N° 74
Juin

http://piednoir.net

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Juin 2008
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Les dix derniers Numéros :  63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, ,
    Par Mick Maccotta : Couleurs et Parfums       
EDITO

   LE CIMETIERE DE BÔNE   

    Chers Amis,

   Le cimetière de Bône, celui qui, a tort nous donnait " envie de mourir ", eh bien maintenant c'est envie de vomir qu'il nous donne.   

    Au cours de notre séjour en avril 2008, le groupe qui m'a accompagné en Algérie a parcouru beaucoup de Kms. Il est passé et a séjourné à Constantine, Sétif, Bougie, Djidjelli, Collo, Philippeville, Bône, La Calle, Herbillon entre autres. Le groupe a visité des cimetières. Il a vu des cimetières propres et entretenus, mais celui qui nous a choqué au point d'avoir des nausées, c'est celui qui devrait être la vitrine des cimetières de l'EST.
    OUI, vous l'avez compris, c'est celui de BÔNE/ANNABA.
    Au fil des 4 années de visites, nous avons vu des hauts et des bas dans l'entretien et le saccage, mais cette année c'est de l'abomination.

    Ce qui nous révolte, c'est d'entendre depuis 3 ans, par des gens " responsables ", que ce lieu est celui où de l'argent en quantité plus que suffisante est dépensé chaque année pour son entretien et sa sauvegarde et qu'il est en parfait état.

    Il faut que nos compatriotes sachent comment est dépensé leur argent provenant de dons et leur argent provenant de subventions (donc impôts) versées par l'état ou collectivités locales. On aimerait connaître le détail de ces dépenses avec justificatifs.

    OUI à la vue de cet état lamentable, on se pose la question de savoir ce que font réellement ces responsables, c'est-à-dire : associations et organismes d'état chargé dans leur contrôle, comment est fait la gestion de ces fonds ?
    On ne voudrait pas croire qu'ils ne sont là juste pour s'auto féliciter ou s'auto congratuler, car là ils sont très forts.

    L'année dernière en 2007, après deux tentatives d'entrées dans le Consulat français, je suis reparti bredouille sans avoir vu un responsable de haut niveau.

    Cette année, il m'a fallu 3 tentatives pour pouvoir entrer dans le Consulat et être reçu aimablement par M. le Vice Consul et lui présenter mes doléances. Je ne mets pas en cause les hauts responsables de " refoulements " à l'énoncé de mon nom car je n'ai aucune preuve qu'il y ait eu des ordres venus d'en haut, mais d'en bas j'ai des doutes sérieux. Je dérange…..
    Lorsque j'ai eu l'autorisation d'entrer dans le Consulat, j'ai eu droit à la fouille en règle avec confiscation de tous mes objets. Je ne savais pas que j'étais " potentiellement un terroriste ". Heureusement que je n'étais pas en danger hors du Consulat car j'aurai pu y être exécuté devant sa porte sans pouvoir bénéficier d'un droit d'asile légal dû à tout ressortissant du pays le représentant. Cela me faisait penser à tous nos pauvres compatriotes morts devant le consulat et les casernes d'Oran un 5 juillet 1962.
    Ceci est une nouvelle preuve que je ne suis pas considéré comme français alors que je me rends dans n'importe quel Consulat Algérien, je suis reçu les bras ouverts par tout le monde du plus bas au plus haut. C'est une leçon d'hospitalité que la France devrait prendre.

    Le Vice Consul m'a reçu fort courtoisement. Il m'a entendu et pris des notes et a été étonné que l'on me confisque même l'appareil photo.
    Mes Doléances au Vice Consul :

        - L'état lamentable d'entretien avec les mêmes carrés inaccessibles que l'année dernière ;
        - Les tombes saccagées ;
        - Les murs de clôture qui laissent entrer facilement les pilleurs de tombes ;
        - L'état des registres.

    Mes propositions :

        - L'introduction de quelques moutons (pas chèvres) dans le cimetière pour le désherbage. (ils feront moins de dégâts que les hommes) car il parait qu'il faudrait faire le désherbage plusieurs fois pas an et que cela revient cher.
        - La pose de tessons de bouteilles sur les murs de clôtures doublés de fer barbelés comme dans les camps militaires. La bonne vieille méthode.
        - Un gardiennage plus conséquent car un seul homme dans un si grand cimetière et sur 24 heures, ce n'est pas suffisant pour empêcher les actes de vandalisme.
        - Une sauvegarde des registres par photographie, reprographie ou scannérisation. Fourniture d'un ordinateur au gardien avec toute la numérisation des registres de manière à garder en lieu sur les registres. Cela aura l'avantage d'être à la pointe de la modernité et de la sauvegarde de ces pièces de mémoire pour les générations futures et les généalogistes. Je signale que le gardien m'a empêché la photographie complète d'un registre car il aurait reçu des ordres. De qui ? Quel est l'intérêt de cet empêchement ?


    Voilà des propositions qui devraient être soutenues par l'ensemble de la communauté et ainsi, l'argent investi le serait à bon escient.

    Après avoir vu (ci-dessous) l'article du journal, je vous invite à voir une petite vidéo qui vous en dira plus que tous ces mots. Ensuite viendra votre tour d'écrire à qui de droit.

       Juste un dernier mot pour les détracteurs à mes voyages, et qui restent souvent dans leurs chaussons pour faire de la critique stérile. Les voyages, en rapportant de tels témoignages, servent aussi à se battre pour nos morts qui n'ont pas droit au respect qui leur est dû et à rappeler à la France et l'Algérie qu'ils ont des devoirs par leur conclusion de leurs accords d'Evian.


Jean Pierre Bartolini          

        Diobône,
        A tchao.







POUR VOIR UN VIDEORAMA DU CIMETIERE
CLIQUEZ ICI

BONNE FÊTE MAMAN

" Bonjour, maman chérie,
Aujourd'hui tu es la plus jolie,
Et dans ton âme et ton cœur,
Tout devient amour et bonheur.
Alors, maman dans la vie tu nous entraînes,
Et tu enlèves en chacun de nous toute peine,
Maman ! Tu restes un éternel symbole,
En apportant réconfort même aux plus frivoles.

Je t'en prie reste toujours en nous,
Pour veiller sur petits et grands partout,
Demeure dans ce monde parfois cruel,
Sois dans notre cœur et âme éternelle.

Au revoir maman, reste la plus belle,
Et, nous serons toujours aussi fidèles
Pour te dire et te redire tout notre amour,
" Bonne fête maman " avec notre tendresse de toujours.

Grosses Bises de Colette.   
http://www.amisdebone.com   

A Ma Mère..


L'enfant et la mère

Bonne et joyeuse fête à toutes les mamans du monde.
Colette Lévy.
Pour obtenir cette peinture et une poésie, par mail, merci de contacter : levy22@club-internet.com

UN GRAND FRANÇAIS
N° 9 de janvier 1951, pages 1, 2 et 3
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par sa fille
LE GENERAL JUIN

  
        Défiant l'envol du temps, je nous vois bien - 1904 - 1907 - BOSVIEL, POLI, le cher Michel CLADA, JUIN, et votre serviteur, chassant les libellules endimanchées aux abords des lacs si amoureux de DJEBEL-OUACH...
        JUIN, enfant, potache, déjà se distinguait parmi tant de camarades. Ce vrai fils du peuple était armé d'une belle intelligence. Mais il avait surtout l'amour du travail et instinctivement le sens de l'ordre et de l'Autorité.
        Toujours, cependant, il savait demeurer modeste et fraternel avec ses amis.
        Je l'ai vu Capitaine... Et puis Commandant... Ensuite Colonel.
        Et puis, admirant ses étoiles, je n'osais plus lui dire " tu", tout en suivant avec ceux qui l'ont connu jeune son ascension vers les sommets d'une gloire si belle et si pure.
        Héritier spirituel du Grand LYAUTEY, créateur d'Empire et de Bien-être, JUIN, qui fut un splendide conducteur de soldats, sut aussi demeurer un merveilleux conducteur d'hommes.
        En lisant l'autre jour sa réponse au représentant de l'ISTIQLAL (parti de l'indépendance ! ou plutôt du nationalisme intégral), des larmes coulèrent sur mes joues. Et ma joie était grande ! Partagée, certes par tous les bons Français et aussi par les indigènes qui demeurent de VRAIS amis de la patrie commune.
        " VOUS OFFENSEZ MON PAYS, il ne vous reste plus qu'à partir ", répondit JUIN à l'aspirant " mandarin," qui osait diminuer les mérites de la France dans sa mission civilisatrice.
        Utilisant les idéologies communistes et hélas ! Les erreurs démagogiques de nos gouvernants, les nationalistes musulmans parlent d' " Indépendance " !
        Indépendant de quoi, de qui et comment ? Il faudra tout de même définir ce mot, sans aucune forme d'équivoque ou de mensonge.

        Si la France part de cette Afrique du Nord aujourd'hui féconde, embellie et raffinée, qui donc prendra sa place ?
        Est-ce l'Amérique avec ses multitudes de dollars ou l'Angleterre avec son sens d'une autoritaire liberté !
        Il n'a jamais été prouvé qu'elles pouvaient surpasser la France, comme nations colonisatrices !
        Serait-ce la Russie ? Je plaindrais alors nos pauvres néofascistes musulmans ! II y a belle lurette qu'avec la méthode soviétique, la prison et le travail forcé, le silence des tombeaux, auraient succédé aux licences généreuses de cette bonne fille.., qu'est la France !
        Si aucune nation ne venait alors imposer " sa bienveillante tutelle ", le Règne des féodaux reparaîtrait à nouveau, avec son cortège de lugubres méfaits.
        Que tout ne soit pas parfait, c'est fort possible : nulle part, en tout temps, rien ne saurait l'être. Le Progrès n'a toujours qu'un sens relatif, et sa marche ascendante n'est sûre que si elle est lente et réfléchie. La notion du Mieux-être ne saurait être préfabriquée ; elle se détermine à l'usage avec beaucoup de circonspection.
        Imaginez seulement notre belle Algérie sous le joug des hobereaux musulmans alliés intéressés du Communisme moscovite !
        Les Chefs n'auraient plus qu'à s'installer dans de beaux Palais qu'ils n'ont pas construits. Leur régime serait d'un autocratisme épouvantable, les pauvres fellahs seraient bien spoliés et ne vivraient plus en sécurité. Bien des immeubles ne seraient plus que des étables. Et pour faire " suer le burnous ", nos nouveaux Seigneurs s'y entendraient beaucoup mieux que ces français bien bons et bien naïfs, traités aujourd'hui de " colonialistes " !
        Voilà la dure vérité qu'il faut faire entendre à ces aspirants profiteurs de belle envergure.

        A MESSALI, à Ferhat ABBAS, les honneurs et les prébendes ! Au fellah, plus de misère et d'insécurité que jamais.
        Nous payons aujourd'hui les fautes des démagogues qui ont discouru inconsciemment sur " le Pacte Atlantique " et " le Droit des Peuples à disposer d'eux-mêmes ". On a présenté de belles dragées à des populations qui ne pouvaient les digérer. Les formules sont toujours belles, la réalité est toute autre.
        La liberté et l'indépendance sont comme le pain quotidien : elles se gagnent par le travail, le mérite et la sagesse.
        Avec DORGELES et dans des termes certes moins éloquents, je résume en ces quelques mots la pensée intime des rhétoriciens de L'U.D.M.A et du Messalisme :
        " Maintenant que vous nous avez fait des écoles, des hôpitaux, des barrages, que vous nous avez construit des routes et des chemins de fer ; maintenant aussi que vous nous avez instruits, partez Laissez - nous seulement --- c'est gentil ! - quelques professeurs et quelques techniciens ".
        Voilà dans toute sa cruelle nudité le raisonnement de ceux qui, en admirant leur nombril, se voient déjà couverts de couronnes et entourés d'esclaves.
        Maintenant que nous avons appris à M. Ferhat ABBAS à ne plus s'essuyer les doigts aux rideaux des brasseries, il veut bien nous délivrer gratuitement un billet de retour pour la Métropole.

        Et cela, on l'écrit et on le proclame sous l'oeil indifférent et stupide de nos Gouvernants, de nos Préfets et de nos Magistrats.
        Après tout, ces trublions ont raison ; ils vivent dans l'impunité. Pour les faire taire, on use parfois de décorations ou de prébendes.
        Si on mettait, une fois pour toutes " hors la loi ", tout ce qui est anti-Français, la passion et la haine auraient tôt fait de disparaître dans ce pays.
        L'amour de la France doit s'adresser, non à la grande majorité de la fameuse " élite ", vaniteuse et dépourvue de tout esprit humanitaire, mais à la masse des déshérités qui demandent seulement, avant le bulletin de vote, du travail et du pain.
        A nos amis indigènes qui souffrent et qui peinent, nous leur devons plus de bien-être et plus d'amour.

        Aux Chefs du nationalisme haineux et stérile, nous ne leur devons plus qu'une muselière.
        Aux SISBANE, aux SAYAH Abdelkader, aux AMEZIANE, aux Mohamed BENYACOUB, aux OURABAK et à d'autres qui "pensent Français ", nous leur devons l'amitié la plus franche et la plus cordiale.
        Mais aux prétentieux, qui sous, couvert d'émancipation, ne veulent qu'assouvir des ambitions intéressées, le Gouvernement a le devoir de leur commander de se taire sans délai.
        Et parce que nous savons qu'ils ont bien compris leur tâche que nous saluons ici avec respect le Grand Gouverneur Marcel-Edmond NAEGELEN et le Grand Français qu'est le Général JUIN

***
Quel visionnaire ce Giovacchini !!!
 

     LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES      (60)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI
  Purée dès ! ça te fait un mois déjà…

          Ouai ! diocamisère, ça te fait un mois déjà qu'y z'étaient là, oh, y z'étaient pas beaucoup, juste une vingtaine mais c'était qu'à même du monde qu'il a mis un peu d'animation dessur le Cours et ça, à partir du 14 avril au soir. Y z'ont d'abord été visiter Costantine qu'elle a pas sangé sa place, toujours dessur son schkoll avec ses ponts qu'y lui font comme une couronne après, y z'ont été à Sétif avant de se prendre la route de Bougie que bessif elle te passe par les gorges de kherrata ousque les singes, les singesses et leur goiyes de singes, t'y en veux, t'y en as. De Bougie que Bernard qu'il est pas bônois le pauv', il l'a revue avec plaisir après chais plus combien des z'années, y z'ont pris la route de Djidjelli que main'nan c'est Jijel et plusse facile à écrire et ensuite, Collo et tout ça, par le bord de mer que nous z'aut' on s'l'appelle la corniche. Pour finir et, c'était le but du oiyage y sont arrivés à Bône tous comme y z'étaient, t'y avais Jeanine, Noëlle, Suzy, Raymonde, Juliette, Nicole, Pierrette, Aïcha, Michèle, Claire et aussi, Jean-Pierre, Rémy, Cyrille, Yves, Henri, Nicolas, Bernard, Gérard, Jean, que j't'en ai déjà parlé, et tous les z'aut' qu'y m'escusent de pas écrire leur nom à cause les fôtes d'orthographle ( c'est jamais facile de dire qu'Azrine y meurt y commence à se faire une place en dedans de ma cervelle).

          A peine arrivés, j'te dis pas, le Cours il a de suite reconnu l'accent pasque, diocamadone y parlaient tous tchapagate et avec les mains en plusse que l'Ours Polaire il a manqué se sentir mal à cause la chaleur qu'elle se dégageait des discussions et areusement le créponnet qu'y s'l'affoguaient tous avec du plaisir dedans les z'oeils et dedans la bouche il a venu les faire taire et donner un peu d'la fraîcheur. Tu vas pas coire dès ! en dedans le groupe, t'y avais pas un seul chien mort et encore moins de rat mort, c'était à qui qu'y paye le premier et tiens toi bien, pas comme les patos que c'est, chacun pour soi et dieu pour tous et quan c'est que je dis un, c'est façon d'parler à cause que les dames z'aussi, elles laissaient pas leur part aux chiens que de toute façon, y en avait pas dessur le Cours ; elles z'aussi, elles z'avaient le cœur dessur la main et ça que je t'ledis, c'est à de bon. Et comme ça, de créponnet en jus d'orange et de makroudes en z'labias et pour finir le thé à la menthe, t'y avais pas plusse sucré, plusse doux sauf peut-ête le séjour lui même que j'te jure y doit faire des jaloux dessous le ciel gris de Patosie.

          Et pis tu ois pas, un jour qu'on étaient tous assis toujours à l'Ours Polaire qu'il a venu le quartier général de nous z'aut', Noëlle que tout l'monde y s'la connaît pour ses rigolades, elle se paye une bidonnade, j'te dis pas et tout ça à cause de quoi, allez devine un peu, à cause de mon liv', " Là où t'y as des mots, bessif t'y en as des gros ", tu sais, là ousque t'y as un Cyclope y dit que rien qu'y t'esplique le sens et le contresens des mots de la langue à nous z'aut'. Le reste du groupe, qu'est-ce qu'il a fait ? Il a voulu rigoler aussi y'alors, y m'en a commandé quèques ézemplaires qu'areusement y z'étaient prêts, les z'autres j'leur ai promis pour Uzès et je tiendrai parole à cause qu'en faisant ma promesse, j'ai craché mais entention, pas parterre, le Cours, moi je m'le respecte et pas qu'un peu, j'l'ai fait dedans un mouchoir de ceux-là là qu'on s'les jette.

          Et pis, et pis, comme toutes les " Bône " soges elles z'ont bessif une fin, le groupe il parti rejoindre la grisaille du quotidien patos (à part le dernier mot, j'ai copié cette phrase dedans un journal), tout le groupe sauf, pour mon plaisir d'abord et le leur après, Jeanine et Jean-pierre qu'y sont restés, qu'y sont rempilé pour une semaine supplémentaire. Une semaine passée à rodailler dedans les rues de la coquette et jusqu'à Guelma, Mondovi et Duzerville. Guelma ousqu'on a été reçus par Monsieur le Vice-Président de l'Assemblée Pupulaire de Wilaya que c'est le conseil général en Patosie, Un Monsieur bien comme y faut qu'il a promis de faire un banquet en l'honneur du prochain groupe qu'y viendra et ceux-là là qu'y savent pas què c'est un banquet, c'est seulement un couscous gigantèxe et aussi un méchoui. A Mondovi que main'nan, c'est Dréan, on a été reçus par Monsieur le Président de L'Assemblée Pupulaire Communale que c'est le maire et y nous laissés axe, y nous z'a parlé d'Albert Camus que c'est le prix rebelle de lette à Arthur de nous z'aut', comme si qu'y le connaissait mais oilà, comme il trop jeune, c'est seulement pasqu'il a lu tous ses liv'. Après y nous z'a fait accompagner à la maison natale de cet écrivain que, dommage, on a pas pu s'la visiter. Après, on a été reçus, Jean-Pierre et moi par Monsieur le Président de l'Assemblée Pupulaire Communale de Duzerville que c'est El-Hadjar main'nan et ce Monsieur nous a assurés de toute sa disponibilité disant que nous serions toujours les bienvenus dessur cette terre à laquelle nous appartenons et en dedans la même foulée on a été, Jeanine, Jean-Pierre et moi reçus par le premier adjoint d'El-Bouni que c'est la nouvelle ville entre Bône et Duzerville. A noter qu'à même que c'est grâce au maire de Duzerville qu'il a joué les traits d'union (ce mot, je viens dem(le lire dedans le journal) qu'on a été reçus à Mondovi J'espère que le prochain groupe il a noté l'envitation de Guelma et qu'y va arrêter de manger dès main'nan pour faire la place au banquet qu'y s'l'attend et entention, çui-là là qu'y fait pas honneur, il est déchu de sa nationalité bônoise pasque les baouèles y z'ont pas leur place à Bône.

          Avant de chlore le chapit', laisse un peu que je jette d'la javel pour blanchir le gris du ciel d'la Patosie que j't'en ai déjà parlé en te racontant une histoire qu'elle s'est pas passée mais qu'elle aurait pu.

          Y a un badiguel de bônois qu'y vit depuis tellement longtemps dedans le ch'nord là-bas en haut en Patosie qu'il en a oublié son tchapagate natal que c'est pourtant la meilleuse des langues, pour parler, comme y dit lui, en ch'timi et y alors, un jour qu'y faisait pas encore nuit, à dessur le Cours, tu ois pas, y vient, y nous z'agade à tous, malheureux bien-bien et y nous dit, à saouar à qui, personne y comprend : " Eh ! crévé panche d'ours, vet mes do', ma créponnet em' toudi bouki dem' pock et chais pas si que t'y as remarqué, en chti', tout il est au féminin c'est qu'à même singulier non ? mais au pluriel, je cois que tout y revient à sa place. Comme on a la sanche d'aouar sur place un traducteur que c'est Henri, oilà ça qu'y s'est passé- Le badiguel qu'il a aimé le créponnet, il a voulu le faire goûter à sa famille qu'elle est restée, la pauv' en Patosie et il l'a mis en dedans sa poche mais oilà, le créponnet il a fondu et not' amateur de glace il en avait plein dedans la poche et plein aussi dessur les doigts et oilà ça qu'y nous z'a dit : crévé panche d'ours, c'est une insulte de là-bas, du ch'nord, et pour le reste c'est aga mes doigts, mon créponnet il tout fondu dedans ma poche. Merci à Henri pour sa traduction ( qu'elle aurait pu se faire si que l'histoire elle était vraie).

En hommage à notre regretté ami Marcel Saliba qui a été présent dans nos cœurs et dans nos esprits durant tout le séjour. Paix à ses cendres.

Rachid HABBACHI

L'ÉGLISE ET SON SQUARE
BÔNE son Histoire, ses Histoires
Par Louis ARNAUD

       La construction de notre Eglise, sur l'emplacement qu'elle occupe, marque un tournant dans l'histoire de Bône.

        Le culte, dès le début de l'occupation française, était célébré dans un très modeste local qui n'existe plus depuis longtemps et que l'on peut situer entre la rue Louis Philippe, la rue Béarnaise actuelle et une autre rue que l'on appelait alors la rue de l'Eglise laquelle semble bien être la rue Montpensier qui, à l'extrémité de la rue Louis Philippe, va de cette artère à l'ancienne rue de Constantine, aujourd'hui rue Jean Bulliod.
       Le local était étroit et incommode et son aspect intérieur, aussi bien qu'extérieur, ne répondait pas du tout à la grandeur de sa destination.
       Aussi les fidèles, et ils étaient la grande majorité de la population, réclamaient-ils la construction d'une Eglise, digne de la Religion et de la France.

***

       Après l'Office, du dimanche, on remontait par la rue de Constantine, ou la rue du 4ème de Ligne (Béarnaise) jusqu'à la place d'Armes pour venir faire une courte promenade autour du jardin circulaire de la Fontaine du Duc d'Aumale et devant les tables des cafés Witowski et Ours.
       Mais beaucoup préféraient sortir de la ville par la porte de Constantine qui était juste en face de l'Eglise et se promener à l'ombre des Grevilléas que le génie militaire avait plantés le long des remparts.
       L'endroit était agréable et tranquille et les promeneurs pouvaient, pour leurs causeries péripatéticiennes aller sous les ombrages légers des Grevilléas, jusqu'à la hauteur de l'emplacement actuellement occupé par notre Hôtel de Ville.
       Dès les premiers temps, la promenade fut dénommée " Les Allées " et fut l'objet d'une réelle prédilection de la part de la population.
       Ces " allées " improvisées, hors des remparts, furent ainsi l'embryon de notre joli Cours.

***

       Les habitants demandaient, depuis longtemps la construction d'une Eglise. Le journal " La Seybouse " rendant compte des cérémonies religieuses des fêtes de Noël de l'année 1846, regrettait, une fois de plus, " l'exiguïté du temple modeste ", et réclamait une nouvelle Eglise en rapport avec l'accroissement journalier de la population catholique et avec le progrès du sentiment religieux, qui remplacerait le temple peu décent où le culte est célébré, à Bône, depuis quatorze années ".
       Le même journal faisait savoir ensuite à ses lecteurs que " les travaux de construction de cette nouvelle Eglise avaient été adjugés et que les fondations allaient être commencées sur l'emplacement choisi, au bout des " Allées ", en dehors de l'enceinte actuelle ".
       L'adjudication des travaux de la future Eglise avait lieu, en effet, le 10 décembre précédent.
       Elle comprenait, en un seul lot, tous les travaux, évalués ensemble à une somme de 180.000 à 191.242 francs, et c'est M. Mouren fils, qui avait été déclaré adjudicataire sur un rabais de 4 pour cent.

***

       L'emplacement choisi, au bout des " Allées ", en dehors de l'enceinte actuelle ne convenait, certes, pas à tout le monde. La " Seybouse ", elle-même, paraissait ne pas approuver ce choix.
       Avant le 10 décembre, en annonçant l'adjudication prochaine dans son numéro du 24 novembre, ce journal s'était livré à des commentaires non équivoques à ce sujet.
       On pouvait y lire les lignes suivantes : " Cette Eglise serait, dit-on, construite en dehors de l'enceinte actuelle de la ville. Il est fâcheux que pour un édifice si indispensable, l'emplacement n'ait pas été depuis longtemps déterminé et que le premier projet, très rationnel et convenable, sous tous les rapports, n'ait pas été mis à exécution ".
       Plus tard, le 14 décembre, la " Seybouse ", en annonçant le résultat de l'adjudication, laissait entendre que le dernier mot n'était pas encore dit sur cette affaire.
       " On a promis, écrivait ce journal, une Eglise dont le besoin se fait sentir plus instamment chaque jour. On a désigné, d'après le plan projeté de l'agrandissement de la ville, l'emplacement sur lequel elle serait élevée, en dehors de l'enceinte actuelle ".
       " On assure que ce plan, sérieusement contesté, ne sera pas admis.
       " Quand, dès lors, commenceront les travaux qui viennent d'être adjugés ?"
       Il y avait donc eu un premier projet, " très rationnel et convenable, sous tous les rapports " relativement à l'emplacement de la future Eglise et la querelle qui s'était instituée à ce sujet risquait fort de retarder la nouvelle Eglise tant désirée.
       C'est, sans doute, à cause de cela que cessèrent les protestations.

***

       Ce n'était pas de l'emplacement de l'Eglise qu'il s'agissait en réalité.
       C'était le futur développement de la ville qui constituait la grande préoccupation des Bônois.
       Il fallait prévoir dans quelle direction le développement devait être dirigé et l'emplacement de la future Eglise était considérée comme un facteur important, décisif même, pour la solution de ce problème.
       Il était évident que la ville ne pourrait s'agrandir qu'en débordant ses remparts, à l'Est, vers le " Lever de l'Aurore " et le " Rocher du Lion ", ou, vers l'Ouest, c'est-à-dire vers le Pont d'Hippone.
       D'un côté, la nouvelle ville se serait étendue sur les hauteurs, à mi-côte des Santons, en face de la mer et au-dessus du port que l'on projetait alors de construire au mouillage des Cazarins qui se trouve être justement notre actuelle grande darse.

        L'autorité militaire et une grande partie de la population avaient opté pour ce projet qui présentait le double avantage de la beauté du site et d'une salubrité indiscutable.
       Mais d'autres, plus réalistes, préféraient la voir se développer vers la plaine et vaincre les marécages dus aux débordements de la Boudjimah et de l'Oued-Deb, qui venaient jusqu'au bas de notre Cours.
       Les deux projets, on le voit, étaient bien différents ; d'une part, le grand air et la salubrité, de l'autre la pestilence et une atmosphère lourde et humide.

        C'est pourtant de ce côté-ci que fut situé l'emplacement de la nouvelle Eglise qui marquait définitivement l'orientation de la future poussée de la ville.
       Du coup, ces terrains marécageux, qui avaient été acquis à très bas prix prirent une valeur imprévue qui ne pouvait aller qu'en augmentant.
       L'Eglise a donc été construite avant que les remparts qui suivaient à peu près le parcours de la rue du 4 Septembre fussent démolis.
       Des constructions s'étaient élevées avant la démolition des remparts, à quatre-vingt mètres de l'enceinte de l'ancienne ville, c'est-à-dire à la limite de la zone de servitude non édificandi imposée par les règlements militaires.
       Une large avenue centrale aboutissant à l'Eglise avait été originairement prévue avec, de chaque côté, de spacieux trottoirs complantés d'arbres

        Mais, lorsque après 1868 les remparts furent démolis, on envisagea de créer un Cours à la place de l'avenue centrale, tant la perspective qui s'offrait à la vue était séduisante.
       L'idée fut adoptée d'emblée.
       Mais une difficulté cependant assez grave s'opposait à la réalisation de ce Cours idéal.
       Si l'Eglise se trouvait exactement dans l'axe de l'Avenue que l'on avait projeté d'ajuster sur elle, elle ne serait plus dans celui d'un Cours qui exigeait une plus grande largeur et dont un côté était limité par des immeubles importants déjà construits et qu'il fallait inexorablement respecter.
       Malgré toute l'ingéniosité des architectes qui imposèrent des arcades pour rapprocher le plus possible les aplombs des immeubles de droite et de gauche, tracèrent des rues et des allées de largeurs inégales afin d'attirer le plus possible vers le centre de la future esplanade l'inopportun clocher, cette défectuosité se révélait irrémédiable.
       C'est alors qu'on imagina de masquer l'Eglise par un rideau d'arbres très haut et très large et de faire ainsi disparaître cette asymétrie par trop criarde en raison de la présence d'un clocher qui la faisait ainsi ressortir.
       L'Eglise que l'on avait tant désirée, vingt années auparavant, était devenue indésirable à cause de l'esthétique et de la beauté du Cours qui fera l'orgueil des Bônois plus tard.

***

       C'est ainsi que fut créé le square, qui ne fut d'abord que le square de l'Eglise, et plus populairement " Le Petit Jardin ".
       Ce " Petit Jardin " s'arrêtait à la hauteur de la rue Caraman. Il contenait sept grands arbres, très hauts et très touffus, trois araucarias, dont deux sont toujours à leur place, tandis , que le troisième qui occupait le centre du petit square a émigré au jardin de la Colonne où il trône toujours majestueusement.
       Il y avait aussi, à côté de ces trois araucarias immenses, presque aussi hauts que le clocher de l'Eglise, à cause duquel ils avaient été plantés là, deux gros fiers Elastica, vulgairement appelés caoutchouc.
       L'un de ces deux arbres, celui du côté est, reçut en 1942, une bombe d'avion que ses branchages ont empêché d'arriver jusqu'au sol, d'où, en éclatant, elle aurait causé des dégâts matériels considérables.

        Le pauvre arbre sortit de l'aventure abominablement déchiqueté, il a repris aujourd'hui sa forme d'autrefois.
       Deux autres ficus vulgaires au feuillage serré complétaient l'ensemble du rideau de verdure derrière lequel devait être caché l'excentrique clocher.
       Il y avait aussi, çà et là, quelques arbustes de fleurs, des pittosporums aux blancs bouquets, des ibiscus, deux palmiers et des chamérops.
       Derrière cet épais et haut massif d'arbres et d'arbustes l'Eglise disparaissait presque tout entière. A peine pouvait-on voir, dépassant les arbres, le haut de la tour avec la croix de fer.
       Mais si la végétation était luxuriante et particulièrement choisie, aucun souffle d'air ne venait jamais troubler l'immobilité des feuilles et des branches. Il y faisait une chaleur torride.
       C'était une véritable étuve, à cause de la colline des Santons qui descendait derrière l'Eglise et arrêtait la moindre brise venant de la mer.

***

       En avant de ce " Petit Jardin ", il y avait une place toute plantée de mûriers.
       Puis l'Hôtel de Ville, achevé en 1888, vint ériger sa majestueuse et élégante architecture le long de cette place d'où les mûriers disparurent pour permettre d'admirer la façade du monument dans son ensemble intégral.
       Le square de l'Eglise fut alors agrandi pour devenir le square de l'Hôtel de Ville. Tout arbre en fut impitoyablement banni.
       Ainsi le grand square, hautement touffu d'un côté et tout en pelouses de l'autre, a deux raisons d'être, complètement contradictoires entre elles : il sert à masquer l'Eglise et il a été aménagé, par ailleurs, pour que en fut point cachée, si peu que ce soit, la façade de notre bel Hôtel de Ville.

***

       Le square de l'Hôtel de Ville avait été créé vers 1887, avant l'achèvement de l'Hôtel de Ville.
       Le 11 novembre 1919, pour satisfaire au désir de .Georges Clemenceau qui voulait qu'un arbre de la liberté fut planté, ce jour-là, dans toutes les communes de France, la municipalité de Bône, choisit le square de l'Hôtel de Ville pour y transplanter, faute d'un peuplier, emblème classique du Peuple et de la Démocratie, un mauvais chêne-liège arraché à la forêt bugeaudoise.

        Et contre ce tronc noueux, tordu et crevassé, qui se penche vers le sol à la manière d'un infirme, fut fixée une plaque de marbre sur laquelle on peut lire l'inscription suivante :


       Une liberté bien étriquée et bien rabougrie et surtout pas très fière et peu attrayante.
       A dater de ce jour, le square a pris officiellement le nom de "Square de la Liberté".
       Mais on l'appelle toujours : " Square de l'Hôtel de Ville ".
Le " Square de l'Eglise " est bien oublié...
Et le " Petit Jardin " plus encore...


Critique interressante

   Une réponse à un message critique
dans le bon sens du terme.
(message à la fin de ma réponse)    

   Un travail important   

     Monsieur..... , je vous remercie de votre critique constructive et amicale car elle me permet de développer des points qui ne m'ont jamais été soumis et cela prouve votre intérêt pour la Seybouse. Toute critique a du bon si on la prend au sérieux, ce qui est mon cas.
     Je me permettrai de diffuser votre message et cette réponse en occultant votre nom si vous le désirez.
     Je commence par votre dernier point.

     " Surtout plus de photos actuelles " :
     Pourquoi pas ! Il faudrait que j'en reçoive avec la permission de les diffuser sans que cela prenne trop de place sur le journal ; Vous allez me dire que je dois posséder les photos de nos voyages. C'est vrai et nous en avons des milliers mais le groupe a décidé de ne plus les diffuser et pourquoi ?

             1) Il y a beaucoup de monde qui dénigrent nos voyages et qui eux même, selon leurs dires, "ne veulent ne plus rien savoir sur leur ancien pays, " mais qui quand même, font des pieds et des mains pour se procurer les photos et films afin de se permettre encore des critiques malsaines sans être allés sur place.

             2) La diffusion des photos des voyages 2005 et 2006 a donné lieu à un commerce par des gens peu scrupuleux qui n'ont pas hésité à piquer les photos sur nos sites, DVD et CD, à faire d'autres CD et DVD qu'ils ont vendu, dont certains, soit disant, au profit d'oeuvres et sans nous en demander la permission.
     Voilà où nous en sommes arrivés actuellement et je comprends ceux qui veulent préserver leur droit à l'image et à la propriété, surtout quand la solidarité ne joue que dans un sens car dans l'autre c'est le profit qui prime.

     " Je pensais y trouver plus de nouvelles "fraîches" .. genre le quotidien (actuel) des Bônois, les naissances, les décès, les bonheurs et les malheurs de nos amis enfin, quelque chose de plus "léger" et "convivial" "
     Bien que la Seybouse ne veuille pas devenir un journal " couscous-merguez ", d'autres revues le font très bien, je ne suis pas contre les nouvelles des Bônois. D'accord pour recevoir et diffuser les décès et leur rendre hommage, je le fais déjà lorsque j'en reçois ; d'accord pour diffuser des informations nouvelles et sérieuses ; mais je suis désolé pour les naissances, les mariages, les remises de décorations, les autosatisfactions, les repas de fêtes et toutes les légèretés que cela engendreraient si je rentrai dans ce système que je ne dénigre pas mais qui n'a pas sa place actuellement sur la Seybouse. Ce serait un travail supplémentaire au détriment du véritable but de la Gazette. De plus je ne pourrai pas l'assumer tout seul, car la pêche à toutes ces infos demanderait beaucoup de temps. Y aurait-il une équipe pour le faire ? Si Oui, qu'elle se manifeste et nous tenterons de mettre en place ce travail de fourmi.

     " Peut-être n'ais-je pas compris le but exact de LA GAZETTE "
     La Gazette est comme son Ancêtre, un journal d'information, d'histoire, de mémoire, de vérité. Il n'exclut pas l'humour et la poésie, les nouvelles du jour et les humeurs. Je vous le concède, les rubriques peuvent paraître trop longues mais l'histoire ne se raconte pas en quelques lignes qui peuvent donner cours à de la polémique stérile. C'est très important de rapporter les écrits ou livres tels qu'ils sont et ne pas tomber dans le journalisme actuel où l'on ne tire qu'une partie des textes, genre " le détail "… Je tiens à donner l'intégralité des textes, cela permet de mieux comprendre pour ceux qui s'y intéressent et je peux vous assurer qu'ils sont nombreux à lire la Seybouse, en France et à travers le Monde parmi les simples citoyens, étudiants, groupements, académies scolaires, Etats avec cabinets ministériels et services spéciaux, etc... Chacun y puise ce qu'il veut.
     J'ai de la documentation pour au moins une dizaine d'années et si je devais diffuser en plus court certains textes, j'en aurai pour 20 ans. Est-ce que j'aurai la force de tenir autant et la faculté physique vu que je suis entré dans le 3ème age ?

     " Certains d'entre nous (dont je fais parti) ne sont pas des historiens purs et durs."
     C'est vrai qu'en général, le Pieds-Noirs n'est pas assez féru d'histoire et je dirai même de politique. Cela a été un énorme handicap de 1945 à 1962 au moment où se décidait notre avenir dans les hautes sphères sociales, économiques et surtout politiques. Tout cela est bien dommage et c'est regrettable. Heureusement qu'Internet est arrivé et que la majorité des sites Pieds-Noirs font un travail identique au mien sous des formes différentes mais dans le même but. Ce travail aurait du être fait depuis au moins 40 ans par les associations mais seule une infime partie a travaillé depuis pas mal de temps sur ces sujets. Parmi cette infime partie, je me dois de citer et de rendre hommage aux excellentes revues que sont : Acep-Ensemble, Véritas, l'Algérianiste et le Clin-d'œil. D'autres font peut-être du travail, mais je n'ai pas le loisir de les recevoir ou de les lire et la permission de reproduire des textes qui pourraient être connus autrement que par leurs adhérents, donc restés en vase clos. Il en est de même de toute la documentation gardée jalousement par des bibliothèques privées ou d'associations ainsi que par les musées ou centre de documentations presque inaccessibles.
     Certes la lecture de certains textes peut paraître difficile à lire parce que le Pieds-Noirs en général ne veut pas chercher à comprendre, mais le travail fait sur Internet doit servir aussi les générations futures et ainsi perpétuer notre mémoire que l'histoire officielle veut enterrer. J'en suis arrivé à constater que la réputation du Pieds-Noirs qui sait tout mais ne connaît rien est avérée. Bien sur cela en général.
     Est-ce que dans les écoles, lycées, universités l'histoire de l'Algérie a été enseignée, même avant notre exode ? Non.
     Est-ce qu'il y a beaucoup de Pieds-Noirs ou d'autres citoyens qui ont poussé la curiosité de connaître cette histoire avant l'avènement d'Internet et depuis notre exode ? Non.
     Combien de Pieds-Noirs qui disent aimer leur pays, leur terre, leur ville, les connaissent-ils vraiment ? Très peu, je m'en rends compte lors de voyages ou lors de discussions parfois animées. Du fait de la guerre quasi permanente depuis 1945 à 1962 ; du manque de véhicules personnels parce que trop pauvre pour en posséder ; le Pieds-Noirs en général n'avait pas la possibilité de voyager comme il le voulait et du fait de l'exil il a été privé de la connaissance géographique en même temps qu'historique.
     Donc, il n'est pas encore trop tard pour apprendre et cela permet de répondre à nos détracteurs en leur mettant des points sur les IIIII.
     C'est pourquoi, je suis particulièrement heureux du nombre toujours croissant de lecteurs de la Seybouse, surtout des jeunes.

     " Je dois néanmoins reconnaître que cela représente un travail important et vous en félicite: mais n'est-ce pas un peu trop ?"
     Oui, cela représente un travail important, souvent au détriment de la vie familiale et je vous remercie de le reconnaître. Je ne peux pas dire que c'en est trop car je voudrai en faire plus mais je ne peux pas, le temps me manque. Néanmoins ce travail, même si parfois il empiète trop sur le privé (exemple, j'avais un visa jusqu'au 9 mai, et je suis rentré avant pour finir la Seybouse et ne pas priver les lecteurs de leur Gazette), il me procure de la joie et du bonheur quand je vois les réactions des lecteurs. Ce travail ne laisse pas indifférent les centaines de milliers de lecteurs mensuels et je sais qu'il portera ses fruits auprès des futures générations. Même quand je reçois quelques gifles d'une minorité d'enquiquineurs, après les avoir digérées et transformées en protéines, cela me permet de continuer dans la voie que je me suis tracé, celle de la connaissance, de la mémoire, de la vérité et de leur diffusion pour les perpétuer au nom de tous nos ancêtres morts pour avoir construit et développé un pays qui sera toujours cher à nos coeurs.
    

Cela est la seule et la plus grande récompense
pour le simple Pieds-Noirs que je suis et entends le rester.

Jean Pierre Bartolini          

        Diobône,
        A tchao.

************

Le message de M.....
----- Original Message -----
From:
To: jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
Sent: Wednesday, May 07, 2008 4:39 PM
Subject: gazette

        Bonsoir Monsieur,

        Je reçois régulièrement "LA GAZETTE" permettez moi une critique.

        Il y a beaucoup trop de textes : certains sont un peu trop longs et n'intéressent pas nécessairement tout le monde. Cet avis est partagé avec un autre ami bônois qui m'a avoué ne pas les lire ou, simplement les parcourir "en diagonale" comme moi.

        Je dois néanmoins reconnaître que cela représente un travail important et vous en félicite: mais n'est-ce pas un peu trop ?

        Certains d'entre nous (dont je fais parti) ne sont pas des historiens purs et durs. De l'histoire de notre pays, il ne faut certes pas oublier ou ignorer certains faits mais, à mon humble avis, la lecture que vous présentez est assez difficile à lire (surtout sur un écran d'ordi) et devient vite lassante dans la longueur des textes.

        Peut-être n'ais-je pas compris le but exact de LA GAZETTE, tout en restant sérieux, sans tomber dans le banal et surtout plus de photos actuelles.

        Cette critique n'engage que moi bien entendu et, peut-être ne correspond pas à l'avis de tous: mais, en toute amitié et franchise, je me devais d'exprimer mon opinion.

        Amitiés Sincères et néanmoins bravo pour votre travail.


A l'Aube de l'Algérie Française
Le Calvaire des Colons de 48
                                       Par MAXIME RASTEIL (1930)                                       N° 19

EUGÈNE FRANÇOIS
Mon ancêtre

Quoi de plus louable que de partir à la recherche de ses ancêtres !
Découvrir où et comment ils ont vécu !
La Bruyère disait : " C'est un métier que de faire un livre. "
Photo Marie-Claire Missud
J'ai voulu tenter l'expérience de mettre sur le papier après la lecture d'un livre sur "les Colons de 1848" et le fouillis de souvenirs glanés dans la famille, de raconter la vie de ce grand homme, tant par sa taille que par sa valeur morale, de ce Parisien que fut Eugène FRANÇOIS né à Meudon en 1839, mort à Bône en 1916.
Tout a commencé lors de l'établissement d'un arbre généalogique concernant le côté maternel de notre famille : arrivé à notre ancêtre : qu'avait-il fait pour qu'une "Rue" de ma jolie ville de "Bône la Coquette", porte son nom dans le quartier de la Colonne Randon ?
Tout ce que j'ai appris, j'ai voulu le faire découvrir tout simplement comme d'autres ont écrit sur nos personnalités et grandes figures Bônoises !
Pour qu'aujourd'hui, on n'oublie pas ce qui a été fait hier !...
Marie Claire Missud-Maïsto

DEUXIÈME PARTIE
1830-1848

D'UNE RÉVOLUTION A L'AUTRE
LA RAISON D'ÉTAT


         Michelet nous a appris que le papier sur lequel il écrivait avec passion l'histoire de notre grande France, fut souvent mouillé de ses larmes généreuses.
         Pourquoi hésiterais-je à dire que les miennes ont coulé plus d'une fois sur les feuillets épars où, obéissant à la volonté d'un Colon disparu, j'ai rapporté le drame poignant qu'on vient de lire et qui fut le sien?
         On voudra bien me pardonner, d'ailleurs, si j'ai mis à le traduire autant d'émotion que j'en ai ressenti en écoutant cette voix d'outre-tombe.
         Quelques-uns objecteront peut-être, à ce propos, que l'aventure de cette famille d'émigrants parisiens n'est qu'un fait isolé et purement accidentel, dont il est téméraire de vouloir tirer le moindre grief d'ordre économique, politique ou social.
         Certes, en toutes choses il convient de faire la part de la fatalité aveugle qui frappe tant d'êtres désignés par le malheur. Certaines rançons s'affirment inévitables. La sentinelle perdue qui tombe aux avant-postes, l'escadron qui court à la mort, sabre au clair, pour protéger la retraite d'une armée en déroute, la Garde formée en carrés au soir de la fournaise sanglante de Waterloo, nous apparaissent comme autant de sacrifices exigés pour la défense d'un pays ou le souci de son honneur.
         Chacun se résigne devant les dévastations de l'ouragan déchaîné qui, dans le ciel obscurci, a clamé ses colères. Mais, ici, est-il rien de tel? Le grand Eugène, son père Gabriel, sa mère, ses deux soeurs n'ont pas seuls encouru les rigueurs d'une destinée impitoyable. D'autres - combien d'autres - à côté d'eux ou loin d'eux sur la terre algérienne offerte à leurs espoirs, ont connu les mêmes angoisses et les mêmes cruautés !

          Un des rares narrateurs qui ont retracé les débuts des 42 Colonies agricoles créées dans nos provinces françaises de l'Afrique du Nord, écrit à ce sujet (1) :
         " Dans le département de Constantine, les deux tiers des Colons de 48 ont succombé sans presque avoir touché la pioche ou la charrue. "
         Les deux tiers ! Chiffre impressionnant s'il en fut et qui explique le martyrologe de ces malheureux logés au cimetière bien avant que le Génie n'eût mis debout les maisons qui leur étaient promises par contrat.
         " En 1849, constate le même auteur, le paludisme creusa de nombreux trous dans la population de Mondovi. On évacua une partie des malades sur l'hôpital de Bône et on enregistra plus de 25% de mortalité. Une soixantaine d'individus ne voulant pas demeurer dans cette contrée pestilentielle quittèrent le pays ou se placèrent comme ouvriers agricoles dans les grands domaine des environs. Ils furent remplacés par quelques familles venues de l'Hérault, et Parisiens et Provinciaux firent bon ménage. "
         Ce pourcentage de mortalité n'est-il pas effroyable? Et quelle idée donne-t-il de l'imprévoyance de ceux qui, au mépris des ordres reçus, travaillaient de si étrange façon au peuplement français de la Jeune Colonie'?
         Car il faut insister sur ce point capital, à savoir que ce n'est pas seulement sur le coin de terre où avait été transportée la famille du grand Eugène François qui devait être le théâtre d'événements aussi calamiteux. C'est cent autres faits non moins cruels que l'on relève à travers les pages de la documentation publiée sur cette époque lamentable.

          A Jemmapes, dont il sera question plus longuement dans ces commentaires, à Jemmapes, au cours de l'hiver de 1848-49, le nouveau centre où viennent d'arriver 235 familles de Parisiens, se trouve brusquement privé de communications avec la place de Philippeville chargée de son ravitaillement. Et cela se prolonge, des semaines s'écoulent pendant lesquelles ces pauvres diables, exposés aux intempéries, attendent en vain des vivres.

          II en résulte que cinquante Colons, effrayés par cette épreuve inouïe, se hâtent d'abandonner le bled où, à peine débarqués, ils ont fait connaissance avec le spectre de la faim.
         A Saint-Cloud, province d'Oran, c'est pire. Les déceptions des émigrés en butte aux tracasseries de l'Administration militaire déclenchent une quasi révolte. Plus de 200 colons ayant à peine trente-six mois de séjour en Algérie, renoncent à leurs concessions et reprennent le bateau.

          Au surplus, la correspondance échangée en fin décembre 1848 entre le Ministre de la Guerre et le Préfet d'Alger est là pour servir de justification à leur attitude. On y trouve, en effet, les lignes suivantes :

          " Monsieur le Directeur des Affaires civiles,
         J'insiste vivement auprès de vous, Citoyen Directeur, pour que tous les travaux prévus soient exécutés dans le plus bref délai, afin que nous n'assistions pas au renouvellement de ces scènes lamentables de Colons arrivant pleins d'espoir et ne trouvant que le désert des broussailles et de mauvais baraquements, puis s'en retournant ulcérés en France. "

          Encore le Citoyen Ministre, dont les intentions certes étaient excellentes, ignorait-il que loin même de trouver de " mauvais baraquements " pour logis, les familles des premiers colons allaient être obligées pendant des mois de coucher pêle-mêle sous la tente, en pleine saison de pluies torrentielles.
         N'est-ce pas le moment de s'étonner des termes d'un vieux rapport de M. Brun, inspecteur de la Colonisation, lequel n'a pas craint d'écrire que des travaux indispensables " avaient été exécutés à Mondovi par le Génie militaire pour recevoir les quarante-huitards choisis par le Gouvernement provisoire parmi les plus turbulents ".
         En quoi pouvaient bien consister les travaux auxquels fait allusion cet honorable enquêteur, puisqu'il est acquis qu'à leur arrivée dans le bled - on a vu par quels chemins et dans quelles conditions de transport - ces pas-de-chance qualifiés de " turbulents " durent camper comme des soldats et improviser eux-mêmes des abris de fortune.

          Quels que fussent les termes des contrats passés, il est incontestable - surtout après la pompe des discours officiels dont on avait panaché leur mise en route - que les émigrants parisiens s'attendaient à trouver en Algérie autre chose que le " désert des broussailles " pour succéder au bien-être du logis familial qu'ils avaient sacrifié à leur esprit d'aventure.

          Où était la maison d'habitation? Où se trouvait le lot défriché? Où faisait-on l'école aux enfants? En quel lieu s'élevait l'église pour l'exercice du culte? Où y avait-il une conduite d'eau indispensable à l'alimentation, à l'hygiène, à la vie des nouveaux venus? A Mondovi-le-Bas, comme à Mondovi-le-Haut, rien de cela n'existait. Tout était à faire, à créer, à agencer, à organiser, à assainir, et c'est au centre de ce néant que l'on avait installé ces familles métropolitaines en leur disant : " Débrouillez-vous d'abord, travaillez, luttez, résistez... On verra ensuite! "

          Consigne barbare s'il en fut, et dont les conséquences devaient être funestes, là et ailleurs, pour tant d'individus abandonnés à eux-mêmes et que la mort allait visiter en grand nombre avant qu'ils aient pu faire usage des instruments aratoires mis à leur disposition par le Gouvernement.

          Qui donc - l'heure de le demander est venue pour nous - doit être tenu pour comptable de ces existences saccagées au grand livre de la Conscience humaine?
          Le salut du pays dépendait-il alors de l'envoi précipité de quelques milliers d'ouvriers et d'artisans de France dans la brousse d'Outre-Méditerranée, où rien n'étant préparé pour les recevoir, ils étaient voués à tous les maux que peut enfanter le désarroi des pouvoirs publics?

          - Raison d'Etat ! Ont cependant affirmé de nombreux historiens. Cela est à examiner. Cet argument a été invoqué tant de fois au cours dés siècles qu'il a pu également tenir lieu d'excuse au regard des hommes politiques que les incohérentes secousses révolutionnaires de 1848 avaient mis en présence des plus graves difficultés.

          La raison d'Etat? Le baron de Talleyrand l'avait déjà appelée à son secours sous le Consulat lorsque, pressentant la nécessité d'ouvrir toutes grandes les portes de notre futur domaine d'outre-mer, il s'était écrié à la tribune :

          " Il faut se préparer à fonder des Colonies nouvelles. Notre situation intérieure rend un déplacement de population nécessaire. Ce n'est pas un exil qu'il s'agit d'infliger, mais un appât qu'il faut offrir aux malades politiques, aux caractères inflexibles qu'aucun revers ne peut dompter, aux imaginations ardentes, à ceux qui se trouvent toujours à l'étroit dans leur propre pays, aux spéculateurs aventureux, aux hommes qui brûlent d'attacher leur nom à des découvertes, à des fondations de villes et à des civilisations... "

          C'est encore la raison d'Etat qui, en 1830, sous le ministère Polignac, dont on a pu dire qu'il fut le plus décrié de la Restauration, hante l'esprit de l'entourage de Charles X et qui décide de l'expédition d'Alger, moins à coup sûr pour tirer vengeance de l'honneur national outragé depuis trois ans déjà par le coup de chasse-mouches du dey Hussein à notre consul Deval, que pour servir de diversion aux difficultés d'une situation politique alarmante.
         Dix-huit ans plus tard, Louis-Philippe ayant fui devant l'émeute que Bugeaud n'avait su vaincre, le Gouvernement provisoire de 1848, tout bouillonnant d'idées humanitaires, se trouve acculé à des embarras qu'il n'avait point prévus, car les lendemains de révolution ne sont pas sans périls dans les remous de la populace.

          Rien que dans Paris et sa banlieue, on compte plus de cent mille ouvriers ou réfugiés réduits au chômage par le malaise européen et la stagnation des affaires. Ils s'agitent, menacent, pétitionnent, réclament du travail ou du pain. On répondra à ce grand cri de détresse en créant les Ateliers Nationaux qui vont peser si lourdement sur les finances de la jeune République.

          Mais ce palliatif apparaîtra lui-même insuffisant et dangereux. Les insurgés sont restés sous les armes. Ce sont des réformes immédiates qu'ils veulent imposer au nom de leur idéal socialiste méconnu. D'où le recommencement des troubles aggravés par la suppression des Ateliers de misère, cause de gabegie et de ruine pour le Trésor ; d'où le pavé de la capitale de nouveau rougi de sang, d'où des émeutiers traqués, fusillés, condamnés, déportés.

          La raison d'Etat toujours féconde en ressources tournera plus que jamais ses regards vers l'Algérie en se disant que ce proche domaine colonial est bien le déversoir providentiel qui doit écouler le trop plein du torrent populaire.

         (1) Emile Violard, Les Villages Algériens.


A SUIVRE       
Merci à Thérèse Sultana, et Marie-Claire Missud/Maïsto, de nous avoir transmis ce livre de Maxime Rasteil qui a mis en forme les mémoires de son arrière grand-père Eugène François.
Elle a aussi écrit un livre sur lui.
J.P. B.

Quelques expressions...
Ecrit par M. Pierre Latkowski
"On faisait le Cours"

          Les vieilles générations disaient faire l'andare et la venire, mots venus tout droit de l'Italien, pour décrire ce va-et-vient continu.

          Moi, j'ai fréquenté l'allée des jeunes, dans les années 40.
         On croisait Marie guitche à l'oeil (celle qu'un oeil il fait frire le poisson, et l'autre il surveille à le chat)
         - Pierrot, tias une touche - Non c'est toi - on riait…

          Et un peu aussi en 45-46.

          C'était l'après-guerre, les cafés relançaient la mode des concerts publics ils installaient leurs orchestres sur le trottoir, tout le monde en profitait.

          Ou bien on descendait " en bas la marine ", on parlait avec Alphonse :
         Ô l'homme, entention le boute ;
         La pêche, c'est pas un métier ; tu prends un kilo de poisson, tu ch…dix kilos d'arêtes ;

          Remarque y en a qui sont pas à plaindre, regarde Bébert :
         Bébert, lui, il est sûr d'avoir toujours du pain sur la table, sa soeur elle est boulangère ;

          Regarde ce chiachiaroune ; tu l'écoutes, avec un vieux caleçon il te fait un pantalon neuf ;
         La misère elle appelle la misère, c'est sûr : à qui il mord le chien ? à çuilà qu'il a le pantalon déchiré ;

          Quand le baffoun y souffle, pôvre qui reste à terre ; çuilà qu'il est en mer, il se démerde ;

          Et combien d'autres expressions qu'on écoutait avec une sorte d'admiration et qui restent gravées dans la mémoire pendant toute une vie.

          Et qui se souvient encore aujourd'hui de ces quelques vers, hautement philosophiques :


Fifine, aga ce ptit canote
J'la baptisé : Sant Augustin


Tous les deux, pour la Pentecôte,
On va se pécher les oursins


Faisez l'oursin de ta jeunesse,
Faisez-le vite, le juif aussi,

Pourquoi après c'est la vieillesse,
Et le couffin, qui s'le remplit ?

UN RÊVE
De M. Robert Puig
Envoyé par M. Jean Pierre Ferrer

J'ai fait un rêve, couleur soleil…
Tout à coup, comme par magie,
Prisonnier de mon profond sommeil,
J'ai cru retrouver mon Pays…

Je plane… Je plane au-dessus d'Alger,
La ville blanche de mes vingt ans.
De Bab-el-Oued au jardin d'Essai
Je renoue au souvenir d'antan, quand
Notre Dame d'Afrique me tend ses bras !
Dans un ciel aux couleurs d'arc-en-ciel,
Je frôle les vieux murs de la Casbah
Et vole… vole avec les hirondelles.

Sous mes paupières closes, tout s'anime.
Alger ! Maltaise, Espagnole, Italienne…
Elle chante et danse, du port aux collines.
Elle est fille pied-noire et africaine !

Dupuch, Berthezène… Burdeau et Saint-Saëns !
Il me semble deviner des visages…
Des voix, des rires qu'un temps de violence
Dispersera… comme s'envolent des pages
D'une épopée… pas si lointaine,
Que l'Histoire de France veut effacer,
Mais que ma mémoire, fidèle, ancienne,
Garde encore vivante dans mes pensées.

J'ai fait un rêve, couleur soleil…
Tout à coup, comme par magie,
Prisonnier de mon profond sommeil,
J'ai cru retrouver… l'Algérie.

Robert Puig/mai 2008



 UNE VILLE ALGERIENNE
Par Renée Augier de Maintenon
BONE 1915, IMPRIMERIE CENTRALE (A VAPEUR), A.-M. MARIANI
N° 2             

UNE VILLE ALGERIENNE
Pendant la guerre
1914-1915

Notice publiée sous le patronage
Du Syndicat de la presse de l'Est Algérien

Vendu au profit de la Croix-Rouge
de l'Oeuvre des Envois aux Soldats de l'Afrique du Nord
de l'Oeuvre des Prisonniers de Guerre


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Chapitre II
Nouvelle alerte

        Nous n'étions pourtant pas au bout de nos émotions.
        Dans le courant de l'après-midi, une dépêche, affichée aux murs du théâtre, annonçait aux Bônois anxieux la capture, par l'escadre française, du Gœben et du Breslau. La nouvelle étant bonne, chacun l'accepta sans contrôle, car elle dissipait l'angoisse que suscitait la crainte d'une deuxième agression. Nous nous félicitions d'être délivrés du cauchemar dans lequel nous vivions et beaucoup d'entre nous pensaient avec une évidente satisfaction.
        Enfin! Nous allons dormir en paix cette nuit
        Hélas ! Non, nous ne devions pas dormir. Le télégramme qui nous avait rassurés était faux. - (5n ne sut même jamais quel en était l'auteur---et vers huit heures du soir, on commença à murmurer que les deux vaisseaux corsaires, toujours libres, rôdaient dans nos parages, se préparant, sans doute, à tenter dans la nuit une nouvelle action sur Bône.
        Quelques optimistes avaient beau proclamer que cette fois nos canons étaient prêts à la riposte et que nous coulerions les bandits d'outre-Rhin, dans la foule entassée sur les terrasses des cafés, on accueillait, avec une certaine amertume, l'inquiétante perspective : " Heureusement que nous, nous croyions à l'abri des coups ! " disait l'un. " Et moi, ajoutait un autre, " qui écrivais à ma mère, hier encore, de venir se réfugier à Bône, lieu paisible entre tous. Ah ! Elle est jolie la paix dont nous jouissons !
        Et chacun, en signalant l'éventuel danger, se croyait obligé d'ajouter : " Vous savez, c'est tout à fait confidentiel mais, par amitié, j'ai cru bon de vous avertir ".

        Que d'amis insoupçonnés je me découvris ce soir là!
        La nuit venue, surprise désagréable, les réverbères ne s'allumèrent pas ; il ne fallait pas fournir à nos ennemis des points de repère pour leur tir, Dans cette obscurité anormale, Bône prit un air tragique.
        Heureusement, vers dix heures, la lune ronde et belle vint éclairer le paysage de sa lumière bleutée et, de son regard doucement ironique, elle put contempler sur la route de la gare, filant à une allure rapide, des voitures chargées de formes imprécises voilées de blanc, d'aspect fantomatique.
        C'étaient les femmes arabes des environs qui, prises de panique à leur tour, allaient chercher asile dans la Kouba de Sidi-Brahim, marabout vénéré de la région.

        Derrière chez nous se trouvent trois grandes maisons occupées par des ménages d'ouvriers. Là aussi, la peur de la mitraille se traduisait par une agitation inaccoutumée.
        Des vieux portant des paniers, des femmes tenant des enfants dans leurs bras, traînant accrochée à leurs jupes, toute une marmaille bruyante se dirigeait vers la basilique d'Hippone située sur la colline sainte à deux kilomètres de la ville. Ils allaient demander à notre grand Saint-Augustin, sa protection contre les descendants de ces vandales, dont la barbarie lui fut une si cruelle épreuve ; et puis, la crypte de la basilique leur apparaissait à cette heure comme le plus inviolable des refuges.
        A minuit, notre quartier était si complètement désert et silencieux, qu'à mon tour je sentis l'angoisse m'étreindre et la peur me gagner.
        Deux heures sonnaient à l'horloge de l'Hôtel de Ville, lorsque revinrent, d'un pas lent, les fuyards harassés, indécis, commençant à douter du bombardement annoncé, les marmots réclamant leurs lits à grands cris.

        Un gendarme passa. Psychologue avisé, comme doit l'être tout bon gendarme, il flaira aussitôt le malaise et l'incertitude qui pesaient sur ces pauvres gens anxieux.
        " Mais allez donc coucher vos gosses, " leur .cria-t-il d'un ton impératif. " Ne savez-vous donc pas que l'escadre française est en vue, faisant bonne garde sur nos côtes ? "
        Ces paroles furent prononcées avec tant d'assurance par le sagace pandore, que nul ne douta de la véracité de ses affirmations.
        Soulagés, satisfaits, mes voisins s'empressèrent de regagner leurs gîtes. Bientôt, avec la mobilité d'esprit qui caractérise les Méridionaux, l'alarme se changea en une quiétude heureuse. Des lazzis s'échangèrent par les fenêtres ouvertes, car la nuit était tiède ; et ce furent naturellement les moins braves qui raillèrent avec le plus de verve, la frayeur intempestive des autres. Puis, les bruits s'éteignirent peu à peu, et la lune, toujours ronde et belle, disparaissant à l'occident, éclaira de ses derniers rayons la ville enfin endormie.

* * *

A SUIVRE

LE COUIN DU POETRE
Par Rachid Habbachi            N° 5


        J'exhorte donc tous les lecteurs de la Seybouse à nous faire part des lectures sérieuses, ou photos insolites qui font référence à leur ville natale en Algérie, cela va de soi, et de nous adresser les paragraphes et commentaires sur ces lectures.
Nous comptons sur vous tous pour alimenter cette rubrique

Rachid HABBACHI



L'homme en panne et la tempête
Envoyé Par Jean Claude Pagano


Un automobiliste tombe en panne dans la campagne pendant une nuit très sombre...

     Il commence à marcher le long de la route et fait du stop. Pour tout arranger, se déchaîne une terrible tempête. Vent violent et pluie battante redoublent mais les voitures se font rares et personne ne s'arrête. Les bourrasques sont si fortes qu'il est pratiquement impossible de se tenir debout.Tout à coup, une voiture s'approche lentement, puis s'arrête sans un bruit.

     L'homme, heureux de l'aubaine et sans se poser trop de questions, monte dans la voiture et ferme la porte.

     Quand il se tourne, surprise : il n'y a personne à la place du conducteur !

     Et la voiture redémarre doucement, toujours sans bruit.Mais, sur la route, voilà qu'un virage se rapproche. Paniqué, il se met à prier. Ses prières semblent être entendues, puisqu'au dernier moment, juste en arrivant sur le virage, la porte du conducteur s'entrouvre et une main surgit et tourne le volant, toujours dans le silence le plus complet.Tétanisé de peur, il se cramponne de toutes ses forces à son siège, sans un mouvement. Et à chaque virage, la même chose se produit : la porte, la main, le volant... La tempête redouble d'intensité. On ne voit pas à deux mètres et des éclairs zèbrent les ténèbres humides.... Le gars, paniqué, puise dans les dernières ressources des forces qu'il ne pensait plus avoir: Il saute hors de la voiture et part en courant jusqu'au village le plus proche.

     Il trouve un bar éclairé, y entre et commande un double calva, puis un autre qu'il ingurgite tout aussi vite. Encore tout tremblant de peur, il tente de raconter à l'aubergiste ce qui lui est arrivé mais peine à trouver ses mots...

     L'effet euphorisant de l'alcool le détend peu à peu, sa frayeur disparaît lentement et il reste là, assis au bar, à peu près calmé. Une demi-heure plus tard, deux types complètement trempés rentrent dans le bar, l'air exténués et le premier dit à l'autre :

     Tiens, regarde là-bas, c'est le connard qui est monté dans la voiture pendant qu'on la poussait !



ANECDOTE
(Echo D’Alger 12/05/1958)

N° 98. - SERVICE DES ENFANTS ASSISTÉS.
Recherches de pupilles.

        L'enfant assisté Louis, Eugène, né à Mondovi, le 4 juillet 1873, a disparu de chez son patron, à Constantine, depuis le 11 avril 1888 et vit en état de vagabondage depuis cette époque.
        Prière de le faire rechercher et conduire sous escorte à l'Inspection départementale des Enfants assistés, à Constantine.
        L'enfant assisté Louis, Eugène, né à Mondovi, le 4 juillet 1873, s'est enfui furtivement de chez M. Bredin, à Bizot, le 22 avril courant et n'a plus reparu depuis.
        Prière de le faire rechercher et conduire au bureau de l'inspection départementale des Enfants assistés à la Préfecture

        L'enfant assisté POLI, Antoine, né à Bône, le 2 octobre 1 874, a disparu de Constantine depuis le 7 mai 1888, prière de le faire rechercher, et dans le cas où les recherches aboutiraient, d'en aviser l'Inspecteur départemental des Enfants assistés.
        Ce pupille a dû se rendre à Bône chez son oncle le sieur Pompéani Pascal.



L’ARCHANGE
Envoyé par M. Guy Roland

Son avion bricolé chevauchait les étoiles,
Pourfendait les montagnes et souriait aux dieux.
Aéronef infime égaré dans les cieux
Otant au mystère jusqu’à son dernier voile.

Tous ses nobles amis savaient le rêve fou
De l’amant de l’azur, forgeant au cœur du vide
Le bel ordre nouveau des hiérarchies limpides
Qui ne laissent de voie qu’aux seuls hommes debout.

Voyageur sans bagages et rêveur éphémère
Aventurier sans âge au cœur immense et rouge
Sa passion ne vibrait que pour tout ce qui bouge
Son amour du pays, de Dieu et de sa mère.

Il tint quelques années l’équilibre impossible
Qui ouvre la porte de l’univers des anges,
Les sombres étendues des nuées indicibles
Ravirent en leur sein et à jamais l’Archange.

Roulés dans les reflux des profondeurs moroses
Son grand corps de dieu grec, son visage éclatant
Apparaissent parfois du fond de l’Océan
Pour rappeler aux hommes ce nom, Jean Mermoz.

Guy ROLLAND


RECUEIL OFFICIEL
DES ACTES DE LA PREFECTURE DE CONSTANTINE
ANNÉE 1888, 30 MAI - N°8
Acte N° 78. - 1er BUREAU N° 6.910
INSTRUCTION PUBLIQUE.
Placement des boursiers dans les lycées et collèges.
Circulaire à MM. les Sous-Préfets, Administrateurs
et Maires du Département.
==========
Constantine, le 18 mai 1888.        

                MESSlEURS,

                J'ai l'honneur de vous donner ci-après copie d'une dépêche de M. le Gouverneur générai relative à la répartition des bourses d'enseignement secondaire dans !es lycées et collèges.
                Recevez, Messieurs, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

Pour le Préfet :                   
Le Conseiller délégué, COLY.         
==========
Alger, le ?8 avril 1888.        

                MONSIEUR LE PRÉFET,

                Dans sa session ordinaire de 1885, le Conseil supérieur du Gouvernement a émis le voeu que les boursiers d'enseignement secondaire soient répartis entre tous les établissements d'enseignement secondaire, lycées et collèges pourvus d'un enseignement complet.
                En émettant ce voeu, le Conseil supérieur s'est inspiré des avantages multiples qu'offre le placement des boursiers dans les établissements d'enseignement secondaire les plus rapprochés de la résidence des familles.
                En premier lieu ce placement aura pour effet immédiat d'attribuer un plus grand nombre de bourses de demi-pensionnat.
                Les parents ont tout intérêt à demander ce régime qui met l'élève sous la double influence de ses professeurs et de sa famille et évite, en outre, à cette dernière l'achat d'un trousseau complet, charge souvent très lourde pour elle.
                En second lieu l'administration pourra, avec les mêmes crédits, augmenter le nombre de ses boursiers puisque, d'une part, la demi-pension la dégage de l'obligation d'accorder plus tard des promotions de bourse et que d'aune part, les prix de l'internat et du demi-pensionnat sont moins élevés dans les collèges que dans les lycées.
                En ce qui concerne plus particulièrement les boursiers indigènes, il est également avantageux à un autre point de vue de les placer dans les collèges. Il a été reconnu, en effet, que cette catégorie d'élèves fait plus de progrès dans les petites classes de collèges où le maître peut s'occuper d'eux, que dans les classes nombreuses des lycées où le professeur ne peut leur donner qu'une petite partie de son temps.

                L'adoption du voeu dont il s'agit présentait des difficultés provenant de ce qu'une partie des crédits inscrits au budget du Ministère de l'Instruction publique pour l'entretien des bourses était répartie, à titre de dotation, entre les lycées d'Alger et de Constantine. Mais par suite de la transformation du collège d'Oran en lycée, transformation effectuée au mois d'octobre dernier, il devenait rationnel de modifier cette répartition. Il a paru opportun à l'Administration de profiter de cette circonstance pour étendre le bénéfice des mesures à prendre aux divers établissements d'enseignement secondaire de la Colonie et de donner ainsi satisfaction au voeu émis par le Conseil supérieur du Gouvernement.

                Après entente avec la Commission du budget, M. le ministre de l'Instruction publique a décidé, le 18 avril courant, conformément aux propositions que je lui avais adressées, que les boursiers d'enseignement secondaire du Gouvernement général pourraient, à partir de la présente année, être placés indistinctement dans tous les lycées et collèges de l'Algérie et non plus seulement dans lycées d'Alger et de Constantine.
                Comme conséquence de cette décision, les contingents spéciaux des lycées d'Alger et de Constantine sont supprimés ; il est fait masse des crédits affectés à l'entretien des bourses du Gouvernement général et les nouveaux boursiers français ou indigènes seront désormais répartis entre les divers lycées et collèges, en tenant compte, autant que possible de la résidence des postulants, des convenances des familles et de l'intérêt des établissements.
                Recevez, etc.

Pour le Gouvernement général
Le Secrétaire général du Gouvernement,
Signé : DURRIEU.

ALGER, UN LIEU, UNE HISTOIRE
Envoyé par M. le Docteur Kadem
Le Jardin d'Essai du Hamma renaît de ses cendres

          Mis sous perfusion pendant des années, le Jardin d’Essai du Hamma sort de sa longue convalescence et affiche une santé en béton.
          Un travail de longue haleine qui a nécessité beaucoup de moyens humains et matériels, comme nous le confirme son directeur général, M. Ziriat Abderrezak : «Enlèvement des détritus, abattage des arbres morts, rénovation du réseau d’éclairage, curage des bassins d’eau ont été au programme pendant de longs mois.» Un petit tour dans ce jardin luxuriant nous a permis de constater que cet endroit s’est accordé un véritable bain de jouvence et a retrouvé sa fléerie d’antan. Allée des ficus, celle des bambous, allée des thuyas, des platanes, des dracaena, jardin anglais, jardin français…

          Guidé par une nouvelle signalétique, le promeneur évolue sans peine dans ce jardin paradisiaque. Bien sûr, il y a encore quelques pelleteuses qui s’activent ici et là notamment dans l’allée des dracacna et des ficus, mais le plus gros est déjà fait : «La pose de tuf dans certaines allées n’est pas encore terminée», explique M. Ziriat. Quant aux canalisations d’eau, elles ont toutes été réhabilitées. Les puits sont à nouveau opérationnels tout comme le système d’irrigation. Ceci permettra au jardin d’être complètement autonome en matière d’eau et à sa végétation de mériter l’adjectif de «luxuriante» qui l’a toujours désignée ! Le bassin circulaire implanté dans le jardin anglais et qui était asphyxié par d’innombrables détritus s’est lui aussi offert une seconde jeunesse. De jolies carpes multicolores s’y ébrouent joyeusement.

          Le jardin botanique a subi un lifting radical : pelouses parfaitement entretenues, bosquets fleuris, nouvelle aire de pique-nique avec tables et bancs en bois, sanitaires en forme de cabane, fontaines d’eau, bancs en fonte… «Des agents d’accueil et des maîtres chiens sillonneront toutes les allées pour renforcer le sentiment de sécurité chez les citoyens», assure notre interlocuteur. Un poste de police a même été installé dans l’enceinte du jardin. En outre, un centre d’accueil et d’information a été aménagé (entrée rue Belouizdad). «Les promeneurs pourront faire appel à un guide s’ils le souhaitent. »

          Autre nouveauté : l’ex-garderie d’enfants devient un centre d’éducation de l’environnement. «C’est un espace botanique où les enfants exécuteront des travaux pratiques pour s’initier au b.a. ba du jardinage, planter des arbres, entretenir un potager ou s’occuper de l’élevage d’animaux… leur seront enseignés», nous révèle M. Ziriat. Par ailleurs, un grand musée de la faune et de la flore sera inauguré ainsi qu’une salle d’exposition qui abritera des manifestations relatives à l’univers botanique.

          L’ex-ménagerie n’est pas en reste. Elle aussi s’offre un relooking extrême. Cages, volières et cascade sont réhabilités. Certains anciens «pensionnaires » tels que le vieux lion, hébergé provisoirement au parc zoologique de Ben Aknoun, reprend du service. Il ne souffre guère de solitude puisqu’un couple d’alligators lui tient compagnie. «Nous en avons fait l’acquisition auprès du cirque Amar», confie notre interlocuteur. D’autres animaux tels que les boas, pythons, singes… rejoindront bientôt la ménagerie.» Le jardin d’essais du Hamma rouvrira ses portes incessamment.

          Pour rappel, ce joyau écologique s’étend en amphithéâtre de la rue Hassiba- Ben-Bouali à la rue Mohamed-Belouizdad sur une superficie d’environ 32 hectares. En 1832, le général Avisard, gouverneur par intérim décide d’assainir des terrains marécageux situés au pied de la colline des Arcades. En 1837, l’établissement devient «La pépinière centrale du gouvernement». De nombreuses espèces végétales y sont introduites entre 1842 et 1867 : l’allée des platanes, celle des dragonniers, celle des dattiers (1845), l’allée des bambous géants (1847) et celle des grands ficus (1863). En 1941, un jardin français d’environ 7 hectares y est créé autour d’une allée de washingtonias traversant toute la longueur du jardin et se prolongeant vers le Musée des beaux-arts (en contrebas du Bois des arcades).

          Sans oublier qu’une scène du célèbre film Tarzan a été tourné dans ce jardin mythique.

Sabrina Inal           


RECREATION
Trait d'Union N° 33, mai 1993
Tu seras plombier, mon fils !

        Mais faut-il vraiment en rire ?...
        Nous sommes en l'an 2025. Je suis plombier - zingueur.
        Comme j'enviais, lorsque j'étais jeune, ceux qui préparaient leur médecine, mon père, qui avait du bon sens, me dit : "Mon fils, je sais compter : il y aura bientôt beaucoup d'appartements avec 2 baignoires, 1 douche, 3 lavabos, 1 évier, 2 bidets, 15 robinets, 5 mélangeurs, 3 mitigeurs, 2 chasses d'eau, 10 radiateurs, des sèche-linge, et des climatiseurs, du gaz, de l'eau froide, de l'eau chaude, de l'eau tiède, 43 coudes et 96 mètres de tuyauterie et des quantités de siphons !.. Mais il n'y aura jamais, dans cet appartement, plus de 3 ou 4 paires d'amygdales !

        Or, de nos jours, mon fils, on voit à la ville 500 élèves médecins pour 30 apprentis - couvreurs, 300 futurs pharmaciens en face de 12 aspirants chauffagistes et 800 étudiants en droit devant 25 en sanitaire. Ainsi, examinée, vaccinée, antibiotisée et protégée, l'humanité de demain ne sera plus souffrante... mais les siphons continueront à se boucher. N'embrasse pas une carrière, mon fils, sans réfléchir à ces choses. Deviens plombier - zingueur !".
        Mon père avait vu juste. Le temps lui donna raison.

        Vers l'an 2000, il y avait bien encore quelques malades, mais ils étaient tellement soignés que leur nombre allait en diminuant. Il y avait aussi de plus en plus d'étudiants dans des voies qui n'étaient pas des métiers.
        La loi de l'offre et de la demande joua (c'est la plus vieille loi du monde) et ce fut la grande grève de 2005 où les médecins arrachèrent enfin le droit de la publicité. On vit les chirurgiens proposant d'opérer avec la garantie décennale, comme jadis dans le bâtiment.
        Dans la plomberie, la loi de l'offre et de la demande joua aussi. Vers 2010, nous étions si peu nombreux qu'on cessa de discuter nos prix. Les architectes prirent même usage, au lieu d'amputer nos mémoires d'un rabais, d'y ajouter un pourcentage pour le service.
        L'âge d'or commençait. Il dura.

        En cette bonne année de 2025, je suis donc plombier - zingueur. C'est rentable : depuis longtemps, déboucher un siphon coûte deux fois plus cher que déboucher une oreille. Et si l'on est mécontent du médecin qui ne pourrait pas le faire dans la journée, moi, on me remercie quand je peux le faire dans la semaine. Je travaille en blouse blanche et gants de caoutchouc. Je ne reçois que sur rendez-vous pris trois semaines à l'avance.
        Aux nombreuses satisfactions financières, s'ajoute la considération que l'on a désormais de moi. Avant l'on disait : "v'là l'plombier". On dit aujourd'hui : " Monsieur le plombier est arrivé ".

        Je dicte ce texte à un journaliste venu m'interviewer à propos de ma réussite à l'occasion de ma nomination à la Présidence de l'Ordre des Siphonokurateurs, les pieds bien au chaud sur un tapis qu'un client me certifia d'origine persane quand il me l'offrit.
        Nous sommes en l'an 2025. Je suis plombier - zingueur. Mon père avait raison.

**********

(Texte anonyme communiqué par un collègue)     

RAZZIA
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut

Dans sa cage à l'une des persiennes ouvertes,
Au dessus d'un balcon qu'un géranium fleurit,
De perchoir en perchoir sautille un canari
Sans ouvrir les ailes, par petits bonds alertes.

Il chante éperdument, ses roulades expertes,
Vers la rue au dessous et son charivari
S'envolent sans arrêt comme pour un pari
Que dans le brouhaha les sons purs déconcertent.

Mais un vieil amateur écoute, observe, attend,
Un moineau sur un fil, en face. En un instant,
Comme un petit rapace il s'abat sur la cage.

L'oiseau jaune affolé renverse tout son grain
Au dehors, où l'autre, l'effronté malandrin,
Le picore et s'enfuit jusqu'au prochain pillage.



COLONISATION de L'ALGERIE
  1843                           Par ENFANTIN                      N° 34 
CONCLUSION
DU GOUVERNEMENT DE L'ALGÉRIE.
  
        XI.- Organisons donc au plus vite la société coloniale, et que les militaires prêtent secours et apportent indulgence dans cette œuvre civile. Les colons, même les plus avides, sont des hommes comme les soldats beaucoup d'entre eux sont même d'anciens soldats; quand ils seront organisés, ils auront la dignité personnelle et l'esprit de corps que leurs frères conscrits ont acquis sous les drapeaux. La vertu des hommes qui manient l'épée, c'est le courage celle des hommes qui manient l'argent, c'est la probité ; lorsqu'une armée est désorganisée, elle devient lâche; que devient donc l'industrie sans organisation? - Ce qu'elle est aujourd'hui.

        Mais est-ce donc une oeuvre si grande, que d'organiser les indigènes et les colons européens de l'Algérie, et surtout les Français? - Les Européens ne s'élèvent pas à plus de 40.000, dont 15.000 Française; les indigènes des villes à 32.000 ; ensemble 72.000 hommes; et notre armée d'Algérie a 80.000 hommes qui sont très bien organisés ! Et même, dans cette armée, il y a déjà un nombre d'indigènes, organisés militairement (chose neuve pour eux), presque égal à toute la population civile française de l'Algérie !
        A l'œuvre, les organisateurs civils ! la tâche n'est pas si lourde que vous le croyez ; commencez avec ce germe informe de la société coloniale future ; formez les cadres des bataillons civils, colonisateurs de cette terre que nos bataillons militaires ont conquise et que nos côlons organisés cultiveront ; enrégimentez civilement tous ces éléments humains de la richesse; formez les corps spéciaux d'une armée qui trouverait l'avancement et la gloire dans ses victoires contre le sol inculte mais fertile de l'Algérie, contre son climat aussi perfide que l'Arabe, mais aussi énergique que lui.

        La population des villes de l'Algérie est, en effet, le cadre de l'organisation civile future de l'Algérie entière. C'est ainsi qu'elle doit être considérée. - Sans doute cette population se modifiera, à mesure que nous nous occuperons de travaux coloniaux, et que nous serons moins exclusivement militaires; d'une part, la population européenne se grossira de travailleurs plus aptes aux travaux de la terre, et les villes perdront un peu leur caractère de cantines militaires, pour prendre celui d'ateliers commerciaux et d'arsenaux industriels ; d'un autre côté, la population indigène continuera à diminuer, à s'appauvrir, à se démoraliser, si nous ne trouvons pas moyen de la délivrer de notre contact, et de la réunir aux petites cités agricoles nouvelles que formeraient exclusivement des indigènes des campagnes. Posons donc, d'avance, les jalons indicateurs des rangs où viendront se placer les nouveaux colons européens ; et préparons aussi la place des indigènes, près de nous, mais non pas sous nous, comme ils le sont dans nos villes, où nous les écrasons physiquement et moralement, et où ils nous gênent et nous nuisent.

        XII.- Parlons d'abord des indigènes.
        La première condition, la condition absolue d'organisation des indigènes musulmans, est de les séparer de nous; c'est l'opinion de M. le général Bugeaud, exprimée dans une note publiée par M. E. Buret ; je la crois parfaitement juste. M. le général Bugeaud applique spécialement cette idée à la colonisation des campagnes, elle est juste aussi à l'égard des villes ; M. le général Létang l'avait déjà très formellement exprimée.
        Beaucoup d'administrateurs français, au contraire, ont été séduits par l'idée de gouverner des musulmans, de les administrer immédiatement, sous leurs yeux, de faire leur police intérieure, de se mêler même de leurs mosquées et de leurs fêtes religieuses. - Ce serait assez bien, si nous devions nous faire musulmans; mais ce n'est pas le moyen de rendre les musulmans très amis des Français.

        Comme le dit fort bien M. le général Bugeaud : " Nous devons former à côté d'eux un peuple nouveau ; nous ne devons pas nous mêler avec eux ; mais, en même temps que nous les tiendrons séparés des Européens, nous devrons travailler avec activité à les modifier (1)." Le premier moyen pour les modifier, c'est, en effet, de les mettre dans la seule position où ils peuvent être modifiés avantageusement pour nous et pour eux, c'est-à-dire à côté de nous et non mêlés avec nous.
        Toutefois, la population indigène des villes se compose de trois classes très distinctes, qui ne doivent pas être placées, toutes les trois, à la même distance de nous. Ces trois classes sont : 1° les Maures, qui sont, à proprement parler, les bourgeois et artisans ; 2° les Juifs, qui sont les négociants; 3° enfin les indigènes Forains et les Nègres, qui sont les ouvriers, les journaliers.

        Les Maures et les indigènes forains, qui sont musulmans, présentent néanmoins cette grande différence : que les premiers sont des familles musulmanes, et que les autres sont généralement des célibataires, ou tout au plus des familles voyageuses et non sédentaires, comme celles des Maures. Les Maures doivent donc être plus complètement séparés de nous et de nos habitudes ; les autres peuvent être plus rapprochés, d'autant mieux qu'ils sont aussi laborieux que les Maures sont généralement oisifs, et que leurs travaux sont des travaux de force ou des industries communes, qui s'appliquent aussi bien au service de nos besoins qu'à celui des besoins des Maures ; le peu de travail que font ces derniers n'est, en général, applicable qu'à leurs propres besoins.

        Quant aux Juifs, nous n'avons pas, sous ce rapport, à changer la destinée éternelle du peuple de Dieu, qui habite au milieu de tous les peuples. Ils pourraient habiter nos villes, et pourraient habiter aussi les villes des musulmans ; le commerce est un lien puissant entre les peuples ; or, les Juifs, je le répète, c'est le commerce.
        Un exemple rendra ma pensée sensible aux personnes qui connaissent Alger. Toute la population maure, qui occupe la haute ville, le quartier de la Kasbah, devrait être la base de la population des villages indigènes, que l'on établira à côté de nos colonies civiles, c'est-à-dire sur la ligne extérieure du fossé d'enceinte ; elle serait le cadre administratif, le noyau industriel, la base de la bourgeoisie de ces villages. - Les Biskris, les Mzabites, les Nègres, devraient être réunis dans des faubourgs spéciaux, établis hors de Bab-Azoun, entre la nouvelle enceinte que l'on construit et l'ancienne. - Enfin les Juifs habiteraient la ville européenne, ou les faubourgs des Arabes forains, ou les villages des indigènes, selon la nature de leur commerce.
        Ces faubourgs seraient naturellement les caravansérails des voyageurs musulmans en Algérie.
        A la confusion monstrueuse que nous avons faite, succéderait une division naturelle ; au chaos, l'ordre ; à notre panthéisme politique très impolitique, un éclectisme très sociable de christianisme, d'islamisme et de mosaïsme, rapprochés mais distincts, ayant chacun leur sphère d'activité dans la sphère commune.
        Mais cette séparation ne suffirait pas ; il faut que ces diverses parties de la population soient unies par une même autorité, celle de la France ; les Maures, les Arabes, les Juifs, ne sauraient être abandonnés à eux-mêmes, et l'on ne doit pas leur dire : gouvernez-vous comme vous voudrez, dans vos villages et vos faubourgs, et dans les quartiers de nos villes. Il leur faut, à tous, une autorité française. La grande division que j'ai établie pour l'organisation civile des campagnes se retrouve donc ici ; d'une part, organisation des indigènes ; de l'autre, organisation des Européens ; telle est la première division de l'autorité civile de l'Algérie.

        Le Gouverneur de la zone maritime doit donc avoir, sous ses ordres immédiats et dans ses bureaux, ces deux directions spéciales, celle des Européens et celle des indigènes; la première, embrassant les cités et les colonies françaises ; la seconde, embrassant les villages et les tribus indigènes. Et toutes les branches de l'administration, divisées également en deux parties, correspondraient à ces deux directions ; par exemple, la gendarmerie maure à la direction des indigènes, et la gendarmerie française à celle des Européens.
        Je cite exprès cet exemple des deux gendarmeries qui sont déjà des corps organisés, et dont l'organisation parait naturelle et facile, parce que ce sont des institutions militaires; tandis que nous sommes si peu habitués à organiser l'ordre civil, qu'on se serait étonné si, au lieu de gendarmerie maure et gendarmerie française, j'avais dit : artisans ou cultivateurs indigènes, artisans ou cultivateurs français. Il faut pourtant organiser l'industrie, c'est-à-dire les artisans, le peuple des villes; et l'agriculture, c'est-à-dire les paysans, le peuple des campagnes, si nous voulons faire quelque chose de productif en Algérie. (2)

        Oui il faut que les tribus forment corps, que les colonies forment corps ; il faut aussi que les indigènes forment corps, et, Dieu merci ! Ils sont déjà presque organisés ; ils sont plus avancés que nous sous ce rapport. Enfin, il faut que l'industrie des villes européennes de l'Algérie forme aussi un corps; en un mot, il faut organiser les communes rurales et urbaines, indigènes et françaises de l'Algérie.
        La gendarmerie maure actuelle a quelques officiers et sous-officiers français; tout le reste est indigène ; et pourtant ce corps est armé ! On ne s'étonnera donc pas, si je dis que les corps civils administratifs des indigènes doivent renfermer quelques chefs français et quelques sous-officiers civils ou employés français, mais que tout le reste doit être indigène. Ici, c'est uniquement la direction politique qu'il importe de rendre française; mais pour que cette direction politique soit efficace sur les indigènes, il faut que ces indigènes soient organisés, qu'ils aient une hiérarchie et une règle d'autorité et d'obéissance, analogues à celles qui font, de la gendarmerie maure, un corps.

        Ceci existe presque, ai-je dit t pour les artisans arabes et pour les paysans ; les artisans sont généralement groupés en corporations de métiers, et les paysans, c'est-à-dire les hommes des tribus, ont, dans leur vieille organisation de la famille, du douar, de la tribu, une autorité constituée, pour la tribu entière dans le Cheik, pour le douar dans le chef du douar, pour la tente dans le père de famille. Mais nous qui ne savons pas ce que c'est que l'autorité, dans une ville, dans un village, dans la famille ; nous qui prétendons être tous de petites libertés individuelles, sans chefs et sans obéissance, nous avons tout à faire pour nous organiser.

        Pour les indigènes, nous n'avons plus qu'à constituer un état-major civil français, mêlé d'employés indigènes, dans les rangs inférieurs, qui n'ont pas d'influence politique. Pour les Européens, sauf pour la gendarmerie, nous avons tout à organiser, état-major et troupe, gouvernants et gouvernés.

        XIII.- J'ai commencé par le corps des travaux publics, parce que c'est évidemment ce corps qui aura l'importance capitale, quand il s'agira de fonder des colonies; j'ai fait sentir également combien il serait facile, lorsque chaque colonie, chaque village, serait une entreprise par association, de rattacher toutes ces petites sociétés en un faisceau administratif commun; mais il me reste à montrer comment la population européenne des villes peut également et doit être divisée en un certain nombre d'associations, et, pour ainsi dire, de tribus urbaines, ayant leurs chefs. Alors elle serait en état d'être vraiment administrée; sa situation actuelle ne le permet pas, parce que tous les citadins sont des individualités, qui n'ont d'autre lien entre elles que celui de l'habitation commune dans une même enceinte, ce qui ne suffit pas pour former une commune, une société.
        II y a pourtant, dans l'ordre civil des cités, quelque chose qui est organisé ; il y a une institution hiérarchisée, qui a ses règlements et sa discipline. Mais pourquoi ce quelque chose est-il organisé? - C'est qu'il sent un peu la poudre et frise le militaire ; c'est la garde nationale. La milice civique, voilà tout ce que l'administration sait organiser, parce qu'elle copie tout bonnement ici l'organisation militaire ; elle enrégimente le bourgeois citoyen, pour l'ordre de la place publique; mais elle croit que la liberté s'oppose à ce qu'elle enrégimente l'ouvrier citoyen, pour le travail de l'atelier ; et cependant l'atelier a autant besoin d'ordre que la place publique et la rue.

        Qu'on ne se méprenne pas sur ce mot enrégimenter; je sais fort bien qu'on ne peut pas traiter l'industrie privée comme un service public; j'ai même déjà montré combien j'établissais de différence entre le corps des travaux publics, composé d'hommes ayant famille et devant conserver une assez forte part d'individualité, et l'armée, composée de célibataires qui font à l'État le sacrifice continuel le plus grand que l'individualité puisse faire, celui de la vie. Dans l'industrie privée, la liberté individuelle réclame, sans doute, une large part ; mais le défaut de direction et de surveillance, le manque d'ordre et de hiérarchie, dans l'industrie, compromettent cruellement la liberté de l'ouvrier, celle des chefs d'ateliers et celle du consommateur. Ceci est un point sur lequel, fort heureusement, on commence à être d'accord; mais on ne sait en quoi peuvent consister cette direction' et cette surveillance de l'autorité publique sur l'industrie, ni quel est l'ordre, la hiérarchie qu'elle doit chercher à établir, dans l'atelier général, dans les rapports du maître qui commande le travail avec l'ouvrier qui l'exécute, et dans ceux du producteur avec le consommateur.
        Je l'ai déjà dit, l'Algérie est un excellent lieu d'essai, pour plusieurs grandes questions sociales qui agitent la France; l'ORGANISATION DU TRAVAIL est, de toutes ces questions, la plus importante, celle dont la solution presse le plus. L'Algérie nous offre aussi, dans la population indigène elle-même, sinon des modèles à copier, au moins des exemples dont nous pouvons profiter.
        Nous avons sagement conservé, pour la population indigène, plusieurs des moyens d'ordre qu'elle possédait autrefois ; mais, comme ces moyens sont étrangers à ce que nous nommons administration, en France, et comme ils ne s'appliquent pas, d'ailleurs, à la population européenne de l'Algérie, il résulte de ces deux motifs, que ces moyens d'ordre n'ont plus, sur les indigènes, la même puissance qu'ils avaient autrefois; d'abord, parce qu'il y a une lacune entre les habitudes de l'administration supérieure française et celle des indigènes; ensuite, parce que l'absence de semblables moyens, pour la population européenne, annule en partie, pour les indigènes, le bénéfice de leur organisation.

        Ainsi, tous les corps de métier, en Algérie, avaient des chefs (Amin), chargés de surveiller les membres de ces corporations, de régler leurs contestations, d'autoriser leurs établissements, de percevoir leurs contributions, d'en tenir compte à l'État. Ces chefs avaient donc, par rapport à l'industrie, une importance politique et industrielle toute autre que celle de nos inspecteurs de police ou nos percepteurs d'impôt, qui sont les seuls employés par lesquels l'industrie européenne est rattachée à l'administration française ; on a bien conservé des Amin aux corporations indigènes mais, peu à peu, ces Amin n'ont plus été eux-mêmes que des inspecteurs de police et des percepteurs, seulement avec des droits et des formes un peu plus arbitraires que ceux des inspecteurs de police et percepteurs français ; ils ne sont plus ce qu'ils étaient autrefois, les véritables chefs directeurs de l'industrie, par la raison toute simple que l'autorité de laquelle ils dépendent n'a aucune prétention à diriger l'industrie, et aucune habitude ni connaissance pour le bien faire.
        Sous les Turcs, au contraire, le Dey lui-même était le premier directeur de l'industrie et du commerce. Sans doute l'intervention du pouvoir turc, dans ces choses, devait être souvent fort arbitraire, despotique et plus que fiscale ; mais ceci tenait à ce que les formes de son intervention gouvernementale, en toutes choses, étaient telles. Au contraire, dans tous les cas où le pouvoir français intervient, ce n'est jamais comme directeur et inspirateur, ni même comme surveillant du travail ; mais comme imposant les travailleurs, et faisant la police de leurs mauvaises œuvres, non de leurs chefs-d'œuvre; et lorsqu'il interviendra enfin directement dans l'industrie, on peut être certain qu'il ne s'y aventurera qu'avec une réserve, une timidité, avec des précautions de conseils, de comités, de commissions, de représentation, d'élections, qui permettent à ceux qui le provoquent à prendre cette voie, d'exagérer un peu le principe d'autorité.

        En Algérie surtout, le principe d'autorité a besoin d'être un peu exagéré; tout le monde en convient; personne ne s'oppose à ce que le pouvoir y prenne certaines allures qu'on ne lui permettrait pas, en France. Il ne s'agit donc pas d'établir, pour l'industrie algérienne, seulement nos prud'hommes de France; parce que cette institution, très précieuse d'ailleurs pour les objets qu'elle embrasse, n'a aucune valeur politique et administrative, et que son importance industrielle est même très restreinte, car elle se réduit à celle d'un tribunal pour les contestations, ce qui est, heureusement, le cas exceptionnel, dans l'industrie comme ailleurs.
        Toutefois, en combinant les fonctions de police, d'impôt et de justice, qui s'appliquent à I'industrie, avec une légère dose d'autorité directrice du travail et des travailleurs, c'est-à-dire en réunissant dans une seule institution administrative de l'industrie et en attribuant à des administrateurs industriels, à un syndicat industriel les pouvoirs que l'inspecteur de police, le percepteur et les prud'hommes exercent sur l'industrie ; enfin, en rattachant ce syndicat, non pas nominalement mais effectivement, à l'administration (particulièrement à ce que nous nommons la mairie, qui n'administre rien de ce qui est privé, mais seulement quelques établissements publics ), on obtiendrait quelque chose qui se rapprocherait de I'ancienne institution des Amin des indigènes, et, il faut bien le dire, de nos: vieilles corporations industrielles, qui avaient leur bon côté.

        Ce que nous nommons les notables industriels en France, ceux qui élisent les membres des tribunaux et chambres du commerce, n'ont d'ailleurs entre eux, aussi bien qu'avec tout le reste de la population industrielle, aucun devoir public qui les unisse. Les tribunaux et chambres de commerce, malgré l'importance de la fonction qu'ils remplissent, sont tout à fait en dehors de l'administration supérieure proprement dite, qui se compose, par conséquent, d'hommes étrangers â l'industrie. Il en résulte que lamasse, industrielle, l'ouvrier, le peuple, qui n'a d'autre lien avec l'autorité que l'impôt, la police et la justice, ne voit trop souvent en elle qu'un instrument de ruine, d'espionnage et de torture et comme il n'est lié avec ses chefs directs, qui lui commandent le travail, que par le salaire, il ne voit en eux que des égoïstes, s'efforçant de réduire le prix du travail et s'inquiétant fort peu de savoir si l'ouvrier pourra mettre la poule au pot.
        Que tous nos corps de métier européens aient donc, par quartier, un Amin; ces Amin formeront, par leur réunion, le conseil du corps. Selon l'importance de la profession, un ou plusieurs délégués de chacun de ces conseils, formeraient le syndicat industriel, véritables notables de l'industrie ; car la patente ne prouve pas la notabilité, ni la moralité, ni la capacité; et de plus, elle n'indique aucun lien entre les gros et les petits patentés, ni entre tons les patentés et leurs ouvriers.

        Ce syndicat constituerait; dans son propre sein, la justice commerciale générale (tribunal de commerce) ; de même que les conseils spéciaux des corps de métier formeraient, parmi eux, la justice spéciale des prud'hommes.
        L'autorité supérieure administrative choisirait, dans le syndicat, sur candidats présentés par les syndics, le personnel vraiment administratif de l'industrie, c'est-à-dire les hommes qui représenteraient et connaîtraient réellement les besoins généraux de la population industrielle.
        Ces administrateurs, chargés de la police et de l'impôt, par l'intermédiaire des Amin ou chefs de quartier, seraient en même temps les directeurs de toutes les mesures d'ordre relatives au peuple industriel ; ils auraient la surveillance et la haute direction des relations de l'ouvrier avec les chefs d'atelier, passeraient des inspections régulières de ces ateliers, tiendraient registre des états de situation des corps ; ils seraient les seuls intermédiaires entre la population industrielle et l'autorité supérieure, car eux-mêmes feraient partie de l'administration ; enfin, osons dire le mot, puisque nous avons déjà osé dire corporations et syndics, ils seraient échevins.
        Tous ces mots sont fort mauvais, en pratique, je n'en disconviens pas ; mais les noms de maire, de commissaire de police et même de juge de paix que j'aurais pu donner, pour éluder une difficulté, seraient fort mauvais ici (en théorie), parce qu'ils n'impliquent aucune idée d'influence sur le travail, sur les relations des travailleurs, martres et ouvriers, entré eux. Ces derniers mots ne représentent, quant à l'influence sur les personnes, le premier, qu'un enregistrement du nom et du domicile; le second, que l'amende et la prison ; le troisième, que des conciliations entre individus quelconques. L'ouvrier ne connaît habituellement la mairie que pour son permis de séjour; la police, que parce qu'elle lui fait balayer le devant de sa porte et fait fermer les cabarets le soir ; et l'administration supérieure, le Gouvernement, que pour payer l'impôt et tirer à la conscription ; comment s'étonner, s'il n'aime ni le Gouvernement, ni la police, ni la mairie?

        Aujourd'hui, ce que nous avons à craindre, en voulant organiser l'industrie, ce n'est pas du tout l'objection que faisaient aux corporations les économistes, et qui a fait détruire les maîtrises et jurandes par Turgot (3). On ne craint pas, même dans le libéralisme le plus radical que ce puisse être aujourd'hui une arme, dans les mains du pouvoir, pour opprimer et pressurer le peuple ; c'est tout le contraire ; les conservateurs exagérés craignent, et les radicaux exagérés désirent, que cette organisation du peuple favorise l'oppression du Gouvernement par le peuple, de ceux qui possèdent par ceux qui ne possèdent pas. Sans doute cela serait, si ceux qui possèdent et ceux qui gouvernent ne se hâtaient pas (et fort heureusement ils le font) de connaître mieux les besoins généraux de l'industrie que ne les connaissent ceux qui sont gouvernés et ne possèdent rien ; cela serait, s'ils ne se mettaient pas, eux-mêmes, à la tête de cette organisation, s'ils la laissaient faire en dehors d'eux, comme les gouvernants et les nobles d'autrefois, qui auraient cru déroger en se mêlant d'industrie. Enfin, ce résultat aurait même lieu, si l'on tardait trop longtemps, parce que le manque d'organisation du peuple, l'anarchie industrielle, entretient et favorise le développement de tous les sentiments révolutionnaires.
        En Algérie, heureusement, aucune révolution n'est à craindre, de la part de la population civile européenne ; elle est peu nombreuse, l'armée est considérable, et nous sommes en présence d'Arabes qui feraient un fort mauvais parti à des révolutionnaires victorieux. Si donc nous devons un jour commencer l'organisation industrielle, en France, et cela est inévitable, l'Algérie, je le dis encore, est un excellent lieu d'essai ; cet essai nous évitera de faire, plus tard, des écoles qu'il faut toujours prévoir, et qui seraient très dangereuses en France, mais sans inconvénients graves en Algérie.

        La création du ministère des travaux publics et de celui du commerce; la haute importance que viennent de prendre la question des chemins de fer dans notre politique intérieure, celle des sucres dans notre politique coloniale, celle des douanes dans notre politique étrangère avec l'Allemagne, la Belgique et l'Angleterre ; le rôle que remplissent, dans notre politique générale, d'une façon exagérée selon quelques esprits, mais enfin d'une manière incontestable, les intérêts matériels ; le nombre considérable de banquiers, négociants, fabricants, ingénieurs, qui paraissent et s'élèvent, de plus en plus, sur l'horizon politique, à mesure que s'abaissent et s'éclipsent la politique orageuse de l'Empire et la politique nuageuse et nébuleuse des métaphysiciens légistes ou mystiques de la Restauration, tout annonce que nous approchons du moment où nous organiserons l'industrie en France. En même temps, la plus grande, la plus belle œuvre industrielle qu'un peuple puisse entreprendre, la colonisation de l'Algérie, nous presse.

1) - M. le général Bugeaud continue et dit : " Le meilleur moyen de les modifier, c'est de les fixer, de les rendre plus riches et plus nécessiteux; ce qui parait un paradoxe et n'est qu'une profonde vérité. " En effet, ce triple moyen modificateur correspond à bâtir des villages, perfectionner l'agriculture, créer des relations de commerce. Le militaire qui conçoit aussi bien une œuvre civile, doit être bien capable de la réaliser.

2) - Un prêtre dont le coeur est rempli d'excellentes intentions, M. Landmann, ancien curé de Constantine, a écrit sur la colonisation de l'Algérie et s'en occupe avec un zèle apostolique. Prêtre chrétien, il voudrait voir le christianisme, par son clergé même, jouer en Algérie le rôle civilisateur qu'il a joué jadis dans toute l'Europe ; ce serait, en effet, un bien beau réveil, après un long sommeil. Est-ce possible? - Dieu le sait; mais pour que cela fût possible, il faudrait, avant tout, que le clergé chrétien de l'Algérie se proposât directement autre chose que les pratiques religieuses de l'Église, et qu'il fût cultivateur, directeur - modèle du travail colonial, qu'il fût un ordre de prêtres laboureurs (comme l'ordre de Malte était un ordre de prêtres soldats), comme plusieurs ordres religieux qui ont défriché l'Europe. Cette condition est difficile à remplir aujourd'hui, mais tout ce qui s'en rapprocherait serait excellent; il vaudrait mieux copier, en Algérie, l'ordre de Malte, les Chartreux, les Bénédictins, que d'y transporter une copie exacte de nos évêchés de France, qui ne possèdent plus ce qui faisait autrefois la gloire, la force et la lumière Terrestres du christianisme.

3) - M. Arago lui-même a blâmé publiquement la suppression faite par Turgot; du moins en ce sens que Turgot n'avait rien mis à la place de ce moyen d'ordre qu'il supprimait.

A SUIVRE

L’HYPOCRITE
Envoyé par M. Guy Roland

Je me moque de moi
Je me moque du monde
Je suis le nœud gordien
D’une contradiction
A laquelle je tiens
Mais tout mon désarroi
Que je clame à la ronde,
Toutes mes contorsions
Ne m’ont pas empêché
En ce jour avancé
De constater crûment
Qu’avec quelques cachets
Et certains traitements,
Par des soins dépiteux
Sur mon corps miséreux
L’immense espace libre
Propagateur de force
A se casser le torse
Que je tire des livres
Je dépasse les bornes
Au seuil des bercails mornes
Et que le cœur battant
Je suis toujours vivant
Guy Rolland              
11 mai 2008              

MON PANTHÉON DE L'ALGÉRIE FRANÇAISE
DE M. Roger BRASIER
Créateur du Musée de l'Algérie Française
Envoyé par Mme Caroline Clergeau



Aïn-Bessem, 12 mars 1912
Nouméa, 23 septembre 1973.
Journaliste, écrivain.

        "Jean Brune, un rire sonore, une voix profonde, enveloppante, charmeuse, de mémorables colères, une main tendue, une silhouette trapue, une démarche qui danse, un journaliste à l'écriture brillante mais aussi l'obscur technicien qui sait, d'un seul coup d'oeil, adapter un texte à la surface indispensable pour l'équilibre de la page, un peintre au message tourmenté, un écrivain lyrique, un être décevant, inexplicable, inexpliqué, un ami fidèle... Je pourrais continuer sans fin l'inventaire du bon, du mauvais, des contrastes et des contraires, sans aucune certitude de fixer le personnage. Où est la vérité ? Partout, sans doute, multiple et nuancée."
        (Francine Dessaigne - L'Algérianiste, N° 09).

" Si tu veux connaître la vérité de demain, regarde où sont les gendarmes !
Elle campe toujours en face !"
"Une parfaite connaissance, depuis son enfance rurale, du monde paysan, donne à ses livres un accent fraternel, où Berbères et Pieds-Noirs, Arabes et soldats, à l'appel lyrique d'un poète hanté par son pays natal peuvent dialoguer et même rêver ensemble..."

         L'image que donne Jean Brune d'une Algérie sans doute plus idéale que réaliste
éclaire tragiquement le drame actuel".

Avec la 1ère D.B. adieu Oran.

Les mulets passent
où les chars ne peuvent passer.

Alger - la place des Trois Horloges à Bab-el-Oued

A SUIVRE

SOMMES NOUS DÉJA A MOITIE "CUITS" ?

De Olivier Clerc


Olivier Clerc, écrivain et philosophe, a envoyé un petit conte d'une grande richesse d'enseignement.
       Il s'agit du principe de la grenouille chauffée.

       " Imaginez une marmite remplie d'eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l'eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à nager.
       La température continue à grimper. L'eau est maintenant chaude.
       C'est un peu plus que n'apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s'affole pas pour autant.
       L'eau est cette fois vraiment chaude. La  grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s'est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.
       La température continue à monter jusqu'au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir.
       Si la même grenouille avait été plongée directement dans l'eau à 50°, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l'aurait éjectée aussitôt de la marmite.
       Cette expérience montre que, lorsqu'un changement s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte ".


       Si nous regardons ce qui se passe dans notre société depuis quelques décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons.
       Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30 ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées, édulcorées, et nous dérangent mollement à ce  jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens.
       AU NOM DU PROGRÈS et de la science, les pires atteintes aux libertés individuelles, à la dignité du vivant, à l'intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s'effectuent lentement et inexorablement avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies.
       Les noirs tableaux annoncés pour l'avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer  psychologiquement le peuple à accepter des conditions de vie décadentes, voire DRAMATIQUES.
       Le GAVAGE PERMANENT d'informations de la part des médias sature les cerveaux qui n'arrivent plus à faire la part des  choses...
       Lorsque j'ai annoncé ces choses pour la première fois, c'était pour demain.
       Là, C'EST POUR AUJOURD'HUI.
       Alors si vous n'êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits, donnez le coup de patte salutaire avant qu'il ne soit trop tard ".

SOMMES NOUS DEJA A MOITIÉ "CUITS" ?


NDLR : Ce petit poème s’applique parfaitement depuis 1945 à la communauté Pieds-Noirs, à la différence que nous avons déjà été cuits, recuits et que l’on nous réchauffe régulièrement sur le gril. Histoire de ne pas laisser refroidir nos souffrances et cela dans « l’amorphie » presque générale de notre communauté et du bon peuple de « France ».


LES MOTS ECRASÉS
                                    Par R. HABBACHI                            N°16
Les, qu’y sont couchés

I- Y z'ont la tête que même le ciment, elle peut le rendre lisse.
II- C'est un prénom qu'on s'le donne en récompense.- Sûr, t'y as pas plusse doux que ça.
III- Juste en face, t'y as l'absence.
IV- La terre la plusse courte que moi j'la connais. - Elles te donnent un sommeil, tu peux pas saouar.
V- Poliment vieilles. - Mi-mouche.
VI- Personnel. - A moi. - Là ousque le s/off y s'casse la croûte.
VII- Les druides, avec ça, y coupent le gui. - Deux romain.
VIII- A de bon, çui-là là, c'est un écrivain et journalisse bônois. - A nous z'aut'.
IX- Deux points. - Si que t'y es guitche et tu le fermes, tu ois plus clair. - Répètes le et t'y as peau d'chien.
X- réflexions qu'elles sont profondes.
             Les, qu’y sont debout

             1- Purée dès ! qu'est-ce que c'est bon.
             2- T'y as pas plusse fort. - Une mer que, si tu te prends l'accent patos, tu cois à de bon qu'elle est vieille. - Tu te trouves ça dessur une partition pour agréger.
             3- Un club de fote-balle de Philiville d'avant. - Comme ça, aux PTT, y z'appellent la grande poste.
             4- C'est n'importe quel badiguel.
             5- Plusieurs dix dessur dix. - Avec plein des courants d'air.
             6- T'y as que ça dedans la mer avec l'eau et les poissons bien sûr. - Tissu doux et léger.
             7- Le Johnny en vrai. - Artique.
             8- Albert de génie mais oilà, il est pas de Mondovi le pauv'.
             9- Une séparation qu'elle peut t'amener un pays à la guerre civile.
             10- Y z'ont été eus jusqu'au trognon. - C'est un anglais qu'il a un tit'.


Solution des Mots Ecrasés N° 15
Les, qu’y sont couchés

I- A Bône, t'y avais pas plus Cours.
II- A Bône, t'y avais pas plus long (pluriel).
III- Tu l'arroses et laisse qu'elle pousse.
IV- L'estra-terreste anglais écrit en patos. - Il est à moi et à personne d'aut'. - L'or en dedans le labo.
V- Garçon prononcé à la patos. - Enlever.
VI- répète le et t'y as un joueur du barça. - Technicien supérieur agrégé. - On fête toujours son premier.
VII- Ça qu'il est Obélix. - Du verbe aouar.
VIII- Avec une lette au miyeux, t'y as rien à signaler. - Deux points, c'est tout.
IX- Y te ressembe à l'aut' comme deux gouttes d'eau. - Il est comme bar-tabac.
X- Bessif, y z'habitent la Corse ou Ré.

             Les, qu’y sont debout

             1- Rien qu'à les oir, tu ris sauf quan y sont drôles.
             2- Fin d'infinitif. - A toi et rien qu'à toi. - Charpente que moi, je m'l'écris avec quat' lettes.
             3- T'y en as qu'y z'écrivent dedans et d'aut', qu'y z'y consignent.
             4- Bon dieu d'la mythologie scandinave. - Qu'est-ce qu'elle a souffert la vache ! - Deux romain.
             5- Rien qu'elle tombe la neige quan c'est qu'y chante. - Lui, par contre, quan y chante, je fonds.
             6- Ces cerises, diocane, qu'est-ce qu'elles sont aigres.
             7- C'est des bonnes sœurs et c'est tout. - Symbole un peu dur.
             8- Y paraît qu'on en a tous une. - Préfixe privatif.
             9- On les trouve en bord de mer et aussi aux paniers.
             10- On peut dire aussi escagasser.


SOUVENIRS
Pour nos chers Amis Disparus
Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis


Envoi de Mme Suzy Mons
Décès de M. Hubert Mons


"Chers(es) amis (es),

       Entourée de ses trois filles, sa petite-fille, parents et amis, Mme Suzy MONS née RUTH a la douleur de vous faire part du décès de son époux, Hubert MONS le 27 mai 2008 dans sa 73ème année.
       Hubert a été incinéré le 29 mai après une messe en l'Eglise de Thomery.
       Paix à ces cendres

       NDLR : Les groupes de voyages, dont a fait partie Mme Suzy Mons, expriment ici toute leur peine et la tristesse ressentie et s'associent à ce deuil qui touche une famille qui nous est chère.





Annonce
envoyé par M. Rachid Habbachi

Un ami, le docteur spécialiste en thermalisme attaché à la station d'Hammam-Meskoutine lance un appel pour honorer la mémoire du docteur Moreau. Ci-dessous explications contenues dans cet appel.

        "Le docteur Louis Isidore Eugène MOREAU est, semble-t-il l'un des créateurs de la station d'Hammam-Meskoutine. Son lointain successeur, le médecin actuel spécialisé en médecine thermale voudrait honorer sa mémoire et lui redonner sa place dans l'histoire de la station. Pour ce faire, il lui faudrait certains renseignements:
        - Le docteur Moreau a-t-il des descendants ? Lesquels, le cas échéant pourraient, dans la mesure du possible communiquer la date de son décès, sachant, qu'il est né à THUIN en Belgique (à l'époque, province française?...) le 17 floréal de l'an 8 correspondant au 17 mai 1800."

        Pour tout renseignement contacter Caroube23@yahoo.fr



MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique,
cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura

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De M jean claude Hestin

Bonjour
Est ce que quzlqu'un se souvient d'un enfant de Bone .. Benoit de chaumaray né dans les années 40... dont la mére tenait une boite connue sur la place " Le Damier" si je ne m'abuse....
C'etait un copain de service militaire à Boufarik..
Ce club "le Damier" qui devait être à Bône ou une boite particuliere....?
Merci de votre aide.
Jean Claude Hestin d'Alger
Mon adresse : Jchestin@aol.com

DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Robert Antoine et son site de STAOUELI vous annoncent la mise à jour du site au 1er mai.
Son adresse: http://www.piednoir.net/staoueli
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Staouélien

M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er mai.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois

Je me permets de porter à votre connaissance le nouveau roman de Camille SOLER.
Nous souhaiterions afin de promouvoir ce roman faire des échanges de liens avec les sites d'Afrique du Nord.
notre adresse est : http://camille.soler.free.fr/
Il nous paraît indispensable de faire connaître notre culture et de transmettre chacun à notre échelle la vie qui a été la notre à toutes les générations.
Par avance merci pour votre collaboration et pour l'attention que vous porterez à notre message.
Marielle SOLER

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A MEDITER
Envoyé par Chantal Marques
Tu t'aperçois que tu vis en 2008 quand :
        1. Par accident, tu tapes ton mot de passe sur le micro-onde ;
        2. Ça fait des années que t'as pas joué au solitaire avec des vraies cartes ;
        3. T'as une liste de 15 numéros de téléphone pour joindre une famille composée de 3 personnes ;
        4. T'envoies un mail à ton collègue qui a le bureau juste à côté du tien ;
        5. T'as perdu le contact avec tes amis ou ta famille parce qu'ils n'ont pas d'adresse e-mail ;
        6. T'arrives chez toi après une longue journée de travail et tu réponds au téléphone comme si tu étais encore au bureau ;
        7. Tu fais le zéro sur ton téléphone de la maison pour prendre la ligne ;
        8. T'es au même poste de travail depuis 4 ans mais t'as déjà travaillé pour trois entreprises différentes ;
        10. Toutes les pubs télé ont une adresse Web en bas de l'écran ;
        11. Tu paniques si tu sors de chez toi sans portable et tu fais demi-tour pour le prendre ;
        12. Tu te lèves le matin et la première chose que tu fais c'est d'allumer ton ordinateur avant même de prendre ton café ;
        13. Tu inclines ta tête sur le côté pour sourire ;
        14. T'es en train de lire ce texte et tu acquiesces et souris ;
        15. Encore pire, tu sais déjà à qui tu vas renvoyer ce message ;
        16. T'es trop occupé pour t'apercevoir qu'il n'y a pas de numéro 9 dans cette liste ;
        17. A l'instant, tu viens de re-parcourir le message pour vérifier qu'il n'y avait pas de numéro 9 dans la liste...
        
ALORS, SUIS CE CONSEIL :Lorsque ton travail t'ennuie, que tu es au bord de la dépression, que vraiment plus rien ne va comme tu le voudrais au travail,…
        fais ceci : en sortant du travail arrête-toi à la pharmacie, achète un thermomètre rectal Johnson & Johnson (seulement cette marque-là) ;
        ouvre la boîte du thermomètre rectal et lis les instructions…
        Tu trouveras cette phrase quelque part :
        Chaque thermomètre rectal Johnson & Johnson a été testé personnellement à notre usine.
        Alors, maintenant, ferme les yeux et répète 5 fois à voix haute :
        je suis heureux[se] de ne pas travailler au contrôle de la qualité chez Johnson & Johnson.
        
ET VOILÀ, ÇA Y EST, TU RIGOLES…
        Et rappelle-toi toujours qu'il y a des jobs plus merdiques que le tien.
        Et vive la retraite !



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