turquie se rangea du côté de l'Allemagne. Dès lors, à nos souffrances physiques se joignent tous les pièges moraux. Le gouvernement de Guillaume II, d'accord avec le gouvernement ottoman, décide de réunir au camp de Weinberg-Zossen, à quarante kilomètres de Berlin, tous les prisonniers musulmans internés dans les différents camps allemands.
Comme bien l'on pense, ce rassemblement suscite en nous une grande curiosité. Dans quel but veut-on agir ainsi ? On nous représente donc noire transfert commun à Weinberg-Zossen, soit comme un prochain acheminement, vers Constantinople, soit comme une mesure prise par respect pour la religion musulmane qui exige un culte particulier.
Tous, nous, nous méfions. L'empressement trahit nos ennemis. En effet, le lundi matin 28 novembre 1914, on nous réunit et, dans le but, à peine déguisé, de nous détacher de la France, un interprète parlant un idiome égyptien, nous tient ce langage :
«La Turquie vient, de déclarer la guerre sainte à toutes les nations chrétiennes à l'exception de l'Allemagne et de l’Autriche. Au début de cette guerre, l'Angleterre sachant que la Turquie était notre alliée refusa de lui livrer deux cuirassés qu'elle eut la malencontreuse idée de commander chez elle. Cela constitue, de la part d'une nation comme l'Angleterre, un vol.
« La généreuse Allemagne, révoltée par de pareils procédés, dédommagea la Turquie en lui faisant don de deux de ses plus magnifiques cuirassés, le Breslau et le Goeben. Nous devons ajouter que tous les Turcs prisonniers en Allemagne ont répondu à l'appel de la Turquie et combattent actuellement dans les rangs ottomans contre les Russes. Ce geste ne constitue nullement une trahison de leur part, puisque le cheikh El Islam,, qui réside à Constantinople, a fait appel à tous les mahométans de la terre et que la totalité des musulmans y a répondu.
Le Maroc est à feu et à sang. Les Français ont bombardé et détruit la ville de Marrakech pour punir les Marocains qui se sont révoltés. La France n'a épargné ni femmes ni enfants et s'est mise ainsi au ban de l'humanité. Quant à l'Italie, elle est neutre et le grand chef des Romains devenu son allié, entreprend la conquête de l'Egypte.»
Aucun de nous ne se laisse prendre à ce piège et nous nous contentons de demander à notre interlocuteur dans que but il nous fait part de telles nouvelles. L'interprète est alors pris au dépourvu, balbutie quelques paroles inintelligibles, puis déclare que c'est à seule fin de nous mettre au courant des événements qui se passent,
L'officier allemand qui nous commande juge bon à ce moment, d'intervenir, refait le même discours que l'interprète et va sans doute y ajouter quelques réflexions personnelles quand un de ses collègues, devinant bien qu'aucune parole n'aurait davantage prise sur nous, lui fait signe de ne se livrer à aucun commentaire.
Les autorités allemandes attendent notre réponse : nous la faisons en déclarant nettement que nous ne comprenons pas du tout ce que l'on désire de nous, que nous sommes des Algériens musulmans ayant juré fidélité à la France qui protège nos biens et nos familles et nous continuons en ces termes :
«Vous voulez bien nous parler de religion, mais vous savez aussi bien que nous que les questions de nationalité passent avant les questions de religion et qu'avant d'être des disciples de Mahomet, nous sommes et resterons surtout Français.»
Et nous terminons ainsi : « Nous vous remercions tout de même de vous être dérangés pour nous annoncer de pareilles nouvelles.»
Les officiers allemands, enfin convaincus qu'ils font fausse route, n'insistent plus, nous priant seulement de ne rien raconter de ce qui vient de se passer aux autres prisonniers français, anglais, belges ou russes. Mais nous passons outre à cette recommandation et nous transcrivons le récit de là pression que l'on vient d'exercer sur nous en une copie qui est signé par quinze sous-officiers musulmans ainsi que par moi et que nous remettons au médecin-chef de l'infirmerie de noire camp, un Français comme nous, le médecin major Fromont.
Ce n'est qu'un mois après, le 01 décembre 1914, que l'on nous donne définitivement l'ordre de nous diriger sur notre nouveau camp de Weinberg-Zossen. On nous fait monter dans un train, nous entassant dans des wagons à bestiaux.
Chose étonnante, un accueil très chaleureux, nous est réservé tout le long de notre route. A chaque station on nous offre des cigares, des bonbons, du pain, et partout on nous applaudit. Il est aisé de comprendre que la population a dû être trompé, on nous prend pour des volontaires allant avec les Turcs....
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De notre côté, nous ne nous faisons aucune illusion sur ces manifestations de bonté inattendue et par trop exagérée ; nous prévoyons bien que celte promenade nous conduit à un nouvel enfer.
C'est vers le soir que nous arrivâmes au nouveau camp. Nous fûmes mis à part avec les Hindous et les Russes, mahométans, dans des baraques séparées par des barrières « colossales» du camp français dont l'accès- nous était formellement interdit : Un chérif tunisien nommé Cheik Salah nous reçut par une-harangue que j'essaie de traduire ainsi :
« Soyez les bienvenus, chers frères, unis par un lien d'acier, notre religion ; les Français vous ont engagés par force ; reposez-vous en Allemagne tranquillement. Vous tuerez vous-même les animaux dont vous mangerez la viande saine ; on vous a préparé une mosquée et un joli bain maure dans ce nouveau camp. »
Nous voyant fatigués, il nous laissa en repos, nous prévenant qu'il nous entretiendrait plus longuement dans quelques jours.
Le lendemain, au réveil, tous les prisonniers jetaient des regards autour d'eux. Au milieu du camp s'étendaient de nombreux marais, ce qui rendait nos baraquements humides ; des gouttières rendaient les logements insalubres. Le drapeau turc flottait sur nous, et c'est dans les marais que se reflétaient ses franges.
Quelques jours après, Cheikh Salah convoqua certains d'entre nous, goumiers et tirailleurs-choisis par ses soins : Ben Houra Boulare, fils du caïd de Tenès ; Genabib Abdelaziz, de Bougie; Cheikh El Houssine, Cheikh Brahim, d'Aïn-Beïda, Abdelkader ben Aïssa, de Tadjemont, Tarki Aïsa, de Chellala, etc., et moi-même.
Et voici ce-que-nous dit de nouveau Cheikh Salah.
« Je suis un, tunisien d'origine, j'étais professeur à Tunis el cette situation administrative était pour moi, des plus rémunératrices. Mais n'ayant pu supporter l'injustice française à l'égard des sujets musulmans, mes compatriotes, révolté que j'étais, je dus tout abandonner et m'enfuir en Syrie comme «Hajere » (émigré par injustice).
Devenu, dans la suite, l'ami intime d'Enver Pacha je me suis mis à son service en Tripolitaine, lors de la guerre Italo-turque, j'étais très estimé dans ce nouveau pays par nos frères musulmans.
«Ainsi que vous le voyez, ils ne vous feront jamais de bien comme nos frères de religion; ils vous font souffrir foules les misères; vous leur payez de forts et injustes impôts dont vous ne profitez guère ; vos biens immeubles vous sont souvent arrachés et donnés, à des étrangers espagnols ou italiens ; mêmes les Juifs vous sont supérieurs en droit et dans n'importe quelle administration ils l'emportent sur le plus dévoué des Arabes.
«Avec cela vous commettez la bêtise de vous engager dans l'armée française que vous aidez sans profit. Aujourd'hui que la Turquie est en guerre sainte avec les autres chrétiens, vous avez une bonne occasion de vous montrer de bons musulmans.
Le Sultan fait appel à vous par ma voix, accourez, répondez à son appel.»
Après celle péroraison fatigante, et toujours avec exagération, il voulut que nous lui répondions. C'est alors, que Bouzar prit la parole, il lui fit comprendre le contraire de ce qu'il venait de dire et insista surtout sur l'espoir certain que nous avons tous dans l'amélioration de notre sort si la France est victorieuse et termina par ces mots : «l'enfant ne doit pas lutter contre sa mère, sans quoi il serait un lâche.»
La réponse de Bouzar, quoique n'étant pas du goût de Cheikh Salah fut écoutée avec la plus grande, attention et donna lieu plus lard à la publication d'une brochure portant le titre : « Comment les Mahométans ont changé sous la domination française ? » Cette brochure est encore en vente à Berlin où elle est traduite eu plusieurs langues.
Mais Cheikh Salah demeura mécontent de son entrevue avec nous. Or, ayant eu, je ne sais comment, des renseignements sur mon origine du Sud algérien, il m'appela le lendemain dans son bureau et me posa plusieurs questions sur l'administration algérienne, sur la religion et sur les personnages musulmans influents du désert.
Je lui répondis que les Arabes, même ceux du désert, étaient si pénétrés du bien-être de la domination française, qu'ils avaient envoyé volontairement leurs chers enfants au secours de, la France et qu'il était par conséquent impossible et inutile de chercher à ébranler notre fidélité envers notre Patrie adoptive.
Le goumier Benabid Abdehnadjid, de l'Oued-Amizour, en Kabylie, subit le même interrogatoire et répondit avec le plus grand courage : «Les Kabyles, lui dit-il, ont fourni volontairement la plus grande masse combattante algérienne et je suis le neuvième de ma famille sous les drapeaux de la France
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A la question : «Pourquoi attaquez-vous l'Allemagne, puisque vous n'êtes que des sujets, français ? »
Benabid répondit : «Les Allemands connaissent si bien notre solidarité nationale qu'ils ont bombardé les ports de Kabylie les premiers jours de la déclaration de la guerre ».
Cheikh Salah est un vieillard que, certes, l'âge a endurci dans son entêtement, mais on peut dire que son opiniâtreté le rapproche des Allemands, qu'il sert si servilement. Il continua donc ses perfides tentatives auprès d'un certain nombre de prisonniers musulmans. Mais il y avait malheureusement parmi nous un déserteur, sergent du 1er Tirailleurs ; Cheikh Salah trouva, en lui un complice auquel il confia la garde du drapeau et le service, de l'espionnage parmi nous. Il le chargea en même temps de toute la propagande dans notre camp en faveur de l'Allemagne, propagande qu'il nous était, interdit de combattre, car la moindre tentative en ce sens était punie de mort.
Cependant cette sévérité ne nous, empêchait pas d'agir. En effet, profitant quelques fois de la distraction de nos sentinelles, nous trouvions moyen d'escalader les barrières et de nous rencontrer ainsi, secrètement, avec nos compatriotes français ; ces derniers pouvant, à leur tour, tromper la vigilance de leur gardien, venaient nous rendre visite.
Malheureusement, on s'aperçut que le voisinage du camp français gênait la pression que l'on exerçait à chaque instant sur nous. Aussi l'ordre impérial vint-il d'avoir à nous déplacer.
Nous prîmes le chemin de Halbmondlager ou camp du croissant. L’Halbmondlager est une dépendance de la place de Berlin dont il n'est séparé que de cinq à six kilomètres. Ce camp avait servi pendant quelques temps de refuge aux premiers prisonniers qui y couchaient en plein air.
Mais depuis le transfert de ces derniers à Winberge, il avait été assez aménagé et était presque achevé lorsque nous y arrivâmes.
Il était construit sur un terrain sablonneux, entouré de toutes part d'un forêt de sapins où se trouvait, comme perdu, un immense hangar de zeppelins et aussi le petit village de Winsdorf. On avait installé à Halbmondlager une mosquée, un bain maure, des cafés maures, des écoles, etc, on y voyait aussi une baraque spéciale avec lits en fer et matelas où habitèrent, pendant trois mois, 55 Irlandais prisonniers qui s'étaient engagés dans l'armée allemande.
De tous les bâtiments, la mosquée était certes, le principal. Elle fut édifiée en vingt-cinq jours et coûta 45.000 marks. Aussi les Allemands décidèrent d'en faire une grande inauguration. Celle-ci eut lieu le 15 juillet 1915.. La mosquée fut toute pavoisée ainsi que tout le camp.
L'ambassadeur turc et son entourage, la délégation du gouvernement allemand, les fonctionnaires du bureau oriental, ainsi que tous les agents de propagande germano-musulmane, etc., étaient présents. La fanfare prêtait son concours. Les prisonniers furent, passés en revue et plusieurs discours furent prononcés, l'un par l'ambassadeur turc, un autre par le commandant du camp, au nom de Guillaume II, un troisième par un prisonnier. La cérémonie prit fin sur une prière et un dernier discours.
Mais la nourriture ne correspondait pas au soin qui avait présidé à l'installation de ce camp du croissant. Jusqu'en juillet 1915 on nous donna en effet, trois, cents grammes de pain KK fait, en majeure partie, de sciure de bois, de pomme de terre et d'épluchures de marron, une soupe assez épaisse, où il y avait quelques morceaux de pommes de terre, mais jamais de viande, et quelquefois un hachis qui sentait mauvais. Le soir, il fallait nous contenter d'une soupe (brouet clair) ou bien de café d'orge brûlée ou d'arachides ou de poissons salés qu'il fallait manger crus.
A partir de juillet, l'alimentation diminua encore, nous ne touchions plus, en effet, que deux cent cinquante grammes de pain KK et des plats de betteraves ou de fèves sans épices. Aussi ai-je une fois assisté à l’assaut par des prisonniers d'une voiture portant du pain noir moisi, à destination d'un parc à porc.
Mais les plus malheureux d'entre tous Ies soldats internés à Halbmondlager étaient ceux qui, pour faute quelconque avaient été versés à la compagnie de discipline. Leur sort était pire que celui des anciens galériens. Ils faisaient, chaque jour, six heures d'exercice dans la neige et cet exercice, consistait presque entièrement à courir au pas de gymnastique les mains levées. Puis, on les faisait mettre au «couchez-vous» souvent sur la neige même et c'est en cette position qu'ils étaient, obligés de faire un changement de direction. Ils demeuraient, le jour, exposés à toutes les intempéries et, la nuit, ils couchaient sur un parquet qu'on leur avait fait laver à grande eau une demi-heuree auparavant. On imagine les maladies mortelles contractées par tous ces malheureux. "
(A suivre au prochain N°).
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Algérie catholique N° 6, juin 1937
Bibliothéque Gallica
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Notre-Dame de Lourdes à Alger
Le chapelet de Bernadette
La Sainte Vierge avait le sien, un beau chapelet de Paradis, qu'elle portait au bras droit, puis prenait dans sa main pour faire le signe de croix et laisser courir les grains sans remuer les lèvres, sauf au Notre Père et au Gloria Patri.
Bernadette aussi avait son chapelet, elle n'avait que cela. A l'instant de la première apparition, le 11 février, cherchant instinctivement dans la poche de sa pauvre robe, elle n'avait trouvé ni porte-monnaie, ni trousseau de clés, mais elle avait trouvé son chapelet, un pauvre chapelet, son trésor et sa défense.
Et ce jour-là, les jours suivants, elle s'était mise à genoux et elle avait commencé le chapelet. La Sainte Vierge semblait répondre à l'appel des Ave. Elles en disaient deux ou trois dizaines toutes deux, et même, note le commissaire, elles dirent le Rosaire entier, le 4 mars.
Son chapelet, Bernadette ne savait que cela. Elle n'avait guère été ni en classe, ni au catéchisme. Toute sa théologie, c'était son chapelet, et encore ne le savait-elle qu'en patois.
Mais par ce simple dialogue avec la divine Mère, l'âme de l'enfant monte tout droit vers Dieu. Cette simple oraison illumine son cœur pur des clartés du Ciel.
Comme elle dit bien son chapelet avec quelle ardeur et quelle joie intérieure, si détachée de la terre que son âme semble prête à s'envoler ; « 0 mon Dieu ! Ne m'enlevez pas mon enfant» dit un jour sa mère effrayée. Revenue de la Grotte, elle priait de même, à la maison, à l'église : « Elle ne sait que prier Dieu » reproche la petite voisine, Jeanne Abadie. A la chapelle de l'hospice, dit Sœur Irène, «elle disait souvent son chapelet, à genoux, aux pieds de la statue de la Sainte Vierge, très recueillie, sans aucun mouvement, sans aucune distraction ».
Et une autre assure : « La voûte de l'église serait tombée qu'elle n'aurait pas tourné la tête ! »
Une jeune fille, Pouline Sans, ayant prêté son chapelet à Bernadette, à la treizième apparition, la Sainte Vierge demanda à l'enfant : «Avez-vous votre chapelet ?»
Bernadette montra le chapelet prêté.
«Ce n'est pas le vôtre».
Alors, dit Bernadette, «je l'ai remis dans ma poche et j'ai tiré le mien».
On comprend que Bernadette tenait à « son » chapelet et refusa de l'échanger contre un chapelet monté en or que lui offrait un jour un archevêque.
Ayons, nous aussi, notre chapelet, un chapelet de tous les jours, portons-le sans cesse, dans notre poche, dans notre sac à main, pour le dire au premier instant libre, simplement, ardemment, comme le disait Bernadette.
Le Journal de la Grotte de Lourdes.
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Splendeurs et Parfums Culinaires de Tunisie
La Cuisine Juive de Gustave.
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Recettes
De Gustave Meinier-Nahum
(recueillies et rapportées par Mme Lyne Sardain-Mennella +)
et de Mme Josiane Rachel Guez-Sultan
( Recueillies et rapportées par M. J-C Puglisi )
Les Viandes.
Ragoût de gombos : Tajine G'Naouia.
Ingrédients
750 g de macreuse un peu grasse.
350 g de gombos frais ou en boite de conserve 4 / 4.
3 gros oignons. - 6 gousses d'ail.
1 aubergine moyenne.
2 tomates ou une cuillérée à soupe de concentré.
1 cuillérée à café de coriandre moulue.
3/4 de verre d'huile. - Sel et poivre.
Préparation
Laver les gombos dans une bassine d'eau fraîche.
Leur couper les queues et les petites pointes.
Les tronçonner en 2 ou 3 s'ils sont longs.
Peler et couper l'aubergine en petits dés et émincer les oignons.
Faire blondir les oignons à l'huile d’olive.
Ajouter les dés d'aubergine.
Faire revenir le tout 3min.
Ajouter : 1 ¼ litre d'eau + les tomates pelées et écrasées + l'ail pelé et écrasé + la coriandre + 1 cuillérée à dessert rase de sel + 2 pincées de poivre + les gombos frais.
Mélanger soigneusement et porter à ébullition.
Mettre la viande débitée en portion.
Cuire à couvert à feu modéré 1 1/2 heures, puis, à feu doux 3/4 d'heure, en rajoutant un peu d'eau si nécessaire.
Dresser dans un grand plat et servir chaud.
N.B :
Si on emploie des gombos en conserve, mettre le contenu de la boite avec son jus dans la préparation, après 1 heure de cuisson de la viande et de la sauce.
Ce plat se mange souvent avec du grain de couscous.
Melloukhia.
Ingrédients
1 kg de macreuse un peu grasse.
100 g de Melloukhia en poudre ( épinards sauvages séchés et pulvérisés ).
1 tête d'ail.
1 cuillérée à soupe de coriandre moulue.
½ C. à café de harissa ( facultatif ).
1 verre d'huile.
Préparation
Verser l'huile dans un faitout posé sur un feu assez vif et ajouter la poudre de Melloukhia.
Remuer sans arrêt pendant une minute avec une cuillère de bois.
Verser 1 ½ l. d' eau et ajouter la viande coupée en portions.
Dés ébullition mettre à feu modéré.
La préparation prend une consistance visqueuse qui disparaîtra après ¼ d' heure de cuisson.
Remuer souvent à la cuillère afin que la sauce n'attache pas.
Cuire 2 heures à couvert et à feu doux.
Ajouter : l'ail pelé et écrasé + la coriandre + la harissa délayée dans 1/2 verre d' eau + 1 c. à café de sel.
Mélanger et laisser cuire encore 1 heure : la sauce doit être courte.
Servir très chaud dans les assiettes des convives.
N.B :
- La cuisson peut se faire à l'autocuiseur.
- On peut ajouter des merguez coupées en tronçons en même temps que l'eau de cuisson : Melloukhia aux merguez.
Cassoulet Tunisien :
Pssall ou Loubia.
Ingrédients
700 g de Macreuse un peu grasse.
200 g de haricots blancs.
250 g de Merguez.
1 Osbana ( facultatif ).
5 gros oignons.
6 gousses d'ail.
2 branches de céleri.
3 tomates.
¾ de verre d'huile.
1 petit bâton de cannelle.
1 c. à café de coriandre moulue.
Sel et poivre.
Préparation
Hacher grossièrement l'ail et les oignons.
Mettre ce hachis dans une cocotte + 3/4 d'un verre d'huile / poser sur feu vif.
Ajouter les merguez coupées en tronçons et faire revenir le tout 3mn.
Retirer la cocotte du feu et verser 1 ½ litres d'eau.
Ajouter : les haricots + le céleri coupé fin + les tomates pelées et écrasées + le petit bâton de cannelle + 2 pincées de poivre.
Mélanger et poser sur feu vif.
Dés l'ébullition ajouter la viande coupée en portions.
Faire cuire 1 ½ heures à couvert et à feu modéré.
Ajouter : la coriandre + un peu d'eau ( si nécessaire ) + l'osbana.
Cuire 1 heure à découvert aux ¾ et à feu doux.
Ajouter alors 1 cuillérée à soupe de sel rase.
Mélanger et laisser mijoter ½ heure : la sauce doit être très courte.
Servir très chaud.
Ragoût de haricots blancs au kamoun.
Ingrédients
600 g de Macreuse ou de joue de bœuf.
200 g de haricots blancs.
6 gousses d'ail.
1 c. à café de kamoun.
½ c. à café de harissa.
½ c. à café de paprika.
1 c. à café de concentré de tomate.
½ verre d'huile.
Préparation
Mettre dans un faitout : les haricots blancs + 1 litre d'eau + l'ail pelé et écrasé + le concentré de tomate + kamoun / harissa / paprika / huile.
Poser sur feu vif et dés l'ébullition, ajouter la viande coupée en portions.
Cuire 2 heures à couvert et à feu modéré.
Ajouter alors 1 c. à café de sel et laisser mijoter à feu doux ½ heure.
La sauce doit être courte.
Servir très chaud.
Ragoût de Mouton au Citron.
( pour 4 personnes.)
Ingrédients
600 g d'épaule de mouton.
5 gousses d'ail.
1 citron jaune à peau épaisse.
400 g de petites pommes de terre épluchées.
½ c à café de korkob ( Curcuma ).
½ verre d'huile. - Sel et poivre.
Préparation
Enlever la fine pellicule jaune du citron en gardant le zeste blanc.
Couper le citron en tranches fines dans une assiette.
Verser l'huile dans un faitout et faire revenir 3mn la viande coupée en portions.
Ajouter : les tranches de citron et leur jus + l'ail pelé et écrasé + 1 c. à café de sel + 1 pincée de poivre + 1 pincée de Curcuma + ¾ de litre d'eau.
Cuire ¾ d'heure à couvert et à feu modéré.
Ajouter les pommes de terre et un peu d'eau si nécessaire.
Couvrir et laisser mijoter à feu doux ½ heure.
Dresser dans un plat la viande au milieu, entourée des pommes de terre.
Napper de sauce et servir chaud.
Les Pâtes / Sauces / Légumes.
Noissars ( la Trida.)
Ingrédients
90 g de Farine.
1 Œuf.
Sel et Amidon en poudre ( ou Maïzena ).
Préparation
Mettre dans une cuvette : la farine + 2 pincées de sel + 1 œuf cassé dessus.
Malaxer et pétrir pendant 5' / Former 2 boules de pâte.
Faire de chaque boule 1 abaisse aussi fine que possible : moins de 1 mm. d' épaisseur.
Plier en 2 / Replier en 2 / Replier encore - afin d'obtenir un rectangle de cinq cm de large.
Couper ces rectangles de pâte dans le sens de la largeur en tranches de 5 mm d'épaisseur, en prendre par 10 et les recouper à contresens afin d'obtenir de petits carrés de pâte.
Les éparpiller sur un torchon et les faire sécher : une fois bien secs ou déshydratés au four, ils se conservent longtemps dans un bocal ou dans un sac de plastique.
N.B : Autre recette = 500 g de farine + eau + 2 pincées de sel + 1 œuf entier.
Trida au poulet :
Ingrédients
1 poulet.
2 oignons.
2 c. à soupe d'huile. - Sel.
1 c. à soupe de beurre ou de Smen ( beurre fondu et décanté ).
1 poignée de pois chiches trempés la veille.
1 kg environ de navets.
1 pincée de poivre noire. - 1 pincée de cannelle.
N.B : Pour la confection des pâtes voir recette ci-dessus.
Préparation
Préparer les petits carrés de Trida :
Enduisez-les légèrement de beurre fondu.
Faire cuire à la vapeur et lorsque la vapeur commence à s'échapper, laisser encore cuire ¼ d'heure et renverser les petites pâtes dans une cuvette.
Arroser avec le ¼ de verre de beurre fondu.
Mélanger délicatement et remettre à cuire une 2ème fois à la vapeur.
Retirer du feu, arroser une 2ème fois de beurre fondu et laisser s'imbiber.
Préparer la Sauce au poulet
Découper le poulet en petits morceaux.
Mettre à petit feu dans une grande marmite avec : les morceaux de poulet + l'huile + le beurre + l'oignon râpé + le poivre + la cannelle + le sel.
Mouiller avec 1 litre d'eau environ / porter à ébullition / mettre les pois chiches / laisser cuire.
Remettre les petits carrés dans le haut du couscoussier et lutez les deux ustensiles.
Retirer ¼ heure après échappement de la vapeur / Réserver.
Retirer le poulet lorsqu'il est cuit.
Jeter dans la sauce les navets coupés en 4 dans le sens de la longueur / laisser cuire.
Vérifier l'assaisonnement et la quantité de sauce qui doit rester la même qu'en début de cuisson.
Après cuisson des petits carrés, enduire de beurre / Arroser de sauce / Faites mijoter à petit feu sans laisser sécher.
Disposer les pâtes dans un grand plat creux et garnir de poulet et de pois chiches.
N.B : Notre voisine Calloise Mme Hadoudja Raïs entourait la Trida de 1/2 oeufs durs.
Soupe de Pois chiches. ( Hhomss.)
Ingrédients
350 g de pois chiches.
1 c. à café de harissa.
1 citron. - 1 gousse d'ail.
1 c. à café de kamoun.
½ verre d'huile. - Sel et poivre.
Préparation
Faire tremper 24 heures les pois chiches dans de l'eau + 1 bonne pincée de bicarbonate de soude.
Les rincer et les mettre dans une marmite avec 2 ½ litres d'eau.
Poser sur feu vif et dés ébullition, couvrir et mettre à feu modéré.
Cuire 2 ½ heures, puis, ajouter 1 c. à dessert rase de sel.
Préparer la sauce d'accompagnement dans un saladier : 1 louche de jus de pois chiches + 1 c. à café de harissa + 1/2 verre d'huile + le jus de citron + 1 gousse d'ail pelée et écrasée + 1 c. à café de kamoun + 1 c. à café rase de sel.
Bien mélanger les ingrédients dans la sauce.
Servir la soupe dans une soupière et servir les pois chiches chauds avec leur jus.
Accompagner de tranches de pain rassis.
Chacun des convives peut ajouter de la sauce dans sa soupe selon son goût.
Jean-Claude PUGLISI.
de La Calle de France
83400 - HYERES.
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LES ESPAGNOLS ET NOUS
Bonjour, N° 121 du 17 juin 1934, journal satyrique bônois.
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Les Baléares sont-ils Espagnols,
les Siciliens Italiens
et les Corses Français ?
Aïn-Temouchent, 11 juin, 1934
Quelques-uns de nos Abonnés d'Oranie à qui la première controverse avait échappé et aussi des Espagnols qui sont ici, m'ont demandé quel sujet avait motivé, exactement, la lettre que j'ai reçu de M. Enrique Somoza et pourquoi le Consul Général d'Espagne en Algérie avait jugé bon d'adresser des remerciements à notre journal.
M André Servier, journaliste appointé par M. Pantaloni, dans sa fureur politique contre le député Serda dont les ancêtres étaient espagnols le député Serda qui a rapporté du front la Croix de Guerre, avait écrit que ce Serda là sortait de la race dont les empereurs romains avaient fait des esclaves et des mercenaires et qui, dans les temps présents ne sont plus utilisés que pour « débarrasser l'été, nos toutous d'une trop abondante fourrure'' (sic): ce qui revenait à dire que les Espagnols modernes ne sont plus que des tondeurs de chiens ! .
M. Serda a riposté comme il convenait et nous n'avons pas à nous attarder dans sa défense mais nous nous sommes insurgés contre cette insulte ridicule et gratuite adressée à une nation amie. Et, il se trouvait, justement, qu'à cette époque, l'escadre espagnole venait de séjourner plusieurs jours dans le port de Bône et que ses officiers avaient été reçus à l'Hôtel de Ville par le même Pantaloni. Cette manifestation du journaliste du Maire était ce que l'on appelle «la politesse française » à l'usage des goujats. Outre cela, il nous déplaisait de laisser calomnier aussi stupidement une nation dont l'Histoire est d'une grandeur remarquable.
C'est alors que pour rappeler M. Servier à la pudeur qui lui manque, nous avons parlé, en termes succincts évidemment, de l'Espagne, de ses artistes, de ses architectes, de ses peintres célèbres, de ses grands musiciens, des mœurs nobles et de la fierté de son peuple, de l'Espagne, qui fut, du Monde, la conquérante la plus audacieuse et qui a pris, dans les Annales de l'Europe. Une place que personne ne peut lui enlever et aussi de l'Espagne, si digne d'intérêt qui se débat en ce moment, dans une de ces crises intérieures qui ont secoué, tour à tour, tous les pays. Et voilà pourquoi M. le Consul Général d'Espagne nous avait écrit et avait eu la haute courtoisie de nous remercier.
Depuis, M. Servier à qui on avait fait comprendre quelle gaffe majuscule il avait commise, a cherché des échappatoires Si ce journaliste connaissait vraiment les règles de son métier, il saurait qu'il ne faut jamais revenir sur une faute commise surtout, comme c’est le cas, lorsque personne ne daigne vous en demander la rectification et cela pour deux raisons : on réitère la sottise à ceux qui l'avaient déjà lue et on la signalé à ceux à qui elle avait échappé. C'est élémentaire !
Mais quel argument a-t-il trouvé ? Il a dit que la famille de Serda était originaire des Baléares et que, par conséquent (sic) il n'avait pas insulté les Espagnols ! Puis il a parlé des «frondeurs Baléares !» M. Servier a du, naguère, lire la Salammbô de Flaubert mais ses souvenirs ne sont que fumées.
Les Baléares sont incorporées à l'Espagne depuis le 12ème siècle, sauf erreur; plusieurs siècles avant que les Savoie, le Comté de Nice, la Corse, l'Alsace et la Lorraine ne fussent devenues françaises.
Et puis, comme argutie suprême, M. Servier déclare qu'après tout, les Baléares ne sont que des îles et non l'Espagne I. Décidément, il faut renvoyer M. Pantaloni et son journaliste au bon de La Fontaine : «Rien n'est aussi dangereux qu'un ignorant ami ! »
Car nous voici autorisés à demander à tous les insulaires s'ils sont de la même race ou de la même nationalité que leurs continentaux Les habitants des îles anglaises sont-ils des Anglais, les Crétois sont-ils Grecs, les Siciliens Italiens et nous voici contraint de faire remarquer aux Corses en général et à M. Pantaloni en particulier, que selon la théorie de M. Servier, ils ne sont peut-être pas des Français. Dans le domaine de l'insulte maladroite et de la sombre sottise, M. Servier tente, à chaque article, de battre ses propres records, il y parvient.
Si M. Servier vivait en Oranie au lieu d'habiter Bône, il aurait été houspillé quelque peu mais, peut être, se serait-il abstenu. Il y a tout lieu de supposer, en effet, que si M. Serda avait eu des ancêtres italiens au lieu de parents espagnols, M Servier, qui est prudent, se serait retenu de tout outrage. Il y a des bravoures que certaines gens ne connaissent pas.
Pierre MARODON.
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ALGER ETUDIANT
N°24, 1er mars 1924 Source Gallica
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LA TYRANNIE de la MODE
Après vingt siècles de civilisation, elle règne plus que jamais, en despote prétentieuse, et insolente.
C'est la seule idole que l'on n'ait pas brisée et dont la religion compte tant d'adeptes agenouillés.
La mode ! Elle étouffe la pensée, ruine l'initiative, déforme la personnalité. Elle régit tout, l'art, l'ameublement, la toilette, la conversation, la table.
Elle est unique. Elle n'admet pas que la femme svelte se pare autrement que la lourde bourgeoise aux chairs empâtées.
Autrefois, en des temps que nous qualifions de barbares, elle était fille de la beauté et du goût. Elle reflétait l'âme d'une époque. Les Romains et les Grecs portaient sans doute la tunique et le péplum, mais leur personnalité pouvait se jouer librement dans la fantaisie dû détail, l'harmonie sculpturale des plis, le caprice des nuances.
Aujourd'hui, elle signe la moindre ganse. Elle est tyrannique et intransigeante, indécente et vulgaire, incommode et inesthétique.
Aussi l'esprit le plus averti hésite-t-il à la heurter de front, à penser selon ses goûts et ses tendances, à concilier ses actes avec la logique, et à remonter seul le courant d'une foule moutonnière.
La Mode ! Mais c'est le club de Monsieur et le five o'clock de Madame ; c'est la gouvernante anglaise, c'est l'amour des courses, de la musique allemande ; des «Premières », du «Vernissage», c'est le maniérisme des snobs ; c'est le refrain stupide qui fait fureur, la scie boulevardière qu'on répète sans savoir pourquoi mais avec ce petit air insupportable d'avoir beaucoup d'esprit et d'être très malin. La Mode, c'est le flirt obligatoire, c'est le corsage transparent, la robe Touk Ank Amon, les yeux à la mine de plomb, les lèvres à la fraise de Guerling, la Schottich espagnole et le professeur de danse.
La Mode ! Mais elle est anonyme. D'où vient-elle ? Qui la lance? On ne sait. C'est un roi à Epsom, c'est une catin sur le boulevard. Et aussitôt voici le même geste, la même pensée copiés servilement et multipliés à l'infini avec un empressement digne des singes de la fable, et susceptible de renforcer la théorie de Darwin.
Suivre la Mode ? Mais c'est une façon permise d'être ridicule, à la condition que l'on soit plusieurs millions dans le même cas.
Le peuple, plus près des sources, n'est guère atteint par son esclavage. C'est la seule liberté qui lui reste, et après vingt siècles de civilisation et quarante années de République, c'est encore très joli. Mais c'est parmi les classes policées de la haute bourgeoisie qu'elle règne en despote incontestée.
Et cela fait pitié de regarder se mouvoir tous ces automates du geste et de la pensée, toute cette foule impersonnelle qui affiche l'hypocrisie de goûts qui ne sont pas les siens ; et cela fait pitié de songer que nous en sommes là, à l'heure où tant d'esprits forts et de sophistes essayent de détruire des plus nobles abstractions, au nom du grand affranchissement de la pensée humaine.
Alfred Klepping.
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DOLMA QARA
COURGETTES FARCIES
ACEP-ENSEMBLE N° 288
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Préparation : 1 heure
Cuisson : 45 minutes,
Pour 8 personnes.
Ingrédients :
500 grs de viande de mouton (filet) coupée en petits morceaux
1 quart de litre d'huile
50 grs de pois chiches trempés
1 cuillère à soupe de smen (beurre)
1 oignon râpé
1 cuillère à soupe de cannelle
1 cuillère à soupe de poivre noir
Sel en quantité suffisante.
Farce :
250 g de viande hachée
50 g de riz
1 paquet de persil haché menu
1 petit oignon râpé - 2 œufs
1 cuillère à soupe de cannelle
1 cuillère à café de poivre noir
1 cuillère à thé de sel
1,500 kg de courgettes.
Préparation
Mélangez la viande, le smen, pois chiches, oignon râpé, cannelle, poivre et sel, dans un faitout et faites revenir pendant quelques minutes jusqu'à ce que la viande soit dorée. Ajoutez ensuite 1 demi-litre d'eau et laissez mijoter.
Préparez par ailleurs la farce : mélangez la viande, le riz et les œufs avec les divers ingrédients pour en faire une farce épaisse que l'on introduit dans les courgettes lavées et évidées.
Mettez-les dans la sauce en ajoutant la quantité d'eau suffisante. Après ébullition, laissez cuire à feu doux pendant 45 minutes.
Avant de servir, assaisonnez avec un jus de citron et parsemez de persil haché.
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LE FOU ET LA ROUE
Envoyé Par Eliane
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Un corse crève un pneu avec sa voiture devant le mur d'un asile.
Sur le mur, un fou est accoudé et le regarde.
Le mec démonte sa roue, troublé par le regard fixe du fou qui le regarde toujours.
Il prend sa roue de secours et, toujours troublé, fait tomber les écrous de la roue dans la bouche d'égout tout à côté.
L'homme est très embêté parce qu'il ne peut plus remonter la roue, Il se demande ce qu'il va faire quand tout à coup, le fou lui dit :
- Vous n'avez qu'à prendre un écrou sur chaque roue. Avec trois écrous par roue, vous pourrez facilement aller à un garage.
Le corse est épaté
- Ben ça alors, c'est vachement intelligent, ce que vous me dites là.
Mais qu'est-ce que vous faites dans cet asile ?
- Ben, je suis fou, pas con...
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PHOTOS BÔNE
Envoi d'un album Ciatar
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GILBERT LAPEYRIE
PNHA - N°199 Septembre-octobre 2011
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UN LOURD TRIBUT PAYE AU JEU DUR
En naissant le 12 Décembre 1925, à Sainte-Barbe-du-Tlelat dans le département d'Oran, Gilbert Paul Lapeyrie offre à ses parents le plus beau cadeau de Noël de leur vie. La fée du football s'était sans doute penchée sur son berceau, car dès son plus jeune âge, Gilbert démontre à son entourage des dispositions hors normes pour la pratique de ce sport qui allie vitesse, technique, calme, puissance et lucidité.
Dans les rues de son quartier, il étonne partenaires et adversaires par la facilité avec laquelle il maîtrise le "pitchak" ou la pelote de caoutchouc.
Les enfants d'Oranie ressemblent comme des frères aux enfants de l'algérois, du constantinois et des pays qui se baignent dans la Méditerranée. Tous les moments de liberté sont consacrés au football de la rue.
Aussi, lorsqu'ils rejoignent le club de leur choix, I'entraîneur de l'équipe possède dans son effectif quelques diamants bruts qui s'affineront avec le temps et les conseils sagement prodigués.
Gilbert fait partie de ces joyaux que les rencontres inter-quartiers ont façonné, lorsqu'il signe sa première licence au Gaité Club de Bel-Abbès. Nous sommes en 1943 et Gilbert est un solide gaillard de 18 ans qui fait parler de lui dès les premières rencontres. Le petit monde du football de Sidi-Bel-Abbès se retrouve le dimanche soir sur les places et autour de I'anisette sur les comptoirs de I'amitié.
Bien sûr, le Sporting Club est dans toutes les bouches, mais on ne manque pas d'évoquer le nom du "petit LAPEYRIE" qui est l'étoile montante du ballon rond sur les rives de la Mekerra.
Une seule année suffit à Gilbert pour convaincre les dirigeants du Sporting Club de Bel-Abbès dont le maillot fait rêver tout joueur de football d'Oranie. Un rêve qui devient réalité en 1944 pour Gilbert LAPEYRIE, qui endosse la légendaire tunique du SCBA.
Avec des partenaires aussi talentueux que Sanchis, Gonzales, Lopez, Salas, Salvador, Ruiz, Seva, Calatayud, Mallol, Garcia, Llorens, Domingo, Aber, Lacasa, Rebibo et le jeune Huberl Gros, Gilbert Lapeyrie se fait très vite une place au soleil.
Une place au soleil qui le mène à plusieurs titres de Champion Départemental, à la Sélection d'Oranie, puis consécration suprême en 1948, à la Sélection d'Afrique du Nord pour le match Pré-Olympique contre la sélection française à Bordeaux. Une sélection dont il ne gardera pas un souvenir impérissable.
En effet, alors que la Sélection Française se reposait dans la campagne bordelaise, les joueurs d'Afrique du Nord se voyaient contraints de répondre à toutes les invitations de dégustation de vins, d'huîtres et de champagne. Inutile de préciser que la sélection d'outre Méditerranée ne put fournir une prestation digne de sa valeur.
L'année suivante, Gilbert Lapeyrie est victime de ce que I'on a coutume d'appeler un tacle assassin. Cette mauvaise blessure mettra un terme à une carrière qui s'annonçait exceptionnelle.
Songez que Gilbert n'était pas entré dans sa vingt-quatrième année, qu'il était titulaire de la meilleure formation d'Oranie, d'une des meilleures d'AFN, de la Sélection d'Oranie et d'AFN, qu'il avait déjà remporté plusieurs titres départementaux.
Malgré quatre opérations, Gilbert Paul Lapeyrie ne rechaussera jamais les barrettes. Il laissera le souvenir d'un beau joueur dont la vision du jeu alliée à un calme olympien faisait de lui un footballeur que l'on reconnaissait au premier coup d'œil. Et celui d'un talent gâché par le fléau qui hante les aires de sport le Jeu dur.
H. ZAKINE
La mémoire du football
d'Afrique du Nord
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MINISTERE de l’ALGERIE 1987
Envoyé Par M. C. Fretat, pages 67 à 90
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ACTIVITÉS DU P. C. A.
ET COLLUSION AVEC LE F.L.N.
- Création du P.C.A.
- Organisation.
- Presse.
- Activité avant le 1er novembre 1954.
- Activité entre le 1-11-54 et le 12-5-55.
- Dissolution
- Participation à la lutte armée : Organisation de maquis.
- Preuves de la collusion avec le F.L.N.
- A la recherche d'une nouvelle formule
Création. .
Le parti communiste algérien (P.C.A.) est issu du parti communiste français (P.C.F.). En 1924, le P.C.F. crée en Algérie une section ne comprenant que des militants européens.
En 1935, cette section se transforme en organisation distincte, le parti communiste algérien, fonctionnant sous la tutelle du P.C.F.
Organisation..
Jusqu'à l'intervention du décret du 12 septembre 1955 prononçant sa dissolution, le P.C.A. sera articulé de la façon suivante :
- les organismes directeurs comprennent un secrétariat de 5 membres, un bureau politique d'effectif variable, les élus communistes â l'Assemblée algérienne en étant membres de droit, enfin un comité central de 52 membres, parmi lesquels 31 permanents et 18 suppléants ;
- les organismes de base sont la cellule dans les agglomérations et les groupes dans les douars ; cellules et groupes réunis en nombre variable forment des sections intégrées dans six régions couvrant l'ensemble du territoire algérien.
Presse.
L'organe de presse officiel du P.C.A. sera, jusqu'au 12 septembre 1955, l'hebdomadaire «Liberté». Après sa dissolution, le P.C.A. développe ses thèmes de propagande par l'intermédiaire de l'hebdomadaire « Le Travailleur Algérien », organe de presse de l'Union Générale des Syndicats Algériens (U.G.S.A., ex-C.G.T.) qui fera l'objet, de ce fait, d'un arrêté d'interdiction en date du 24 mai 1956.
D'autre part, le quotidien algérois communisant « Alger Républicain » (qui a cessé de paraître depuis Septembre 1955) participe à la propagande en faveur des rebelles,
Activité avant le 1er novembre 1954
Avant le 1er novembre 1954, les dirigeants du P.G.A., pourtant considérablement handicapés par la prise de position du parti communiste français en Mai 1915 qui traitait « Messali et les mouchards à sa solde » d’«instruments criminels de la grosse colonisation », se sont toujours efforcés de réaliser l'unité d'action avec les nationalistes musulmans (P.P.A.-M.T.L.D. et U.D.M.A. notamment). De nombreuses tentatives ont été effectuées en ce sens et plusieurs organismes ont été constitués avec le concours des groupements nationalistes musulmans :
- 1946: Front national démocratique algérien ;
- 1949: Front algérien de libération ;
- 1950 : Comité de défense pour la liberté d'expression ;
- 1951 : Front algérien pour la défense et le respect des libertés ;
- 1953 : Essai de reconstitution d'un Front national démocratique algérien.
Ces tentatives ont échoué ; les communistes se sont heurtés à la méfiance des nationalistes. Tous ces organismes n'ont eu qu'une existence éphémère.
Activité entre le 1-11-54 et le 12-9-55.
Le P.C.A. semble avoir été devancé dans l'action armée engagée par les séparatistes algériens au cours de la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954. Il n'est pas inutile de souligner cependant :
- Le passage des dirigeants du quotidien algérois communisant « Alger Républicain » dans le Constantinois à la veille des troubles.
- Le séjour dans les Aurès, au moment des troubles, de M. et Mme Chatain, militants actifs du P.C.A.
- Le voyage en Algérie, à la même époque, de MM. Dufriche et Frachon, dirigeants de la C.G.T. Au cours d'un meeting au Foyer Civique d'Alger, le 31 octobre 1954, M. Frachon a notamment donné l'assurance que la C.G.T. et la F.S.M. aideraient par tous les moyens possibles les populations nord-africaines à conquérir leur indépendance totale.
- La similitude des thèmes de la violente campagne antifrançaise développés par la « Voix des Arabes » au Caire et par « Radio Budapest ».
Quoi qu'il en soit, dès le début de la rébellion, le P.C.A., par voie de presse et de tracts, s'élève contre la « répression » et rejette la responsabilité des événements sur la «politique colonialiste ».
Il proteste contre la dissolution du M.T.L.D. et la saisie des journaux « L'Algérie Libre » et « La Nation Algérienne ».
Il s'efforce de créer le maximum d'agitation par l'intermédiaire de la C.G.T. afin d'immobiliser les forces de police et engage les dockers à refuser de décharger le matériel de guerre en Algérie.
Le communiste Guerrouf Mohammed organise à Targa (Aurès), le 4 novembre 1954, une réunion pour fixer l'attitude des militants à l'égard des hors-la-loi. Il leur recommande de réserver un accueil cordial aux rebelles en attendant les instructions du Comité central. II prend des contacts avec un responsable de l'insurrection. Il étudie la mise sur pied d'un programme d'action comportant des collectes de fonds, de vivres et de vêtements au profit des rebelles et de leurs familles. Le 12 novembre 1954, Guerrouf ménage une entrevue entre un chef rebelle et Paul Caballero, secrétaire du P.C.A.
Le 17 juin 1955, à Oran, Roland Ibanez, secrétaire régional du P.C.A., déclare en présence de représentants de l'U.D.M.A. et de l'ex-M.T.L.D.: « ... Je suis autorisé aujourd'hui, pour la première fois, à vous annoncer que notre parti est représenté dans les Aurès et qu'il y a engagé des groupes armés. »
Au cours du premier semestre 1955, le P.C.A. fait de nouveaux efforts pour aboutir à l'unité d'action avec les séparatistes en s'efforçant d'organiser un congrès national algérien. Ces efforts échouent. Quelques rares « Comités contre la répression et pour l'amnistie » sont constitués, mais leur activité est sans lendemain.
Les rebelles adoptent une attitude de neutralité à l'égard du P.C.A. : un habitant de Bône, fait prisonnier par les hors-la-loi, aurait dû son salut à sa carte de militant communiste.
A la suite de la flambée insurrectionnelle du 20 août 1955 dans la région de Philippeville, les tracts du P.C.A. rejettent la responsabilité des troubles sur le « colonialisme rétrograde », s'élèvent contre la répression et demandent l'ouverture de négociations avec les rebelles.
Les responsables demandent aux militants de faire du 20 septembre 1955, date d'ouverture de la session de l'Assemblée générale de l'O.N.U., une « véritable manifestation contre le colonialisme ».
Dissolution. Le parti est dissous le 12 septembre 1955 en raison du soutien actif qu'il porte à la rébellion.
Cette mesure surprend les communistes. Ils essayent alors d'utiliser la C.G.T. pour poursuivre leur action : celle-ci met effectivement à leur disposition locaux, matériel de propagande, orateurs et cadres.
Puis le P.C.A. tente de se reconstituer dans la clandestinité sous la direction du secrétaire du parti, André Moine.
La propagande et les collectes de fonds sont organisées. La propagande se traduit par la diffusion plus ou moins régulière de bulletins clandestins tels que « Liberté », « L'Oranie Combattante » ou « La Voix du Soldat », ainsi que la mise en circulation de tracts et d'opuscules divers. Dix-sept numéros de « Liberté » ont paru à ce jour : ils insistent sur la nécessité de « négociations avec le peuple algérien » et soulignent la participation du P.C.A. à la lutte année.
PARTICIPATION A LA LUTTE ARMÉE
Organisation de maquis.
Les troubles se prolongent, les communistes estiment qu'il devient nécessaire de passer à l'action directe aux côtés du F.L.N.
A la fin du mois de décembre 1955, une cellule terroriste créée par deux membres du P.C.A. (André Martinez et Mohammedia Hamouda) est découverte à Constantine. Appréhendé, Mohammedia donne des précisions sur le fonctionnement du P.C.A. clandestin et sur sa participation à l'action armée. Il indique que Martinez André lui a remis deux grenades pour commettre des attentats terroristes à Constantine aux environs du 1er janvier 1956.
Le 6 avril 1956, dans la forêt de Barraient, le militant communiste Henri Maillot, mobilisé avec le grade d'aspirant, détourne un camion transportant un important stock d'armement et déserte. Les recherches immédiatement entreprises pour le retrouver demeurent alors infructueuses.
Durant cette même période, plusieurs responsables communistes connus (tels que M. Lamnrani, Maurice Laban, Lucien Gherab, Georges Counillon, Saadoun Mustapha, Cheriak Abdelhamid, etc...) disparaissent successivement pour rejoindre les maquis communistes en formation.
La constitution de maquis communistes autonomes, agissant parallèlement à ceux dépendant du F.L.N. mais en accord avec ce dernier, est, en effet, le souci majeur des responsables du parti communiste algérien.
Des pourparlers sont engagés avec les dirigeants du F.L.N. qui acceptent de laisser le P.C.A. organiser des maquis lui appartenant en propre et dont la mission sera d'opérer dans les endroits où les groupes du F.L.N. peuvent difficilement accéder.
La constitution, dans la région d'Orléansville, dès le mois de mai 1956, d'un groupe armé dirigé par l'aspirant déserteur Maillot et l'instituteur Laban Maurice, fournit une illustration de l'activité des maquis communistes.
On sait que ces deux individus out trouvé la mort le 5 juin 1956, au cours d'un engagement à 19 km au sud des Attafs.
Par ailleurs, d'autres maquis spécifiquement communistes sont progressivement implantés dans différents secteurs, en Oranie et dans la zone située entre un axe Miliana - Orléansville et le littoral.
Enfin, parallèlement, des réseaux terroristes urbains égaleraient spécifiquement communistes sont créés dans de nombreuses villes.
La mort de Maillot et Laban est profondément ressentie par les dirigeants du P.C.A. qui se plaignent de n'avoir pas obtenu le concours de la population musulmane dans cette affaire.
Comprenant qu'ils ne pourront désormais maintenir des maquis autonomes dans les régions où l'influence communiste est insuffisante, ils décident d'intégrer, purement et simplement, leurs groupes armés à l'A.L.N. (Armée de Libération Nationale).
Ils procèdent alors à la diffusion du tract suivant « édité le 1er juillet 1956, quelque part sur la terre algérienne ».
COMMUNIQUE
Combattants de la Libération
Organisation militaire clandestine
Quartier Général
(Intégration des « Combattants de la Libération » à l'Armée de Libération Nationale)
La direction des « C.L. » porte à la connaissance de ses membres et des Algériens en lutte que tous les groupes et les organisations qui les composent, dans les villes et les campagnes, se mettront désormais à la disposition de l'Armée de la Libération Nationale.
Les « C.L. » ont été créés dans le but de faire participer à la lutte armée anticolonialiste, sans exclusive, communistes et nationalistes musulmans et européens, en un mot de nombreux patriotes et démocrates algériens.
Aujourd'hui, après un bilan positif de plusieurs mois, les conditions politiques et matérielles sont créées pour cette intégration et la dissolution de notre organisation en tant que telle.
Au moment où les impérialistes français mobilisent toutes leurs forces pour tenter d'écraser dans le sang nos plus chères aspirations et notre droit à l'indépendance nationale, notre décision patriotique ne fera que renforcer la lutte armée pour l'unité complète des forces combattantes.
La direction des « C.L. » demande donc à tous ses membres de rejoindre l'armée de Libération Nationale en bloc, avec tous leurs groupes, tout leur armement, tout leur matériel et d'accepter le contrôle du F.L.N.
Elle leur demande de combattre dans la glorieuse armée du peuple avec la plus grande discipline, le plus grand courage, la plus grande loyauté et le plus grand esprit de sacrifice. Elle leur demande de travailler à la renforcer en mettant à profit toutes leurs connaissances et leurs liaisons avec tous les milieux.
Vive la lutte héroïque du peuple algérien.
Vive l'Union de toutes les forces nationales et démocratiques.
Vive l'Armée de Libération Nationale.
« Quelque part sur la terre algérienne, le 1er juillet 1956. »
Cette prise de position est suivie de nombreuses autres déclarations diffusées par voie de tracts ou dans les bulletins clandestins du parti, notamment « Liberté ». Chaque fois, le P.C.A. y souligne l'identité de ses objectifs avec ceux du F.L.N. et la nécessité d'une collaboration étroite entre les deux organisations. Il rappelle, en fournissant des exemptes multiples, la part active que les communistes prennent à la lutte armée « depuis le 1er novembre 1954» et énumère avec complaisance les « faits d'armes » de ses combattants. Il fait siennes les consignes données par le F.L.N. et contribue à leur diffusion (campagnes de boycottage, organisation de grèves générales, mouvements de protestation divers, etc...).
Toutefois, la décision d'intégration des rebelles communistes au sein des bandes armées de l'A.L.N. n'est pas appliquée uniformément.
C'est ainsi qu'elle reste lettre morte dans les régions où le P.C.A., bénéficiant d'une large audience auprès des populations locales, estime pouvoir continuer à agir, seul et pour son propre compte ; tel est, en particulier, le secteur Ténès-Cherchell où, après la mort des militants communistes Maillot et Laban, quelques éléments du P.C.A. poursuivent régulièrement leur action dans la plaine du Cheliff.
Dans la région de Ténès, un maquis se constitue en juillet 1956, sous les ordres de Benhamou Ali, responsable de l'organisation P.C.A. de Ténés-Ville.
Cette bande commet de nombreuses exactions (assassinat d'un notable dans la nuit du 26 au 27 juillet) ; Mais, traquée par les forces de l'ordre, elle est finalement désorganisée et doit se disperser.
Par contre, en Oranie, les responsables communistes mettent en application les directives d'intégration.
On peut citer à cet égard le cas du sous-lieutenant déserteur Gherab Lucien, ancien rédacteur au quotidien « Alger Républicain » militant du P.C.A., qui, étant mobilisé à Blida, reçoit de Babou Abdelkader, responsable communiste de la région, l'ordre de rejoindre le maquis d'obédience F.L.N. de la région de Tlemcen où il sera capturé, les armes à la main, le 1er septembre 1956.
C'est aussi le cas de Benzine Abdelhamid, militant communiste algérois (cellule d’« Alger Républicain »).
Vers la fin du mois de Mai 1956, sur les instructions de Bachir Hadj Ali, membre du bureau politique de l'ex-P.C.A., il se rend dans la région de Tlemcen où il est affecté au maquis de Sebdou (secteur N° 6 de L'A.L.N.), sous les ordres de Ghomri Mohamed, responsable politico-civil de la région d'Ifri.
II est capturé, le 11 novembre, au cours d'une opération de police et condamné à mort.
Dans un tract diffusé à Alger, en novembre 1956, le F.L.N. affirme que les attentats du Milk-Bar et de la Cafétéria d'Alger n'ont pas été commis mais par les communistes, mais bien par le F.L.N.
Il ajoute : « Nous n'avons rien de commun avec le P.C.A. qui ne nous aide ni de près ni de loin. Et cela, nous le précisons, non pour faire plaisir aux anticommunistes, mais pour rétablir la vérité:
PREUVES DE LA COLLUSION P. C. A. - F.L.N.
En dépit de cette affirmation, formulée opportunément au moment même où les communistes sont impliqués dans des affaires d'attentats terroristes, il apparaît bien que le F.L.N. a effectivement accepté la collaboration des communistes.
Cette participation commune à l'action terroriste ressort, en particulier, des affaires suivantes :
Juillet 1956 : Affaire HANNON Raymond.
Le 2 juillet 1956, est appréhendé à Alger le nommé Hannon Raymond, militant de l'U.J.D.A. puis du P.C.A., né le 12 mai. 1932 à Paris, aide-comptable aux établissements C.R.E.A.T., domicilié à Alger, 7, rue des Nuits.
Il est trouvé porteur d'un rapport sur son activité personnelle, destiné au F.L.N.
L'enquête révèle qu'il est en contact depuis plusieurs mois avec Ahcène Askri, militant du F.L.N., par l'intermédiaire de Ouldamrouche Ahmed, ancien adhérent de l'U.J.D.A.
Mobilisé, il est affecté le 26 janvier 1956 au 9ème Zouaves, caserne d'Orléans à Alger.
Il fournit au F.L.N. des renseignements d'ordre militaire : plan de la caserne d'Orléans, moyens de transports de l'Unité, appareils de téléphonie dont elle dispose, fréquence des émissions, etc...
Démobilisé, il adhère au réseau F.L.N., dirigé par Benali Abdallah, et décide, en complet accord avec ce dernier, de cambrioler la Société C.R.E.A.T. pour se procurer des produits chimiques (dont 60 kilos de glycérine) destinés à la fabrication d'explosifs.
Des fausses clés sont fabriquées ; mais l'affaire échoue, Benali Abdallah, se sachant surveillé par la Police, ayant pris la fuite sur ces entrefaites.
Affaire du réseau terroriste, communiste d'Oranie.
L'arrestation de Lucien Gherab, le 1er septembre 1956 amène la découverte d'un important réseau terroriste mis en place par le P.C.A.
Quarante personnes d'Oran, Mascara, Sidi-Bel-Abbès, Perrégaux, Relizane, Mostaganem, Tlemcen et Orléansville sont écrouées sous l'inculpation d'associations de malfaiteur et d'atteinte à la Sûreté extérieure de l'Etat.
Parmi ces dernières, on relève les noms suivants :
Boualem Mohamed, docker d’Oran, militant du PCA, membre du groupe Laban-Maillot » (condamné 15 ans de travaux forcés par le tribunal d'Oran le 3 août 1957) ;
- Gimenez Gabrielle, ancien membre du comité central du P.C.A., responsable de I'organisation clandestine de ce parti en Oranie (condamnée à 20 ans de travaux forcés par le Tribunal militaire d'Oran en date du 3 août 1957) ;
- Salmeron Antoine, 37 ans, militant du P.C.A., chef de l'organisation para militaire et des groupes terroristes urbains d'Oran (condamne 18 ans de travaux forcés, le 3 août 1957) ;
- Larribère Aline, institutrice à Oran, membre de l’UJDA chargée de l'organisation des refuges et des collectes (condamnée à 8 ans de réclusion) ;
- Larribère Pauline, sœur de la précédente, déléguée au 5e Festival mondial de la Jeunesse et des Etudiants à Varsovie (2 ans de prison avec sursis) ;
- et Martini Michel, chirurgien à Orléansville, chargé des relais et des lieux de refuge (5 ans de prison avec sursis).
Ce réseau, accessoirement à sa mission principale, orientée vers le terrorisme urbain, était également chargé du ravitaillement des groupes rebelles tant communistes que F.L.N.
Par ailleurs, ce réseau était contrôlé par le nominé Khalfa Boualem, représentant de l'état-major communiste d'Alger, au sein duquel il assurait la liaison avec les responsables de la direction du F.L.N.
Affaire BENSADOK Abdelaziz.
Au cocus de la. première semaine du mois d'août 1956, le chef de groupe terroriste F.L.N. du quartier de Belcourt à Alger est arrêté, et met en cause un certain « Azzouz » que des précisions complémentaires permettent ultérieurement d'identifier avec le nommé Bensadok Abdelaziz, membre du F.L.N.
Ce dernier est appréhendé, et une perquisition opérée dans la propriété qu'il possède à Birkadem, prés d'Alger, amène la découverte d'un laboratoire clandestin doté d'un important matériel servant à la fabrication d'explosifs, en particulier de fulminate de mercure, destinés à la préparation des bombes utilisées par les groupes d'action du F.L.N.
Bensadok déclare qu'il est placé sous les ordres d'un individu désigné sous le nom de « Mourad », reconnu depuis comme étant le nominé Kechida Abdellah, arrêté en novembre 1954 et mis en liberté provisoire en mars 1955. C'est sur les injonctions de Kechida et d'un autre agent du F.L.N. nommé Hadj Ali Ali, que Bensadok a mis sa villa de Birkadem à la disposition de deux européens communistes prénommés Daniel et Georges, chargés de la fabrication des matières détonantes.
Le premier de ceux-ci est reconnu commue étant le nommé Timsit Moïse-Daniel, membre de l'ex-parti communiste algérien, étudiant de 5ème année de médecine, ex-interne de l'hôpital civil de Mustapha, qui a disparu après avoir abandonné précipitamment cet établissement, le 6 mai 1956, à la suite de l'explosion accidentelle d'une bombe qu'il avait entreposée dans une armoire de son bureau à l'hôpital.
Le second des individus ainsi mis en cause est le nommé Arbib Giorgio, Italien, né à Sfax (Tunisie), communiste connu, licencié ès-sciences, ancien ingénieur de la Société S.O.C.O.M.A.N. d'Alger, qui était sur le point, lors de son arrestation, de regagner la Tunisie afin d'y occuper un poste administratif important que ses relations avec le ministre tunisien des Travaux publics lui ont permis d'obtenir.
Timsit est à son tour appréhendé, les déclarations des personnes arrêtées et les constatations effectuées, établissent de façon formelle la collusion entre le parti communiste algérien et le front de libération nationale.
Le F.L.N. éprouve certes une méfiance à l'égard du P.C.A., dont il redoute les manœuvres de noyautage et l'emprise possible. Mais le F.L.N. a un besoin pressant d'explosifs pour la constitution des bombes qu'utilisent ses hommes de main. Et le P.C.A., qui recherche toutes les occasions de rapprochement et d'unité d'action avec le F.L.N., saisit une fois de plus cette opportunité d'imposer sa collaboration et offre le concours de ses « techniciens » pour la fabrication des explosifs.
Les responsables des deux groupements étant ainsi parvenus à un accord, une filière de contacts entre les deux organisations est mise sur pied.
Du côté communiste, le docteur Hadjerès Sadok, membre de l'ex-parti communiste algérien, conseiller général de Maison-Carrée, en fuite, contrôle l'activité de Timsit et de Arbib, qui sont également en relations avec l'étudiant communiste Smadja Georges. Ceux-ci, avec l'aide d'un autre étudiant communiste, le nommé Oussedik Boualem, en fuite, se consacrent à la préparation de fulminate de mercure et à des essais de fabrication de nitroglycérine, qui se révélèrent d'ailleurs vains en raison de l'impossibilité d'obtenir de l'acide azotique suffisamment concentré.
Du côté du F.L.N.. Bensadok reçoit le fulminate de mercure qu'il transmet à son supérieur Kechida par le canal de deux intermédiaires successifs, dont une jeune fille musulmane non identifiée.
Le laboratoire clandestin fonctionnait depuis deux mois environ, lors de la destruction de cette organisation qui a fabriqué 300 grammes de fulminate dont l'emploi a vraisemblablement permis l'amorçage de la plupart des engins explosifs utilisés par le F.L.N. durant cette période.
La poursuite de l'enquête permet d'arrêter de nombreux complices de cette filière communiste-F.L.N. : Smadja Georges, étudiant ; Lorente Paco, interne provisoire à l'hôpital ; Alérini Charles, sous-lieutenant au 13° B.T.S. ; Timsit Meyer et Gabriel, frères de Timsit Daniel ; Mme Moatti, fiancée au Dr Hadjerès ; Ohana Henri, de son vrai nom Ouanina Henri, reporter photographe à « L'Echo d'Alger » ; Pastor Baptiste, menuisier ; Néplaz, instituteur ; Mme Morali, cousine de Timsit ; Mlle Steinner ; Meles Bacri Yvette et lsnard Nicole, étudiantes ; Raynaud Jean-Claude ; Cervetti Jean-Baptiste ; Conéjo Joseph, et Mme QuarreBard.
Cette affaire a eu son épilogue le 23 mars 1957 devant le Tribunal permanent des forces armées à Alger.
De sévères condamnations allant de 20 ans de travaux forcés pour Bensadok, Daniel Timsit et Arbib Giorgio, à 6 mois de prison pour Conéjo, ont été prononcées.
Attaque du poste de police de Birmandreïs.
La Police judiciaire d'Alger a appréhendé le 1er octobre 1956, le nominé Ouniche Tayeb, qui reconnaît avoir participé à la tentative d'incendie du garage du Foyer des P.T.T. à Birmandreïs dans la nuit du 30 avril au ter mai 1956, et à l'attentat contre le commissariat de Police du 15"'e arrondissement (Birmandreïs) dans la soirée du 30 juin 1956.
Il déclare avoir opéré en compagnie et sous les ordres de Akkache Mourad, chef de cellule communiste.
Celui-ci, arrêté à son tour, déclare avoir agi sur les instructions de Georges Acampora, connu comme étant un militant communiste endurci, secrétaire de la section du P.C.A. de Bab-El-Oued et responsable militaire des « Combattants de la Libération ».
Tous trois sont condamnés à mort par le Tribunal militaire d'Alger, le 10 août 1957.
Assassinat de M. Gérard Etienne à EL-BIAR
Le 2 septembre 1956, M. Gérard Etienne, propriétaire d'un cinéma à El-Biar, est mortellement blessé par un terroriste devant son établissement. Participent à cet attentat les nominés :
- Briki Yahia, dit « Salan », employé au Foyer des Dockers, mis en état d'arrestation le 5 janvier 1957, militant communiste, chef du groupe terroriste des « Combattants de la Libération » d'El-Biar, qui agit sur les directives de Rebbah Nourredine ; chef terroriste dangereux (en fuite), Briki conduit une 203 » Peugeot à l'intérieur de laquelle se trouvent les tueurs ;
- Castel André, instituteur à Letourneux, interdit de séjour dans le département de Constantine, militant actif du P.C.A. clandestin et responsable technique de sa filiale paramilitaire des « Combattants de la Libération » ; il se charge du transport de l'arme (mitraillette Sten), qu'il remet au nommé Briki, aux environs d'El-Biar ;
- Marcelli Georges, journaliste, militant actif du P.C.A. et des « Combattants de la Libération », rédige une lettre de menaces, afin d'obtenir d'un Français musulman la « 203 » utilisée ; il fait en outre le guet pour, éventuellement, alerter ses complices.
M. Gérard Etienne était soupçonné par les « Combattants de la Libération » de contrecarrer l'action du F.L.N.
Tentative d'assassinat contre le Général MASSU
Le 6 octobre 1956, un attentat, était commis à la Bouzaréah (Alger) contre le général Massu.
Le général venait de prendre place dans sa voiture, à la sortie de son domicile au Beau-Fraisier, et se dirigeait vers « La Bouzaréah ». lorsqu'un musulman posté sur le côté de la route a ouvert le feu dans sa direction avec un P.-M. « Sten ». L'arme s'est enrayée, le terroriste a pris la fuite.
Ont participé :
- Briki Yahia, organisateur de l'attentat avec Bebbah Nourredine ;
- Castel, qui reçoit de Briki l'arme dans un sac de plage, la garde une nuit à son domicile et la remet le lendemain aux tueurs.
(Castel, qui fait l'objet de deux mandats d'arrêt pour les affaires Massi et Gérard Etienne, a été présenté aux juges d'instruction militaires, qui l'ont placé sous mandat de dépôt le 16 juillet 1957.)
Incendie bouchonnerie Hussein Dey.
Le 29 octobre 1956, un incendie criminel détruit la « Bouchonnerie Internationale d'Hussein-Dey.
Auteurs :
-Hachelaf, chef du groupe terroriste du Champ-de-Manœuvres des Combattants de la Libération », qui fait le guet pendant qu'un complice jette par-dessus le mur de la bouchonnerie une boîte de peinture de 5 kilos contenant de l'essence, puis projette sur l'essence une torche enflammée. ;
- Colozzi Félix, militant P.C., écroué le 19 novembre 1956 ;
- Makouf Boualem, employé aux services sociaux de l'E.G.A., écroué le 19 novembre 1956.
Les intéressés sont également les auteurs du sabotage des câbles téléphoniques commis chemin Vauban et chemin Fontaine-Bleue, le 10 novembre 1956.
Affaire YVETON.
Le 14 novembre 1956, Fernand Yveton, employé à l'E.G.A., militant actif du parti communiste, est arrêté alors qu'il vient de déposer un engin explosif avec dispositif de mise à feu à retardement, dans l'enceinte de l'usine à gaz d'Alger.
L'intéressé fait partie du groupe de terroristes du Champ-de-Manœuvres qui, placé sous la direction des nominés Allouache (en fuite) puis Hachelaf (arrêté le 19 juillet 1956), a à son actif plusieurs attentats et actes de sabotage.
Selon les aveux d'Yveton, la bombe lui a été remise par Jacqueline Guerroudj (épouse de Guerroudj Abdelkader), lors d'une rencontre préparée par Hachelaf, dans un terrain vague aux environs d'Alger. Jacqueline Guerroudj veut remettre deux bombes à Yveton qui n'en accepte qu'une, le sac de plage qu'on lui a donné pour le transport des engins étant trop petit.
La deuxième bombe sera abandonnée par Jacqueline Guerroudj dans une camionnette de C.R.S. en stationnement près du Commissariat central d'Alger. La suite de l'enquête révélera que ces engins, ainsi que quelques autres dont les communistes devront se débarrasser rapidement sans en avoir fait l'usage qu'ils escomptaient, leur ont été remis par des responsables du F.L.N.
Yveton, condamné à mort par le Tribunal militaire d'Alger le 24 novembre 1956, a été exécuté le 11 février 1957.
Affaire BENISTI.
Le 8 mai 1957, les forces de l'ordre découvraient dans la région de Sakamody un document relatant un entretien de Charles Bénisti, ancien membre du P.C.A., domicilié à Alger, avec des éléments nationalistes responsables de la région du Corso (département d'Alger).
Arrêté à Paris le 10 mai 1957 et interrogé par les services métropolitains, Charles Bénisti a reconnu avoir appartenu au P.C.A. et avoir pris contact avec des éléments nationalistes. Sa collaboration avec le F.L.N. se serait limitée, selon ses déclarations, à la livraison de 2 000 couvertures destinées au maquis. L'enquête se poursuit, car, d'après le document qui a déclenché l'affaire, Bénisti s'était largement engagé.
Extrait du document
récupéré le 8 mai 1957 dans la région de Sakamody
RAPPORT A SI M'HAMMED
(Responsable politique de la Wilaya 4 (Algérois).)
« ... Nous avons posé à M. Bénisti la question suivante : « Comment concevez-vous votre aide matérielle et morale au F.L.N. local (notre région) ? » C'est là que s'est engagée la vive discussion. Nous avons compris que M. Bénisti était envoyé par le parti communiste pour se faire reconnaître par le F.L.N. ; notre réponse a été claire et simple : il faut que le parti communiste enlève sa dépouille politique personnelle pour se fondre dans le F.L.N., comme les autres partis politiques; ensuite, il ne nous appartient pas, à nous dirigeants d'une région, de résoudre ce problème.
« ... M. Bénisti nous a fait savoir que lorsque la jonction des groupes armés communistes avec les groupes armés du F.L.N. d'Alger serait faite, il pourrait nous mettre, nous, région, en contact avec les responsables du Service actions, lequel pourrait nous envoyer des armes et des munitions...
Signé : Smaïl et Nasser.
Neutralisation du réseau communiste clandestin de Blida.
Le 16 mai 1957, étaient déférés au Parquet de Blida 11 individus appartenant à l'organisation communiste clandestine de Blida.
Il s'agit de : Martinez Auguste, 27 ans, metteur au point à l'A.LA.; Voirin Odet, 27 ans, tourneur à l'A.I.A. ; Bensaïd Yves, 29 ans, ajusteur à l’A.I.A ; Molinès René, 31 ans, fraiseur à l'A.I.A.; Bouchama Chaïeb, 22 ans, épicier ; Hacib Rachid, 31 ans, ouvrier menuisier ; Sintès Aimé, 31 ans, professeur libre de sténo-dactylographie ; Hacib Mostefa, 34 ans, serrurier ; Lévêque André, 35 ans, ajusteur à l'A.I.A. ; Guildamer Akli, 41 ans, ajusteur à l'A.I.A.; Santacreu Jean, 28 ans, fraiseur à l'A.I.A.
Inculpés de participation à une entreprise de démoralisation de l'Armée, les sept premiers ont été écroués ; les quatre autres, placés dans un centre de séjour surveillé, sont tenus à la disposition du magistrat instructeur.
Il ressort des déclarations des prévenus que le clandestin avait organisé dans la région de Blida :
1° un appareil de propagande, visant tout particulièrement à porter atteinte au moral de l'Armée. Il a été dirigé d'abord par Voirin, puis Martinez Auguste, secrétaire de la cellule des A.I.A. de Blida.
Deux autres militants ont été, par la suite, interpellés : Rosello Emile, 60 ans, patron-coiffeur qui servait de boite aux lettres à l'organisation, permettant ainsi une liaison commode entre les militants de Blida et assurant la réception des instructions d'Alger ; Mefti Abdelhalim, 19 ans, mécanographe, qui avait fourni une ronéo et du matériel d'impression.
2° Un appareil «action » chargé, en collaboration avec le F.L.N., de l'aide aux maquis rebelles.
Cette aide se concrétisait notamment :
- par l'acheminement de médicaments ;
- par l'organisation d'une filière de désertion vers les maquis rebelles, de militaires de notre année ;
- et par le sabotage du matériel de l'Armée de l'Air de Blida.
Dans cet établissement, une cellule F.L.N. et une cellule B.C.A. travaillaient, d'un commun accord, à ralentir la production, notamment par des malfaçons dans l'usinage des pièces, entraînait leur mise au rebut.
L'appareil « Action » est maintenant connu dans ses détails. Dirigé par Voirin Odet, alias « Rose », il comprenait, d'une part, trois groupes Action (ville, Chemins de fer algériens et Hôpital psychiatrique de Blida), et, d'autre part, une organisation d'aide aux maquis et. de liaisons avec le chef régional de l'organisation communiste clandestine, Babou Abdelkader - qui, lors de son départ au maquis, en Mai 19513, avait délégué ses pouvoirs à Voirin.
L'adjoint de Voisin pour les groupes Action était le nommé Longo Ali, infirmier à l'Hôpital psychiatrique de Blida, assigné à résidence depuis Décembre dernier à Paul-Cazelles. Son audition a facilité dans une large mesure la progression de l'enquête. Longo assurait ses liaisons avec son chef Voirin par l'intermédiaire d'une institutrice.
Les chefs des groupes Action : Bouamra, 31 ans, gardien au marché de Blida, responsable du groupe « Ville », et Biglia Serge, 28 ans, motoriste aux Chemins de fer algériens, responsable du groupe « C.P.A. », ont été entendus. Ils ont reconnu - notamment Biglia - avoir organisé de nombreux sabotages par explosifs sur la voie ferrée et le matériel ferroviaire fixe et roulant du dépôt de Blida.
Basri, chef du groupe de l'Hôpital psychiatrique, était à la fois chargé du détournement de médicaments au profit du maquis et des collectes de fonds.
Le réseau d'aide aux maqua,, dirigé sous le contrôle de Voirin par un nommé Moléno Célestin, 43 ans, chef de brigade aux Chemins de fer algériens, et groupant plusieurs individus, dont Biglia Serge, cité plus haut, — assurait l'acheminement des armes, équipements et médicaments. Une partie des armes dérobées par l'aspirant Maillot a été transportée par ce groupe dans des fûts métalliques identiques à celui trouvé en octobre 1956 à la ferme Raynaud, à Birmandreïs. Ces armes ont été acheminées sur les maquis dirigés par Babou.
Tous les membres de l'organisation ayant été identifiés, Le réseau communiste clandestin de Blida est maintenant anéanti.
Les responsables du P.C.A. clandestin.
L'arrestation des instigateurs et auteurs de ces différents attentats permet de mettre eu relief le rôle joué par les responsables du P.C.A. clandestin et sa filiale paramilitaire des « Combattants de la Libération ».
A la tête se trouvait Guerroudj Abdelkader dit « Lucien », ses deux principaux lieutenants étant Acampora Georges, responsable militaire, et Castel André, responsable technique.
Guerroudj, responsable politique, assurait la liaison entre ses deux lieutenants, ainsi qu'avec la direction du P.C.A. ; il transmettait les ordres et coordonnait les tâches.
Le responsable militaire donnait le compte rendu d'activité des groupes agissant dans quatre secteurs : Birmandreïs, Plateau puis Champ-de-Manœuvres, Bab-El-Oued, El-Biar. Le responsable technique recueillait des renseignements sur E.G.A., P.T.T., C.F.A., médecins.
Jusqu'à son arrestation en janvier 1957, Guerroudj a assuré, en outre, au niveau le plus élevé, la liaison entre le P.C.A. clandestin et le F.L.N. L'intéressé déclara d'ailleurs lors de son interrogatoire que, sur instructions de Jacques Salort, dirigeant du P.C.A. clandestin actuellement soifs mandat de dépôt, il a eu plusieurs contacts avec des représentants du F.L.N., et il a reçu de ces derniers des sommes d'argent qu'il a utilisées pour venir eu aide aux membres de ses groupes.
A LA RECHERCHE D'UNE NOUVELLE FORMULE
Depuis le début de l'année 1957, la collaboration entre le F.L.N. et le P.C.A. semble moins étroite. Dans une brochure intitulée Pour une nation algérienne libre, forte et heureuse », diffusée au cours du mois de Mars dernier dans les principales villes d'Algérie, le comité central du P.C.A. définit ainsi sa position : « Si l'intégration des groupes armés communistes au sein (le l'Armée de Libération Nationale est devenue effective, l'organisation politique du P.C.A. n'en a pas été dissoute pour autant, et elle fonctionne parallèlement au Front de Libération Nationale. »
De son côté, le F.L.N., conscient du tort que peut lui faire auprès des puissances occidentales (et des U.S.A. en particulier) une alliance déclarée avec le parti communiste, continue à utiliser les militants du P.C.A. à titre officieux, mais décrient régulièrement par des tracts ou par des déclarations de ses leaders, toute collusion avec ce parti.
Les dirigeants du P.C.A. se montrent d'ailleurs inquiets de ces prises de position officielles.
Ne voulant pas perdre tout crédit et entendant préserver l'avenir, ils sont actuellement à la recherche d'une formule qui leur permette d'affirmer leur participation active à la « lutte menée pour l'indépendance de l'Algérie ».
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L’U.D.M.A.
ET SA COLLUSION AVEC LE F.L.N.
Le Manifeste du peuple algérien.
L'Union Démocratique du Manifeste Algérien.
L’UDMA avant novembre 1954.
L’UDMA après novembre 1954.
1955 - Premiers contacts avec le F.L.N.
« L'Abstention pacifique».
Fusion U.D.M.A.-F.L.N.
Ferhat Abbas au Caire.
Une collusion totale.
Les origines de l'U.D M.A. remontent au 10 février 1913. A cette date, Ferhat Abbas qui, au début de son activité politique, s'était fait le défenseur de l'idée d'assimilation de l'Algérie à la Métropole, publie, après avoir parcouru les trois départements algériens, sous le titre de « Manifeste du peuple algérien », un texte qui reçoit la signature d'un grand nombre d'élus et de notables musulmans.
Ce document, remis par son auteur aux représentants à Alger des puissances alliées, ainsi qu'aux autorités françaises d'Algérie, affirme l'existence d'une nation algérienne antérieure à la conquête française et demande l'institution d'un Etat algérien autonome doté d'une constitution républicaine et d'un gouvernement propre, mais rattaché à la France par des liens de nature fédérale.
En 1941, Ferhat Abbas, pour soutenir la doctrine et le programme du Manifeste, crée le mouvement des « Amis du Manifeste et de la Liberté » (A.M.L.), qui sont vite noyautés par le P.P.A. alors clandestin. Le groupement des A.M.L. est d'ailleurs dissous après les troubles du 8 mai 1945, tandis que Ferhat Abbas est lui-même placé en résidence surveillée.
L'Union Démocratique du Manifeste Algérien.
Après sa libération, Ferhat Abbas crée, en avril 1916, l' »Union Démocratique du Manifeste Algérien » (U.D.M.A.) avec le docteur Saadane, décédé depuis, M" Boumendjel et M° Sator.
Ce parti, qui groupe un certain nombre d'intellectuels musulmans, se propose d'aboutir à la création d'une « république algérienne démocratique et sociale », avec son gouverneraient, son parleraient et ses couleurs, « associée à la grande démocratie française ». Les réformes immédiates proposées par l'U.D.M.A. sont de nature politique (mise en place d'un gouvernement algérien, égalité de représentation des collèges électoraux, suppression des communes mixtes, séparation du culte et de l'Etat...), sociale (accession de la jeunesse musulmane à la fonction publique, lutte contre le chômage, scolarisation, enseignement de la langue arabe...) et économique (industrialisation, réforme agraire, etc...).
La deuxième Assemblée Constituante compte un certain nombre de députés U.D.M.A., tels MM. Saadane, Sator, Beylagoun, qui forment un intergroupe parlementaire avec les députés de l'Afrique Noire.
Par la suite, l'U.D.M.A. ne peut conserver ses positions électorales, et l'Assemblée nationale qui siégeait avant le 2 janvier 1956 ne comportait plus aucun député de ce parti.
Par contre, les conseils municipaux et généraux d'Algérie comprenaient un certain nombre de représentants de l'U.D.M.A., qui comptait également un sénateur (M. Mostefai), quelques délégués à l'Assemblée algérienne (MM. Ferhat Abbas, secrétaire général du parti, Sator, Francis et Benelhadj Saïd) et un conseiller de l'Union française (M° Ahmed Boumendjel, secrétaire général adjoint du parti).
L'U. D. M. A. avant novembre 1954.
Bien que l'U.D.M.A. fût une organisation séparatiste puisqu'elle réclamait une république algérienne, avec gouvernement et drapeau algériens, elle n'affirmait pas, jusqu'en novembre 1954, une intransigeance sectaire. Ses dirigeants, pour la plupart des intellectuels formés à l'école française, manifestaient des idées modérées et progressistes, et réclamaient l'établissement d'une égalité complète entre Musulmans et Européens dans tous les domaines, mais se montraient résolument hostiles aux méthodes de violence. Ferhat Abbas estimait indispensable que l'Algérie possédât une économie saine et des cadres techniques valables que seule la France pouvait lui assurer. A aussi jugeait-il que la tutelle de la France lui était nécessaire.
Au demeurant, partisan des procédés de conciliation, le secrétaire général du groupement n'a jamais permis une union réelle et durable de son parti avec le P.P.A.-M.T.L.D. et le Y.C.A. Par contre, l'U.D.M.A. a toujours entretenu des relations étroites et très cordiales avec l'Association des Oulama d'Algérie.
Une telle position donnait à l'U.D.M.A. vocation à représenter l'élite musulmane algérienne, mais la privait de l'adhésion de la niasse, qui lui reprochait déjà son manque de dynamisme ; aussi, en dépit de la valeur de son état-major, ce mouvement n'eut-il jamais qu'un petit nombre de militants.
Ainsi s'explique également en partie la situation financière toujours précaire de l'U.D.M.A. et les difficultés de trésorerie permanentes de son organe de presse, « La République Algérienne ».
Évolution après novembre 1954.
Au lendemain du novembre 1954, date du déclenchement par les séparatistes extrémistes de l'action violente en Algérie, l'U.D.M.A. commence par observer une attitude d'expectative prudente.
Néanmoins, cette position se modifie peu à peu devant l'extension progressive de la rébellion en raison de la poussée des éléments de base que le spectacle de l'action directe
1955 - Premiers contacts avec le F. L. N.
Le 24 juin 1955, des documents saisis au cours d'une opération de police révèlent, pour la première fois, que des contacts ont été établis entre certains dirigeants du F.L.N. et Ferhat Abbas.
Ce dernier s'est engagé à fournir une aide financière, à assurer le concours de ses amis médecins et à procurer des médicaments pour les soins aux rebelles blessés.
Sur le plan politique, il s'est déclaré disposé à cesser son action si celle-ci devait nuire à celle du F.L.N. et à prendre l'attache des responsables de ce groupement au cas où le gouvernement français le solliciterait en vue de l'ouverture de discussions sur l'avenir politique de l'Algérie.
Cependant, le F.L.N. ne ménage pas pour autant l'U.D.M.A. Lors de la flambée insurrectionnelle du 20 août 1955, certains membres influents de ce parti, notamment Allaoua Abbas, propre neveu du leader de l'U.D.M.A., sont l'objet d'attentats perpétrés par des hommes de main de l'Armée de Libération Nationale, dont la « juridiction de guerre » a prononcé la condamnation à mort d'un certain nombre de Musulmans pour « collaboration avec l'ennemi et prise de position contre la révolution ».
Ces événements jettent la consternation dans les milieux U.D.M.A. d'Algérie et Ferhat Abbas ressent très durement le deuil cruel qui l'affecte.
Certains voient dans ces attentats, le moyen mis en oeuvre pour faire pression de façon décisive sur Ferhat Abbas, afin de le contraindre à se rallier sans réserve au F.L.N.
ABSTENTION PACIFIQUE :
A la suite de la décision de dissolution de l'Assemblée nationale française, intervenue à la fin du mois de novembre 1955, la majeure partie des élus musulmans, dont ceux de l'U.D.M.A., se déclarent hostiles à l'organisation en Algérie d'élections législatives.
Dans le même temps, le F.L.N. entreprend une vaste campagne de propagande, par voie de tracts, pour interdire aux Musulmans non seulement de se porter candidats, mais aussi de participer au vote à l'occasion de ces élections. De plus, tous les élus du deuxième collège sont mis en demeure, sous menace de mort, de se démettre de leurs mandats.
Le 7 décembre 1955, dans la soirée, alors qu'il effectue la distribution de tracts aux chefs de groupe F.L.N. à Alger, un étudiant, nommé Antara, est appréhendé. Dans le véhicule automobile qu'il conduit se trouvent Ferhat Abbas et Francis, qui sont immédiatement relâchés.
L'interrogatoire d'Amara révèle que celui-ci, chargé par le F.L.N. du travail politique auprès des intellectuels et des élus musulmans, a pris contact, sur leur demande même, avec Abbas et Francis qui désiraient définir, en accord avec le F.L.N., l'attitude à adopter au sujet des élections.
Les représentants de l'U.D.M.A. donnent leur adhésion au mot d'ordre d'abstention du F.L.N., mais non pas aux méthodes de violence envisagées, et recommandent à leurs militants une « abstention pacifique ».
Contrairement à la position adoptée par la majorité du « groupe des 61 » qui rassemble la plupart des élus musulmans, les élus de l'U.D.M.A., obéissant aux consignes du F.L.N., se démettent de la totalité de leurs mandats électifs.
FUSION UDMA-FLN :
C'est alors que le 3 janvier 1956, l'admission de l'U.D.M.A. au sein du Front de Libération Nationale est prononcée au Caire, Ahmed Bayoud étant appelé à représenter l'U.D.M.A. auprès du F.L.N.
Dès lors, en Algérie, l'U.D.M.A. modèle son comporteraient sur celui du F.L.N. et s'assimile en tous points à ce dernier mouvement, faisant preuve, désormais, d'un extrémisme affirmé qui s'exprime dans des articles de presse, déclarations ou interviews.
Ferhat Abbas justifie cette position en déclarant que l’U.D.M.A. a épuisé tous les moyens pacifiques de règlement du conflit par le dialogue et la compréhension et n'est plus en mesure de contribuer à une solution sans l'accord du maquis », ce dernier étant devenu « l'unique source d'espérance aux yeux de la population musulmane ».
Ferhat ABBAS au Caire.
Le 7 avril 1956, il part pour la Métropole en compagnie de Francis. Après avoir assisté, les semaines suivantes, à des conférences nationalistes qui se tiennent successivement en Suisse, puis à Rome, avec la participation, pour cette dernière, de Ben Bella et Lamine Debaghine, Ferhat Abbas, toujours accompagné de Francis, tient au Caire, le 20 avril 1956, une conférence de presse où il proclame de façon définitive son adhésion au F.L.N.: « L'U.D.M.A. n'existe plus... Il n'y a plus que le Front de Libération Nationale... Les dirigeants français demandent avec qui négocier : sans aucun doute avec les hommes du F.L.N...
Désormais, toutes les forces de libération de l'Afrique du Nord sont prises sous un commandement unique... Il n'y a plus qu'une force unique en Algérie... et c'est le Front de Libération Nationale... ». il importe de souligner que lorsqu'on lui demanda si cette adhésion était personnelle ou si elle engageait son mouvement, Ferhat Abbas répondit que « l'U.D.M.A. devait être considérée comme n'existant plus ».
Depuis lors, Ferhat Abbas comme les autres responsables de l'U.D.M.A. n'ont plus cessé de réaffirmer ces principes.
Une collusion totale.
En conséquence, les leaders de l'U.D.M.A. abandonnent la position de leur parti et adoptent intégralement celle du F.L.N., dont Ferhat Abbas et ses amis se font, depuis plus d'une année, les ardents propagandistes à l'occasion de nombreux déplacements effectués dans différents pays du monde et de fréquentes déclarations reproduites dans la presse internationale.
En définitive, il apparaît que l'U.D.M.A. ne représente pratiquement plus rien sur la scène politique. L'activité de ses chefs comme de ses militants s'inscrit dans l'action du F.L.N., aussi bien à l'étranger (propagande et contacts avec les gouvernements étrangers, collectes de fonds, achats d'armement, etc...) qu'en Algérie (diffusion des consignes du F.L.N., propagande, organisation des grèves et manifestations di-verses, complicités de toutes natures avec les hors-la-loi, quelquefois même lutte armée au sein des bandes rebelles).
L'occupation des anciens locaux de l'U.D.M.A. en Algérie par l'U.G.T.A. (Union Générale des Travailleurs Algériens, syndicat musulman d'obédience F.L.N.), constitue un aspect notable de cette collaboration entre l'U.D.M.A. et le F.L.N.
Algérie 1957, ministre de l’Algérie
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BEAUX TEXTES
Pieds -Noirs d'Hier et d'Aujourd'hui - N°200 octobre 2011
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Dien-Bien-Phu
Ils attendaient dans la cuvette
Le tout dernier assaut des Viets.
Dans la boue, ils creusaient leurs trous.
Dien-Bien-Phu.
Depuis des mois dans la bataille,
Sous un orage gris de ferraille,
Ils pensaient qu'ils tiendraient le coup.
Dien-Bien-Phu.
Le PC Gabrielle
Est tombé ce matin,
Isabelle tient encore,
On se bat au corps à corps.
Près du commandement, des gosses de dix-huit ans
Pour la France, tombent en chantant :
Contre les Viets, contre l'ennemi,
Partout où le combat fait signe.
On entend plus, sur la cuvette,
Que le cri de victoire des Viets.
Ils avaient tenu jusqu'au bout.
Dien-Bien-Phu.
Aujourd'hui tout le monde s'en fout
De Dien-Bien-Phu.
Mais nous, nous restons fiers de vous.
Dien-Bien-Phu.
28-2-1954 à Saïgon, les ministres Pleven et de Chevigné ainsi que le général Navarre visitent le cimetière militaire de Massiges
Jean-Pax Méfret
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SUCCESSIONS DE REBELLIONS KABYLES
Par Maurice VILLARD
ACEP-ENSEMBLE N° 288, juin 2013
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Les intempéries du début de I'année 1865 empêchèrent, pendant quelques temps, de nouvelles manifestations. Mais elles reprirent dès que le temps le permit. Ce furent les Richia du Babor qui donnèrent à nouveau le signal, le 14 janvier, venant brûler un village des Dehemcha. A dater de cet acte, les incidents se multiplièrent rapidement avec comme but, peser sur leurs voisins afin de les entraîner soit par la persuasion, par la crainte ou la force.
Le 24 janvier, le caid Hamou-ou-Achour est attaqué dans son bordj par les Beni-Meraï, il est obligé de battre en retraite, fait un retour offensif mais ne peut reprendre l'avantage. Les fractions qui jusqu'alors étaient restées fidèles, l'abandonnent, réunies aux autres insurgés, pillent l'établissement des Ponts&Chaussées du Chabet Hamou, il est obligé de se réfugier à Takitount. Puis les dissidents menacent les Beni-Ismail et leur caïd. Ce dernier, dans I'espoir que sa retraite enlèvera tout prétexte d'attaque contre sa tribu qui était toujours fidèle, se retira à Takitount où il arriva dans les premiers jours de février. De ce fait les Beni-lsmaïl furent épargnés et nous restèrent fidèles.
Dans le Babor le caid Ben-Habillès, repoussa avec succès deux attaques successives des fractions révoltées. Mais elles reviennent une troisième fois entraînant celles qui semblaient vouloir demeurer fidèles. Ben-Habillès à court de munitions dut se retirer à Arbaoun.
Les insurgés, de là, paraissent vouloir se porter, sur les Dehemcha et les Azels, que couvrirent nos goums des environs de Sétif. Cela suffit à préserver cette partie du territoire. Mais la situation s'aggravait d'un autre côté. Vers le 16 février, les rebelles tentèrent une nouvelle attaque contre les Beni-Ismaïl, les Beni-Tlzi et les Djermouna qu'ils voulaient à tout prix entraîner dans la rébellion.
Cette fois, le bordj du caid mollement défendu par ses administrés, ils réussirent à le détruire, c'est alors que tout le caïdat ne tarda pas à pactiser avec les insurgés qui annoncent hautement leurs intentions d'entraîner, à leur tour, les Beni-Sliman.
Tandis que Takitount est fortement défendu par nos troupes, un goum établit deux postes d'observation, sous le commandement du lieutenant de Sainte Foix auquel sont adjoints les caïds Bou-Zei-ben-Illès, Zerroug-ben-Henni et Daoudi-ben-Keskes, qui couvre les Dehemcha. D'autres contingents de goum sont acheminés à Dra-el-Caïd au milieu des fractions du Sahel-Guebli qui avoisinent les dissidents et se relient au Beni Sliman. En outre, ils ont pour mission de maintenir les Amoucha, dont les intentions n'ont jamais été franches. Ils ont à leur tête un autre officier des bureaux arabes et le caid Saïd-ben-Abid, du Sahel Guebli.
Le 6 mars, trois colonnes insurgées descendent de la montagne composées des Ouled-Salah, des Beni-Meraï, des Beni-Felkaï, des Djermouna, des Beni-Tizi des Beni-Ismaïl et des tribus des Babor, une partie des Amoucha se joint à eux. Les Ouled-Salah, ceux du Babor et les Amoucha divisés en deux groupes se portent sur les Dehemcha. Le premier, vigoureusement culbuté par nos goums à deux reprises abandonne le terrain y laissant de nombreux cadavres. L'autre se dirige sur le bordj de l'ex cadi Sidi-Zadi, poste défendu par les Dehemcha, sous les ordres de leur caïd, qui durent abandonner le bordj aussitôt détruit par les insurgés.
Contre attaque du colonel Neyral
Pendant quelques temps le mauvais temps obligea les rebelles à rester dans leurs montagnes. Le colonel Neyral avait été envoyé à Guemchouch, dans le Sahel Guebli, à la tête d'une petite colonne afin de surveiller le pays, il devenait urgent de profiter des bonnes intentions de quelques fractions, de donner à leur attitude un caractère assez tranché afin que les rebelles ne puissent espérer les gagner à leur cause.
Une attaque générale de la position des insurgés fut résolue. La colonne Neyral devait s'installer sur un terrain dominant la position de Drouat et soutenir par sa présence le mouvement de nos contingents. Ces dispositions furent exécutées ; au signal donné toutes les troupes s'élancent, les goums, les caïds Abid et Ben-Illès se dirigent droit sur l'ennemi appuyé par des tirs d'artillerie.
Les Beni-Slimane qui avaient promis leur concours s'abstiennent, la diversion qu'ils devaient effectuer n'eut pas lieu. Cette absence faillit nous conduire à un échec, déjà les goums s'étaient repliés. Pourtant le caid Ahmed-ben-Zedan réussit à les convaincre et à les entraîner. Ils attaquent les Beni-Tizi, balayent les crêtes, tandis que les goums faisaient une charge générale, refoulent les insurgés sur toutes les lignes, mais l'heure étant avancée, la colonne dut se replier.
La colonne du colonel Neyral, reste toujours campé à Guemchouch, un autre petit corps de cavalerie et d'infanterie était envoyé pour renforcer le poste de Takitount. Le 26 avril, les Kabyles s'étaient réunis en vue du poste, échangeant des tirs avec les Grand'gardes. Vers cinq heures du soir, ils se portaient en masse, avec la plus grande rapidité, sur les Grand’gardes les forçant, après un combat de plus d'une heure, à rentrer dans le bordj afin de s'y abriter. L'attaque qui continua toute la nuit nous coûta neuf hommes tués. Le colonel Rentz arrivant avec des renforts obligea les Kabyles à se retirer.
Au mois d'avril, les Beni-Slimane faisaient défection, les rebelles attaquaient alors le camp des travailleurs de Cap Aokas dans la région de Bougie, mais le colonel Bonvalet leur fit une rude réception.
Toute la montagne kabyle était de nouveau en insurrection. Plus tard nous avons appris qu'elle avait été entraînée par les agents de la famille féodale des Ben-Achour et, par quelques énergumènes fanatiques qui espéraient profiter de la situation. L'un de ces derniers parcourait les villages et dans des réunions publiques, il avait l'habitude de frapper sur la platine de son fusil en disant : « Faut-il que je paye l'impôt chrétien ? » Après avoir consulté son arme, il affectait sérieusement d'écouter la réponse en l'approchant de son oreille et, il s'écriait en bondissant : « mon fusil répond qu'il vaut mieux se révolter »
Livré plus tard comme otage, il assistait dans notre camp, au paiement de l'impôt de guerre de sa tribu. Ses frères indignés en l'apercevant, s'écrièrent : « ohé ! Consulte donc ton fusil pour savoir s'il faut payer ou non ? Le prétendu augure, sous les reproches des siens, baissait alors le capuchon de son burnous cachant son visage évitant ainsi de s'exposer à de nouveaux sarcasmes.
Répression de la rébellion - prise d'un drapeau au sommet de I'Adrar Amellat.
Il devenait urgent de réprimer celte révolte du Babor et des tribus voisines. Deux colonnes se mirent en mouvement, la première sous les ordres du colonel Augeraud, commandant la subdivision de Sétif, commençant à brûler les Beni-lsmaïl, puis montant à Sidi-Tallout après avoir éprouvé une sérieuse résistance de la part des Kabyles défendant les hauteurs. L'autre colonne, sous les ordres directs du général Périgot abordait en même temps le Babor en l'escaladant par le versant oriental.
Après avoir sévèrement châtié les Richia des environs de Serj-el-Roul, les troupes pénétraient dans le col d'Aïn-Seram qui sépare le Babor du Tababor. Les Kabyles perchés sur les hauteurs essayèrent par un feu nourri et faisant basculer des rochers afin de retarder l'avance de nos soldats, mais cela en vain, le passage du col s'effectuait le 25 mai au soir. Le camp s'établissait à Ras-el-Bahari en vue de celui du colonel Augeraud dressé dans la même journée à Sidi-Tallout.
Les pertes éprouvées par les Kabyles, les razzias effectuées par nos goums et nos contingents venus de Djidjelli et de Sétif, enfin l'arrestation des meneurs de cette révolte, hâtèrent les offres de soumissions. Une lois de plus ces populations indociles étalent forcées de reconnaître qu'elles avalent été trompées par les fausses promesses des meneurs et des marabouts, ces derniers n'ayant pas été épargnés par notre action.
Au sommet de l'Adrar-Amellal, l'un des pics rocheux qui dominent la gorge du Chabet, existe un sanctuaire qui a une grande réputation dans le pays. Là était déposé le drapeau en soie, fabriqué à Tunis, orné de nombreuses amulettes infaillibles, que I'on n'arborait que dans les grandes occasions. En 1864, lorsque éclata la révolte du Sud, un nommé Bachir, de Ir'Zer-ou-Fetis, prétendit s'être trouvé dans un songe au milieu d'une réunion de saints personnages rassemblés au sanctuaire de l'Adrar-Amellal.
Ceux-ci lui avaient ordonné : « prends le drapeau et parcours la montagne afin de soulever la population contre les chrétiens ». C'est ce qu'il fit et la révolte commença à éclater. A cette époque Bachir, était à la tête du mouvement mais celui qui en était le bras se nommait Amer-ou Tàhrount des ouled-Salah, c'était lui qui conduisait les contingents, avait ravagé tout le pays depuis les Dehemcha jusqu'aux Beni-Sliman dirigeant toutes les attaques de nuit contre nos camps et attaqué le chantier de Cap Aokas.
Le drapeau fut pris par la colonne Augeraud et figure aujourd'hui parmi les trophées de la division.
Quant à Tahrount, il tomba également entre nos mains, lorsqu'on lui demanda ce qu'il pensait de son insuccès, il répondit : « Nous nous sommes trompés, notre échec tient à ce que le moment n'est pas encore venu ».
Ces paroles auraient du être retenues par tous ceux qui croyaient que I'Algérie était définitivement française.
Arrivés à Aïn-Sultan, le Général et son état-major qui se trouvaient à près d'un kilomètre en avant de la troupe sont accueillis par une vive fusillade, plusieurs hommes de l'escorte sont blessés L'ennemi occupe une forte position sur les deux rives de I'Oued Berd, garnissant les crêtes du Djebel Mentano, il défend d'un côté les villages des marabouts de Sidi-Rezk-Allah, de l'autre les jardins et les villages d'Aïn-Sultan. De ces positions, il ouvre un feu croisé sur la tête de la colonne qui débouche par la vallée. Le colonel de Margadel est aussitôt lancé avec sa brigade, à l'assaut des hauteurs, il s'empare des cimes du Djebel Mentano en délogeant l'ennemi. Le colonel Liebert, lui, avec ses tirailleurs, débordait la position de Sidi-Rezk-Allah. Victorieuses sur tous les points, nos troupes occupaient d'excellentes positions défensives. Mais l'ennemi embusqué à distance n'attendait que le signal du mouvement de retraite pour talonner nos hommes obligés de traverser de nuit des passages accidentés, coupés de ravins, les séparant du camp.
Le général Massiat, avec sa vieille habitude de la guerre, jugea le danger de cette retraite dans l'obscurité et ne voulant laisser à l'ennemi aucune chance de prendre sa revanche, ordonna aux troupes de bivouaquer sur le terrain même des combats. Les Kabyles mystifiées par cette tactique à laquelle ils ne s'attendaient pas, voyant les soldats français sans tentes et sans vivres pour la nuit, n'osèrent plus tirer un seul coup de feu sur nos lignes de défense.
Vers le milieu de la nuit un convoi de ravitaillement arriva, le lendemain le camp lui-même venait rejoindre les troupes et s'établissait autour d'Aïn-Sultan.
Soumission des tribus Kabyles
L’inaction des Kabyles dura quarante huit heures, le 2 juin, vers midi ils se montrèrent tout à coup en lace des Grands gardes au sommet du Mentano attaquant avec acharnement. La veille deux bataillons du 3ème zouaves revenant de Crimée avaient rejoint la colonne. Cette troupe pleine d'ardeur ne demandait qu'à combattre. Le Général lui fit franchir la montagne afin de couper les Kabyles de leur ligne de retraite, ces derniers subirent alors de telles pertes que le lendemain des offres de soumissions arrivaient de tous côtés.
Plusieurs villages, entre autres celui de Taguersboust, avaient été détruits, nos tirailleurs ayant escaladé les contreforts du Babor pourchassant et détruisant les contingents ennemis.
Ouverture de routes dans le Pays kabyles.
Quelques jours après, le général Maissiat portait son camp à Sidi Tallout, au sommet de la montagne et, employait ses troupes à ouvrir des routes stratégiques.
C'était le meilleur moyen de dominer ces populations indociles en rendant leurs abruptes montagnes accessibles de tous côtés et ainsi de démontrer qu'à la moindre velléité de révolte, il nous serait facile, à l'avenir, de nous porter rapidement et sans difficultés aucunes, au cœur de leur pays. Sous la direction de l’infatigable colonel du génie Breton, des voies de communications étaient tracées sur les crêtes les plus escarpées et les pentes les plus raides où, jusque là les chèvres seules avaient pu y parvenir. Au bout de quelques jours les cavaliers pouvaient suivre au trot de leurs chevaux un chemin de deux mètres de large qui, de l'Oued Berd s'élevait en lacets jusqu'à Sldi-Tallout et Bou-Medernis, longeant le vaste col qui séparait le groupe Babor de l'arête du Tababor et allait descendre sur le versant de la chaîne de montagnes vers Drâ-el-Gotran.
Construction du fort de Takitount.
Pendant l'exécution de ces travaux si utiles, quelques tractions récalcitrantes, telles les Beni-Dracen, les Ouled-Aïd, les Beni-Salah et autres osèrent inquiéter nos chantiers. Le châtiment infligé à leurs villages ne se fit pas attendre ; reconnaissant leur impuissance, tous ces montagnards demandèrent à se soumettre. C'est alors, qu'afin de pouvoir surveiller de plus près l'attitude de ces tribus si souvent indociles, fut décidé la création d'un poste avancé au pied du Babor. Le choix balança entre l'emplacement de Drâ-el-Caïd et celui de Takitount où le fort fut construit.
Le 2 juin, les troupes expéditionnaires reçurent l'ordre de descendre dans la plaine de Bougie où, l'empereur Napoléon III les passa en revue puis elles remontèrent dans le Babor pour un séjour d'un mois afin d'achever la réorganisation du pays.
A partir de cette époque et jusqu'en 1871, la pacification du pays portant ses fruits, plus aucune rébellion, ni action de guerre, ni événement politique ne vinrent troubler le cercle de Sétif jusqu'au moment où en 1871 éclatera la révolte du bachaga Mokrani que nous décrivons par ailleurs dans cet ouvrage.
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TRAITS DE PLUME
De Jacques Grieu
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L’art du trait est un don qui date de toujours ;
Les hommes des cavernes ont tracé ses contours.
À Lascaux, à Cosquer, c’est vraiment traits pour traits,
Que leurs dessins géniaux nous montrent leurs attraits.
De même, un trait d’esprit peut charmer nos oreilles
S’il est court et léger, le propos nous égaye.
Si le trait est trop lourd, excède un certain poids,
D’un trait de caractère il révèle l’emploi.
Ce même trait parlé, mieux que balle tirée,
De blessures vexées peut être incriminé.
Certains traits d’ironie ont causé des suicides,
Qui ne sont dus, parfois, qu’à des traits trop perfides.
« Celui qui trait sa vache aura cheval de trait »,
Dit le dicton normand, obsolète, il est vrai.
Ce trait de caractère est dans la tradition,
Comme un trait de repère aimant les précautions.
N’apprenez à personne à bien tirer à l’arc :
Il vous prendra pour cible à la moindre remarque.
Soit par trait d’éloquence, soit par trait de rancœur ;
Les traits les plus odieux sont parfois traits du cœur.
Quand, en génie civil, le maçon tire un trait,
Pour, avant tout parpaing, tracer droit son muret
C’est un trait de niveau, pas un trait de génie,
Que son métier lui dit de faire en garantie.
Quand un trait de crayon sort des mains d’un artiste,
C’est un trait de couleur, c’est un trait de graphiste.
Mais aussi ce peut être un vrai trait de génie.
Par la beauté du trait l’œil, alors, est ravi.
Manger rabelaisien et boire à la gauloise
Sont des vices partout mais des vertus « françoises »
Le seul vin bien chambré on peut boire à grands traits ;
En France évidemment, on a... le beaujolais !
Pour un dessin d’enfant on cherche des années,
Mais parfois d’un seul trait une idée nous est née.
Comme un trait de chalut remonte le poisson,
Un petit trait de plume apporte une moisson.
Existe-t-il un arc qui, sur notre passé,
Sache tirer un trait pour tout recommencer ?
Trait de scie, trait de plume, il faut les bien tirer :
Pour qu’on n’en parle plus. Et moi, me retirer.
Jacques Grieu
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JOSEPH SINTES, PEINTRE
Pieds -Noirs d'Hier et d'Aujourd'hui - N°200 - Octobre 2011
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On I'a souvent surnommé « le Minorquin » parce qu'il était le seul peintre «orientaliste » de l'époque, né dans cette île. Il a vu le jour à Alayor, le 7 février 1829. Fils de José et de Maria Mercadal, José Andrès Magin (ses vrais prénoms) est le deuxième enfant de ce couple très humble, car son père est un jardinier illettré, lui-même fils de Rafaël Sintès et Benita Ximenès. Sa mère, dite simplement ménagère, est fille de Juan Mercadal et de Margarita Ségui, tous également originaires d'Alayor.
Un don certain
José Andrès - qui se prénommera plus tard Joseph est venu très jeune en Algérie avec ses parents et son frère Rafaël, de 6 ans son aîné.
Nous ignorons s'il y avait d'autres enfants dans cette fratrie, les relevés de passages bateaux au départ de Ciutadella et les passeports demandés à Mahon, effectués sur place par Francis Curtès, ne nous ont pas permis de retrouver la date de I'arrivée de cette famille ni sa composition exacte.
Le père débarque donc à Alger et réside dans le quartier de Bab-el-Oued, rue de la Girafe.
Le jeune Joseph fréquente l'école de ce quartier et, très tôt semble-t-il, ses maîtres décèlent chez lui un don certain pour le dessin car il crayonne sur tous ses cahiers, en essayant de reproduire les visages de ses camarades.
Mais le foyer familial est pauvre, et Joseph est obligé très jeune de travailler. Il entre donc comme apprenti dans une imprimerie et ce travail plus ou moins « artistique » lui plaît. Il s'y fait des amis fidèles que nous retrouverons comme témoins à son mariage et à la naissance de ses enfants.
Sensible à la beauté
Il a 14 ans quand s'ouvre à Alger, en 1843, la première école municipale de dessin, à I'initiative de la société des Beaux-arts d'Alger et du jeune peintre Bransoulié.
Située à Bab-el-Oued, Joseph passe certainement tous les jours devant avec envie, car il ne cesse de dessiner à ses moments de loisir... jusqu'au jour où il peut enfin s'inscrire à cette école ! On imagine son bonheur.
Le musée des Beaux-arts d'Alger, ouvert en 1930 et qui abrite 8000 œuvres, dont 1 750 relèvent du cabinet des Estampes et de dessins, détient entre autres, une aquarelle « sur traits de graphie » (papier vélin à gros grain), représentant une petite fille arabe exécutée par Joseph Sintès. Cette œuvre a été prêtée au musée du Louvre l'an passé, à I'occasion d'une exposition parisienne.
Date-t-elle de son passage à l'école de dessin?
Ce peintre a, par la suite, réalisé des huiles sur toile de toute beauté !
La beauté, il y est sans doute plus qu'un autre sensible (surtout celle des femmes) car il remarque parmi les jeunes filles de son quartier sa voisine et payse, Catalina Pons, couturière, née à Mahon, le 5 mars 1832, fille de Miguel et Antonia Sans.
Il la remarque si bien que bientôt elle attend un enfant qui naît un mois avant leur mariage, célébré le 25 septembre 1852. Joseph a 23 ans et il se déclare déjà comme peintre en portraits ».
Sitôt I'acte d'état-civil signé par les mariés, ceux-ci reconnaissent cet enfant né le 7 août 1852 à Alger et prénommé aussi Joseph.
Les grands-parents respectifs sont présents mais ils ne parlent pas français et on doit faire appel à un interprète. Ils sont malheureusement toujours illettrés.
Une fille peintre
Le frère Rafaël, devenu « propriétaire », et Juan Salom, « imprimeur », toujours son ami, servent de témoins à Joseph, tandis que Antonio Pons, cordonnier et José Luna, rentier, sont ceux de Catalina.
En 1854, le 14 mai, un nouvel enfant vient égayer le foyer de Joseph et Catalina : c'est Marie Antoinette, qui suivra plus tard les traces de son père en devenant également peintre.
Spécialiste de « natures mortes », elle a 27 ans quand elle expose à Alger, en 1881, à la société des Beaux-arts d'Alger
D'autres expositions, en 1896 au Salon algérien, en 1907 au Salon des artistes orientalistes algériens, sont très remarquées, en particulier ses œuvres « raisins », « fleurs » « poissons » qui révèlent un talent certain.
Mais revenons à son père.
La sympathie des grands artistes
Joseph peint de plus en plus de portraits pour lesquels il a obtenu le prix de « modèle vivant ». Lauréat de la ville d'Alger, il devient professeur de I'Ecole de dessin où il a tenu ses premiers crayons... Il occupera ce poste pendant 25 ans.
Il se fait donc un nom comme portraitiste et a beaucoup de succès auprès de prestigieux touristes qui acquièrent ses œuvres... et les emportent un peu partout en France et sans doute en Europe.
Nous espérons que sa délicieuse « Jeune fille au ruban rose » (voir entête de l'article) est restée en France...?
Il s'attire la sympathie de grands artistes comme Horace Vernet, Charles Landelle, Hippolyte Lazerges, Dagnan, Bouveret, Bastien-Lepage, qui lui prodiguent leurs conseils même depuis Paris.
Un jour, Horace Vernet lui-même I'invite à venir le voir travailler dans sa villa Yusuf.
Son style se diversifie alors, et il est l'un des fondateurs de la peinture algéroise par son importante production consacrée aux sites et décors d'Alger.
Les paysages et la lumière de I'Algérie
Dès 1866, l'artiste avait représenté les bâtisses turques, les rues typiques d'Alger et les sites... « témoignages précieux sur les transformations d'Alger... qui, indépendamment de leur valeur artistique, présentent un intérêt documentaire passionnant » (dixit Elisabeth Cazenave dans son livre sur Les artistes de l'Algérie.)
Il expose au salon de Paris, et son tableau « Chez le Cadi », peint en 1880, est particulièrement remarqué. Il reçoit des médailles à Paris, Bruxelles et Genève, mais Alger reste son port d'attache et Joseph participe activement à la vie de I'agglomération algéroise.
Il fait partie du comité des fêtes du quartier de Mustapha supérieur auquel il offre une œuvre pour une tombola en 1889 (tout comme Armand Point, Raynaud, Salomon Assus et Charles Landelle).
Durant sa longue vie, Joseph Sintès va exalter les paysages et la lumière de l'Algérie.
Ennemi du tapage dans son existence comme dans son art, il a accompli une œuvre considérable, contribuant par un labeur incessant à faire connaître ce pays qu'il aimait tant, et auquel seuls quelques orientalistes s'intéressaient alors.
Il s'est éteint le 24 mars 1913, à Alger, entouré de I'affection des siens. Il avait 84 ans !
Ses œuvres majeures
En 1930, à I'occasion du centenaire de l'Algérie, ses enfants ont organisé une rétrospective de ses œuvres dans son ancien atelier.
Parmi ses principales œuvres, citons ses vues : « de la baie d'Alger », « du port », « de I'amirauté », de « Saint-Eugène », de « la Pointe-Pescade »... il a excellé dans les peintures de rues pittoresques de la Casbah d'Alger, de ses portes : « Ancienne porte Bab-Azoun », de ses «Vieux remparts », de ses terrasses typiques... et il appréciait les scènes de rues comme le « Café maure rustique à la Bouzaréah», les «Porteurs d'eau à la fontaine». le «Cimetière El-Kébir», «la vieille pêcherie», la « Place du Gouvernement» et la « Mosquée Djemaa-Djedid», etc.
Où sont ses portraits ?
En 1817, il a tout de même fait une incursion dans le sud, où la douce luminosité du Sahara va lui inspirer des chefs-d'œuvre comme les « Nomades sous leur tente ».
Le musée des Beaux-arts d'Alger possédait (possède toujours ?) 17 aquarelles et 6 huiles datées de 1865 à 1880.
Mais où sont les « portraits » de Joseph Sintès ? Gageons qu'ils sont conservés dans quelques familles de France et d'Europe par les descendants de ces heureux élus !
Sources
Vidal-Bué Marion, L'Algérie des peintres
Cazenave Elisabeth, Les artistes de l'Algérie
Les Cahiers d'Afrique du Nord, n°11/2004
pour Madiana Delaye-Lastrajoli
Paru dans Généalogie Algérie Maroc Tunisie –
N° 87 - 3e trimestre 2004
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PHOTOS DIVERSES
Envoi d'un PPS de 2010
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CHIFFRAGES
De Jacques Grieu
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Qu’est-ce qu’un chiffre «rond» ? Et rond et patapon ?
Doit-il cet arrondi à des «qu’en-dira-t-on» ?
Et va-t-il accoucher d’un chiffre nouveau-né,
Avec une virgule aux zéros alignés ?
Alors, lui, le zéro, est-il un chiffre rond ?
La réponse est brutale : il semble bien que non !
Est-il un chiffre pair ? C’est là un grand mystère !
Ou bien un chiffre mère ? Mais qui serait le père ?
Le chiffre, même faux, « est signe de précision »
Mais pourtant, ceux de l’heure, changent vite d’opinion !
Les chiffres comme les hommes, ont juste l’importance
Qu’indique leur position dans le nombre-séquence.
Le chiffre est un rempart dressé contre l’oubli,
Un pacte silencieux entre l’homme et l’écrit.
Aujourd’hui les réseaux et leur flux continu,
S’habillent d’algorithmes, secrets jamais rompus.
Le chiffre après virgule est affaire de sous-fifre ;
Si « le chiffre ne ment pas », bien des menteurs, eux, chiffrent !
Le sondage est aux chiffres, ce que le calembour
Est aux lettres des mots : un astucieux détour.
La valeur de nos chiffres dépend… des circonstances :
« Cent cinq morts en Syrie et cent cinq morts en France » :
On voit que ces deux chiffres n’ont pas même importance.
Le « vrai » et le « zéro » sont bien de connivence...
Comme les prisonniers qu’on a bien « cuisinés »
Tous les chiffres vous disent ce qu’on veut signifier.
Ils sont aux analystes ce que le lampadaire
Est souvent à l’ivrogne : un appui, pas bien clair.
L’assemblage de chiffres sert à former des nombres ;
Si le premier est faux, ne restent que décombres ;
Si le dernier est faux, en jouant de la virgule,
On peut le réparer sans trop mauvais calculs…
Jacques Grieu
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Vainqueur de la première
« Ceinture Marcel CERDAN »
par DEPÊCHE DE CONSTANTINE du 5 janvier 1952
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L’Italo-Tunisien Claude MILAZZO
a foudroyé AUBIGNAT et conquis Paris
Voici, a l'issue de sa splendide victoire dans la finale (très parisienne) de la « Ceinture Marcel Cerdan » le boxeur tunisien Claude Milazzo recevant de M. Gremeaux, président de la FFB, la ceinture qui lui revient.
Claude Milazzo, sympathique garçon et excellent boxeur, que nous avions eu l'occasion de voir l'an passé à Tunis, vient, après plusieurs victoires métropolitaines, de s'imposer au grand public et de conquérir le tout Paris pugilistique et du Palais des Sports.
Vainqueur - on ne peut mieux - de la première « Ceinture Marcel Cerdan ». Il a, pour cela, littéralement foudroyé son adversaire (et finaliste) Aubignat. Sans doute faut-Il voir là un nouvel élément de cette génération qui monte, un nouveau champion de France de boxe né et formé en Afrique du Nord.
Aussi, afin de marquer le coup et après avoir, lundi, relaté le film succinct de cette finale, avons-nous cru bon de reproduire, à ce sujet, un article de notre bon confrère « L'Equipe »
Après une brève allocution du président Grémaux qui, en termes simples mais vrais, parla de la « Ceinture Marcel-Cerdan », de son but et de sa portée ; après la remise sur le ring d'une plaquette souvenir aux principaux participants, débuta la finale de la grande compétition, dont les péripéties premières avaient été suivies avec tant de faveur par l'enthousiaste public de la salle Wagram.
Ce fut bref. En moins de cinq minutes, tout était consommé... Et tandis que le malheureux Aubignat, effondré sur son tabouret, reprenait lentement ses esprits mitraillé par les photographes, le président de la FFB avait déjà passé autour de la taille du vainqueur la Ceinture si bien gagnée
Claude Milazzo, par ce probant succès sur un boxeur pourtant valeureux, s'est affirmé une nouvelle fois dans sa catégorie comme le leader de la génération montante. Seul, Robert Vallet peut encore, parmi les jeunes, espérer rivaliser avec bonheur avec le talentueux élève de Gaston Charles-Raymond. Ce match, déjà en projet, s'annonce sensationnel...
Ce que fut le combat
Dés le début de son court combat, Milazzo avait fait large étalage de l'étonnante vitesse d'exécution qui l'apparente au Villemain... poids welter. Et, en dépit d'une boxe prudente d'Aubignat, le sec direct du gauche du Tunisien marquait de nombreux points.
Au second round, Milazzo, puissant et résolu, était déjà en pleine action, Il ne laissait aucune Initiative à son rivai qui n'en pouvait... Dés lors, cela ne traîna pas. Sur un crochet droit au corps, doublé d'un gauche à la face, le rude Aubignat. oh stupeur ! tombait et mettait genou à terre ! Il se relevait à 7 et, avec un beau courage, s'élançait à la contre-attaque.
« Le contre fatal »
Quelques échanges... Le protégé de Crante semblait avoir récupéré... Soudain, alors qu'Il s'élançait encore, touché d'un droit en contre juste à la pointe du menton, Michel Aubignat, cette fois littéralement soulevé du sol, s'écroulait jambes en l'air au tapis...
Pendant que l'arbitre égrenait le compte fatidique, inconscient, groggy, l'énergique pugiliste tentait cependant de se mettre debout... Il y parvenait presque dans un effort désespéré de tous ses membres quand — l'arbitre venait tout juste de s'écrier « out » — la serviette de Crante vola à travers le ring. Geste Inutile, le K.O. était prononcé. Et Aubignat, deux fois vaincu, retomba anéanti sur les cordes du ring.
Milazzo se précipita alors pour soutenir son malchanceux rival, puis, furtivement, se signa. A la fois pour saluer sa victoire et la joie aussi de voir le boxeur foudroyé revenir à la vie...
DEPÊCHE DE CONSTANTINE
du 5 janvier 1952
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OPÉRATIONS MILITAIRES
Gallica : Revue d’orient, 1854-2 ; Pages de 400-404
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DANS LE SUD DE L'ALGÉRIE.
Le maréchal ministre de la guerre a reçut de M. le général de division Pélissier, gouverneur général par intérim, le rapport ci-après sur les opérations qui ont eu lieu récemment dans le sud de l'Algérie :
Alger, le 25 octobre 1854.
Monsieur le maréchal,
J'ai l'honneur de vous rendre compte d'un succès fort brillant qui vient d'être obtenu dans nos contrées méridionales, entre Laghouat et Bouçada, sur une fraction des Ouled-Nayls, dont la défection inattendue pouvait avoir, dans les circonstances actuelles, de graves conséquences ; toutes les fractions sahariennes de cette grande tribu, que M. le commandant supérieur de Laghouat avait concentrées dans les parages du poste de Djelfa, pour mieux les soustraire aux excitations incessantes du chérif Mohammed ben Abdallah, avaient obtenu de cet officier supérieur de porter leurs campements dans les beaux pâturages qui se trouvent au nord de l'Oued-Djeddi, sur la rive gauche de ce cours d'eau, à quelque distance du petit bourg de Messad. M. le commandant Dubarrail, tout en donnant une juste satisfaction aux besoins de ces populations, n'avait négligé aucune précaution de surveillance à leur égard; et, par ses ordres, M. le lieutenant Colonna d'Ornano, commandant du poste de Djelfa, s'était porté dans la direction de Messad avec quelques spahis, quelques cavaliers du Makhezen, une vingtaine de tirailleurs indigènes et trois ou quatre cents cavaliers des boums de son arrondissement.
Cet officier, parti le 11 octobre de Djelfa, quittait le 12, au point du jour, son bivouac d'Aïn-Naga, pour venir coucher à Messad, où il devait venir prendre position, lorsqu'on vint le provenir que deux ou trois cents fantassins des Ouled-Amlakroua se montraient à la queue de son petit convoi. Une attaque de la part de ces gens était si peu vraisemblable, que M. le lieutenant d'Ornano crut que c'étaient des serviteurs du kaïd qui se mêlaient à nos cavaliers pour célébrer, par une fantasia, les succès récemment publiés de nôtre armée d'Orient, quand, tout à coup, il apprit que le maréchal-des-logis de Bois-Guilbert, qui protégeait le convoi avec quelques spahis et une soixantaine de cavaliers des tribus, venait d'être traîtreusement tué à l'arrière-garde.
M. d'Ornano se porta rapidement sur les lieux, renforça la darde de son convoi avec le gros de ses goums, et réunissant autour de lui ses fidèles spahis, ses cavaliers du Makhezen et son petit détachement de tirailleurs indigènes, se jeta résolument â leur tête sur les Amlakroua, qui tous avaient pris part au combat, et déblaya le terrain en leur tuant quinze des leurs. Dans cette mêlée, le cheval de M. d'Ornano fut tué, et ce brave officier, un instant entouré par plusieurs fantassins, ne dut la vie qu'au dévouement d'un spahi, le nommé Hak-dar-bel-Cassem, qui lui donna son cheval et fut blessé dangereusement en sauvant son officier ; le cheval de M. Gallerand, sous-lieutenant commandant le détachement de spahis, tomba aussi blessé de quatre coups de feu, et un dévouement analogue du spahi Hokmari permit à son chef de se remettre à la tête de sa petite troupe.
Je n'ai pas besoin, Monsieur le maréchal, de vous recommander ces deux valeureux indigènes qui viennent de donner un si bel exemple de courage et d'abnégation militaires. Après cette vigoureuse attaque, les Amlakroua essayèrent encore une fois de reprendre l'offensive, mais ils furent de nouveau repoussés par M. le lieutenant d'Ornano, dont le second cheval fut grièvement blessé dans cette deuxième charge, qui coûta plue de vingt morts à l'ennemi et le dégoûta complétement du combat.
M. d'Ornano, n'étant pas en mesure de poursuivre son succès au travers des rochers où s'étaient réfugiés les Amlakroua, reprit tranquillement la route de Messad, où il établit son camp. Nos pertes, dans cette rencontre, furent d'un sous-officier de spahis tué, 3 tirailleurs tués, 7 spahis blessés, Melkhasni blessés. La vigueur que M. le lieutenant d'Ornano a déployée dans cette circonstance a eu pour résultat de couper court à la défection, qui, si elle n'eût été découragée sur l'heure, aurait envahi de proche en proche toutes les fractions sahariennes des Ouled-Nayls.
Informé, dès le 13, de ces événements, M. le commandant Dubarrail prit aussitôt la résolution de poursuivre à outrance les rebelles, en appelant à son aide M. le commandant supérieur de Bouçada, qu'il fit prévenir par un courrier à marches forcées. La petite colonne mobile de Laghouat, composée de 340 fantassins montés sur des chameaux, de 35 spahis, de 15 Melkhasni et de 4 00 cavaliers des goums des Larbâa, fut prête à marcher le 14, et rallia le 15 à Messad la petite colonne d'Ornano.
Les Amlakroua, après leur trahison du 12 avaient gagné rapidement les montagnes rocheuses du Boukhaïl, espérant que nos faibles colonnes n'oseraient les y poursuivre, et se proposant de se jeter de là dans les profondeurs du sud ; mais M. le' commandant Dubarrail, par une manœuvre habile, réussit à leur fermer cette porte de salut, tout en les empêchant de se réfugier dans les parties les plus abruptes du Boukhaïl.
Le 16, cet officier supérieur prit sa direction vers un point nommé Abd-el-Medjid, où campait l'ennemi, auquel il fit couper la route du sud far la petite colonne d'Ornano marchant à quelque distance sur sa droite.
Le 17, il partit de son bivouac d'EI-Haouassi-Sidi-Zian, à une heure du matin, se faisant précéder par ses spahis et ses boums, chargés de découvrir les traces des insurgés et de se mettre en communication avec la colonne d'Ornano et la colonne de Bouçada, laquelle se portait, de son côté, vers Abd-el-Medjid. A onze heures dit matin, les commandants de Laghouat et de Bouçada avaient opéré leur jonction à Kef-el-Hamar et n'étaient plus qu'à deux lieues des Amlakroua, établis en un lieu très difficile dans la vallée du Tindjekh, abordable seulement par deux routes encaissées entre des rochers escarpés et d'un accès extrêmement pénible. Malgré ces difficultés, lei commandants Pein et Dubarrail résolurent d'attaquer immédiatement l'ennemi dans la -crainte de le voir décamper pendant la nuit.
La colonne de Bouçada, ne comptant que 430 hommes d'infanterie, se renforça de 4 00 fantassins de la colonne de Laghouat, et, après ce partage fraternel de leurs petites forces, les deux commandants, dans le but de diviser l'attention des Ouled-Amlakroua et de les troubler dans leurs préparatifs de résistance, convinrent de les aborder simultanément par lei deux routes, se faisant suivre l'un et l'autre par leur cavalerie, à laquelle l'infanterie ouvrait ainsi hardiment le passage. M. le commandant Dubarrail, ayant un défilé moins long à parcourir, déboucha le premier dans la vallée du Tindjekh, et aperçut à ses pieds la tribu tout entière des OuledAmlakroua, campée dans un terrain sillonné de ravins très profonds et très déchirés; toutes les tentes étaient dressées, et de nombreux troupeaux couvraient le flanc des rochers : quoique seul en présence de cette population très considérable, il n'hésita pas à l'attaquer, lançant au pas de Bourse sur elle sa compagnie de tirailleurs indigènes, et la faisant soutenir par 'le reste de son infanterie marchant en bataille.
L'ennemi, surpris par un mouvement aussi brusque, ne tint nulle part et fut chassé de toutes ses positions ; la cavalerie du commandant Dubarrail et la colonne du commandant Pein, qui arrivèrent un instant après sur le terrain du combat, assurèrent empiétement le succès de ce coup de main, qui fit perdre aux Ouled-Amlakroua plue de 80 morts, 8,000 moutons et 800 chameaux, sans compter un immense butin recueilli par les goums, Nous n'eûmes à regretter, de notre côté, qu'un lieutenant de tirailleurs indigènes blessé, M. Bezaz, i tirailleurs et 1 un voltigeur blessée; l'interprète de Laghouat, M. Bouderba, a eu son cheval tué sous lui.
La punition terrible qui vient d'être infligée aux Ouled-Amlakroua, et qui a suivi de si près la faute commise, aura, sans aucun doute, dans le pays, un grand retentissement, et raffermira, je l'espère, la fidélité toujours chancelante de ces tribus nomades, dont la soumission est encore si récente.
MM. les commandants Dubarrail et Pein, ainsi que M. le lieutenant Colonna d'Ornano, ont acquis, par leur vigoureuse et habile conduite, de nouveaux titres à votre bienveillance, ainsi que les braves militaires de toutes armes qui 'ont combattu sous leurs ordres. J'attends quelques renseignements nouveaux pour vous soumettre, en faveur de quelques-unes d'entre eux, des propositions de récompenses.
Veuillez agréer, etc. Signé A. Pélissier.
Une dépêche qui arrive à l'instant d'Oran, à la date d'hier, 24, à trois heures, me dit :
« Le général d'Arrenc m'annonce, d'après une lettre de Sidi-Hamza, que Ouargla a reçu nos goums, et que Mohammed-ben-Abdallah s'est retiré vers l'est. »
J'en informe Constantine.
Signé A. Pelissier
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MINISTRE de l’ALGERIE 1987
(Envoyé par M. C. Fretat) pages 91 à 106
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SYNDICALISME
ET REBELLION
Situation syndicale avant Novembre 1954.
Novembre 1954 - Juillet 1956.
Situation actuelle.
Activités des Centrales nationalistes.
Mesures spéciales. Conclusions.
SITUATION SYNDICALE
Avant novembre 1954.
La situation syndicale en Algérie était le reflet fidèle de la situation syndicale française.
La législation métropolitaine était - et est encore - intégralement applicable à l'Algérie, depuis la loi du 21 mai 1881, instituant la liberté syndicale en Algérie comme en France.
Aucune discrimination raciale n'a jamais séparé les Européens des Musulmans qui adhéraient fraternellement aux mêmes syndicats et jouissaient des mêmes droits.
Les organisations syndicales étaient toutes rattachées à l'une des trois centrales métropolitaines : C.G.T., C.F.T.C., C.G.T.-F.O., et groupées de la même manière en Unions départementales.
Il n'y avait pas plus de syndicats « algériens » que de syndicats de musulmans », à l'exception des syndicats d'artisans et commerçants musulmans. simples filiales du qui n'eurent qu'une existence éphémère (1913-1915).
L'exception des syndicats autonomes confirme la règle, parce qu'ils n'adhéraient à aucune centrale, exactement comme les organisations autonomes métropolitaines.
L'importance de ces organisations était assez inégale. Sur près de 500.000 travailleurs (le l'industrie, du commerce et de la fonction publique, 100.000 au maximum étaient syndiqués, dont 50 à 60 % à la C.G.T.
La C.F.T.C. et la C.G.T.-F.O. se partageaient les autres.
Les Autonomes rassemblaient, par contre la majorité des syndiqués dans la Fonction publique.
En ce qui concerne les Musulmans, sur 40.000 à 50.000 syndiqués, 80 % étaient à la C.G.T.
Mais un million de travailleurs agricoles étaient absolument inorganisés, en dépit des tentatives répétées de la C.G.T.
Novembre 1954 –juillet 1956
La situation syndicale beaucoup évolué, mais il faut attendre le 14 février 1956 pour voir se constituer les premiers syndicats musulmans à tendance nationaliste. Cette date marque, en effet, le dépôt des statuts de l'Union des Syndicats des Travailleurs Algériens (U.S.T.A.), d'inspiration messaliste.
Dix jours après, l'Union Générale des Travailleurs Algériens (U.G.T.A.) dépose à son tour ses statuts, identiques au titre près à ceux de l'U.S.T.A.
La constitution des centrales a incontestablement précédé celle des organisations, pour les besoins des politiques respectives du M.N.A. et du F.L.N. Ces centrales s'accordent pour réclamer l'indépendance de l'Algérie, mais demeurent farouchement hostiles l'une à l'autre.
La C.I.S.L. s'est intéressée de très près à la création de ces centrales. Elle les a suscitées toutes deux, favorisant d'abord l'U.S.T.A., puis fixant son choix définitivement sur l'U.G.T.A. dont elle décida l'affiliation le 1er juillet suivant, malgré les protestations de la centrale française Force Ouvrière.
Au moment où apparaissaient ces deux centrales musulmanes, la C.G.T. subissait une transformation analogue. Pour n'être pas en reste de démagogie et essayer de retenir ses adhérents musulmans, la C.G.T.. décida de se transformer en une « Union Générale des Syndicats Algériens » (U.G.S.A.) purement algérienne, totalement détachée de la C.G.T. française et qui demanderait son adhésion directe à la F.S.M.
L'opération eut lieu le 1er juillet 1956.
Situation actuelle
A partir de cette date, il y a donc en Algérie trois centrales de création récente affirmant leurs buts nationalistes et inféodés respectivement au M.N.A., au F.L.N. et au P.C.A.
Deux sont purement musulmanes, malgré leurs appels aux adhésions d'européens. La troisième a perdu presque tous ses adhérents musulmans.
La C.G.T. a disparu de son plein gré. Mais la C.F.T.C., la C.G.T.-Force Ouvrière et les Syndicats autonomes demeurent sans aucun changement dans leur constitution et leurs activités.
Il s'est, de plus, créé des Syndicats indépendants, absolument apolitiques et sans aucune affiliation.
La C.G.S.I., d'autre part, a fait un effort de propagande et a réussi à mettre sur pied quelques syndicats.
Le nombre des syndiqués n'a pas augmenté du fait de la création des centrales nationalistes. Il a au contraire considérablement diminué, bien qu'il soit difficile d'avancer un chiffre précis.
L'U.G.S.A. a perdu presque tous ses adhérents musulmans et la plus grande partie de ses adhérents européens, en raison de sa position nationaliste et de la participation du P.C.A. à la rébellion.
Seules la C.F.T.C., Force Ouvrière et les Autonomes maintiennent leurs effectifs, malgré la perte d'une partie de leurs adhérents musulmans - peu nombreux auparavant.
Quant à l'U.G.T.A. et l'U.S.T.A., elles sont loin de posséder les effectifs qu'elles ont annoncés. Il y a eu, certes, un afflux d'adhésions volontaires ou contraintes pendant l'année 1956.
Mais il est avéré que l'U.S.T.A. est pratiquement inexistante et que l'U.G.T.A. n'a jamais rassemblé 96.000 travailleurs (chiffre indiqué à Bruxelles au moment de l'affiliation), ni 110.000 (chiffre indiqué à Tunis au Congrès de la C.I.S.L.).
L'U.G.T.A. ne groupe pas, à l'heure actuelle, 10.000 adhérents.
Activités des centrales nationalistes
L'éclosion spontanée, quinze mois après le début de la rébellion, des Syndicats nationalistes ne laisse aucun doute sur le rôle qu'ils sont appelés à jouer.
Plus d'un an après leur création, ils n'ont manifesté aucune activité professionnelle, les revendications corporatives restant l'apanage exclusif des anciennes centrales.
Mais ils ont fomenté des grèves politiques, ils ont poussé à l'agitation sociale ; leurs publications montrent éloquemment à quelles propagandes elles étaient destinées ; enfin, leurs militants ont donné d'innombrables preuves de leur soumission au F.L.N. ou au P.C.A.
Les travailleurs musulmans se sont détournés des syndicats nationalistes, précisément parce qu'ils ont reconnu leur inutilité sur le plan professionnel et qu'ils désapprouvent dans leur for intérieur leurs activités politiques et leur participation à la rébellion.
Depuis le 5 juillet 1956, il y eut à Alger, déclenchées par le F.L.V. sans aucun motif professionnel, six grèves que les Musulmans devaient observer sous peine des plus terribles représailles.
La dernière, la « grève insurrectionnelle » de fin janvier, qui devait durer huit jours, fut un échec retentissant et marqua la faillite définitive de l'U.G.T.A.
L'anniversaire du 5 juillet fut, en 1957, célébré à la radio du Caire et dans les publications du F.L.N. à l'étranger ; niais aucun ordre de grève n'a été donné, et pour cause, aux travailleurs d'Algérie.
Il est clair que la rébellion ne peut se passer d'un appui dans les masses populaires et que les syndicats doivent servir à la propagation des mots d'ordre, et facilitent les collectes de fonds et le recrutement des terroristes ou des combattants des maquis. C'est également un excellent moyen d'abuser l'opinion publique à l'étranger. Le F.L.N. et le P.C.A. se sont efforcés d'utiliser le syndicalisme pour les besoins de la rébellion. Mais ils n'y sont pas parvenus.
Une année d'agitation désordonnée a conduit les syndicats nationalistes à la décomposition : ils ont surtout contribué à exacerber le racisme, à creuser le fossé qui sépare européens et musulmans, alors que jusqu'ici le syndicalisme était un puissant facteur de rapprochement des deux éléments de la population.
Bien qu'aucune mesure de dissolution n'ait été prise à son encontre, l'U.G.T.A. annonce son intention de « travailler dans la clandestinité ».
En réalité, l'agitation sociale n'étant plus possible parce qu'elle ne parvient plus à abuser les travailleurs, l'U.G.T.A. essaie ainsi de dissimuler son échec.
Mesures spéciales.
Les activités subversives des trois centrales se disant nationales, ont obligé le Gouvernement à prendre certaines mesures de protection, dans le cadre de la loi du 16 mars 1956 sur les pouvoirs spéciaux.
Ces mesures visent à la fois les individus, les publications, les manifestations publiques et les relations des syndicats avec l'Administration.
Aucune disposition légale n'atteint les militants syndicaux en raison de leurs fonctions. Aucun secrétaire de l'U.G.T.A. ou de l'U.G.S.A. n'a été arrêté en tant que tel. La participation personnelle des individus à la rébellion est seule retenue, soit : reconstitution de ligue dissoute (communistes), atteinte à la sûreté extérieure ou intérieure de l'Etal, collecte de fonds, assistance matérielle aux rebelles, détention d'urines ou d'explosifs, propagation de mots d'ordre subversifs et appels a l'émeute, etc...
Les accusations de répression et d'atteintes à la liberté syndicale portées contre la France par la F.S.M., la G.1.S.1.. et, en dernier lieu, par la Confédération des Syndicats Egyptiens, sont dénuées de tout fondement.
La C.I.S.L. a donné récemment lune très large publicité au cas d'Allal Abdelkader et de Skander Nourredine. Le premier aurait été empêché de se rendre à Accra pour représenter l'U.G.T.A. à la Conférence syndicale africaine en janvier dernier. Au moment où, selon la C.I.S.L., l'autorisation lui était refusée, Allal se trouvait. dans un maquis rebelle, Il fut arrêté les armes à la main par les troupes françaises, aux environs de Médéa, le 29 mars 1957.
Le second était présenté comme le dernier secrétaire « national » de l'U.G.T.A. Arrêté, il aurait été torturé puis exposé sur une place publique d'Alger. Skander, qui avait été arrêté pour sa complicité dans les agissements d'Allal et interné au camp de Paul-Cazelles, a déclaré à des représentants de Force Ouvrière « qu'il n'avait jamais été pendu par les pieds ni exposé sur une place publique, qu'il n'avait jamais été secrétaire national » de l'U.G.T.A., et que tout ce qu'avait dit la C.I.S.L. était faux ..
Les deux exemples suivants sont caractéristiques du rôle des militants « syndicaux ».
Le secrétaire « national » de l'U.G.T.A., Aïssat Iddir, arrêté le 26 mai 1956, faisait partie du comité directeur du F.L.N., le C.C.E., composé de 5 membres. Il avait été désigné par le F.L.N. pour diriger U.G.T.A.
Le secrétaire général de l'U.G.S.A., André Ruiz, communiste notoire, est en fuite. Il n'a pas attendu d'être arrêté pour passer dans la clandestinité et abandonner son siège du Conseil Economique.
Enfin, il convient de remarquer que des militants européens appartenant à la C.F.T.C., aux Syndicats autonomes et même à la C.G.T.-F.O. ont été internés ou arrêtés, et que ces centrales n'ont élevé aucune protestation. La C.F.T.C. a, au contraire, déclaré publiquement qu'elle n'était pas engagée par les actes individuels de certains de ses adhérents.
En ce qui concerne les publications syndicales, il est évident qu'elles tombent sous le coup des règlements qui autorisent la saisie ou l'interdiction de tous organes de presse, et que les Préfets sont habilités à appliquer.
C'est ainsi que presque tous les numéros de, L'Ouvrier Algérien organe de l'UGTA, durent être saisis.
Le Travailleur Algérien a été suspendu, car il était devenu la feuille de remplacement de l'hebdomadaire « Liberté » et du quotidien « Alger Républicain », qui ont cessé de paraître à la suite de la dissolution du parti communiste algérien.
Des mesures ont été prises également pour réprimer et prévenir les grèves politiques. Mais ces mesures, qui n'étaient pas dirigées contre les organisations syndicales, visaient seulement leurs activités susceptibles de troubler l'ordre public.
Elles n'atteignaient pas non plus les travailleurs pour le seul motif de cessation du travail, même sans raison d'ordre professionnel. Des sanctions administratives ont été infligées aux fonctionnaires qui ne pouvaient justifier leur absence. Les tribunaux ont jugé les réfractaires aux ordres de réquisition. Des ouvriers ont été licenciés par leurs patrons pour rupture de contrat sans qu'aucune instruction ait été donnée aux employeurs, la loi ne le permettant pas.
C'est dans les relations avec les organisations syndicales que les Pouvoirs publics ont été amenés à prendre des mesures particulières. Il faut noter que l'existence des syndicats UGTA, USTA ou UGSA n'a jamais été mise en cause. Il n'a jamais été question de dissolution ou d'interdiction.
Leurs statuts sont en effet irréprochables, en tous points conformes aux lois françaises. Ces organisations bénéficient donc de la protection des lois françaises, alors que leur raison d'ètre est précisément la destruction de ces lois et de l'autorité de la République française en Algérie, la « libération » du peuple algérien, l’indépendance de l'Algérie.
C'est pour limiter les inadmissibles conséquences d'une position juridique aussi paradoxalement libérale qu'ont été édictées des dispositions réglementaires exceptionnelles à caractère essentiellement provisoire.
Par décret du 8 juin 1956, fut décidée la prorogation du mandat des membres de certains organismes consultatifs ou délibérants fonctionnant en Algérie.
Une circulaire du 6 octobre 1956 prescrivait aux chefs de service de n'entretenir aucune correspondance avec les fonctionnaires se disant représentants de l'UGTA, de l’USTA ou de l'UGSA, de ne leur accorder aucune audience.
Un décret du 26 novembre 1956 met fin au mandat des représentants du personnel, élus ou désignés au titre des organisations affiliées à l'U.G.S.A. ou à la C.G.T., et pourvoit provisoirement à leur remplacement.
Enfin, deux décrets du 22 mars 1957 complétant le décret du 8 juin 1956, suspendent pendant une période d'un an la procédure d'élection des délégués du personnel au sein des Commissions administratives paritaires, ainsi que le fonctionneraient. des Comités techniques paritaires.
Ces textes concernent toutes les organisations syndicales et ne peuvent être considérés comme des entraves à l'exercice des libertés syndicales. Aucune protestation n'a été formulée par la C.F.T.C., la C.G.T-F.O. ni les Autonomes.
La prorogation des mandats, la suspension des élections sont commandées par des impératifs inhérents à la situation actuelle de l'Algérie. Il est superflu de noter qu'aucune élection n'a lieu à aucun autre titre.
La circulaire du 6 octobre et le décret du 26 novembre visent, par contre les trois nouvelles centrales se disant nationales. Les relations avec les organisations syndicales ne sont-elles pas, en fait, subordonnées à la volonté des chefs de service de recevoir une délégation ou de répondre à une lettre ?
Le décret du 26 novembre constate préalablement que les représentants du personnel, élus sur des listes présentées par l'U.G.S.A. ou la C.G.T., ou nommés à ce titre, ont cessé d'être représentatifs.
Il est indiscutable en effet que le caractère représentatif de la C.G.T. disparaissait par extinction de l'organisation en Algérie, et que l'U.G.T.A. ne pouvait prétendre à ce caractère représentatif sans fournir, selon la loi, la preuve de ses effectifs, de son ancienneté, de son indépendance...
Le même décret règle la question de la représentativité en subordonnant la reconnaissance à un arrêté.
Il est inutile de préciser que l'U.G.S.A., l’UGTA ou l’USTA. n'ont pas demandé à bénéficier de cet arrêté.
Mais toutes les autres organisations nationales françaises, anciennes ou nouvelles, l'ont fait.
Conclusions.
La situation syndicale en Algérie demeure normale malgré les événements.
Les organisations anciennes fonctionnent librement, sans aucun ralentissement de leur activité, et conservent sensiblement leurs effectifs.
La C.G.T., qui a elle-même prononcé sa dissolution, a disparu sans pouvoir transmettre à son héritière l'U.G.T.A. ses effectifs ni son caractère représentatif. Cette centrale est pratiquement inexistante.
Les deux nouvelles centrales musulmanes se disant « nationales » n'ont aucune activité revendicative d'ordre professionnel. Elles ne sont « syndicales » que de nom, de même que leurs « militants » sont en réalité des chefs ou des exécutants du F.L.N. ou du M.N.A.
Seules l'U.G.T.A. et, dans une certaine mesure, l'U.G.S.A., l'U.S.T.A. ne se manifestant jamais - protestent contre de prétendues atteintes à la liberté syndicale et dénoncent une soi-disant répression syndicale.
L'attitude de la C.F.T.C., de Force Ouvrière et des Autonomes suffit à démontrer que ces accusations sont des calomnies.
L'ALGÉRIE, ENTITÉ NATIONALE
REFUTATION DES PRINCIPALES CRITIQUES
FORMULEES PAR LES NATIONALISTES
L'Algérie, entité nationale.
Colonialisme et dépersonnalisation.
La France, « puissance colonialiste ».
Un gouvernement de minorité.
La « répression » colonialiste.
Les «réfugiés» algériens en Tunisie.
Indépendance et unité de la rébellion.
CRITIQUE
L’Algérie forme une entité nationale incontestable, cela se trouve démontré par des faits historiques, géographiques et ethniques.
RÉPONSE
L'existence d'une telle entité nationale a été contestée, il y a quelque vingt ans par l'un des leaders actuels du F.L.N.
Extraits de l'article écrit en 1936 par M. Ferhat Abbas, et intitulé : « En marge du Nationalisme - La France, c'est moi !» :
Mon opinion est connue : le Nationalisme est ce sentiment qui pousse un peuple à vivre à l'intérieur de ses frontières territoriales, sentiment qui a créé ce réseau de Nations. Si j'avais découvert la «Nation algérienne », je serais nationaliste, et je n'en rougirais pas comme d'un crime. »
« Les hommes morts pour l'idéal patriotique sont journellement honorés et respectés. Ma vie ne vaut pas plus que la leur. Et cependant je ne mourrai pas pour la « patrie algérienne », parce que cette patrie n'existe pas. Je ne l'ai pas découverte. J'ai interrogé l'histoire, j'ai interrogé les vivants et les morts, .l'ai visité les cimetières : personne ne m'en a parlé. Sans doute ai-je trouvée l'Empire Arabe ». « l'Empire Musulman » qui honorent l'islam et notre race. Mais des Empires se sont éteints. Ils correspondraient à l'Empire Latin ou au Saint-Empire Romain Germanique de l'époque médiévale. Ils sont nés pour une époque et une humanité qui ne sont plus les l'étires.»
« Un Algérien musulman songerait-il sérieusement à bâtir. l'avenir avec ces poussières du passé ? Les Don Quichotte ne sont plus de notre siècle. »
« La France, c'est moi, parce que je suis le nombre. je suis le soldat, je suis l'ouvrier, je suis l'artisan, je suis le consommateur. Écarter ma collaboration, mon bien-être et mon tribut à l'œuvre commune, est une hérésie grossière. »
« Les intérêts de la France sont les nôtres, dés l'instant où nos intérêts deviennent ceux de la France.»
Il apparaît bien que c'est la France qui en donnant à l'Algérie son nom, ses frontières actuelles, ses propres institutions adaptées aux réalités algériennes, un budget, des signes monétaires propres, une assemblée semi-parlementaire, des timbres-poste particuliers, a créé chez les habitants de l'Algérie le sentiment d'une collectivité algérienne.
Les faits historiques
A aucun moment de son histoire, avant 1830 (sauf sous la domination turque où les trois beylicks d'Oran, Médéa et Tlemcen en principe soumis au dey d'Alger, lui-même vassal de Stamboul, s'étendaient à peu près selon les découpages des trois anciens départements d'Oran, d'Alger et de Constantine), le Nord des territoires qui constituent maintenant l'Algérie n'a formé un Etat unique. A cette époque même, l'autorité effective des deys ne s'étendait qu'au sixième de l'Algérie actuelle. Les républiques de Kabylie, les tribus nomades des Plateaux et du Sud et les principautés guerrières ou maraboutiques vécurent entièrement indépendantes au sein de la Régence.
L'instabilité du pays a fait que celui-ci a reçu au cours du temps un grand nombre d'appellations. Par décision du ministre de la Guerre en date du I4 octobre 1839, le mot « Algérie » est enfin adopté pour désigner le centre de l'Afrique du Nord. (Voir : Documentation générale - Histoire - Appendice )
Les faits géographiques
Le territoire de l'Algérie s'étend à la fois dans les zones méditerranéenne, subtropicale et tropicale. Il groupe deux régions : l'Algérie du Nord et le Sahara, nettement différenciés par la structure, le relief, le climat et les conditions offertes à l'activité des hommes. L'Algérie du Nord est essentiellement constituée par un système montagneux : l'Atlas, dont les deux extrémités appartiennent au Maroc et à la Tunisie. Il paraît donc hasardeux d'affirmer, en se fondant sur les faits géographiques, que l'Algérie actuelle constitue une entité nationale incontestable. Il conviendrait d'ailleurs de ne pas oublier que la France a pour la première fois réuni ces différents territoires en une entité politique qui lui doit même son nom.
Les faits ethniques
Le territoire qui constitue aujourd'hui l'Algérie a été un lieu de passage pour les invasions, et la diversité des populations actuelles reflète la diversité des occupants successifs. Il est difficile de parler ici d'unité ethnique.
L'élément berbère, le plus anciennement identifié en Afrique du Nord, est resté à peu près pur à travers les siècles dans les régions montagneuses ou inhospitalières (Kabylie, Aurès, M'Zab, Hoggar). Il ne constitue pas une race proprement dite : on y trouve des dolichocéphales, des brachycéphales, des bruns et des blonds. Comment rapprocher par leur type physique le Targui, dolichocéphale élancé et fin, du Mozabite, brachycéphale court et trapu ? Les genres de vie ne diffèrent pas moins : tandis que le Targui des Ajjers est un nomade pur, que le chaouïa de l'Aurès se déplace pendant certains mois, les familles mozabites et kabyles sont essentiellement sédentaires et seuls les chefs de famille quittent leur région pour gagner leur vie. C'est ainsi que l'on retrouve le Mozabite commerçant, dans les villes du littoral et le Kabyle ouvrier, dans les usines ou exploitations métropolitaines. Différentes par leurs caractères physiques et leurs genres de vie, les communautés berbères restent liées par leurs parlers de tradition orale qui présentent une incontestable unité et par un ensemble de coutumes, caractéristiques, en dépit des variantes, d'une civilisation originale.
2000000 de personnes environ parlent le berbère (Kabylie, Aurès, M'Zab, Hoggar). Mais ce chiffre est bien inférieur au nombre des Musulmans d'origine berbère, tant sont nombreux les Berbères arabophones.
En réalité, la fusion des Berbères et des Arabes ne s'est produite qu'à partir du Xème siècle, après l'invasion hilalienne, chaque fois que des Arabes nomades se sont trouvés en contact avec des Berbères nomades, c'est-à-dire dans les plaines et les hauts plateaux. Dans les massifs montagneux d'accès difficile, le Berbère est resté à peu près pur de tout mélange et a conservé sa langue, ses coutumes, n'adoptant que très superficiellement la doctrine islamique qui demeure le seul lien puissant entre les habitants non-européens de l'Algérie. On peut dire qu'à l'heure actuelle, en dehors des descendants des Turcs, que l'on trouve généralement dans les villes et des îlots restés berbères, il y a en Algérie des Arabo-Berbères.
Les nègres descendants d'esclaves se sont intégrés à la masse musulmane, sauf dans les oasis du Sahara où ils forment des colonies distinctes d'agriculteurs.
Lorsque la population d'un pays présente une telle diversité d'origine, de langages, de coutumes, de modes de vie, lorsqu'elle n'est unie que par la religion dont les rites diffèrent essentiellement suivant les régions, peut-on parler d'« entité nationale incontestable», démontrée par des faits ethniques ?
CRITIQUE
A la fin du XVllème siècle, l'Algérie constituait nominalement une partie de l'empire ottoman, mais en fait existait en temps qu'Etat indépendant qui entretenait des relations avec de nombreux pays, y compris la France et les Etats-Unis
RÉPONSE
Une partie de l’empire ottoman
En 1518, Khaïr-Ed-Din, le fondateur de la Régence d'Alger, comprit que le seul moyen de maintenir la puissance des corsaires sur la Barbarie (où les tribus étaient difficiles à soumettre) était de lier leurs destinées à celles de l'empire ottoman. En paiement de son serment de fidélité, Stamboul lui donna le titre d'émir et une aide plus substantielle (2 000 hommes munis d'artillerie, puis 4 000 volontaires nantis des privilèges de janissaires). Khaïr-Ed-Din donna à l’«Etat des Algérois », terme qui servait uniquement à désigner les Turcs d'Alger, une organisation militaire qui ne subit pas de profonds changements jusqu'en 1830.
Organisée comme celle de Stamboul, ce fut la milice des janissaires qui représenta le corps privilégié dont la turbulente influence pesa toujours sur la direction des affaires. Toute l'organisation turque visait à pressurer l'autochtone sur lequel il recouvrait les impôts. L'autorité effective des deys ne s'étendit qu'au sixième de l'Algérie actuelle et les républiques de Kabylie, les tribus nomades et les principautés guerrières et maraboutiques vécurent entièrement indépendantes au sein même de la Régence. Les relations avec la Porte s'étaient effectivement relâchées depuis le XVIII° siècle, mais, jusqu'en 1830, le dey ne pouvait être choisi que parmi les dignitaires turcs et, jusqu'à cette date, il reçut de la Porte le Caftan d'investiture.
Existence en tant qu'État indépendant.
« Un Etat, selon Louis le Fur, est un groupe d'hommes établis sur un territoire fixe, obéissant à une autorité commune chargée de réaliser le bien commun du groupe en se conformant au principe du droit. La caractéristique du pouvoir d'Etat dit souverain sera la subordination directe au droit international. »
L'autorité commune fut longtemps, en ce qui concerne la Régence, celle de la Porte. Il vaut mieux ne pas insister sur les réalisations destinées à pourvoir au bien commun : la situation dans laquelle la France a trouvé l'Algérie en 1830 prouve que le bien commun ne préoccupa jamais beaucoup les gouvernements turcs d'Alger.
La présence à Alger de consuls étrangers est souvent avancée par les nationalistes pour démontrer que l'Algérie était reconnue comme Etat indépendant par les puissances étrangères. Cet argument prouve simplement le contraire.
Alger n'avait que des consuls, car les ambassadeurs étaient à Stamboul. Or, l'ambassadeur est le représentant d'un Etat auprès d'une puissance étrangère. Il est un agent diplomatique de premier rang. Le Droit international spécifie que le consul, à la différence de l'agent diplomatique, n'a pas la qualité générale de représentant de l'Etat. II n'exerce sa fonction qu'auprès des autorités locales, non des gouvernements. Sa compétence est infiniment plus limitée.
Le fait que le turc ait été encore en 1830 la langue officielle dénient également le mythe de la Régence indépendante, comme la diversité des langues, qui était aussi grande que celle des races, dément l'existence d'une entité nationale historique et ethnique. Le turc était la langue officielle, celle de l'aristocratie militaire et navale, car les renégats finissaient tous par parler turc. L'arabe dialectal gardait une place importante. Les Kabyles et les Mozabites parlaient les dialectes berbères. Les esclaves, les commerçants européens, certains renégats d'importation récente, usaient de la « lingua franca », langue destinée aux relations pratiques et composée de mots arabes, espagnols, turcs, italiens, provençaux et portugais.
La diversité des monnaies montre également la confusion qui régnait dans la Régence où pratiquement toutes les monnaies avaient cours en 1530. Au XVII siècle, Oran frappe des pièces de cuivre (maravedis, monnaie espagnole). Au XVIII siècle, l'Aspre, qui resta la monnaie de compte et la monnaie réelle en Turquie jusqu'au XIX siècle, est également la monnaie de compte officielle dans la Régence.
La diversité des monnaies réelles de celte époque est extraordinaire. On trouve :
- la Palaque gouda d'origine espagnole et répandue par les Portugais ;
- la Tennine (monnaie utilisée à Smyrne) ;
- la Carube ;
- le Sultanin (monnaie d’or de Turquie et d'Egypte) ;
- le Sequin (monnaie d'or de divers pays orientaux).
Les monnaies étrangères de circulation courante sont représentées par le Doublon du Portugal et la Piastre d'Espagne.
A Tlemcen, on frappait la monnaie d'or :
- la Rubie (35 aspres) ;
- le Médian (50 aspres) ;
- le Zian (100 aspres).
Au XIXe siècle, juste avant la conquête, Alger frappe une monnaie : le Boudjou, dont l'emploi reste localisé aux environs de la ville.
En 1906, au moment où les territoires du Sud furent entièrement pacifiés, on opéra dans ces régions le retrait des pièces de circulation courante. Il n'y fut pas trouvé trace de Boudjous. Les nomades sahariens se servaient de Thalers-Marie-Thérèse et de douros espagnols qu'ils avaient la plupart du temps troués ou coupés.
D'une façon générale, les monnaies étrangères s'introduisaient aisément dans la Régence (un des moyens les plus courants était le pillage des navires) et à Alger même où elles circulaient concurremment avec la monnaie locale. La monnaie d'argent espagnole dominait nettement dans la circulation monétaire qui était en outre viciée par une abondante fabrication de pièces fausses qui constituait une véritable industrie locale en Kabylie dans les villages d'Aït-el-Arba et d'Ali-ou-Haroboua.
Relations avec les autres puissances.
Quant à la subordination directe au droit international, il nous suffira de citer l'opinion de William Schaler, consul des Etats-Unis en 1830, qui écrivait dans son « Esquisse de l'Etat d'Alger » :
« Alger a joui pendant trois cents ans du privilège lucratif de piller à sa fantaisie le monde commerçant... »
C'est d'ailleurs ce « privilège » qui régla toutes les relations de la Régence avec de nombreux pays, y compris la France et les Etats-Unis. Les traités de commerce passés avec les différentes puissances interviennent toujours après une action d'éclat des pirates barbaresques et portent toujours le titre de convention de « Paix et commerce » (voir mémoire déposé par le M.N.A., en 1956, au secrétariat des Nations Unies). L'association continuelle de ces deux mots est significative.
Un examen plus poussé des relations avec les puissances étrangères permet d'évoquer certains aspects dont les nationalistes n'ont jamais parlé : lassés de voir leurs navires capturés ou pillés par des pirates barbaresques, certains Etats préféraient payer un tribut à la Régence.
En 1788, Venture du Paradis, qui resta longtemps à Alger, donne dans ses notes les chiffres suivants :
- Hollande : 10 000 sequins par an ;
- Danemark : 10 000 sequins par an ;
- Venise : 10 000 sequins par an ;
- Suède : tous les deux ans, présents s'élevant à 30 000 francs ;
- l'Angleterre payait tous les cinq ans et « arrosait » accidentellement le dey lorsque les relations étaient un peu trop tendues ; la France, elle, ne payait que tous les six ou sept ans, sous forme de présents offerts par les nouveaux consuls;
- la Tunisie versait annuellement 150 000 livres.
Ces « cadeaux » ne mettaient d'ailleurs aucune de ces puissances à l'abri des entreprises barbaresques. Et c'est ainsi que la Régence eut à subir les démonstrations de force de la plupart de ces Etats qui vinrent à tour de rôle bombarder Alger :
- Angleterre : 1622, 1655, 1672, 1816, 1825 ;
- France : 1661, 1665, 1682, 1683, blocus de 1827 ;
- Espagne : 1775, 1783, 1790 ;
- Etats-Unis : 1815 ;
- Hollande : 1816.
Charles-André Julien, dans son « Histoire de l'Afrique du Nord », a pu écrire : « C'est ainsi que les Etats-Unis obtinrent à coups de canon un traité plus favorable (1815). » On voit quelles étranges « relations diplomatiques » la Régence entretenait avec les nations étrangères.
Algérie 1957, cabinet du ministre de l’Algérie
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MON PANTHÉON DE L'ALGÉRIE FRANÇAISE DE M. Roger BRASIER
Créateur du Musée de l'Algérie Française
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A SUIVRE
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PHOTOS DIVERSES
Envoi d'un PPS de 2010
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CONFIDENCES
De Jacques Grieu
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Qu ‘on soit un homme, une femme, il y a des moments
Où l’on voudrait pleurer, trouver un confident;
Et puis, sur son épaule, tout à coup, s’épancher
Car pleurer, c’est déjà se sentir consolé.
La confidence, souvent, entraîne la confidence :
Et dans un bel élan, annihile toute défiance.
Maladie contagieuse, il y faut la méfiance.
Et donc, la refuser, est acte de prudence.
Souvent, dans le malheur, on compte beaucoup d’amis
Qui deviennent confidents de nos peines et soucis.
Mais ceux qui sincèrement, partagent avec nous
Un grand bonheur, sont rares. Aimons-les sans tabou !
Les plus grandes confidences sont toujours très discrètes;
Et c’est par leurs silences qu’on sent les plus honnêtes.
La confidence exige d’être bien méritée
Et c’est avec pudeur que l’on doit la traiter.
Est-ce une indiscrétion ou une confidence ?
Souvent, c’est la question ; on y pense et repense.
De l’oreille à la bouche, on a peu de distance
Mais cela peut suffire à gâter tout le sens…
Je vais, en confidence, vous confier un secret ;
A vous, je peux le dire et ne suis pas inquiet,
Je sais bien qu’entre nous, pas question qu’il transpire :
Ces vers, pour les écrire, m’ont beaucoup fait souffrir...
Jacques Grieu
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Dégoût !
par M. Robert Charles PUIG.
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On ne peut avoir que du dégoût pour cet Occident en manque de fierté qui tourne autour du pot de son avenir en sachant que pas loin, le nucléaire est présent. Ukraine contre Russie; Israël contre le Hamas et l'Iran soutien des mouvements islamistes qui polluent le monde; Algérie qui se veut le crapaud plus gros que le coq gaulois... Cela fait des années que le monde connaît la virulence anti chrétienne, anti blanche d'un Orient qui tend une main aux civilisations occidentales et cache dans son dos celle qui encourage et arme les mouvements terroristes. Israël et l'Iran sont la dernière pièce de ce drame après les attentats d'octobre 2023 contre ce pays enclavait entre des zones ennemies.
Pourtant à ce jour, pas un pays n'a eu le courage de définir une organisation chargée de mettre fin à cette épée de Damoclès iranien, ce douk-douk algérien pointé sur notre cœur. Un monde fourbe, loin de celui de mes vingt ans où je croyais à la puissance de l'Occident à vivre en paix, où je croyais mais j'avais mal compris que la France était le pays du droit, de la raison mais aussi de l'honneur...
Je me trompais... Je me trompais en constatant combien après la fin de l'Indochine, le rôle des syndicats refusant l'envoi d'armes pour défendre une idée de grande France en Algérie, après le refus de laisser un bateau aborder les côtes du pays avec des soldats blessés, puis ce rejet des français d'Algérie renvoyés aux pays de leurs lointains ancêtres italiens ou espagnols, j'assistais aux mensonges historiques de la saga d'une Algérie française déclarée coupable d'avoir transformée une terre nue en pays moderne.
En effet, que demandait cette province d'Outre-mer, sinon la paix ? Mais les institutions françaises, des partis politiques des socialistes aux communistes ne voulurent rien d'autre que la fin de ce territoire si français. Il fallait, par le mensonge, par le vice politicien et par une fausse propagande du pouvoir de droite et de gauche mettre fin à l'illusion que le pays était grand ! Huit ans de guerre en Algérie et la France avait perdu ! Il fallait enfoncer dans le crâne des métropolitains qu'ils étaient les vaincus et que le FLN algérien était le gagnant des huit ans de luttes. Il fallait faire croire par la propagande et la censure d'Etat que les Européens d'Algérie étaient les fascistes, les profiteurs d'un peuple et qu'ils ne devaient prétendre à rien sur le sol métropolitain... Puis au fil des ans, cette idée devint plus forte et le cerveau du peuple plus ramolli par cette programmation répétitive, obsessionnelle et médiatique d'être le faible face au vainqueur FLN.
Je remonte le passé... de Gaulle accepta sans broncher que des milliers de Harkis, défenseurs de l'idée française soient massacrés dès l'indépendance... Il accepta que des héros de la défense de l'Algérie française soient fusillés... Il fallait aider ben Bella, puis il fallut s'incliner devant Boumediene qui affirmait sous l'ère Pompidou que des prisonniers français étaient encore sur le sol algérien. Rien, rien ne fit varier l'idée qu'il ne fallait pas demander de compte à l'Algérie FLN Au fil du temps cette idée devint en fait celle que le peuple de France accepta. Les rebelles n'étaient-ils pas des résistants aux yeux de la gauche progressistes, du PS, du PCF ?
Je n'ai jamais entendu un président désavouer l'Algérie FLN, au contraire il semble que de plus en plus nous allons approcher de la repentance exigée par Alger. Chirac, Sarkozy flattaient Bouteflika le chancre d'une Algérie dictatoriale... Hollande puis Macron firent pire. Ils envoyèrent aux commémorations à la gloire des "martyrs" des représentants s'incliner sur ce monument. Il est évident qu'à partir de 2017, notre sort ne pouvait pas être pire avec Macron. Tout est fait pour que nous ne soyons plus rien et l'Algérie en profite. Nous devenons les soumis, les obligés... Des associations reçoivent les vieux membres FLN comme des messies; Macron regrette qu'un membre notoire de la rébellion fut tué par l'armée française... Des paroles après ses propos de 2017 tellement honteux sur ce temps de guerre où des soldats français sont morts, parfois égorgés et que des civils européens et musulmans furent torturés, assassinés au nom de la révolution FLN. Encore de nos jours des partis politiques veulent honorer la rébellion de 1945 à Sétif ou la manifestation interdite de 1961 à Paris.
Où va la France ? Regardons aujourd'hui quel est son rôle ? Elle ne "vaut" plus rien aux yeux du monde. Les pays africains nous rejettent, Trump se moque du président qui a déjà subi l'affront de Poutine, tandis que l'Algérie dédaigne nos hommes politiques envoyés par le président comme on envoie les bourgeois de Calais à la guillotine. Voilà ou nous en sommes avec un président dont la voix n'est plus entendue. Une France qui a perdu son rang de Nation, son honneur, parce nos dirigeants n'ont plus de courage et que le peuple semble suivre cette voie depuis 1962 et surtout 2017, à être un perdant, comme le proclame d'ailleurs le président algérien FLN.
Cela va-t-il durer longtemps ce sentiment d'asservi, d'assujetti au progressisme du clan macroniste et gauchisant qui ne veut plus d'une France Nation ? Robert.
Robert Charles Puig / 19/06/2025
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Règlements de comptes autour du Proche Orient
On oublie l'Ukraine et Poutine. Le monde se concentre sur l'Orient... Israël, Hamas et Palestine, puis l'Iran, mais qui intervient ? Donald Trump ! Il patauge toujours avec Poutine qui en profite pour continuer ses attaques sur Kiev, mais il a réussi avec ses super bombes à reculer le danger nucléaire d'un Iran avec l'arme atomique.
Trump se montre à la hauteur du rêve américain. Être le plus fort et il le prouve. 14 bombes spéciales ont défoncé le sol iranien. Des engins puissants. En vérité la GBN 57 A/B - "la massive ordonnance pénétration" - MOP - de 13 tonnes larguée par les bombardiers furtifs B 2, rentre à 61 mètres sous terre avant d'exploser.
Une invention terrifiante. Ainsi Fordo, Natanz et Ispahan voient leurs centres nucléaires sabordés. En vérité, la mission a coûté très chère. Sera-elle suffisante pour ramener la paix ? Rien n'est sûr. Ali Khamenei, le guide suprême déposera-t-il son turban noir, en vaincu ? Même acculé, presque perdant, il pèse depuis si longtemps sur le peuple iranien. Celui-ci le subit depuis presque 50 ans. Osera-t-il se révolter ?
Ce fut une semaine décisive cette semaine du 20 juin et plus. Les USA ont fait leur job en évitant de rentrer en guerre contre l'Iran, avec juste une aide pour éliminer les centres nucléaires. Un rôle qui lui est reproché, mais Poutine a fait la même chose avec la Crimée et bien avant la France et l'Angleterre avec le Kosovo et la Serbie ! Pendant ce temps, Israël fignole ses frappes... un peu trop nombreuses au souhait de Trump qui prêche une trêve des bombardements de part et d'autre... Un Vœu pieu ?
Pendant ce temps l'UE tourne en rond, avec Macron en tête qui veut la fin des raides meurtriers comme s’il avait un rôle dans ce dossier. Macron gronde, menace mais il reste l'épouvantail dans le champ qui ne fait plus peur aux oiseaux et encore moins au Proche Orient et c'est Trump qui lui fait encore la leçon ! Macron a fait de son opposition à Trump sa guerre du siècle, mais toujours entre deux idées contradictoires. Il choisit ses cibles mais tire à côté.
Il y a encore des prisonniers à Gaza. Pourquoi ne sont-ils pas rendu vivants ou morts à Israël ? En parle-t-il ce président -de pas - tous les français ? Pourquoi ce mauvais rôle de Macron? Est-ce de sa faute, cette mauvaise éducation ? Il est le descendant de ce monde dont la France a hérité depuis 1962 qui ne sait plus combattre le mal. Faut-il lui en vouloir ? Son éducation progressiste, socialisante, n'est que le reflet d'une France qui a perdu ses marques, sa grandeur, sa fierté lorsqu'elle s'est inclinée en Algérie FLN.
Aujourd'hui nous assistons aux mêmes défauts et aux mêmes ignominies. En Algérie le FLN révolutionnaire tirait et tuait des civils, comme le Hamas en 2023, comme l'Iran qui ne vise que des villes israéliennes et des civils. Le résultat ? Cela fait donc plus de soixante ans qu'en terre d'Occident, la France et ses gouvernants ont ligoté l'ordre et le droit pour laisser l'égoïsme, l'individualisme et le mal exister, sans intervenir sinon en baissant la tête en soumis...
En dernier témoignage de cette honte française ? Le sort de Boualem Sansal.
L'Algérie dictatoriale de Tebboune pour narguer une France sans orgueil, vient de passer la peine de ce français de cœur de 5 à 10 ans d'emprisonnement. Que fait Macron ? Que fait Jean-Noël Barrot ? Rien ! Le gouvernement reste muet sur ce problème qui gène le camp de l'Élysée si proche de la repentance et lorsque Emmanuel Macron parle, c'est pour faire croire qu'il pourra faire cesser la guerre en Orient, mais pas un mot pour Boualem Sansal, ce français par l'esprit et les écrits au parler vrai, qui continue de croupir dans les prisons FLN.
Robert. Puig, 24/06/2025
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UNE BASILIQUE PALEOCHRETIENNE
A ETE DECOUVERTE DANS LE CENTRE D’ALGER
ACEP-ENSEMBLE N°288
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A l'occasion du chantier du métro de la capitale, une équipe franco-algérienne d'archéologues a mis à jour une mosaïque et les fondations d'une basilique paléochrétienne.
Pendant des années, des millions d'Algérois ont, chaque jour, marché sur les pavés de la place des martyrs, en plein cœur de la capitale. Sans savoir, sans se douter qu'à deux pas de la mer, étaient empilés près de 7 mètres de sédiments, fruits de 2.000 ans d'histoire pouvant cacher des trésors culturels.
A I'occasion d’une petite fouille exploratoire, mise en œuvre dans la perspective du creusement d'une station de métro, des archéologues français et algériens viennent de mettre à jour, à 4,5 mètres de profondeur, le sol d'une basilique paléochrétienne d'au moins 20 mètres de large, dans le périmètre classé de la Casbah, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Ces soubassements se présentent sous forme de pieds de colonne, d'un podium au niveau de l'autel et d'une mosaïque.
Celle-ci constituée de petits cubes de pierres (les tesselles) dessine des formes géométriques en noir et blanc à l'extérieur des piliers et en couleur -rouge, noir et jaune- à l'intérieur. « Du point de vue stylistique, elle pourrait dater des IV-Véme siècles après Jésus-Christ », estime François Souq, 53 ans directeur interrégional Méditerranée de l'Institut des recherches archéologiques préventives (lnrap) et codirecteur de la fouille.
En quelques endroits de la mosaïque, des tombes en grès ont été creusées mais, selon les spécialistes, elles sont plus récentes et datent de la période d'abandon de la basilique. En outre, sous cette mosaïque est apparu un large mur datant du 1er ou du IIème siècle de notre ère, c'est à dire du Haut Empire romain, et qui a été arasé pour mettre en place la basilique.
Avant d'arriver à cet étage paléochrétien, les archéologues ont également mis à jour des éléments intéressants : un niveau postérieur à 1830, donc contemporain de la colonisation française, une strate datant de l'occupation ottomane et enfin une couche marquant l'époque médiévale. Dans la séquence ottomane ont été ont été exhumés des boulets de canon en pierre, des colonnes torsadées, des pavements de souk et d'ateliers d'artisanat, notamment des fours de ferronnerie, des pièces d'autant plus intéressantes que leur existence est mentionnée dans des textes anciens.
« Dans les 2,50 à 3mètres qu'il nous reste à fouiller, on espère trouver des vestiges romains, puis puniques ou phéniciens, berbères voire paléolithiques à même le rocher.
Denis Sergent
La Croix vendredi 31 juillet 2009
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Une légende forgée de toutes pièces
Par José CASTANO mardi 18 juin 2013
Envoyé M. Alain Algudo
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L’APPEL DU 18 JUIN : « Une vaste fumisterie ! »
« J’aurais suivi De Gaulle avec joie contre les Allemands, mais je ne pouvais le faire contre les Français… Il me semblait qu’un Français de l’étranger devait se faire le témoin à décharge, et non à charge de son
pays… Si je n’étais pas gaulliste, c’est que leur politique de haine n’était pas pour moi la vérité » … « Le gaullisme, un fascisme sans doctrine » (Antoine de Saint-Exupéry)
Le 18 juin 2013 sera l’occasion pour bon nombre de gaullistes et de « résistants de la 25ème heure », de commémorer « l’appel » (le 73ème) lancé de Londres par leur chef spirituel et comme le soulignait, à date fixe avec la verve qu’on lui connaissait, ce grand soldat que fut le Colonel Georges Masselot, l’ancien chef du prestigieux 18ème Régiment de Chasseurs Parachutistes, à l’attention des protagonistes : « L’appel du 18 juin ? Tous savent qu’il s’agit, là, d’une vaste fumisterie… mais c’est une occasion pour ressortir les médailles et les montrer !... »
L’histoire a fait de ce discours le symbole de la résistance face à l’occupant allemand et a qualifié le général de brigade « à titre temporaire » Charles De Gaulle, de « premier résistant de France ». C’est une ineptie ! De Gaulle n’a jamais fait partie de la résistance. Sur ce point, le témoignage d’Antoine de Saint-Exupéry est sans équivoque : « J'ai prouvé que l'on pouvait être résistant sans être gaulliste ! »¢
Comme le disait le général Weygand, De Gaulle était un militaire, pas un soldat et il y a à son sujet, toute une légende à détruire. Sa carrière militaire a pris des allures très particulières, marquées très tôt par la certitude de sa supériorité intellectuelle sur ses pairs. Ces derniers, en raison de sa morgue et de son extrême confiance en soi, l’avaient baptisé « le Connétable ». En fait, il les détestait tous, en particulier le général Juin (futur Maréchal), major de sa promotion dans laquelle De Gaulle avait obtenu un rang médiocre.
Sa réputation de prophète d’une armée blindée moderne fait partie de la légende. Le général Guderian, spécialiste des blindés allemands, consulté à propos de l’influence qu’auraient pu avoir les écrits du colonel De Gaulle sur l’emploi d’une force mécanisée, répondit : « Ces théories sont déjà anciennes, les écrits de De Gaulle ne sont guère que de la littérature sans réelles applications pratiques nouvelles. Nous n’y avons pas porté d’intérêt ! »
En 1940, au commandement de la 4ème division cuirassée, il subit un échec sanglant, prouvant d’une part son incapacité tactique et un entêtement criminel devant les conseils de ses pairs. D’ailleurs, il abandonna sa division en plein combat, apprenant qu’il était nommé général à titre temporaire et que Paul Reynaud faisait de lui un sous-secrétaire d’État à la Défense. Le képi de général et ses deux étoiles devinrent alors sa première préoccupation, la seconde étant de contrer Weygand par tous les moyens.
Sur ses facultés de chef, l’écrivain Jean Lacouture, dans son livre « De Gaulle » (Ed Le Seuil), dira de lui : « Charles De Gaulle ne semble pas avoir montré sur le terrain les qualités de coup d'œil et d'invention qui font qu'avec 1000 hommes ou 300 000 on est Masséna ou Rommel. »
La fin de la campagne de 1940 apporte la confirmation : De Gaulle n’est pas un guerrier. Il n’est pas de ces officiers qui vont à l’assaut en casoar et en gants blancs, de ceux qui crient « debout les morts ! » ; c’est un rhéteur, un communicant que son entourage appellera bientôt « le général micro ». L’armée n’est pour lui qu’un instrument qui ne reflète en aucun cas un symbole national.
Le 5 juin, le Président du Conseil, Paul Reynaud, projette de créer un gouvernement français en exil et charge De Gaulle, nouvellement nommé sous-secrétaire d’État à la guerre, de préparer le terrain à Londres.
Sur ce point, Winston Churchill écrira dans ses « Mémoires de guerre » (Ed Plon) : « De Gaulle débarque pour la première fois à Londres le 9 juin. Mission officielle : obtenir de moi que j’envoie en France les escadrilles de la R.A.F. basées en Angleterre qui font cruellement défaut sur le front. Je refuse. À ma grande surprise, je vois De Gaulle faire demi-tour au moment de quitter mon bureau, se retourner, et venir me murmurer : « Je crois que vous avez tout à fait raison ».
De retour en France, le 16 juin, De Gaulle apprend que Paul Reynaud a démissionné. Il est remplacé par Pétain. Ce même jour eut lieu à Bordeaux le passage des pleins pouvoirs au Maréchal et la formation du nouveau gouvernement : De Gaulle n'en fait pas partie ; il n'est plus sous-secrétaire d'État. Le Maréchal n’avait pas voulu de lui. Il connaissait trop bien l’homme et son orgueil démesuré pour lui confier un poste dans son nouveau gouvernement. Déçu, dépité, vexé, il s’exclamera avec force colère : « C'est bon, ils ne veulent pas de moi ! Dans ces conditions, je fous le camp à Londres ! » Propos rapportés par Alfred Fabre Luce, dans son livre : « Le plus illustre des Français », (Ed. Julliard). Jamais De Gaulle ne devrait oublier cet affront !
Le 17 juin, il repart à Londres avec Edward Louis Speirs, envoyé spécial de Churchill, qui n'a pas réussi à convaincre Reynaud et Mandel de rejoindre Londres. Il s’agit là d’un point très important car si De Gaulle s’était vu confier un poste ministériel ou même sa reconduction comme sous-secrétaire d'État, il serait resté à Bordeaux et aurait fait partie du premier gouvernement Pétain. Quelle aurait été sa véritable conduite dans la suite des évènements ? Cela nous ne le saurons jamais.
Quand il quitte Bordeaux à destination de Londres, la guerre n’est pas finie puisque l’armistice est du 24 juin. Alors, pourquoi est-il parti en Angleterre ?
À son arrivée à Londres, il adressa un télégramme au Ministre de la Guerre à Bordeaux : « Suis à Londres. Ai négocié avec le Ministre de la Guerre britannique, sur instruction de monsieur Paul Reynaud, au sujet des points suivants… » (Il s’agissait des matériels d’armement remis aux alliés par les États-Unis et du sort des prisonniers allemands actuellement en France).
La réponse arriva de Bordeaux sous la forme d’un câble adressé par le général Colson, secrétaire d’État à la Guerre, à l’attaché militaire à Londres, le général Lelong : « Informez le général De Gaulle, qu’il est remis à la disposition du Général commandant en chef. Il doit rentrer sans délai. »
Hésitation de De Gaulle : Obéir ou pas ? Dans un premier temps il décida d’obéir et demanda un avion au général Lelong. Celui-ci désigna le capitaine de l’armée de l’air Brantôme, pour l’accompagner avec l’unique avion que les Anglais avaient laissé aux Français. Cet officier déclarera : « Tout semblait devoir se dérouler sans encombre lorsque j’apprends que les Anglais, sans avertir personne, avaient fait vidanger le matin même l’essence des réservoirs et déplacer l’avion dans un hangar aux portes cadenassées et gardées par des sentinelles en armes. »
Devant l’impossibilité désormais de rejoindre Bordeaux, De Gaulle s’adressera aux Français, le 18 juin, sur les ondes de la BBC, en ces termes :
« Moi, général De Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et soldats français qui se trouvent en territoire britannique, ou qui viendraient à s’y trouver, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d’armement, qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres. »
Ce texte n’a rien à voir avec ce qu’on appelle communément, l’appel du 18 Juin, où se trouverait la phrase fameuse : « la France a perdu une bataille, elle n’a pas perdu la guerre » En effet, cette phrase ne vit le jour qu’en Août 1940 sur une affiche placardée sur les murs de Londres. Ce faisant, De Gaulle ne faisait que copier, la proclamation du ministre anglais de l’information, Duff Cooper, à la suite de la capitulation de l’armée belge.
Dès lors, De Gaulle devint pour bon nombre de Français le « symbole de la résistance »… alors qu’il passa toute la guerre en toute quiétude en famille, mangeant à sa faim, à l’abri des affres de la pénurie et de l’insécurité. Mais qu’importe : La légende gaullienne était en marche…
Que serait-il advenu de l’auteur de « l’appel du 18 Juin » si le Maréchal Pétain (respecté par les Allemands pour avoir été le seul général à les avoir battus à Verdun), au lieu de confirmer Weygand dans le rôle de Général en Chef, pour qu’il réorganise l’Armée d’Afrique, avait choisi De Gaulle ? Ce dernier n’aurait, assurément, jamais rejoint Londres.
Roosevelt détestait De Gaulle et le considérait comme un dictateur en puissance, « un arriviste » à ses yeux. Il disait de lui : « De Gaulle se prend de temps en temps pour Clemenceau, de temps en temps pour Jeanne d’Arc ». Par contre, il estimait Giraud qui, arrivé à Alger, fin 1942, n’avait qu’une idée en tête : recomposer une armée française pour continuer la guerre… d’où l’animosité sans borne que De Gaulle vouait à ce dernier.
Churchill n’estimait pas davantage De Gaulle et dira du personnage : « De toutes les croix que j’ai portées, la plus lourde a été la Croix de Lorraine ». Un jour, il lui fit cette remarque qui le glaça : « Votre pire ennemi, c’est vous-même. Vous avez semé le désordre partout où vous êtes passé ! » Et le désintérêt –voire l’antipathie- qu’ils vouaient à De Gaulle amenèrent Churchill et Roosevelt à le tenir à l’écart de leurs projets concernant le débarquement du 8 novembre 1942 en AFN, ce qui fit s’écrier l’homme de Colombey : « J’espère que les gens de Vichy vont les refoutre à la mer ! ».
Tenu à l’écart, il le sera aussi lors du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944… date à laquelle l’Armée d’Afrique défilait dans Rome qu’elle venait de libérer sous les ordres des généraux Juin et Monsabert.
Cependant, cette mise à l’écart, au lieu de provoquer chez lui un sentiment d’humilité, aiguisera au contraire son orgueil démesuré et, désormais, sa seule devise sera : « Moi, De Gaulle ! » Cette paranoïa, cette ambition amèneront les catastrophes qui détruiront l’unité nationale.
Dans ses principales destructions : l’empire et l’armée qu’il a toujours méprisée. On lui reprochera –entre autres- sa complicité dans la destruction de la flotte française par l’aviation anglaise, le 3 juillet 1940 à Mers-El-Kébir et du massacre de près de 1600 marins ; de l’attaque de Dakar, le 25 septembre 1940, par cette même armada anglaise ; la guerre franco-française de Syrie dont il fut le principal responsable. À cet effet, en janvier 1941, le colonel Monclar, commandant la 13ème Demi Brigade de la Légion Étrangère et futur commandant du fameux bataillon de Corée, éprouvant quelques scrupules à l’idée de devoir tirer sur d’autres soldats français, s’adressa à De Gaulle en ces termes : « Mon général, en face il y a la Légion… La Légion ne tire pas sur la Légion… d’ailleurs vous nous avez affirmé que nous ne nous battrions jamais contre des Français… » Et le « chef de la France libre » de répliquer : « Monclar ! Les Français, c’est moi ! La France, c’est moi ! ».
On lui reprochera aussi l’épuration de l’armée d’Afrique à qui il ne pardonna pas d’avoir « gagné sans lui » ; son opposition à la libération de la Corse par Giraud ; sa mise à l’écart de De Lattre et de Juin, généraux victorieux qui pouvaient lui faire de l’ombre. Son égocentrisme sera exacerbé quand le général Américain Clarck rendra au général Alphonse Juin, après que l’armée d’Afrique se couvrit de gloire en Italie, un vibrant hommage en ces termes : « Sans vous et vos magnifiques régiments, nous ne serions pas là ! ». De Gaulle saura s’en souvenir…
Après sa prise de pouvoir en mai 1958, il n’eut de cesse de se débarrasser de l’armée victorieuse en Algérie en épurant ses chefs les plus prestigieux au bénéfice d’hommes « à lui » qui, s’ils n’étaient guère brillants sur le plan professionnel, avaient au moins l’avantage « d’être sûrs » : Gambiez, Ailleret, Katz, Debrosse… Le Maréchal Juin, patron de l'Armée d'Afrique qui libéra la France avec Eisenhower, Roosevelt, Churchill eut à donner son jugement sur l'OAS : « C'est un mouvement généreux ! » De Gaulle le mit aussitôt aux arrêts de rigueur et lui retira toutes ses fonctions. Il obtenait là sa revanche…
Et pourtant, on l’avait appelé, lui, De Gaulle, le sauveur, pour conserver l’Algérie Française ! Mais d’incompétence en veulerie, de fautes en palinodies, d’abandon en trahison, de largesse en munificence, de discours en référendums, on en était arrivé aux concessions suprêmes, à l’abdication, à la fin sans le moindre égard pour ces milliers de morts et de disparus qui jalonnaient l’histoire de ce pays.
« Je crois en l’Histoire ; et je me garde de mentir, parce que j’éprouve une crainte révérencielle à l’égard de la vérité historique. En face d’elle, tout menteur sera ridiculisé. Tous ceux qui tentent de manipuler l’Histoire finissent mal, car s’ils peuvent la maquiller, jamais ils ne la contrôleront. » (Pu Zhiqiang, avocat, opposant Chinois)
Aventurier, paranoïaque, il restera, malgré la légende, épiphénomène dans l’histoire de France. Pour avoir rêvé de dominer la France –et probablement le monde- il avait pris un costume trop grand pour lui. Il est mort à Colombey, les pieds dans les charentaises, devant une tasse de camomille, sans doute étranglé par la rancœur, la haine à l’égard de ceux qui n’avaient pas su reconnaître son génie.
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Piqûre de Rappel
Publié par Guy Jovelin 18 juin 200
Envoyé par M. Alain Algudo
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L’appel du 18 juin ou l’histoire d’une imposture
Le texte ci-dessous, de 2010, n’a rien perdu de sa valeur.
« Le 18 Juin 2010 a été célébré le 70ème anniversaire du célèbre appel de Londres de Charles de Gaulle. Or la version officielle, qui va être lue à la BBC, est un faux, comme le démontre le général d’aviation Le Groignec, compagnon de Saint-Exupéry, dans son livre paru en 2004 Philippiques contre les Mémoires gaulliens (Nouvelles Editions latines).
Le texte prétendu être celui de l’appel du 18 Juin commence par cette phrase : « Des gouvernants de rencontre ont pu capituler, cédant à la panique, oubliant l’honneur, livrant le pays à la servitude. Cependant rien n’est perdu…»
Or, historiquement, Charles De Gaulle n’a pu prononcer cette phrase insultante pour le Maréchal Pétain et le général Weygand pour les deux raisons suivantes :
1° A cette date du 18 juin 1940, ces « gouvernants de rencontre » n’avaient pu capituler, car non seulement l’armistice n’était pas signé, mais les plénipotentiaires français n’avaient pu encore rejoindre les lignes allemandes étant donné les difficultés des communications. Cet armistice ne sera signé que le 22 juin avec l’Allemagne, et le 24 juin avec l’Italie. Par ailleurs on ne peut confondre armistice et capitulation. L’armistice est un acte politique, une suspension d’armes où le vaincu peut négocier certaines conditions, c’est le contraire d’une capitulation où le vaincu doit se soumettre sans condition au vainqueur, ce à quoi De Gaulle a consenti le 19 mars 1962 en capitulant devant le FLN, ennemi vaincu sur le terrain, pour se débarrasser du « boulet algérien ». En demandant un armistice, la France demande et obtient, le 22 juin 1940, que ni la marine, ni l’Afrique française, ne soit livrées à l’ennemi, qu’un tiers du pays reste en zone libre, et que Lyon et Clermont Ferrant soient évacués par l’armée allemande. En cas de capitulation il y aurait eu deux millions de prisonniers de plus, et tout le territoire aurait été occupé : les Allemands, en effet, avaient atteint Valence et se trouvaient à une étape de Marseille lorsque l’armistice a été signé.
2° Devant l’échec total de cet « appel du 18 Juin » auquel n’avait répondu aucun chef militaire de l’armée, de la marine ou de l’aviation, notamment aucun officier de la division que Charles De Gaulle commandait devant Arras en mai 1940 (suprême affront !) aucun homme politique, aucun diplomate français accrédité à Londres ou dans une autre capitale étrangère, aucun gouverneur ou responsable des colonies de l’Afrique française, aucun ministre résidant dans les pays sous protectorat ou sous mandat, Charles De Gaulle va s’affoler, car il se trouve désormais à Londres complètement isolé, en rupture de ban, sans mission officielle. En effet, la guerre continue et le gouvernement français le somme de rentrer en France, sous peine d’être jugé comme déserteur. Alors de Gaulle écrit au général Weygand la lettre suivante à la date du 20 juin 1940 :
« Londres le 20 Juin 1940 Mon Général, J’ai reçu votre ordre de rentrer en France. Je me suis donc tout de suite enquis du moyen de le faire car je n’ai, bien entendu, aucune autre résolution que de servir en combattant... » MEMOIRES DE GUERRE Charles de Gaulle- Edition PLON 1954 tome I – page 269)
La suite reste entourée de mystère. Car de Gaulle ne dispose à cette date d’aucun moyen de transport pour rejoindre Bordeaux où siège le gouvernement français. Il est probable que Churchill, qui venait de rompre avec la France, refusa de lui donner un avion pour que de Gaulle rentre en France. La dissidence de la « France Libre » est donc née sous la contrainte de l’Angleterre, vérité que s’efforce de masquer l’imposture de la version officielle actuelle. Si de Gaulle avait pu rejoindre Bordeaux, comme il en avait manifesté l’intention le 20 Juin 1940, il n’y aurait probablement jamais eu ni de saga, ni de fabulation gaulliste. En effet, quand un officier français écrit une telle lettre pleine de déférence et d’esprit de discipline à son supérieur hiérarchique le 20 juin 1940, il ne peut être le même que celui qui aurait déclaré le 18 juin, deux jours avant, au micro de Londres, parlant du même supérieur, que ce dernier appartenait à « un gouvernement de rencontre qui a capitulé, cédant à la panique, oubliant l’honneur, livrant le pays à la servitude ».
C’est pourtant ce faux, fabriqué après coup, qui est répandu dans tous les livres scolaires depuis 1958, qui est inscrit dans le marbre au 4 Carlton Garden à Londres, et que nous allons entendre dire et répéter des milliers de fois lors de la célébration officielle du mythe de l’Appel du 18 Juin 1940, pour continuer à entretenir le mensonge de la légende gaullienne de l’homme providentiel. »
Alain ALGUDO ex Président fondateur Comités de Défense des Français d’Algérie
ex Vice Président du Comité et de la revue VERITAS VERITAS
Auteur de « Mon Combat »
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Au Viêt-Nam, Macron rend hommage à Hô Chi Minh : la honte pour nos morts…
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Pourquoi rendre hommage à un homme politique communiste
qui a du sang français sur les mains ?
Le président français Emmanuel Macron et son épouse participent à une cérémonie de dépôt de gerbe et d'hommage au mausolée de Hô Chi Minh à Hanoï le 26 mai 2025.(Photo by Ludovic MARIN / AFP)
À Hanoï, Emmanuel Macron n’a pas seulement pris une tartelette en haut de l’échelle de l’avion présidentiel : il a aussi mis une énorme gifle à la mémoire de tous les combattants français tombés pendant la guerre d’Indochine pour préserver ce qui était alors notre empire colonial. Lundi 26 mai, à peine remis du scandale de ses « chamailleries » avec la première dame, le Président a tenu à rendre hommage à Hô Chi Minh, leader de la résistance vietminh face à la France entre 1945 et 1954, puis dirigeant du Vietnam communiste.
Un OSS 117 de la honte internationale
Trois vidéos l’ont montré dans des postures gênantes, dernièrement. Kiev, Tirana, Hanoï : ce n’est plus un chef d’État, c’est un véritable OSS 117 de la honte internationale. Il s’est défendu en disant que les vidéos étaient vraies mais leurs interprétations fausses. Cette fois, pas d’ambiguïté : la vidéo qui le montre devant le mausolée de « l’oncle Ho » est vraie, l’interprétation est plutôt univoque. Il n’y a probablement – mais que l’on nous prouve le contraire - qu’un seul souhait, dans cette cérémonie : humilier encore un peu plus la vieille France coloniale, celle que les cartes de Vidal de La Blache matérialisaient en rose, celle de cet empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais. Avec une espèce de fureur de destruction, Emmanuel Macron ne peut pas s’empêcher de tout souiller, de tout rabaisser, de tout humilier.
83.300 Français sont morts pour notre pays, en Indochine.
Des dizaines de milliers d’autres ont été faits prisonniers, affamés, torturés, humiliés. À l’époque, le chef de la branche militaire était le général Giáp, le chef suprême… Hô Chi Minh. Pourquoi rendre hommage à un homme politique communiste qui a du sang français sur les mains, si ce n’est pour abaisser un peu plus notre pays ? Emmanuel Macron aurait pu se contenter d’applaudir paresseusement à des spectacles de danse traditionnelle, comme il l’a fait le même jour. Il n’était pas obligé de faire encore plus de mal à notre Histoire. Il ne l’a fait que par plaisir.
S’essuyer les pieds sur Dien-Bien-Phu
Notre amie Gabrielle Cluzel a résumé laconiquement cette indignité, sur X, en repostant la vidéo de l’hommage macronesque : « Hô Chi Minh qui a fait torturer, interner et tuer des soldats français. Autant cracher sur leur tombe, cela ira plus vite. » On ne saurait effectivement mieux dire. Salir les soldats qui sont morts en Algérie, en battant sa coulpe depuis près de dix ans pour un pays qui nous méprise et a juré notre perte, cela ne suffisait pas. Il fallait s’essuyer les pieds sur Ðiện Biên Phủ, sur le camp n° 1, sur l’épopée des commandos de Vandenberghe ou Sassi, sur ces avions qui larguèrent au-dessus de Ðiện Biên Phủ des gens qui n’avaient jamais sauté, juste parce qu’ils voulaient mourir avec les copains…
L’électorat français d’origine vietnamienne, laotienne ou cambodgienne n’a aucune rancœur contre la France. Ceux qui sont arrivés après la défaite américaine, les fameux « boat people », ont souvent fait de très belles carrières chez nous en démontrant leur amour pour notre pays commun. Macron n’a rien à gagner, en termes électoraux, avec cette ignominie. De nouveau, c’est pour le plaisir. Car après tout, qu’y connaît-il, cet homme-là, au sacrifice, à la grandeur, à l’héroïsme, à l’idéal ? Que sait-il des patries charnelles, des patries d’adoption, de l’amour désintéressé, des cas de conscience et des tragédies de notre pays ? Rien. Tout cela l’indiffère. Ce qu’il veut, c’est donner encore quelques coups de masse dans le vieil édifice français, dont il prétend maîtriser la culture pour mieux en massacrer l’Histoire. Ces deux années vont être aussi longues que le dernier air du Crépuscule des dieux. Sauf qu’on est plus proche du Père Ubu.
1 https://www.bvoltaire.fr/satire-a-vue-gifle-par-brigitte-emmanuel-macron-decompressait-et-plaisantait/
2 https://www.haute-savoie.gouv.fr/Actualites/Memoire/Morts-pour-la-
France-en-Indochine#:~:text=Entre%201945%20et%201954%2C%2083
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N'OUBLIEZ PAS LE 5 JUILLET 1962 A ORAN
VERITAS N° N° 74, juin 2004
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On ne peut évoquer l'horreur et la monstruosité criminelle de cette demi-journée de vindicte assassine sur une population innocente et sans armes sans être éprouvé, tout à la fois, par un immense sentiment d'impuissance, de révolte et de colère !
Nous voulons parler là de cette funeste date du 5 juillet 1962 à Oran, une date quasiment occultée de la guerre d'Algérie pour deux raisons majeures, nous semble-t-il : elle porte le sceau infâme de la double responsabilité des autorités militaires et civiles, tant françaises qu'algériennes et, par ailleurs, elle se situe dans les premiers jours de l'indépendance d'une Algérie tout juste maîtresse d'une ville réputée très européenne et rebelle, pouvant difficilement se sortir intacte d'un conflit qu'elle avait trop longtemps maîtrisé dans ses murs, et même largement dominé.
On a, depuis, trouvé toutes sortes de raisons - toutes aussi incontrôlables les unes que les autres - pour justifier ou condamner cette tuerie unique dans l'Histoire de ce conflit de huit années qui ne porte, nulle part ailleurs, semblable plaie d'un assassinat collectif prémédité et organisé au vu et au su de très nombreux responsables français, lesquels ont volontairement préféré ne pas donner suite aux renseignements, souvent très précis, dont ils disposaient avant que débutent les massacres et ce en dépit du caractère raciste et xénophobe que devait revêtir cet inimaginable massacre d'Européens de toutes confessions.
Certes, au nombre des victimes dont on ne peut, en fait, donner un juste bilan, figurent aussi de très nombreux musulmans dont la mort fut, d'ailleurs, le plus souvent accidentelle, soit que les tirs visaient des foules indistinctes et que les tueurs, dans leur féroce comportement, auraient même pu tirer sur leur ombre, soit que ces gens, effrayés, se sauvaient et que donc, vus de loin et de dos, ils aient pu être pris pour des Pieds Noirs.
Pour bien des Arabes, il y eut aussi, ce jour-là, bon nombre de règlements de comptes à l'adresse d'hommes - voire de familles entières - dont l'attachement à la France et à la cause française ne s'était jamais démenti quelle que soit l'évolution des événements et la pression du F.L.N., laquelle fut fort tardive à Oran.
Venant pour confirmer le discret et habile montage de cette journée que ne pouvaient absolument pas ignorer les autorités françaises et algériennes en place dans la ville le 1 er juillet, de très nombreux musulmans prirent le risque d'en avertir leurs amis européens, les invitant instamment à demeurer enfermés chez eux le jeudi 5 toute la journée, sauvant ainsi bien des vies, celles, entre autres, de quelques-uns de nos amis qui, sans cette mise en garde, auraient été exposés au pire.
On nous a dit, assez de fois pour y croire, qu'au lendemain de ce pogrom, qui laissa la ville anéantie, foudroyée, bien des musulmans se sont exprimés à voix forte pour condamner ces actes odieux, ces lynchages, ces assassinats, ces viols et ces tortures.
Tout porte à croire, là aussi, que c'est vrai car il nous semble impossible d'imputer à une communauté toute entière, et qui gardait encore des liens solides avec d'innombrables Européens, tant de crimes aussi monstrueux. On ne nous fera donc pas écrire, à nous, que ce jour-là, le peuple musulman d'Oran s'est révolté, en masse, contre tout ce qui était français ! Rien n'est plus absurde, si l'on excepte qu'il y a eu, dans la matinée du 5, une manifestation musulmane de quelques milliers de gens qui débordèrent vite un service d'ordre bien indigent à la contenir, laissant finalement la foule envahir le périmètre préalablement interdit, à savoir la ville européenne bien délimitée !
Ce que l'on retiendra de cette foule, de prime abord plutôt festive, c'est l'agitation, la surexcitation qui s'empara, peu à peu de ceux qui, justement, devaient contrôler la manifestation et en assurer le bon déroulement
En cette matinée très ensoleillée du 5 juillet, par ailleurs non chômée à Oran, il est bon de souligner que 18.000 hommes appartenant à diverses unités de l'Armée française étaient présents en divers points de la ville dont une bonne quinzaine situés quasiment en plein centre ou très voisins. Toutes ces unités étaient placées sous les ordres stricts du général Katz, fervent gaulliste, jouissant depuis des mois du qualificatif de « boucher d'Oran » pour avoir délibérément ordonné à la chasse aérienne de tirer à vue sur toute apparition sur les terrasses des immeubles, y compris sur les malheureuses ménagères qui se risquaient à étendre leur lessive !
On ne reviendra pas sur ce personnage contre lequel VERITAS a engagé et bien mené une solide action en justice. Mais on peut bien voir qu'avec lui - et quelques autres de son espèce, plus malins et donc plus dangereux tout en s'exposant moins - De Gaulle et ses complices pouvaient compter sur de fidèles serviteurs, à toute épreuve.
Là aussi, la preuve en a été fournie à Oran le 5 juillet : 18.000 hommes en ville, non pour y assurer la protection des citoyens français comme le clamaient tant de micros depuis quelques jours, ce qui aurait signifié des patrouilles armées régulières... Non ! 18.000 hommes à demeurer sur ordre dans leurs cantonnements et à n'en sortir sous aucun prétexte !
L'ordre fut, à peu près respecté dans les différents points de commandement durant quasiment l'émeute entière, ce qui porte à croire, au vu de l'exécution de civils aux abords des casernements, que les officiers responsables ne se sentaient nullement concernés par une obligation « D'AIDE A PERSONNE EN DANGER » ! L'un d'eux, pourtant, s'arrogea le droit de sortir avec ses hommes. C'était un lieutenant musulman de surcroît dont nous saluons ici le courage et l'honneur car grâce à lui et à ses hommes de nombreuses vies françaises furent épargnées ou sauvées.
On ne le redira jamais assez : 18.000 hommes pour assurer la sécurité de la ville d'Oran toute entière, c'était largement suffisant et même plus que suffisant quand on sait, aujourd'hui, qu'il n'y avait pas 500 émeutiers dans la ville, que le capitaine Bakthi (né Némouche), responsable du F.L.N. à Oran en montra une cinquantaine aux Oranais à 48 heures de là : des assassins et des pillards soi-disant au service du sinistre Attou alors que ce dernier avait déjà été exécuté par l'O.A.S. et donc hors de cause pour l'émeute ! On ne peut pas tromper tout le monde, tout le temps ! En fait, dans cette foule conviée une fois de trop à clamer sa joie de l'indépendance, les hommes infiltrés par l'A.L.N. autant que par les A.T.O., tous reconnaissables à leur tenue militaire, n'étaient que trop reconnaissables aussi du seul fait qu'ils portaient ostensiblement leurs armes, ainsi, d'ailleurs, que des civils qui brandissaient pistolets et poignards.
Comment Katz, qui se vantait volontiers d'avoir des espions partout, a-t-il pu ignorer ce fait, ou, le sachant, n'a-t-il pas fait sortir quelques éléments blindés pour intimider les meneurs ? On peut penser qu'il a rendu compte à Alger, à son supérieur Ailleret, ou peut-être même à Paris, pour s'entendre donner cette réponse cynique : « On ne refera pas la guerre d'Algérie pour une émeute à Oran, donnez du mou, laissez faire... » !*
Rappelons qu'Alger, qui s'était livrée les 2 et 3 juillet à une inimaginable liesse populaire, avait dû se soumettre à un strict couvre-feu pour éviter tous débordements, mesure bien utile et approuvée des autorités. (Farès et Ben Khedda).
Jamais ni l'Histoire, ni la vérité, ne rapporteront un tel fait à Oran dans une situation autrement grave car de cette manifestation d'apparence festive, que nous vous avons décrite et qui n'était que le paravent des horreurs, est sorti, minutieusement conduit, l'odieux pogrom encore occulté quarante ans après. Au moment où s'est produit cet holocauste, il fut interdit à la presse française d'en faire le rapport, bien que la presse internationale, elle, en ait fait état.
Aujourd'hui, quarante ans après, les braves journalistes et historiens français commencent à peine à en parler, du bout des lèvres, et encore pour n'en donner que des versions tronquées, réduites, inexactes.
Les premiers coups de feu sur la foule de la place d'Armes ont été entendus vers 11 h. 30, en même temps que d'autres, en divers lieux, ce qui atteste bien un guet-apens. Ce fut, dès lors, un feu nourri venu de tous les coins, le reflux de milliers de musulmans vers leurs quartiers aux cris de « O.A.S. assassins ! » alors que les derniers commandos de cette organisation avaient évacué la ville depuis plus d'une semaine et ne pouvaient, en aucun cas, être tenus pour responsables.
Dans cette indescriptible cohue, au milieu de ces tirs nourris et incontrôlés où de nombreux musulmans étaient déjà atteints, la colère et la malédiction enflaient à vue d'œil. Les premiers Européens rattrapés dans la rue, au restaurant, sur le seuil de leur porte, furent lynchés, poignardés, taillés en pièces. L'horreur était là, telle une hydre rampante, à s'emparer de la ville sillonnée de camions et de voitures pour charger hommes, femmes et enfants, conduits nul ne sait où, du moins lors des rapts car l'atroce vérité devait éclater peu après.
Les victimes ? Mais que dire de tant de victimes, les morts qu'on identifiait, d'autres méconnaissables et les enlevés qui devaient devenir les « disparus » et dont, neuf fois sur dix, on ne retrouva jamais la trace, pas plus que celle de tant d'autres enlevés en Oranie, sur ordre, par centaines et dont, en France, nulle autorité ne s'est jamais réellement préoccupé, se contentant de distribuer, à quelque temps de là, d'incontrôlables avis présumés » de décès ?
Sur cette tragique journée, que certains ont voulu croire seulement inspirée par la folie sanguinaire d'une horde d'enragés gagnés par l'hystérie du meurtre alors qu'elle était - nous le dirons plus tard - de toute autre inspiration, nous avons recueilli toutes sortes de témoignages, assez pour établir, sans complaisance, l'historique de ce drame, lequel met largement et directement en cause l'inertie des autorités civiles et militaires françaises, ceux qui ont opté pour l'obéissance et l'avancement plutôt que pour le secours à ces centaines d'innocents dont ils regardaient paisiblement trancher la tête ! Sans vouloir faire le procès d'une Armée française qui perdait là ce qui lui restait d'honneur, on pourra toujours s'étonner de constater que ses hommes, des Français, ont assisté à ce pogrom comme on regarde une corrida !
De ces témoignages, nous allons vous livrer le plus vrai, le plus émouvant aussi car il nous vient d'un prêtre, d'un homme de Dieu en la parole duquel nous avons foi, le Père Michel de Laparre que nous avons retrouvé, le 10 mai dernier au Congrès VERITAS :
« Quand, vers midi, commença, place Foch et dans les grandes artères de la ville, l'impitoyable chasse aux Blancs, on a pu voir les Arabes, mauresques incluses, tirer de leurs costumes de fête les couteaux pour l'égorgement. Rue de la Bastille, certaines victimes seront dépecées dans leurs boutiques. Les Pieds Noirs furent inexorablement massacrés dans les rues du centre ville cinq heures durant, sans que l'Armée française, ni les Gardes Mobiles pourtant casernés dans le voisinage, n'interviennent. Nul n'intervint pour fermer les entrées d'Oran, laissant venir à la mort - et quelle mort ! - des familles entières qu'un seul Garde ou soldat aurait pu sauver ! Nous qui étions là, et qui y sommes restés ensuite, nous avons pu, sans faire d'enquête, entendre assez de doléances et confronter assez de témoignages pour voir apparaître, bien évidente, la carence voulue per les forces de l’ordre dans une non-assistance caractérisée qui souligne encore l'immense responsabilité de la France dans cette journée du 5 juillet 1962 qui a fait tant d'innocentes victimes françaises !... ».
A nous d'ajouter : un tel holocauste, une aussi horrible Shoa, et jamais l'ombre de la moindre commémoration ! Il faudra faire vivre la mémoire de ce pogrom et perpétuer la honte de tous les lâches qui l'ont permis, y compris ceux qui feignent encore de l'ignorer !
Cette tragédie, que tant d'hommes compromis voudraient voir effacer, ne sera pourtant pas de celles qui s'évaporent au fil d'une Histoire honteuse, elle aussi, et qui se cache toujours la face afin que nul n'en remarque l'hypocrite laideur.
Cette histoire-là a sa marque de fabrique, lamentable et fausse parce que gaulliste et, par conséquent, minable. Néanmoins, cette montagne de mensonges et de dissimulations accumulés est colportée partout, avec quelque succès, ce qui nous déchire et que nous déplorons. Oublions-la, pour donner toute son ampleur à l'autre, à l'Histoire, la vraie, celle qui s'enracine parce qu'elle a pour souche la vérité des faits et ces faits - si cruels soient-ils - ne peuvent relever que de témoignages de bonne foi sur lesquels les rédacteurs de VERITAS engagent leur honneur.
Oui, leur honneur, et, à notre sens à nous, l'honneur est la qualité première de cet outil que nous avons mis au service de la seule vérité pour défendre la plus juste et la plus noble des causes.
Et, sans cesse, nous revient en mémoire cette réflexion si pertinente de Georges Bernanos, que nous avons faite nôtre : « Ce monde a tout ce qu'il lui faut et il ne jouit de rien parce qu'il manque d'honneur ! Le fort et le faible ne peuvent évidemment vivre sans honneur, mais le faible, lui, en a plus besoin qu'un autre ! ».
Nous reconnaissons que nous faisons partie de ces faibles dont jamais la voix ne portera assez loin. C'est pourquoi nous mettons notre honneur devant elle car, comme le notait, avec justesse, Alfred de Vigny : « La religion de l'honneur a son Dieu toujours présent dans notre cœur. »
Voilà maintenant plus de quarante années que nous énonçons les vérités les plus essentielles sur tant de drames auxquels nous voudrions rendre leur dimension historique, jalonnée du sang des nôtres et nous nous posons, encore et toujours, cette lancinante et douloureuse interrogation : « Avons-nous bien mis toutes nos forces dans ce combat ? Quelle a été la vraie portée de notre voix qui couvre si peu le tapage médiatique de ceux, bien plus nombreux, qui n'ont jamais cessé de nous combattre par le mensonge, de nous étouffer, de nous bâillonner, parce qu'eux ne se sont jamais souciés d'avoir une religion d'honneur ? »
On dit volontiers que nous nous attardons trop sur la hideur d'une page de l'Histoire de France qui s'effacera, d'elle-même, avec le temps comme se sont dissous bien d'autres revers et les drames qu'ils portaient en eux...
Sauf que nous sommes les victimes, encore en vie, de cette page d'Histoire tellement hideuse et déshonorante pour notre pays et c'est bien pour cela qu'elle nous est insupportable, tant l'injustice des faits nous révolte, après nous avoir brisés. C'est sur ce constat que l'équipe de ce journal - qu'on ne fera pas taire - puise toujours la force de mener ce combat d'autant plus juste qu'il n'a de sève que la souffrance et le sang des nôtres, tous ces innocents et ces justes dont nous ne pouvons accepter l'oubli.
Georges-Emile PAUL
VERITAS dispose d'un témoignage écrit. Katz a bien téléphoné à De Gaulle qui a ordonné : « Surtout, ne bougez pas !
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L’agent de l’Algérie Benjamin Stora
PAR MANUEL GOMEZ 17 juin 2025
17 mai 2025
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Justifie l’emprisonnement de Boualem Sansal
Ne trouvez-vous pas bizarre le silence de l’historien officiel sur l’Algérie d’Emmanuel Macron, Benjamin Stora bien sûr – mais vous l’aviez compris – et cela depuis la brouille entre le président Tebboune et son copain le président Macron ?
Souvenons-nous que Stora a été désigné pour nous expliquer et nous faire comprendre ce qu’il n’a rien compris lui-même, c’est-à-dire la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie.
Que peut savoir et nous expliquer Stora sur ces deux sujets qu’il n’a lui-même appris qu’en lisant les écrits de pseudo-historiens d’extrême gauche ?
D’ailleurs sa dernière justification de l’emprisonnement de notre ami Boualem Sansal, « ce qu’il écrit blesse le sentiment national algérien », est ignoble, mais il est vrai que ce ne sont pas les écrits de Stora qui blesseront le sentiment national algérien, bien au contraire !
« À travers ce genre de geste, la France redécouvre son Histoire. Cela contribue à sortir de l’oubli des pages sombres de notre histoire. On avait le sentiment que la conquête coloniale avait été brève. Mais la construction de grandes villes haussmanniennes, comme Alger ou Oran, des routes, des hôpitaux, s’est édifiée sur des massacres, sur des choses terribles. »
Non, ce n’est pas un historien algérien qui a écrit ces quelques phrases, c’est bien Benjamin Stora, historien français (paraît-il !).
Souvenons-nous également de ses réflexions lorsqu’il fut interrogé par l’AFP au sujet de la restitution des crânes des 24 combattants tués au XIXe siècle, au début de la colonisation française.
Pour revenir à ses premières déclarations, citées plus haut, je serais curieux que Stora nous explique comment et pourquoi la construction de magnifiques immeubles, d’hôpitaux (qui ont servi davantage aux Algériens qu’aux colons !), de routes, etc. se sont édifiés sur des massacres de la population indigène.
Mais là où on atteint les sommets de l’absurde, c’est quand Stora explique que « lors de la colonisation, il fallait hiérarchiser les races, les espèces, et que ces 24 crânes de combattants (décapités après avoir été fusillés) avaient été étudiés pour chercher à savoir pourquoi ils avaient été si résistants à la pénétration de la civilisation car il fallait qu’on comprenne pourquoi ils ne comprenaient pas ». Et ce sera ainsi tout au long de ce XIXe siècle, poursuit Stora.
Quel manque de considération pour nos savants de ce XIXe siècle ! Nous qui imaginions qu’il s’agissait de l’un de ces siècles des Lumières !
Puisque nous en sommes au niveau des plaisanteries, pour Stora, Aphatie et quelques autres comiques du même genre, il avait été question d’un génocide lors de la conquête. Et même de plusieurs Oradour-sur-Glane.
Bien sûr qu’il y a eu des centaines de milliers de morts lors de cette conquête et pendant les années qui ont suivi, des centaines de milliers de morts des deux côtés, Algériens et Français, comme dans toutes les guerres, mais nous avons bâti un pays, qui n’en était pas un avant la colonisation.
Stora ajoute : « On a découvert qu’il y a eu une autre violence encore plus dingue qui a secoué profondément la société algérienne (si profondément qu’on n’en avait jamais entendu parler jusqu’à aujourd’hui et qu’on la découvre, tout comme lui !) de 1830 à 1902, avec la conquête complète du Sahara, notamment l’épisode de Zaâtcha, lieu d’une révolte en 1849, dirigée par l’émir Bouziane, dont le crâne fait partie des restes remis à l’Algérie. »
Si les 24 crânes rendus à l’Algérie sont la preuve de cette violence encore plus dingue, nous pouvons à juste titre être surpris de n’en avoir rien su.
En revanche, Stora ne semble pas être informé des autres violences encore plus dingues qui se sont produites en Algérie entre 1954 et 1962. Est-il nécessaire de lui faire se souvenir de Melouza, d’El Alia, et de cent autres ? Des enlèvements, des disparitions, des assassinats, des massacres, commis par nos ennemis ?
Stora souhaiterait la fabrication d’un lieu, un espace, un musée « où on regrouperait et expliquerait, pour les jeunes générations, qui étaient ces personnages (les combattants algériens évidemment) et qu’a été cette histoire française (la criminelle colonisation bien sûr !) ».
Qu’il soit exaucé, ce musée, cet espace existe déjà et il se trouve à Alger, en Algérie indépendante depuis plus de 60 années. Nous lui conseillons fortement d’en solliciter la direction et nous sommes persuadés que le gouvernement algérien accepterait sa nomination avec enthousiasme.
Nous ne réclamons pas les crânes, mais plus simplement de savoir ce que sont devenus tous nos milliers de disparus, après les Accords d’Évian et le soi-disant cessez-le-feu.
Mais cela, Stora s’en moque totalement, ce n’est pas son combat mais c’est le nôtre, ne lui en déplaise.
Je suggère que lors de sa disparition son crâne soit expédié en Algérie et trouve la place qui lui revient au musée où l’on explique aux jeunes générations algériennes les crimes contre l’humanité de la colonisation.
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On a le pays qu’on mérite !
Eric de Verdelhan, 20 mai 2025
Envoyé par Mme Bouhier
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« On ne meurt pas de se casser la figure. On ne meurt pas d’humiliation. On meurt d’un coup de couteau dans le dos… » (Jacques Brel).
J’avoue que je supporte de moins en moins les commentaires qui accompagnent les tueries et autres massacres qui ensanglantent quotidiennement notre pays ; qu’il s’agisse d’un assassinat au couteau, d’une fusillade à la Kalachnikov, d’un rodéo urbain, ou d’un simple refus d’obtempérer (1). À chaque fois, sur toutes les chaînes de télévision, nous avons droit aux habituels matamores, aux indignations sur-jouées, au « plus jamais ça ! », Aux imbéciles qui scandent « vous n’aurez pas ma haine », aux faux-culs qui refusent de faire une corrélation entre délinquance et immigration, et au chœur des pleureuses qui ne comprennent pas comment « nos jeunes » (2) en sont arrivés à une telle violence.
Certains voudraient mettre des tourniquets ou des portiques devant les écoles ; d’autres des vigiles ; d’autres demandent d’interdire… les couteaux. Mais, que je sache, le couteau – poignard, dague ou vulgaire surin – fait partie de notre culture. Tantôt un outil, un couvert de table ou une arme, il est partout. Il fut même un temps, pas si lointain – au tout début du XXe siècle – ou les « Apaches » des fortifications de Paris réglaient leurs litiges ou leurs rivalités amoureuses au couteau. Mais ce phénomène ne concernait que quelques bandes rivales, dans les faubourgs populaires de la capitale. Quiconque surinait un quidam était embastillé, lourdement condamné et parfois guillotiné. Pendant fort longtemps, le couteau a été un ustensile utile, que ce soit pour larder un gigot d’agneau ou pour défendre sa peau. La France possédait, et possède encore, une belle industrie coutelière.
Pour moi, le couteau est un prolongement du bras, un outil indispensable. Je ne saurais m’en passer quand je vadrouille dans quelque contrée perdue, surtout s’il fait aussi office de tire-bouchon. Alors, avant de vouloir interdire le couteau, peut-être faudrait-il éviter de laisser entrer massivement sur notre sol des allogènes pour qui le surinage pour un simple regard, l’égorgement rituel, et autre « sourire kabyle » (3) sont comme une seconde nature. Le danger, ce n’est pas le couteau, c’est celui qui le tient ! Mais, de la part de nos dirigeants (et de leurs « idiots utiles » écolos), vouloir interdire les couteaux est assez logique. Pour limiter les risques de morts par arme à feu, Moussa Darmanin, quand il était ministre de l’Intérieur, avait demandé aux Français d’aller déposer leurs armes dans les commissariats et les gendarmeries, et beaucoup l’ont fait. Je doute que les racailles de banlieue soient allées rendre leurs Kalachnikov mais j’ai sans doute mauvais esprit.
Et puis, comme la voiture tue plus de 3000 personnes par an, et qu’en plus, elle pollue, interdisons aussi la voiture. C’est déjà le cas pour 11 millions de véhicules, dans 25 villes sous « ZFE », des villes majoritairement aux mains des « Khmers verts » ou de la gauche. Cette mesure inique pénalise surtout les pauvres car le Bobo a les moyens de dépenser 40 000 euros pour sa bagnole électrique (4). La gauche écolo pratique la ségrégation sociale et elle ose encore parler d’égalité. Je ne peux m’empêcher de penser à cet adage de l’Ouest américain : « Dieu a créé les hommes égaux, et Samuel Colt a fait la différence ». Chez nous « Dieu a créé les automobilistes égaux et les écolos-gauchos ont fait la différence ».
Le 24 avril dernier, à Nantes, un « jeune » lardait au couteau quatre élèves dans un lycée privé (5), faisant un mort et trois blessés. Ce drame, pour une fois, n’est pas imputable à un jeune « issu de la diversité » (6). Ceux qui se sont exprimés sur les plateaux-télé se demandaient bêtement comment on avait pu en arriver là « dans une ville comme Nantes, dans un établissement privé » ce qui prouve que ces gens-là vivent dans un monde de « bisounours », qu’ils refusent de voir la réalité en face ou qu’ils ne réalisent pas ce qu’est devenue la France depuis un bon demi-siècle.
Il se trouve que j’ai bien connu Nantes, en… 1968-69, ce n’est pas hier ! À l’époque, c’était une ville bourgeoise où il ne se passait jamais rien. La vie des étudiants se cantonnait à quelques repas bon marché à « la Cigale » ou des pots au « Conti », place Royale. À propos de Nantes, il me revient une anecdote que je me fais un plaisir de vous raconter. En juillet 1969, j’ai trouvé un job d’été à Nantes, à la « Biscuiterie Nantaise » – celle qui fabriquait les « chocos BN » – sur une chaîne où, durant huit heures, il fallait ébarber des tartelettes et les empiler trois par trois. Je m’autorise cette digression juste pour illustrer l’une des aberrations de la « libération de la femme » que l’on doit au féminisme post-soixante-huitard.
En ces temps déjà lointains, il était interdit de forcer les femmes à travailler de nuit. Seuls les hommes se voyaient imposés les « trois huit ». Donc, chaque été, la BN offrait un travail de nuit, payé correctement, à des étudiants exclusivement masculins. Les deux « huit » de jour étaient effectués par des ouvrières qui faisaient ce travail pénible et répétitif toute l’année. Maintenant, égalité oblige, on peut contraindre une femme, une mère de famille, à sacrifier ses nuits sur la chaîne d’une usine. Vous m’avouerez que c’est un sacré progrès et une magnifique avancée sociale !
Mais revenons à nos moutons à savoir, l’ensauvagement de nos villes et villages.
Depuis 1989, Nantes aura vu défiler trois maires PS particulièrement calamiteux : Jean-Marc Eyraud, Patrick Rimbert et Johanna Rolland. La ville est devenue une plaque tournante de la drogue. La délinquance et l’insécurité font qu’on la compare souvent à Marseille. Mais la ville de Nantes n’est pas un cas unique, hélas ! Sa voisine Rennes ne vaut guère mieux et on peut en dire autant de toutes nos villes, grandes, moyennes ou petites. Aujourd’hui, la délinquance et l’insécurité sont partout ; le moindre petit patelin devient une cible pour les voleurs, ou un « point de deal » pour les trafiquants.
Alors, de grâce, ne nous voilons pas la face, ne nions pas des évidences !
L’immigration incontrôlée, les banlieues de non-droit, les règlements de compte entre gangs sur fond de trafics de drogue gangrènent tout le pays. Nous sommes devenus un narco-État et il faut la mauvaise foi de nos dirigeants – et des médias qui leur servent la soupe – pour oser prétendre le contraire. Nous étions autrefois une grande puissance, c’est fini ! Un pays qui subit 120 agressions au couteau par jour, un pays où une femme n’ose plus sortir seule le soir, n’est plus un pays civilisé.
En 1999, le ministre Jean-Pierre Chevènement parlait de « sauvageons » pour qualifier une jeunesse délinquante déjà violente. Un quart de siècle plus tard, Bruno Retailleau va plus loin en parlant de « barbares ». Les ministres, de gauche comme de droite, se suivent. Ils subissent, ils constatent, ils déplorent, ils menacent, mais rien ne change… ou plutôt si : ça s’aggrave !
On va me dire, à juste titre, que le drame de Nantes n’a rien à voir avec la drogue, et qu’il a eu pour théâtre un lycée privé qui semble avoir bonne réputation. Pourtant il ne s’agit pas d’un fait divers mais d’un fait de société. Notre civilisation est malade, très malade : de la honte de son passé, de sa perpétuelle repentance, de sa lâcheté, de la perte de ses valeurs morales, de sa permissivité, de son acceptation du diktat des minorités, de son laxisme dans tous les domaines, etc.
Depuis 50 ans, ce pays a voté des centaines de lois en fonction des événements. Des textes de circonstance qui ne servent qu’à calmer l’opinion ; c’est du clientélisme électoral. Mais 80 % de ces lois ne voient jamais leur décret d’application. On brasse du vent ! Et, de toute façon, les tribunaux gangrenés par les juges rouges (ou roses) ne tiennent aucun compte des éventuels sanctions prévues pas ces lois. Mais nous avons le pays que nous méritons car, après tout, les gens au pouvoir ont été élus démocratiquement. C’est, entre autres, pour ça que je suis assez tièdement républicain et très modérément démocrate. Dans son « Procès de la démocratie », Jean Haupt (7) a très bien analysé les faiblesses et les limites de la « démo-crassie ». Nous sommes en train d’en crever mais je ne suis pas certains que les Français – pour une majorité d’entre eux – s’en rendent bien compte.
Hier, Bruno Retailleau a très largement battu Laurent Wauquiez (74,3 % contre 25,7 %) lors de l’élection pour la présidence des « Républicains ». Avant et après l’élection, les deux candidats ont tenu des propos « musclés » que n’aurait pas renié Jean-Marie Le Pen. Mais Le Pen prophétisait ça il y a 40 ou 50 ans… et on l’a insulté, diabolisé, ostracisé, condamné à moult reprises.
Aujourd’hui, une union des droites est encore possible, mais j’ai du mal à y croire.
Eric de Verdelhan (20-05-2025)
1)- Dont le chauffeur est bien trop souvent mineur, sans permis, au volant d’un véhicule volé et sous l’emprise de stupéfiants. J’ajoute qu’un général il est déjà « bien connu des services de police ».
2)- Pourquoi dire « nos jeunes » alors que, dans la plupart des cas, ces jeunes n’ont rien de commun avec les Français de souche qu’ils méprisent ?
3)- Ce terme est utilisé, depuis la conquête de l’Algérie, pour désigner un égorgement d’une oreille à l’autre. Je ne saurais vous dire pourquoi on l’attribue aux Kabyles.
4)- Et il bénéficie, pour ce faire, de confortables aides gouvernementales.
5)- Il s’agit du lycée « Notre-Dame-de-Toutes-Aides ».
6)- En fait, je n’en sais rien. On me dit que l’agresseur aurait des problèmes psychiatriques.
7)- « Le Procès de la démocratie » de Jean Haupt, publié en 1971 ; réédité en 1977 par DPF à Chiré.
https://ripostelaique.com/on-a-le-pays-quon-merite.html
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LES FAUSSAIRES DE L'HISTOIRE
Par VERITAS N° 74 juin 2003
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N’ABANDONNEZ PAS LE DERNIER PATRIOTE
Bien loin d'amorcer un retour vers la vérité historique, l'année 2003, dite « année de l'Algérie en France » nous convie à un reniement total que la France officielle voudrait définitif. Voilà de retour l’hagiographie pieuse de Charles De Gaulle dans un néogaullisme impénitent et sa collusion de circonstance avec tous les doctrinaires de gauche, tempérée par l'indifférence de plomb (bienvenue, pour une fois !) de la masse métropolitaine. La disparition rapide du journal « France-Algérie », faute de lecteurs, en porte le témoignage apaisant, sinon réconfortant, pour l'honneur national.
De quoi s'agit-il, en fait ? De célébrer et de consacrer, sans réserve, l'idéologie totalitaire du F.L.N. et dé son régime de terreur et de misère. Légitimer, désormais, devant l'Histoire, tous les crimes de masse commis avant et après les accords d'Evian ; Entériner toutes les violations unilatérales et quasi-systématiques de ces accords, et toutes les spoliations arbitraires au point que la relecture de ces textes, quarante ans après, fait douter de la raison et de l'honneur des responsables français qui ont pu y souscrire, aux accents de la grandeur nationale.
Voilà enfin l'aveu d'une capitulation sans condition entre les mains d'un ennemi vaincu sur le terrain qui fut celle de 1962. II s'agit aussi, comme le revendiquait le rédacteur du journal « France-Algérie », d'ôter toute légitimité à toutes les formes de combat pour la défense de l'Algérie Française et d'entériner un jugement d'opprobre jeté sur l'Armée française devant l'Histoire, jugement tacitement accepté par la France officielle !
Pis encore, il s'agit également de confirmer le fait qu'en 1962 s'est produit une rupture historique du lien de solidarité nationale qui n'a aucun antécédent dans notre Histoire, aussi loin que l'on puisse remonter dans le temps. Ce lien était un principe spirituel, façonné par plus d'un siècle de coude-à-coude vécu à travers les mêmes épreuves, entre la métropole et sa phalange française d `Afrique du Nord. Si la cohésion d'une Nation repose sur une communauté de destin, elle est faite aussi d'un culte rendu à des ancêtres communs, nos parents, nos grands-parents, dans lesquels nous nous reconnaissons.
En ces temps où l'on nous répète à satiété qu'un homme a le droit et le devoir, dans une recherche identitaire, de retrouver ses racines », voilà que la France officielle nous convie à renier les nôtres et à nous retrouver, en quelque sorte, dans une identité négative à travers cet anticolonialisme délirant qui devrait devenir, en cette année 2003, le symbole d'un agenouillement national qui nous apparaît parfois plus bouffon que déshonorant.
CONTRAIREMENT A TOUTES LES NATIONS DU MONDE, LA COHESION DE LA NATION FRANÇAISE EXIGERAIT QUE LES FRANÇAIS RENIENT LEURS ANCETRES ? ! Vouloir inspirer à tout un peuple une conduite de névrose collective et de culpabilité masochiste, c'est le mener à la décadence !
LA NATION FRANÇAISE ? Ce Président et ce gouvernement qui assistent, silencieux, à cette abominable campagne de calomnies inspirée directement d'Alger, depuis deux ou trois ans, contre l'Armée française alors que celle-ci était traditionnellement le symbole, après le voyage présidentiel à Alger du début mars dernier, qu'un millier de Harkis furent des criminels de guerre, interdits de séjour en Algérie alors que les pires assassins du F.L.N. peuvent circuler librement en France ?
Si l'honneur de l'Armée a été entaché dans la guerre d'Algérie, ce fut surtout à travers le souvenir de ces officiers gaullistes, revenus en métropole avec le regard vide et l'état d'âme d'officiers de C.R.S., satisfaits d'avoir combattu, par ordre, leurs propres concitoyens pour les soumettre à la plus féroce des dictatures d'une puissance étrangère, ce qui, dans toutes les langues et dans toutes les nations, s'est toujours nommé trahison. Et aussi à travers le souvenir de certains généraux gaullistes qui avaient perdu leur âme pour gagner leurs étoiles.
La Nation française ? Ces penseurs doctrinaires qui n'ont rien appris et rien oublié, plus admirateurs que jamais du fétichisme monstrueux de la révolution algérienne et malgré tout fidèles au message d'un humanisme universel qu'ils prétendent encore nous délivrer !
La Nation française ? La masse de ces braves gens de métropole qui, dans leur tiède sympathie, nous disent : « Oubliez donc tout cela, enfouissez dans le sable votre « nostalgérie » afin que nous retrouvions bonne conscience ». Eh bien, non ! C'est au milieu de tous ceux-là que nous voulons planter le drapeau de la mauvaise conscience.
Nous récusons ce visage d'une Nation française renégate qui fait de nous des « Français non pratiquants » comme l'écrivait Gabriel Conesa, dans son très beau livre « Bâb et Oued ».
Nous sommes, à VERITAS, des laboureurs de mémoire et nous récusons la pédagogie du mensonge et de l'oubli officiels que l'on voudrait consacrer, en cette année 2003. Nous obéissons à ce devoir de mémoire qui est, d'abord, un devoir de piété envers les dizaines de milliers de victimes de toutes confessions religieuses, survenues à la suite de la trahison d'Evian et dont le sacrifice propitiatoire dicte notre conduite et exige notre fidélité.
Nous œuvrons pour que ce sacrifice devienne la légendaire épopée de la plus légitime des causes perdues : la défense du sol natal et de l'identité française. Si le temps peut embaumer les douleurs et apaiser les amertumes, il ne peut dissoudre dans un oubli de commande le plus sacré des cultes, celui de tant de morts ! Qu'ils soient de chapelles, de synagogues ou de mosquées, ils sont tous morts pour la cause de l'Algérie française. Puisque la France officielle les oublie, les renie, voire les calomnie, c'est pour eux que nous bâtissons la Cathédrale du Souvenir selon le précepte du « Onzième Commandement» de André Rossfelder.
L'écrivain Jacques Perret racontait, dans ses mémoires de guerre (revue Itinéraires de juin 1982) que lors d'un combat en Bourgogne, en octobre 1944, un soldat français d'Algérie (qu'on ne surnommait pas encore Pied Noir) de la 3e D.I.A., qui venait d'être grièvement blessé à ses côtés, lui avait soufflé cet appel prémonitoire : « Ne m'abandonnez pas 1».
Face au reniement d'aujourd'hui, nous ne cesserons jamais d'entendre l'appel de cet obscur Pied Noir qui allait mourir pour la libération de la plus marâtre des Mères-Patrie : NE M'ABANDONNEZ PAS !
Lorsque je l'évoque, curieusement c'est d'abord l'écho de sa voix grave qui bourdonne à mes oreilles. Il était grave. Je ne l'ai pas souvent vu sourire et pourtant je le connaissais bien et c'est pourquoi, même aujourd'hui, je sais que c'est avec son arrestation qu'a disparu l'espoir, qu'a sombré la souveraineté française en Algérie, parce qu'à lui seul, il incarnait la France, ses grands hommes, ses preux chevaliers, ceux devant les prouesses desquels nous avons tous rêvé, de Vercingétorix à Bayard, de du Guesclin à Péguy.
Roger Degueldre était un homme de guerre, un vrai guerrier, calme, méthodique, rigoureux. II aimait les stratégies bien réfléchies, les adaptations exactes...C'était un guerrier à la résistance d'airain, au courage phénoménal, mais avant d'aimer la guerre - et d'aimer bien faire la guerre - il aimait fa France.
On trouve peu, dans l'Histoire, de personnage de sa valeur. De Gaulle et ses Tribunaux d'exception « aux ordres » ne s'y sont pas trompés. Le Général Salan n'a pas été condamné à mort, le Général Jouhaud a été gracie, mais, lui, Roger Degueldre, et lui seul, avait su donner à l'O.A.S. cette puissance colossale qui faisait trembler à la fois l'ennemi F.L.N., les puissances étrangères qui le soutenaient et le locataire de l'Elysée.
C'est pourquoi Roger Degueldre a été condamné à mort, sans appel. La sentence a été exécutée au Fort d'Ivry, le 7 juillet 1962, deux jours à peine après le pogrom d'Oran. Mais Roger n'était pas mort, les coups de feu, qui ont suivi l'exécution de la sentence, l'ont littéralement et délibérément assassiné ! « Dites que je suis mort pour la France » avait-il demandé. C'est pourquoi, nous le clamons haut et fort, aujourd'hui encore, quarante et un ans après, et nous demandons à tous ceux qui nous lirons d'avoir une pensée pour le martyr subi par Roger Degueldre, le 7 juillet...
En quelques mots, hachés par l'émotion, qui s'empare de moi dès que j'évoque sa mémoire, je vais retracer le cursus du Lieutenant Degueldre, Chevalier de la Légion d'Honneur, médaillé militaire couvert de citations qui, en 1958, en Algérie, servait au 1 e R.E.P., illustre Régiment français qui, sous les ordres du Colonel Jeanpierre, tué au combat, mérita le titre de « premier Régiment d'assaut de l'Armée française ».
Roger Degueldre est né à Louvroil, dans un petit village du Nord. Mais il avait à peine douze ans quand, en 1940, sa famille fut évacuée et se réfugia dans les Pyrénées Orientales, près de Collioure. C'est là, qu'il apprit à aimer la mer et que naquit en lui cette fibre patriotique qui ne cessa de se développer durant toute sa vie.
A quinze ans, Roger Degueldre décide de faire partie de la Résistance... Pour lui ce n'est pas un vain mot, une parade insignifiante. Pour lui, résister, c'est aborder l'ennemi, là où il se trouve et il n'hésite pas, malgré son jeune âge, à remonter, en fraude, vers Louvroil pour affronter directement l'armée d'invasion. A seize, celui qui deviendra le chef des commandos Delta, vit ses premières expériences de patriote et de guerrier au sein des F.T.P., car ce sont eux qui mènent la Résistance dans le Nord.
Mais les choses tournent mal, nombre de ses amis sont capturés et tués. Il doit fuir et part pour Paris où il se réfugiera près de sa sœur. A-t-il abandonné le combat pour autant ? C'est mal connaître Roger Degueldre. Pour lui, la lutte continue et personne ne s'étonne de lui voir porter, en 1945, un uniforme américain pour se battre, se battre encore jusqu'à la victoire finale.
Puis, découvrant sa passion et sa vocation, il part pour Marseille et s'engage dans la Légion Etrangère... Bientôt, c'est l'Indochine où il s'illustre... Caporal, Caporal-chef, Sergent, Sergent-chef, Adjudant... Il se bat... Les citations pleuvent... Il est blessé... il se relève, toujours... Il se bat pour la France, pour l'honneur de la France, et aussi pour ces pauvres indigènes qui croient en la France, qui mettent leurs espoirs en elle...
C'est en Indochine que se développe le courage de notre héros... Ce courage inimaginable dont Degueldre fera preuve tout au long de sa vie. Il l’entretient comme une arme. Il ne se pose pas de questions. On lui dit de se battre, et il se bat. Il met son intelligence au service du combat. C'est un organisateur exceptionnel qui, déjà, ne laisse rien au hasard. Il comprend la guerre subversive, il s'adapte à la guérilla ; il sait qu'il joue sa vie et celle de ses hommes à chaque instant, il sait que l'ennemi est insaisissable et qu'il rôde, tout proche, attendant l'occasion d'attaquer, par surprise, par derrière... Mais ce n'est pas le sort des armes qui devait décider de l'issue du conflit...
A Dien Bien Phu, les larmes ont perlé dans les yeux clairs de mon ami... Ses épaules se sont un peu voûtées sous la honte d'un abandon... A Dien Bien Phu, en prenant le dernier avion, en laissant derrière lui des centaines de villageois promis aux représailles du Vietminh, Degueldre s'est juré : « Plus jamais ça... ».
Après l'Indochine, Degueldre devait connaître l'Algérie... Riche d'une expérience à la fois utile et précieuse, Roger Degueldre sait comment combattre un ennemi invisible et redoutable qui a pour nom le terrorisme. La terreur, pour lui, est une inconnue et la crainte n'a aucune prise sur ce soldat. C'est à Hussein-Dey que Roger Degueldre fut élevé en 1955 au grade d'Adjudant-Chef. Et il continua à combattre, redoutable et redouté guerrier. Le F.L.N.a tremblé devant Degueldre et la grande masse des musulmans fidèles à la France a repris espoir.
Entre temps, nous avions, nous, rencontré celui qui devait devenir notre héros incontesté, notre martyr assassiné par la France gaulliste et oublié et nous étions devenus amis... Ce qui nous a rapprochés de Roger, c'est, d'abord, l'immense ferveur patriotique qui brûlait en lui et que nous partagions. Il devint Lieutenant en 1958 et après les Barricades, il commença à perdre espoir et à voir se profiler, à l'horizon, l'infâme scénario qu'il avait vécu en Indochine.
Les événements se précipitèrent... Déclaration de 1960 « La France considérerait d'un cœur parfaitement tranquille que l'Algérie cessât d'appartenir à son domaine » , les négociations secrètes etc, etc... Sur le terrain, la France était victorieuse, mais elle s'inclinait de plus en plus devant le diktat F.L.N. et Degueldre, avec lucidité, voyait venir la capitulation en rase campagne.
En janvier 1961, le Lieutenant Degueldre se rendit à Paris dans l'espoir de ramener à Alger le Général Massu qui ne viendra pas. En avril 1961, ce fut le putsch dans lequel Degueldre prit une part active, et qui, malheureusement, échoua. Après l'échec, le Lieutenant troqua son uniforme contre la tenue de territorial de notre Secrétaire Général, qui se fit arrêter à sa place, tandis que celui qui allait devenir le héros légendaire de la Résistance française en Algérie s'évanouissait dans la nature.
Roger Degueldre était secret, renfermé. Certains même le disaient taciturne. Malgré toute la profonde affection que mon époux et moi-même éprouvions pour lui, il nous impressionnait par sa force, son instinct très sûr et sa rigueur. Dans l'O.A.S., il s'illustra encore comme le plus exceptionnel des combattants, portant, sur ses seules épaules, des responsabilités capitales et écrasantes pour tout autre homme, et qu'il acceptait avec sérénité.
Dans les derniers temps, il nous disait « Pour moi, tout cela finira dans les fossés de Vincennes... » et, même s'il perdait tout espoir, il disait cela avec calme, comme s'il acceptait de porter tranquillement sur ses seules épaules, la responsabilité de tout le sang versé dans cet ultime combat.
Dans sa cellule de condamné à mort, il a écrit la bouleversante « Histoire de Jules » que VERITAS a publié et qui reflète bien le caractère secret de sa personnalité. Nous, pour l'avoir vu - rarement - pleurer , nous connaissions l'infinie tendresse de cet homme d'airain. Nous savons qu'il a choisi pour linceul un drapeau tricolore, nous savons qu'il a exprimé un vœu : « Dites que je suis mort pour la France ! ». Alors, Chers Adhérents et Amis, ne craignez pas de le proclamer bien haut, Roger Degueldre, assassiné par le pouvoir gaulliste, est bien « MORT POUR LA FRANCE » et unissez-vous à nous en pensée à VERITAS lorsque nous déposerons sur sa tombe, à la date anniversaire de sa mort, une gerbe portant l’inscription suivante : « A Roger Degueldre, le dernier patriote, et au patriotisme français. »
Par Pierre Cattin
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Comment Hitler est passé
de 4 % en 1928 à 33 % en 1933 ?
Par M. Manuel Gomez, 22 juin 2025
Envoyé par Mme A. Bouhier
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Un peu d’histoire nous paraît indispensable pour nous ramener au présent et nous mettre, si possible, en alerte rouge !
Le nazisme, et son leader Adolf Hitler, ne sont pas un accident passager de l’histoire contemporaine de notre monde. Ils n’ont pas surgi par un hasard du néant. Ils viennent bien de quelque part !
Lorsque Adolf Hitler accède à la chancellerie, le 30 janvier 1933, il est soutenu par son parti, le NSDAP, qui n’avait obtenu que 4% des suffrages aux élections de 1928.
Alors posez-vous la question ? Comment a-t-il pu passer, en 5 années, des 4% de 1928 aux 33% de 1933 ?
Après sa défaite de 1918, l’Allemagne n’existe pratiquement plus en tant que Nation mais, ce qui continue à exister en Allemagne ce sont les « riches familles capitalistes » du Reich d’avant 1914, associées à l’aristocratie prussienne militaire. Ils sont toujours présents avec leurs fortunes considérables et leur premier souci est de ne pas la perdre.
Ils veulent redonner très rapidement à l’Allemagne son lustre industriel d’avant défaite. Ils subventionnent très largement le parti hitlérien et lui permettent de se constituer une très forte milice privée « Les chemises brunes » et ils misent sur elle pour imposer leur politique de relance de l’industrie lourde du pays.
Cela explique la réunion des puissants groupes industriels Krupp Ag., Thyssen, Preussac et bien d’autres, représentant le capitalisme rhénan, avec le « petit leader » Adolf, et ils parviennent à le porter au pouvoir lorsque le président Hindenburg le nomme à la tête du gouvernement.
En moins de sept années, grâce à eux, l’Allemagne retrouve toute sa puissance industrielle militaire. Une magnifique réussite qui a tourné bien des têtes, en Allemagne bien sûr, mais également dans toute l’Europe, y compris l’URSS mais aussi la France.
Un simple coup d’œil sur ces chiffres donne un exemple de cette réussite spectaculaire : En 1940 l’Allemagne construit 10.200 avions et 2200 chars. Les Etats-Unis 2100 avions et 350 chars et l’URSS moins de 1000 avions et 2800 chars.
Mais dès 1942 les chiffres s’inversent : Allemagne 15400 avions et 9400 chars, Etats-Unis 47900 et 25000 chars et URSS 25500 et 25500 chars.
Cependant l’Allemagne conserve une avance technologique grâce à la mécanographie « Dehomag », que s’approprieront les « Alliés » après la victoire.
Justement, après cette victoire, obtenue rapidement grâce surtout au sacrifice de l’armée soviétique, l’Allemagne vaincue bénéficie du soutien des USA, afin de contrer le « nouvel ennemi » soviétique et, aussi rapidement qu’entre 1933 et 1940, elle redevient une puissance économique, financière et industrielle dominante en Europe.
Sans guerre, sans nazisme, sans armées, alors qu’Hitler et l’armée allemande avait échoué, l’Allemagne réalise la construction européenne et, après la chute de De Gaulle, la France et sa puissante oligarchie mettent notre souveraineté nationale au service de cette Union Européenne et de sa nouvelle monnaie « l’Euro ».
Actuellement l’Europe est ouverte à tous les marchés et à toutes les migrations et le peu de souveraineté qui reste à la France ne tardera pas à s’incliner devant la souveraineté européenne. N’est-ce pas l’objectif premier du président Emmanuel Macron !
Mais au fait ! Comment a-t-il été élu ce président ? Uniquement par 2 Français sur 10 mais, surtout, avec l’appui de l’oligarchie internationale, aux puissants capitalistes qui ont largement financé sa campagne. N’est-ce pas Patrick Drahi et quelques autres !
N’ayez aucune crainte, il n’y aura plus de guerre, de nazis, de milices brunes, d’holocauste, ce n’est plus nécessaire pour atteindre le pouvoir, et le conserver, seule la finance suffit.
Mais suffira-t-elle à repousser le plus grand danger qui nous menace : l’Islam radical ?
Suffira-t-elle à endiguer cet autre grand danger qui, également, est une menace : l’immigration clandestine ?
Ces deux « ennemis » qui, bénéficient également de la puissance financière internationale, n’est-ce pas Georges Soros ? N’est-ce pas Arabie Saoudite, Qatar, Iran, Turquie, Afghanistan, Maroc, Tunisie, Algérie, etc. ?
L’arme de la finance internationale ce n’est plus le nazisme et l’Adolf d’une époque révolue, mais l’islamisme et l’immigration nécessaire pour mettre l’Europe à genoux, avec l’aide bien plus insidieuse d’une certaine écologie dévastatrice pour nos économies.
Ne nous trompons pas d’allié, notre ennemi ce n’était pas la Russie mais la Turquie : la première a sa place dans l’Europe, la seconde ne devrait jamais y pénétrer !
Si nous ne voulons pas devenir demain un pays « soldé » comme la Grèce, mis en pièces par la finance internationale et par la Turquie et « obligé » de se vendre à la Chine.
Après la Belgique, définitivement perdue et livrée à l’islamisme, l’Angleterre, suit le même chemin.
Pour nous défendre contre cette « fin programmée » ce n’est pas un président comme Emmanuel Macron qu’il nous faut, mais un président dont l’unique objectif sera de « sauver la France » du désastre ! Quel qu’en soit le prix !
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LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS
Par J.C. Stella et J.P. Bartolini
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Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône et la Province du Constantinois méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
Jean Claude a effectué toutes les recherches et il a continué jusqu'à son dernier souffle. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous, des pages qui pourraient être complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir. Jean Claude est décédé, et comme promis j'ai continué son oeuvre à mon rythme.
Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
Ce travail fait pour Bône, Guelma, Philippeville, etc. a été fait pour d'autres communes de la région de Bône et de Constantine.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et du Constantinois
Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
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Excursion vers Zicavo
Envoyé Par Annie
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C'est au cours d'une excursion vers Zicavo, entre belles-mères et belles-filles corses, le moniteur leur dit :
- On va prendre deux cars comme ça il n'y aura pas d'histoire.
Les belles-mères dans le premier car, et les belles-filles dans le deuxième.
Dans le maquis, le car des belles-mères tombe dans un ravin, et les belles- filles chantent et dansent de soulagement, enfin débarrassées de ces atroces belles-mères pour un bout de temps se disent-elles,
Mais il y en a une qui pleure, on lui demande alors :
- Tu aimais tant que ça ta belle-mère ?
Et l'autre lui répond en pleurant :
- Non, elle a raté le car.............
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Notre liberté de penser, de diffuser et d'informer est grandement menacée, et c'est pourquoi je suis obligé de suivre l'exemple de nombre de Webmasters Amis et de diffuser ce petit paragraphe sur mes envois.
« La liberté d'information (FOI) ... est inhérente au droit fondamental à la liberté d'expression, tel qu'il est reconnu par la Résolution 59 de l'Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1946, ainsi que par les Articles 19 et 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), qui déclarent que le droit fondamental à la liberté d'expression englobe la liberté de « chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».
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