N° 138
Avril

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Avril 2014
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO

LE CORDON OMBILICAL

Chers Amis,

         A l'exemple des USA, la France, comme beaucoup de pays européens, est devenue un pays en partie aveugle, gay, insouciant avec des lois mortifères ; avec des polices qui n'assurent que l'ordre qu'elles veulent bien appliquer ; des polices qui reçoivent des commandements de certains organes politiques, laissant se développer des zones de non droit et faisant de la répression à outrance sur les routes parce que cela rapporte dans les caisses de l'état et que c'est sans danger.
         Une police qui devient une police aux ordres des politiques qui leur dictent des commandements à la limite de l'humanité en coffrant des défenseurs de l'ordre moral, les défenseurs de leur boulot ou ceux qui défendent leurs biens et personnes.
         Tout cela se fait avec une partie de la justice malheureusement aux ordres d'un syndicat de la magistrature de gauche maçonnée par des lobbies (groupes d'intérêts, de pressions ou d'influence) et associations anti-France.
         Doit-on avoir un syndicat de la magistrature qui soit de gauche comme de droite ? Que fait la politique dans la justice ? Où est son intégrité ?

         La France comme beaucoup de pays occidentaux dérivent et déclinent dangereusement, au point où des révolutions sous-jacentes vont éclater en Europe. L'Ukraine en est un exemple récent, quoi que…..

         Il faut abolir ces lois qui donnent trop de droit et de pouvoir à des organisations et lobbies qui nous font croire qu'ils défendent une éthique, une communauté ou une race, mais qui en réalité en enfonce une autre. La seule chose que ces groupes défendent, ce sont les subventions exorbitantes et les subsides qu'elles récoltent par des procès iniques qui vont presque tous dans le même sens, c'est à dire contre la France et les Français ou ceux qui veulent s'intégrer.

         L'Ukraine, dont les médias ont fait de la désinformation, a fait une révolution dictée par l'Europe et les USA, se retrouve contre un Poutine qui est en ce moment le seul véritable résistant aux invasions et à la transformation raciale des sociétés européennes.
         Pourquoi les médias se taisent-ils sur les véritables enjeux de la révolution Ukrainienne ?
         Parce qu'ils sont largement subventionnés par les politiques de l'Europe et des USA ou du Moyen Orient.
         Les médias ne font plus leur boulot de journalistes intègres et neutres. Ils deviennent des analystes politiques et financiers aux ordres des politiques.
         Ils ne voient plus l'information telle qu'elle est, il faut qu'ils projettent sur les événements leurs fantasmes, leur morale à deux balles.
         Avec eux, ce sont toujours les gentils contre les pauvres méchants.
         Avec un langage éculé, des irréalités, des inepties qui malheureusement, même à l'heure d'Internet, arrivent à tromper un monde atteint de régression de la pensée plurielle au profit de la pensée unique propre aux dictatures.
         On est arrivé au niveau Zéro ou presque de l'information médiatique. Ce niveau gangrène les esprits faibles en les poussant à penser ou dire qu'un jour il faudra " tuer, tuer, tuer… ".

         A l'heure actuelle, on en est à penser : où sont les gentils, où sont les méchants ? Où est le bien, où est le mal ? Qui a raison, qui a tord ?
         A cause du non-journalisme, de ce faux journalisme, à cause de l'incurie des politiciens et ceux qui reçoivent leurs instructions, les ingrédients de révolutions civiles sont réunis.

         Ces politiciens, ces médias à leurs ordres, ces forces dites de la loi, cette justice, doivent se méfier de la colère des peuples ou des tensions qui les travaillent. Ces tensions sont irrépressibles, elles atteignent des degrés frisant l'exagération avec une puissance qui monte chaque jour. Elles s'imprègnent dans la société profonde.
         Et puis un jour, toutes ces tensions aboutiront à une " rupture d'anévrisme de la société ". Elles deviendront un tremblement de terre, un tsunami, bref des guerres civiles et une guerre mondiale.

         Une seule chose pourrait peut-être nous sauver, c'est la voie des urnes dans la sérénité qui devrait rejeter tous ceux qui nous gouvernent depuis plus de 60 ans et qui nous ont emmenés dans cette situation.
         Les Municipales ont été un frémissement qui déjà met sur le pied de guerre, contre la liberté des urnes, les politiciens et médias responsables de cette situation.
         Les Européennes devraient être une confirmation et dire stop à cette Europe détournée du but créateur.

         Le grand Charles, que je n'aime pas pour ce qu'il nous a fait à nous tous, Algériens, avait sa vision de l'Europe. Sa vision sans les Anglais avec seulement les six pays fondateurs plus l'Espagne, c'était certainement la bonne solution.
         Il fallait s'en tenir à cette Europe tant qu'elle n'était pas au point et parfaite. Ensuite, après un temps suffisamment long d'adaptation de ces sept pays et un bon fonctionnement, on aurait pu faire une extension aux pays qui seraient arrivés au même niveau et non pas faire le contraire qui est exactement ce qui se passe actuellement. C'est-à-dire que l'Europe est tirée par le bas par ces nouvelles adhésions de pays n'ayant pas le même niveau. Et que l'on ne me parle pas de solidarité quand ce sont toujours les mêmes qui payent et qui souffrent pour descendre encore plus bas. C'est l'asservissement des peuples.

         Pourquoi l'Europe est tirée pas le bas ? Parce qu'elle est menée par de fausses démocraties dirigées par des incapables, par des faux droits de l'homme et par des lois du " Marché " qui limitent les libertés.
         Les droits de l'homme, avec toutes ces nouvelles lois dictées par la " pensée unique " sont devenues les droits du communautarisme et de l'individualisme qui tuent toute vraie démocratie et toutes valeurs de libertés gagnées de hautes luttes par nos ascendants au fil de deux siècles de révolutions.
         Les médias sont devenus le " cordon ombilical " de cette pensée unique si néfaste à nos sociétés et à la liberté de pensée
         Les lois du Marché, celles des pouvoirs économiques et des rois financiers, sont un renouveau des lois du temps de l'esclavage où les peuples ne travaillaient d'abord que pour les gabegies de leurs rois et ne survivaient que péniblement.
         Ces lois du Marché sont aussi guidées par un appauvrissement des peuples mais surtout de la pensée où des mots sont devenus " Hors la loi ".
         Tout cet amalgame fera que les peuples se réveilleront inéluctablement, brutalement, aveuglément en emportant tout sur leurs passages.

         Plus l'Europe descendra, plus on ira vers la guerre. Cela fera la joie des USA, et du Moyen Orient. Ce sera une joie de courte durée car cela les anéantira par un retour de bâton qu'ils ne veulent pas voir venir, de la même manière où le communisme et le nazisme ont été vaincu mais avec encore beaucoup de sang versé inutilement.

Jean Pierre Bartolini          
        Diobône,
        A tchao.


" Le printemps est arrivé, la belle saison ….."
Envoyé par Mme Jocelyne MAS

              Fini les jours pluvieux et la mine sombre !
              Vive la vie ! les couleurs, les senteurs, le soleil, l'amour et l'amitié !
              La nature explose. Les jardins fleurissent, se parent de couleurs et ressemblent à des pastels. Des arbres roses vifs, roses pâles, blancs. Des glycines aux teintes surannées, montent à l'assaut des grands arbres ou courent sur les tonnelles.
              Profitez de toutes ces explosions de couleurs, respirez cet air embaumé ! Soudain on a des envies de robes claires qui dansent dans le vent, de chapeaux légers aux teintes vives. Envies de courir dans le sable, de sentir le vent sur notre peau nue, d'emmener les enfants dans les parcs pour leur faire découvrir les petites fleurs timides qui pointent leur nez, et les oiseaux qui pépient.
              Enfin du beau temps !
              Mais moi, je ne peux voir, sentir une glycine sans un serrement de cœur. Où est la belle tonnelle de glycine de mon enfance là-bas …....... ?

A Baraki, petit village de mon enfance,
A Baraki, petit village de mon enfance,
La glycine suivait les courbes d'une tonnelle embaumée.
Est-elle toujours là, accrochée ?
Ici, elle court, s'accroche aux murs de pierres,
Monte jusqu'aux fenêtres, parmi les lierres.
Et s'étale sur la barrière.
Mais, ici, comme là-bas,
Son parfum est le même, suave et doux.
Ensorcelant, il pénètre en nous
Et fait ressurgir les images du passé.
Toujours présent, mais délavé, oublié
.                                 Comme une écharde dans notre cœur plantée.
.                                Notre pauvre cœur ne saigne plus, il est fatigué.
                                  Il a beaucoup souffert, il cherche la paix.
                            Il veut juste rêver …
                            …..Encore …

Jocelyne Mas

Extrait de " Au gré des flots " Médaille d'argent des Arts et Lettres de France.

Jocelyne MAS
Poète-Ecrivain

Site Internet : http://www.jocelynemas.com



Jocelyne MAS vous présente ses meilleurs livres.
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  POUR LE CENTENAIRE DE LA BASILIQUE SAINT-AUGUSTIN   
Envoyé par M. Charles Ciantar

  Le Pape désigne son envoyé spécial   
Par R.C. le 16 avril 2014

             Les célébrations du centenaire de la basilique Saint-Augustin auront lieu le 2 mai prochain.

             Pour l'occasion, le Pape François vient de désigner le cardinal français Jean-Louis Tauran comme son envoyé spécial, à Annaba.

             Rappelons que La Basilique a rouvert ses portes en octobre dernier et en présence du président du Conseil de la Nation, M. Bensalah, après des travaux de restauration qui auront duré plus de deux ans et demi.

             Le président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux présidera la messe solennelle et participera également à une conférence-échange sur le dialogue inter-religieux. Pour l'évêque de Constantine, Mgr Desfarges, la basilique est un symbole des liens entre les religions. Elle doit rester au service du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée.

             Notons qu'avant sa restauration, la Basilique d'Hippone était visitée chaque année par près de 20 000 touristes et pèlerins. Une affluence qui tend à la hausse vu le nombre de visiteurs, toutes religions confondues, depuis la dite restauration.

             http://www.lestrepublicain.com/annaba/item/8886-le-pape-d%C3%A9signe-son-envoy%C3%A9-sp%C3%A9cial

             A propos de l'orgue de la Basilique, voici un petit article paru sur Liberté.
             Les cloches, d'origine, n'ont plus sonné depuis 1962. Pour animer les liturgies et les concerts, il faudra compter sur l'orgue (le 2 mai 2014, une autre inauguration est prévue). "Nous n'avons pas pu restaurer l'ancien, construit en 1930, confie Laurent Bercher, responsable du projet. C'était un orgue de salon destiné à un patron de journal à Alger où il est resté avant d'arriver dans la nef centrale de la basilique en 1950. Mais en 1970, il n'a plus fonctionné. Les experts ont dit qu'on ne pouvait pas le refaire à l'identique, qu'on ne pouvait pas non plus le refaire en Algérie. Le nouvel orgue sera un modèle à transmission électrique, doté d'un petit ordinateur."


  Résumé de la Vie de Saint -Augustin   


             C'est à Thagaste (aujourd'hui Souk-Ahras) que le 13 novembre 354, il y a donc 1.660 ans, sous l'empire de Constantin II, fils de Constantin, naquit Saint-Augustin. Il eut pour père Patrice et pour mère Monique. On lui donna les noms d'Aurélius Augustinus.

             Thagaste n'était alors qu'un petit municipe et Patrice y exerçait les fonctions de Curiale. Très peu fortuné, il était d'un assez bon naturel, mais brutal et débauché, et il resta païen jusque vers la fin de sa vie.
             Monique, africaine, appartenait à une famille chrétienne. Sa piété était éminente, et si Augustin ne reçut pas le baptême, il n'y a pas à en chercher la cause ailleurs que dans l'opposition de Patrice.

             Voilà le milieu dans lequel fut élevé et grandit l'enfant. A l'âge de 13 ans, lorsqu'il n'eut plus rien à apprendre dans les écoles de Thagaste, il entra à l'Université de Madaure (M'Daourouch), aujourd'hui Montesquieu), à 30 kilomètres de Souk-Ahras, pays natal du fameux philosophe platonicien Apulée, pour y continuer ses études.



Statue d'enfant trouvée dans la fouille du théâtre
de Madaure, le lieu de trouvaille, le sujet,
le coffret rempli de rouleaux
que l'on distingue près de sa jambe droite
fait penser à Saint Augustin



             Il n'y resta pas longtemps, car son esprit ouvert et sa très grande passion pour les Lettres, les Arts et les Sciences déterminèrent ses parents à lui faire suivre les leçons des grands maîtres, et trois ans après, nous le trouvons à Carthage où il fait sa rhétorique.
             Il y conquit rapidement ses grades. Comme le barreau était autrefois ce qu'il est toujours resté depuis, le piédestal qui hissait aux grandes charges, Augustin prit rang parmi les avocats de la ville de Didon.
             C'est là qu'il tomba dans des écarts qu'il devait plus tard pleurer amèrement : il y embrassa le système des Manichéens et y contracta une liaison coupable dont il eut un fils, nommé Adeodatus (Dieudonné), qui mourut à l'âge de 16 ans.
             A peu près vers cette époque, il eût la douleur de perdre son père Patrice, qui, touché enfin de la grande vertu de Monique, s'était converti et avait reçu le baptême.
             L'an 383, mécontent de la jeunesse de Carthage qui fréquentait ses cours d'éloquence, il partit pour Rome, s'arrachant par surprise à sa mère qui voulait le retenir ou le suivre, il y professait depuis quelque temps avec un grand succès, quand la ville de Milan eut besoin d'un professeur de rhétorique. Elle s'adressa à Symmaque, préfet de Rome, et celui-ci lui envoya Augustin. Il fut fort apprécié à Milan.

             L'attrait qu'il avait pour les orateurs le conduisit souvent au pied de la chaire de saint Ambroise. Les sermons du saint Evêque firent sur lui, à son propre insu, une sérieuse impression. Il alla le voir et en fut bien reçu. Les entretiens qu'ils eurent ensemble achevèrent de l'ébranler au point qu'il prit la résolution de renoncer au manichéisme et il se fit catéchumène. Les oeuvres de Platon, mais plus encore les exhortations de ses amis Simplicien et Potitien, les savantes instructions de saint Ambroise, les pleurs et les prières de Monique, la lecture enfin des Epîtres de saint Paul achevèrent sa conversion. Il reçut le baptême des mains de saint Ambroise, le jour de Pâques de l'année 387, avec Alypius son ami, et Adeodatus, son fils.

             Après avoir examiné en quel lieu il pourrait servir Dieu plus utilement, Augustin résolut de retourner en Afrique avec sa mère, son frère et un jeune homme nommé Evodius.
             Arrivés à Ostie, ils s'y reposaient du long chemin qu'ils avaient fait depuis Milan et se disposaient à s'embarquer.
             Ici se place une scène demeurée célèbre et populaire sous le nom de " Vision d'Ostie ", reproduite d'après le tableau d'Ary Scheffer, sur un des vitraux de l'abside de la Basilique.

             Un soir, Augustin et sa mère, assis à une fenêtre qui regardait le jardin de l'hôtellerie où ils étaient descendus, s'entretenaient avec une extrême suavité, oubliant tout le passé et portant leurs regards sur le céleste avenir.
             Ce soir-là, la nuit était calme, le ciel pur, l'air silencieux et aux clartés de la lune et à la douce scintillation des étoiles, on voyait la mer étendre au loin à l'horizon l'azur argenté de ses flots.
             Augustin et Monique se demandaient quelle serait la vie éternelle. Ils franchissaient d'un bond de l'esprit les astres, le ciel et tous les espaces qu'habitent les corps. Ils passent ensuite avec le même élan au-dessus des anges et des créatures, même spirituelles ; ils se sentent transportés jusqu'au trône de la Sagesse éternelle, et ils ont comme une Vision de Celui par lequel tous les êtres sont et qui lui-même est toujours sans aucune différence de temps.

             Combien de temps dura cette extase ? Elle leur sembla fugitive comme l'éclair et ils se sentirent hors d'état d'en évaluer la durée.


             Revenus à eux-mêmes et obligés d'entendre de nouveau le bruit des voix humaines, Monique s'écria :« Pour ce qui me regarde, je n'ai aucun plaisir en cette vie ; je ne sais ce que je fais encore ici, ni pourquoi j'y demeure ».

             Ils venaient d'entrevoir les beautés du Ciel et ils méprisaient les pauvretés de la Terre. Le lendemain de ce jour, Monique tomba malade et elle mourut neuf jours après l'extase qui l'avait ravie et élevée au-dessus de ses sens.

             Augustin rendit pieusement les derniers devoirs à cette illustre sainte qui fut, comme il le dit lui-même, doublement sa mère.


             Après un séjour de quelques semaines à Rome où il était retourné, il revint à Carthage, mais il ne s'y attarda pas. Il lui tardait de rentrer à Thagaste.



             D’après une légende Olivier de Souk-Ahras où Saint Augustin venait s’asseoir

             Là, il perdit son fils Adeodatus, vendit et distribua aux pauvres les biens que son père lui avait laissés, et vécut trois ans en Communauté avec ses fidèles amis Alypius, Possidius, Evodius et Fortunetus, dans le jeûne, la prière, la méditation de l'Ecriture, l'étude approfondie de la vérité chrétienne et la composition d'ouvrages de défense Catholique. Cette retraite devait le préparer, à son insu, à la haute destinée que Dieu lui réservait. En 391, Augustin arrive à Hippone, et il fut, pour ainsi dire, pris de force par la population chrétienne qui, connaissant sa réputation, le voulut comme prêtre et ensuite comme évêque. L'évêque Valère l'ordonne prêtre. C'est à cette année que remonte le premier monastère qu'il fonda.

             En 393, un Concile général eut lieu dans cette ville. Les Pères de l'Assemblée furent si frappés de l'extraordinaire savoir d'Augustin qu'ils le jugèrent digne d'une place plus éminente. Valère se rendit à leur désir ; il se hâta de le nommer son coadjuteur et de le faire sacrer, par Mégalius, évêque de Calama (aujourd'hui Guelma).



             C'est ainsi que pendant quarante ans environ, il dirigea la chrétienté d'Hippone, prêchant presque chaque jour à son peuple de magnifiques sermons dont un bon nombre nous sont parvenus, réfutant par des écrits et des conférences publiques les Manichéens, les Donatistes, les Païens, les Pélagiens et autres adversaires de la vérité chrétienne.

             Son nom devint si célèbre dans l'Eglise que la plupart des grands personnages de l'époque tournaient les yeux vers Hippone d'où ils attendaient la lumière, tandis que les Papes eux-mêmes envoyaient à Augustin les écrits des hérétiques en le priant de les réfuter. Il mourut en 430 dans d'admirables sentiments d'humilité et de résignation chrétienne, pendant que les Vandales assiégeaient, sans pouvoir s'en emparer, sa ville épiscopale.

             Son vieil ami Alype, encore évêque de Thagaste, était accouru au chevet de l'illustre mourant et ce fut lui qui lui ferma les yeux.

             L'Eglise entière le pleura avec l'Afrique Chrétienne.

             Augustin fut enterré dans sa chère et célèbre Basilique de la Paix, et peut-être, prétend Don Jaubert, dans la chapelle attenante à celle-ci et que le Saint Évêque avait édifié pour recueillir les reliques du diacre protomartyr Saint-Etienne.

   
Ancienne Basilique de la Paix d’Hippone


  LES CONFESSIONS   


Saint Augustin

AUGUSTIN S'ABANDONNE AUX DÉSORDRES, MAIS NE S'ASSOCIE PAS AUX TURBULENCES DE SES CAMARADES.


             Mais votre fidèle miséricorde étendait de loin ses ailes au-dessus de moi. En quelles iniquités n'ai-je pas corrompu mon âme? Je suivais une sacrilège curiosité, qui m'entraîna loin de vous dans les bas-fonds de l'infidélité et dans le fallacieux esclavage des démons, à qui "j'offrais en sacrifice " mes fautes. Mais partout, votre fouet me flagellait. J'osai même, pendant la célébration de vos solennités, dans les murs de votre église, convoiter des fruits de mort et traiter du moyen de les obtenir. C'est pourquoi vous m'avez frappé de lourds châtiments, mais non à la mesure de ma faute, ô vous, mon infinie miséricorde, ô mon Dieu, mon refuge contre ces maux terribles où je m'égarais, présomptueux, la tête haute, bien loin de vous, aimant mes voies et non les vôtres, aimant ma liberté d'esclave en fuite.

             Ces études que l'on appelait honorables, conduisaient au barreau. Je voulais me distinguer dans cette profession, où plus on ment plus on a de succès. Si aveugles sont les hommes ! Ils se glorifient même de leur aveuglement. J'étais déjà le premier à l'école du rhéteur et j'étais plein d'une joie superbe, tout gonflé d'orgueil.
             Pourtant, bien plus paisible que les autres, vous le savez. Seigneur, je ne prenais aucune part aux excès commis par les " brise-tout " (nom sinistre et diabolique dont ils se paraient comme d'un brevet d'élégance).
             Je vivais au milieu d'eux avec une sorte de pudeur dans l'impudence, puisque je ne leur ressemblais pas.

             Je vivais donc avec eux et prenais quelquefois plaisir à leur société, tout en ne cessant pas d'avoir horreur de leurs méfaits, ces brimades dont ils accablaient insolemment la timidité des nouveaux venus, qu'ils effrayaient et insultaient sans raison, pour nourrir leurs joies méchantes. Rien ne ressemble davantage aux actes des démons. Pouvait-on dès lors leur donner un nom plus juste que celui de " brise-tout "? Mais " brisés " eux-mêmes et pervertis par les esprits trompeurs qui, secrètement, se moquaient d'eux et les prenaient aux pièges où, railleurs et mystificateurs, ils aimaient à prendre autrui !

             


ENFANT DE MEDITERRANEE
ECHO D'ORANIE - N°243
Strasbourg 1964


              Dans ce quartier de Miramar je jouais
              Lorsque j'étais enfant
              J'avais les pieds dans l'eau
              Je respirais le vent
              Mes compagnons de jeux
              Sont devenus des Hommes
              Les Frères de Ceux là
              Que le Monde abandonne.

              En Méditerranée
              Le Ciel endeuillé
              Par dessus la Méditerranée
              Et Liberté ne se dit plus en Espagnol ni en Français.

              On peut toujours rêver
              D'Oran à Marseille
              Il reste un bel été
              Qui ne craint pas l'automne.

              En méditerranée
              Car des deux côtés
              La même Mère Veille
              Sous un vocable différent
              Mais ô combien profond.

              Reste toujours prés de tes Enfants
              Que l'on t'appelle Notre Dame de la Garde
              Ou encore mieux Notre Dame de Santa Cruz et
              Notre Darne d'Afrique

              Oui veille sur Nous Tous
              Eparpillés à travers l'hexagone
              Et même à travers le monde
              Que ce violent vent de l'histoire
              Attisé par un barbare bipède
              A dispersé envers et contre Tous...
Antoine CANDELA (août 1994) Oran - Miramar               



LE MUTILE N° 9, 1916


CHRONIQUE DE QUINZAINE
PAR DACHE,
Perruquier des Zouaves

        Oui, amis lecteurs, à partir d'aujourd'hui vous aurez une chronique de votre vieux camarade Dache, le fameux perruquier des Zouaves.
       Malgré le surcroît de travail que lui occasionnent depuis deux ans les vrais poilus, il tient à consacrer quelques heures par semaine aux Mutilés, car ce sont des poilus, de braves et malheureux poilus. A eux donc, son rasoir le plus fin et son savon le plus parfumé !
       Il traitera ici, tout ce qui peut intéresser les Mutilés, tout ce qui peut les amuser ou les émouvoir.
       Il compte sur leur précieuse collaboration et à cet effet, il sera heureux de lire les lettres qui lui seront adressées au bureau du journal et d'y répondre de son mieux.
       Et dès maintenant, Dache envoie à la Société des Mutilés ses compliments les plus sincères,. pour les deux belles manifestations de solidarité qui viennent de se produire ; d'abord la gracieuse et bienveillante réception de M. le Préfet et en second lieu, le beau concert du Square de la République.
       Ces deux manifestations exigeaient l'union et la discipline,
       Avec ces deux qualités, dont vous avez donné des preuves tangibles, votre cause si noble et si belle, ne pourra trouver que des défenseurs.
       Bravo !

DACHE               
Perruquier des Zouaves               

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Des expressions liées à DACHE

Aller à dache & aller à Dache ; à dache ; à Dache, le perruquier des zouaves ; va conter ça à Dache ! ; va conter ça au perruquier des Zouaves ! ; envoyer à dache ; chez dache ; va le dire à dache ; envoyer à Dache….





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TRACES DE VIE
                    Par M. Gilles CAMILLERI (2013)             N°10
LES NAISSANCES EN 1835
Un registre incomplet

           Le taux de natalité à BÔNE en 1835 est très proche de 40 pour mille (38 pour mille). L'année, pourtant, est troublée par plusieurs phénomènes défavorables : l'agitation des tribus insoumises perdure. Elle est attisée en sous main par le bey AHMED. S'ajoute à cet événement politique un ensemble de perturbations météorologiques gênant pour les communications et le ravitaillement de la ville : des tempêtes d'Est terribles cette année-là. Elles coulent ou jettent à la côte de nombreux navires. Les mois de janvier et de février en sont émaillés.

           Autre facteur perturbant du début de l'année : " l'affaire " du général MONCK d'UZER. Cet officier se laisse-t-il abuser par son mandataire, le peu scrupuleux commissaire de police Mustapha BEN KERIM lors de transactions visant à acquérir des centaines d'hectares ? Utilise-t-il sa position dominante pour acheter des terres à bas prix ? Les fait-il cultiver par ses militaires pour maintenir ses troupes en bonne condition physique ? Ou parce que la main d'œuvre est rare afin de réaliser des profits ?
           En tout cas, cette " affaire " dérange et jette un voile sombre sur une colonisation débutante qui peine à franchir les remparts de la ville.

           Dernier phénomène et ce n'est pas le moindre, la violence de l'épidémie de choléra qui culmine en octobre / novembre et touche des centaines de personnes, civils et militaires.

Un taux de natalité élevé

           Avoir des enfants dans cette situation incertaine peut apparaître une gageure. Et pourtant ! Soixante naissances sont inscrites cette année-là dans les registres pour environ 1500 européens et plus de 5000 militaires. Beaucoup de ces derniers, en effet, sont accompagnés de leurs épouses ou de leurs compagnes qui partagent une difficile vie de garnison.

           Sur ces 60 naissances, il faut tout de suite préciser que l'une d'entre elles, la 23 du 16 avril, est en fait une reconnaissance bien tardive.

          Le soldat Pierre François NOËL, un lorrain, caporal au 1er bataillon du génie, âgé de 38 ans, se déclare officiellement le père de la jeune Elisabeth NONON née le 14 janvier 1826. Sa compagne et sa petite fille l'ont sans doute suivi. Peut-être aussi s'agit-il d'une reconnaissance, par un soldat qui sent sa vie en danger, d'un enfant qui est resté en France. En tout cas, il est difficile d'avoir des réponses précises concernant cette reconnaissance car nous n'avons pas découvert d'autre mention à ce nom dans les registres.

          Cinquante neuf naissances donc, dont il est nécessaire d'en considérer deux avec curiosité car ce sont des naissances indigènes.

L'inscription sur le registre des naissances des européens :
Une insigne faveur ? Une récompense pour une aide conséquente apportée au colonisateur ? Des interrogations renouvelées …

           Quelles sont ces deux naissances indigènes ?

          La première est celle de la petite Gelly BOCCARA (AN 15 du 30 mars) et la seconde celle de Fatma BOUTRIF (AN 41 du 9 septembre).

          On peut se demander pourquoi ces deux naissances indigènes ont été placées dans le registre des européens. Précisons que si les décès de tous les habitants, jusqu'au 6 juin 1837 pour les " maures " (AD 71 décès de Mohamed, 6 mois, au domicile du sieur HEMED, propriétaire rue Joseph) et jusqu'au 13 septembre 1837 pour les israélites (AD 117, décès de Zovïna, 70 ans, rue des Numides, fille de MIFSUD et de MIMI, que son gendre Soliman MALEM, un marchand, vient signaler) - les deux actes portent en marge la mention INDIG fort probablement inscrite après la rédaction des actes - sont déclarés ensemble, les mariages et les naissances des européens sont comptabilisés dans des registres différents. Alors, pourquoi donc ces deux exceptions ?

          Gelly BOCCARA est la fille du " chef reconnu de la nation israélite " et Fatma BOUTRIF l'enfant de Sidi Abderrhamane BOUTRIF " adjoint maure à la mairie de BÔNE, y demeurant ". Il s'agit là de deux personnages qui jouent le rôle d'intermédiaires pour les autorités françaises civiles et militaires. Ces derniers ont donc octroyé, on peut légitimement le penser, une faveur aux deux notables indigènes en incluant les déclarations de naissance de leurs enfants dans le registre de la population européenne.
          Le fait n'a pas échappé, par la suite, à un lecteur dudit registre des naissances, probablement un personnage important, qui s'est permis d'inscrire à côté des deux naissances la mention indiquée plus haut (voir note 260).

          Cinquante sept naissances donc, un taux de natalité proche des 40 pour mille, bien supérieur à celui de la métropole à la même période. C'est le témoignage d'une population dynamique même si nous devons la pondérer par le fait qu'un bon quart de ces naissances ont pour origine des épouses ou des compagnes de militaires.

          Le deuxième phénomène, qui toutefois nous interpelle et qui contribue à minimiser considérablement cette natalité importante pour une ville naissante (ou renaissante), a déjà été observé dans l'étude des décès. Il s'agit de l'effroyable mortalité infantile constatée en dépouillant les registres des sépultures de 1833, 1834, 1835, 1836 et 1837.

Une terrible mortalité infantile persistante

           Sur cinquante sept naissances européennes, trente huit enfants décèdent dans les deux années qui suivent : plus de 66 %. Sur ces cinquante sept naissances, on relève quatre morts nés : SIMON, fils de Pierre SIMON, sergent au 59e de ligne et de Marie
           Louise SAMSON, son épouse (AN n°4) ; Benezi EMILY, un fils de marin dont le père, Charles Joseph, un pilote, va périr le 5 mars 1840 en essayant de porter secours, lors d'une tempête, au bateau : " l'Arlequin " (AN 35) ; Magdeleine FORCADE, fille d'un chirurgien major de l'hôpital militaire, décédée le 14 septembre (AN 42, AD 102) ; MARTIN, fils de Jean François Théodore MARTIN, un sellier d'artillerie de 35 ans (AN 57).
           Nous avons là un taux de mortinatalité de 7 bien supérieur à ceux enregistrés par Claudine ROBERT-GUIARD pour les années 1894-1896 (un taux global légèrement supérieur à 4) (143). Cette historienne cite un ouvrage plus ancien, celui des docteurs MARTIN et FOLEY qui relèvent à ALGER " un mort né pour 11.4 naissances, proportion considérable puisqu'à PARIS la proportion est de 1 pour 17.7 et à BERLIN de 1 pour 19.8 " (144).

          Mais cinquante sept naissances sont-elles bien significatives pour tirer des conclusions de leur étude ? En tout cas, sur ce plan là, BÔNE, malgré un environnement mortifère, se situerait un peu mieux qu'ALGER avec un mort né pour 14.5 naissances.

          Nous avons tenté de rechercher parmi les probables dix neuf survivants ceux que l'on pouvait retrouver en Algérie à l'âge adulte. Ils sont au nombre de deux.

          L'un est le jeune Joseph Léon Delphin BENSAMONI né le 22 décembre 1835 " rue des consuls ". Ce qui nous laisse à penser que tous les consulats sont peut-être regroupés dans la même rue mais bien entendu laquelle ? La rue Foy ou Bonnefoy sans doute … C'est là qu'habite Paul BENSAMONI, consul de TOSCANE, le père de Joseph Léon Delphin. Son épouse n'est autre que Pauline RAIMBERT, fille de Jean Dauphin RAIMBERT, responsable du comptoir de l'agence générale méditerranéenne, cheville ouvrière de l'intervention française à BÔNE, informateur de la puissance française sur les faits et gestes du bey de CONSTANTINE. Nous savons aussi qu'habitent aussi rue Foy le baron d'AMBLY et le sieur LACOMBE, deux membres éminents du conseil municipal.

          Cependant les autres consuls : Edouard FAWLS, vice-consul de NAPLES ; Célestin BOURGOIN, consul du Portugal et Jean LLAMBIAS, consul d'Angleterre, un mahonnais, demeurent respectivement rue Tabarca, rue Louis Philippe et rue d'Uzer. Alors ? Il est là encore bien difficile de répondre. En tout cas, Joseph Léon Delphin va survivre, se marier avec Marie Philomène Claire Léontine CALVO et succéder à son père.

          Peut-on se risquer à avancer que c'est la connaissance du milieu méditerranéen en général et bônois en particulier qui a permis à Joseph BENSAMONI de survivre ? Peut-être mais plusieurs de ses frères et sœur décèdent en bas âge …

          La chance a joué son rôle sans doute comme pour l'autre personnage dont nous avons pu retrouver la trace : Augustine Marie RIVIERE, fille naturelle de Françoise RIVIERE (AN 20 du 3 avril). Elle épouse le 23 mars 1861, à BLIDAH, Jean Baptiste SIMON, un meunier lorrain né à TURQUESTEIN, département de la Meurthe. Elle exerce le métier de couturière et l'acte de mariage nous apprend que sa mère " en son vivant blanchisseuse " est décédée à CONSTANTINE, à l'hôpital civil où décèdent tous ceux qui n'ont pas réussi, sous le prénom de Marie le 24 octobre 1844. Françoise, la fille mère, était née à BRUXELLES, avait pour père Louis RIVIERE et pour mère Marie MANIER. Le mariage d'Augustine Marie n'est pas heureux. Son époux décède rapidement et elle-même meurt à l'hôpital militaire le 28 mai 1865 (AD 78).

Plus d'un quart d'enfants de militaires !

           Beaucoup d'officiers, de sous officiers et de soldats sont venus en Afrique du Nord accompagnés de leurs épouses ou de leurs compagnes. Obsédés par les " suiveurs de camps ", les historiens, certains d'entre eux du moins, oublient la troupe silencieuse des femmes et des enfants proche des militaires. Il est normal que, dans une garnison aussi importante que celle de BÔNE, beaucoup de soldats vivent avec une épouse ou une compagne logée généralement en ville. Ces unions donnent des fruits légitimes ou illégitimes. En 1835 quinze épouses ou compagnes sont mères soit plus de 26 % des naissances.

           Sur ces quinze enfants, nous avons pu mettre en évidence 13 décès dans les deux ans qui suivent. Foyer d'épidémies, tombeau des enfants mais aussi des adultes, la BÔNE de ce temps est baignée par l'odeur de la mort. Il faut être militaire pour y demeurer, obéissant aux ordres, fonctionnaire civil nommé par l'Etat ou aventurier ou encore si pauvre qu'on n'a plus rien à perdre que la vie. BÔNE ville de soldats, de fonctionnaires, de pauvres ou d'aventuriers. Voilà qui change l'éclairage que l'on peut porter sur cette cité coloniale.

          Une réflexion d'un aventurier moderne, CIZIA ZYKË, disparu en 2011, nous éclaire sur la psychologie de certains de ces civils qui choisissent de vivre à BÔNE, face à la mort omniprésente : " Je n'ai rien, ni maison ni objet. Je ne veux pas d'attache. Posséder, c'est refuser une réalité implacable : nous sommes mortels. J'ai toujours eu la conviction chevillée au corps que nous étions de passage. J'ai privilégié ma vie, en égoïste, refusé toute attache sentimentale, d'ailleurs je ne crois pas à une relation unique. Mon truc, c'est court et intense. Je refuse les concessions, me priver. Je me laisse happer par l'aventure. Epris de liberté absolue ". Ceux qui restent ont privilégié " un truc court et intense " plutôt qu'une existence plus longue mais médiocre. Parmi eux, beaucoup d'étrangers.

Un tiers d'enfants d'origine étrangère

          L'analyse des origines géographiques permet de mettre en évidence 19 enfants d'origine étrangère. Parmi eux, les maltais dominent : 8 (13.30 % des naissances). Viennent ensuite les italiens : 7 (trois enfants originaires du Piémont Sardaigne, surtout des sardes ; trois toscans et un napolitain), puis les espagnols (trois naissances) et les allemands (une naissance : celle de la petite Louise Zoë SIEFRIEID, une enfant naturelle dont l'aïeul, Jacob SIEFRIEID, 63 ans, est dit " cultivateur " c'est-à-dire employé par les propriétaires français qui commencent à s'implanter dans la plaine voisine de la ville).

          Les naissances françaises civiles ou militaires, en cette année 1835, dominent ainsi largement (66.6 %) si nous ne tenons pas compte des deux naissances indigènes.
          La colonie bônoise naissante n'a donc rien à craindre dans ce domaine. Les étrangers sont présents à BÔNE. On en a besoin comme main d'œuvre mais leurs naissances sont bien loin de concurrencer les françaises.

          La nationalité la plus nombreuse, les maltais, sont 467 pour 723 français civils et plus de 3500 militaires. Avec huit naissances seulement (et un taux de natalité de 17.1 pour mille), ils sont bien implantés à BÔNE mais demeurent dans l'expectative, dans l'attente. De nombreux hommes sont là pour travailler, pour gagner plus que dans leur archipel mais ils ont amené peu d'épouses et ne se marient pas à BÔNE. Ils espèrent une situation clarifiée pour s'installer. Le boom des mariages étrangers en général et maltais en particulier se produit en 1841. Ce n'est pas un hasard ! A cette date, en effet, commence la colonisation officielle des possessions françaises d'Afrique du Nord qu'on appelle désormais Algérie.

De nombreuses naissances naturelles

           Nous en comptabilisons 9 sur 57 (toujours si on excepte les deux naissances indigènes) soit un taux de 15.7 % inférieur à celui relevé pour l'Algérie en 1842 / 1844 : 190 pour mille mais deux fois plus élevé que celui de la France en 1841 - 1850 : 71 pour mille (145).

           Marie TRUC, native des ARCS dans le Var, met ainsi au monde des jumeaux : Jean Baptiste et Eugène le 30 mars. Tous deux vont décéder. L'un le 13 avril 1835, l'autre le 8 janvier 1837 un peu moins d'un an après sa mère disparue le 15 février 1836 (AD 34). S'ajoutent à cette naissance multiple Marie Rose CANOVA (AN 5), Marie SCHENEL (AN 27), Marie LA SERRE (AN 29), Louise Zoé SIEFRIED (AN 43), Marie Célestine MARTIN (AN 52) et le jeune Jules Joseph LAVOUTE, fils d'un boulanger et de Marie DORMOY, dont l'illégitimité de la naissance n'est pas indiquée. On sait toutefois que les parents, parmi les premiers arrivés (ils ont la douleur de perdre un enfant de deux mois, de la fièvre, Laurent Auguste, le 23 novembre 1832), ne sont pas mariés car ils convolent en justes noces le 11 avril 1837.
          Toutes ces naissances illégitimes témoignent de l'instabilité des êtres et des choses. " Pas d'attache … de passage … pas de relation unique … vivre peu mais de manière intense … ". La France va-t-elle rester dans les territoires conquis ? Va-t-on s'y établir durablement ? La dangerosité de la ville vaut-elle qu'on prenne le risque de s'y installer ? Lorsque l'on court les grands espaces à la poursuite de ce qui va se révéler être trop souvent un mirage doré, a-t-on le temps de légaliser une situation, une union, un enfant ? En témoignent parfois eux-mêmes les actes de naissances.

Des déclarations tardives

           Si la plupart des actes enregistrent des naissances ayant eu lieu le jour même ou le jour précédent, il existe des déclarations qui montrent clairement la " course contre le temps " entamée par les " colons " à la poursuite de Dame FORTUNE.

           Ainsi, Luisa Aline TROUSSANT, fille légitime de Joseph Jacques TROUSSANT et de Dame Geneviève MARTIN (AN 18) déclarée le 31 mars est née le 15 courant.

           Mieux, Nicolas Etienne ROY, fils d'Etienne ROY, un tisserand de 30 ans et de Marguerite BROUILLARD, son épouse, déclaré le 21 juillet 1835 est né le 10 juin dernier (AN 38).

           Toujours dans la même veine, Marie Célestine MARTIN, fille de Célestine MARTIN, une tailleuse de 21 printemps, est née le 30 octobre mais déclarée le 1er décembre (AN 52).

           Le cas d'Adolphe Frédéric SAUREL, fils de feu Pierre SAUREL, musicien gagiste au 59e de ligne et de Dame DROCOUR est plus compréhensible. Né le 17 décembre, il est déclaré le 22. Orphelin, fils d'une mère malade probablement des suites de ses couches (elle décède le 11 janvier 1836, AD 10), il survit quelques semaines à sa mère.
           La mort du père, la maladie de la mère donnent des explications à la déclaration tardive.

           Mais nous ne possédons pas par contre d'explication pour le cas le plus surprenant : celui de Marie SCHENEL (AN 27), fille naturelle de Jean SCHENEL, restaurateur, et de Marguerite ADAMY. L'enfant est née à ALGER le 14 septembre 1834.
           C'est le témoignage des parents car aucune naissance de ladite enfant ne se trouve enregistrée dans cette ville à cette date. Elle est déclarée à BÔNE le 28 avril 1835 ! Le père, gargotier, fort probablement " suiveur de camps ", occupé à nourrir la troupe et à l'accompagner, n'a pas trouvé un moment pour déclarer la naissance de son enfant. La poursuite de la fortune dévore tout le temps de ce restaurateur ! Même celui nécessaire à la déclaration de sa fille …

Une confirmation : le manque de femmes

           Ce manque de femmes constaté lors de l'étude des mariages peut être aussi observé à la lecture des registres des naissances de 1835.

           Même si l'âge des compagnes ou des épouses n'est pas toujours indiqué, nous relevons quatre couples où l'épouse est plus âgée que l'époux. C'est le cas de celui de Louis HIC, menuisier, 27 ans et de Victoire HERIT, son épouse, 31 ans (AN 46). C'est aussi le cas de Jean MAROIS, un militaire de 37 ans, époux de Françoise BARE, 39 ans ; ou encore celui d'un journalier, Nicolas SERRE, 23 ans et de sa femme, Nicolette LOUSORO, 35 ans. Enfin, c'est la situation de Jean François Théodore MARTIN, un sellier d'artillerie de 35 ans dont l'épouse Marie Anne MOLIS est âgée de 40 ans.

          Ce manque de femmes semble toucher surtout les français. Les autres nationalités, en 1835, sont soit de passage comme les italiens, soit n'ont pas amené leurs épouses comme beaucoup de maltais.

          L'étude des naissances en 1835, si peu nombreuses soient-elles, nous montre une population européenne jeune dont le dynamisme se traduit par un taux de natalité élevé ; une population avide de vivre et de réussir, qui n'a que faire du conditionnement social tel qu'il existe en métropole. En témoignent les nombreuses naissances constatées hors des liens du mariage et les déclarations tardives d'enfants ; une population majoritairement masculine qui impose ses règles de vie à des femmes minoritaires ; une population européenne enfin où les étrangers attirés par l'énorme besoin de main d'œuvre, se sentent de passage, dans l'attente d'une politique coloniale plus cohérente de la France.
           Leur natalité ne " menace " en rien celle des français. Les seules choses qui peuvent surprendre un visiteur de l'époque ce sont l'extrême volatilité de cette population où perdure cependant un " noyau dur " de familles qui souhaitent demeurer là et le peu de différences qui semblent exister entre les plus nombreux des étrangers : les maltais et les " maures " qui habitent encore la ville. N'oublions pas surtout l'odeur de la mort, déjà évoquée, qui flotte sur la ville et les marécages environnants. Une ville " vampire " qui ne peut vivre que du sang français apporté par l'immigration.

          Nos français comme nos étrangers, venus à BÔNE, ville d'Afrique, à la poursuite d'un rêve doré, évoluent surtout dans un brouillard sanglant qui empeste la mort. Il fallait que cela soit dit.
      
A SUIVRE



PHOTOS de BÔNE

Photos Envoyées par M. Roland Bussola

Photos prises en décembre 2013
Plan direction Bouati Mahmoud
Photo M. Roland Bussola
Boucharine
Photo M. Roland Bussola
Photo M. Roland Bussola
Photo M. Roland Bussola
Photo M. Roland Bussola
Photo M. Roland Bussola
Photo M. Roland Bussola
Photo M. Roland Bussola

Le Papy
Elle est bien bonne!!!!!!
Envoyée par Rémy


         C'est un Papy qui vient de s'acheter une voiture neuve.
         Il l'essaye sur l'autoroute puis il décide de la pousser à 160 kms/heure pour voir.
         Au bout d'un moment dans le rétroviseur il s'aperçoit qu'un véhicule de gendarmerie le suit, il accélère !!!
         Les Gendarmes ont une voiture plus puissante et le doublent, ils le font garer sur le côté.
         Le chef descend du véhicule de police et lui dit :
         - " 160 KMS:HEURE !!!! Ça ne va pas Pépé !!!!!? Il me reste 30 minutes pour finir mon service, je veux bien me montrer indulgent et passer l'éponge à condition que vous me donniez un motif de cet excès de vitesse et surtout un motif que je n'ai pas l'habitude d'entendre. Sinon P.V et points en moins !"

         Le papy le regarde, réfléchit, et dit :
         - " La semaine dernière ma femme s'est tirée avec un Gendarme, et là quand je vous ai aperçu dans le rétro, je me suis dit : Bon Dieu ! Ça y est! Il me la ramène!!! "
         Le Papy est reparti sans P.V.



ANECDOTE
Par Henri Lunardelli
Très vieille carte postale .......
à lire absolument !!

On comprend mieux pourquoi
il y avait autant de participants aux processions !!!
Cette carte aurait une centaine d'années


 Photos de Bône
Envoyée par M. Bertrand Bouret et M. Gameleyre
Une photo des obséques de Noël Mei lâchement assassiné en 1962 par un militaire.
La montée de la Cathédrale
Photo Bertrand Bouret ±±±±±±±±±±±±±±±
La pharmacie des tantes de M. Georges Villiard, qui était située au début de l'Avenue Garibaldi
Photo Georges Villiard

             


L'AIGLE
Texte de M. Charles Puig
        

                   Ce n'était pas une colombe qui planait,
                   Sous le ciel bleu d'Alger,
                   C'était un aigle !
                   Un oiseau de mauvais augure,
                   Annonciateur d'un noir futur.
                   C'était un aigle !

              La foule défilait. Aux lèvres une chanson.
              Celle qui la porta au devant du canon,
              Lorsqu'elle offrit sa vie à la mère Patrie,
              Pour libérer la France, des hordes ennemies.

                                 C'est nous les Africains
                                 Qui revenons de loin…
                                 Venons des colonies
                                 Pour défendre le pays.
                                 Nous avons laissé là-bas
                                 Nos parents, nos amis…


                   Ce n'était pas une colombe qui planait,
                   Dans le ciel gris d'Alger,
                   C'était un aigle !
                   Un oiseau au sombre dessein,
                   Broyeur de cœurs et de destins.
                   C'était un aigle !

              Soudain la foule hurla, voyant l'enfant tomber,
              Lorsque sans sommation, la mort s'est déchaînée !
              On ne comprenait pas pourquoi les militaires,
              Tiraient ! Tuaient ! Un pitoyable acte de guerre !

                                 Et nous portons au cœur
                                 Une invincible ardeur
                                 Car nous voulons
                                 Porter haut et fier,
                                 Le beau drapeau
                                 De notre France, entière…


                   Ce n'était pas une colombe qui planait,
                   Dans le ciel rouge d'Alger.
                   C'était un aigle !
                   Un oiseau porteur de souffrance,
                   Messager de désespérance.
                   C'était un aigle !

              Au pied de la Grande Poste, au cœur de la ville,
              Ce jour là, plus de cent morts ! Juste des civils !
              Ce jour là, des blessés que des rafales achèvent !
              Pour les Pieds-Noirs en pleurs, ce fut la fin d'un rêve.

                                 Et si quelqu'un
                                 Venait à y toucher,
                                 Nous serons là
                                 Pour mourir à ses pieds.
                                 Battez tambours
                                 À nos amours…


                   Ce n'était pas une colombe qui planait,
                   Dans le ciel noir d'Alger !
                   C'était un aigle !
                   Ce jour là, soudain, dans ses serres,
                   J'ai vu, comme une croix de fer…
                   C'était un aigle !

                                 Pour le pays, pour la patrie,
                                 C'est nous….
Robert Charles PUIG / Souvenirs d'un autre temps       



11 Mars 1963…                           
L’EXECUTION du Colonel Jean BASTIEN-THIRY
Par M. José CASTANO, Janvier 2014

« Merci pour tout, mon colonel, d’avoir vécu en Français et d’être mort en Officier. Car le moment est venu où après un tel exemple, tu vas nous obliger à vaincre… » (Jean de Brem)

       Jean-Marie Bastien-Thiry, dit Jean Bastien-Thiry, né le 19 octobre 1927 à Lunéville, était ingénieur militaire français et l’inventeur de deux missiles antichars, les SS-10 et SS-11. Partisan de l'Algérie française, il percevait la séparation d'avec l'Algérie comme « plus grave encore que celle d'avec l'Alsace-Lorraine ». Pour lui, entre autres choses : « La politique algérienne du général de Gaulle est un crime contre l'humanité, elle n'est qu'ignominie et déshonneur ». Révolté par cet abandon et les massacres qui l’accompagnaient, il organisa, le 22 août 1962, l’attentat du Petit-Clamart.

       Arrêté le 17 septembre 1962 ]à son retour d’une mission scientifique en Grande-Bretagne, il fut inculpé devant la Cour militaire de justice présidée par le général Roger Gardet. Cette Cour militaire de justice avait pourtant été déclarée illégale par l'arrêt du Conseil d'État du 19 octobre 1962, au motif qu'elle portait atteinte aux principes généraux du droit, notamment par l’absence de tout recours contre ses décisions.

       Le 2 février 1963, cinq jours après l'ouverture de son procès, il entreprit une longue allocution qui reste encore un des plus nobles textes de la langue française par lequel il ne chercha pas à se soustraire à la peine qu'il encourait. Son seul but était de faire comprendre à ses concitoyens les motifs de son action. Sans aucune complaisance, et avec une clairvoyance prophétique, il exposa les raisons pour lesquelles il jugeait « qu'il n'était pas bon, il n'était pas moral, il n'était pas légal », que le personnage auquel il s'était attaqué « restât longtemps à la tête de la France » et acheva par ces mots sa déclaration devant ses juges :

       « Il n’y a pas de sens de l’Histoire, il n’y a pas de vent de l’Histoire car ce qui fait l’Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne qui est vérifiée par tous les faits historiques, c’est la volonté des hommes, ce sont leurs passions, bonnes ou mauvaises. »

       « Nous n’avons pas à nous justifier, devant votre juridiction, d’avoir accompli l’un des devoirs les plus sacrés de l’homme, le devoir de défendre des victimes d’une politique barbare et insensée. »

       « Le pouvoir de fait a la possibilité de nous faire condamner; mais il n'en a pas le droit. Les millions d'hommes et de femmes qui ont souffert dans leur chair, dans leur cœur et dans leurs biens, de la politique abominable et souverainement injuste qui a été menée, sont avec nous dans ce prétoire pour dire que nous n'avons fait que notre devoir de Français. Devant l'Histoire, devant nos concitoyens et devant nos enfants, nous proclamons notre innocence, car nous n'avons fait que mettre en pratique la grande et éternelle loi de solidarité entre les hommes. »

       « C'est une vérité que l'homme contre lequel nous avons agi est, à tout moment, passible de la Haute Cour, et qu'il suffirait d'un minimum de clairvoyance et de courage de la part des parlementaires pour l'y traduire ; le dossier de ses forfaitures, de ses crimes et de ses trahisons existe, et des milliers d'hommes sont prêts à témoigner de la réalité de ces forfaitures, de ces crimes et de ces trahisons ».


       A ce moment précis, l'accusé n'était plus Bastien-Thiry mais de Gaulle. Cela ne lui fut pas pardonné. Bastien-Thiry venait de signer, là, son arrêt de mort.

       Dès lors, les efforts admirables de ses avocats avaient la beauté triste des chants du désespoir. « Que ce soit à Saint-Léon de Bayonne ou à Saint-Jacques de Lunéville, tous les matins, une messe est dite pour que la Divine Providence vous assiste, au moment de votre délibéré… Ne demeurez pas sourds, Messieurs, à l’invocation de l’Esprit qui, tous les matins, renaît à la prime aurore et retenez ces mots que je vous livre avec la plus intense de mon émotion : Et in terra pax hominibus bonæ voluntatis ».

       Ainsi, après trois heures et demie d’une éloquence qui cherchait, en vain mais malgré tout, le cœur des hommes qui peuplaient une cour de justice qui, quelques semaines plus tard, sera de nouveau déclarée illégale, Maître Jean-Louis Tixier-Vignancour livrait, là, un ultime combat. Celui qui avait constamment appelé de Gaulle « le Chef de l’état de fait » ne pouvait espérer aucune clémence. D’ailleurs la voulait-il ? Il était déjà ailleurs, devant le seul Juge qu’il reconnaissait, dans la vie qui ne connaît ni décrépitude, ni trahison, ni compromission. « De sa longue lignée d'ancêtres militaires et juristes, il a hérité le sens du devoir et du sacrifice » a dit de lui, sa fille Agnès.

       Le 4 mars 1963, la Cour se retira pour délibérer à 19h45. Elle reprit son audience à 22h30 pour donner lecture de l’arrêt qui condamnait trois des accusés présents à la peine de mort : Le Colonel Bastien-Thiry, le Lieutenant Bougrenet de La Tocnaye et Prévost qui, en Mai 1954, avait fait partie du dernier contingent de volontaires à être parachuté au-dessus de la cuvette de Dien Bien Phu.

       A l’énoncé du verdict, Bastien-Thiry semblait ailleurs, comme absent… Dans son uniforme bleu de l’armée de l’air marqué du rouge de la Légion d’honneur, il ne paraissait pas ses trente-cinq ans. Son visage reflétait une grâce particulière, celle de la jeunesse. « Bastien-Thiry est rayé des cadres de la Légion d'honneur ! », ajouta le général Gardet. Un haussement d'épaules lui répondit. Du fond de la salle, soudain, un cri déchira l’atmosphère pesante, celui d'une femme : « Assassins ! Assassins ! Aucun soldat français n'acceptera de les fusiller ! Assassins ! » Cette femme, c'était Mme de La Tocnaye, l'épouse Alain. Une autre femme joignit t sa voix à la sienne : Lla mère du condamné. D'autres cris se firent entendre : « C'est une honte ! C'est un scandale ! Bourreaux ! » Puis peu à peu, la salle se vida. Les condamnés furent séparés sachant qu'ils ne se verront plus : Bastien Thiry, La Tocnaye, Prévost furent emmenés à Fresnes, les autres à la Santé.

       Dès le lendemain, les recours en grâce furent déposés. Le 8 mars dans l’après-midi, les défenseurs furent reçus en audience. À l’aube du 11 mars 1963, le procureur général Gerthoffer (celui qui avait réclamé et obtenu la mort du Lieutenant Roger Degueldre), le séide zélé de de Gaulle, silhouette falote, moulé dans un pardessus gris aux formes démodées accompagné du colonel Reboul substituant le général Gardet, vint annoncer à Bastien-Thiry que la demande de grâce déposée par ses avocats était rejetée par de Gaulle. Il ne manifesta qu’un souci, connaître le sort réservé à ses camarades coaccusés, condamnés à mort comme lui. Quand il apprit qu’ils avaient été graciés, il eut un soupir profond de soulagement. Il écrivit à sa femme et à ses trois filles et demanda à assister à la messe dite par son ami le R.P. Vernet. Il communia en brisant en deux l’hostie que lui tendait le prêtre, lui demandant d’en remettre la moitié à son épouse. Puis, après l’Ite Missa est, il dit « Allons »… et se dirigea vers le couloir de sortie. Pendant ce temps, de Gaulle devait reposer dans sa sinistre morgue…

       Alors qu’il se trouvait dans le couloir, on demanda à Bastien-Thiry de regagner sa cellule. Cette attente imprévue dura vingt minutes, vingt affreuses minutes durant lesquelles les avocats tentèrent une démarche désespérée en demandant au procureur général d’ordonner de surseoir à l’exécution en raison du fait nouveau qu’était l’arrestation récente du Colonel Antoine Argoud, l’un des chefs de la défunte OAS. Mais, rien n’y fit ; le procureur refusa tout sursis.

       Enfin, le départ pour le Fort d’Ivry où devait avoir lieu l’exécution, fut donné sous une pluie battante et une escorte digne d’un chef d’Etat. Oui, c’était bien celle d’un chef d’Etat, dans son triomphe… La gendarmerie, chargée de livrer le condamné au peloton d’exécution avait fait grandement les choses : Une escorte de trente motos, trois petits cars bourrés d’effectifs armés pour s’intercaler entre les divers véhicules du cortège et celui chargé de transporter le condamné avec une garde de huit gendarmes. Comme en Algérie lors de la lutte contre l’OAS, la gendarmerie demeurait toujours le pilier du régime gaulliste…

       Oui, ce condamné qui, au procès, avait traité de Gaulle d’égal à égal et l’avait assigné au Tribunal de Dieu et de l’histoire, comme renégat à la parole donnée, aux serments les plus solennels et sacrés, ce condamné, là, était bien un chef d’Etat.

       Arrivé sur les lieux de son exécution, Bastien-Thiry marcha vers le poteau en égrenant son chapelet, le visage calme et serein, même joyeux. « Il semblait enveloppé d’une auréole » diront les témoins oculaires. Puis, comme le Lieutenant Degueldre, il refusa qu’on lui bande les yeux, voulant regarder la mort « en face » avant de pouvoir contempler ensuite la Vie Eternelle.

       Avant la salve, il ne cria pas « Vive la France ! » mais pria pour elle et pour ceux qui allaient le tuer. Il était tout illuminé des illusions radieuses de ceux qui vont mourir, et, tout haut, dans le ciel écrasant de cette solitude, sa voix qui s’élevait, s’élevait, répétait ces mots éternels de la mort : « Geneviève, Hélène, Odile, Agnès… au revoir… au revoir dans le ciel ! ». Les témoins le virent alors se transformer au point que son visage, où ne subsistait aucune trace des passions du monde, se modifia. Et lorsqu’il fut mort, après que la salve eut déchiré l’aube naissante, son visage était « celui d’un enfant, doux et généreux », rapporta, bouleversé, Maître Bernard Le Corroller, en ajoutant : « Bastien-Thiry a vécu pour Dieu, pour sa patrie : Il est mort au service de Dieu et de sa patrie. C’est désormais un martyr ».

       De Gaulle, une fois de plus, confirmait qu'il n'avait de l'homme que l'apparence, et qu'en fait tout ce qui était humain lui était indifférent.

       Ainsi mourut pour son idéal, le Rosaire au poignet, le Colonel de l’Armée de l’air, Jean Bastien-Thiry, trente cinq ans, polytechnicien, ingénieur de l’aviation militaire, père de trois petites filles. Il fut inhumé au cimetière de Thiais, « carré des suppliciés », à la sauvette (comme ces voleurs pendus jadis à Montfaucon que l'on entassait dans les fosses communes), dans un trou hâtivement creusé dans la glaise, entouré d’arbustes dénudés, frêles et désolés, comme le fut ce 11 mars 1962. A 6h42, la pluie cessa et un brouillard épais s’insinua jusque dans les tombes et le cœur de bon nombre d’exilés était triste, triste cette aube d’hiver, aube sans bruit, sans chant, sans lune et sans étoiles.
José CASTANO       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

       « Je suis persuadé que notre mort si elle avait lieu, secouerait la torpeur du peuple français » (Alain Bougrenet de la Tocnaye)

             
    
Le carré des suppliciés du cimetière de Thiais
Aujourd’hui, au cimetière de Bourg la Reine.

       « Nous ne souffrons pas en vain. Nous souffrons pour tous les lâches qui ne risquent rien. Que Dieu ait pitié de nous » (Georges Bernanos)


       Pour tout savoir sur Jean Bastien-Thiry, cliquez sur : www.bastien-thiry.fr

       Cercle Jean BASTIEN-THIRY – B.P.70 – 78170 La Celle St Cloud
       Courriel : basthiry@aol.com et contact@bastien-thiry.fr
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CE FUT UN JOUR DE HAINE D'ÉTAT
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG

       Nous sommes au mois de mars, et il m'est impossible, plus que d'habitude, de ne pas me souvenir de cette année 1962, de ce mois de mars et de ce jour du 26.
       Ce fut un jour de haine gaulliste, de terreur et de crimes, préparé de longue date, comme si le gouvernement parisien savait exactement ce qu'il voulait et comment l'obtenir.
       En effet, dès après la décision de l'autodétermination du 16 septembre 1959, De Gaulle n'a qu'une idée en tête, une idée d'autant plus vicieuse, perverse, qu'il met en place ses pions en continuant à envoyer en AFN des appelés du contingent, des métropolitains, en sachant qu'ils risquent la mort dans un combat " inutile " contre les fellaghas du FLN.
       Rien ne le gène dans cette partie de poker menteur, pour brader l'Algérie française.
       Président de la République, dès le 14 juin 1960 à Melun, il prend langue avec le GPRA, ce gouvernement du FLN sans base juridique sur le territoire français. Une approche qui débouchera sur d'autres rencontres préliminaires à l'abandon de l'Algérie française le 19 mars 1962 : les accords d'Evian que François Hollande " transforme " aujourd'hui en une honteuse " journée " de cérémonie de fin de guerre ! (Ce jour de haine anti pied-noir devenant socialiste, par la volonté présidentielle de l'élu de mai 2012).

       Permettez-moi, cependant, de revenir aux prémices de ce drame... de rappeler les acteurs qui signèrent notre tragique fin et notre Exode. Ils sont aux ordres du général à Evian, après une série de réunions " secrètes " aux Rousses, dans le Jura, puis au bord du lac de Chalain, non loin de Lons-le-Saunier (11 et 19 février 1962)
       L'ultime phase des négociations se passe à l'hôtel du Parc, à Evian. Pour le gouvernement gaulliste les délégués sont Louis Joxe, Robert Buron, Jean de Broglie, Bruno de Leusse, Rolland Billecart, Chaillet et le général de Camas. Pour le GPRA, côté algérien, Krim Belkacem, Rhédia Malek, Ben Tobal, Yazid, Saal Dahlab, Ben Yahia et Mostefaï.
       Les protagonistes de la fourberie, la trahison sont en place, mais il faut se souvenir des exigences du général " pour en finir ". Robert Buron, dans un " Historama, hors série n°18 ", transcrit les instructions du chef de l'Etat (février 1962) : " L'essentiel est d'aboutir à un accord comportant le cessez-le-feu puis l'autodétermination, du moment que cet accord n'entraîne pas des bouleversements soudains dans des conditions actuelles relatives aux intérêts matériels et politiques des Européens, à la présence militaires française en Algérie, aux conditions pratiques dans lesquelles s'opère sur place l'exploitation du pétrole et celle du gaz enfin, aux rapports économiques, techniques et culturels entre l'Algérie et la Métropole. C'est cet aboutissement, je répète, cet aboutissement qu'il faut réaliser aujourd'hui. "
       Nous connaissons le résultat des propos du général après cette dramatique journée du 26 mars 1962 : l'abandon de tous les accords de la part de De Gaulle... pour " faire vite ! " et l'accentuation des meurtres, des enlèvements et des disparus, Européens et Musulmans par le FLN terroriste, sous couvert d'une armée française consentante.
       Alors, en ce mois de mars, le souvenir est là, présent. Il est la preuve de la lâcheté d'un pouvoir aux mains rouges du sang des patriotes, français d'Algérie qu'ils soient Européens ou Musulmans.
       C'est ce que je nomme : un jour néfaste !

       Pourtant, ce matin-là, si je me souviens bien, le soleil brillait dans le ciel d'Alger...
       En début d'après midi, ils se sont rassemblés, nombreux, pour manifester dans le calme pour la libération de ce quartier de Bâb-el-Oued cerné par la gendarmerie et l'armée française et puni d'être patriote. La foule, en grappes humaines innocentes et dans le calme, avec pour seules armes le drapeau bleu, blanc, rouge, la Marseillaise ou le Chant des Africains, avançait, sans savoir que le ciel d'Alger deviendra rouge et que les sirènes qui retentiront bientôt seront celles de la mort... Ils défilaient, hommes et femmes, enfants et grands-parents pour affirmer qu'ils souhaitaient la libération de Bâb-el-Oued, ce quartier fait prisonnier par la gendarmerie et l'armée française par ordre supérieur, depuis Paris.
       L'aviation avait bombardé les maisons... la mitraille des armes automatiques avait percé de mille traces les portes, les fenêtres et les murs des habitations où vivait un peuple, communiste par ses votes anciens, mais qui était devenu patriote !
       Voilà pourquoi, de toutes les rues de la ville une foule unie par la même volonté se rassemblait au Plateau des Glières, face à la Grande Poste, pour affirmer son soutien à une partie de la population d'Alger " internée " entre ses murs, sans autorisation de sortir.
       Ô fatal jour ! Face à ce peuple civil, l'armée française ! Elle est sur pied de guerre, comme un jour de bataille, et sur le casque lourd de certains militaires le sigle IV des rebelles " repentis ". Pourquoi sont-ils là, eux qui ne connaissent que le bled ? Sur le visage de ces hommes en habits de l'armée française, il y a de la menace... dans le regard, la mort !
       La foule progresse... déterminée. Un barrage militaire s'ouvre devant elle... Comme un raz-de-marée puissant, elle avance et s'engage rue d'Isly... Sa pression se fait plus forte, plus importante sur les soldats, mais ce peuple en marche croit en son droit. Pourtant, il ne sourit plus, ne chante plus... Il flotte dans la foule comme un pressentiment, une prémonition... Les hélicoptères grondent au-dessus de leurs têtes, mais elle avance encore avec un seul but : Bâb-el-Oued ! Montrer qu'elle soutient cette partie du peuple d'Alger " prisonnier " du gaullisme. Une partie des manifestants est déjà rue Dumont d'Urville... square Bresson... veut aller au bout de sa démarche... fraterniser avec Bâb-el-Oued !
       Ô jour de meurtres, d'assassinats ! Les culasses des armes claquent... Ô jour de mensonge, de fin d'espoir ! Tout à coup c'est le carnage ! Les coups de feu crépitent, durent et hachent de leurs balles des corps innocents ! Les tirs en rafales des militaires français éliminent des vies... achèvent ceux qui ne sont pas morts : des civils... des Pieds-Noirs ! Il y a des cris, des pleurs, des gémissements et les râles de ceux qui vont mourir ! Il y a pendant de longues minutes des criminels en habits militaires français qui tirent... tuent... au Plateau des Glières... rue d'Isly... square Bresson et vers le Maurétania, Bd Baudin... et Alger, ce 26 mars 1962, devient rouge du sang des innocents ! Ils meurent parce que De Gaulle qui a la rancune tenace et le ressentiment de l'homme sans âme, signe le 19 mars 1962 un pacte avec le diable et le FLN. Il livre la population au douk-douk du terrorisme, parce que dans sa prétention incommensurable, il se sent humilié de savoir l'Algérie lui reprocher les mille marins morts à Mers el-Kébir sous les bombardements anglais et préférer le général Giraud en 1943, à un traître déserteur, réfugié à Londres lors de la deuxième guerre mondiale.
       Le 26 mars 1962, ce jour de haine d'État, je ne peux l'oublier.

Robert Charles PUIG / mars 2014       

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J'ai écrit, il y a bien longtemps, ce texte sur le 26 mars 1962.
MARS 1962 : NO COMMENT

Le flot des souvenirs enflamme mes pensées.
Comme la lave d'un volcan brûlant la terre,
Mon âme s'embrase comme un feu de forêt.
Dans cette rétrospective, un peuple en prière
Va affronter sa Fin. J'entends les hurlements
De ceux qui sont blessés et qui crient leur colère.
Je sens l'odeur de poudre et vois couler le sang
De ceux qui vont mourir, sur ordre militaire.

Toi, la Fossoyeuse, tu as créé le drame,
Broyé des cœurs, des corps, sans compter tes victimes.
Froide Mort, sans larmes, sans le moindre état d'âme !
Quel juge et quelle loi sanctionneront tes crimes ?
Quel traître, ce jour-là, a donné le signal
D'anéantir, dans un rite machiavélique
Une foule invitée à cette bacchanale
Faite de feu, de sang, et d'un destin inique ?

Toi le C.R.- S.S., forban d'un Moyen Âge,
Qui malmena les femmes et matraqua les gosses ?
Toi, le gueux obtus, soldat imprégné de rage,
À l'idéal confiné aux seuls coups de crosses ?
Le regard noir, les mains crispées sur le F.M.,
Je vois ces hommes armés qui venaient de tuer
Sans qu'aucun Magistrat n'ait dressé d'anathème !
Ô ! Peuple anéanti par la Mort annoncée !

C'était un temps où l'ordre, peu républicain,
Ôtait par le meurtre l'envie d'être Français.
Mon cœur résonne encore de l'agonie des miens.
Je me souviens du SAC *, dressé à mutiler.
Du diktat ordonné depuis le Rocher Noir
D'écraser une foule, armée de sa passion,
Pour brader un pays, à un vainqueur sans gloire…
Les balles destructrices ont pourtant eu raison

De ma terre perdue, ensanglantée, meurtrie,
Où le drapeau trempait dans un sang innocent !
Un cliché m'agresse... Dieu n'entend pas mon cri
Quand l'arme assassine met en joue des enfants !

Le temps efface tant et tant de souvenirs,
Même ceux de nos morts, ensevelis de nuit.
Je me souviens pourtant des rires et des désirs
Qu'engendrait cette terre, à cette époque enfuie.
Comme une goélette sous l'assaut du vent,
Je tangue sous les rafales du temps passé.
C'est comme un ouragan grondant sur l'océan,
Un typhon dévoilant des pensées oubliées.


* SAC : service d'action civique, anti pied-noir, plus connu sous le nom de " barbouze " est animé par Sanguinetti, Lemarchand, Ponchardier, Bitterlin de Radio Alger, Le Tac...
                  

ALGER Plateau des Glières
26 mars 1962

Texte de Mme Simone Gautier, envoyé par Mme Annie Bouhier

 La tuerie dite de la rue d'Isly
- Le grand silence
Un assassinat collectif
sur ordre du sommet de d'Etat   

                  C'est, ce jour-là, qu'une foule française a été mitraillée par ses propres soldats. Cela ne s'était plus produit depuis la Commune de Paris en 1870.

        Le 23 mars, 4 jours après les soi-disant accords d'Evian, à la suite d’une agression contre les forces de l’ordre, celles-ci encerclent le quartier de Bâb el Oued, soupçonné d'abriter des activistes OAS, l'isolent totalement de l'extérieur, en font un ghetto, mitraillent les façades, les terrasses et les balcons des immeubles, fouillent sans ménagement les habitations, détruisent tout sur leur passage, voitures, vitrines, portes cochères ... violentent les habitants, s'attaquent à des civils sans défense ... raflent les hommes de 18 à 70 ans pour des camps d'internement. Tous les morts, y compris les enfants, sont à eux.

        Le 26 mars, tout le petit peuple d'Alger, chef lieu d'un département français, d'une province française, l'Algérie, se rend vers Bâb el Oued en une longue manifestation pacifique. Des hommes, des femmes, des enfants, des vieux messieurs avec leurs décorations se réunissent pour demander la levée de ce blocus inhumain. Là on est silencieux, là on chante la "Marseillaise" ou les "Africains". Là on séduit les militaires pour passer. Là on est passé. Là c'est le corps à corps avec les militaires.

        Mais le piège, un traquenard, est déjà en place : une véritable nasse.

        La foule arrive sur le Plateau des Glières et s'engouffre rue d'Isly, seule voie rendue possible pour se rendre à Bâb el Oued. Tout autour, toutes les artères sont verrouillées. La nasse fonctionne. Elle se referme.

        14 heures 50, les tirailleurs du 4ème RTA ouvrent le feu sur ordre, mitraillent les civils sans discontinuer, en rechargeant leurs armes. La radio, présente sur les lieux, enregistrera les appels vains et désespérés du lieutenant et de civils hurlant "halte au feu".

        Dans les rues alentours, cette fusillade devient un signal. Une véritable chasse aux Français d'Algérie commence. Les CRS et les gardes mobiles s'acharnent, tirent sur leurs compatriotes sans défense ..... Sur ordre … par vengeance.

        Nous ne connaissons pas tous les noms et le nombre de tous ceux assassinés au Plateau des Glières devant la Grande Poste et tout autour, rue d'Isly, boulevard Pasteur, rue Chanzy, rue Lelluch, boulevard Baudin et plus loin, Place de l'Opéra et aussi aux Facultés, et plus loin encore au Champs de Manœuvres et dans le haut du boulevard du Télémly, et encore, une heure après la fusillade.

        Les militaires, les gendarmes, « les rouges » les CRS occupent les carrefours, les toits, les terrasses, font des barrages. Partout toutes les armes sont approvisionnées et chargées, partout. Les tirailleurs avancent rafales après rafales, arrosent les gisants au P.M. et au F.M., chargeur après chargeur. Ils mitraillent les façades, les intérieurs des appartements aux volets clos, achèvent les mourants à l'intérieur des magasins, les poursuivent à l'intérieur des couloirs des immeubles. Et puis, ils tirent sur les médecins et les pompiers. Ils tirent sur les ambulances, déjà toutes prêtes, déjà là, à attendre les morts et les blessés. C'est une véritable chasse aux pieds noirs, une tuerie, un carnage, auquel se sont livrés les tirailleurs aux gestes obscènes, les gardes mobiles aux ricanements haineux et les CRS qui insultent et matraquent et balayent rue Charras, rue Richelieu, rue Clauzel : lisez les témoignages.

        La foule était dense. C'était un cortège de jeunes gens et de jeunes filles, d'enfants et de vieux messieurs aux médailles d'anciens combattants. Ils avaient des drapeaux, ils chantaient la Marseillaise et les Africains et ils s'effondrent, gisants ensanglantés.

        Et puis les ambulances et les Dodges des militaires ramassent les morts et les blessés et vont et viennent et déversent leurs cadavres à l'hôpital Mustapha, à la clinique Lavernhe, à la clinique Solal.

        Le bilan est terrible : entre 55 et 80 morts (dont des enfants rendus aux parents sur ordre de se taire) et des centaines de blessés dont certains ne survivront pas et d'autres souffrent encore des séquelles de leurs blessures. Une chape de plomb, 52 années de plomb, couvre toujours cette tragédie. C'est toujours le grand silence, une rupture de la continuité de la vie et de la mort, le deuil impossible. Les cadavres seront entassés, dénudés, à la morgue de Mustapha puis enterrés à la hâte, sans sacrements, clandestinement, en faisant courir les familles dans les cimetières dispersés de la ville. Il y aura ceux qui n’avaient pas « d’identité » sur eux et qui seront enterrés de nuit, par convoi militaire, pendant le couvre-feu, au cimetière El Halia.

        Une enquête judiciaire est tardivement ordonnée. L'enquête sera bâclée en quelques jours. Le compte-rendu de l’enquête réalisée par le Commissaire de police Pierre Pottier ne sera jamais rendu public. L’autorité militaire se refusera à toute audition du service d’ordre ainsi qu’à la communication du dispositif d’implantation des unités engagées. La commission rogatoire sera retournée au magistrat instructeur sans exécution.

        En 1966, le juge d’instruction Charbonnier ne peut consulter les pages du journal de marche du 4ème R.T. détachées et transmises au Procureur général Jonquères qui instruisait ce dossier pour l’Armée.

        En 1966 un jugement de non-lieu sera prononcé.

        En 2008 une nouvelle loi verrouille les archives de la guerre d’Algérie.

        Les années de plomb continuent.

        Rendons leur hommage afin qu'ils ne sombrent jamais dans l'oubli que « leur mémoire ne soit pas au service de ceux qui font l’histoire mais au service de ceux qui la subisse [1]».
        C'est aussi pour eux qu'il est indécent de célébrer le 19 mars.


        [1] Albert CAMUS
Simone GAUTIER        
http://www.alger26mars1962.fr
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MARS 62
Texte de M. Charles Puig

J'ai écrit, il y a bien longtemps, ce texte sur le 26 mars 1962.
*
Te souviens-tu du vingt six mars, à quinze heures dix ?

Bâb-el-Oued est encerclé.
Une foule nombreuse est venue, rassemblée,
Unie, presque heureuse, pacifique !
Seulement là pour protester contre ce blocus inique.
Cette troupe sans arme veut défiler.
Par delà la mer Méditerranée,
Dire : "On existe !". Faire entendre sa voix.
Affirmer haut et fort : " Nous voulons rester là ! "

Te souviens-tu de ce jour là, à quinze heures dix ?

Le cortège se met en route. Main dans la main,
Avec la conviction de vaincre l'incertain.
Tous chantent à pleine voix : " C'est nous les Africains "
Le ciel est clair. Ils ont au cœur l'espoir que rien
Ni personne, jamais, ne changera leur vie
Parce qu'ils sont nés ici. Ici ! En Algérie !
Lentement, solennellement et pas à pas,
Ils avancent vers un drame programmé,
Car déjà les "T 6" ont tiré sur les toits
… Bâb-el-Oued a capitulé !
Soudain la fusillade tonne, éclate encore
Comme un tonnerre, comme un enfer,
Cisaille, sans discernement des corps
Jeunes ou vieux, tombés dans la poussière.

Je me souviens encore de cette journée là !

Entre le Monument aux Morts et la Grande Poste,
L'acier, tout à coup, brise une foule meurtrie
Dont les cris d'effrois sont la seule riposte
Aux balles qui les hachent, en cette après midi.
Ceux qui restaient debout, n'en revenait pas
De cette marche d'amour, faite chemin de croix !
De voir ces uniformes kaki, l'arme au poing, alignés,
Implacables ! Ils laissaient sans broncher,
Les victimes étonnées se vider de leur sang
Et mourir, au pied du monument.
Dans les regards, se lit de la désespérance,
Dans les plaintes, de la souffrance.
Il y a ceux qui ne diront plus rien,
Proies innocentes d'un ordre assassin.

Te souviens-tu de ce jour... de ce mois de mars là ?

Le cortège hagard, désemparé, pleurait, priait,
Quand sans une sommation, la troupe a tiré !
L'homme animal a tué l'homme.
Il a vidé son arme, au jugé, sans ultimatum !
Le ciel bleu d'Alger devînt soudain tout noir
Comme une malédiction, un cauchemar,
Lorsque après : "L'halte au feu !" il a fallu compter
Les morts sur le trottoir ! Morts… d'être Français !

Te souviens-tu de tout ce sang, à quinze heures dix ?


       * Ce jour-là au plateau des Glières, une section de tirailleurs était face à la foule.
       Le tir de leurs fusils mitrailleurs entre la rue d'Isly, la Grande Poste et le Monument aux Morts, fit dans un premier temps cinquante à quatre vingt morts, pour beaucoup hachés au niveau de la ceinture.
       Un tir fait pour tuer !
       Il y eut plus d'une centaine de blessés et certains restèrent estropiés ou moururent des suites de leurs blessures…
       Pourquoi l'armée française a-t-elle mis ces militaires d'origine arabe, au casque marqué du sigle de la willaya IV face à une population pacifique ? Pourquoi sur les toits terrasses des immeubles des militaires, comme cela a bien été confirmé ? (Le livre interdit / Collection France-Algérie / Edition Atlantis / p.22)

       Le Président de la République était le Général Charles De Gaule.
       Le commandant militaire de la place d'Alger était le Général Ailleret.
       Au Rocher-Noir se trouvait Christian Fouchet, Ministre "Délégué".
       Le Ministre des Armées était Pierre Mesmer.
       Aucune réponse n'est fournie à ce jour, plus de cinquante ans après, sur ce massacre des innocents !



Syrie : Destruction et assassinats financés par
des puissances étrangères

Par Mère Agnès
Envoyé par M. Christian Migliaccio
Discours de Mère Agnès pour l'"Initiative Moussalaha"
[Réconciliation] en réponse aux déclarations
du Haut commissariat aux réfugiés [UNHCR].

         Mesdames et Messieurs,

         J'aimerais commencer par remercier la " Société Russe Orthodoxe de Palestine " de nous avoir invités à participer à cette importante réunion.
         Nous venons d'arriver de Syrie. Cette Syrie prouvée subir la mort, la destruction, et un assassinat pur et simple dans toutes ses villes, tous ses villages, et toutes ses régions.
         Personne ne veut que cette guerre absurde prenne fin.
         Tous pleurent et se lamentent devant la souffrance quotidienne du peuple syrien. Mais que font-ils ?
         Rien !

         Je dirai très franchement que, concernant la crise syrienne, l'approche de l'Organisation des Nations Unies, et particulièrement de la Commission des droits de l'homme à Genève, contribuent à aggraver la catastrophe que nous vivons.
         Les guerres menées à l'intérieur de la Syrie sont décrites comme un conflit entre les forces de l'État et les forces de l'opposition.
         Ce n'est pas vrai !

         La guerre qui frappe aujourd'hui mon pays est une guerre entre la société civile syrienne et des groupes terroristes islamistes. Ces terroristes sont soutenus et financés par divers pays étrangers, et plus particulièrement par l'Arabie Saoudite.
         L'Arabie saoudite a reconnu que ces groupes appartiennent à des organisations terroristes. Mais, en même temps, elle continue à les entraîner et à les financer dans le but de détruire la Syrie.
         L'ASL [Armée Syrienne Libre] n'est plus opérationnelle et n'est plus de mise. Ce à quoi nous avons à faire relève du rôle joué par des groupes terroristes islamistes.
         Hier nous avons tendu la main à Yabroud. Encore une ville syrienne détruite ! Près de quatre cents jeunes gens veulent changer de camp et passer de combattants " contre " le gouvernement à des combattants " avec " le gouvernement [c'est-à-dire : rejoindre les forces gouvernementales].

         DAECH [une organisation terroriste = EIIL] gouverne la ville de Raqqa par l'épée et le feu. Une jeune fille y a été exécutée, juste parce qu'elle avait un compte sur Facebook. Ses églises sont devenues les quartiers généraux de DAECH. Sa population est obligée de prier cinq fois par jour, et des équipes féminines sont chargées de fouetter les filles non-voilées dans ses rues.
         Deir el-Zor est gouvernée par le groupe terroriste Jabhat Al-Nosra. Des civils attachés aux valeurs laïques, sont exécutés juste parce qu'ils pensent devoir maintenir une structure sociale séculaire.
         Son église a été détruite, comme à Raqqa.
         Qui sont les chefs de DAECH et d'Al-Nosra ? Des Qataris, des Saoudiens, des Tchétchènes, des Afghans, et même des Chinois !
         Est-ce que ces terroristes sont venus répandre la démocratie et les droits de l'Homme en Syrie ?
         Non !

         Le problème est avec la dite " Communauté internationale ". Ils ne veulent pas voir la vérité. Ils croient toujours au concept nommé " Armée syrienne libre ".
         Notre position est la suivante :
         Quelle est la relation entre la démocratie et la jeune fille qui a été tuée parce qu'elle avait un compte sur Facebook ?
         Quelle est la relation entre les droits humains et la destruction des églises, des synagogues, [et des mosquées] ?
         Quelle est la relation entre la liberté et la destruction de Ma'loula, dernière ville araméenne encore habitée au monde ?
         Ces questions attendent des réponses. Nous appelons Madame Navi Pillay à nous les donner.

         En résumé, il n'y a pas de projet [de l'opposition] pour installer la démocratie en Syrie. Il n'y a qu'une seule trame narrative : établissement d'un califat islamique dans le seul pays laïc du Moyen-Orient, pour ramener le peuple au Moyen Âge et à l'ère des ténèbres.
         Le terrorisme islamiste a tué un de mes amis laïcs à Girod, ville contrôlée par ces forces des ténèbres. Il s'appelait Yamen Bjbj. Il était Dentiste. Ils m'ont envoyé la photo de son corps décapité, sa tête reposant dans le sable près de lui. Pourquoi ? Parce qu'il distribuait mes livres dans cette ville.
         Le Dentiste Ramez Uraby, un autre de mes amis, a été enlevé pour la même raison. Ils ont pris l'habitude de m'appeler pour que je puisse entendre sa voix pendant qu'ils le torturent.

         Personne ne veut voir ou entendre la vérité.
         Avez-vous entendu parler du massacre de " Adra " ? Je ne le pense pas.
         Adra est une ville située au nord de Damas. C'est une ville symbole pour la Syrie. Une nouvelle ville construite pour les travailleurs. Elle est représentative de la diversité des groupes constitutifs de la société syrienne.
         Cette ville paisible a été envahie par les forces du terrorisme islamiste le 1er décembre de l'année dernière. En ce XXIème siècle, elle a connu des massacres sans précédent.
         Des centaines de Syriens ont été tués, juste parce qu'ils étaient Chiites, Alawites, Ismaéliens, Druzes, ou Chrétiens.
         Des centaines de Syriens sunnites ont été tués parce qu'ils étaient des fonctionnaires de l'État syrien.
         Nombre de femmes ont été traînées, nues, sur le sol enneigé.
         Nombre de têtes coupées ont été accrochées aux arbres.
         Nombre de personnes ont été jetées vivantes dans la fournaise de la boulangerie de la ville, rappelant l'Holocauste et les nazis.

         Qu'avez-vous fait Madame Navi Pillay, pour libérer les milliers de détenus dans la prison d'al-Tawbah à Douma ?
         Qu'avez-vous fait Madame Navi Pillay, pour mettre fin à cette tragédie du XXIème siècle dont le monde entier a été témoin?
         Qu'avez-vous fait pour les habitants de Adra devenus des sans-abri et qui errent désormais dans les rues de Damas?
         Et qu'avez-vous fait pour libérer les femmes et les enfants enlevés de leurs villages du Nord de Lattaquié par les terroristes islamistes ? Des femmes et des enfants emmenés après que les terroristes aient tué les hommes du village. Qu'avez-vous fait Madame Navi Pillay pour permettre à ces simples paysans de retrouver leurs villages ?

         Oui ! Parce qu'ils sont Alaouites, et que les Alaouites n'ont rien à voir avec les intérêts des états du pétrole et du gaz [les États du Golfe] et, qu'en plus, la communauté internationale ne veut rien entendre de leur détresse !

         Même les Ismaéliens qui étaient des maîtres de l'opposition en Syrie, sont aujourd'hui exposés à une forme de génocide, simplement parce qu'ils sont ismaéliens. Ils ont subi la pire espèce de génocide à Adra. Ils ont souffert d'une attaque terroriste qui a entraîné la mort de personnes innocentes à Alcavat. Et ce fut aussi le cas à Tal Aldoura et à Salamieh.
         Les Ismaéliens sont une petite minorité en Syrie et dans le monde islamique. Ils n'ont donc pas pu trouver qui les soutenir au niveau des organisations internationales, lesquelles organisations n'ont pas le temps de suivre ou même de prendre acte du fait qu'ils sont entrain d'être exterminés par des groupes terroristes islamistes.

         La situation des Chrétiens n'est guère meilleure que celle des autres minorités. Ainsi, la ville de " Sadad ", ville dont les habitants sont majoritairement des Chrétiens de rite syriaque, a été attaquée l'été dernier par des milices du terrorisme islamiste. Ils ont commis des meurtres, des viols et ont détruit la ville avant de la quitter.
         Ils ont aussi attaqué Ma'loula. Là aussi, ils se sont livrés à des actes de viols et ont détruit, en grande partie, ce qui représentait le caractère historique de cette petite ville.
         Pour quelle raison? Parce que ces deux villes sont chrétiennes.
         Ils ont également occupé les villes chrétiennes de la campagne d'Idlib.
         Est-il besoin de vous rappeler qu'ils sont responsables de la destruction des quartiers chrétiens de la ville de Homs et du bombardement quotidien, au mortier, des quartiers chrétiens de Damas ?
         Récemment, ont circulé des rapports concernant une soi-disant "politique de la faim " menée par l'Etat syrien. Mais avez-vous entendu parler de ce qu'est devenue la nourriture dépêchée par le Gouvernement vers le camp de réfugiés de Yarmouk ? Avez-vous entendu parler de l'institution Al-Adalah de la ville de Douma gouvernée par des groupes armés contrôlant un vaste magasin d'alimentation y compris des stocks de viande congelée ; lequel magasin a été attaqué et entièrement volé par des personnes [affamées], malgré leur souffrance et le fait qu'ils étaient des cibles des groupes terroristes?

         La solution est la démocratie.
         Les élections présidentielles sont pour bientôt. Laissons le peuple décider sous supervision internationale garantissant la neutralité du scrutin.

Mère Agnès-Mariam de la Croix      
15/03/2014                          

PHOTOS DE BÔNE
De BÔNE
Envoi de Mrs. Pierre Cameleyre et Louis Di Rosa


Cet envoi de photos de Bône a été fait par Mrs Pierre Cameleyre et Louis Di Rosa du site de Djidjelli
Vous pourrez y faire une visite
ICI
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre
photo de M. Pierre Cameleyre

Article paru dans une revue financière aux U.S.A. !
Histoire Envoyée par Eliane


       Une femme a écrit a un ‘Cabinet conseil en investissements‘ pour demander des adresses en vue d’épouser un homme très riche.Ceci est déjà cocasse, mais le plus drôle, c’est la réponse bien fondée que lui a adressée l’analyste financier.
       Voici déjà l’annonce déposée par la jeune femme :
       « Je suis une belle jeune femme (je dirais même très belle) de 25 ans, bien élevée et j’ai de la classe. Je souhaite me marier avec un homme qui gagne au moins un demi-million de dollars par an. Avez-vous dans vos fichiers les adresses de quelques hommes célibataires (veufs ou divorcés) qui gagnent 500.000dollars ou plus ?
       J’ai déjà été fiancée à des hommes qui gagnent de 200 à 250 mille dollars pas plus…mais 250 mille ce n’est pas suffisant pour que je puisse vivre à Central Park West. Je connais une femme, dans mon cours de yoga, qui s’est mariée à un banquier. Elle vit dans Tribeca, et pourtant elle n’est ni aussi belle que moi, et pas même intelligente. Mais alors, qu’a-t-elle fait que je n ai pas fait ? Comment puis-je atteindre son niveau de vie ? »
       Raphaela S

       Réponse de l’expert :
       j’ai lu votre courrier avec une grande attention, et après avoir longuement étudié votre demande c’est avec grand soin que je me suis livré à une analyse financière de votre situation.
       Premièrement, je ne vous fais pas perdre de temps puisque moi même je gagne plus de 500 mille dollars par an. Ceci étant dit, je considère les faits de la façon suivante. Ce que vous offrez est simplement une bien mauvaise affaire.
       Voici pourquoi :
       Laissons les subterfuges de côté. Ce que vous proposez est une affaire simple à résumer. Vous mettez votre beauté physique et je mets l’argent. L’offre est claire et sans détours. Cependant un problème existe : il est certain que votre beauté va s’étioler et va un jour disparaître, alors qu’en même temps, mes revenus et ma fortune continueront très probablement de croître. Ainsi, ‘en termes économiques’, vous êtes un passif qui subit une dépréciation et je suis un actif qui produit des dividendes. Vous subissez donc une dépréciation, mais comme celle-ci est progressive, votre valeur diminue de plus en plus vite !
       Soyons plus précis : Vous avez aujourd’hui 25 ans, vous êtes belle et sans doute le resterez vous durant les 5 ou 10 années à venir. Mais chaque année un peu moins, et quand vous vous comparerez à une photo prise aujourd’hui, vous constaterez combien vous avez vieilli. Cela signifie que vous êtes aujourd’hui dans la ‘phase de croissance’ : c’est donc le bon moment pour être vendue mais non pour être achetée.

       En utilisant le langage de Wall Street, celui qui vous possède aujourd’hui à intérêt à vous avoir en ‘Trading position’ (position de vente) et non dans ‘ buy and hold ‘ (acheter et conserver) …c’est pourtant ce que vous offrez .
       Par conséquent, toujours en termes économiques, le mariage (qui est un ‘ buy and hold ‘) avec vous n’est pas une bonne affaire à moyen ou à long terme. En revanche, la location pourrait se révéler une affaire raisonnable dont nous pourrions discuter vous et moi. Cependant, je souhaite faire – ce qui est une pratique habituelle en affaire – un essai, c’est à dire un ‘ test drive ‘ avant de concrétiser l’opération.

       Somme toute : comme le fait de vous acheter est une mauvaise affaire pour cause de dévaluation croissante, je vous propose une location aussi longtemps que le matériel restera en bon état.
       En attendant de vos nouvelles,
       Cordialement à vous
       Un millionnaire



COMMUNIQUE
Par M. L'Abbé Guy Pagès

         Chers confrères et amis,

        Nous avons été mis en relation soit en raison de mon apostolat, soit pour le biais d'une connaissance commune, et à l'un de ces titres au moins, je m'en viens aujourd'hui par ce message vous annoncer la publication de mon livre préfacé par Mgr Bernardini, archevêque émérite de Smyrne (Turquie) : "INTERROGER L'ISLAM",

        Voici la présentation et le moyen de vous le procurer par internet : http://www.editionsdmm.com/A-182172-interroger-l-islam--elements-pour-le-dialogue-islamo-chretien.aspx, mais vous pouvez le demander en toute bonne librairie.

        En vous remerciant de votre attention, je vous assure de ma détermination à continuer l’œuvre de salut public à laquelle je me suis consacré, et pour laquelle votre coopération est précieuse.

        Loué soit "Jésus, qui nous délivre de la Colère qui vient" (1 Th 1.10) !

Abbé Guy Pagès            



LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini


             Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages necessaires pour les villes ci-dessouset je viens d'ajouter Kellermann et Mileesimo, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.

POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :  
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 

NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie

Suite à l’immolation de deux jeunes Explosion de colère à Hassi Labiod (Oran)
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/actualite/explosion-de-colere-a-hassi-labiod-oran-suite-a-l-immolation-de-deux-jeunes-217994#rediger


Liberté :  21/03/2014 ;    Par : D. LOUKIL

          Depuis jeudi, le bourg de Hassi Labiod, commune de Sidi Chahmi au Sud Est d’Oran, est en effervescence, avec une explosion de colère d’une grande partie de la population notamment les jeunes, sortis dans la rue. L’accès à ce semblant de village déstructuré, à l’urbanisme anarchique, avait été bloqué avec des troncs d’arbres, de la ferraille et des pneus incendiés durant une bonne partie de la journée de jeudi nécessitant l’intervention des forces antiémeutes et du chef de daïra pour tenter de calmer les esprits. Les raisons de cette colère, c’est l’acte désespéré d’un jeune homme de 21 ans qui s’est immolé le même jour pour dénoncer une décision d’expulsion frappant sa famille. Les circonstances ont été rapportées par des témoins et des voisins évoquant l’un de ses amis, âgé de 26 ans, qui se trouvait à ses côtés et qui aurait tenté d’intervenir pour empêcher aussi l’expulsion et sauver son copain. Celui-ci sera grièvement brûlé, également, à près de 100 % nous dit- on. Il est d’ailleurs malheureusement décédé peu de temps après le drame, alors que pour le jeune homme de 21 ans, la nouvelle de son décès n’a été confirmée que par des sources voulant garder l’anonymat au vu de la gravité de la situation. Et pour cause, les autorités locales redoutent au plus haut point une nouvelle flambée de violence à l’annonce de la deuxième victime, alors que la décision de leur transfert sur Alger avait été prise dès le jeudi dans la journée. Sur place, ce vendredi, la tension était très grande à Hassi Labiod qui respire la misère, l’abandon et l’isolement. Les mêmes jeunes rencontrés sur place déplorent la lenteur des pompiers. « Les corps des deux copains brûlés sont restés longtemps comme cela sur le sol à se consumer… Il fallait voir leurs état, et leurs corps c’était horrible, personne n’a osé les toucher », raconte un voisin.


Cyclisme - Tour d'Algérie 2014
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/sports/la-deuxieme-etape-annulee-pour-mauvaise-regulation-de-la-circulation-cyclisme-tour-d-algerie-2014-217321

La deuxième étape annulée pour “mauvaise régulation de la circulation”
            Par : Rubrique Sportive | Mercredi, 11 mars 2014| liberté Algérie

           La deuxième étape du Tour d'Algérie cycliste-2014, Oran-Mostaganem-Oran, longue de 169 km, a été annulée par le président du jury à 5 km de l'arrivée pour “mauvaise régulation de la circulation” à Oran.
           Les coureurs se sont retrouvés devant une file interminable de voitures à l'entrée d'Oran. Le président du jury, le Français Michel Pierre, a justifié sa décision par “l'impossibilité de valider une victoire d'un athlète dans des circonstances pareilles”. “J'ai décidé d'annuler cette seconde étape, parce que je ne peux pas valider une victoire d'un coureur dans des circonstances pareilles”, a déclaré avec regret Michel Pierre à l'APS. Cinq coureurs dont trois Marocains et l'Algérien Hannachi Abdelbasset étaient dans le peloton de course avant qu'elle ne soit annulée.
           La première étape disputée dimanche entre Alger et Aïn Defla (112,5 km) a été remportée par l'Algérien Adil Barbari (Club Sovac), devant l'Érythréen Mekseb Bebesay et l'Émirati Youcef Mohamed.
           La troisième étape du Tour d'Algérie, prévue aujourd’hui, mènera les coureurs d'Oran à Mascara sur une distance de 143 km.


Projet d’exploitation du gaz de schiste à Timimoun ?
Envoyé par Pierre
http://www.algerie1.com/actualite/le-gaz-de-schiste-de-loasis-de-timimoune-sera-exploite/

algerie.com, Par : Lila Ghali ; 27/02/2014
          Un projet d’exploitation du gaz de schiste de l’antique palmeraie de Timimoun ( wilaya d’Adrar) sera lancé prochainement “après son adoption par les autorités algériennes”.

          C’est ce que révèle le magazine français Marianne dans sa dernière édition à paraître demain vendredi qui affirme que c’est le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui aurait promis récemment de lancer ce projet.

          A en croire Marianne, Timimoun sera “saccagée” par l’exploitation de son gaz de schiste et ses 130.000 habitants seront appelés à vivre ailleurs tout en qualifiant ce projet de désastre écologique.

          La même source indique que l’Algérie, qui a les troisièmes réserves mondiale du gaz de schiste, compte investir 300 milliards de dollars dans l’exploitation des gisements par fragmentation hydraulique.

          Il faut évidemment prendre cette information de Marianne avec beaucoup de prudence en l’absence de décision des autorités algériennes à ce sujet. Cela étant, Martine Gozlan, adepte du printemps arabe, sioniste notoire, journaliste connue pour son islamophobie et ses critiques virulentes de l’Algérie fait pour l’heure dans les supputations et le sensationnel.


MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique,
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De
      
      
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Pierre Jarrige
Site Web:http://www.aviation-algerie.com/
Mon adresse : jarrige31@orange.fr

DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Mars 2014.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois, guelma-collectif@orange.fr
CLIQUEZ ICI pour d'autres messages.

Le confessionnal
Envoyé parHenri

    Un gars entre dans un confessionnal après des années loin de l'Église.
    Il tire le rideau, entre et s'assied.

    Il y a un mini bar entièrement équipé avec des verres en cristal, le meilleur vin, Guinness à la pression, cigares et liqueurs, chocolats à proximité, et sur le mur, une belle exposition photographique de dames bien en chair qui semblent avoir égaré leurs vêtements.

    Il entend un prêtre entrer dans le confessionnal : "Mon Père, pardonnez-moi il y a longtemps que je ne suis pas venu me confesser et je dois admettre que le confessionnal est beaucoup plus accueillant qu'autrefois. "

    Ce à quoi le prêtre répond... "Sortez de là mon fils, vous êtes de mon côté"


Si vous avez des documents ou photos à partager,
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