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LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
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Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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MOIS DE FÊTES...
Chers Amies, Chers Amis,
Le temps de l’Avent, qui commence ce week-end, n’est pas seulement une période de préparation à Noël. L’événement eut lieu il y a un peu plus de deux mille ans, mais il est toujours d’actualité.
- De la St Nicolas, le 6 et sa belle barbe blanche, son manteau rouge et sa crosse d’évêque … St Nicolas, fête traditionnelle lorraine fêtée dans le nord-est de la France et plusieurs pays européens et même en Algérie, mes familles italiennes le fêtait pour nous les enfants avec un petit chocolat.
- A Noël qui est le signe de la grande espérance gravée au plus profond des cœurs, celle d’une humanité réconciliée qui devrait sortir de ses folles barbaries et libérée de son orgueil meurtrier.
Noël porte aussi un message universel de paix et d’amour. Il serait faux de dire que le Prophète n’est venu que pour les chrétiens. Alors revenons à la sobriété, à la simplicité, à l’accueil de celui qui est seul, à la beauté d’un cadeau simple qui resserre les liens, à la prière pour les croyants et au vrai sens de notre vie !
Ne ratons pas le vrai sens de Noël ! Bonne fête à chacun ! et « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. »
Je vous souhaite un bon mois, de bonnes fêtes et de bons moments à lire ce numéro.
Jean Pierre Bartolini
Diobône,
A tchao.
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NOEL
Par Paul BELLAT
Echo de L'ORANIE N° 271
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Le petit bourg s'emplit comme une capitale ;
Un long flux d'étrangers venus de toutes parts
Ainsi qu'un grand serpent s'étale
Et semble en ses anneaux étouffer les remparts.
Tout est plein ; nul abri, pas une hôtellerie
Qui veuille recevoir un visiteur de plus
Et le couple ignoré, Joseph avec Marie
Et l'âne à Bethléem sont les derniers venus.
C'est le Seigneur pourtant qui demande un asile
Et qui va naître pour sauver le genre humain ;
Quel huis va s'entr'ouvrir pour Celui qui s'exile
Des cieux et qui descend pour nous tendre la main ?
Oh ! Qui va se hâter de trouver une place ?
Ouvrez-lui, bonnes gens, bien froide est la saison,
La femme et le vieillard sont de royale race ;
Qui de vous pour l'Enfant va prêter sa maison ?
Quel honneur pour celui qui verra le Messie
Naître petit enfant dans son heureux logis !
Mais lequel de tes fils, Bethléem s'en soucie ?
Sous combien de refus, ô Vierge tu rougis...
Ouvrez, c'est Noël, ouvrez votre porte !
Ouvrez votre cœur pur et chaud, j'apporte
La clef d'or des cieux !
Les temps sont remplis, le Père m'envoie
A tous les humains pour montrer la voie
Droite à tous les yeux !
Qui donc vient de frapper à cette heure insolite ?
Eh quoi ! C'est un vieillard ? Va-t-en, rustre, vilain !
Le Romain n'aime pas le vil Israélite !
Promène ailleurs ta femme et tes haillons de lin.
De la loi je suis le grand prêtre,
Viendras-tu pour me déranger ?
Je sais quand le Sauveur va naître,
Va chez un autre te loger !
Va-t-en, va-t-en plus loin, personne ici, pauvre homme
Ne peut te recevoir ; Hérode ne veut pas
(car Hérode est le roi que nous a laissé Rome)
Qu'un étranger chez lui ne repose ses pas.
Mon hôtel est rempli de monde
Bon juif, ne pensez pas à mal ;
Allongez un peu votre route
Vous, votre femme et l'animal.
Ouvrez, c'est Noël, ouvrez votre porte !
Ouvrez votre coeur pur et chaud, j'apporte
La clef d'or des cieux !
Les temps sont remplis, le Père m'envoie
A tous les humains pour montrer la voie
Droite à tous les yeux !
Seigneur, en mon coeur si j'avais la place
Oh ! Vous auriez le meilleur des abris !
Je crois que la nuit de son froid vous glace,
Mais mon, coeur est plein, l'argent l'a tout pris.
En mon coeur, Seigneur, je n'ai plus de place,
Il est tout rempli, cela vous surprend
Par un arbre haut, énorme et vivace,
L'orgueil qui devient de plus en plus grand !
Seigneur, en mon coeur j'avais de la place,
Vous venez trop tard, la luxure a pris
Le temple et s'y traîne affreuse limace
Souillant chaque jour vos sacrés lambris !
Personne à Noël n'entrouve sa porte...
Descendu d'en haut cependant j'apporte
La clef d'or des cieux !
Quoi ! sur la terre où mon père m'envoie
Pas un coeur n'aura de crèche où l'on voie
L'Enfant-Dieu joyeux !
Et la nuit descendit toute blanche d'étoiles ;
Saturé de refus, le vieillard attristé
Et Marie essuyant des larmes sous ses voiles
Sortirent à pas lents des murs de la cité
Et s'étant dirigés vers la plaine voisine
Ils trouvèrent l'abri d'un antre de bergers ;
Or, c'est là qu'en la nuit fut la splendeur divine
Entre le bœuf et l'âne et les deux étrangers.
Paul BELLAT
Grand Prix littéraire de l'Algérie
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JOYEUX NOËL BONOIS
Envoyé par Mme Colette Lévy
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Et bien longtemps après,
Notre cœur est aujourd’hui prêt,
Notre enfance vêtue de rose
S’ouvre à nous et ose
Nous offrir une hotte de souvenirs,
Te souviens-tu amis de ces sourires et rires !
Un doux murmure et soudain une voix
Celle de notre maman puis d’autres voix,
Nous demandent d’être bien sages
Et nous le promettons malgré notre jeune âge.
Soudain, le sapin vêtu d’or et d’argent s’illumine,
Et nos lèvres se bordent d’un large sourire,
Nos petits souliers reluisants sont là,
Le Père Noël viendra-t-il ! Ne viendra-t-il pas !
Au matin, nos parents admirent le blanc manteau de Bugeaud,
Sur la colline adjacente, notre éternel St Augustin veille haut et beau,
Et toi mon enfant, de joie tes yeux brillent et observent lentement,
Déjà, une légère odeur de dinde rôtie, flotte dans l’appartement.
Près de la brune crèche rutile une grosse toupie rouge,
Puis un profond berceau bleu t’attire et tu le bouges.
Et bien longtemps après un parfum de bonheur,
Erre encore dans ton cœur
Et tu soupires et souris de plaisir,
Et repenses au Noël de là-bas dans un éternel souvenir
Où les jeunes visages de tes parents et amis viennent à jamais t'envahir.
Colette LEVY
rès Joyeux Noël à tous et bon bout d'an.
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Chronique du Bastion de France.
Envoyé par Jean-Claude PUGLISI.
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Histoire d'une petite Dinde de Noël.
C'était à La Calle autour des années 1954 et les fêtes de Noël se profilaient déjà au fil des semaines à venir. Comme tous les ans, Louise ma mère préparait cet évènement par des achats variés et traditionnels des fêtes de la nativité : des chocolats et des fruits secs - des liqueurs douces et du mousseux - de la bonne et blanche farine et du sucre fin pour les oreillettes... Enfin, tout ce qui peut entrer dans le menu de ces jours de fêtes.
Cette année-là et dés la Toussaint passée, ma mère avait réservé, je ne sais trop où ? Une nouveauté culinaire inattendue : une charmante et gracieuse petite dinde au plumage éblouissant.
C’était bien la toute première fois à la maison, qu'un pareil volatile était mis au menu de Noël.
Alors commença pour toute la famille une belle et tendre histoire d’amour : comme elle était jolie et gentille la petite dinde de Noël... Nous l'avions douillettement installée, dans le confortable débarras à claire-voie de la cour intérieure de l'ancienne douane où nous habitions, où elle faisait, il faut le dire la fierté de ma grand-mère et l'admiration de tous les voisins et riverains du quartier. Bien nourrie et dorlotée au possible, l'oiseau s'était merveilleusement apprivoisé à un point tel, qu'il fût adopté sans discussion et devint célèbre dans toute la maison.
Adolescent j'étais alors pensionnaire d'un collège Bônois et je ne pouvais hélas espérer que le temps des vacances, pour retrouver ma famille et mon cher village de La Calle. Par bonheur, ma mère m'adressait régulièrement de longues lettres, comme seules les mamans savent si bien le faire et au fil du temps le sujet principal de cette correspondance maternelle, ne devait plus se faire qu'autour de la chère petite dinde : qu'elle était belle, intelligente, pas sauvage du tout et puis si bien apprivoisée, au point de suivre ma grand-mère Pétronille comme un petit chien, et surtout ne se gênant jamais, pour glousser langoureusement au passage de Vincenzo mon grand-père…
L'oiseau gallinacé avait manifestement conquis tous les cœurs de l'ancienne douane, y compris mon humble personne qui se mit à considérer naïvement qu'il n'était plus le fils unique de sa mère, puisqu'une petite sœur à plumes était depuis quelque temps arrivée au foyer.
Tout était parfait dans le meilleur des mondes, mais hélas ! Noël fût vite là et avec lui - arriva le temps des sacrifices.
Ce jour-là Pétronille ma sicilienne de grand-mère, dont il faut avouer, qu'elle était pourtant depuis toujours une grande tueuse de poules devant l'éternel, dénicha une bonne excuse pour s'esquiver promptement. Quant à mon grand- père, pipe à la bouche et faussement désinvolte il s'était enfui du côté des brisants. Restait ma mère qui incapable de tuer une mouche, déclarait innocemment son impuissance avec des larmes plein les yeux.
Qu'allait-il advenir de la petite dinde ! ?
Alors que la situation était totalement bloquée un habitant de la cour, un ancien tirailleur en retraite qui avait tout compris, se saisit de la gentille petite dinde avec des intentions manifestement meurtrières. Alors soudain ! s'élevèrent de toutes parts des cris et des voix - implorant la grâce du malheureux volatile… De ma fenêtre je suppliais le bourreau, qui, sans état d'âme, s'était saisi d'un grand couteau étincelant… Les gloussements désespérés de l'oiseau faisaient pitié à entendre, mais, inflexible malgré les supplications et au grand désespoir de toute l'assemblée - la lame cruelle du tirailleur trancha la gorge de ma gentille petite dinde.
En ce jour de la nativité personne ne toucha à sa dépouille mortelle et plus jamais à la maison - une dinde ne fût hébergée pour fêter Noël. On lui préféra une volaille prête à cuire et à déguster sans aucun regret ni remord.
Petite dinde Nostalgie,
lorsque Noël arrive,
j'ai toujours une pensée pour toi.
Jean-Claude PUGLISI
de La Calle de France.
Paroisse de Saint Cyprien de Carthage.
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HISTORIQUE SUCCINCT
DE LA VIERGE DE STORA
Par M. VILLARD
ACEP-ENSEMBLE N° 285
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Si l'histoire de la Vierge de Stora a fait couler beaucoup d'encre, elle a aussi passionné la petite communauté de cet ancien comptoir Phénicien puis romain dont les vestiges sont visibles (citerne d'eau potable, voûte et route romaine de bord de mer, etc...)
En effet, les Storasiens qui avaient bâti leurs maisons sur les nécropoles en ruines, vénéraient cette vierge qui s'est manifesté à plusieurs reprises
Tout d'abord n'a-t-elle pas choisi de s'installer chez ces pêcheurs, plutôt que dans I'un des nombreux autres ports alentours.
25 janvier 1841, 31, navires de commerce, en mer, sont pris dans une violente tempête qui en décime la presque totalité, coulés ou fracassés sur les rochers.
Un seul de ces bateaux arrive intact sur les rivages de Stora, ceci, à la plus grande stupéfaction des pêcheurs qui savaient évaluer l'ampleur et les conséquences d'un temps pareil.
Cette unité, avec son équipage indemne mais encore sous le choc, transportait également une statue de la Vierge, très belle et intacte. Au plus fort de la tempête, l'équipage au complet, s'était mis à genoux à ses pieds, l’implorant de les sauvegarder, lui promettant de la déposer dans le premier port hospitalier.
Elle fut donc déposée à terre et aussitôt s'ensuivit un calme plat, assez inexplicable, par rapport à l'intensité du temps précédent.
On lui donna le nom de notre Dame de Stora.
Les Storasiens la célébraient chaque année en tant que leur Sainte Patronne.
La procession attirait une foule très dense, du village, de la région, ce qui faisait la fierté du doyen François QUINET et de tous les Storasiens.
C'est au cours de celle du 8 septembre 1946 que Notre Dame de Stora a dû encore se manifester. Un cheval attelé à une charrette, énervé par la fanfare et le brouhaha alentours, brise ses rennes et fonce, emballé, dans le « goulot » formé par des milliers de personnes. Arrivant devant la Vierge, il lève la tête et d'un mouvement de soumission, repart vers son point d'attache, très calmement.
Bien d'autres faits aussi mystérieux mais trop longs à expliquer ici, se sont produits à Stora en présence de sa Vierge.
Les vieux disaient que cette Vierge devait être acheminée dans un pays d'Extrême Orient, sans pouvoir préciser lequel ?
Mais en définitive, elle eut raison de choisir Stora où elle fut vénérée jusqu'à l’indépendance.
Elle fait à présent la joie des paroissiens Storasiens et de leurs amis de La Seyne.
Elle est sortie, en procession, le 1er dimanche de septembre, chaque année, au Sanctuaire de Marie, Pont de Fabre, avenue jean-Batiste Ivaldi à la Seyne Sur Mer.
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APPEL AUX CAPITALISTES
ET AUX PROPRIETAIRES ALGERIENS
Lorsque victime de la plus brutale et inexcusable agression, la Patrie a fait appel à ses enfants, nous nous sommes levés tous comme un seul homme pour répondre à son cri d'angoisse. Nous n'avons pas songé à ce moment que nous laissions derrière nous des familles en larmes et c'est avec joie que nous avons rejoint nos frères métropolitains, assez, tôt pour mêler notre sang au leur jusqu'en Lorraine annexée, jusqu'en Belgique.
A ce moment il n'existait ni caste, ni classe. La mobilisation était générale par ordre, certes, mais elle était spontanée dans tous les cœurs, quarante quatre ans d'humiliation avaient surexcités nos nerfs.
Sur les uns comme sur les autres champs de bataille nous avons mérité l'estime de nos frères d'armes de la métropole et justifié l'espoir qu'on avait des légendaires troupes d'Afrique. Nous en causons aujourd'hui bien à regret, puisqu'il est prouvé qu'il n'est pas un point du territoire Français qui n'ait révélé dès héros.
Il ne nous appartient pas de nous décerner des lauriers, d'aucuns en ayant les pouvoirs l'on déjà fait, peut-être incomplètement, mais nous comprenons que dans cette course à l'héroïsme, sport éminent goûté par notre race, le temps manque à ceux qui ont à charge de récompenser la valeur, puisque beaucoup espèrent la récompense d'un geste héroïque que nous Poilus appelons simplement le Devoir.
Des mois pour les uns, des jours pour les autres se sont écoulés depuis que nous avons été rendus aux nôtres, parce que mutilés delà plus horrible des guerres.
Nous ne récrimons pas, heureux des sacrifices consentis et tiers de porter les traces évidentes des combats meurtriers que nous avons affrontés. Qu'importent les blessures du corps ; ceux qui les ont occasionnées n'en parleront jamais et s'il en était autrement peu nous chault, c'était dans la mêlée atroce, où les instincts brutaux se révèlent et où il faut frapper sans commisération ne fut-ce que par instinct de conservation.
Nos coups étaient bien portés, de même nous les avons bien reçus, à la Française et si quelque chose attriste notre pensée, c'est que nos infirmités ne nous permettent plus d'affronter les dangers que courent les frères d'armes que nous avons laissés face à l'ennemi.
Une autre pensée nous attriste aussi et nous vous la montrons dans toute son horreur pleine de réalité : c'est le souci de l'existence.
Sans doute le Gouvernement à consenti pour nous les pensions d'usage : sans doute avons nous trouvé dans le Patriotisme Algérien l'aide et le réconfort qui nous était nécessaire pour triompher de notre découragement et des nécessités et obligations de plus en plus impérieuses de l'existence.
Partout, à notre appel, une ligué de patriotes enthousiaste s'est créée, non seulement mue par la pitié, mais par un sentiment qui l'honore d'avantage, la reconnaissance aux vaillants qui ont opposé h l'avalanche boche leur volonté immuable, d'arrêter leur offensive sous les murs de Paris.
France d'abord et surtout ! telle à été notre pensée. C'est en effet sur le sol de cette France chérie et meurtrie que se jouait l'avenir non seulement de la Patrie bien aimée, mais de toutes les Colonies qui en sont tributaires. En ce moment nous n'avions nul souci de notre pays natal, car nous ne connaissions pas le destin qui était réservé à notre belle colonie.
Depuis la révélation de l'odieux rêve boche, nous comprenons mieux pourquoi notre héroïsme a été doublé. Nous avons défendu et la mère et la nourrice.
Loin de nous la pensée de discerner entre elles, nous les aimons également, l'une avec un respect atavique, un dévouement allant jusqu'à l'ultime sacrifice, l'autre avec le respect qu'est dû à celle qui nous a procuré par un dur labeur le droit de puiser en son sein des trésors inestimables.
Si le sort des armes avait prévalu en faveur des boches, nous serions certainement Prussiens. Nul n'ignore aujourd'hui que l'Afrique du Nord tout entière indépendamment des provinces métropolitaines aurait été la rançon de la défaite de notre France.. Nul n'ignore est mal dit, puisqu'il est des esprits simplicités que n'a pas hanté cette amputation.
Parce que la guerre avec toutes ses horreurs, n'a pas semé la ruine dans notre belle Colonie, parce que nos foyers n'ont pas connus les déprédations de l'immonde envahisseur, parce qu'au lieu du sang-vermeil ils n'ont vu couler que les larmes de ceux qui ont perdu des êtres chers sur les champs de carnage, certains sont restés sourds aux misères innombrables qui les entourent.
Et c'est ainsi qu'il s'est formé une catégorie d'indifférents.
C'est à eux que nous nous adressons en leur répétant : «Vous devez à nos Morts Glorieux à nos Mutilés Respectables, la conservation de vos biens. Par eux vous vivez en quiétude ; qu'un peu de votre solitude aille à eux ».
Mais comment direz-vous ? Nous sommes prêts à subventionner leur groupement.
— C'est très beau, vous répondrons-nous, ce geste vous honore, mais l'argent est périssable et puis, ces fonds que vous nous remettez et dont nous donnerons justification même à ceux qui ne les ont pas versés, sont insuffisants. Il ne sont qu'un palliatif à nos infirmités qui sont éternelles, si nous pouvons nous exprimer ainsi. Il y a d'autres moyens que votre sollicitude saura trouver. Par exemple : croyez-vous qu'un mutilé ne soit pas apte à gérer un immeuble ? Pensez-vous qu'il soit déplacé dans un rôle de concierge ? Pensez-vous lui confier un emploi d'encaisseur quand il porte avec quelque gloire les insignes de l'honneur !
Que sais-je ? Il y a là un vaste champ de trouvailles généreuses que vous-pourrez exploiter parce que nous vous avons sollicité. C'est un de nos droits, mais y répondre par un geste d'acquiescement, c'est pour vous un devoir.
J. ASCIONE
Mutilé ! De la Grande Guerre
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AU COEUR DU HOGGAR - L'ASSEKREM
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Ce 1er novembre 2024...
à la Réunion (et partout en France).
Par M. Eric Wagner
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La population réunionnaise se rendra en grand nombre dans les cimetières familiaux pour honorer les aïeux y reposant, nettoyer et fleurir les tombes en ces gestes fraternels chaque année répétés de fidélité à leurs mémoires, de respect en leurs souvenirs, de piété filiale.
Mais pour ce qui en est de milliers « de Réunionnais devenus » car adoptés en leur île du ré-enracinement, ré-ancrages, il ne pourra en être le cas pour les tombes de leurs anciens inhumés en leur terre natale algérienne dans ce qui reste (moins de 100) des plus de 600 cimetières laissés en 1962, contraints, parce que le slogan d'alors, significatif, du FLN indépendantiste - dont l'arme purificatrice pour une Algérie exclusivement arabo-musulmane fût celle du terrorisme contre des civils innocents assassinés, martyrisés, enlevés, disparus par milliers. « la valise ou le cercueil » n'était pas une « figure de style » mais bien une réalité tragique, sanglante...et nos valises trop petites et si peu nombreuses pour y emmener nos morts !
Je suis de ceux-là que l'on nomme Pieds-Noirs, Réunionnais depuis 35 ans. Le doyen d'entre nous au sein de la communauté Pied-Noire de l'île est âgé de 99 ans, à la Réunion depuis 1956... Nous tous avons ici rebâti avec nos familles de là-bas, de là, d'ailleurs.
A quelques notables belles exceptions par l'action volontariste de bonnes volontés de part et d'autre de la Méditerranée, en frères de terre, nos cimetières d'Algérie ont soit disparu (parfois rasés sans avertissement ni respect dû aux morts), soit sont dans un tel état de délabrement et de dévastations par des causes n'étant pas que celles « du temps qui passe », des profanations bien tristement, douloureusement réelles se répétant de jours en jours, d'années en années depuis des décennies, rendant leur fleurissement par des familles dispersées mission quasi impossible...
Et bien seul dans cette adversité notre petit peuple bigarré Pied-Noir des natifs est en voie de disparition par l'arrachement/exil de 1962, et la transmission aux générations montantes de « provinciaux sans province » un exploit du quotidien (nous sommes prés de 5 millions à travers le monde, dont plusieurs milliers à la Réunion).
La solitude, là, existe belle et bien, et ce 1er novembre 2024 marque le 70ème anniversaire du « début de la fin » du peuple Pied-Noir historique avec ses particularismes, sa légitimité, sa singularité ! Ses attentes et revendications demeurent pour l'essentiel...
Pour exemple, la photo (prise en juillet 2024) de la tombe en photo de mes aïeux dans ma ville natale et familiale de Bône/Annaba - patrie de Saint-Augustin et du maréchal de France (de son vivant) Alphonse Juin, a été profanée trois fois entre fin 2022 et juillet 2024, l'ayant déjà été précédemment. A chaque fois je l'ai faite faire refermer par un dévoué et solidaire artisan local annabi.
Alors en ce 1er novembre 2024, solidaire des familles réunionnaises dans le recueillement, je le serai également de tous les miens de mon petit peuple Pied-Noir en exil aux 4 coins du globe, en pensées, pour nous souvenir des nôtres mêlés à la terre du pays qui est aussi le leur, l'Algérie, et pour lesquels nous exigeons le respect leur étant dû.
Et Mounir, sur place, fraternellement, a fleuri la tombe de mes aïeux. Qu'il en soit ici remercié grandement.
« Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants ». Jean Cocteau
In Memoriam. Semper Fidelis
Eric-Hubert Wagner, Bône (1961), la Réunion ( depuis 1989).
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FRANCE EN DÉCOMPOSITION.
Envoyé Par M. Robert Puig
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Il ne s’était pas trompé malheureusement… !!!
Souvenez vous, lorsqu'il était Ministre de l'Intérieur dans les années 70 des opérations coups de poing contre le banditisme.
Il serait temps de refaire la même chose, sécurité oblige maintenant.
C’ÉTAIT IL Y A 48 ANS..... et quelqu'un qui voyait bien l'avenir de la France!!!
Un visionnaire en quelque sorte …Il y a 48 ans, Mr Poniatowski (ancien ministre) écrivait ces lignes…
Lisez bien attentivement
L’ancien ministre Giscardien, Michel Poniatowski, écrivait dans son livre-testament une conclusion dont on ne voit pas quelle ligne on pourrait changer 47 ans plus tard :
" Son âme, la France est en train de la perdre, non seulement à cause de la mondialisation, mais aussi, et surtout, à cause de la société à la fois pluri-ethnique et pluri-culturelle que l’on s’acharne avec de fausses idées et de vrais mensonges, à lui imposer.
Si cet essai a permis à quelques-uns de mesurer devant quels périls nous nous trouvons placés, il aura déjà atteint son but. (…)
Ces pages peuvent apparaître cruelles. Mais elles correspondent à un sentiment très profond.
Le moment est venu de traiter énergiquement le problème de l’immigration africaine et notamment musulmane.
Si tel n’est pas le cas, la France aura deux visages : celui du «cher et vieux pays» et celui du campement avancé du tiers monde africain.
Si nous désirons voir les choses dégénérer ainsi, il suffit de leur laisser suivre leur cours.
Le campement africain toujours plus grand, plus vaste, plus illégal, grignotera d’abord, puis rongera, avant de faire disparaître tout entier le cher vieux pays, dont la défaite sera annoncée du haut des minarets de nos nombreuses mosquées.
Nos temps sont assez graves pour ne pas faire appel à de médiocres facilités politiciennes.
Nous allons vers des Saint-Barthélemy si l’immigration africaine n’est pas strictement contrôlée, limitée, réduite et expurgée de ses éléments négatifs et dangereux, si un effort d’intégration ne vient pas aussi compléter cette nécessaire répression.
Les mesures à prendre sont sévères et il ne faudra pas que le vieux pays frémisse de réprobation chaque fois qu’un charter rapatriera des envahisseurs illégaux.
Il faut donc ainsi que ce cher vieux pays restitue à l’état sa place normale.
Les libéraux l’ont affaibli, les socialistes l’ont détruit.
"Où sont les grandes tâches dévolues à l’État ?
La Justice, l’Armée, l’Éducation nationale, la Sécurité, la Police, notre place en Europe ? En miettes.
La France est à l’abandon, et en décomposition à travers le monde.
Sa recomposition est dans un retour énergique à l’unité et à la cohérence, et de la Nation et de l’État."
"Si la vérité vous choque, faites en sorte qu'elle devienne acceptable, mais ne bâillonnez pas celui qui en dénonce l'absurdité, l'injustice ou l'horreur."
Faites suivre, c'est criant de vérité!
Chapeau Monsieur... Quelle clairvoyance
C'était il y a 48 ans !
Robert Puig
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Mon grand-père Vincent Gabriel PÊPE
Alias l’Africain ou l’Afrique.
par Jean Claude PUGLISI,
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Histoire d’une traversée houleuse de la Méditerranée.
( C’était lors de la déclaration de guerre 1914 / 1918 )
Mon grand-père Vincent Gabriel PÊPE, est née sur l’île de Ventotène dans l’archipel des îles Pontines ( golfe de Gaète - Italie ) en juillet 1880. Il est arrivé avec ses parents à Bône en Algérie en 1899. Naturalisé français par ses parents lors du sénatus consulte de 1890, dés sa majorité il fut appelé à faire son service militaire dans la marine - à Alger d’abord, puis à Toulon - puisqu’il exerçait à Bône le beau métier de marin-pêcheur.
En 1914 lors de la déclaration de guerre contre l’Allemagne, à 34 ans révolus il fut tout naturellement mobilisé dans la marine nationale, bien que marié et père de 3 enfants en bas âge. Comme tout le monde il se retrouva un matin paquetage sur le dos, à attendre tristement sur les quais du grand port de Bône, son embarquement imminent à destination de Marseille.
Le navire qui devait transporter les hommes de troupe tous corps confondus, était pourvu de cales spacieuses munies de quelques rares hublots, par lesquels on pouvait apercevoir la mer et l’horizon lointain. Ce grand bateau à vapeur était vétuste et faisait des navettes régulières entre Marseille et les grands ports d’Algérie. Habituellement il assurait le transport des marchandises en tout genre, mais aussi celui du bétail avec en particulier les chevaux et mulets qui devaient être dirigés sur le front. Mais compte tenu des évènements du moment, ce cargo avait été réquisitionné pour assurer le transport d’une autre cargaison : celle des hommes de troupes mobilisés en Algérie et qui partaient se battre pour la mère patrie - là, où devaient se dérouler les opérations de guerre.
Comme tous les marins qui doivent partir en mer, Vincent perdu dans ses pensées mélancoliques et surtout bien tristes de quitter sa famille que peut-être jamais il ne reverrait, n’oublia pas cependant un seul petit instant de regarder machinalement le ciel et de scruter la mer d’un œil inquisiteur, alors que le navire doublait le cap de Garde pour enfin prendre le large en direction de Marseille distante près de 350 miles ( 700 km ). Au bout d’un moment, l’observation attentive des éléments météorologiques qu’il connaissait bien, lui fit présager une traversée qui semblait s’annoncer très mouvementée, avec dirons-nous toutes les fâcheuses conséquences que l‘on peut deviner, à l’endroit des passagers qui n‘avaient pas la chance de posséder le pied marin.
Mon grand-père bien que pourvu d’une notable intelligence, était, il faut le dire franchement, ce qu'on peut appeler un analphabète, puisqu’il n’avait pratiquement jamais eu la chance de fréquenter l’école. C’est très tôt et surtout par nécessité vitale, qu’il rentra dans le monde du travail pour s’adonner au métier de la mer, laquelle, au cours des ans, n’avait plus pour lui que peu de secrets. C’est ainsi que fort de ses prévisions météorologiques inquiétantes qu’il pensait fermement que le navire allait à coup sûr rencontrer et prévoyant les heures pénibles qui devaient s’en suivre, il regagna vivement sa place au sein d’une des cales du navire, où durant de longues heures il devra voyager couché à même le sol sur une épaisse litière de paille fraîche, mais aussi, de s'obliger à subir le désagrément, de se voir entassé pour la circonstance parmi les nombreux passagers.
Dans cette sombre cale qui sentait fortement le crottin de cheval, si elle ne ressemblait pas à une cabine de première classe, avait au moins le mérite d’être non seulement propre, mais aussi, comme nous l'avons deviné, pourvue d’une épaisse couche de paille pour le confort des passagers du moment. Mais pour l'heure, le bateau qui filait à toute vapeur vers Marseille commençait sérieusement à tanguer, sur une mer déjà envahie par des vagues qui sautaient furieusement jusque sur le navire. Les passagers qui étaient jusqu’alors sur le pont pour regarder une dernière fois les côtes d’Algérie disparaître, furent soudain sommés par l’équipage de regagner immédiatement les cales. Jugeant rapidement de la situation et sachant ce qui allait bientôt s’en suivre, Vincent, déjà dans les lieux depuis un bon moment, avait récupéré quelques cordages qui servaient probablement à entraver les chevaux et que l’on avait laissé sur place lors d’une précédente traversée, pour s‘empresser de rapidement les dédoubler dans le but intéressé de monter sur-le-champ, un solide hamac à grandes mailles qu‘il fixa aux structures métalliques sus-jacentes.
Peut-être bien qu’en cette occasion particulière, mon grand-père a dû se remémorer l’époque de sa jeunesse où embarqué à Toulon lors de son service militaire, le hamac était alors de tradition et servait habituellement au repos des matelots.
Bien lui en pris car la traversée fut particulièrement longue et épouvantable. La mer déchaînée n’arrêtait pas de malmener le navire, qui par moment s’essoufflait et semblait défaillir sous la violence des lames. Interdiction de monter sur le pont et les cales étaient prudemment verrouillées, pour éviter tout contrevenant qui pourrait être tenté de désobéir à cette directive. Prisonniers comme des rats dans la sombre cale, les soldats entassés s’étaient recroquevillés dans la paille, roulant les uns sur les autres au gré de la violence des éléments en furie. Comme on peut s'en douter, le mal de mer qui sévissait impitoyablement et en maître absolu sur les passagers, rendait les lieux particulièrement nauséabonds voire pestilentiels. Et pendant ce temps-là faisant fi des intempéries et bien à l‘abri de la foule des malades affalés sur le sol, lesquels, n’arrêtaient pas de geindre et de vomir tripes et boyaux, Vincent, dormait béatement comme un bienheureux, bien installé sur son hamac salvateur qui se balançait doucement sur les hauteurs de la sombre cale.
Encore une fois on peut se dire et même penser avec la plus grande des objectivités, que si les gens simples d’autrefois n’avaient pas d’instruction livresque et que le plus souvent ils ne savaient pas lire et écrire, il leur restait tout de même de réelles capacités intellectuelles et physiques innées qui leur permettaient toujours de faire face à l’adversité. Pour Vincent le marin-pêcheur se fut sa capacité de prévoir le temps et la rapide mise en œuvre d’un savoir-faire appris sur le tas, sans oublier cet admirable pouvoir de réflexion, de jugement et de décision devant une situation à vraie dire bien particulière.
Toutes ces belles et précieuses choses, qui ne peuvent s’apprendre sur le banc des écoles ou dans les amphithéâtres des universités ! Sauf dans celles que nous enseigne la vie : pour Vincent Pêpe mon cher grand-père, son école à lui ? Fut les quais du port de Bône et le fier Cap de Garde et son superbe golfe... son langage à lui ? Fut, celui de la mer, du vent et des nuages... avec lesquels il conversait en silence...
Aujourd'hui, en me remémorant tous ces souvenirs, j'ai envie de dire avec beaucoup d'humilité : " sois béni grand-père et repose en paix dans le cimetière de cette ville de Bône que tu as tant aimé ! "
Docteur Jean-Claude PUGLISI,
de La Calle de France -
Paroisse de Saint Cyprien de Carthage
( Giens en presqu’île - Mars 2005 )
( A propos de quelques anecdotes et aventures familiales véridiques.)
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Algérie catholique N°1, 1937
Bibliothèque Gallica
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LE NOËL
Fondé à Alger en 1910, le Noël est certainement de toutes les œuvres de jeunes filles la plus ancienne. Pourtant nous sommes loin de certaines préventions actuelles qui tendent trop à voir en lui une œuvre spécialisée, qui née il y a près de 30 ans serait de nos jours un peu vieillie... C'est un mouvement de jeunes se dévouant chacune à leurs œuvres de prédilection et se réunissant périodiquement pour mieux diriger leurs efforts et s'aider mutuellement s'il est besoin. Le Noël sera donc toujours d'actualité parce que n'ayant pas d'action définie il s'adapte et répond aux besoins du moment.
Il poursuit un triple but de formation charitable, pieuse et intellectuelle.
Son esprit est avant tout un esprit de fraternité chrétienne répondant à sa devise « Super Omnia charitas » et à l'ordre évangélique «Allez et enseignez ». « Secourir, conquérir », voilà le pivot de son Action.
Les noélistes en effet essaient de semer le bon grain, s'efforçant d'apporter un remède aux misères physiques et morales, qui les entourent. Comment s'y emploient-elles ? Oh ! Bien simplement ! Elles vont vers les pauvres, les visitent aussi souvent que possible, accordant là un secours matériel, ici un mot compatissant et affectueux qui souvent suffit à détruire des préjugés, à donner une plus juste notion de leurs devoirs à ces gens si pénétrés de leurs droits.
De plus chaque année, au moment de Noël, le comité réunit tous les enfants de ces familles pauvres et leur offre un arbre de Noël, leur procurant ainsi un jour de bonheur et pour un moment l'oubli de leur misère. En fin d'année, certains d'entre eux, les plus chétifs, bénéficient même des colonies de vacances. Nous assurons les frais de pension et confectionnons les trousseaux nécessaires.
Dans les dispensaires et les hôpitaux, combien de croix rouges dissimulent de croix bleues noëlistes D'autres font le catéchisme, se donnent à l'enseignement libre, aux équipes sociales.
N'est-ce pas encore une Noëliste qui assure le roulement du Pret-Revues ?
Parmi nos œuvres, il en est une que nous aimons particulièrement, c'est la kermesse. Elle est du reste de tradition au Noël, chaque année nous prenons la responsabilité du comptoir des attractions.
Pour vivre et soutenir ses œuvres, le Noël donne tous les ans une séance récréative. C'est dans ce but que nous avons Présenté ces jours derniers « Iphigénie .». Qu'il me soit ici permis, au nom de toutes les noelistes, de remercier les personnes qui, unissant leurs efforts aux nôtres, nous ont permis de réaliser une telle œuvre. Je citerai tout particulièrement Mme Paysan, qui voulut bien se charger de régler les chœurs et à qui nous devons une large part de notre succès. En résumé, le Noël n'a pas de limite...
Le Noël est tout à tous ! Peu lui importe la forme de l'apostolat, l'essentiel pour lui est de servir, servir Dieu, l'Eglise et le Prochain.
Toutes ces différentes œuvres dont je viens de vous parler et qui témoignent de l'activité noëliste ne s'organisent pas toujours avec autant de facilité que pourrait le laisser croire cet exposé. Il y a bien des difficultés à affronter, des obstacles à surmonter... Le Noël n'a jamais failli, il a toujours atteint son but.
Comment ? Sa bonne volonté suffirait-elle pour réussir s'il n'y avait au Noël dans cette réunion pour l'apostolat une source de Foi intense, où s'alimente une piété profonde et sincère ? En dehors de l'action personnelle de chacune qui, pour intime et discrète qu'elle soit, peut n'en être pas moins grande, messes mensuelles, retraites annuelles, pèlerinage à Notre-Dame d'Afrique au mois de mai, tels sont les quelques faits qui peuvent caractériser d'une façon précise notre union pour la vie intérieure.
A côté de ces mouvements d'union dans la charité et la piété, il y a au Noël pour le bienfait de chaque noëliste un centre d'activité intellectuelle. Notre revue consacre à cette rubrique une large part et Monseigneur Dauzon, dans ce même ordre d'idée, nous fait régulièrement, au cours de nos réunions, de très intéressantes conférences.
Me sera-t-il permis, après cet exposé sur notre vie, d'exprimer le vœu que toutes les noelistes, amies de la Maison, noelistes, cadettes et moyennes, voir notre groupe s'augmenter de nombreuses adhérentes pour intensifier notre activité bienfaisante et faire rayonner de plus en plus ce grand précepte du Christ-Jésus «Aimez-vous les uns les autres ».
AFRICANA
U.N.
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Bonjour N° 129 du 12 août 1934 journal satyrique bônois.
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MODELE DE PAIX ET DE CONCORDE…
C'est grâce à quatre hommes éminents, aujourd'hui défunts, que Bône peut être citée, dans l'Algérie tout entière, comme un modèle de paix et de concorde dans l'ordre religieux.
Il y a quatre noms que les Bônois doivent conserver gravés en lettres fortes dans leur cœur de bons citoyens.
Le pasteur Meyer, le muphti Guèche, le chanoine Leroy et le rabbin Kahn sont les fondateurs de la paix bônoise et de la tolérance, de la fraternité humaine dans sa conception la plus élevée, en dehors de l'exercice du culte de chacun, qui ont fait de notre ville la capitale algérienne de la paix religieuse.
Les Bônois doivent s'enorgueillir de ces grands compatriotes ; ils ont le droit, aussi, d'être fiers d'eux-mêmes puisqu'ils ont conservé, intactes, les traditions que ces grands morts leur ont laissées.
Nous citerons rapidement et de façon succincte, les bienfaits de cette entente entre quatre hommes de bien. Voici quelles ont été les preuves principales de leur union :
1* Vote d'un crédit de 50.000 francs pour la vieille ville indigène et israëlite dès 1928.
2* Répartition du crédit entre les trois cimetières.
3* Mélange des élèves de toute religion dans les écoles. Geste qui fut consacré par les vives félicitations de M. Tailliart, Recteur.
4* Vote de crédits importants pour les indigents indigènes.
Pendant plus de quarante années, ces hommes ont prêché la tolérance à leurs administrés et, ce qui est infiniment mieux, pur leurs actes quotidiens, ils ont donné l'exemple, magnifiquement. C'est depuis leur apostolat que l'on peut constater, dans notre ville, la cordialité réelle qui règne entre les israëlites et les indigènes lors de toutes les cérémonies des différents cultes : baptêmes, mariages, communions et fêtes rituelles. C'est très beau !
C'est cette noblesse dans l'âme qui a fait que, de Bône, la tragédie a été écartée. Bénissons la mémoire, et exaltons-la, des quatre Bônois qui ont placé leur cœur fraternel et leur remarquable intelligence, leur inlassable bonté au-dessus de toutes les contingences. Ce sont des citoyens de cette sorte qui font la grandeur et la renommée des cités.
Bônois ! A quelque religion que vous apparteniez, regardez votre femme, votre mère, vos sœurs avec une tendresse accrue comme si vous aviez failli les perdre, caressez les jolies têtes, blondes ou brunes, de vos enfants et songez longuement que vous devez leur sécurité et, peut-être, la vôtre, à des hommes que vous ne devez jamais oublier.
Meyer, Guèche, Leroy et vous Kahn, vos noms dotent quatre de nos rues et ils y demeureront tant que Bône durera ; c'est presque une assurance vers l'éternité.
Lorsqu'ils contemplent votre œuvre, le philosophe, le libre-penseur et l'athée regrettent, peut-être, dans leur conscience la plus secrète, de ne pas croire en une divinité et ils se demandent si les théosophes n'ont pas raison.
Vous avez été des grands prêtres. Vous aviez compris, entre les hommes, l'importance et la grandeur de votre sacerdoce et sa sublime mission et votre vie, tout entière, n'a été qu'un acte de foi.
Aujourd'hui, vos ombres planent sur la ville calmée.
Pierre MARODON
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Vanité des étiquettes politique
Effort Algérien N°52, du 28 avril 1928
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En dépit de trois siècles de centralisation grandissante, la France est encore aussi variée dans le langage, les coutumes, les souvenirs et même la pensée, qu'elle l'est dans le sol et le climat.
Il est tout à fait normal que cette diversité se retrouve dans les manifestations de la vie publique et notamment les élections. M. Pierre de Pressac vient de publier sur ce sujet un livre très curieux: Les Forces historiques de la France (1), où le moraliste, le sociologue, l'historien, le politique peuvent trouver leur profit, comme tout Français désireux de bien connaître ses concitoyens.
On y voit avec clarté comment l'opinion publique réagit en face des événements, sous l'inspiration des traditions profondes, où se superposent les souvenirs de l'histoire nationale, de l'histoire provinciale et surtout de l'histoire des « pays », qu'on retrouve encore si caractérisée en dehors de toute délimitation administrative.
M. de Pressac explique, avec une Complète indépendance d'esprit, la partialité de certaines provinces, l'inéluctable tendance des régions plus ou moins oublieuses, l'influence réciproque de la ville et de la campagne, l'action des populations implantées, l'inconsciente et souveraine loi des origines ethniques. Son livre montre avec évidence que l'anticléricalisme de tel pays est fait du souvenir aigu de l'époque où il était un fief épiscopal, que l'indiscipline de tel autre remonte à l'administration d'un gouverneur dissolu, qu'au contraire la fidélité traditionnelle d'un troisième a pour cause le dévouement d'une grande famille ou le zèle d'une petite aristocratie rurale, et qu'en général les provinces restent fidèles à la formule gouvernementale qui correspond à la période de leur histoire qui passe, à tort ou à raison, pour la plus prospère.
Si à l'inspiration de ces forces historiques on ajoute, comme le suggère lui-même l'auteur ; celles des traditions religieuses et morales, les influences plus passagères des intérêts matériels, de l'évolution économique des provinces, de l'instruction publique, de la presse et des célébrités locales, on saisit la part prépondérante du sentiment dans l’expression de l'opinion publique.
Faut-il s'en étonner quand, dans les actes de la vie courante et ceux qui touchent de plus près à l'intérêt de l'individu, les hommes sont généralement hors d'état de se guider par l'unique raison ? Quelle part a celle-ci dans le choix d'un costume, d'une tenture, d'une carrière... ou d'une épouse ? Le plus souvent, la raison ne sert qu'à justifier le choix dicté par un sentiment plus ou moins complexe ou à écarter des solutions anormales. Pour les hommes supérieurs, le raisonnement ne sert pas toujours à choisir une profession, mais à progresser dans la profession choisie.
Dans ces conditions, il serait miraculeux que la raison pure, si souvent étrangère à la vie des individus, devînt souveraine dans l'exercice des droits des citoyens.
Il n'est pas dit, d'ailleurs, que ce soit toujours à regretter ; les solutions de la raison abstraite seraient parfois moins humaines que celles du sentiment corrigé par un grain de raison
Une première leçon se dégage immédiatement de l'étude de M. de Pressac : c'est la vanité des étiquettes politiques. Tel vote ici pour un socialiste qui, dans des conditions identiques de situation sociale et économique, voterait ailleurs pour un républicain de gauche ; ici, le radical est d'idées avancées ; là-bas, il fait figure de libéral.
L'intention de l'électeur se ramène à deux attitudes : le mécontentement plus ou moins vif, la confiance plus ou moins critique, mais elle s’exprime avec une grande variété, selon les circonstances de temps et de lieu, jusqu'à confondre sous le même vocable des désirs contraires, puisqu'un bulletin d'extrême gauche peut avoir ici la valeur d'une protestation et là d'un encouragement,
Il en est des appellations des partis comme du vin : pour avoir une idée de leur valeur vraie, il faudrait préciser le cru et l’année.
La conclusion pratique, c'est que la politique des partis est décevante dans ses effets, parce que erronée dans ses sources, et qu'il est grand temps de grouper les citoyens dans cadres à la fois plus nets et plus pies, plus conformes aux lois de la vie.
Lucien Souchon
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Sakiro SUZUKI
Envoyé par Eliane
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L'institutrice présente à la classe un nouvel élève arrivant du Japon :
- Les enfants voici un nouvel élève qui s'appelle Sakiro SUZUKI
Le cours commence. L'institutrice ...:
- Bon, voyons qui maîtrise l'histoire de la culture franco-américaine.
- Qui a dit : DONNEZ-MOI LA LIBERTE OU LA MORT?
Pas un murmure dans la salle.
Suzuki lève la main :"Patrick Henry, en 1775 à Philadelphie."
L'institutrice : "Très bien Suzuki !" Et qui a dit : L'ETAT EST LE
PEUPLE, LE PEUPLE NE PEUT PAS SOMBRER
Suzuki lève la main : "Abraham Lincoln, en 1863 à Washington ."
Maintenant, qui a dit : “JE VOUS AI COMPRIS”
Suzuki lève la main et dit :" Charles DE GAULLE !"
L'institutrice regarde les élèves et dit : "Honte à vous ! Suzuki est Japonais et il connaît l'histoire française et américaine mieux que vous !"
On entend alors une petite voix au fond de la classe : " Allez tous vous faire enculer, connards de Japonais !"
"Qui a dit ça ?" S'insurge l'institutrice
Suzuki lève la main et, sans attendre, dit :" Général Mc Arthur, 1942, au Canal de Panama et Lee lacocca, 1982,lors de l'assemblée générale de General Motors."
Dans la classe plongée dans le silence, on entend un discret : "Y'm'fait vomir..."
L'institutrice hurle : " Qui a dit ça ?"
Et Suzuki répond : "George Bush Senior au premier Ministre Tanaka pendant un dîner officiel à Tokyo en 1991."
Un des élèves se lève alors et crie : " Pomp'moi l'gland !!!"
Et Suzuki, sans sourciller :" Bill Clinton à Monica Lewinsky, 1997 dans la salle ovale de la Maison Blanche à Washington et DSK à une femme de chambre du sofitel de New-York 2011"
Un autre élève lui hurle alors : " Suzuki, espèce de grosse merde !"
Suzuki :" Valentino Rossi, lors du Grand Prix de Moto en Afrique du sud en 2002..."
Un autre élève crie plus fort : - Casse toi pov'con
Et Suzuki répond :"Trop facile celle-là, Nicolas SARKOZY au Salon de l'Agriculture 23 février 2008 à Paris à un visiteur peu doué en grammaire.
La salle tombe littéralement dans l'hystérie, l'institutrice perd connaissance, la porte s'ouvre et le directeur de l'école apparaît .
“ MERDE, je n'ai encore jamais vu un bordel pareil !”
Et Suzuki :" Michel Barnier en arrivant à la tête du gouvernement"
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LE TOURISME A CONSTANTINE EN 1821
(Extrait d'un guide touristique par Claude CAMEZULI)
ACEP-ENSEMBLE N°285
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CIRTA que jadis rebâtit CONSTANTIN – l’actuelle Constantine - est décrite comme une ville à I'aspect sauvage, pittoresque, unique.
Son histoire est chargée d'impérissables souvenirs : "Rome y est partout présente". Bien que les ruines, dit-on, y aient péri - Eliam peruere ruinae - il en reste assez et quelles ruines ! pour rappeler aux touristes un passé qui ne meurt pas.
Il appartenait à la France, héritière du génie de Rome, de redonner la vie à ce passé. Elle n'y a pas failli.
Constantine baignée par un oued paisible, torrent à ses heures, est plus qu'une forteresse, aux assises gigantesques, aux rochers abrupts où sont perchés les quartiers défiant les précipices, aux gorges profondes, aux voûtes immenses où nichent et pullulent les oiseaux de proie, aux cascades tantôt silencieuses, tantôt bouillonnantes, aux cavernes, aux souterrains, aux incomparables couchers de soleil dans un ruissellement d'or sur les horizons lointains, aux étroites terrasses et aux petits chemins en corniche surplombant le gouffre et que fréquentent encore « les ombres de Sophonisbe, de Scipion et de Massinissa. »
Constantine est aussi Damrémont, Lamoricière, Valée dont les statues de marbre ou de bronze, qui racontent leurs exploits, ornent les places, ainsi que les squares ombreux et fleuris. C'est Constantin, dont le monument, édifié devant la gare, symbolise la grande idée de la continuité latine.
Constantine est le Coudiat décapé où s'édifiera demain la ville neuve. C'est la Forêt de Pins aux promenades délicieuses. C'est le chemin des Touristes à travers de belles horreurs. C'est l'Hôtel de ville aux marbres les plus riches et les plus variés, le Palais de justice dont les superbes travaux viennent d'être terminés. Ce sont les viaducs d'El-Kantara et de Sidi-M'Cid, dentelle aérienne. C'est le boulevard de l'Abîme, unique au monde. C'est M. Em. Morinaud, maire-député, nouveau Constantin, créateur de tant de belles choses et ami du tourisme.
Le Rocher a son charme. Le climat y est tempéré, la population des plus courtoises.
Constantine est, à juste titre, appelée la Reine du Tourisme dans le Nord de l'Afrique. C'est notre chère Algérie, c'est la France.
Le 7 janvier de I'année dernière, un prélat érudit rappelait ce qu'un historien a pu écrire des vétérans que les hasards de la vie de garnison avaient amenés ici, aux jours reculés de la conquête romaine : "Quitter leur Afrique était la plus cruelle rupture de leur vie, n'y pas mourir était mourir deux fois". Et il ajoutait : "De nos jours encore, combien de fonctionnaires retournés dans la Mère-Patrie éprouvent la nostalgie du sol africain, de son soleil, de ses vastes plaines, d'une vie plus douce, faite de courtoisie et de cordialité !
Voulons-nous toutefois connaître la raison de ce charme, de cette fascination ? Il faut, dit Paul Monceaux, professeur au Collège de France, dans son savant ouvrage sur les Africains, regarder la nature. De Tripoli au fond du Maroc, le long d'une côte de 500 lieues, entre les flots rouges de la mer de sable, s'étend une contrée originale, d'un gris ardent, qui ne ressemble à aucune autre. Elle est toute en contrastes déconcertants. Tout est violent et heurté."
Surnommé d'abord la Cité aérienne et comparée plus tard à un gigantesque nid d'aigle, Constantine offre aux voyageurs, qui devraient y séjourner, la vision de sites incomparables : aussi pourrons nous dire qu'elle est la Reine du tourisme dans le Nord de l’Afrique.
On a souvent prétendu que nos devanciers eussent été mieux inspirés s'ils avaient construit la ville française sur le plateau de Mansourah, à proximité du quartier Gallifet, (quartier de cavalerie). C'est une erreur.
Nous avons besoin des Indigènes et ces derniers ont besoin de nous pour la mise en valeur du pays. Il serait donc impolitique et contraire à nos traditions généreuses de les tenir éloignés de nous.
D'un autre côté, nous ne devons pas perdre de vue, comme l’a déclaré M. le Général Messimy, ancien ministre de la Guerre, qu’un lien nouveau et indestructible unit désormais la France et ses enfants musulmans du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie,,.
Il était réservé à M. Morinaud, maire de Constantine et à ses collaborateurs, de frapper l’imagination simpliste de nos sujets par la vue de travaux absolument esthétiques et gigantesques, surgis en moins de vingt années.
Ces travaux, utiles aux indigènes et aux Européens n'auraient jamais été exécutés si la ville avait été assise sur le plateau de Mansourah.
Oh ! la belle leçon de choses !
La salubrité du Rocher engagea les anciens à s'y installer.
La longévité des Cirtéens fut toujours proverbiale, ainsi que le témoigne un très grand nombre d'inscriptions mises à jour.
On a découvert à Constantine plus de deux cents pierres tombales relatait l’âge de ceux qu'elles recouvrent. Trente-cinq de ces derniers moururent centenaires ; un atteignit la cent trentième année !
On ne peut résister au plaisir d'en reproduire une infiniment curieuse, découverte à I'extrémité est du jardin, du square de la mairie. Elle démontre, une lois de plus, que l'épitaphe fut toujours la dernière vanité de l'homme. Ci-dessous la traduction.
Moi qui ne peux plus parler, maintenant je raconte ma vie en ces vers :
J’ai joui de la brillante lumière pendant bien longtemps.
Je fus Proecilius, de Cirta, ayant exercé la profession d'orfèvre.
J’ai été d'une bonne foi exemplaire et toujours vrai.
Tout à tous de qui n'ai-je pas eu pitié?
Tout souriant, j'ai toujours joui d'une vie luxueuse avec mes chers amis,
Après la mort de la chaste dame Valérie, je n'ai pas trouvé la pareille.
Autant que je l'ai pu, j'ai mené une vie agréable et sainte avec mon épouse.
J’ai honorablement fêté cent fois l'heureux anniversaire de ma naissance.
Mais vient le dernier jour où I'esprit abandonne les membres anéantis.
Cette épitaphe que tu lis, je l'ai préparée pendant ma vie pour ma mort.
Arrivée à I'heure qu'a voulu la Fortune qui jamais ne m'abandonna :
Suivez-moi tel que j'aï été ; je vous attends ici, venez.
Lorsque le touriste sort de la gare, il aperçoit une superbe statue représentant CONSTANTINUS (Caïus-Flavius-Aurelius), qui donna son nom à Cirta.
Debout, sur une base solide, l'empereur semble souhaiter la bienvenue aux arrivants.
On lit l’inscription suivante gravée sur le socle qui porte le marbre de Carrare :
A CONSTANTIN LE GRAND
QUI RELEVA DE SES RUINES
CIRTA DETRUITE PAR MAXENCE
ET LUI DONNA SON NOM EN 313
Cette statue, œuvre de BRASSEUR, premier prix de Rome, est une copie de celle qui se trouve à la Basilique de St-Jean de Latran. Elle mesure 3 m 50 au-dessus du socle.
A quelques mètres de la face postérieure, l'étranger recule d'effroi, Il a devant lui le Ravin dont tous les Français ont, dans leur jeune âge, entendu parler et sur les beautés duquel, maintenant connues, l'on ne saurait trop appeler l'attention du touriste. Au dernier plan, se trouve la ville.
Le gouffre sera franchi soit par le pont d'El-Kantara, soit par le pont de Sidi-Rached, soit, prochainement, par une passerelle intermédiaire, dont les pylônes sont déjà prêts à porter les câbles d'acier.
A l’exception de l'Hôtel Transatlantique, récemment ouvert - (un kilom. De la ville, route de Sétif) - les principaux hôtels de Constantine sont situés à proximité de la place Valée (ancienne place de la Brèche).
Omnibus des Hôtels à la Gare.
Après une nuit réparatrice de ses fatigues, le touriste arrêtera son programme.
S'il ne peut disposer que de cinq ou six jours, temps minimum pour conserver un bon souvenir du Rocher, il pourra visiter le matin les curiosités voisines de l'hôtel et, dans la soirée, celles qui en sont un peu plus éloignées. Les excursions suivantes parmi celles qu'il convient d'effectuer en automobile ou en voiture à traction animale, qui à l'exception de la seconde (visite du Ravin), doit être faite, en trois heures, partie à pied et en deux jours, par un marcheur ordinaire.
1°) Boulevard Joly de Brésillon, boulevard de l'Abîme, pont de Sidi-M'Cid, monument des morts de la grande guerre, route de Batna, arcades romaines, avenue de Sétif et de France.
2°) Pont de Sidi-Rached, visite du Ravin, route de la Corniche (plutôt bains de Sidi-M'Cid et route de la Corniche), pont d'EI-Kantara et rue Nationale.
3°) Rue Nationale, pont d'El-Kantara, route de la Corniche (deux kilomètres et retour), faubourg d'El-Kantara, maison Forestière, village de Sidi-Mabrouk, Pépinière et retour par le pont Sidi-Rached
4°) Promenade de Sétif, arcades romaines, village de Sidi-Mabrouk, quartier Galliffet, El-Kantara, route de Batna et pont de Sidi M'Cid.
5°) Boulevard Joly de Brésillon, boulevard de I'Abîme, ponts de Sidi-M'Cid, El Kantara, parc de Lannoy (Djebel Ouach), retour par le quartier de Galliffet, le village de Sidi-Mabrouk, la route de Batna et le pont de Sidi-Rached.
Le touriste, qui désirerait prendre un repas au Parc de Lannoy, devrait téléphoner la veille ou l'avant-veille au restaurateur dont la cuisine est excellente. Prix : 8 francs par repas sans vin. Il existe aussi une buvette tenue par le même industriel.
Des guides sont attachés aux hôtels de la ville. S'ils n'étalent pas disponibles, le touriste n'aurait qu'à se présenter provisoirement à la Mairie (bureaux du Syndicat d'initiative), boulevard Joly de Brésillon, le matin de 8 h. à 11 h et l'après-midi de 2 h. à 5 h. On mettrait à sa disposition un cicérone indigène qu'il pourrait garder pendant son séjour parmi nous.
Il n'a été désigné que les excursions principales. Les environs de Constantine offrent aux étrangers d'autres promenades intéressantes.
Le salaire des guides sera laissé à l'appréciation de l'étranger. Il ne devra pas être inférieur à 2 francs l'heure.
L'attention du touriste sera d'abord portée sur le Coudiat Aty, aujourd'hui décapé, jadis nécropole de toutes les races. Une partie des déblais (qui, le 12 octobre 1837, furent rougis du sang du Général Damrémont) a été utilisée, ces dernières années, par la création d'un beau jardin public, dit Square de la Mairie ; l'autre partie a été déposée entre la Pointe de Sidi-Rached et l'Hôtel Cirta.
Un peu plus loin, le guide apprendra au voyageur que la montagne, située au premier plan, est le baromètre - facile à consulter - des Constantinois : lorsque la brume cache la cime du Chettaba (c'est le nom de la montagne), il pleuvra dans la journée ; le contraire se produira si le soleil lui sourit le matin.
Du boulevard de I'Abîme, l'étranger distinguera, à 3 kilomètres environ (direction Nord-Ouest), une oasis verdoyante, coin enchanteur qui, de tout temps, fut un lieu de villégiature pour les citadins.
C'est là que se trouvent les tombeaux de quelques descendants de Salah-Bey.
Les femmes qui n'ont pas d'enfants et qui en désirent, doivent, d'après la légende, aller prendre un bain au Hammam de l'endroit ; leurs vœux sont toujours exaucés.
Constantine fut administrée, ou pour mieux dire exploitée, par des beys que le pacha d'Alger nommait et destituait à son gré. Leur principale fonction vis-à-vis de gouvernement consistait à assurer le versement d'un tribut payable deux fois par an, au printemps et à l'automne.
La levée de ce tribut était pour eux une occasion d'exaction qui n'avait pour limites que leur rapacité.
Un très petit nombre de ces beys méritèrent la reconnaissance de leurs administrés. Mais la plupart furent de véritables monstres de cruauté, tuant et faisant tuer, non seulement pour satisfaire leur vengeance et par nécessité de gouvernement, mais par distraction de fauves, par volupté de voir couler le sang.
On a prétendu que le bey Salah fit exception à cette règle. Il était très pratiquant et doué en outre de grandes qualités ; il apporta de sérieuses réformes dans l'administration et construisit de nombreuses mosquées et Zaouia pour servir de refuge aux pèlerins.
D'après la première partie de la légende suivante, Salah Bey eut, au moins, une grave défaillance : Voulant s'emparer d'une grande quantité d'or possédée par un ancien forgeron, devenu marabout influent, il résolut de faire disparaître ce dernier : à cet effet, il l'accusa d'imposture.
Sidi M'Ahmed (c'était le nom du thésauriseur) fut condamné à mort et, aussitôt, enfermé dans un sac, pour être jeté dans le vide, du Kef-Chekara (rocher du sac), dont il sera fait mention ultérieurement,
Le patient fut autorisé à conserver son bâton à sa main droite restée libre.
Au moment où il était précipité dans le ravin, les bourreaux virent sortir du sac un corbeau qui s'envola dans la direction nord-ouest.
L’oiseau n'était autre que Sidi-M'Ahmed, qui reprit sa forme primitive, dès son atterrissage, à 5 kilomètres environ du Rocher.
Ayant comparu devant le bey Salah, l'ancien forgeron fut invité à formuler une demande.
"Je désire, répondit-il, ne plus payer d'impôts." Cette requête fut accueillie favorablement et, en témoignage d'admiration, le représentant de l'Etat fit édifier la mosquée connue sous le nom de Sidi M'Ahmed el Grab, voisine du hammam du lieu dit Salah bey.
Les montagnes fermant l'horizon, vers le Nord, font suite à celle de la Petite Kabylie. Elles sont situées entre l'Oued-el-Kebir et Philippeville.
L'étranger s'arrêtera un instant à la Grotte des Pigeons qui, d'après deux membres de la Société Archéologique – 50ème volume de la collection, année 1916, p. 12 et suivantes - fut, jadis, affectée au culte de Mithra. Cette excavation est reliée à la Casbah, par une vaste grotte que le service du Génie a murée.
Les indigènes comme nous-mêmes, ont des lieux de promenade préférés ; au printemps, en été et en automne surtout, nous les voyons à Constantine réciter leurs prières sur les bords les plus escarpés du Ravin et y passer de longues heures à chanter, à jouer de 1a flûte et à faire la sieste. On y aperçoit aussi, malgré la surveillance de la police, qui ne peut être partout, des joueurs de Rounda (jeu de cartes).
Pour se livrer à ce jeu, qui passionne beaucoup trop nos sujets musulmans, des tirailleurs se donnaient rendez-vous dans la Grotte des Pigeons, voisine du Kef-Chekara, d'où avant l'arrivée des Français, les épouses adultères et les criminels condamnés à mort, cousus dans des sacs, étaient précipités.
Les travaux de déblaiement de cette excavation seront très délicats ; il faudra faire en sorte de conserve les objets historiques qu'elle peut renfermer, objets appelés "mobilier archéologique" par les spécialistes.
Le touriste doit s'arrêter quelques minutes au milieu de ce pont, dentelle aérienne, afin de jouir à son aise d'un panorama impressionnant. Il regrettera de n'avoir pu - comme cela me fut donné - recueillir le détail de l'épopée de la bouche de témoins oculaires.
Il se reportera donc à la nuit du 23 au 24 octobre 1836 (première expédition) au cours de laquelle 845 soldats, qui avalent déjà tant souffert des intempéries et d'une organisation défectueuse, tombèrent dans le Rhumel par les déchirures qu'il aperçoit près de lui, béantes....
Il se reportera également au 13 octobre 1837. Alors que les troupes d'assaut pénétraient en ville par la fameuse Brèche (côté sud-ouest du Rocher), un détachement de sapeurs et de voltigeurs, à la tête duquel se trouvaient deux jeunes officiers – de l'Etat Major du général Trézel) - dépassa le Bâb-el-Kantara traversa le grand Ravin sur un des ponts naturels et eut i'audace de grimper le Mederdjah (M'daredj) jusqu'à la Kasbah où il arriva peu de temps après qu'on en eut pris possession."
Le détachement suivit, en file indienne et sans être inquiété, un sentier, très visible à l'œil nu, du pont de Sidi M'Cid.
Les assiégés ne songeaient qu'à fuir par le côté opposé à a Brèche, c'est-à-dire vers le Lycée actuel.
Entreprise insensée ! Les cordes le long desquelles descendait cette foule, se rompaient sous le poids et des centaines de vieillards, de femmes et d'enfants tombèrent anéantis dans le Ravin.
J'y rencontrai, un jour, à côté du pylône sud, trois de mes anciens administrés, chaouïa de I'Aurès et indigènes arriérés qui n'osaient pas s'avancer ; ils craignaient un effondrement. M'ayant reconnu, ils me suivirent, non sans crainte : je les entendis pousser plusieurs centaines de fois cette exclamation : Bah I Bah I Bah I (cri de surprise et d'admiration).
La beauté du site et le souvenir des héros constantinois, tombés sur les champs de bataille de la Somme, de la Marne, de Verdun et autres lieux désormais historiques, inciteront à la prière les visiteurs d'un fac-similé agrandi du Monument aux Morts de la Grande Guerre, mausolée grandiose, surmonté de la statuette représentant la Victoire, déposée au Musée de la vil1e.
Déjà, le 17 novembre 1918, M. Malaval, auteur d'un beau poème, fut inspiré par la Muse, amie de notre Olympe.
Le pont de Sidi M'Cid situé à proximité de la Grotte des Pigeons, suspendus à 175 mètres au-dessus des Cascades du Rhummel est une pure merveille. Dans son décor, "il semble de loin un fil tendu dans l'espace par le caprice des génies aériens de la Fable".
Après une descente excessivement pittoresque, le touriste traverse la ligne du chemin de fer de Constantine à Philippeville (P.L.M.) au passage à niveau, situé en face du pont d'El-Kantara. Il défilera ensuite devant la gare et devant le Bon Pasteur pour prendre bientôt, à droite, le chemin des Arcades romaines qui, naguère, faisaient l'admiration de nos concitoyens, peu habitués, à voir des construction gigantesques.
Le viaduc, construit à 200 mètres plus Loin, par un entrepreneur de la ville, (dépendance de la future ligne du chemin de fer départemental Djidjelli - Constantine), est lui aussi des plus imposants.
Enfin, l'étranger suivra, dans toute sa longueur, la promenade de Sétif, rendez-vous favori de la jeunesse constantinoise et des personnes d'âge mûr vivant de souvenirs.... Son attention sera appelée sur la vue admirable du camp des Oliviers vers la ville.
Un devoir s'impose, celui de donner des renseignements succincts et des conseils pratiques, surtout à ceux qui, pour la première fois, visite la Reine du Tourisme dans le Nord de l'Afrique.
L'étranger, avide de sensations et amateur du beau, fera la deuxième promenade. préconisée. Il se dirigera, en conséquence, vers la porte, dite Bâb Djebia, où commence le pont de Sidi-Rached, long de 432 mètres et composé de vingt-cinq arches, dont la principale, celle qui franchit le Ravin, mesure 70 mètres d'ouverture et s’élève à 105 mètres au-dessus du lit du Rhumel.
Des trottoirs de gauche, il dominera les constructions bizarres du quartier indigène et il apercevra des nids de cigognes (ciconia alba) sur un grand nombre de ces immeubles. Du trottoir oppose, il verra les eaux du fleuve se précipiter, avec un bruit infernal, sous le pont dit "Pont du Diable".
De cet endroit, la grille protégeant l’inscription du Rocher des Martyrs est en partie visible. Elle se trouvé, dans la direction Sud. à 200 mètres environ, sur la rive droite du Rhumel. Comme l’accès du rocher est un peu difficile, il n’y aurait pas lieu de s'en approcher si le temps dont disposerait le touriste, était surtout limité.
On lit sur la face Est les noms suivant relevés par M. Vars professeur de philosophie au lycée de Constantine : Marien et Jacques, Datus, Victor, Japinus,
Rusticus, Crispus, Tatus, Metunus, Sylvain et Egyptius, qui pour leur fol religieuse, souffrirent la mort.
L'étranger franchira le seuil de la porte du Chemin des Touristes. Un droit d'entrée (2 F par personne) est exigé. Le bruit, qui l'étonnait deux minutes auparavant, l'assourdira davantage et son intensité ira crescendo. Des chants d'oiseaux, des croassements et des cris se mettront de la partie.
Mais voici le visiteur entré dans une immense volière où les rapaces sont largement représentés.
Si le voyageur stationne dans I'axe de la rue Rohault-de-Fleury e tourne le dos a la Pyramide. il aperçoit, au dernier plan, l'éperon du djebel Sidi-M'Cid : c'est là que les nègres à Constantine célèbrent le 5 septembre de chaque année une zerda (fête) dite des Vautours.
Beaucoup de pigeons ramiers (Columba palumbus) y vivent en sécurité par suite de l’interdiction de tirer des coups de feu dans les alentours. II est possible d'apprécier leur nombre si l'on observe les vols rapides et très réguliers de ces oiseaux, à l'entrée des gorges qu'ils réintègrent le soir, après en être sortis le matin pour chercher leur subsistance : ils reviennent parfois de très loin.
C'est tout à côté du fort que se trouve la m'Zara vénérée. On remarque, dans la courette y attenant, des vases de poterie grossière et des chiffons de toutes couleurs, suspendus à un arbre voisin.
Ces vases et ces lambeaux d'étoffe sont des ex-voto, qui ne sauraient tenter la convoitise de larrons mécréants.
La fête du 5 septembre 1920 ne réussit pas à cause de I'insuffisance du menu, offert aux vautours. Le bouc traditionnel ne fut pas immolé, les nègres Constantinois ayant estimé à tort (ils s'en sont repentis) qu'il suffisait, en ces temps de vie chère, d'offrir des reliefs à leurs invités.
Pour réparer cette erreur, les amphitryons décidèrent qu'une seconde Zeida aurait lieu le samedi 12 septembre : elle réussit parce que le banquet fut copieux.
De très bonne heure, les négresses prirent leurs dispositions pour faire cuire, dans deux immenses chaudrons et à petit feu, un bouc préalablement dépecé.
De l'eau, du sel, beaucoup de felfel (poivre), une grande quantité de potirons et de courges formaient les condiments de cet horrible potage.
Vers midi, en présence du Caïd de la corporation (c'est ainsi, paraît-il, que ce dernier est désigné), la cérémonie commença aussitôt. Non seulement les boyaux provenant du bouc immolé, mais d'autres viscères et des foies, achetés le matin même à l'abattoir de la ville, furent, après avoir été coupes en morceaux, déposés à l'extrémité nord du rocher, dont il a été fait mention plus haut.
Dix minutes ne s'étaient pas écoulées qu'une dizaine de vautours, formant une sorte d'avant-garde, étaient descendus d'une hauteur extraordinaire pour prendre leur places au banquet, dans attendre l'arrivée de leurs congénères.
Demi-heure plus tard, - à l'exception bien entendu des tirailleurs qui reçoivent une nourriture saine, bien préparée et abondante - les assistants indigènes se partageaient le contenu d'une chaudière, I'autre étant destinée aux grands oiseaux.
Après avoir déployé un immense drapeau vert, les nègres, accompagnés de deux ou trois vieilles négresses, pénétraient dans la courette, annexe de la m'zara. Tout ce monde chantait, puis le chef de la corporation entonna dés litanies interminables : certaines invocations, un peu frivoles, égayaient la société ; presque toutes avaient comme but l'obtention d'une abondante nourriture quotidienne, d'autres avaient en vue l'exorcisme. Les assistants levaient leurs bras, la paume des mains tournée vers la face et ils répondaient, avec une loi manifeste des «men (ils prononçaient amin), à la fin de chaque oraison, Les nègres, toujours dirigés par leur Caïd, se livrèrent enfin à un autre exercice. Ils semblaient difficilement lever leurs pieds pour arriver, en suivant un crescendo très régulier, au chahut le plus échevelé.
Bientôt, anéantis, ruisselant de sueur, ils se laissèrent choir... Les officiants s'approchèrent alors du gouffre pour jeter dans le vide le contenu de la deuxième chaudière.
Semblables aux mouettes qui happent le pain lancé des navires, les vautours de Sidi-M'Cid, au nombre d'une centaine au moins, happèrent des morceaux de viande et de légumes. Après avoir dévoré la nourriture qui leur avait encore été offerte d'une façon trop parcimonieuse, les grands oiseaux filèrent à tire d'aile dans toutes les directions. La Zerda était achevée.
Le touriste, frappé de surprise et marchant à pas comptés, arrive bientôt en face du pylône, nouvellement édifié près de la Medersa (Place Molière), d'où un autre pont, qui semblera de loin, comme celui de Sidi-M'Cid "un fil tendu dans l'espace par le caprice des génies aériens de la Fable", doit être fixé à brève échéance.
Pour se délasser, il lui est loisible, à cet endroit, de plonger dans l'eau claire et chaude que renouvelle une source abondante et de se livrer, en plein hiver, à des exercices de natation.
On acclimatera, dans les coins abrités du Ravin, des arbres, des arbustes à feuilles persistantes, des palmiers, des aloès et beaucoup de plantes fleurissant lorsque la neige couvre de son manteau d'hermine les régions moins privilégiées.
Le touriste atteint sans fatigue la base, encore visible du Pont d'Antonin, au-dessus de laquelle nos ingénieurs ont édifié le magnifique Pont d'El-Kantara d'où tant de désillusionnés incapables de supporter les chagrins, se précipitèrent dans le vide... croyant y trouver un remède à leurs maux...l
A ceux qui s'extasièrent jadis devant la sublime horreur et seraient surpris de constater, aujourd'hui, 1a pénurie d'eau, révélée par la photographie du Pont d'El-Kantara, vue prise du Ravin, j'apprendrai que le dessèchement partiel du lit de la rivière fut notre œuvre (cette situation se modifie dès qu'un orage se produit en amont et surtout à la fonte des neiges). Mais j'ai hâte d'ajouter que l’initiative de nos édiles, secondée par le travail persévérant d'ouvriers adroits que dirigèrent des ingénieurs érudits, transforma le monument et faible débit de l'oued en....flots de lumière.
Le Rocher avait été percé dans toute sa longueur, pour obtenir, à côté de l'Usine Lavie (nord de la ville), une chute artificielle de 2 mètres. Le barrage de dérivation se trouve à quelques mètres de la Pointe de Sidi-Rached.
Il n'y a plus lieu d'insister sur les conséquences heureuses de ce travail important.
Après avoir eu soin de se couvrir un peu ses épaules (le changement de température est brusque à cet endroit), l'étranger fait la traversée aérienne du Rhumel sur une passerelle de quarante mètres environ au-dessus du gouffre dans le demi-jour mystérieux de l'abîme, ce qui est certainement la chose la plus impressionnante qui soit...
Le touriste, même celui qui n’est pas bon marcheur et dont les heures de loisir sont limitées, ne doit jamais quitter Constantine sans avoir visite cette partie du Ravin. Dans ce but, il entrera dans le gouffre par la porte qui se trouve à 30 mètres du pont d'El-Kantara, côte ouest) près du Lycée, Il passera, sans danger au fond des déchirures qu'Elisée Reclus prit d'en haut pour des puisards. Il sortira émerveillé de ces parages.
Au lieu de rejoindre la Route de la Corniche, au huitième kilomètre du Hamma, il fera mieux, s'il n’est pas fatigué de poursuivre son excursion jusqu'aux Bains de Sidi-M'Cid, ancienne résidence d'été du proconsul Salluste, où une voiture, retenue d'avance, l'attendra pour le reconduire en ville.
La rue du Ravin a, pour nous, la même attraction que celle éprouvée par les indigènes oisifs qui passent des journées entières à contempler ce site unique.
Ceux qui habitent les maisons surplombant le gouffre ne voudraient pas sen éloigner ; les autres ne peuvent pas résister au besoin d'aller, de temps en temps, jeter un coup d'œil sur ces lieux fantastiques.
Lorsque l'étranger retournera en ville, il suivra la superbe Route de la Corniche ; il passera au-dessus du sentier Miss Cavell.
CURIOSITES DE LA VILLE
(à visiter le matin et plusieurs jours)
Du Coudiat, la vue embrasse un très beau panorama, ainsi que de la Pyramide Damrémont, d'où l'on aperçoit la riante vallée du Moumerzoug.
Au premier parement des Rampes d'Italie le touriste constatera l’incrustation de pierres extérieures de l'ancienne Pyramide, faite par déférence envers les bons Français qui, les premiers, eurent l'idée d'honorer la mémoire du Général en Chef, mort pour son pays, la veille de la prise de Constantine. Il s'arrêtera devant le monument Lamoricière par Belloc), dont la rue fait tressaillir de fierté les ancien zouaves, très nombreux au chef lieu de notre département.
Il visitera les splendides jardins de la ville.
A quelques mètres de l'Hôtel des Postes, au commencement du boulevard Joly de Brésillon, dans I'axe de I'avenue Lamoricière, on admirera bientôt une colonne surmontée du Coq Gaulois (par Cantini) et devant laquelle nos vaillants soldats rendront les honneurs.
Le touriste fera bien de visiter l'Hôtel de Ville qu'il ne quittera pas sans aller au Musée où il admirera notamment une statuette de bronze d'une valeur très grande, découverte au début de la conquête dans les fouilles exécutées à la Casbah pour la construction des casernes. Cette petite statue fut donnée à la ville, en 1855, par M. RIBOT, alors colonel du Génie.
Ses traits, dit Cherbonneau, ont une pureté idéale et elle semble, sous l’impulsion des ailes, glisser dans la région éthérée.
Le grand escalier de la Mairie et la salle des fêtes méritent une visite. L'onyx admirable, utilisé pour les colonnades et pour les rampes, provient des carrières d'Aïn Smara, situées à une vingtaine de kilomètres, sur la route de Sétif.
Le voyageur ne manquera pas d'aller visiter la Casbah d'où 1'ontperçoit la belle vallée du Hamma et, plus loin, les montagnes situées à l'est de la petite Kabylie.
Avant l'occupation française, les cordonniers, les forgerons, les chaudronniers, les menuisiers, les bouchers, etc... étaient obligés d'exercer leur métier dans le pâté de maisons situé entre la rue de France et la rue Nationale. Cette tradition est à peu près respectée.
La rue du 23ème de Ligne, la rue Vieux, la rue Sérigny, la rue Sidi Lakdar, la rue bleue, la place des Galettes, la rue Rabier, la rue des Abyssins, la rue et la place Sidi-Djellis et enfin la rue Cavaignac, sont extrêmement curieuses.
Dans la première de ces artères, qui avoisine la cathédrale, sont installés les cordonniers dont le matériel est très sommaire. Les apprentis et les ouvriers travaillent au-dessus d'une soupente à laquelle on accède au moyen d'une caisse ou d'une chaise, quelquefois à I'aide d'une courte échelle. Le patron se tient dessous, ayant devant lui une plante dont il a grand soin, un petit aquarium où évoluent deux ou trois poissons et une cage retenant prisonnier soit un chardonneret, soit un serin, soit un rossignol ; dans ses loisirs - et il en a beaucoup, tandis que ses collaborateurs n'en ont pas - il absorbe de nombreuses tasses de café ; on le voit aussi jouer d'interminables parties de domino ou d'échecs avec un de ses amis.
Les rues Bleue et Sérigny sont plus pittoresques. II y a des gargotiers servant surtout à leurs clients des têtes de mouton qui exhalent une odeur particulière et des marchands de leben (petit-lait), dont les indigènes sont très friands.
Après avoir jeté un coup d'œil sur la mosquée de Sidi-Lakdar, le touriste s'engagera sous les voûtes qui aboutissent, par la rue Vieux, à la place des Galettes, centre d'une vraie Cour des Miracles.
Un peu plus loin, avant d'arriver à la rue Thiers, il remarquera de nombreuses maisons pourvues d'avant-corps. La rue de ces immeubles est de nature à l’intéresser.
Il atteindra sans fatigue la place de Serbie, d'où un tramway venant du quartier de la gare, le ramènera à la place de la Brèche, tout au moins à la place Molière où il s'arrêterait s'il n'était pas fatigué. Il s'engagerait dans la rue Perrégaux, par-dessous le pont qui donne accès à la porte principale de la Medersa.
Tous les corps de métiers sont représentés dans cette dernière voie, essentiellement pittoresque et dont le point terminus est la porte Djebia. Le cafetier affectant une politesse excessive, le coiffeur babillard, le marchand de beignets et le gargotier crasseux, le perruquier arracheur de dents, qui soigne et qui applique des ventouses derrière la tête, se livrent à toutes sortes de facéties. Ils intéresseront beaucoup le touriste observateur.
La municipalité a eu pitié de nous en interdisant les "cris de Paris" avant huit heures du matin. Autrefois, dès l'aurore, certaines oreilles étaient mises à la torture par les appels répétés et bizarres des marchands ambulants. Le sommeil des faubouriens est moins troublé que celui des citadins avoisinant les mosquées, d'où les muezzins, du haut des minarets, incitent, avant le jour, les fidèles à la prière.
Nous avons tous ici approuvé la sage mesure administrative ci-dessus mentionnée. Radicale, elle eut, j'en suis persuadé, mécontenté beaucoup de mes concitoyens.
Ne plus entendre ces cris, auxquels les vieux constantinois sont habitués, serait, pour eux, illusion de I'exil....
Le quartier israélite, situé dans les alentours du Palais de justice, offre, le samedi, un aspect très curieux : on y remarque des juives superbes, vêtues du gracieux costume de leurs mères et qui, sur les instances du Syndicat d'initiative, n'adopteront pas le costume européen.
Le touriste se fera montrer, dans l'ancienne Medersa (place Négrier), les tombeaux de Salah Bey et d'une partie de sa famille.
Le Palais de la Division, la nouvelle Medersa (rue Nationale) et la Cathédrale sont des merveilles d'art oriental, j'appelle spécialement l'attention du touriste sur la chaire de l'église épiscopale et qui est aussi d'origine arabe. L'abat-voix a été fabriqué par nous.
Le Syndicat d'initiative se propose d'organiser des fêtes arabes à la fin du Ramadan et à d'autres époques de l'année, surtout au moment des courses qui attirent beaucoup d'indigènes à Constantine.
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AU COEUR DU HOGGAR - L'ASSEKREM
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CHRONIQUE DE L'EXODE ANNONCE
DES JUIFS D'ALGERIE
Article de Colette Weinstein
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PROFANATION DE LA GRANDE SYNAGOGUE D'ALGER.
Cette synagogue, la plus belle de la communauté d'Alger, avait été édifiée par Napoléon III (au 19ème siècle) sur un terrain libre, Place Randon, plus tard place du Grand Rabbin Abraham Bloch, et remise à la communauté.
Tous la considéraient comme un joyau architectural : extérieurement, l'édifice de deux étages, tout blanc et de style mauresque, Présente une grande porte centrale et deux petites portes, de part et d'autre, toutes en bois massif.
La profanation de la Grande Synagogue d'Alger
On se souviendra longtemps de ce lundi 12 décembre 1960. Dès 13 heures, grâce à notre uniforme d'aumônier et à notre véhicule militaire, avec notre collègue B. Choukroun, et ce au prix d'une témérité qui nous mettait à la merci des coups de certains exaltés, nous réussissions, sans escorte, à nous frayer un passage dans ce flot humain, jusqu'à la Grande Synagogue. Une véritable marée humaine y entrait et en sortait. Notre voiture ne pouvait aller plus loin.
La Grande Synagogue d’Alger après 1962.
Le professeur Paul Fenton a attiré notre attention sur le fait que, depuis sa profanation en tant que lieu de culte israélite en 1960, la Grande Synagogue d'Alger inaugurée en 1865 face au marché Randon, a été convertie en mosquée et rebaptisée Jâmi Ben Fâris. En 1962 on lui a rajouté un minaret. Malgré ce nom donné par les autorités, la population continue toujours à l'appeler Jâmi’al-yahoud, ce qui signifie littéralement la '' Mosquée des Juifs ».
Témoignage de Didier Nebot
« Quant aux Juifs, ils avaient depuis maintenant presque un siècle définitivement épousé les thèses françaises et si quelques-uns émettaient des doutes, les Arabes étaient là pour leur rappeler qu'ils n'avaient dans l'ancien temps été que des parias. Si certains de leurs coreligionnaires n'étaient pas prêts à rompre avec cette présence multi-centenaire de leur communauté en Afrique, le saccage de la Synagogue d'Alger le 12 décembre 1960 leva les derniers doutes de ceux qui hésitaient encore. Ce jour-là, une véritable marée humaine pénétra dans le lieu saint et détruisit, vola, pilla, tout ce qui s'y trouvait. Un slogan revenait sans cesse : « Mort aux Juifs ».
Comment rester dans de telles conditions. Ils n'avaient pas le choix. Les Juifs, à ce moment, firent bloc avec les goys..... On n'était plus Juif mais Pied-Noir, il s'agissait d'un seul et même peuple qui allait perdre sa patrie ».
« Mémoire d'un Dhimmi »
Cinq siècles d'histoire juive en Algérie
Les éditions des Rosiers Page 198
Témoignage de Raphaël DRAI
« L’événement qui m'était sorti de l'esprit concerne le saccage et la profanation de la Grande Synagogue d'Alger dans l'hiver de 1960. Le temps était, certes à la folie et à la fureur collective. Les commandos de l'OAS s’adonnaient à la politique de la terre brûlée.
Les hommes du FLN pratiquaient la même politique mais de manière plus ciblée : contre les Européens, chrétiens et juifs, et contre les musulmans francophiles, réduisant chaque jour et chaque heure la terre algérienne sous leur pas.
Au regard des légendes concernant l'âge d'or judéo-musulman, qui aurait pu imaginer que le lieu de culte juif le plus important de la capitale algérienne allait être souillé de manière tellement systématique : bâtiment éventré, rouleaux de la Thora dilacérés, maculés d'excréments... Un véritable arrêt d'expulsion, en somme... Son onde de choc devait résonner loin et profond. Comme la ville de Constantine s'était vidée de son immémoriale population juive en quelques mois, si ce n'est en peu de semaines, les Juifs d'Alger ne conçurent à leur tour leur salut qu'en se rendant en masse sur les quais de la ville blanche ou vers ses aéroports vite surpeuplés, transformés en lieu de détresse. Il en fut de même à Oran, à Blida, à Batna »
CAIRN.Info. Constantine 1961 Paris 200311 n° 34 pages 223 à 232 l’Exode inoublié.
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EN SOUVENIR DE MALAKOFF
CASSAIGNE
PNHA N°191 - Décembre 2010
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Situé en contre-bas de la forêt de Chouachi, Cassaigne présente toutes ses maisons alignées suivant des carrés, ce qui lui confère un aspect architectural moderne. Dans une commune où l'agriculture était florissante, Sidi Ali regroupait près d'un millier d'habitants au début du XXème siècles.
Actuellement, elle compte trente cinq-mille (35000) habitants. Au centre du village, Le jardin botanique (siège de I'ancienne Mairie) avec des mimosas en fleurs au mois de mars, des pins, des palmiers et un jet d'eau avec quelques poissons au milieu. Au matin de l'assaut décisif de Malakoff (Crimée), le 8 septembre 1855, le colonel Cassaigne, aide-de-camp préféré de Pélissier, fut mortellement touché. En hommage le village de Sidi Ali en 1889 portera son nom.
Elle est capitale du Dahra... ajoutons occidental pour ne pas froisser Renault qui peut revendiquer pareil honneur pour la partie orientale.
Centre créé en même temps que Ouillis et Bosquet en 1873, Cassaigne est le siège de la Commune mixte de ce nom, ainsi que d'une Justice de paix et de tous les services publics et fonctionnaires : domaines, contributions diverses, répartiteur, médecin de colonisation, etc...
Le territoire de colonisation, qui n'est pas très étendu, 1283 hectares seulement, a servi à constituer 50 concessions agricoles, dont 24 ont été attribuées à des Alsaciens-Lorrains qui ont reçu comme ceux de Bosquet : maison, cheptel, instruments aratoires, semences et vivres.
Le village s'est développé si rapidement que, dès les premières années, il a fallu, pour répondre aux besoins d'extension qui s'étaient manifestés, songer à augmenter le nombre de lots à bâtir. 18 nouveaux furent formés, qui ne tardèrent pas à être tous demandés et occupés. Le village est admirablement situé sur un plateau légèrement incliné d'où I'on aperçoit à la fois le Chélif et la mer. Il est placé sur les 2 côtés de la route du Dahra, mais en plus grande partie au N., un peu au-dessus des sources de Sidi Ali qui, dans les débuts avaient été seules captées pour son alimentation.
Quelques années plus tard, en raison même de son prompt développement, on se vit dans I'obligation de lui procurer de nouvelles ressources en eau.
Heureusement que, pas bien loin de 1à, à 3 km à peine, se trouvait une autre source, celle de Sidi Afif qu'il a été facile de capter et d'amener au village, avec cet avantage que celle-ci a pu être conduite dans I'intérieur même du centre.
Enfin, on a aménagé également une petite source donnant 2 à 3 litres à la minute, l'Aïn-Taousna, qui alimente aujourd'hui un abreuvoir placé sur la route du Dahra, du côté de Renault. Cette source formait deux petites mares fétides que les troupeaux indigènes remplissaient de leurs déjections. Quoique à 2 ou 3 km du village, elle était pour lui une eau d'insalubrité permanente. En I'aménageant, on a fait disparaître ce cloaque, et on a exécuté un travail profitable à la fois aux colons et aux indigènes.
Cassaigne ne s'est pas développé seulement comme population là, comme à Bosquet, les colons ont travaillé et bûché et les résultats leur font grandement honneur, comme si, aux abords du village, à I'E, et au S, on remarque des terres de 1ère qualité, par contre, au N., une partie du territoire est sillonné de ravins et composé de terrains argilo-calcaires assez difficiles à exploiter.
La Commune-Mixte était située au bas du village, dans une des rues principales qui était bordée de beaux arbres bien taillés au carré, des ficus toujours verts, été comme hiver.
Le Bordj a été construit après la conquête de I'Algérie, les gens qui habitaient à l'extérieur venaient s'y réfugier en cas d'attaque des tribus rebelles. Il était fermé par un grand portail et entouré de murs assez hauts avec des meurtrières. Sur la place, il y avait le logement du Secrétaire de Mairie et celui du Curé, chacun avec une cour et un jardin. Il y avait aussi I'appartement de I'Administrateur-adjoint, le principal ayant son appartement ; siège de la Commune-Mixte, en bas de la rue. Il y avait également les deux appartements des instituteurs, et les deux écoles des garçons, avec une grande cour des préaux. Bien plus tard, on avait construit un Groupe scolaire de plusieurs classes."
Le Curé qui est resté le plus longtemps, depuis 1918 ou 20 jusqu'en 1943, est le curé Briand. À cette époque, j'étais mobilisé, écrit toujours M. Salcédo. À mon retour, j'appris qu'il était parti dans une commune plus petite près de Mostaganem. Son logement était occupé par un Juge de Paix.
Le Curé de Cassaigne assurait les 4 paroisses : Bosquet, Lapasset, Picard et Cassaigne. Le suivant fut le curé Gimenez, natif de Lapasset où il habitait. Il fut ensuite muté à Aïn-el-Arba. Il fut remplacé par le Curé Weber, de nationalité luxembourgeoise, qui habitait également Lapasset, spécialiste des accidents d'auto ; il a rejoint son pays après I'indépendance. Le dernier fut le curé Kriter, d'origine alsacienne est parti en 1963. Nous I'avons revu à Mulhouse, il venait de rentrer d'Algérie." L'église est devenue mosquée.
Un service vicinal existait jusqu'en 1944 et ensuite ce furent les Ponts et Chaussées. Jusqu'en 1933, un agent-voyer s'occupait de la subdivision. Le dernier fut M. Arcambal. De 1933 à 1945, le 1er ingénieur fut M. Egcalier, puis M. Bic, M. Attuil, M. Spitéri. Ce sont de jeunes ingénieurs dynamiques et sympathiques qui entament de grands travaux routiers. Le dernier, M. Voignier, continue le programme de réfection des routes, surtout après le fameux Plan de Constantine qui coûta des milliards ! Il fallait liquider les crédits à fonds perdus avant la fin de I'année...
Le 1 er Maire.. et le dernier fut Me Van Benedem, notaire métropolitain, installé depuis peu à Cassaigne et remplacement de Me Valentin qui va s'installer à Mostaganem.
Les médecins, appelés médecins de colonisation, avaient un traitement de fonction et un logement gratuit. Celui qui est demeuré le plus longtemps jusqu'en 33 ou 34, fut le Dr Manier, appelé le Dr des Pauvres. Les familles avaient beaucoup d'enfants à l'époque, c'était courant, ne payaient rien. Son remplaçant fut le Dr Fournier ; il dut assumer l'épidémie de 1936. Le suivant fut le Dr Guibert. un Oranais très jeune. Enfin, le Dr Violet, enfant du pays, très peu intéressé ; c'était le docteur de famille que tous aimaient ; il quitta Cassaigne en 1961.
En 1963 vint un médecin de l'Est, ne parlant ni français ni I'arabe ; il eut à soigner un arabe mordu par un chien enragé et, bien sûr, le malheureux mourut ; les Arabes ne voulaient plus : entendre parler de ce docteur.
Un des premiers français tués en 1954 le fut à Cassaigne, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, un jeune homme nommé Laurent, de Picard, venant de Mostaganem. Essuie des coups de feu après Ouillis. Il se dirige vers Cassaigne pour avertir la Gendarmerie et sonne au portail qui est fermé. Un coup de feu part d'une haie de I'autre côté de la route. Le jeune homme est tué d'une balle en pleine tête ; il demeura jusqu'au matin, car les gendarmes, entendant le coup de feu, n'ouvrirent pas ; bien leur en prit, car le commando avait reçu I'ordre d'attaquer la Gendarmerie pour y prendre les armes. L'armée attrapera deux d'entre eux.
La commune Mixte Cassaigne est le siège de la « Commune Mixte » qui est dirigée par un haut fonctionnaire nommé par le pouvoir central : l'Administrateur, c'est en quelque sorte le Gouverneur local, il préside le Conseil de la Commune et concentre tous les pouvoirs.
"Quand il y avait une réunion du Conseil à la Commune-Mixte de Cassaigne, tous ses élus étaient présents, ainsi que plusieurs Caïds et Présidents de Djemaa, 10 Musulmans au total donc avec l'Administrateur Principal et I'Administrateur Adjoint, ils (les élus européens) étaient presque à tous les coups majoritaires," précise M. SALCEDO qui relate I'histoire de notre province. Le 1er administrateur serait M. CASTANET, devenu Sous-Préfet de Tiaret. Et de 1946 à 1954, M. CHOIRAL dont I'aîné d'une famille très nombreuse fréquente le Lycée René Basset à Mostaganem, il fut ensuite nommé Sous-Préfet dans la région de SIDI-BEL-ABBES.
Je me souviens du superbe uniforme blanc, aux épaulettes d'or, de l'Administrateur, et de la voiture avec chauffeur en uniforme, qui attend le fils CHOIRAL à la sortie du Lycée, le Samedi de « Grande sortie », tandis que nous nous précipitons pour ne pas rater le car DELERM ou, plus près du Lycée et plus rapide car il ne prend pas les nombreux auto stoppeurs, le car qui part de la gare des CFA Chemins de Fers d'Algérie, le car RUFFIER.
En 1956, M. CHAVANNE est nommé Sous-Préfet par le Gouverneur d'Algérie, Jacques SOUSTELLE : ce sera le premier Sous-Préfet de Cassaigne ... et le dernier !
Malgré son rattachement à la Commune mixte, qui oblige à se rendre à Cassaigne pour certaines formalités, Ouillis se tourne plus volontiers vers Mostaganem. Le réseau ferré d'Algérie dessert les grandes villes, il ne passe pas, hélas, à Ouillis. La ligne la plus proche est celle qui relie, à I'intérieur des terres, venant de Relizane, Aïn-Tédelès à Mostaganem, Perrégaux. Il est géré par la Société CFA, les Chemins de Fer d'Algérie. La gare de Mostaganem est également le départ des cars qui font le trajet vers Ouillis, Bosquet, Cassaigne et Lapasset. D'autres cars desservent la même ligne, les cars Delerm qui partent du centre de la ville, le car « Boudinage » et « La vedette du Dahra ». Toutes les liaisons internes se font donc par route. Des routes étroites et sinueuses. Pas toujours très bien entretenues. Il faut quitter Mostaganem et se diriger vers Oran pour trouver une route de meilleure qualité.
Mais, Oran est à plus de cent kilomètres, on ne s'y rend que par absolue nécessité. Quelques jeunes Ouillissiens y poursuivent cependant leurs études dans les lycées qui les accueillent en tant qu'internes et les laissent rarement rejoindre le village en dehors des congés scolaires.
Cassaigne reste donc un chef lieu très administratif, offrant peu de services, c'est un gros bourg, pas vraiment une ville, supplanté dans tous les domaines par l’attrait qu'exerce Mostaganem.
CASSAIGNE & PETIT-PORT
Extrait de " Pieds-Noirs et autres tribus d'Afrique du Nord", T 13.
Par Père Roger Duvollet
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UN SILENCE
Envoyé par Mme Marquet
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Le jardin provincial s'endort dans le soir tendre ;
Un violon d'enfant joue « J'ai du bon tabac » ;
Les cloches lentement tintent ; l'on peut entendre
Vibrer dans l'air lointain le bruit sourd des combats.
Une étoile s'allume en un ciel qui grisaille ;
Un arbre aux fins rameaux sur l'occident dessine
Un croquis japonais que la lune termine ;
Une voix chante ; un chien aboie ; l'ombre tressaille.
La vie semble si douce en ce calme vallon
Que si l'homme n'avait, hélas ! trop de mémoire,
Par un tel soir paisible il pourrait presque croire
Que ce monde menteur est l'œuvre d'un Dieu bon...
Cependant, par-delà ces collines flexibles
Et sous ce même ciel au calme décevant,
A quelques lieues d'ici, par ce beau soir paisible
Les portes de l'enfer s'ouvrent pour des vivants.
Du Colonel Bramble 1921
En Hommage aux Poilus
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Source Gallica - N° 35. 10 Janvier 1925.
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LA CHEVRE NOIRE
Il revenait, traînant derrière lui attachée à une corde tressée, une vieille chèvre noire aux yeux mi-clos. Avec son poil lisse où de la boue s'était accrochée, elle ressemblait plutôt à un fantôme qu'à un animal bien vivant et si Aziz la tirait le plus qu'il pouvait, c'est qu'il tremblait de la voir s'affaler et mourir, là, sur la route, entre les taillis de lentisque et les figuiers de barbarie.
Lui, c'était un très vieil homme, (tassé en deux ; dans l'entrebâillement de son burnous sale et effiloché, on apercevait un nez maigre et nettement recourbé, deux petits yeux en trous de vrille, tout cela noyé dans des emmelis prodigieux de rides profondes. Ses pieds, démesurément grossis, étaient enveloppés d'un vieux morceau de toile serré avec une corde. Il marchait, anonant quelque chose, la tête penchée vers le sol creusé de trous pleins d'eau boueuse où le ciel nuageux se reflétait.
La route s'en allait au flanc de la colline, au-dessus des monts lointains, arrondis, verts et jaunes avec, au sommet, les toits de briques rouges des villages perchés connus des nids. Bien là-bas, comme transparente, fusait la clarté blonde du soleil de la plaine.
Aziz ne regardait pas cette nature qu'il connaissait trop : jadis il l'avait vue, alors que tout enfant il jouait sur une flûte de roseau en gardant les troupeaux mais, peu contemplatif, la musique n'était qu'une compagne pour lui. Tant qu'il avait pu manger à loisir du couscous ou des glands, il n'avait pas songé qu'il existait une autre vie, qui n'étant pas la vie matérielle, était peut être la source de satisfaction d'un ordre plus élevé. De plus en plus lourde, la vieille chèvre au bout de la corde tressée, lui lit retourner la tète.
Il s'arrêta : elle venait de tomber.... Son pauvre ventre ballonné, palpitait lentement comme une machine bien vieille et bien usée.
Au haut du ciel, au zénith, une large brèche venait de s'ouvrir et le soleil tombait d'aplomb.
Ahuri de ne plus marcher en avant, il revint sur ses pas ; il s'assit à coté de la chèvre en geignant bien fort car ses reins le faisait horriblement souffrir et, de sa main calleuse, il se mit à caresser la pauvre bête bien lentement.
II songeait qu'il l'aimait bien et que c'était peut-être tout ce qu'il aimait encore sur terre. Même aux heures noires où l'on mâche de l'écorce pour tromper sa faim, il n'avait pas songé à s'en débarrasser.
A la Djemaâ, quand on refusait de l'écouter, il savait bien qu'il lui restait encore un confident et il ne souffrait pas trop d'entendre dire qu'il radotait.
Elle était bien vieille et n'était plus bonne à rien, mais il l'avait gardée encore comme s'il avait envers elle une grande dette de reconnaissance qu'il lui fallait acquitter.
Tous les soirs, il s'asseyait devant la pierre blanche du seuil et c'était alors le récit de toutes les méchancetés qu'on lui avait faites au village, ou bien tant de ces choses naïves qui remplissent un cerveau d'enfant ou de simple avec un charme intensif d'émotion et de sincérité. Elle, près de lui, les yeux presque vitreux, l'écoutait en hochant la tète ; sa barbiche pauvre de poils lui donnait l'allure bizarre d'un vieux mandarin officiant.
Voila qu'elle allait mourir
Il comprenait le vide de sa vie. Qu'avait-il à faire ici bas ? Son fils travaillait depuis longtemps en France et avait oublié son père, sa femme était morte et sa chèvre agonisait.
Quand on est vieux et qu'on poursuit une idée que les autres, n'ont pas, on ne petit se douter de la façon dont on souffre : les yeux desséchés n'ont pas de pleurs, mais l'âme est seule, sans raison d'être et l'on comprend que l'on est inutile.
Il n'avait vécu que pour sa pauvre chèvre qui, à demi aveugle, avait besoin de lui pour la guider, et voilà qu'elle allait mourir.
Qu'allait-il faire sans elle.... Dieu miséricordieux !
Après s'être tournée deux fois sur le dos, la vieille chèvre cessa de remuer. Le vieux sentit alors quelque chose de détraqué en lui-même : cela le prit comme une morsure, en haut de la colonne vertébrale, à la naissance du cou. Tout d'une pièce il s'abattit sur le cadavre, la tête sur le poil noir lissé tout imprégné de boue, en plein milieu de la route bordée de lentisques et de figuiers de barbarie, sous le soleil.
P. MALATERRE.
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BASCOULES CADEAU DE LA FRANCE OCCITANE
A LA BERBERIE FRANCAISE
Pieds -Noirs d'Hier et d'Aujourd'hui N°192 - Janvier 2011
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Jean-Désiré Bascoulès est un peintre français né à Perpignan (Pyrénées-Orientales) le 10 août 1886 et mort à Montpellier en 1976.
Catalan français, Jean Cocteau dit de lui «Bascoulès cadeau de la France occitane à la Berbérie française ». Il suit à vingt ans les cours de l'école des Beaux-Arts de Bordeaux, puis fréquente à Paris I'Atelier de Cormon pendant deux ans.
Au front de 1914 à 1918, il expose ensuite au Salon en 1921 un Portrait de ma Grand-Mère et obtint succès de presse et médaille. En 1924, obtint la médaille d'or pour "La Halte au désert du Grand Erg", le prix Julien Lemordant et la bourse du Gouvernement Général d'Algérie. Prix Abd El Tif 1925, il travaille à Figuig, Touggourt, Oran.
A sa sortie de la Villa, il expose plus de 200 toiles algériennes et participe par la suite à de nombreux salons et expositions de groupe.
Peintre apprécié et protégé du sultan Mohammed V qui lui réserve un pavillon solitaire dans le quartier de sa garde, il obtint de nombreuses récompenses comme le prix de la Compagnie Générale Transatlantique 1926, Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur au titre des Arts et des Lettres en 1931. Installé à Alger, place du Gouvernement, il a laissé de nombreuses vues, tel Marquet, sur la place et le port d'Alger.
Il ne quitte pratiquement plus I'Algérie. Il reçoit la commande de trois immenses panneaux pour la décoration du Palais des Assemblées algériennes. Il exécute ensuite des décorations murales pour Le hall d'honneur de I'Ecole normale de jeunes filles d'El-Biar et pour le lycée Pasteur. Il représente aussi les activités du Port d'Alger sur commande de la Chambre de Commerce.
Le Grand Prix Artistique de l'Algérie lui est attribué en 1930, la médaille d'or à I'Exposition Coloniale en 1931. Il exécute également des projets pour la manufacture des Gobelins. Alors en pleine possession de son métier, Bascoulès entreprend des recherches de simplification, très inspiré par le jardin d'Essai, dont il rapporte de somptueuses planches décoratives. En 1948, lors de son exposition à I'Institut Français de Londres, ses œuvres sont confrontées à celles de Cézanne, Renoir, Manet et Toulouse-Lautrec.
Il retourne en métropole en 1962 pour revenir s'installer à Perpignan et Montpellier.
Principales expositions : Paris, Salon des Artistes Français, 1914,1921-1925, Salon de la France d'Outre-Mer, Toulouse 1915 galerie Chappé-Lautier, Alger 1924 Salon d'Hiver, Salon de I'Union Artistique de I'Afrique du Nord, Galerie Imbert Bordeaux 1926, Paris 1927 Salon des Orientalistes, Galerie Georges Petit, Béziers 1927, Alger 1927, Salon des Indépendants, Casablanca 1928, Exposition triennale Rabat 1928, Marrakech et Tunis. À nouveau Tunis en 1932, Exposition Artistique de I'Afrique française, Paris 1932-1933 Salon des Tuileries, Londres 1948, Institut français, Alger 1949 Salle Bordes, et Théâtre des trois baudets 1950 (exposition de groupe), 1952 Cercle de la France d'Outre-Mer, Paris 1955 galerie Romanet, et 1964. Paris 1966, Cercle Algérianiste de Versailles 1992.
J-M LOPEZ
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HISTOIRE D’HIER
Par Georges CARITG
ACEP-ENSEMBLE N°285
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TIDDIS CITE ANTIQUE DE NUMIDIE
En consultant la bibliothèque de I'ACEP-ENSEMBLE, j'ai trouvé un livre de l'Institut de France dont M. André BERTHIER, Directeur du Musée de Constantine était le correspondant, concernant "TIDDIS CITE ANTIQUE DE NUMIDIE". Dans le Constantinois, beaucoup connaissaient le nom de TIDDIS, mais peu pouvaient situer les vestiges de cette cité et peu n'y avaient mis les pieds.
Pourtant cette ville antique séparée seulement d'une vingtaine de kilomètres de Constantine, a connu un passé très riche, ses ruines y sont cependant moins somptueuses que celles de TIMGAD et DJEMILA.
Les repérages commencèrent dans les années 1860, mais les fouilles importantes furent organisées à la fin 1940, à la demande du Préfet de Constantine, Max BONNAFOUS et du Colonel devenu plus tard le Général de MONSABERT.
En effet, ces fouilles s'inséraient dans un programme de résistance à l'ennemi (l'Allemagne). Le Général WELVERT, Commandant la Division de Constantine, mit à la disposition du chantier le 2ème Groupe de Travailleurs Démobilisés qui créa le Camp Max BONNAFOUS où le premier coup de pioche fut donné le 7 janvier 1941. Le chantier continua pendant toute la deuxième Guerre Mondiale et même pendant les Evénements d'Algérie.
Georges CARITG
INSTITUT DE FRANCE
MEMOIRES DE L’ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
ET BELLES LETTRES
André BERTHIER - CORRESPONDANT DE L’INSTITUT
TIDDIS CITE ANTIQUE DE NUMIDIE
Avant I'ouverture d'une route permettant de se rendre facilement jusqu'à Tiddis, ce site, malgré son faible éloignement de Constantine - seize kilomètres à vol d'oiseau - recevait peu de visiteurs et avait même la réputation d'être inaccessible. Il est presque incroyable aujourd'hui de lire, dans les Récits de voyages et d'études de A. Baraudon, édités en 1893,le compte rendu d'une excursion à Tiddis qui n'avait pu atteindre son but.
Mais il faut laisser la parole à l'auteur :
Les environs de Constantine sont couverts de ruines romaines généralement posées en plein cœur des montagnes. Le désir de visiter une de ces villes oubliées, l'ancienne Tiddis et le ravin du Smendou, comparable, me disait-on à celui du Rhummel, me conduisit un jour sur le chemin du Kheneg, à vingt cinq kilomètres nord-ouest de Constantine. L'excursion est peu tentée.... fort heureusement : c'est pourquoi j'entrerai dans quelques détails.
On sort par la place Vallée et on descend au pont d'Aumale par une route neuve qui laisse de côté l'ancienne beaucoup trop escarpée. Là, se trouve un antique abreuvoir datant des Romains. Tandis que le chemin de Salah Bey et de Milah s'éloigne à gauche, filant pendant trente-six kilomètres sur les croupes terreuses du Djebel Chettâba, la route du Hamma et de Philippeville que nous allons prendre enjambe le torrent sur un pont de fer.
Derrière nous, se creuse la profonde dépression séparant le plateau du Mécid de Constantine dont on aperçoit, à une grande hauteur, la Kasbah et quelques maisons. Le paysage est très vert ; des jardins bien cultivés sont disséminés dans toutes les directions, arrosés par des fontaines ; des haies de gigantesques aloès, entremêlés de figuiers de Barbarie et de palmiers, bordent la route et parfois des grenadiers sauvages ajoutent leurs fruits rouges. Nous croisons des Arabes qui s'en vont par petits groupes, conduisant des troupeaux d'ânes et de chameaux chargés de branches d'arbres ou de paniers vides et plus loin une voiture découverte où quatre femmes, peintes comme des palettes, s'étalent effrontément dans des robes de soie rouges et bleues, la tête ceinte d'un bandeau d'or. Ce sont des hétaïres en promenade.
Le chemin du Hamma se détache à droite ; un kilomètre plus loin, on traverse de nouveau le Rummel sur un mauvais pont de bois souvent emporté par les pluies. Le pays devient désert ; de maigres vaches paissent çà et là l'herbe jaune, autour de gourbis misérables faits de terre battue et couverts en toile noire. Il faut encore passer deux ruisseaux à sec qui viennent du Chettâba, puis l'Oued Begrat ; enfin, au bout de deux cents mètres environ, on laisse la route d'Aïn Kerma continuer à gauche et l'on se dirige, à travers champs, vers une espèce de fissure qui se montre à sept ou huit kilomètres de là entre deux murailles rocheuses. A partir de ce point il n'y a plus de route : ce n'est qu'un chemin de mulets à peine tracé dans une terre arable, dont l'emplacement varie suivant l'état du sol, les pluies et les ensemencements. Aussi la marche y est-elle fort pénible. Nous rencontrons deux serpents : un tout petit qui doit être une lefâa et une sorte de couleuvre, grosse et longue de plus de 1m 50, ce qui n'empêche pas les Arabes d'assurer qu'il n'y a pas de serpents. On atteint ainsi le moulin Paingy, situé à un coude du Rummel. II était occupé, lors de mon passage, par un malheureux Alsacien qui y vivait tant bien que mal avec sa femme et ses deux enfants. Il ne possédait que son moulin à deux paires de meules et quelques vaches. La fièvre ravageait souvent le pays ; les chemins devenaient impraticables à la suite des grandes pluies et l'hiver précédent, à trois reprises, il lui était arrivé de rester six jours entiers sans pain et sans vin, n'ayant que des légumes secs pour sa nourriture. Néanmoins, il payait au propriétaire le fermage exorbitant de dix-huit cent francs.
Du moulin à l'entrée du ravin, Ies indigènes accusent quinze cent mètres ; il y a bien, avec les détours, trois bons kilomètres. Tiddis devrait être sur la hauteur à droite, mais quand je voulus y aller, il se trouva qu'aucun sentier n'existait et même les habitants du pays déclarèrent qu'ils ne connaissaient pas de ruines en cet endroit. Je dus me rabattre sur les gorges. Elles sont sauvages, très étroites et rappellent un peu celles de Constantine. Le rocher est rougeâtre, taillé presque à pic et rayé de grosses veines de schiste. De l'entrée, on embrasse toute la vallée, dont I'aspect désolé et désert, dans l'éblouissement furieux des rayons solaires, impressionne péniblement. Je voulus me renseigner sur la longueur des gorges, mais nul ne put me répondre. Evidemment, elles ne sont pas plus connues que la ville romaine. Il fallut revenir par une chaleur torride encore plus affreuse par le sol brûlant et poussiéreux ; et ce ne devait pas être un des moindres agréments de la promenade. Tel est le bilan de cette journée.
Tiddis est vraiment introuvable. Du reste, l'an dernier, toute une compagnie d'archéologues armés de pioches et d'auteurs latins l'a vainement cherchée pendant huit jours et a passé quinze autres jours à décrire ce qu'elle n'avait pu rencontrer. Quant au ravin, il est d'accès difficile et en tous les cas très surfait.
Aussi ne saurai-je conseiller cette excursion qu'aux voyageurs désireux de perdre leur temps et de se fatiguer beaucoup pour ne rien voir et engagerai-je fortement les autres à se méfier de ce que peuvent dire les hôteliers, les voituriers et les guides vivants...ou imprimés."
Ce récit pittoresque décrit bien I'itinéraire accidenté qui permettait d'atteindre le Kheneg et montre que, malgré sa proximité, un site devient en fait un "lointain pays" quand il occupe une sauvage solitude.
Les pionniers qu'étaient les premiers membres de la Société Archéologique de Constantine ne s'étaient pas laissés décourager par ces chemins difficiles. Et les ruines de Sidis sont évoquées dans le premier, annuaire édité en 1853. C'est le président lui-même, le Colonel Creuilly, qui en fit la révélation. Accompagné de Léon Renier, le Colonel Creuilly fit exécuter par ses sapeurs quelques sondages qui permirent la découverte de quatre inscriptions. La première, qui gisait à la surface du sol, restituait la carrière de Q. Lollius Urbicus qui fut Préfet de Rome.
Un autre texte fut exhumé : il livrait le nom du triumvir Q. Slttius Faustus. La troisième dédicace avait été gravée en l'honneur d'Apronia Fida, épouse du même Sittius. C'est la quatrième inscription qui récompensera vraiment l'effort des chercheurs en leur livrant le nom du lieu. Les ruines cessaient pour eux d'être anonymes et ils apprenaient l'existence de la Républica Tidditanorum.
Un an après J. Marchand, instituteur communal à Constantine, voulut à son tour voir les ruines du Kheneg. Ce ne fut pas sans mal, comme il l'avoue lui-même : "Par suite des fausses indications qui nous avaient été données sur l'emplacement de Tiddis... nous nous égarâmes pendant plus d'une heure à travers les champs, incertains de la direction que nous devions prendre. Enfin le hasard nous conduisit en vue et à peu de distance d'une haute montagne au sommet de laquelle nous reconnûmes, d'après les descriptions qui nous en avaient été faites, les ruines de Tiddis" J. Marchand ne put copier que quelques inscriptions funéraires, soit 7 en tout. Il avait vu "plusieurs colonnes appartenant à différents ordres, des chapiteaux, des corniches et des fragments d'architecture." Epuisé de fatigue et "torréfié par l'ardeur du soleil", Il n'avait pu gravir "le mamelon conique qui domine au nord le plateau." Il pouvait néanmoins conclure : "A Tiddis, comme partout où il y a des ruines considérables, les objets d'art, tels que les pierres tumulaires, les autels et les chapiteaux, gisent confusément sur le sol, exposés aux injures du temps ou sous d'énormes blocs de pierre qui les masquent et les écrasent."
En 1858, Léon Renier Publiait ses Inscriptions Romaines de l'Algérie. Il n'avait pu réunir que 22 textes de Tiddis, y compris l’inscription du tombeau des Lollii.
En 1865, Cherbonneau, professeur à la Chaire d'Arabe de Constantine, entreprit des fouilles au Kheneg. Il adressa au Préfet Lapaine un rapport qui fut publié « résurrection de l'antique castellum et le destin voulut bien nous désigner pour réveiller la "belle à la montagne dormant."
Nous la connaissions bien cette montagne, grâce à l'amitié du directeur des Mines d'Aïn Kerma, Pierre Thierry. Entre le mineur et l'archéologue, la sympathie s'était vite établie dans la même passion des mystères du sous-sol.
C'est au cours d'une partie de chasse que nous avions ensemble fait la découverte de Tiddis. Nous en avions ramené une stèle anépigraphe, premier trophée. Encouragés par cette découverte, nous avions voulu en savoir davantage et c'est à bord d'un petit avion de l'aéroclub de Constantine que nous avions pu prendre, en 1935, les premières photographies aériennes du site. Les agrandissements des clichés laissaient voir les lignes de développement des remparts.
Toute la partie orientale du plateau portait les caractéristiques boursouflures qui annoncent la Présence d'édifices ensevelis. Le rêve de pouvoir un jour installer un grand chantier à cet endroit nous apparaissait irréalisable dans le temps de la "montée des Périls".
En août 1940, au retour de la campagne de France, que j'avais faite dans les rangs de la 87ème Division d'infanterie Algérienne, j'étais fondé à croire que les autorités avaient bien d'autres soucis que de s'occuper de vieilles pierres. J’avais donc remisé ma panoplie d'archéologue, quand je fus appelé par le Préfet Max Bonnafous, qui me demanda à brûle-pourpoint de lui soumettre un projet d’ouverture de chantiers archéologiques aux environs de Constantine. Ayant dÎné quelques jours plus tard avec le Colonel, devenu le légendaire Général de Monsabert, j'appris que les "Fouilles" envisagées s'inséraient dans un programme de Résistance.
C'est ainsi que s'ouvrit le chantier de Tiddis, dont une compagnie camouflée assurait la main d'œuvre. Grâce au Général Welvert, commandant. La Division de Constantine, le "2eme Groupe de Tirailleurs Démobilisés" vint s'installer à la fin de l'année 1940 près des gorges du Kheneg. Un camp fut monté et reçut le nom de "Camp Max Bonnafous". Le 7 Janvier 1941, le premier coup de pioche fut donné à mi-pente sur le versant oriental de la montagne. Pour la première attaque, nous avions choisi l'endroit où l'on voyait émerger trois bases honorifiques.
Nous avions donc estimé que là pouvait se trouver le forum. Et le forum fit son apparition, avec sa petite place dallée et ses trois salles qui étaient d'autant mieux conservées que les maçonneries s'appuyaient sur le roc préalablement taillé.
L'esplanade était consolidée vers I'est par un puissant mur de soutènement. En dégageant la base de ce mur. Nous découvrîmes le dallage d'une voie. Dès lors, nous n'eûmes qu'à suivre son tracé, qui nous mena aux deux Piles d'une porte monumentale, dont I'ensevelissement ne laissait apparaÎtre aucune pierre.
Nous pûmes constater que cette voie - qui en fait est le cardo - était recouverte de plusieurs mètres d'un haut remblai séculaire.. Sur ce remblai et absolument superposé à la voie, se trouvait un sentier emprunte par les bergers et les troupeaux pour gravir la montagne. Bel exemple de pérennité des cheminements !
Les fouilles de Tiddis avaient pris immédiatement un bon départ et la mise au jour du bel ensemble constitué par la porte Nord, le tronçon de voie dallée allant de cette porte au forum et le forum lui-même, était une incontestable réussite. Ce succès suscita l'enthousiasme et il fut décidé que l’inauguration de ce premier quartier de Tiddis se ferait solennellement. Le 12 avril 1941, en présence des autorités civiles et militaires, une manifestation fut organisée avec la participation de l'armée - notamment de la musique des Zouaves - , des Eclaireurs de France, des élèves du Lycée de jeunes Filles et des mineurs de la Mine d’Ain Kerma. La résurrection d'une nouvelle cité romaine au flanc d'une montagne sauvage avait paru à tous comme le symbole d'une autre résurrection, celle de la France, à laquelle chacun rêvait en cette journée dédiée à l'espérance.
Au cours de l'été, Louis Leschi, Directeur des Antiquités de l'Algérie, vint constater les bons résultats déjà obtenus.
Un an plus tard, le 15 mai 1942, le grand maître des études classiques, J. Carcopino, Inspecteur Général des Antiquités des Musées d'Algérie, se rendit à son tour sur le chantier.
C'est à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres que Jérôme Carcopino rendit compte de son voyage en Algérie.
Dans sa communication intitulée "Le travail archéologique en Algérie pendant la guerre (1939 -1942)", il dressait le bilan des découvertes qui avaient été faites. Le début d'une exploration systématique du castelium des Tidditains fut annoncé en ces termes : "Après 18 mois seulement, c'est une révélation. Flanquée de deux tours carrées, une porte monumentale s'érige à I'endroit de la rue principale, dont le large dallage monte rapidement en lacets vers le sommet de la cité.,,
L'impression profonde qu'avait ressentie le maître lui arracha au cours d’une interview cette belle évocation : Et l’on voit aujourd'hui sortir de terre une ravissante petite cité en étages, avec sa curieuse rue en lacets, qui, de plate-forme en plate-forme, atteint le sommet de l'agglomération d'où la vue s’étend magnifiquement sur le majestueux rocher de Cirta.
La société Archéologique avait tout de suite vibré à l'annonce des découvertes et elle avait compris quelle richesse constituait pour Constantine la gloire de posséder à ses portes une "ville d'or'".
Au cours de cette même année 1942 parut le tome 65 du "Recueil" de la Société Archéologique de Constantine.
Le Président sortant, Eugène Vallet, se plut à écrire : "Tiddis doit devenir dans un proche avenir, comme Timgad, comme Djémila, cette rivale de Pompéi, ....le joyau vers lequel afflueront les touristes lorsque la paix sera rendue au monde." Dans le même volume, deux articles étaient consacrés à Tiddis Réunis ensemble en un tiré à part, ils constituèrent la première monographie de l'antique castellum. Louis Leschi y étudiait 30 inscriptions et A. Berthier y établissait le bilan des fouilles.
La reprise des armes à la fin de 1942 ne fut pas suivie de I'arrêt du chantier de Sidis qui reçut la visite des officiers alliés. Un progrès considérable fut même fait en pleine guerre avec l'ouverture d'une route qui allait permettre aux voitures automobiles d'aller jusqu'à Tiddis. L'itinéraire évitait la vallée du Rhummel (qui portait dans l'Antiquité le nom de Ampsaga) pour tenir compte d'un projet de barrage des gorges du Kheneg ; il prenait son embranchement sur la route de Grarem pour suivre une ligne de crête ; il passait près du tombeau des Lollii et laissait découvrir la montagne de Tiddis d'un seul coup et d'une façon théâtrale, après un dernier virage.
Cette réalisation mit fin à une période héroïque où Tiddis n'était accessible qu'à cheval, à partir du Mamelon Vert, ou bien des Mines d'Aïn Kerma, après un obligatoire passage à gué du Rhummel.
Quant à moi, ce n'est qu'après une longue convalescence de ma blessure reçue en Italie dans les rangs du corps expéditionnaire français que j'ai pu reprendre la direction du chantier de Tiddis. Marcel Troussel, Président de la Société Archéologique de Constantine, avait bien voulu me suppléer pendant mon séjour aux armées.
Après l'armistice de 1945, les publications sur Sidis purent reprendre. La Revue Africaine fit connaître trois inscriptions de Tiddis particulièrement importantes. Les monnaies de Tiddis furent étudiées par M. Troussel et son article constitua un des principaux mémoires du "Recueil" de l'année 1948.
En 1952, la Société Archéologique de Constantine devait commémorer solennellement le centenaire de sa fondation.
Elle pourrait être fière de ses travaux, de sa collection de soixante-sept volumes qui constituaient une magnifique encyclopédie historique de l'Est algérien. Le chantier de Tiddis était un des fleurons de la couronne. C'est ce que reconnut M. Christofle, Architecte en chef des Monuments Historiques, qui décida que, pour les fêtes du Centenaire, l'arc de la porte monumentale et un des arcs proches du forum seraient restaurés.
Le "Livre du Centenaire" réunit les discours prononcés par les hautes personnalités venues rendre un hommage à la Société Archéologique de Constantine. Dans tous ces textes, Tiddis prit une place de choix.
Pas plus qu'il n'avait été arrêté pendant la Deuxième Guerre mondiale, le chantier de Tiddis ne fut stoppé par les "événements" d'Algérie. Le quartier des potiers fut largement fouillé. Après l'octroi de l’indépendance à l'Algérie, la recherche fut poursuivie sans solution de continuité, du moins jusqu'à mon départ d'Algérie en 1973. Les plus importantes découvertes furent faites dans la nécropole orientale où furent mises au jour plusieurs bazinas et de nombreuses sépultures néopuniques, avec dépôt, dans des coffrets de pierre, d'ossements calcinés au milieu d'un matériel bien daté : lampes d'époque républicaine, lampes dites augustéennes, plats d'Arezzo.
Tiddis offre aujourd'hui le magnifique spectacle d'un ensemble d'édifices antiques que l'on peut visiter en suivant les voies anciennes qui escaladent les pentes de la montagne, permettant d'atteindre le sanctuaire du sommet. Mais Tiddis offre aussi le nombre et l’incroyable variété des petits documents qui occupent, au Musée de Constantine, trois salles : la salle des potiers, la galerie de la vie quotidienne et la salle de la vie religieuse. Il est donc temps qu'une grande monographie vienne révéler au public tout ce que ces monuments et ce mobilier peuvent nous apprendre sur la vie antique d'une petite cité voisine de Colonia Cirta.
La résurrection de Tiddis a été une œuvre de longue haleine. Les photographies aériennes, prises à des époques variées, fixent les différentes étapes de la découverte. Le plateau a d'abord été photographié dans son isolement et sa sauvagerie ; on ne voit guère que les traces des anciens remparts. La seconde vue enregistre les résultats d'une année de fouilles ; la saignée, au flanc de la montagne, fait apparaître la Porte romaine, un tronçon de voie dallée et le forum. La troisième image illustre dix ans de travail ; le versant se couvre de maçonneries pour offrir le spectacle surprenant de sa métamorphose. Là où il n'y avait que de la pierraille et des touffes d'asphodèles, renaît le décor d'une cité avec son réseau de rues et la disposition ingénieuse de ses différents édifices. La résurrection de la ville antique est déjà assez avancée pour donner la certitude que toute la montagne pourra un jour se transformer en une nouvelle "ville d'or" originale, émouvante et grandiose.
L'histoire de Tiddis est donc celle d'une montagne qui a été individualisée par la nature, urbanisée par les hommes et sacralisée par les collèges religieux.
Malgré sa proximité de Constantine - 16 km à vol d'oiseau - la montagne tidditaine a longtemps été considérée comme un lieu inaccessible, perdu dans un "lointain pays". Au milieu de XIXème siècle, il y a eu des explorateurs qui n'ont pu arriver jusqu'aux ruines, s'arrêtant à l'entrée des gorges.
Pour procéder à de véritables fouilles, il était indispensable de mettre en place toute une installation et d'ouvrir une route d'accès.
Durant les premières années du XXème siècle, aucun programme ne fut élaboré et Tiddis fut comme oubliée. Nous avions nous-mêmes d'abord imaginé que de grandes fouilles étaient un rêve. Nous avons rappelé comment ce rêve est devenu réalité. Paradoxalement, c'est le dramatique armistice de 1940 qui a créé les circonstances de son accomplissement.
Pendant une trentaine d'années, les fouilles ont pu se poursuivre et elles n'ont pas connu d'arrêt, ni pendant la période des opérations alliées en 1942 et 1945, ni pendant la guerre d'Algérie.
Cette durée dans la continuité a permis de faire renaître de façon spectaculaire sur les flancs d'une montagne sauvage, les quartiers étagés d'un bourg antique abandonné au Moyen Age.
Par sa masse, isolée par des ravins du relief qui l'entourait, la montagne offrait par elle-même un refuge dont on pouvait compléter les défenses naturelles en construisant des remparts.
On a retrouvé les remparts berbères, les remparts puniques et, à l'époque romaine, si le rempart punique a été percé pour faire passer le cardo, la porte Nord n'était pas seulement un arc monumental, mais elle était munie de vantaux pour une fermeture de sécurité.
Quand survinrent des temps troublés, l'habitation fut reportée sur Ie plateau où le vieux rempart berbère fut remis en état.
Ces protections sécurisantes justifient déjà le mot "castellum" qui se rencontre dans l'épigraphie de Tiddis.
L’agglomération était un bourg fortifié et son importance militaire est aussi rappelée par le glaive sculpté sur la clé de voûte de I'art de la porte Nord.
L'agglomération qui fut enfermée dans les différentes enceintes a connu des agrandissements et des resserrements suivant les époques.
Il reste peu de maisons où logeaient les Tidditains. A l’exception d'une grande villa qui possédait ses thermes privés, la demeure est toujours resserrée dans un espace restreint, mais les maisons ont souvent un étage. L'une d'elles, assez bien conservée parce qu'elle était en partie taillée dans le rocher, comprend un rez-de-chaussée et, à l'étage desservi par un escalier, deux petites pièces.
Le problème de l'eau, d'autant plus difficile à résoudre que les sources faisaient défaut, avait reçu une ample solution. Rien n'avait été négligé pour recueillir la moindre goutte de pluie tombant des toitures. Les eaux ruisselant du plateau avaient été drainées par des caniveaux vers de vastes citernes.
De grands thermes avaient été installés au bas du versant oriental ; il faut supposer qu'ils devaient avoir été alimentés par l'eau d'une source. En revanche, les thermes de Coccelus, bâtis sur le rebord du plateau, ne recevaient que l'eau de pluie, ce qui avait nécessité l'érection d'un vaste château d'eau.
Les monuments civils comprennent principalement le Forum et, près de lui, peut-être un trésor et une prison. Le forum fut construit au-dessus d'une précédente organisation d'époque punique.
La première statue qui y fut érigée est celle de Lollius Urbicus, entre 136 et 158, donc sous le règne d'Hadrien. C'est à cette même date que l'on peut fixer la construction de la porte Nord, à en juger par la forme des lettres de son inscription. Ce serait donc bien sous Hadrien qu'un plan d'urbanisation fut conçu et appliqué.
Si l'on avait d'abord honoré sur le forum la seule personne de Lollius, le titre de "patron" qui lui est décerné laisse soupçonner que c'est ce noble consulaire qui est à l'origine de la transformation de Tiddis en petite cité organisée à la romaine. La grande influence de ce personnage, qui devait devenir Préfet de Rome entre 150 et 160, serait à l'origine de la promotion municipale accordée, par les triumvirs de Colonia Cirta en faveur de Tiddis. Lollius avait d'autant plus de raisons d'être bienveillant pour Tiddis que ses parents habitaient une grande villa voisine du castellum.
La statue de Lollius resta seule sur le forum pendant plus de vingt-cinq ans.
En 164 ou 165, les Tidditains élevèrent une statue à Marc Aurèle, par décret des décurions et aux frais de la caisse publique. Il fallut ensuite attendre une trentaine d'années pour voir le Forum se peupler de statues, celles de la famille de Septime Sévère pour laquelle il y eut un véritable engouement. C'est d'ailleurs à cette époque que Tiddis semble avoir reçu un accroissement de ses libertés municipales concrétisé par le titre de Respublica Tidditanorum.
Le bourg lui-même s'appelait Castellum Tidditanum (ou Tidditanorum). C'est ce que nous apprend l'inscription du marché qui se tenait in castello Tidditan (or (um). De même le marché de Maktar est dit se tenir in castello Mastarense.
Une inscription funéraire de Celtianis précise que le défunt Arrutius Ospes était décédé in castello Celtiano. Dans ces trois exemples c'est bien l'agglomération elle-même qui est explicitement désignée.
On compte autour de Colonia Cirta dix bourgs auxquels le terme de castellum est attribué. Quatre de ces castella quadrillent le Chettaba. Ce sont castellum Arsacalitanum. Castellum Elephantum, castellum Mastarense, castellum Phuensïum. Deux castella sont implantés au nord du Chettaba : castellum Tidditanum et castellum Caldis, le premier situé à l'entrée des gorges du Kheneg et le second à la sortie de ces gorges. Le castellum Subzuaritanum se trouve sur la route du Sud. Le castellum Siguitanum est sur la route de Théveste. Le castellum Fabatianum, que l'on est tenté de situer à Mahidjiba, se trouve sur la route de Calama.
Plus au nord, le castellum Celtianum est sur la route de Chutlu.
II n'y a qu'à regarder la carte pour voir que Ies différents emplacements de ces castella forment une ossature militaire. Leur rôle est de neutraliser les secteurs montagneux et de surveiller les routes.
Tout l'ensemble constitue la protection du territoire de la capitale de la Confédération cirtéenne. Sur ce territoire, à côté des bourgs fortifiés et qu’on appelait castella. Il y avait aussi des bourgs ordinaires. Tous n'étaient au début de la colonisation romaine que des pagi, divisions territoriales de la Colonia Cirta.
Outre son rôle dans la couronne fortifiée qui assurait la protection du territoire environnant le chef-lieu de la Confédération cirtéenne, Tiddis apparaît essentiellement comme une ville de marchés et de sanctuaires, d’où le double aspect de son activité : commercial et religieux, puisqu’il y avait un marché crée sous le patronage du légat propréteur, ce marché devait être important. Les jours de sa tenue sont réglés en fonction des marchés des autres-bourgs, ce qui implique que l'on devait se rendre de l’un à I'autre suivant un échelonnement sur les différents jours de la semaine.
L’activité commerciale la mieux représentée par le nombre et l’importance de ses témoins est celle de la céramique. Les outils de potiers exposés dans les vitrines du Musée de Constantine sont au nombre de deux cent cinquante. Ils comprennent : en métal, des styles de bronze de quatre modèles différents ; en pierre, quarante pièces constituant des lissoirs, des aiguisoirs et des broyeurs ; en poterie, vingt-deux lissoirs, douze estèques, des molettes et un poinçon-matrice. II faut ajouter les nombreux anneaux supports de cuissons. C'est un luxueux équipement pour les diverses fabrications et on trouve peu d'exemples d'un tel apparat dans l’outillage. Ces potiers étaient chrétiens. Leur appartenance chrétienne est explicitée par les signes gravés sur certains outils. Ainsi en est-il pour le lissoir à poignée, où le nom BONIFA est coupé en deux par un chrisme.
Les alphabets ou tronçons d’alphabet inscrits sur des rouleaux supports de cuisson peuvent être considérés comme étant d'inspiration chrétienne. Le mobilier céramique est étonnamment varié : lampes de toutes formes, de tous décors, les urnes illustrées de sujets mythologiques, d'autres d’images ou de symboles chrétiens. On fabriquait des figurines, des petits chevaux votifs, des balsamaires à tête humaine, des jouets d'enfants. Les potiers travaillaient également pour le bâtiment, livrant des tuiles et des éléments de canalisation qu'on retrouve, grâce à leurs marques de fabrique, dans toute la région.
- Le point de départ de l’activité des potiers est difficile à déterminer. Il y eut d’abord les Lybiens, modeleurs de vases qu’ils peignaient ensuite, puis les Tidditains ont importé, soit d'Italie, soit de Gaule. La belle céramique sigillée d'un rouge éclatant. Ils se sont mis à imiter les Modèles de cette production. La découverte d’un poinçon-matrice et d’un tesson de couleur rouge qui avait reçu l’empreinte de la marque, a apporté la preuve que Tiddis fut un des centres de production africaine de la sigillée D rouge orangé, d'où sont peut-être sortis les grands plats rectangulaires représentant Pégase et les Nymphes ou les épisodes de la vie d'Achille. Les potiers qui ont travaillé au temps de l'Empire chrétien ont sûrement eu des ateliers dans les quartiers bas de Tiddis, comme l'attestent les crapaudines de pivots de tours, mais, par un curieux paradoxe, les fours mis au jour à l’intérieur des remparts de la ville, ne peuvent pas leur être attribués. Ces fours se signalent par trois caractères principaux : leur installation anarchique, leur productions différentes de celles des IVème – VIème siècles et l'organisation d'ateliers dans des anciennes huileries dont en a démoli les pressoirs.
L'installation anarchique a été longuement décrite. On trouve des fours à I'intérieur de maisons démolies, à I'intérieur même d'un caldarium, tandis que d'autres obstruent des fours. Ces installations de fours à l’intérieur des remparts ne sont pas concevables au temps de l'Empire chrétien qui se signale partout par un grand essor urbain. Il faut donc penser que les potiers de cette époque avaient leurs fours extra-muros et qu'il conviendrait d'en faire la recherche au pied de la colline tidditaine, au sud-est, à l'abri des vents dominants. En revanche, l’installation anarchique de fours à l’intérieur des remparts ne peut se comprendre que dans le cadre d'un complet changement dans la situation du pays. L'habitat se réfugiant sur le plateau, tout le versant oriental ne formait plus qu'un glacis où les fours se trouvaient en dehors de la zone habitée.
On est particulièrement étonné de voir des pressoir à huile démontés pour en utiliser les éléments comme matériaux de construction. Cela ne s'explique que s'il y a eu ruine de l'agriculture en même temps que ruine de la cité.
Les derniers travaux sur l'agriculture africaine au Bas-Empire ont rejeté les extrapolations qui faisaient apparaître une image catastrophique de la vie rurale pour restituer une autre image, celle du maintien d'une réelle prospérité, grâce à laquelle l'Afrique demeura la source de l'approvisionnement de Rome jusqu'à l’invasion vandale. G. Marçais, de son côté a montré magistralement que la réduction désastreuse des cultures n'était pas antérieurs à l’invasion des nomades arabes orientaux.
A SUIVRE....
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CHANSONS DEMOCRATIQUES
Démocratie pacifique N° 317, 11 novembre 1848
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Un poète du peuple, M. Edmond Vidal, vient de publier deux chansons, dont l'une est intitulée : l'Ere nouvelle, et l'autre le Chant du travail. Elles sont faites pour les airs patriotiques de 1792. Voici quelques couplets du Chant du travail, Marseillaise pacifique :
Allons, enfants de la Patrie,
Voici venir des temps nouveaux.
La sanguinaire tyrannie
Ne fait plus flotter ses drapeaux.
Le laboureur dans sa chaumière
N'a plus à craindre les soldats
Les arts succèdent aux combats,
Et l'abondance à la misère.
Courage ! citoyens, ensemble travaillons
Marchons
Que notre ardeur féconde nos sillons.
Pour des maîtres que l'or enivre
Le peuple las de s'épuiser
A reconquis son droit de vivre,
De produire et de disposer.
On spéculait sur sa faiblesse
En trafiquant de sa santé,
Respect à la propriété
Du bras qui produit la richesse !
Courage ! citoyens, etc.
Unissons-nous, disaient nos pères
Mourant pour combattre des rois.
Au travail, nous vous disons, frères,
Pour vivre associons nos droits.
C'est notre aveugle concurrence
Qui livrait nos fruits aux voleurs.
Pour peser toutes les valeurs
N'ayons enfin qu'une balance.
Courage ! citoyens, etc.
Dans nos campagnes, dans nos villes,
Voyez ce peuple bon et fort ;
Il change en instruments utiles
Ces mousquets, instruments de mort.
Et le fer, en lames glissantes
Serpentant par mille chemins,
Unit les solidaires mains
De cent nations florissantes.
Courage, citoyens, etc.
Égale, libre et fraternelle,
Gloire, soutiens le travailleur ;
Conduis la famille nouvelle
Aux champs de paix et de bonheur !
Sur cette terre d'harmonie,
Par tes mains de fleurs couronnées,
Que tous les peuples fortunés
Ne chantent plus qu'une patrie.
Courage, citoyens, ensemble travaillons
Marchons,
Que notre ardeur féconde nos sillons.
EDMOND VIDAL.
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VOYAGE A TRAVERS L'ALGERIE
Par Georges Robert, 1897, 2ème partie, pages 230-236
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DE CONSTANTINE A BISKRA
Bientôt à Biskra ; jusqu'à ce jour, elle n'est livrée au public que jusqu'à El-Kantara, c'est-à-dire sur un parcours de 168 kilomètres.
A part Batna, on ne rencontre sur cette ligne aucun point qui mérite d'être cité ; cependant, les voyageurs qui désireraient visiter le Medracen, monument funéraire des rois de Numidie (d'après Léon Renier), devront s'arrêter à Ain-Yacout, à 65 kilomètres de Constantine, où ils trouveront des mulets, seul moyen de transport pour se rendre à 9 kilomètres de cet endroit, où se trouve le monument.
Le Medracen, qui rappelle le Tombeau de la Chrétienne de la province d'Alger, par la grandeur de ses proportions, le caractère de son architecture et le mystère de son origine, mérite à un haut degré l'attention des archéologues.
Malgré Ies fouilles et les recherches qui ont été faites à différentes reprises, on n'a pu jusqu'ici définir d'une façon certaine la destination de cet édifice, et le docteur Leclère, dans une étude sur le Medracen, dit pour conclusion : « La famille de Massinissa régna pendant deux siècles sur le pays, dont le Medracen occupe à peu près le centre ; ce fut elle incontestablement qui le fit édifier. Toute autre l'histoire. Mais quelle fut l'époque de l’édification ? Nous en voyons deux entre lesquelles on pourrait hésiter : les dernières années de Massinissa et le règne de Micipsa. Nous admettrions de préférence cette dernière.
BATNA
La ville de Batna est d'origine récente ; elle fut construite sur l'emplacement occupé en 1844 par un camp destiné à protéger la route du Tell au Sahara et à dominer l'Aurès.
Jusqu'en 1848, les constructions groupées autour du camp augmentèrent peu à peu et formèrent une ville connue d'abord sous le nom de Nouvelle-Lambèse ; ce n'est qu'en 1849 que celui de Batna (bivouac) lui fut définitivement donné.
Aujourd'hui, le camp est transformé en une espèce de forteresse dans laquelle sont réunis les casernes, l'hôpital, les magasins et les différents services militaires.
La ville, quoique détruite pendant l'insurrection de 1871, a été en partie reconstruite depuis ; les rues sont larges, bordées de platanes, et les maisons, qui n'ont généralement qu'un rez-de-chaussée, sont bien alignées. Les environs de Batna sont excessivement intéressants pour les touristes et particulièrement pour les savants; on peut citer entre autres : Lambèse, à 11 kilomètres de Batna, et Timgad, à 37 kilomètres, où de nombreux Monuments romains ont été conservés.
EL-KANTARA
El-Kantara est la première oasis que l’on rencontre en se dirigeant dans le sud de la ^province de Constantine ; c’est un endroit des plus pittoresques où s’élève un pont d’une seule arche, de construction romaine, et qui par sa possession, rendrait maître du passage reliant le Tell au Sahara.
Cette oasis renferme 20000 palmiers qui sont disséminés autour de trois villages composés d’une population d’environ 2000 âmes.
Les gorges dEl-Kantara, cités comme une des curiosités de la province, qui sont très intéressants à parcourir ; les points de vue les plus pittoresques y abondent. Les ruines que l'on rencontre çà et là prouvent, d'une façon indiscutable, que El-Kantara, le Calceus Herculis des Romains, devait être, à cette époque, une position militaire importante.
La route qui conduit d'El-Kantara à Biskra (56 kilomètres) est des plus curieuses ; elle côtoie plusieurs villages arabes accrochés sur le flanc des montagnes et qui ne sont accessibles qu'au moyen de cordes ou d'échelles.
FIN
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Jean TESTA
PNHA- N°191 - Décembre 2010
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Le gardien sans genouillères
Peu nombreux furent les gardiens de buts qui évoluèrent sur les "tufs" d'Afrique du Nord sans la protection de coudières et de genouillères. Indispensables pour amortir leurs plongeons sur les terrains secs et sortir sans dommage de leurs exploits dominicaux, ces accessoires faisaient partie intégrante de la panoplie du parfait gardien.
Jean Testa, le dernier rempart du GALLIA SPORTS ALGEROIS des années 40-50, ne supportait absolument pas ces élastiques recouverts de feutrine qui gênaient ses mouvements. Aussi, le voyait-on toujours s'envoler sur les tirs adverses sans ces protections qui évitèrent bien des écorchures à tous les gardiens de buts d'AFN.
Encore s'il avait gardé les buts de I'A.S. Bône dont le stade était recouvert d'une magnifique pelouse !
Jean Testa est né le 9 février 1923 à ALGER. Du plus lointain qu'il s'en souvienne, il a toujours nourri une passion pour le football.
De ces petits matches disputés avec une pelote de papier à ses plongeons pour défendre I'accès de son but délimité par deux piliers, deux cartables ou deux vêtements posés négligemment au sol en passant par I'entrée à l'école de football du Gallia Sport, en 1931.
Il n'était pas facile de gagner une place de titulaire dans les équipes de jeunes des grandes formations comme le GSA, I'ASSE ou le RUA.
Pourtant, Jean s'imposera sans problème au sein de l'équipe minime qui sera championne d'ALGER en 1938-39.
Le petit "Jeannot" apprendra toutes les ficelles de son poste en regardant évoluer les gardiens seniors du GSA mais ce sera le grand Robert Bottini qu'il s'efforcera d'égaler tout au long de sa carrière.
Champion d'Alger "cadets" en 1940-41 et ‘'Juniors" en 1941-42.
Jean devient un solide et bel athlète qui devra attendre la fin de la guerre pour être titularisé en « seniors », par Jules Couttenceau en 1945-46.
Battu en finale de la Coupe FORCONI par le F.C.BLIDA (1 - 0) il terminera à une honorable cinquième place son premier championnat chez les "grands".
La saison suivante sera I'une des plus glorieuses de toute I'histoire du GALLIA SPORTS D'ALGER. Testa et ses coéquipiers remportent le titre départemental et sur leur lancée, ils ne laissent aucune chance au glorieux SPORTING CLUB BEL ABBESIEN, à ALGER, en finale du Challenge Louis RIVET qui désigne le Champion d'AFRIQUE DU NORD (2-0).
Ce doublé, Testa, Fortune, Lopresti, Vitiello S., Belmonte, Calmus Frères, Fiorentino, Vitiello G., Biton, Mercadal, Daverio, Turbessy, Ferrasse et consorts le dédièrent à trois fidèles serviteurs du GSA, Sauveur Vitiello, Roger Calmus et Louis Montel.
Les qualités de Jean Testa sont reconnus de tous et, les sélectionneurs de la Ligue d'ALGER le retiendront à douze reprises. Entre-temps, ce gardien spectaculaire connaîtra le deuxième doublé de sa carrière en 1950-51.
Champion départemental, le G.S.A. bat le CLUB SPORTIF HAMMAM-LIF deux buts à un en finale du Championnat d'AFRIQUE DU NORD, et le challenge Louis RIVET reprend sa place dans la vitrine de "LA REGENCE", le siège du G.SA Jean Testa est un gardien téméraire et... gentil. Lorsqu'il sort de ses six mètres, il joue le ballon et, uniquement le ballon.
Malheureusement, certains attaquants ne partagent pas ses scrupules et Jean se retrouve, plus souvent qu'à son tour, à l’infirmerie.
Ses nombreuses blessures procurent I'occasion à deux jeunes brillants gardiens du G.SA Fabiano et Marco de démontrer de belles qualités et d'afficher leurs prétentions au plus haut niveau.
Jean Testa prendra sa retraite de footballeur pour s’occuper des équipes de jeunes jusqu'en 1960.
Ce gardien au superbe gabarit, et à la détente impressionnante marqua le football algérois, d'abord, puis nord-africain ensuite.
Il aurait pu impressionner le monde du football professionnel mais après six mois passés dans les buts de I'U.S.A Perpignan en 1946, Jean Testa préféra rentrer au pays où l'attendait une très brillante carrière.
H. Z.
La Mémoire du football
d'Afrique du Nord
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MON PANTHÉON DE L'ALGÉRIE FRANÇAISE DE M. Roger BRASIER
Créateur du Musée de l'Algérie Française
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A SUIVRE
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AU COEUR DU HOGGAR - L'ASSEKREM
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« Pour que la lampe brûle, il faut y mettre l’huile »,
Mais c’est de l’allumer qui est le difficile.
La lampe du cerveau, elle aussi, nous résiste,
Et puis, le feu parti, toute seule elle persiste.
Quand c’est le temps qui brûle, il ne laisse que cendres,
Mais quand la vie s’écoule, il sait nous faire attendre.
À brûler les étapes, à l’essentiel on coupe.
« Qui s’est brûlé la langue, alors souffle la soupe »…
C’est à brûle pourpoint que souvent on s’égare
Emporté par la flamme, on le voit bien trop tard.
On « brûle ses vaisseaux » parfois sans réfléchir :
Tout nous devient brûlot et nous le fait sentir.
Le feu dévorateur, tel un démon vorace
Expose à ses dangers les gens de toutes races.
On croit le voir éteint mais, couvant sous la cendre,
Les braises de nos vices ne pensent qu’à reprendre.
Bien des têtes brûlées s’enflamment en envolées,
Mais pour brûler les planches, il faut se contrôler.
Ne nous réjouissons pas si le feu ne nous brûle ;
Dans la fumée, cachée, la noirceur s’accumule…
Bien moins que les coupures, on craindrait les brûlures ;
Le couteau fait plus peur que du feu la torture :
C’est que la flamme attire et fait feu de tout bois.
Qui brûla sa maison, un jour a eu moins froid…
Jacques Grieu
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Ceux qui soutenaient le FLN
PAR MANUEL GOMEZ
17 novembre 2024
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Ceux qui soutenaient le FLN en Algérie sont les mêmes gauchistes qui soutiennent l’islam en France
Il existe un point commun entre les Français qui soutenaient le FLN lors de la guerre d’Algérie et ceux qui soutiennent l’islam aujourd’hui
Publié par Manuel Gomez le 16 novembre 2024
Seules la gauche et l’extrême gauche prononcent « OAS » pour désigner une organisation d’assassins qui avait mis la France à feu et à sang, alors qu’à la même époque, cette gauche et cette extrême gauche portaient les valises du FLN, le seul ennemi de la France, et le finançaient pour qu’il puisse assassiner des Français, civils et militaires, nos fils, vos fils, mères de métropole.
Ces quelques milliers d’hommes se sont battus, non pas contre la France, bien au contraire, mais contre un chef d’État et un gouvernement qui amputaient leur patrie de trois départements situés outre-Méditerranée.
Même leur ennemi implacable, leur principal objectif, le général de Gaulle, leur a rendu une sorte d’hommage patriotique en ordonnant l’amnistie en 1968, leur rendant ainsi leur liberté, sauf aux quatre patriotes qu’il a fait fusiller sans aucune pitié, notamment le lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry, qui n’avait pas une seule goutte de sang sur les mains.
Sous ses ordres, les juges de l’époque se sont montrés d’une rigueur extrême, c’est le moins que l’on puisse dire, quand on compare les jugements appliqués à ces « patriotes » aux jugements signifiés aujourd’hui à de véritables criminels, ennemis de la France, qui se sont battus les armes à la main contre les Français, et non pas contre un chef d’État ou un gouvernement, comme c’était le cas de l’OAS.
Après les accords d’Évian, le 19 mars 1962, le chef de l’État et son gouvernement ont lâché contre eux l’armée française en organisant le blocus du quartier de Bab El Oued, puis en ordonnant la fusillade du 26 mars, massacrant une centaine d’enfants, de femmes et d’hommes innocents et non armés.
Et ils ont ordonné à cette même armée, qui n’avait de française que le nom, de rester l’arme au pied alors que ses uniques ennemis, le FLN et l’ALN, massacraient et enlevaient plusieurs centaines de civils français, y compris femmes et enfants.
Tous ces soi-disant « ennemis de la France », soldats de l’OAS, n’ont plus fait parler d’eux d’une manière criminelle, après leur libération, pas un seul n’a été un récidiviste. Ils se sont battus pour que l’Algérie reste française, ils ont payé cher leur patriotisme.
Est-ce le cas de ces criminels, soi-disant français, qui se sont battus les armes à la main contre la France et qui sont, et seront, libérés au cours des prochains mois et années ? Leur objectif n’était pas de se battre pour leur patrie, la France, mais de l’abattre, la soumettre. Ils n’y réussiront pas par la force et le sang, mais ils continueront à l’assassiner, ils réussiront à la conquérir par la ruse (taqîya), qui est leur arme majeure, et d’y imposer une religion unique, avec ses propres lois (charia) ainsi que leurs valeurs (si l’on peut appeler cela « valeurs ») d’un autre âge, avec pour alliés cette même gauche et extrême gauche qui, déjà, étaient les alliées de ces mêmes islamistes il y a plus d’un demi-siècle.
De Gaulle ne voulait pas que Colombey-les-Deux-Églises, son village français, ne devienne un jour prochain Colombey-les-Deux-Mosquées. S’est-il rendu compte, avant sa disparition, qu’il avait, peut-être, commis une grave erreur stratégique ? J’en doute !
En revanche, il a eu l’honnêteté d’avouer que « Les gens de l’OAS me haïssent parce qu’ils sont aveuglés par leur amour de la France. »
Et il a ajouté :
« Mais si les Français qui soutiennent le FLN me haïssent tout autant, c’est parce qu’ils sont aveuglés par leur haine de la France ».
Ces mêmes Français, qui soutenaient et finançaient le FLN durant la guerre d’Algérie, sont ces mêmes gauchistes qui soutiennent l’islamisme actuellement.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
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Beignets de semoule
Pieds -Noirs d'Hier et d'Aujourd'hui N°190 - Novembre 2010
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Préparation : 10 minutes
Cuisson : 10 minutes
Ingrédients :
4 œufs,
1 paquet de levure,
25g d'amandes en poudre,
100 g de la grosse semoule,
de l'huile pour friture,
1 bol de miel,
2cl d'eau de fleur d'oranger ou une goutte d'essence de rose
Préparation :
Commencer par battre de façon énergique les œufs et la levure pendant au moins 5 minutes.
Ajouter la poudre d'amandes ainsi que la semoule pour avoir une belle pâte à crêpe épaisse.
Ensuite prendre à l'aide d'une cuillère en bois des petits paquets de pâte et les verser dans l'huile bien chaude.
Égoutter, puis tremper les beignets dans le miel fondu et parfumé selon le goût avec de l'eau de fleur d'oranger ou de l'essence de rose.
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ENSOLEILLEMENT
De Jacques Grieu
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Si « Le soleil a rendez-vous avec la lune »,
Comme chantait Trenet, alors, quelle infortune !
Il est vrai qu’on les voit rarement associés ;
Des gens bien informés disent qu’ils seraient fâchés…
Peut-être le soleil a-t-il été vexé,
En voyant que la lune, un jour, l’a éclipsé ?
D’ailleurs, il n’y a qu’elle capable de le faire
Et qui se moque bien, au soleil, de complaire !
La lune est une coquette qui se montre aux étoiles
Et qui leur fait des mines en se montrant sans voiles .
Si elle cache ses arrières à notre bonne Terre,
Les étoiles par derrière, admirent ses cratères…
Ses cratères, justement, sont-ils des cicatrices ?
D’un sale « coup de soleil » ne serait-ce pas l’indice ?
Impossible, voyons, car quand le soleil luit,
La lune est bien couchée ; ce ne peut être lui !
Il n’y a qu’un soleil, mais neuf chaque matin ;
Même si nul n’est sûr qu’il sera là demain.
Quand le soleil se lève, il se lève pour chacun ;
Il brille pour tout le monde, le pauvre et le rupin.
Il faut croire au soleil ; même s’il ne brille pas.
Même dans la nuit noire, il regarde ici-bas.
Au dessus des nuages, on sait qu’il est bien là :
C’est juste son cendrier que bientôt il videra.
On l’aimerait bien moins sans cette grisaille-là !
Le soleil des dimanches est toujours plus sympa.
Certes, il n’est pas parfait ; même lui a des taches ;
Des taches de vieillesse, cachées sous sa moustache.
Déjà sous Louis XIV, « roi soleil » déclaré,
On se précipitait pour en voir le lever ;
Et si pour le soleil, on admire ses couchers,
On a pour ses aurores un faible particulier.
« Mais la lune n’est pas là et le soleil attend »
Continuait la chanson ; un soleil mécontent
Qui ne voit pas sa lune qui portant est bien là ;
Ses lunettes de soleil, il n’avait sans doute pas ?
Jacques Grieu
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SOUVENIRS DE LA PROVINCE D'ORAN.
Gallica : Revue de l'Orient 1854-1, page 122-126
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COUP D'ŒIL SUR DAÏA.
Trois points distincts signalent le poste de Daïa. Au sud le pic du Tamelaka, le pic de la Vidie, et à l'est, en remontant vers le nord, le Boulafre, qui garde la route de Saïda. Entre le Tamelaka et le pic de la Vigie, se trouve un joli mamelon à la forme arrondie et très inférieur en élévation à ses voisins. Il ressemble à un enfant donnant ses mains à son père et à sa mère. Ces quatre montagnes forment une courbe légère et gracieuse du sud-est au nord-est ; elles sont abondamment boisées.
Le Boulafre et la Vidie sont les deux piliers d'entrée de la Daïa; le fort de Daïa en est la porte.
Daïa en arabe signifie refuge des eaux. Les daïa sont des bassins naturels qui reçoivent les eaux des montagnes environnantes. Mais en Afrique les eaux séjournent peu. Il en résulte que ces sortes de lacs ou étangs sont presque toujours à sec. Les courants laissent, de distance en distance, dans la route qui leur est assignée, des traces que les Arabes appellent redires. Ces redires conservent l'eau jusqu'en juin, juillet, août ; tels sont la Tamelaka, qui vient se confondre avec la Daïa, en format un angle au sud-est, et l'Oued-Sarno, qui, torrent en hiver, se jette dans l'Oued-Méquera.
Avant de donner la description du fort de Daïa, je ferai monter mes lecteurs à la Vigie ; ce fortin, sentinelle vigilante de la plaine, offre à l'œil l'aspect de tout le pays. Partout des forêts ; — au sud, les dernières chaînes du Tell, avec leurs élégantes et bizarres découpures, dont les teintes sont admirables aux reflets du soleil couchant; ces chaînes nous séparent des hauts Plateaux ; — au sud-ouest la vallée de l'Oued-Sba (rivière du Lion) ; c'est là, à quatre lieues du fort, que l'on trouve les prairies qui alimentent l'administration ; à ]'ouest, des Forêts coupées par la route qui conduit à Tlemcen ; — au nord, des bois rapprochés de la route de Bel-Abbès ; -- â l'est enfin, la Daïa en prairies et la plaine inclinée que traverse la route de Saïda.
En plongeant la vue à vos pieds, vous apercevez, dans un espace étroit, trois marabouts en ligne, et pour pendant, un bouquet de trois beaux chines. Le fort et ses jardins, les tuileries, les fours â chaux, un abattoir, quelques tentes de spahis, etc. , entremêlés de groupes d'arbres, entourent le point principal.
Un carré, de 200 mètres de coté, isolé dans le petit plateau que je viens de décrire et dont l'inclinaison a lieu vers la Data, forme l'enceinte du camp. Trois bastions sont déjà construits ; celui de l'est reste à faire. Un redan en terre ayant la forme d'un trapèze défend en outre la face nord du camp. Ce trapèze, dont le Petit côté enfile la route de Saïda, contient un second trapèze intérieur clos de murs et renfermant les fourrages ; le reste de l'espace est occupé par quelques masures de cantiniers.
L'entrée du fort est à la place nord; elle est sans architecture, représentant une double porte de grande cintrée. Il n'y a de solidement construit que les bastions et les murs d'enceinte. L'intérieur du camp se compose de baraques alignées, couvertes en tuiles et seulement provisoires, logeant les troupes, les administrations, les ateliers. Le nouveau Flan à exécuter est la construction définitive d'une église dans le bâtiment de la porte d'entrée actuelle ; la nouvelle porte serait à la face ouest, en regard de Tlemcen. L'hôpital, les casernes, se rapprocheront des banquettes des fortifications ; le redan doit disparaître, et la population civile sera internée dans le camp. Tel est ce fort ou plutôt cette triste prison.
L'aspect du pays est sévère et mélancolique ; c'est une nature sauvage, abrupte, forte, sacs élégance, sans grâce, une véritable thébaïde. De belles forêts s'étendent dans la direction du sud ; on y voit des sapins gigantesques, des chênes énormes, des genévriers d'un diamètre remarquable. Au milieu de ces beaux produits de la nature, croissent le diss et l'alfa. Des zones entières sont dépourvues de terres végétales et ne montrent plus aux ardeurs du soleil qu'un sable jaune et infécond, lavé par les eaux ; ailleurs, ce sont de vastes nappes de rochers, des arbres vieux comme le monde, brisés par la tempête, brûlés par la foudre, ou mutilés sans intelligence par la main des Européens ; des ravins accidentés et pittoresques, etc.
L'autorité n'est pas encore parvenue à empêcher l'incendie des forêts. En été, pendant les ardeurs du sirocco, les Arabes, croyant purifier l'air, imaginent de mettre le feu aux bois. Cette année, plus que jamais, le fléau a été désastreux. Dans toutes les directions qui entourent Daïa, l'incendie a dévoré d'immenses espaces. Il est à désirer que le service des eaux et forêts installe au plus tôt à Daïa et à la Teneira des agents actifs et intelligents pour conserver et améliorer ce que la nature a donné de plus riche à l'Algérie. Vainement vous tenterez de boiser l'aride Santa-Cruz, conservez de préférence ce qui est si richement créé.
L'établissement d'un fort avec quelques compagnies en garnison , des magasins de ravitaillement, quelques colons qui ne s'occupent nullement d'agriculture, mais seulement de commerce, tout cela ne me satisfait point four ce pays qu'en admirateur enthousiaste de la nature, j'éprouve du plaisir à décrire.
Je voudrais, étendant mes vues plus loin, voir établir â Daïa une nombreuse corporation religieuse, de ces hommes utiles et laborieux, qui, pénétrés du peu de cas que le chrétien doit faire de la vie, se consacrent â de Francis travaux. Je voudrais y voir une vaste chartreuse dont les nombreux habitants, sobres et laborieux, exploiteraient avec intelligence les bois, créeraient les routes, travailleraient à la culture des terres et refouleraient au loin dans le désert les hôtes sauvages qui depuis des siècles ont choisi pour demeure les ombrages et le gazon de la Daïa.
Indépendamment du sapin, bois propre à la construction et qui a la dureté du chêne de France, vous avez le chêne vert, arbre de charronnage, bois dur et élégant pour la fabrication des lits, des tables et autres meubles; le genévrier, bois d'ébénisterie ; le lentisque, dont la racine donne un plaqué admirable; la racine du tuya, qui est encore supérieure. Le chêne vert produit un gland doux que les amateurs mangent en guise de châtaignes ; le commerce en abuse dans la vente du café. L'on trouve encore dans les bois de Daïa l'arbousier, dont le fruit ressemble à une grosse fraise; assaisonnée avec du vin et du sucre, l'arbouse est un plat de dessert assez estimé.
Peut-être aussi, en fouillant toutes ces montagnes et ces ravins si curieux, serait-il possible d'y trouver des richesses minéralogiques.
L'hiver est excessivement froid à Daïa, qui véritablement est la Sibérie d'Afrique ; mais aussi quels beaux feux vous donnent le chêne et le genévrier ! — Tous les orages planent sur Daïa; ce sont eux qui nous donnent de l'eau sur les plateaux intermédiaires. Cet été, la Méquera a eu trois crues remarquables inondant les plaines en amont de Sidi-bel-Abbès. — Le climat est très-sain et guérit vite les fièvres contractées dans les plaines.
Comme porte militaire, Daïa est notre entrée dans le désert ; il est à l'abri d'un coup de main des Arabes, qui peuvent soutenir des siéges, mais ne sauraient en faire.
Quittons Daïa, oublions ces tristes murs, la mauvaise chère que I'on y fait, pour retourner Sidi-bel-.Abbès.
Après avoir monté l'espace d'une demi-lieue au nord dans les bois, vous vous arrêtez au point culminant de la côte et vous parcourez avidement l'immense étendue qui s'offre à vos regards. Des bois, toujours des bois ; des montagnes lancées dans l'espace, les unes en cônes, les autres en pyramides ; nul vestige d'habitations européennes, point de tentes, et cependant çà et là quelques sillons tracés par la maigre charrue arabe.
Trois lieues au-dessus, le Télagre, fontaine aux belles eaux dans la forêt des Sapins; c'est un bivouac appelé par nos soldats le Cimetière (il y existe en effet les ruines d'un cimetière arabe). Trois lieues plus loin, l'Oued-Tralimett, autre bivouac au milieu des roseaux, et enfin, en poursuivant la route, vous arrivez à la Teneira, plaine arrosée par l'Oued-Teneira. Un village européen devrait prospérer dans cette position, qui réunit les meilleures conditions pour la culture, d'excellentes terres, du bois, de l'eau. L'on m'objectera l'insalubrité ; défrichez, Européens ! soyez sobres, prudents, et vous vivrez longtemps en Afrique. En attendant mon village, il existe à la 'Teneira un caravansérail, lieu de repos où tout voyageur a le droit, sans payer, de déposer son portemanteau, de loger ses chevaux et de dormir.
Un seul Européen habite ce caravansérail et se livre avec succès à la culture ; les plantations, qui ne datent que de trois années, y sont magnifiques.
En quittant la Teneira, vous montez une nouvelle chaîne de montagnes qui se dirige à l'est vers Mascara. Arrive au point de partage, vous apercevez à quatre lieues la blanche Bel-Abbès, qui, vue à cette distance, semble assise aux pieds du Tessalla.
M. DE MASSOL.
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SIMPLE PROMENADE
Tirailleur Algérien N°511 du 4 novembre 1900
Source Gallica
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Si tu veux fuyons ensemble
Au pays des amoureux,
Ne crains pas si mon cœur tremble
Le pauvret, il est heureux !
Ouvre au vent tes ailes blanches,
Bien loin nous fuirons tous deux,
Nous cueillerons des pervenches
Au fond des grands bois ombreux !
Au cristal d'une fontaine
Tu pencheras ton front pur,
Et tu verras, oh ! ma reine,
Tes beaux yeux remplis d'azur.
Quand la nuit tendra ses voiles
Sur l'immense firmament
Je compterai les étoiles
Sur tes lèvres, les baisant.
Et puis quand Phœbé la blonde,
Dénouant sa tresse blonde,
Viendra dans les cieux errer,
Si tu veux, oh ! ma charmante
Dans une rose enivrante
Nous irons nous reposer !
Et là perdu dans le rêve,
Nous, nous aimerons sans trêve,
Nous, nous aimerons toujours !
Nous viderons le ciboire
Où l'on voudrait toujours boire,
Car son nectar est l'amour !
G. FLORAC.
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Antifasciste
« Le salaud se regarde tranquillement dans la glace, il s’aime, il s’admire, il se justifie, il a l’impression – tant qu’il n’est pas mis en échec – de triompher des difficultés qui arrêtent les autres ; il n’est pas loin de se prendre pour un héros… » (Éric-Emmanuel Schmitt).
Durant ce long week-end de la Toussaint, je comptais me reposer, souffler un peu et avoir une pensée et une prière pour mes proches et mes amis rappelés à Dieu. Je n’avais pas l’intention de vous parler, encore et encore, de l’Algérie. Combien de fois ai-je dit (ou écrit) que je ne voulais plus en parler ? Une page est tournée, les regrets ne servent à rien. Et puis, j’ai consacré à ce beau pays plusieurs de mes livres (1) et des dizaines d’articles. Je croyais avoir épuisé le sujet, que nenni !
Albert Camus a écrit : « L’Algérie, on n’en guérit jamais ». Elle reste une plaie à vif, une plaie qui ne cicatrise pas, et ce, d’autant plus que, tant du côté français que du côté algérien, on s’ingénie à mettre du sel dessus, pour nous faire souffrir, pour raviver une douleur ancienne.
Voilà qu’avant hier, 70 ans après la « Toussaint rouge », début de l’insurrection du FLN (2) en Algérie, la petite f... qui tient lieu de président de la « Ripoux-blique » a reconnu que le dirigeant du FLN Larbi Ben M’hidi « a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses » . Le choix de cette date ne doit rien au hasard ; c’est encore une provocation.
« La reconnaissance de cet assassinat atteste que le travail de vérité historique, que le président de la République a initié avec le président Abdelmadjid Tebboune se poursuivra », nous dit le communiqué de l’Elysée. Et la presse (3) ajoute que « Le but d’Emmanuel Macron est d’aboutir à la constitution d’une mémoire apaisée et partagée ». De qui se moque-t-on avec cette auto-flagellation unilatérale ? Va-t-on cesser un jour d’humilier la France et d’insulter son Armée ? C’est honteux !
Dans le film « Le président », Michel Audiard fait dire à Jean Gabin, s’adressant à un politicard joué par Bernard Blier : « Pour des raisons particulières je vous ai longtemps pris pour un salaud et je constate avec plaisir que là aussi j’avais quinze ans d’avance. »
On dirait que cette tirade a été écrite spécialement pour Emmanuel Macron.
Avant son élection, en février 2017, Macron osait qualifier l’œuvre française en Algérie, le travail remarquable (et souvent désintéressé) des colons français sur une terre inhospitalière durant 132 ans, de « crime contre l’humanité ». Puis, en octobre 2018, il allait salir notre Armée en faisant repentance, pour la France, au domicile de la veuve de Maurice Audin. En juillet 2020, il chargeait Benjamin Stora de « dresser un état des lieux juste et précis » sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Au final, ce « Rapport Stora » est une invitation à repentance aussi unilatérale que l’étaient les Accords d’Évian. Il propose notamment : de commémorer les dates symboliques du conflit (le 19 mars 1962, le 25 septembre, et le 17 octobre 1961) ; de restituer à l’Algérie l’épée de l’émir Abdelkader « héros de la résistance à la colonisation française »; de reconnaître l’assassinat de l’avocat et militant politique Ali Boumendjel, pendant la bataille d’Alger ; de poursuivre les travaux sur les essais nucléaires français dans le Sahara et leurs conséquences (ainsi que celles de la pose de mines antipersonnel durant la guerre) ; de réactiver le projet de « Musée de l’histoire de la France et de l’Algérie » abandonné en 2014 ; de faire entrer au Panthéon l’avocate Gisèle Halimi (4), etc.
Dans la foulée, Macron, comme Hollande, condamnait le soi-disant massacre du 17 octobre 1961 (5), puis, la ministre Roselyne Bachelot annonçait qu’on allait ouvrir « avec 15 ans d’avance » les dossiers concernant la guerre d’Algérie. En clair, nous faisions encore notre autocritique.
Du côté algérien, le président Abdelmadjid Tebboune, comme TOUS ses prédécesseurs, se moque des gesticulations françaises comme de sa première djellaba. Ce qu’il attend, c’est un acte de contrition en bonne et due forme, avec, à la clé, des indemnisations pour les « spoliations et crimes » que nous aurions commis en Algérie. N’a-t-il pas fait réintroduire un couplet menaçant la France dans l’hymne national de son pays ? Mais revenons à son comparse Emmanuel Macron.
Apparemment Macron ignore ce que fut la « bataille d’Alger ». Or cette bataille aura été, indéniablement, une affaire de parachutistes. Des paras qui, avec abnégation et courage, ont fait un travail remarquable et ont éradiqué le terrorisme à Alger. Une période trouble durant laquelle Alger, deuxième ville de France à l’époque, aura connu 112 attentats dans le seul mois de janvier (1957).
Le commissaire Benhamou n’arrivant à rien avec 1500 policiers, le socialiste Robert Lacoste a donné les pleins pouvoirs (y compris ceux de police) au général Massu qui rentrait de l’« Opération Mousquetaire » à Suez. Massu, qui étrennait ses étoiles, commandait la 10e Division Parachutiste. Ses régiments vont tous converger sur Alger. Ce sont des unités solides et bien commandées : le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (1er RCP), commandé par lt-colonel Mayer ; le 1er Régiment Etranger de Parachutistes (1er REP), aux ordres d’une légende vivante des paras-Légion, le lt-colonel Jeanpierre ; le 2ème Régiment de Parachutistes Coloniaux (2ème RPC), commandé par Château-Jobert, dit « Conan », puis par le lt-colonel Fossey-François, son adjoint à Suez ; le 3ème Régiment de Parachutistes Coloniaux (3ème RPC), du légendaire colonel Bigeard… Une autre unité – le 9ème Zouaves – commandée par le colonel Bargeot, participera aussi à la bataille d’Alger. Le colonel para Henri Le Mire, assisté du capitaine Graziani, para lui aussi, dirige le 2ème bureau de la 10ème DP.
Pendant la bataille d’Alger, Audin est arrêté par les hommes du lieutenant Erulin (6), du 1er REP, puis remis pour interrogatoire aux paras du commandant Aussaresses. Il disparaît le 11 juin 1957 et on ne saura jamais de façon certaine s’il a été tué par les gens chargés de l’interroger ou par ses amis du FLN après s’être évadé. Mais le communiste Maurice Audin était un traître à sa patrie. En d’autres temps, il aurait fini avec 12 balles dans la peau. Les traîtres meurent souvent jeunes.
Préalablement, le 23 février 1957, les paras de Bigeard arrêtaient un gros poisson : Larbi Ben M’hidi. C’était l’un des neuf fondateurs du « Comité Révolutionnaire d’Unité et d’Action » (CRUA) qui le 10 octobre 1954 transforment celui-ci en FLN et décident de la date du 1er novembre 1954 comme date du déclenchement de la lutte armée pour l’indépendance algérienne. On lui confie la direction de l’Oranie (wilaya V). En 1956, il devient membre du « Conseil National de la Révolution Algérienne » (CNRA). Nommé à la tête de la « Zone Autonome d’Alger », il participe à l’organisation des attentats dans la capitale (notamment ceux du 30 septembre 1956, dont celui du « Milk-Bar »). C’est donc un terroriste que les paras arrêtent le 23 février 1957. Dans une interview au journal « El Watan », en 2017, sa sœur Drifa déclare être certaine que son frère a été dénoncé par ses compagnons d’armes. C’est donc un chef fellagha qui a été trahi par d’autres fellaghas ; encore une traîtrise !
Mais l’homme impressionne ses geôliers par ses convictions fortes et son courage. Je n’ai pas le moindre doute sur ce qu’en dit le colonel Jacques Allaire, que j’ai eu le privilège de connaître.
Lieutenant chez Bigeard, c’est lui qui a arrêté Ben M’hidi. Il déclarera beaucoup plus tard :
«… L’impression qu’il m’a faite, à l’époque où je l’ai capturé, et toutes les nuits où nous avons parlé ensemble, j’aurais aimé avoir un patron comme ça de mon côté, j’aurais aimé avoir beaucoup d’hommes de cette valeur, de cette dimension, de notre côté. Parce que c’était un seigneur Ben M’Hidi… Il était impressionnant de calme, de sérénité, et de conviction… C’est un homme qui est calme, serein, je ne peux même pas dire qu’il était inquiet, il avait déjà compris que la page était tournée pour lui… Que faire de Ben M’Hidi ? Nous avons d’abord longuement parlé avec le colonel Bigeard et j’ai dit que Ben M’Hidi est un poisson trop gros pour nous… et c’est à l’échelon supérieur de décider de ce que l’on pourra faire de lui… Je l’ai remis à l’État-major, et à une équipe qui est venue le chercher, et c’était la nuit, et bien que le règlement s’y oppose, je lui ai fait présenter les armes, parce qu’il faut reconnaître chez son adversaire la valeur et le courage. Et Ben M’Hidi était pour moi un grand monsieur et d’ailleurs son prénom, dans la résistance, c’était Hakim, qui veut dire : le preux… Après, il a été remis à la justice… et j’ai appris à travers la presse, les journaux, et tous les livres d’histoire que j’ai parcourus qu’il s’était suicidé dans sa cellule le 4 mars… ».
Bigeard, qui raconte l’avoir interrogé sous « Penthotal », refusant de le torturer, a dit en gros la même chose : chez les « Centurions » on respecte un ennemi courageux.
Puis, en 2001, dans son livre « Services spéciaux, Algérie 1955-1957 », le général Aussaresses reconnaît avoir exécuté Larbi Ben M’Hidi, par pendaison maquillée en suicide, dans la nuit du 3 au 4 mars 1957. Selon lui, ce crime a été commis avec l’assentiment tacite de sa hiérarchie et d’un juge (qui aurait lu le rapport sur le prétendu suicide… avant que celui-ci ait eu lieu). Ce livre a fait l’effet d’une bombe ! Le monde des faux-culs et des Tartuffes a fait semblant de découvrir que les Services Secrets (de tous les pays) utilisent parfois des méthodes condamnées par les lois et conventions qui voudraient régenter (et humaniser) les guerres modernes.
Pourquoi le général Aussaresses, qui fut un beau soldat, a-t-il balancé un tel pavé dans la marre ? Pour éclabousser une institution – la « grande muette » – qui n’aurait pas assez reconnu ses mérites ? Mon camarade Jean-Claude Sanchez donne plusieurs pistes dans un excellent livre fort bien documenté (8). Si ce n’est pas une fanfaronnade, l’exécution de Larbi Ben M’Hidi n’est pas glorieuse, c’est le moins que l’on puisse dire, mais ceux qui, aujourd’hui, font de ce chef du FLN « le Jean Moulin algérien », oublient que Jean Moulin n’a jamais posé de bombes dans des bars ou des lieux publics, tuant des civils, des femmes et des enfants. Alors, de grâce, arrêtons l’hypocrisie et la compassion à géométrie variable ! Ce conflit était une sale guerre, mais toutes les guerres sont sales !
Les officiers paras que j’ai connus – Pierre Château-Jobert, Jacques Allaire, Pierre Sergent, entre autres – ont gardé un très mauvais souvenir de la mission de basse police qu’a été la bataille d’Alger. Et pourtant, ces paras ont fait un travail remarquable et ont éradiqué le terrorisme à Alger.
Ceci force le respect et mériterait un hommage, surtout pas des critiques.
Avant de conclure, rappelons, juste pour mémoire :
a)- Que les unités parachutistes et légionnaires ont eu, à elles seules, plus de la moitié des pertes au feu du conflit algérien, de novembre 1954 à juillet 1962.
b)- Que des officiers de la 10ème (et de la 25ème DP) sont morts pour la France en Algérie : le colonel Jeanpierre, le capitaine Graziani, et quelques dizaines d’autres moins connus.
c)- Que d’autres officiers paras ont choisi « les voies de l’Honneur », en avril 1961, pour ne pas livrer l’Algérie au FLN: les colonels Dufour et Château-Jobert, le commandant Denoix de Saint-Marc, les capitaines Sergent et Montagnon… La liste de ces hommes courageux est longue !
d)- Que c’est Massu, dont la position a pourtant été ambiguë sur l’Algérie, qui a obtenu, en 1968, à Baden-Baden, la promesse d’amnistie des « soldats perdus » de l’Algérie française.
e)- Que la bataille d’Alger, enfin, est une bataille incontestablement gagnée par les paras.
Dans n’importe quel pays, on honore les héros, on ne salit pas leur mémoire. Or, une fois de plus, Emmanuel Macron insulte la France et salit son Armée. C’est carrément dégueulasse !
En raison de leur âge, nos anciens d’Algérie disparaissent les uns après les autres. Lors de la visite de Macron à la veuve Audin, j’écrivais au général-président d’une association d’anciens paras :
« Si nous ne disons rien, dans quelques années il n’y aura plus personne pour prendre la défense de nos frères d’armes d’Algérie. Ils seront insultés et considérés comme des « criminels de guerre »… » . Nous en sommes là, hélas, et l’Algérie revancharde l’a bien compris.
Ce pays compte aujourd’hui 45 millions d’habitants et plus de la moitié de cette population a moins de 25 ans, or, comme disait Coluche : « Dans le divorce entre la France et l’Algérie, c’est la France qui a obtenu la garde des enfants ». Car où vont tous ces jeunes désœuvrés, miséreux, sans travail, victimes de l’incompétence et de la corruption des anciens fellaghas qui dirigent leur pays depuis plus de soixante ans ? En France, bien sûr, ce pays colonisateur honni qu’on leur a appris à détester dès l’enfance. Ils arrivent chez nous en quémandant nos aides sociales diverses et variées, et la haine chevillée au corps. Et Macron souffle sur la braise pour attiser un feu mal éteint.
Pour faire avancer son « œuvre de réconciliation de mémoire apaisée et partagée », je lui suggère de demander à son ami Abdelmadjid Tebboune ce que sont devenus les 3000 « Pieds noirs » disparus entre le 19 mars et le 5 juillet 1962, date de l’indépendance de l’Algérie ? Où sont passées les femmes enlevées et livrées comme putains aux bordels de l’ALN ? Où sont les Européens utilisés au déminage (préalablement amputés d’une jambe pour éviter toute velléité d’évasion) ? Il peut aussi lui demander des comptes sur nos supplétifs, nos Harkis et leur famille, abattus en masse, lors des deux principales vagues de répression en été et en automne 1962. Quelquefois par unité entière, par village entier, par famille entière, les femmes et les enfants n’étant pas épargnés. Les supplices précédant leur mort, d’une cruauté inouïe, pouvaient durer plusieurs heures, voire plusieurs jours : corps ébouillantés, dépecés, enterrés ou brûlés vifs, énucléations, membres découpés en lanières et salés. Des anciens combattants contraints d’avaler leurs médailles avant d’être brûlés vifs dans le drapeau français. Certains harkis ont été crucifiés sur des portes, les yeux crevés, le nez et les oreilles coupés, la langue arrachée, systématiquement émasculés… D’autres furent dépecés vivants à la tenaille, leur chair palpitante jetée aux chiens…
Quant aux familles : des vieillards et des infirmes étaient égorgés, des femmes violées puis éventrées, des nourrissons avaient la tête écrasée contre les murs sous les yeux de leur mère. De l’aveu même de Ben Bella, ces tueries de masse ont concerné 150.000 personnes.
Mais Macron sait-il toutes ces horreurs ? Evidemment !
Quand il lèche les babouches de Tebboune est-il inconscient ? Vraisemblablement !
Fait-il tout ça par mépris du passé de son pays ? Probablement !
N’est-il pas en train d’affaiblir la France en la soumettant à l’Islam ? Assurément !
En fait, Macron n’est-il pas tout simplement un s.... ? Oui, Incontestablement !
Eric de Verdelhan
1)- Entre autres « Requiem pour l’Algérie française » et « Hommage à NOTRE Algérie française » ; Editions Dualpha ; 2019
2)- FLN : Front de Libération Nationale (son bras armé est l’ALN, Armée de Libération Nationale)
3)- « Franceinfo » du 1er novembre 2024
4)- Rappelons que Gisèle Halimi était proche du FLN et œuvrait contre la France.
5)- Le professeur Bernard Lugan et moi-même avons rédigé suffisamment d’articles sur le sujet pour qu’il ne soit pas utile d’y revenir ici.
6)- Philippe Erulin, né à Dole le 5 juillet 1932 et mort à Paris le 26 septembre 1979. Il était chef de Corps du 2ème REP lors de l’opération de Kolwezi en mai 1978.
7)- « Services spéciaux, Algérie 1955-1957 » de Paul Aussarresses ; Perrin ; 2001
8)- « Paul Aussaresses : plaidoyer pour un patriote : 1918-2013 » de Jean-Claude Sanchez ; Indo-éditions ; 2020
Eric de Verdelhan
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RAPPEL D'HISTOIRE
VERITAS N°71, mars 2003
Georges-Emile PAUL
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Par discorde et négligence gauloise sera passage à Mahomet ouvert. Nostradamus (1555)
A condition, bien sûr, d'être de bonne foi, comment ne pas mesurer aujourd'hui, la colossale imbécillité gaullienne dans le criminel anéantissement de l'Algérie Française ? Au fil d'une islamisation intégriste qui s'attaque de plus en plus ouvertement à nos sociétés libérales, on perçoit mieux, d'année en année, avec une immigration maghrébine croissante et toujours aussi peu contrôlée, tout ce que I'ex-province algérienne, sur le flanc méditerranéen de notre pays, pouvait offrir en garanties de sécurité et de liberté dans cette région.
On comprend mieux, alors, tout ce que notre présence et nos impératifs de civilisation - alliés à cet humanisme qui est le trait majeur de notre continent européen - pouvaient, généreusement et loyalement, apporter de positif à une Algérie qui n'a jamais cessé, depuis sa discutable indépendance, de régresser sur tous les plans jusqu'à ne plus offrir au peuple que le désespoir, la misère, le chômage et la paupérisation !
Faut-il, pour autant, laisser croire à ce peuple, aujourd'hui livré à la désespérance, qu'il en est obligatoirement ainsi, par la fatalité de quelque « vent de l'Histoire »?... Si les Français ont - dans leur majorité, hélas ! - été assez naïf pour croire à ces sornettes dans les années 1960, on ne peut guère croire que les Algériens en soient, encore aujourd'hui, à ce degré de stupidité.
Nos médias, toujours en admiration de ce qui ressemble aussi peu à la démocratie que les Régimes à la Castro, Saddam Hussein et autres Khadafi, font de plus en plus fort en nous présentant l'Algérie de Bouteflika en 2003 - toujours aux mains d'un F.L.N. autoritaire et prévaricateur - comme une République ordinaire et bien acceptée des citoyens, sans se donner la Peine de voir, qu'en fait, elle recouvre le fascisme d'un cabinet noir où siègent en force des généraux pouvant bien faire le pendant de ceux que Charles De Gaulle envoyait, en son temps, pour briser la résistance à ses diktats de tous ces Français d'Algérie qui osaient vouloir rester français sur une terre française.
Bouteflika, ce président fantoche, avec lequel, en mars prochain, Jacques Chirac échangera force embrassades, sait très bien qu'il doit son poste aux seuls militaires sans l'habile concours desquels il n'aurait pu être, seul candidat, puis élu.
Cela, tout Algérien le sait, comme il sait aussi que le bonhomme se gardera bien d'un pas de trop dans l'initiative politique.
En vétéran du F.L.N. et rescapé probable de quelques purges draconiennes il aimerait pouvoir profiter du magot auquel il peut prétendre plutôt qu'achever sa carrière comme un vulgaire Boudiaf, sous la mitraille d'un prétorien !
Quels que soient les griefs que l'on puisse faire aux Algériens sur la manière dont ils ont, sous la contrainte gaulliste, répudié l'Algérie Française (et que pouvaient-ils faire d'autre sinon que, dans la crainte, acclamer Ben Bella ?) on peut, tout de même, admettre qu'ils avaient droit à un autre sort, un autre avenir pour leur jeunesse que ce visa, tant espéré vers une ex-métropole qui ne les veut plus.
Alors, il nous faut bien, les uns et les autres, regarder aujourd'hui vers ailleurs et, en particulier, vers cet abîme sanglant qui a fait déjà des milliers de morts dans ce malheureux pays, jusqu'à vouloir, et c'est un autre fait, y entraîner une partie de cette France musulmane refusant toute forme d'intégration et valorisant, au contraire, un communautarisme aux aléas dangereux,
Dans cette Algérie 2003, encore bien loin de ressembler à une authentique démocratie, on peut voir, par contre,..de véritables bastions très militarisés d'un islamisme terroriste opérant ouvertement contre les forces régulières jusqu'à abattre, début janvier, soixante dix militaires en une dizaine de jours ! impressionnant et lourd de menaces... Pour cette année qui s'ouvre sur un projet de réconciliation franco algérienne, (projet totalement utopique puisque I'Algérie est encore aux mains d'un F.L.N. résolument anti-français, corrupteur et faussaire ) le drame que vit ce pays et la décence commandaient qu'on abolît ce programme de réjouissances, bien peu en phase avec les réserves émises d'un bord comme de l'autre !
Et la nomination, coté français, d'un sieur Hervé Bourges, rallié de vieille date, à tous ceux qui ont pourri I'esprit même d'une bonne coopération entre la France et l'Algérie, ne pouvait que desservir un tel projet, d'autant qu'en furent exclus d'emblée les Français d'Algérie, Pieds Noirs et Harkis, ceux qui étaient les seuls à pouvoir donner élan et ferveur aux manifestations d'une réconciliation qui devait - et doit toujours - passer par le repentir des deux pays envers les victimes qu'ils ont et qu'on a frappé d'un ostracisme inadmissible dont la cause ne peut être autre que les remords.
D'un autre coté, l'absence qui nous est imposée nous laisse notre libre arbitre pour commenter la situation d'une Algérie n'attendant de la visite de Jacques Chirac qu'un accroissement des visas pour une jeunesse algérienne désabusée, et de nouveaux crédits pour stimuler une économie qui se porterait mieux si l'évasion des capitaux n'était pas la principale performance de ce pays !
La situation actuelle de l'Algérie est, aussi, compliquée par une insécurité constante dans l'Est et le Centre (un peu moins dans l'Ouest, c'est vrai) et qui laisse voir que les combattants du G.l.A. et du G.S.PS. ne sont nullement acculés à se terrer dans les montagnes de Kabylie comme voudrait le faire croire le général Lamari, et que ces rebelles sont, en réalité, des soldats aguerris, nantis d'un armement auquel la Libye n'est sans doute pas étrangère, ce qui oblige les militaires algériens à solliciter I'aide des Américains pour obtenir les armes sophistiquées leur permettant d'écraser, enfin, cette guérilla, qui a fait trop de victimes dans leurs rangs...
On en a que plus de mal, dès lors, à croire le général Lamari lorsqu'il se dit prêt, pour sa part, à accepter un président de la république issu de la mouvance islamique. Voilà une déclaration qui a du secouer la confrérie jusqu'à I'amener à faire tintinnabuler ses médailles pour atténuer le propos...
Et comment cette armée algérienne, si fortement mobilisée aujourd'hui, si fière, aussi, comme elle en témoigne volontiers, d'avoir écrasé les 500 000 hommes de I'Armée français, peut-elle, après plus de dix ans de poursuite des combats, n'être toujours pas en mesure de venir à bout de cette guérilla qu'elle prétend menée par quelques centaines d'hommes seulement ? Il y a, quelque part, de bien belles fanfaronnades auxquelles nous ont, d'ailleurs, habitués les Algériens ! En fait, leurs autorités – tant civiles que militaires - hésitent maintenant à croire que les forces algériennes pourront venir militairement à bout de cette longue guerre civile ! Bouteflika n'avait-il pas pris contact avec le G.S.P.C. pour des pourparlers supposés plus efficaces que l'affrontement armé ?
Cela dit, on sait maintenant que, dès avant le 11 septembre 2001, Hassan Hattab et son premier lieutenant Abou-el-AaÏssam, un Algérien au vrai nom de Hamid Saadoui, ont eu une rencontre avec Oussama Ben Laden en personne, ce qui témoigne aujourd'hui des liens réels d'Al Qaïda avec les islamistes radicaux algériens jusqu'à amener Bouteflika à rompre tout contact et à presser Washington de lui donner un armement adéquat pour son armée qui se fait tailler en pièces par une guérilla comptant dans ses rangs nombre d'anciens des campagnes de Tchétchènie ou d'Afghanistan...
Il n'y a pas qu'à Alger, d'ailleurs, que l'on prend conscience désormais d'une nuisance terroriste à prendre très au sérieux. Londres, d'ordinaire fort laxiste et même plutôt complaisante envers ses excités musulmans, semble se résoudre à réagir. En est la preuve la perquisition musclée conduite à I'intérieur de la mosquée intégriste de Finsbury Park, celle-là même ou les imprécations de I'imam Abou Hamza enflammaient les fidèles du Londonistan, ce quartier des excités musulmans par lequel ont transité le terroriste Bichard Reid (récemment condamné par les U.S.A. à la réclusion criminelle à perpétuité) et Zakarias Moussaoui (en attente de jugement pour sa participation vraisemblable aux attentats anti-américains du 11 septembre 2001).
Cette intrusion en force de Scotland Yard a montré que, désormais, il y aura des limites aux exhortations extrémistes et ce d'autant plus que cette perquisition, première du genre, a permis la saisie d'armes à feu, de faux papiers, de nombreux et intéressants documents auxquels vont s'intéresser toutes les polices anti-terroristes du monde.
La préparation d'un attentat à la ricine, machination dans laquelle sont impliqués une dizaine d'Algériens, la plupart fréquentant la mosquée incriminée, a fortement ulcéré les Anglais, ce qui a fait dire à un haut fonctionnaire de sa Majesté. Il ressort des enquêtes menées qu'on peut, désormais, voir I'Algérie comme une pépinière de l'extrémisme islamique car, dès qu'on s'éloigne un peu de Ben Laden et de ses lieutenants yéménites ou saoudiens, on ne trouve plus que des Algériens liés au G.l.A. et la plupart venus de France.
En fait, huit sur dix des suspects détenus provisoirement viennent d'Afrique du Nord et, majoritairement, de I'Algérie, ce qui fit dire, ironiquement à un journal d'outre Manche. A I'instar de I'Arabie Saoudite, I'Algérie n'a guère plus à exporter que son pétrole et ses terroristes !
La France, pourtant au centre de multiples complots, n'ébruite que fort peu les résultats de ses enquêtes et ne donne aucune indication sur la personnalité des suspects compromis.
Assurément, alors que le Président de notre République s'apprête à se rendre en visite officielle à Alger, il ne serait pas « politiquement correct, de mener grand tapage autour du terrorisme algérien en Métropole !
C'est tout juste si la grande presse a fait un timide écho, en janvier, à I'assassinat du député F.L.N. Abdelmalek Benbara dont le corps, retrouvé poignardé en plein cœur et pieds liés, gisait depuis plus de quinze jours dans le coffre de sa voiture garée avenue Hoche, à PARIS ! On se garde bien, en haut lieu, de privilégier le meurtre politique, mais l'affaire, on s'en doute, n'en restera pas là, d'autant plus que la victime, d'après ce qu'on en sait, oeuvrait aussi dans le vaste programme de I'année de I'Algérie en France !
Que cet étrange épisode parisien soit lié, ou non, à tout ce qui se raccroche au terrorisme islamique sous-jacent chez nous, il n'en ressort pas moins que nombre de Franco-algériens ou de nationaux algériens sont aujourd'hui mis en cause dans la constitution de cellules terroristes, voire dans la préparation d'attentats ici et là. On peut donc en déduire qu'il existe bel et bien chez nous, tout autant que chez nos voisins, une chaîne active de l'islamisme radical identifié comme algérien et, de ce fait, largement aidé par le G.l.A. et le G.S.PC. auxquels l'Algérie, autant que la France, offrent de coupables complicités manœuvrières.
Notre pays a accordé en 2001 plus de DEUX CENT MILLE visas de tourisme à des Algériens. C'est énorme quand on sait qu'aucune enquête sérieuse, aucun contrôle véritable, n'ont été réalisés sur ces milliers de demandes par nos autorités consulaires, confinées dans leurs bureaux...
Par ailleurs, sans l'ombre d'un sentiment xénophobe, nous sommes tout de même fondés à nous poser la question suivante : parmi les clandestins, récalcitrants au retour, éparpillés dans l'hexagone, la nébuleuse des islamistes radicaux n'a-t-elle pas I'occasion d'insérer quelques-uns uns des siens, appelés à grossir les commandos dormants d'Al Qaïda ?
Oui, la 5ème République française, par le comportement désespérément laxiste et naïf de ses dirigeants successifs, est bien la première coupable des maux qui nous frappent et nous frapperont encore. On peut, d'ailleurs, le constater sur un tout autre sujet, celui de la crise ivoirienne où I'on voit mille six cents de nos compatriotes expatriés angoissés, et les soldats censés les protéger dans la situation la plus inconfortable dont l'issue pourrait tourner au drame...
Mais sur notre sujet principal, cette réconciliation franco-algérienne qui suit inlassablement les voies de la capitulation gaullienne, notre plus grande inquiétude c'est de voir les autorités de ce pays, aveugles à la pénétration organisée d'un Islam qui se veut conquérant, foncièrement communautariste au point de donner naissance, en Seine Saint Denis à un collège musulman, et de soutenir un projet du même type à Lille où Amar Lasfar, responsable de la mosquée de Lille Sud, œuvre, avec quelques imams, tous ralliés aux frères musulmans, à une réalisation enseignante sans aucun rapport avec l'Education Nationale et le Ministère de M. Luc Ferry ! Il ne reste plus, après cela, qu'à multiplier ce genre d'initiatives et à tordre le cou, définitivement, à toute forme d'intégration.
Si I'on admet, demain, que l'Islam soit, chez nous, I'amorce d'une nation à part, pratiquement sans liens ni obligations envers l'Etat tutélaire, on ouvre la porte à une dissociation irrémédiable de l'identité nationale à laquelle ne manqueront pas de souscrire d'autres minorités agissantes : corse, basque, bretonne ou occitane...
Est-ce là où I'on veut, sournoisement, conduire ce pays dont on se refuse à contrôler la situation nouvelle au vu des prétentions d'un Islam qui revendique tout et n'importe quoi, puis, demain, à l'imposer lorsqu'il aura quadrillé nos provinces et affermi ses adeptes dans l'intolérance et la xénophobie ?
Il y a danger... Mieux, comme l'explique René Marchand dans son livre « La France en danger d'Islam, » : ce serait une prétention insensée de croire, aujourd'hui, les musulmans aptes à souscrire à un Islam à la française, lequel ne peut plus exister car I'islamisme actuel est, en lui-même, une force qui ne cherche qu'à réunir toutes les conditions de la Jihad, d'une guerre de conquête intérieure qui se fera inéluctablement à moins que naisse une réaction populaire aussi violente qu'inattendue.
Preuve que l'islamisme, venu d'une immigration inassimilable et dangereusement forte, a bien pris conscience de la faiblesse de nos sociétés occidentales, cette admonestation de Mme le Maire socialiste d'Anvers, Léona Detiège : « La ligue arabe européenne joue un jeu dangereux en s'essayant à créer une animosité entre les différents groupes de la population. Si, autrefois, les gens se plaignaient des problèmes posés par les seuls clandestins, ils ont tendance, maintenant, à regarder de travers l'ensemble du monde immigré. »
Puisse ce propos être entendu et compris jusque chez nous !
Georges-Emile PAUL
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RAPPEL D'HISTOIRE
VERITAS N° 76 octobre 2003
Par André ROSSFELDER
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CHERCHELL
DE LA NUMIDIE A L’ALGERIE FRANCAISE
Les ruines romaines de Cherchell, à une centaine de kilomètres à l'Ouest d'Alger, se trouvent sur une étroite plaine côtière s'inclinant en douceur vers la mer ; la montagne, haute d'un peu plus de mille mètres, est couverte de forêts de pins ou de grandes broussailles parmi lesquelles dominent genévriers et lentisques. Elle n'est pas très escarpée mais cependant difficile à parcourir en raison des nombreux ravinaux qui la découpent. La côte, quoi que rectiligne dans son ensemble depuis le massif du Chenoua à l'Est jusqu'en direction du Cap Ténès, vers l'Ouest, est très découpée dans le détail et juste en face de la ville se trouve un petit îlot qui, de nos jours, porte un phare.
Cet îlot constituant un abri des vents d'Ouest amena, comme en bien d'autres points de la côte où se trouvait une île, la création d'une escale, nommée Lol pour les navires phéniciens en route vers l'Espagne ou en revenant. La ville, avant l'arrivée des Romains, avait donc un long passé qui nous est mal connu.
Après la chute de Carthage, le pays passa sous l'influence du Maure Bocchus, qui, après s'être rallié à Rome, domina le pays, tout l'Ouest de la Numidie et établit sa capitale à Lol. Lorsqu'il mourut, sans héritier, l'influence de Rome fit monter sur le trône, après un court interrègne, le jeune Juba II, fils du roi Juba 1er qui fut élevé à Rome où il reçut, ; comme les jeunes Romains de l'aristocratie, une éducation, latine teintée d'hellénisme. C'est ainsi qu'un roi numide eut à cœur de faire de sa capitale une ville d'apparence romaine. Son royaume était étendu puisqu'il allait des environs de Sétif jusqu'au rivage atlantique du Maroc et il eut les moyens de faire d'une bourgade punicoberbère, une grande ville romaine.
L'enceinte de la ville s'étendait parallèlement au rivage, à environ 1500 mètres de celui-ci, sur une distance d'un peu plus de deux kilomètres. Les murailles, épaisses de deux à cinq mètres, renforcées par des tours rectangulaires, éloignées seulement d'une quinzaine de mètres, étaient percées de portes encadrées par des tours plus puissantes, l'une d'elles atteignant 30 mètres de diamètre. Ces murailles avaient été construites en moellons qui furent souvent réutilisés jusqu'aux temps modernes car il semble que la ville n'a jamais cessé d'être habitée. Les ruines antiques qui furent nombreuses dans toute la partie basse de la ville, le long de la mer, sont moins denses vers le Sud.
De nombreux édifices subsistent dans l'intérieur de l'enceinte. On a pu y reconnaître des thermes de grandes dimensions - dont les murs de brique, épais pour conserver la chaleur, sont les masses les plus importantes qui subsistent - en plusieurs points des ruines. La ville devait être bien pourvue de distractions puisqu'on y rencontre, à l'Ouest, un cirque qui devait bien atteindre plus de trois cent mètres de long, au centre un théâtre dont l'hémicycle avait quatre vingt mètres de diamètre et, à côté, un amphithéâtre. Mais ces restes n'ont, le plus souvent, pu être complètement dégagés car ils sont épars dans - ou sous - les bâtiments de la ville actuelle et les pièces intéressantes qui ont pu être exhumées sont aujourd'hui au Musée. Celui-ci reflète un peu de ce qui fut pendant longtemps la capitale de l'Ouest de l'Afrique romaine : la Mauritanie.
A Juba II succéda son fils, Ptolémée et après la mort tragique de celui-ci, Cherchell fut la résidence du procurateur romain qui gouverna la Mauritanie. Il avait à sa disposition des troupes auxiliaires, cavaliers, surtout, venus d'Asie Mineure ou d'Europe, comme ces Thraces dont les épitaphes se retrouvent sur les cimetières du pourtour de la ville. Celle-ci connut quatre siècles de prospérité avant l'invasion vandale.
II semble que, jusqu'à nos jours, elle ne cessa jamais d'être habitée, ce qui fait qu'une fouille totale est impossible. Mais de nombreuses excavations partielles ont fait découvrir à nos chercheurs de nombreuses pièces archéologiques, statues ou autres qui ont été transportées au Musée. Celui-ci, construit sur une esplanade, à côté du port, est l'un des plus beaux d'Algérie. II abrite des restes de toutes les époques : on y observe des bétyles des premiers siècles de la présence phénicienne. Un ex-voto avec des scènes de sacrifice et le signe de Tanit, une inscription en caractères puniques, quelques statuettes, sont tout ce qui atteste de la présence de Carthage. Par contre, la statuaire gréco-romaine est représentée par un grand nombre de très belles statues : une Athéna malheureusement privée de tête, un Apollon, réplique probable de l'œuvre d'un maître athénien, peut-être Phidias, et bien d'autres sujets de la statuaire classique, comme Neptune, Vénus, Diane, Mars, Mercure, Esculape. Mais, à côté de ceux-ci, on peut s'étonner de voir aussi une statue du Pharaon Thoutmosis et celle d'un prêtre égyptien, Petoubast desservant le culte de Ptah à Memphis sous les Ptolémées ainsi que des objets purement égyptiens d'origine comme un Uraeus, l'attribut des Pharaons. Cela s'explique parce que l'épouse de Juba Il était la fille de Cléopâtre, née sur les bords du Nil, descendante de la longue lignée des souverains grecs de l'Egypte alexandrine. Et trônant au milieu de ces dieux et déesses, une statue colossale d'Auguste, malheureusement privée de sa tête.
Et, au hasard des salles de ce Musée, c'est tout un panthéon romain ou oriental qui nous attend, car, à Cherchell peut-être plus qu'ailleurs, ce sont tous ces cultes orientaux qui sont représentés : on y voit Isis, l'Egyptienne et une de ses prêtresses, un Galle, prêtre de Cybèle, représentant un culte venu de l'Asie Mineure. Et, comme égarés parmi ces divinités venues de tous les horizons méditerranéens, une tête du vieux dieu Ammon qui fut bélier avant d'être homme et n'en a conservé que deux cornes enroulées, bien typiques, et celle d'une Afrique personnifiée, à tête éléphantine. Temps heureux où polythéisme et tolérance allaient de pair.
A côté des divinités de ce polythéisme exubérant, on voit des hommes et des femmes bien vivants, ou plutôt qui le furent, dans l'antique Cesarea, à Rome ou ailleurs : avant tout, bien sûr, Juba 1Fr, Juba II et Ptolémée, mais aussi d'anciens habitants restés anonymes comme ces citoyens revêtus d'une toge et ces dames romaines dont un buste est attribué à Agrippine, un autre à Julia Domna, l'épouse de l'Empereur Africain Septime Sévère.
Mais ce qui retient le plus longuement l'attention, ce sont quelques très belles mosaïques dont celle, célèbre des travaux champêtres et aussi des stèles, païennes ou chrétiennes rapportées des cimetières qui entouraient la ville et qu'un labour un peu profond rivait herniées. Et parmi celles-ci, les plus émouvantes sont peut-être celles restée antonymes, ne portant aucuns nom, aucun emblème chrétien trop reconnaissable car datant du tout début de l'évangélisation, quand les premiers fidèles ne pouvaient pas encore, même après leur mort, afficher leur croyance, car ils laissaient de la famille : ces tombes portant simplement des emblèmes discrets comme une ancre, ou une branche d'olivier, qui n'étaient parlantes que pour les initiés.
Près de trois siècles après le règne de Ptolémée, c'est encore à Cherchell que naquit Priscianus, plus connu sous le nom de Priscien. La ville était encore sous le choc de l'invasion vandale et il alla s'établir à Constantinople. Comme toute la bourgeoisie de l'Afrique du nord, sa langue était le latin et il se distingua par l'étude de la grammaire de cette langue de telle sorte qu'en 525, il fut, à Constantinople, à la tête d'une école où l'on enseignait cette langue aux Grecs qui devaient l'utiliser comme langue administrative et juridique en vigueur dans l'Empire d'Orient.
Son traité de grammaire « Institutio de arte grammatica» passe pour avoir été l'ouvrage dans lequel les finesses de la grammaire latine furent le mieux analysées. Il comprenait 18 livres et servit de base à l'enseignement du latin pendant tout le Moyen Age et dans la Chrétienté toute entière. Dès la Renaissance, sa grammaire fut imprimée un peu partout en Europe : en 1470 et 1472 à Venise, la seconde fois présentée ln folio. Elle fut rééditée à Rome en 1481 et encore à Venise en 1527, puis à Hanau en 1605, rééditée encore dans presque toutes les langues. Et toutes les grammaires à l'aide desquelles on enseigne encore le latin dans le monde entier, ne sont que les abrégés de la grammaire de ce Cherchellois à laquelle on ne se réfère même plus..
Pr. Robert LAFFITTE
N.D.L.R.
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LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS
Par J.C. Stella et J.P. Bartolini
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Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
Jean Claude a effectué toutes les recherches et il a continué jusqu'à son dernier souffle. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous, j'ai fait des mises à jour et ajouté d'autres communes, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir. Jean Claude est décédé, et comme promis je continu son oeuvre à mon rythme.
Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
Ce travail fait pour Bône, Guelma, etc. a été fait pour d'autres communes de la région de Bône et de Constantine.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et du Constantinois
Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
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NOUVELLES de LÁ-BAS
Envois divers
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L’ancienne mairie d’Oran sera rénovée
Envoyé par Raymonde
https://www.jeune-independant.net/
reamenagement-de-lancienne-apc-doran/
jeune-independant.net - Par: Brahim Mazi. le 17 nove. 2024
Oran
Le wali d’Oran, Said Sayoud, s’est rendu ce dimanche, à la place 1er novembre pour inspecter les travaux de restauration de l’ancienne siège de l’APC d’Oran, dans le cadre d’une série de tournées sur le terrain programmées pour inspecter les projets de développement dans la wilaya. C’est ce qu’a indiqué un communiqué de la wilaya.
Doté d’une enveloppe financière de quelque 70 milliards de centimes, la rénovation de l’APC a été confiée à une entreprise locale pour une durée estimée de réalisation de 12 mois, a indiqué la wilaya, ajoutant que « le siège sera soumis à une réhabilitation complète tout en préservant son caractère architectural ».
« Le siège de la commune d’Oran est l’un des plus importants lieux historiques et touristiques d’Oran, et sa rénovation permettra de restaurer l’édifice et de redonner vie à ce bâtiment, ce qui ajoutera de la beauté à la place du Premier novembre », souligne la même source.
Par ailleurs, le wali d’Oran et la délégation qui l’accompagne ont inspecté le projet de réhabilitation et de restauration de l’ancienne mosquée Abdellah Ben Salam et a donné des instructions pour la fourniture des appareils de chauffage et de refroidissement pour ce édifice religieux.
« La directrice des postes et des communications a également déclaré que la mosquée serait connectée au réseau Internet », lit-on encore dans le communiqué.
Dans la même journée, Said Sayoud s’est enquis de l’état d’avancement du projet d’aménagement urbain de l’ancien quartier El Hamri dont les travaux toucheront les trottoirs, les rues et les places publiques.
Le premier responsable de l’exécutif a donné des directives sur la nécessité de mener des travaux adaptés au quartier, connu pour sa fréquentation et la circulation routière.
Le wali était accompagné au cours de cette visite par le président de l’Assemblée populaire, les représentants du Parlement, le chef de daira, le Président de l’Assemblée populaire municipale, les directeurs de l’organe exécutif, les directeurs de wilaya et la famille des médias, conclut le communiqué.
Brahim Mazi.
Le projet ambitieux d’un Franco-Algérien
Envoyé par Philippe
https://www.tsa-algerie.com/le-projet-ambitieux-du-franco
-algerien-brille-dans-un-concours-en-france/
- tsa-algerie.com - Par: Merzouk. A 21 Nov. 2024
Le projet ambitieux d’un Franco-Algérien brille dans un concours en France
Connues pour leurs valeurs nutritionnelles et leurs bienfaits sur la santé, les dattes peuvent aussi être valorisées dans d’autres industries comme la cosmétique. Un entrepreneur franco-algérien, basé en France, compte valoriser ce fruit qu’il importe d’Algérie jusqu’au noyau.
Disposant d’une exploitation familiale d’une trentaine d’hectares près de Biskra, Jamel Djeghidel a fondé l’entreprise Paris Biskra en 2016, basée dans la capitale française.
Comme principale activité, il commercialise en France les dattes Deglet Nour cultivées dans son exploitation en Algérie sous la marque « Au Royaume des dattes ». Il écoule dans le cadre de son activité environ 100 tonnes par an de ce fruit.
Extraire des huiles 20 fois plus riches en antioxydant que l’huile d’argan
Le diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP) dispose également d’une coopérative, certifiée « bio », avec une capacité de production de 2 500 tonnes par an. Mais il ne compte pas en rester là.
Depuis 2017, cet entrepreneur franco-algérien envisage de revaloriser ce fruit, mais pas uniquement dans sa forme consommable. Il compte en effet revaloriser les noyaux des dattes pour « apporter un complément de revenus aux producteurs locaux, et dans un circuit court », a-t-il confié ce jeudi 21 novembre au journal Ouest France.
C’est ainsi que Jamel Djeghidel a créé la société Dattissime, basée au Havre, aunord-ouest de la France. À propos de l’emplacement de cette société, il explique qu’il s’agit d’un « port idéal pour l’importation et l’exportation des produits ».
Le processus, qui est encore en phase de tests, consiste à récupérer les noyaux des dattes et à en extraire des huiles par différents procédés, dont le pressage à froid. Les huiles issues de ce procédé sont 20 fois plus riches en antioxydant que l’huile d’argan. Elles sont aussi riches acides gras.
Les dattes seront utilisées de manière complète et durable
De ce fait, elles sont « idéales pour des produits cosmétiques haut de gamme », explique l’entrepreneur. Et ce n’est pas tout. Le résidu du pressage sera aussi récupéré et destiné à l’alimentation animale.
En outre, « les fibres protéines restantes seront destinées à l’industrie agroalimentaire et le résidu final à des fins biotechnologiques », explique encore Jamel Djeghidel. À travers ce processus, les dattes seront donc utilisées de manière complète et durable.
Pas moins de « 150 000 tonnes pourraient ainsi être valorisées avec les dattes d’Algérie », une fois le projet sur pied.
L’entrepreneur âgé de 39 ans teste actuellement les procédés avec différents laboratoires spécialisés dans chaque étape. Une fois le procédé est industrialisé sur territoire havrais, il compte recruter jusqu’à une cinquantaine de salariés.
Son entreprise Dattissime est finaliste à la quatrième édition du concours Normandy 4 Good, qui récompense « l’innovation à impact » à travers plusieurs prix, dont l’innovation en entreprise, le prix start-up et le prix jeunes. Le prix sera remis le 17 décembre prochain.
Merzouk. A 21 Nov. 2024
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CONSTIPATION FISCALE...
Envoyé par Annie
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Un jeune contrôleur fiscal vient voir Jean et lui dit :-
J'ai l'impression que vous vivez au-dessus de vos moyens ou alors vous fraudez le fisc... Cette somptueuse villa et votre belle voiture ne correspondent pas à votre déclaration de revenus !
- Peut-être, mais je mange très peu, vous savez ? À chaque repas, je me contente d'une barre de chocolat avec une tranche de pain ! Ainsi, je fais beaucoup d'économies sur la nourriture
- Ah ? Mais dites-moi, avec tout ce chocolat, vous devez être constipé, non ?
- Un peu, mais par bonheur, chaque année il y a un contrôleur fiscal qui vient me faire chier.
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Notre liberté de penser, de diffuser et d'informer est grandement menacée, et c'est pourquoi je suis obligé de suivre l'exemple de nombre de Webmasters Amis et de diffuser ce petit paragraphe sur mes envois.
« La liberté d'information (FOI) ... est inhérente au droit fondamental à la liberté d'expression, tel qu'il est reconnu par la Résolution 59 de l'Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1946, ainsi que par les Articles 19 et 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), qui déclarent que le droit fondamental à la liberté d'expression englobe la liberté de « chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».
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