Introduction.
Le 8 mai 2005 a donné lieu en France aux cérémonies du soixantième anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale et de la victoire sur le nazisme.

De l'autre coté de la méditerranée, cette date a fait l'objet de ce que l'on a coutume d'appeler les " évènements de Sétif " et de la répression qui s'ensuivit.

Ce dossier n'a pas pour but de nier la dureté des réactions de l'armée française face à l'insurrection. Mais compte tenu de la présentation à sens unique qu'en a fait la presse algérienne et surtout des voix de différentes personnalités, dont l'ambassadeur de France, qui se sont élevées en France, dans le même sens et sans plus de discernement il nous apparaît indispensable de réajuster quelque peut ce que l'on veut faire passer pour une agression raciste caractérisée symbolisant le comportement " colonial " seul fautif et porteur de toutes les responsabilités.

Il est d'usage pour ceux qui se penchent rétrospectivement sur cet épisode douloureux, d'occulter systématiquement des faits qui permettraient de moduler la culpabilité à sens unique. Il en est de même en globalité pour l'histoire de la présence française et notamment pour le conflit de 1954 à 1962. Les excès de vocabulaire sont notoires, on parle de " génocide ", de "nazisme", "d'holocauste" et le nombre des victimes subit une inflation galopante qui n'ajoute rien à la triste réalité. Les chiffres assénés par les anciens du FLN au pouvoir aujourd'hui et tenants de l'histoire officielle indiquaient, il y a peu encore, 45 000 morts pour les journées de mai 1945 et sont maintenant fixés à 80 000. Dans ce cas c'est l'état qui influence l'histoire et nos sourcilleux enseignants n'y trouvent rien à redire.

Puisque dans une controverse il existe au moins deux points de vue et puisque nous n'entendons que la version algérienne relayée par nos médias et nos historiens et anciens intellectuels politisés à l'extrême, nous produirons donc dans ce dossier, d'autres aspects méconnus ou passés sous silence.

Le lecteur se déterminera sur ce sujet, en fonction de ce qui, pour une fois, sera à sa portée, en toute liberté, mais en connaissance de cause.

Le point de vue des uns et des autres sera exposé sans commentaires et sans manipulation.

Parce que la vérité n'est pas noire ou blanche mais souvent gris clair ou gris foncé.

"Car il est certainement répugnant d'escamoter les massacres des Français pour ne mettre l'accent que sur les excès de la répression. Mais on n'a le droit de condamner les premiers que si l'on refuse, sans une concession, les seconds."
ALBERT CAMUS
Victimes. L'inflation des chiffres :
Chataigneau (Gouverneur général) : 1165
Adrien Tixier (Ministre de l'intérieur) : 1500
Jauffret : 2628
Charles Robert Argeron : 5000
Robert Aron (philosophe) : 6000
Jean Lacouture : 10 000
Benjamin Stora (historien) : 15 000
PCA :15 000 à 20 000
Prenant : 20 000 à 25 000
Le Trotskistes : 33 000
Fondation de Bachir Boumaza : 45 000
Les intellectuels de gauche et sympathisants du FLN : 45 000
Radio le Caire (après les faits) : 55 000
Ben Bella : 65 000
Les Oulemas : 80 000
EL Moudjahid (quotidien algérien) : 85 000
MAI 1945, SETIF
LE DOSSIER DU SANG


(Historia magazine N° 196, octobre 1971)

On ne peut tenter d'expliquer le déclenchement de la guerre d'Algérie sans parler des " événements" de Sétif en 1945. " C'est là que se cimenta mon nationalisme ", dira plus tard Kateb Yacine, l'un des plus importants romanciers algériens. C'est là aussi que des musulmans, qui venaient de combattre en héros lors des campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne, passèrent d'un jour à l'autre des rangs français à la rébellion. On peut dire que c'est le 8 mai 1945 qu'apparut le germe de la révolution qui allait éclater neuf ans plus tard. Il y a grand péril pour l'objectivité à raconter cet épisode essentiel de l'histoire tragique de l'Algérie française. Chacun selon son opinion en possède une version différente.

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Nous livrons au jugement du lecteur des récits écrits à partir de documents français et algériens par des hommes qui croient chacun connaître parfaitement le déroulement du drame.
Ils éclairent d'un jour particulier des événements d'une portée immense.

Pour que l'éclairement de ces journées soient un peu plus complétes, nous rajoutons les pages écrites par la Presse Algérienne.
La Rédaction