N° 210
Novembre

https://piednoir.fr
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Novembre 2020
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
https://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
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1er NOVEMBRE 1954 :
LA TOUSSAINT ROUGE
De Hugues Jolivet



Algérie : Carte des premiers attentats
dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954

       Le triste anniversaire de faits sexagénaires,
       D'une terrible nuit, entraînant dans la mort
       Des civils français et quatre militaires,
       Doit être commémoré; un maigre réconfort.

       Appuyés par Nasser, ces rebelles assassins
       Ont frappé un grand coup pour marquer les esprits.
       Attentant en tous lieux, en ce jour de Toussaint,
       Ils ont tétanisé un peuple jusqu'au mépris.

       Attaquant, par surprise, l'Armée dans ses casernes,
       Ils souhaitent affirmer leur détermination,
       Marquer leur territoire, démontrer qu'ils gouvernent,
       En ralliant à leur cause toute la population.

       Ils ignorent, cette nuit-là, que la guerre qu'ils entament
       Sera presque aussi longue que les deux guerres mondiales,
       Et que dans les deux camps, nombreux seront les drames,
       Endeuillant les familles, brisant le lien social.

       Pour toutes nos victimes, c'est un jour de recueil,
       Que ceux qui croient en Dieu, demandent qu'Il les accueille !

Hugues Jolivet         
Le 1er Novembre 2014          




EDITO
  DEUX VIRUS, MAIS LEQUEL TUE LE PLUS ?   

         La Toussaint, et les morts que nous célébrons les 1er et 2 novembre, font partie des grandes fêtes chrétiennes, au même titre que Noël, Pâques ou la Pentecôte. Des fêtes que tout le monde s'approprie et qui deviennent universelles. Ce sont aussi des jours importants, car se souvenir de ceux qui sont partis, fait partie de nos mémoires personnelle et collective.

         Le 1er novembre est aussi une date importante pour notre communauté car elle a marqué le début officiel, en 1954, de nos malheurs dans l'indifférence quasi générale de la mère patrie. Dans cette patrie, qui se souvient de la mort d'un instituteur, suivie au cours de huit ans de guerre civile par plus de 80 autres instituteurs tombés dans la même indifférence " française " ?

         Mais l'histoire frappe encore à la porte par l'odieuse décapitation d'un instit sur le sol français avec le lot habituel des marches blanches, des fleurissements, des bougies, des jérémiades et fausses colères des politiques qui frisent la condescendance et l'arrogance… à la limite du supportable pour la famille du supplicié avec une médaille qui ne lui rendra pas la vie alors qu'il appelait au secours.

         Mais où est la colère du peuple qui se laisse endormir volontairement avec la conscience tranquille d'avoir fait son devoir par ces actions dites " pacifiques " qui ne servent à rien ?

         Peuple français, continuez sur ce chemin et vous subirez ce que les communautés Pieds-Noirs et Harkis ont subi avec en fond d'histoire, le choix entre la valise ou le cercueil.

         La France, l'Europe et une grande partie du monde, sont enfermés par leurs gouvernants dans une peur effroyable d'un virus, tueur principalement de vieux. Le Coronavirus est un fléau terrible qui favorise les desseins des gouvernants pour empêcher les peuples de se révolter contre les situations où ceux-ci ont plongé les économies de leurs pays. Pas Masque, Masques, Confinement, Déconfinement, Couvre-feu, Laisser-passer, la dictature politico-virolo-médiatico-économique est en Marche, elle fera plus de mal que n'importe quelle maladie. Et pourquoi pas la loi martiale ?

         Ils vont même jusqu'à " finir ", par du Rivotril, des malades ou supposés malades, avec une mise en bière immédiate et sans assistance familiale. Après le décret du 23 mars, voici le nouveau, voir les articles 52 et 53 entre autres. Décret du 16 octobre: Rivotril sur simple suspicion et mise en bière immédiate !
         https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042430554

         La France dont son Président, sans prononcer son nom mais simplement la république, à dit qu'elle était en guerre, va connaître la vraie guerre avec le véritable virus, celui qui décapite, égorge, poignarde, mitraille, ou met des bombes, ce virus dont les politiques ne veulent pas dire son nom est le plus mortel, c'est pire que les deux guerres mondiales ou la grippe espagnole. Ce virus tue les pays occidentaux dont la France qui la première, l'a encouragé et favorisé par des reconnaissances de culpabilité ; des repentances ; des reculades ; des subventions ou aides qu'apportent toujours des traîtres ou " porteurs de valise modernes " ; par la quasi-majoritéé des médias à la solde ; et par des idiots utiles.

         Cette destruction du pays et la facture à payer pour le peuple français, le Maréchal Juin l'avait prédit dans sa prophétie, et celle-ci se réalise petit à petit.

         Cela pourrait réjouir nos communautés exilées, bafouées, discriminées. Pour nous cela pourrait être une vengeance contre ce pays, mais nos enfants et petits-enfants vont aussi en pâtir, préparons-les à se défendre.
         Une pensée pour nos morts restés là-bas.

Jean Pierre Bartolini          
        Diobône,         
A tchao.


PAR L'EPEE, PAR LA CHARRUE...
ET PAR LA QUININE
par Fernand DESTAING,
Professeur à la faculté de médecine d'Alger, puis Dijon
Spécialiste des maladies infectieuses
ECHO D'ORANIE - N°289

            En terre d'Afrique, un Toubib vaut un bataillon". En relisant cet hiver cette formule lapidaire du maréchal Lyautey sur l'importance des médecins dans la Conquête de l'Algérie, l'envie m'est venue d'écrire leur épopée.

            Une épopée inséparable, bien sûr, de celle des soldats et des colons. Car pour conquérir l'Algérie, il fallait d'abord des soldats pour imposer la paix, ensuite des colons pour travailler la terre. Mais aussi des médecins pour assurer leur santé. La Conquête de l'Algérie a eu trois fers de lance, le soldat, le colon et le médecin.

            GLOIRE AVANT TOUT AUX SOLDATS FRANCAIS. Aux obscurs, aux sans-grades, à ceux qui sont morts comme à ceux qui sont revenus, avec leurs souvenirs et ... leur paludisme. Gloire à leurs officiers et à leurs généraux, à ceux qui furent nommés Gouverneurs Généraux de l'Algérie, même si cette promotion prit d'abord l'allure d'une valse : sept gouverneurs en sept ans ! Clauzel, Berthezène, le duc de Rovigo, Voirol, Drouet d'Erlon, Damrémont et Valée. Gloire au plus connu d'entre eux, le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe, qui succéda à Bugeaud et eut "l'étonnante audace" de s'attaquer aux 30 000 personnes de la Smala d'Abd El Kader avec 1 900 hommes. Vous ne l'avez pas oublié : il a été immortalisé à Alger par la statue de la place du Gouvernement "Glace et Aoud", la Place du cheval, comme disaient les Arabes.

            Gloire au plus illustre d'entre ces gouverneurs, le maréchal Bugeaud qui eut les pleins pouvoirs de 1841 à 1847 (1). Certes, il avait pris parti quelques années plus tôt contre la "conquête absolue" avant d'en devenir un partisan résolu. "Le pays s'est engagé, je dois le suivre", avait-il déclaré. Il entama une lutte sans merci contre l'émir Abd El Kader qui se rendit en 1847. Bugeaud avait trouvé un appui précieux chez Tocqueville qui approuva les années de commandement du maréchal, ses groupes mobiles et même ses razzias et ses ravages des moissons ennemies. "Je ne crois pas que la France puisse songer sérieusement à quitter l'Algérie... Ses positions seraient prises par une autre puissance européenne" ajouta-t-il. (2)

            Fils d'un hobereau de Dordogne, Bugeaud pensait comme le général Enfantin qu'il fallait allier à la force militaire l'exploitation agricole. II créa des "soldats-laboureurs", des légionnaires à la manière des Romains, en leur fournissant d'emblée une maison avec une étable, et une terre avec une charrue pour la labourer. Certes, le Père Bugeaud était parfois violent et vulgaire. Mais il savait se faire aimer de ses hommes. Sa popularité ne se résume pas à une chanson. "As-tu vu la casquette, la casquette ? - As-tu vu la casquette du Père Bugeaud ?" Il avait lancé encore une devise qui fit fortune "Par l'épée et par la charrue".

            GLOIRE DONC AUX COLONS ALGERIENS, "ces maudits colons" auxquels Claire Janon a rendu justice dans son livre en 1966 (3). Certes, ils furent surtout maudits au début et à la fin de la Conquête. Avant 1840, Bugeaud comme Daudet les qualifiait de "rebut de la Méditerranée". Après 1950, Jean-Paul Sartre parlait de "un million de colons, fils et petit-fils de colons". Par contre, Jules Ferry avait fait du colon un travailleur patriote égoïste et dur, et le Centenaire un homme héroïque, ardent et laborieux (4).

            Des colons ? Comme l'a dit Germaine Tillon pourtant peu favorable aux thèses de l'Algérie Française (5), il n'y en avait que 12 000. Parmi eux, 10 seulement étaient extrêmement riches et 300 riches, mais 7 400 d'entre eux possédaient moins de dix hectares. Ils avaient tous un métier rude et dangereux, qu'il s'agisse des céréaliculteurs des hauts Plateaux de Sétif ou du Cheliff, des agrumiculteurs de la Mitidja ou des plaines côtières. des viticulteurs de l'Algérois ou de l'Oranais. Ils devaient lutter à la fois contre la maladie, l'insécurité. mais aussi contre la sécheresse par l'irrigation et contre les fléaux, les criquets en particulier.

            GLOIRE ENCORE AUX MEDECINS, sans lesquels les soldats et les colons n'auraient jamais pu accomplir leurs tâches dans cette Algérie où plus de dix siècles d'invasions et de répressions avaient profondément marqué le pays et les hommes.

            Le pays ? Plutôt insalubre ! Certes, il avait été le grenier de Rome, mis surtout dans ses provinces de l'est. de la Tunisie et du Constantinois. Ensuite, il avait vu surgir au XIIIème siècle les hordes des Béni-Hillal, cette "dévastation hillalienne" qu'Ibn El Khaldoun comparait à des vols de sauterelles sur les villages en déplorant qu' "On n'y trouve plus un seul foyer allumé... On n'y entend plus le chant du coq" (6). Après quoi, quatre siècles d'oppression turque entre le XVIème et le XIXème siècle, bien qu'Alger soit demeurée une "ville très vivante" et bien ravitaillée. Mais le bled restait ravagé périodiquement par des épidémies de peste ou de choléra, et rongé en permanence par trois endémies : la tuberculose qui frappait les plus mal nourris, la syphilis que les Arabes appelaient "mers el kébir", la grande maladie, parce qu'elle atteignait une grande partie de la population. Et surtout le paludisme qui sévissait aussi bien dans les plaines côtières marécageuses que le long des oueds plus ou moins à sec.

            Les hommes ? Des Musulmans pour la plupart, sauf certains Berbères, c'est-à-dire des hommes résignés en face de la misère comme de la maladie, car des hommes fatalistes dont la philosophie s'exprimait dans le mot "Mektoub", c'était écrit. Un peuple qui ne regardait jamais derrière lui, en disant "Elli fat mat", le passé est mort, bien sûr, pour les conquérants français parce qu'ils ont deux mille ans d'Histoire, des Gaulois à Jeanne d'Arc et Napoléon !

            C'est dans cette Algérie insalubre que l'installation du Corps Expéditionnaire français prend très vite l'allure d'une catastrophe. Dans la Mitidja en particulier où est rassemblée la plus grande partie des effectifs, l'hécatombe est impressionnante car elle atteint aussi bien les civils que les militaires.

            DANS L'ARMEE, les ravages de la maladie sont évidents. En 1832, pour éviter ces fièvres pernicieuses qui frappent ses soldats, le duc de Rovigo décide "la rotation" des bataillons toutes les 24 heures. Cette relève accélérée s'avère être une catastrophe : tous les bataillons sont contaminés les uns après les autres et l'armée entière est impaludée ! En 1840, au cours de l'été, il y a eu 4 200 morts dans les hôpitaux. Au cours de l'automne, on a eu à soigner 12 000 malades. En 1841, le rapport est déplorable. Les hommes restent plusieurs mois sans se déshabiller. Ils souffrent de la faim et lorsqu'ils sont atteints par la fièvre, les remèdes les plus énergiques sont impuissants.

            Dans son livre, à la même date, le général Duvivier est plus alarmant "Les plaines, telles celles de Bône, de la Mitidja et tant d'autres sont des foyers de maladie et de mort... Les cimetières sont là pour le dire. Jusqu'à présent, ce sont les seules colonnes toujours croissantes". Et en 1845, Bugeaud n'est pas plus réjouissant "Nous avons en ce moment 10 000 malades et nous venons de perdre 800 hommes... Avec les congés, les musiciens, les ordonnances, il n'y a pas la moitié de l'effectif disponible pour la guerre, que dis-je la moitié... il n'y a pas le tiers" (7). Même son de cloche chez le Colonel Trumelet "Nos hommes meurent sans gloire, emportés par la fièvre, la dysenterie". Une phrase à l'emporte-pièce du député Desjobert est sans doute plus éloquente que tous ces chiffres "L'ennemi c'est la maladie. Le champ de bataille, c'est l'hôpital." (8)

            CHEZ LES CIVILS, Bugeaud accusait les colons de se mal nourrir, se mal vêtir, se mal loger... et de travailler beaucoup. Alors, qu'ils soient malades s'explique aisément. Amédée Froger, dans un discours du Centenaire était plus tendre pour les colons "c'était le marécage... c'était la fièvre... c'était ta mort". E.F. Gautier a condensé tous les chiffres des statistiques de Feuillade, de Touvenal et de Trumelet sur la mortalité des colons sur une trentaine d'années. Il en mourrait :
            - en 1837 1 sur 10
            - en 1839 1 sur 5
            - en 1846 1 sur 15
            - en 1850 1 sur 34
            - en 1855 1 sur 51

            Ce qui prouve que les hommes étaient bien soignés puisque la fièvre tuait cinq fois moins, vingt ans après. Là encore une phrase lapidaire de Trumelet est plus éloquente que les statistiques "La besogne qui prenait le plus de temps était l'acte de décès". (9)

            Qu'ils soient civils ou militaires, la plupart de ces malades étaient des fiévreux. A Blida, pour 10 844 journées d'hôpital, on en comptait 9 945 pour fièvre, soit neuf sur dix. A Boufarik, pour 9 883 malades, on comptait 7 951 fiévreux, soit huit sur dix. Et le paludisme était la plus répandue de ces fièvres puisque presque tous les auteurs s'accordent pour estimer qu'il était responsable de 70 % des fièvres.

            Mais pourquoi cette fragilité des soldats et des colons ? La réponse est toute simple : il s'agissait de sujets "neufs", qui se défendaient mal contre le paludisme parce qu'ils avaient une mauvaise immunité. Symbole de cette lutte contre la maladie, l'Ambulance ouverte par le docteur Pouzin à Boufarik. Arrivé en 1834 dans la suite du comte Drouet d'Erlon nommé gouverneur Général en Algérie, Pouzin envoyé à Boufarik préfère créer un service ambulant. Il se déplace de douar en douar pour soigner les malades sur les marchés. Lorsqu'il se fixe enfin à Boufarik, il a 150 malades par jour. Ce qui lui vaut la Légion d'Honneur, mais aussi une haine solide du caïd qui met en garde contre les Chrétiens. Calomnié, marqué par une dette importante, le docteur Pouzin se sent menacé et repart en France un an plus tard. Mais il avait donné un bel exemple qui sera suivi. En 1983, dans sa thèse, Agnès Leroux l'a qualifié de "premier médecin sans frontières". (10)

            Au total, si l'on veut faire le point, le bilan est accablant. En douze années, entre 1830 et 1841, on a enregistré 50 266 morts, civils et militaires confondus. Or, sur ce nombre, il n'y a que 2 995 tués par le feu de l'ennemi, soit 6 pour 100. Le reste, c'est-à-dire plus de 90 % sont décédés par maladie. Et nous savons que la maladie est une fièvre, huit fois sur dix, soit un paludisme sept fois sur dix.

            Et pourtant ! On trouve encore parmi les officiers supérieurs quelques optimistes indomptables. Le général Voirel a entrepris de faire drainer par le Génie les marais de Boufarik comme ceux de l'embouchure de l'Harrach ou du Mazafran. Et le colonel Trumelet, après douze années de travaux dans la Mitidja a déclaré, satisfait "Boufarik est une émeraude pêchée dans la vase."

            Les pessimistes, hélas, sont légion dans ces sphères supérieures. Désabusé, le général Charon accuse les températures tropicales "L'expérience prouve que le climat dévore plus qu'il ne produit". Déçu, le général Duvivier lance un verdict sans appel "Il ne faut nullement espérer assainir la Mitidja. C'est courir après une illusion". Menaçant, le général Berthezène affirme "La Mitidja n'est qu'un immense cloaque. Elle sera le tombeau de tous ceux qui oseront l'exploiter". Sarcastique enfin, le général Bernard conclut "L'Algérie n'est qu'un rocher stérile sur lequel il faut tout apporter, excepté l'air". (11)

            On comprend aisément qu'au début des Années Quarante, après dix ans d'occupation, une question agite le roi Louis-Philippe et son entourage. Atterrés par l'insalubrité du pays, "meurtrier" pour reprendre le mot de Tocqueville, ils s'interrogent : "Faut-il abandonner l'Algérie et rappeler le Corps Expéditionnaire ?" C'est pourtant le clan des optimistes qui devait triompher. Il est vrai qu'on connaissait déjà les résultats obtenus dans la plaine de Bône.

            DANS LA PLAINE DE BONE, l'hécatombe avait été particulièrement sévère, durant les toutes, premières années de la Conquête. La ville est en effet cernée par les marais de la Boudjenah qui se trouvent à l'embouchure de la Seybouse. En 1833, les troupes du Bey de Constantine qui venaient d'évacuer la place n'avaient pas manqué de tout saccager à leur départ. Sur les 5 500 hommes de la garnison bônoise, 4 000 étaient déjà passés par l'hôpital militaire. L'été 1833 fut très meurtrier, avec un décès pour trois hospitalisés.

            GLOIRE A MAILLOT qui changea tout. Jeune médecin militaire de 30 ans, venant d'Ajaccio à Alger, il parvint d'emblée à imposer la quinine ! Certes, on connaissait depuis longtemps le quinquina. On savait qu'il s'agissait de l'écorce d'un arbre qui avait permis de guérir la princesse Cinchon, femme du vice-roi du Pérou, atteinte des fièvres du pays (c'est même ce qui lui avait valu le nom de quinquina). L'écorce miraculeuse avait encore guéri la maladie de Louis XIV contractée dans les marais de Versailles. Deux chimistes français, Pelletier et Caventoux, venaient au XIXème siècle d'en extraire un alcaloïde, la quinine. Les prédécesseurs de Maillot, Antonini et Legrain, utilisaient déjà la quinine. Excellent clinicien, Legrain s'attachait même à différencier la fièvre typhoïde à fièvre continue, du paludisme à fièvre intermittente. Mais il n'avait recours à la quinine qu'une fois le diagnostic de paludisme assuré et le malade apyrétique. Et toujours à faibles doses, entre 0 g 20 et 0 g 40. (12)

            Avec Maillot au contraire, c'est "l'orgie quinine". D'abord, il administre de la quinine dans toutes les fièvres, systématiquement, même si le diagnostic de paludisme n'est pas assuré. Ensuite, il la donne en pleine fièvre, sans attendre le retour de la température à 37°. Et surtout, il donne des doses fortes, entre deux et trois grammes. Le résultat est spectaculaire. La mortalité diminue de moitié. D'ailleurs, les malades le savent bien. Ils veulent tous venir dans son pavillon. Lorsqu'on leur demande "Où allez-vous ?", ils répondent invariablement "Je veux aller dans le service où l'on guérit de la fièvre". (13)

            GLOIRE A LAVERAN qui, un demi-siècle plus tard, en 1880, va faire une découverte plus prestigieuse encore. Jeune agrégé du Val de Grâce, il est revenu en Algérie où il avait passé son enfance. Nommé à Bône puis à Constantine, c'est un admirateur des travaux du grand Pasteur qui vient de découvrir en quelques années que la plupart des maladies infectieuses étaient dues à des microbes, le staphylocoque, le streptocoque, etc...

            Laveran va chercher à découvrir le microbe du paludisme. Dans la caserne du Bardo, au pied du célèbre rocher, tout près des gorges de Rhumel, chez un soldat du Train des équipages grelottant de fièvre, il découvre au microscope, dans une goutte de sang, des filaments mobiles qui attirent son attention. Ils parasitent en effet les globules rouges - les hématies - du pauvre trainglot (soldat du train). Ce ne sont donc pas des microbes, mais des parasites de ces hématies. Comme ils sont du genre "protozoaire", il les appelle Hématozoaire.

            Il est bientôt sûr que ces filaments sont bien les parasites du paludisme puisqu'ils disparaissent après le traitement du malade par la quinine. Alors, il communique sa découverte à l'Académie de Médecine au mois de novembre 1880. Mais Alphonse Laveran est un homme froid, solitaire, sans éclat. Il est jalousé par ses supérieurs. Legrain qui était déjà contre l'orgie quinine de Maillot, ne croit pas non plus au "soi-disant hématozoaire" de Laveran. Chercheur infatigable, celui-ci pourtant a encore découvert le parasite de la Maladie du Sommeil. Mais on l'a vite oublié. Ce n'est que vingt-sept ans après avoir trouvé l'hématozoaire du paludisme, en 1907, qu'il verra sa découverte récompensée par le prix Nobel. (14)

            GLOIRE AUSSI A L'ANGLAIS RONALD ROSS, car si la découverte de Laveran est la plus prestigieuse, celle de Ross est la plus pratique. En 1898, dix-huit ans après Laveran, à Calcutta dans les Indes, alors protectorat anglais, il affirme que le paludisme est transmis par le moustique. C'était bien d'en avoir trouvé le germe ; c'est encore plus intéressant d'en connaître l'agent transmetteur ! Ross démontre qu'il s'agit du moustique, ou plutôt de certains moustiques, les anophèles, ou plutôt de certains anophèles, ou plutôt de leurs femelles qui, assoiffées de sang au moment de la reproduction, piquent un paludéen un soir. En piquant quelques jours plus tard des personnes bien portantes, elles leur inoculeront les parasites. Car Ross l'a démontré, on retrouve dans l'estomac de ces femelles les parasites de Laveran.

            LES FRERES SERGENT, DE L'INSTITUT PASTEUR D'ALGER, vont appliquer toutes ces découvertes dans la Mitidja. Ils étudient d'abord le paludisme en l'inoculant à des canaris et à des rats. C'est ainsi qu'ils précisent les mœurs des moustiques. Leur autonomie de vol est de 1 500 mètres environ; C'est bien la femelle qui pique l'homme et transmet le paludisme d'un malade à un bien portant, surtout après les pluies de printemps. Comme les grands criminels, elle pique entre le coucher et le lever du soleil. Et sa piqûre est indolore, car elle injecte d'abord un peu d'anesthésique pour pouvoir pomper tranquillement son sang.

            Il faut donc intensifier la lutte contre les moustiques. Contre les adultes au moyen de nasses pour les capturer près des étangs, de grillages aux fenêtres des habitations, de moustiquaires autour des lits. Mais c'est contre les larves de ces moustiques surtout qu'on peut et qu'on doit agir puisqu'elles se développent dans toutes les eaux stagnantes, par des épandages systématiques de pétrole qui les asphyxient, par des gambouzes très friandes de larves. On multipliera les travaux de colmatage et de focardage dans les flaques, les étangs, les oueds. Les Frères Sergent imposeront encore le traitement préventif du paludisme dans toutes les zones insalubres par la quinine à petite dose, 0,20 g par jour, une méthode qui a fait ses preuves avec le Corps Expéditionnaire de Macédoine dans la vallée du Verdon en 1918.

            La petite dragée rose deviendra obligatoire dans l'armée et s'installera à côté du sel et du sucre sur la table des cafés... Et la Mitidja va devenir fertile grâce aux travaux des ingénieurs qui prolongeront ceux des frères Sergent. Le marais meurtrier des Ouled Mandil entre Boufarik et Birtouta devient une "ferme modèle", plantée d'eucalyptus. On aménage encore les vallées de l'oued Djer, de la Réghaïa et de l'Alma en drainant les marais, en creusant des galeries et des tranchées. A Montebello pourtant, le lac paraît impossible à assécher. Alors, on perce la colline par un tunnel d'où l'eau s'écoule jusqu'à la mer, près de Fouka-Marine. Mais il ne suffit pas d'assécher. II faut fertiliser la plaine. D'où les travaux d'irrigation et les barrages, plus difficiles à réaliser cependant qu'au Maroc, favorisé par son relief montagneux et son climat océanique. (15)

            A côté des grands noms de la lutte contre le paludisme, il ne faut pas négliger le travail ingrat DES MEDECINS DE COLONISATION, les obscurs, les sans-grades. Comme l'a écrit Pierre Goinard, il s'agit d'une création originale dont on chercherait en vain un équivalent dans le monde. Créé à partir de 1870, quand l'administration civile prend la place de l'autorité militaire, le médecin de colonisation, le toubib, devient le personnage essentiel de la Communauté Mixte dans le village où il installe un dispensaire pour soigner les malades et une infirmerie pour hospitaliser les fébriles. Mais aussi dans le bled où il part chaque semaine avec un infirmier ou une infirmière pour donner des soins et distribuer de la quinine aux fiévreux venus des douars environnants. Un labeur écrasant, mais qui fait pénétrer la quinine jusque dans les coins les plus reculés du bled algérien. (16) Dans cette conquête de l'Algérie, la maladie aura donc joué un rôle capital. A Bône, à Constantine comme à Alger, Desjobert avait raison. Le champ de bataille, c'était d'abord l'hôpital, l'ennemi c'était surtout le paludisme. Comme la dysenterie des Prussiens à Valmy, comme le typhus de la Grande Armée de Napoléon en Russie. (17)

            Mais en Algérie, les découvertes de Maillot, de Laveran, de Ronald Ross auront permis de renverser le pronostic.

            C'est pourquoi au Congrès d'Alger de 1895, le docteur Cuignet résumant un demi-siècle de lutte contre le paludisme, pouvait affirmer "C'est par Maillot que l'Algérie a pu rester française", tandis que Bettarel, médecin des hôpitaux d'Alger, proposait de compléter la formule de Bugeaud 'Ense et aratro"en "Ense, aratro et quina".

            Il est facile de conclure cette étude par quelques vérités premières sur le plan historique comme sur le plan médical. Du côté de l'histoire, il suffit de comparer trois phrases prononcées par des personnages éminents à trois grands moments de la Colonisation. Au XIXème siècle, le futur maréchal Lyautey constatait avec pertinence "Le paludisme est l'obstacle principal à la mise en valeur du pays".

            Au Centenaire, en 1930, le maréchal Franchet d'Esperey déclarait avec emphase "La lutte contre la malaria est le chef-d'œuvre colonial en Algérie".

            A l'exode, en 1962, le corps médical affirmait avec orgueil : "Le paludisme n'est plus un obstacle. Il n'est plus qu'un souvenir." Du côté de la médecine on peut proposer, sans crainte d'être démenti, trois formules qui mériteraient de rester dans nos mémoires.
            "La conquête de l'Algérie a eu trois fers de lance, le soldat, le colon et le toubib".
            "Sans Maillot, sans Laveran et sans la quinine, il n'y aurait pas eu l'Algérie Française".
            "L'Algérie a été conquise par l'épée, par la charrue... et par la quinine".


            Trois formules qui se résument chacune en trois mots : la preuve par neuf de cette belle épopée.


1. Général Bugeaud, Par l'épée et par la charrue. P.U.F. 1948
2. Alexis de Tocqueville, De la colonie en Algérie. Complexe 1988
3. Claire Janon, Ces maudits colons. La Table Ronde 1960
4. Jeanine Verdès-Leroux, les Français d'Algérie. Une page d'histoire déchirée. page 252, Fayard
5. G. Tillon, L'Afrique bascule vers l'avenir, Tirésias 1999
6. E. et E. Sergent, Histoire d'un marais algérien. lnst. Past. Alg. 1947
7. J. Verdès-Leroux, Les Français d'Algérie. op. cit.
8. Desjobert, L'Algérie en 1838, 1844, 1846.
9. E. et E. Sergent, Histoire d'un marais algérien. op. cit.
10. Agnès Leroux, L'Ambulance de Boufarik. Paris, Janvier 1983
11. E. et E. Sergent, Histoire d'un marais algérien. op. cit.
12. E. Legrain, Traité clinique des fièvres des pays chauds. Maloine, 1913
13. R. Fery, L'œuvre médical française en Algérie. Gandini, 1994
14. F. Destaing, Cent trente-deux ans de médecine française en Algérie. L'Algérianiste n°22.
15. E. et E. Sergent, Histoire d'un marais algérien. op. cit.
16. P. Goinard, Algérie. L'oeuvre française. R. Laffont, 1984
17. F Destaing, Ces maladies qui ont changé le monde. Presses de la Cité, 1978

Fernand DESTAING


LE MUTILE N° 81, 1919

RIBOUIS N'HABILLE PAS MIEUX

               Y a pas à dire, c'est une affaire.
        L'Etat est tout de même généreux.
        A tous les poilus de la grande guerre,
        Il donne un costume marron ou bleu.

        Un vrai costume, c'est ça qu'est chouette !
        Veste, gilet et pantalon.
        Comme coiffure, une casquette.
        C'est pour les riches le chapeau melon !

        Après tout, pourquoi tant de sollicitude ?
        Parce que les boches ont fait rigodon !
        Tout ça, dans le fond, c'est affaire d'habitude.
        Si on se cassait la gueule, d'autres ramassaient le pognon.

        Si les nouveaux riches ont toute la galette
        Et s'ils sont pourris de gros billets bleus,
        Ils se brosseront de la bath casquette
        Et du chic costume, marron ou gris bleu.

        Des plus beaux châteaux s'ils ont fait l'emplette
        Il restera bien, pour nous, les arches des ponts,
        Une croûte de pain pour faire la dînette,
        Et notre beau costume bleu ou bien marron.

        Et si dans l'avenir il y a une autre guerre,
        Zut ! Pour les gros sous ! se battre c'est plus chic,
        Je m'engage de suite comme volontaire.
        Mais je veux, cette fois, un costume mastic.


Front de Roumanie, 11\12\1918.               

Les pêcheurs de La Calle
Envoyé par M. Hecquard

           Dans une anse, enchâssé, sommeille un petit port.
           L'améthyste des cieux a bleui les eaux calmes
           Du havre de Carthage. À l'ombre du vieux fort,
           Fraîches roselières, dattiers aux mille palmes

           Et cistes parfumés abritent la colombe
           Furtive. Un homme attend son fils, le corailleur.
           Il aimait l'eau profonde. Elle a été sa tombe.
           Les larmes et la mer ont le goût du malheur !

           Un vol de mouettes annonce le retour
           Des vieux palangriers ; ils ont ampli la cale
           De bonites rayées. Eux bénissent ce jour.

           Ô destin fragile ! Sur la lame inconstante
           La barque colorée des pêcheurs de La Calle
           Continue de danser, belle et insouciante…
P.Hecquard
26 août 2020

Randonnée à Hippone
Texte Par M. A. Z. 27-08-2015
Envoyé par divers lecteurs

         Lundi, 11h00. C'est l'heure du départ. Il n'y a pas une minute à perdre. Nous prenons place dans un autobus bien équipé pour le voyage. L'ambiance est agréable, conviviale et imprégnée par le sentiment que nous sommes conviés à un voyage dans une localité réputée pour la beauté de ses paysages et l'hospitalité de ses habitants.
         Autant d'arguments qui rajoutent à notre enthousiasme et à notre impatience. Nous prenons l'autoroute Est-Ouest sous un soleil ardent et une chaleur suffocante en direction d'Annaba. " L'Hippone de l'époque latine ", distante de 540 km d'Alger. Une région célèbre pour la beauté de ses forêts, de ses plages. Elle est connue aussi pour sa musique traditionnelle, le malouf.

         Autoroute Est-Ouest : une voie aux divers horizons
         Tout au long du trajet, nous découvrons l'autoroute Est-Ouest. Ce que l'on a coutume d'appeler la réalisation du siècle. Un vrai chef-d'œuvre qui fait la fierté de l'Algérie. Franchement sans cette infrastructure impressionnante, les déplacements et les voyages aux quatre coins du pays seraient difficiles. Avec la curiosité d'un néophyte, je me suis installé devant le conducteur pour ne rien perdre du paysage. Cette autoroute s'ouvre à tous les horizons. A droite ou à gauche de l'autoroute, on peut distinguer de jolies plaines, des villages et des bourgades qui apparaissaient et qui disparaissaient presque aussitôt. Notre première halte : El Yachir, une localité de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Réputée pour la qualité de sa viande et ses succulentes grillades.
         Après un repos bien mérité nous continuons le chemin. Ce qui a attiré notre attention, c'est le fait qu'il y a seulement quelques années ce chemin serpenté ne possédait ni relais, ni stations-service, encore moins d'aires de repos. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, fort heureusement. Ce qui confirme qu'il y a une amélioration constante. Quoiqu'on dise sur ses insuffisances, l'autoroute Est-Ouest fait rejaillir des signes évidents de développement et de croissance.

         Annaba by night
         Vers 17h00. Un panneau de signalisation indique ''Annaba vous souhaite la bienvenue''. La ville nous tend ses bras comme pour nous inviter à aller à la recherche de tous ses secrets. Eternel réflexe de touriste curieux et avide de tout connaître. Déjà à l'entrée de la cité apparaissent les premiers signes de développement. Des infrastructures modernes ne cessent de s'exhiber à tous les visiteurs. La ville s'est tellement étendue qu'il aura fallu au moins deux heures pour traverser une seule partie. Annaba, n'est pas avare de quartiers coloniaux, de ses boulevards et ses rues spacieuses, sans compter l'extrême affabilité et générosité de ses habitants.
         Pour autant, il paraît évident que l'essor de cette ville ne relève pas du hasard. Il confirme que les pouvoirs publics et les autorités locales de la région ont déployé des efforts méritoires en vue de développer et de dynamiser l'activité touristique, industrielle de cette ville balnéaire. L'autobus s'arrête devant l'hôtel international Seybouse. Une infrastructure publique construite durant les années 1970. Nous sommes ravis de l'accueil qui nous a été réservés. Après le dîner et une pose bien méritée nous entamons la visite de la ville. Notre premier contact : la corniche, un endroit très animé. Les magasins, les cafés, les restaurants sont ouverts. De nombreuses familles, accompagnées de leurs enfants, venant de différentes régions d'Algérie sont en quête de repos et de fraîcheur. Preuve que cette région côtière a retrouvé sa vitalité en ces soirées estivales.
         L'ambiance a atteint sa vitesse de croisière. Sur le bord de la route, les vendeurs sont nombreux. Ils proposent différents articles aux passagers. Na Djamila, sexagénaire, nous a indiqué que " pour fuir les températures suffocantes, on finit par succomber à l'appel de la mer ". Depuis le début de la saison estivale les familles se rendent à la corniche à la recherche d'un peu d'air frais et de repos ". Lors de cette balade nocturne, nous avons rencontré une famille venue de Djanet, l'extrême Sud, pour passer le congé à Annaba. La famille a exprimé sa pleine satisfaction quant à la convivialité et l'hospitalité des Annabis.
         " Dès le premier jour, nous nous sommes bien sentis, en tout cas nous sommes en sécurité ", souligne un des membres de cette famille. Ahmed, un artisan, a rassuré que dans les endroits où il y a une affluence, il y a une présence importante de policiers pour assurer la sécurité des estivants. " Certes, il y a certains endroits où les gens ne doivent pas s'aventurer, " a-t-il précisé. " Grâce aux programmes d'investissements publics mis en œuvre depuis 1999 à ce jour les conditions sociales et économiques des habitants se sont améliorées, " a-t-il ensuite ajouté.

         La basilique saint-Augustin : un haut lieu de spiritualité
         Mercredi. Il est 6h00 du matin. Le bruit des camions, des voitures et des usines est intense. Signe d'une grande activité. Nous nous rendîmes à la basilique saint-Augustin, natif de Thagaste (Souk-Ahras). Cette basilique est dédiée à cet enfant de Numidie. Elle se situe dans une colline dominant la ville d'Annaba. Sa position stratégique et son histoire millénaire, lui ont permis certainement d'être l'une des destinations les plus fréquentées par les visiteurs. De loin, l'édifice religieux nous invite à presser le pas, histoire de nous engouffrer dans un passé glorieux mais assez méconnu. Après une quinzaine de minutes nous arrivons au sommet de la colline.
         Une vue splendide de la ville nous est offerte. Nous dominons l'antique Hippone avec un réel ravissement. Le silence règne. Celui que l'on a coutume de rencontrer dans les lieux de culte. Tout est calme. On est saisi par un sentiment de sérénité. La basilique est restaurée. Sans tarder, notre guide nous invite à pénétrer à l'intérieur. Les portes de ce lieu saint s'ouvrent. On a l'impression de passer dans un autre monde. Nous avons été scotchés par la beauté de l'architecture, rehaussée par une parure exceptionnelle de vitraux. " Visiter Annaba sans voir la basilique saint-Augustin, c'est comme si on n'a rien vu ", a souligné Randa.
         Le lieu représente une création artistique particulière. Sa réhabilitation officielle a été lancée par le Président Abdelaziz Bouteflika, en 2011.?Il lui a consacré alors, un colloque international. Le père Ambroise Tshibangu, recteur de la basilique, n'a pas cessé de nous raconter et donner des explications sur les différents symboles de ce lieu. Il a fait savoir que la majorité des visiteurs, sont des Algériens soit 90%. Pour appuyer ses dires il cite à titre d'exemple que depuis ce matin il a enregistré presque 200 visiteurs, dont deux étrangers. " Après la restauration de la basilique, il y a eu une affluence importante de citoyens ", a-t-il indiqué. Le nombre des visiteurs enregistrés par an oscille entre 8.000 et 12.000 personnes. S'agissant des visiteurs étrangers, il a relevé qu'" il a constaté que leur nombre a fortement diminué à cause de l'instabilité des pays voisins. "
         Rencontré sur les lieux, un touriste français, Eric, nous a indiqué que c'est pour la première fois qu'il se rend Annaba. Le peuple algérien est chaleureux et accueillant, notamment les Annabis, cela s'explique probablement par la beauté des paysages et la nature. " Regarde un lieu pareil n'existe nulle part qu'ici en Algérie ", a-t-il dit.
         Il n'y a pas une minute à perdre. Destination le port pour une balade sur mer. Lors de cette randonnée, nous avons eu la chance de visiter la zone d'expansion touristique de Chetaïbi, le cap de garde et la zone touristique de Seraïdi.

         " Annaba mérite d'être un pôle d'excellence "
         Le directeur du tourisme au niveau de cette région balnéaire, M. Bounafaâ Noureddine, nous a accueillis chaleureusement. Toute en exprimant son mécontentement quant à l'exploitation des richesses touristiques d'Annaba. Les potentialités touristiques ne sont pas " exploitées comme il le faut, notamment en ce qui concerne le tourisme cultuel, culturel et de montagne, surtout que cette région est riche en forêts. Notre région avec ses potentialités devrait être un pôle d'excellence... " a-t-il ajouté.
         Mettant l'accent sur le schéma directeur de l'aménagement du territoire au niveau d'Annaba, il a indiqué que ce dernier est en phase de concrétisation sur le terrain. S'agissant de l'investissement, il a fait savoir qu'actuellement il y a une forte demande pour l'investissement touristique - mais dans le cadre du programme de Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (CALPIREF) - qui n'ont pas vu le jour et cela à cause de certains problèmes notamment ceux liés au foncier touristique.
         Sur les 205 zones d'expansion touristique (ZET) que recèle Annaba, il y a seulement quelques-unes qui ont le plan d'aménagement, car ce dernier, a-t-il précisé, " est un permis de notaire, un mécanisme et un instrument d'urbanisme qui nous permet de poursuivre les procédures afin de le mettre à disposition des investisseurs. " Concernant le nombre d'hôtels, il a indiqué qu'actuellement il ne dépasse pas les 42, avec une capacité d'accueil de 4.127 lits et 828 postes d'emplois. Un nombre selon lui, insuffisant par rapport au nombre des visiteurs nationaux et étrangers.
         Notre interlocuteur trouve regrettable qu'au niveau de ces hôtels la qualité et la prestation de service ne répondent pas aux normes internationales et aux exigences des clients.
         Le nombre des demandes d'investissements des projets touristique est estimé à 52 avec une capacité d'accueil de 6.063 lits et plus de 4.071 postes d'emplois à créer.
         A une question relative au nombre des plages autorisées pour la baignade, il a fait savoir que Annaba recèle 27 plages, dont 21 autorisées durant cette saison estivale. La particularité de notre région, c'est que la plupart de ses plages sont urbaines. Ces dernières reçoivent un nombre important des visiteurs venant de différentes régions d'Algérie.
         Mettant à profit cette occasion, il a mis l'accent sur la formule chez l'habitant, indiquant que celle-ci a connu cette année une amélioration remarquable. Pour le moment on n'arrive pas à recenser le nombre de maisons, car la plupart des citoyens craignent de se rapprocher au niveau de notre direction pour faire la déclaration, à cause des impôts. Pourtant on lance des campagnes de sensibilisation qu'on organise à chaque fois pour leur faire comprendre qu'il n'y a pas de paiement d'impôts mais en vain.
M. A. Z.


LE JOUR D'ALGERIE
Autre Témoignage
Par Thinhinene Khouchi 23/08/15

Un joyau sur les rives de la Méditerranée
        Annaba "La coquette"
http://www.pressealgerienne.com/pressealgerienne20.htm
        
             Une longue route creusée au milieu de centaines de bâtiments en construction et d'autres en ruine nous conduit vers cette "coquette" nommée Annaba. Erigée avec élégance au cœur de la Méditerranée, c'est la reine de la côte algérienne. En entrant à Bône, un large panneau nous souhaite la bienvenue.

        Hippone, Hippo-Rigius, Boone ou même Bône, Annaba séduit toujours et ce, depuis des siècles, des milliers de personnes qui viennent la visiter. Elle se montre très accueillante, d'ailleurs un célèbre homme de littérature avait un jour dit en visitant le cimetière de Bône, qu'"il était tellement beau que l'on a envie de mourir". Cette dame "coquette" est l'une des plus belles villes ouvertes sur l'Atlas. Depuis la fontaine romaine jusqu'à Sidi Akach, en passant par les Sables d'or, la beauté de ces lieux réussit à nous captiver et nous surprendre à chaque fois.

        La splendeur des plages paradisiaques attire les estivants
        Les plages sont prises d'assaut par des groupes d'estivants qui, munis de leurs parasols et de serviettes couleurs d'été, se pressent, dès le lever du soleil, pour s'installer au bord de l'eau. Il faut dire que toutes les conditions d'accueil et de sécurité sont réunies dans les vingt et une plages autorisées à la baignade. Khaled et Rym, un jeune couple de Tlemcen que nous avons rencontré à la plage des Sables d'or, à la recherche de repos après une année de dur labeur, ont voulu connaître les plages de Annaba. "C'est la première fois que l'on vient ici, et ce ne sera pas la dernière fois car nous avons fait une belle découverte", a déclaré ce jeune couple avant d'ajouter : "On rajoutera Annaba à notre liste de nos endroits fétiches…". Des familles ont préféré s'installer, le temps d'une journée, à la plage Rizi-Amor où elles peuvent bénéficier des prestations de service qu'offrent les restaurants de Bel Azur.
        D'autres estivants venus de Tizi-Ouzou, Oum El-Bouaghi, Khenchela, ont choisi de se baigner à la Caroube et Ras El-Hamra, "les plages de Aïn Achir" qui disposent, elles aussi, de toutes les commodités nécessaires, avec la présence H24 de surveillants et plongeurs de la Protection civile, gendarmes et policiers. Un père de famille vivant à Annaba nous explique qu'il préfère ces plages en raison de la présence des surveillants et des plongeurs de la Protection civile : " Comme ça je suis tranquille pour la sécurité de mes enfants qui sont d'ailleurs deux grands explorateurs…". Un groupe de jeunes Algérois croisé sur une route menant à la plage nous dit : "Pour nager il n'y a pas mieux que Chétaïbi qui est composé de plusieurs plages. On souhaite nous baigner dans la majorité d'entre elles". Certaines plages situées à l'ouest renferment une multitude d'espèces marines qui font la passion des amateurs de plongée sous-marine. On y croise quelques passionnés qui prennent un malin plaisir à découvrir les profondeurs de la mer.
        Contrairement aux autres villes du pays, Annaba offre un accès facile à ses plages où du centre-ville des jeunes et des familles s'y rendent à pied. Avec des plages s'étalant sur un cordon de plus de 10 km, la ville offre ainsi des lieux de villégiature et de détente estivale des plus prisés en Algérie. Un peu plus loin, la baie ouest de Chetaïbi, située à près de 70 kilomètres de la ville d'Annaba, à la frontière de la wilaya de Skikda et qui s'étire sur 328 hectares, nous invite a la rejoindre. Un décor naturel encore intact, est l'un des nombreux bijoux de cette ville. Cette baie séduit aujourd'hui plus d'un estivant pour y planter une tente et profiter d'un côté de l'ombre des arbres et de la fraîcheur marine. Des jeunes venus des quatre coins du pays pour admirer la beauté de cet endroit paradisiaque s'adonnent à toutes sortes de cascades. Ce lieu est aujourd'hui appelé à abriter diverses infrastructures touristiques d'une capacité d'accueil totalisant 1 254 lits et à pourvoir le marché local du travail de quelque 900 emplois, soulignent les responsables du tourisme qui veulent donner plus d'élégance à cet endroit paradisiaque.

        Un patrimoine historique précieux
        Certains estivants préfèrent découvrir les lieux historiques de cette ville qui résume à elle seule l'histoire de l'Algérie. A titre d'exemple, la basilique Saint-Augustin d'Annaba est l'un de ces nombreux sites historiques. Pour y accéder, un long chemin serpenté nous y conduit. La colline de St Augustin domine en contrebas le site archéologique romain d'Hippone et se trouve à 3 km du centre-ville de Annaba. Elle abritait, à l'origine, un petit autel de marbre blanc. En restauration depuis 30 mois, ce lieu de culte a été officiellement réceptionné en 2013. Lors de notre visite guidée à ce monument dont la construction a été entamée en 1881 et achevée en 1900, et qui accueille chaque année entre 15 000 et 20 000 visiteurs, on retrouve une relique de Saint Augustin - son cubitus ramené de Pavie (Italie) où il est enterré. Saint Augustin (354-430), l'enfant de Numidie devenu évêque d'Hippone, attire aujourd'hui de nombreux estivants catholiques et même musulmans. "Ce n'est pas un saint comme les autres", vous diront les prêtres qui expliquent l'histoire de cet homme. "S'il est né à Souk Ahras en 354 et fut évêque d'Hippone où il décédera en 430, il a longtemps été considéré par l'élite du pays comme un suppôt de l'impérialisme romain".

        "Il faudra attendre 2001 pour qu'il soit officiellement réhabilité par le président Abdelaziz Bouteflika qui lui consacre alors un colloque international", relatent les gardiens de ces lieux sacrés. Les fidèles de cette basilique s'y invitent chaque dimanche pour prier. On peut voir ce qui reste des ruines du théâtre du haut de cette basilique. Les pièces anciennes trouvées lors des fouilles sont actuellement gardées dans le musée. Parmi les vestiges encore visibles aux visiteurs de cette ville royale, on distingue rapidement le théâtre romain avec sa grande cour, le forum, le quartier des villas, les thermes, le marché et enfin la cité chrétienne qui abrite "la Basilique de la paix", en plus des fontaines, les citernes à eau, les maisons, la mosaïque et enfin les pavements. On imagine un moment Saint Augustin traverser le marché, lui qui a vécu dans cette ville royale pendant trente années. Une seule visite ne suffit pas pour profiter du décor historique qu'offre ce lieu magique. Des centaines de personnes y viennent chaque jour pour s'imprégner de cette culture. Des étudiants en histoire ainsi que des familles issues de Constantine et d'Alger, rencontrés sur place, ont choisi pour une journée de se plonger dans l'histoire de ce site qui résume l'élégance et la beauté de l'architecture romaine.
        Salim, un passionné d'histoire, nous affirme : "Je suis un grand passionné d'histoire et de vestiges. Je viens d'arriver à Annaba et le premier site que j'ai voulu visiter est le site archéologique romain d'Hippone dont j'ai beaucoup entendu parler". Une famille constantinoise composée de deux fillettes et du père, qui ne cessait de prendre des photos, nous dit : "C'est ma petite dernière qui a tenu à visiter ces ruines. Hier, c'était journée plage et aujourd'hui place à l'histoire, et je trouve qu'elles jouent très bien le rôle d'exploratrices". "J'adore le fait que chaque pierre aie des secrets à garder et à découvrir", conclut le père.

Thinhinene Khouchi 23/08/15



Hommage au Lieutenant
Youcef BEN-BRAHIM

Par M. Régis Guillem

A Sireuil le 5 Septembre 2020.
        
         9 citations dont 3 à l'ordre de l'armée; Croix de la Valeur Militaire avec 3 palmes et 3 étoiles, Médaille Militaire, Chevalier de la Légion d'Honneur à titre militaire, Le Lieutenant Youcef Ben-Brahim envers lequel du reste fut donné le nom de la promotion du 18 juin 2010 à l'Ecole d'Application de l'Infanterie de Montpellier.

       Ainsi donc, s'associent à Dalida Ben-Brahim pour la mise en œuvre et organisation de cette cérémonie, L'Association des Harkis de Dordogne représentée par son secrétaire Guy Regazzani et Régis Guillem de l'Association des Combattants de l'Union Française dont le Président d'Honneur fut le Général Raoul SALAN qui le restera jusqu'à sa mort, s'associent à Dalida BEN-BRAHIM pour l'organisation de cette cérémonie.

       Une centaine de personnes furent présentes devant la tombe de cet authentique héros ; parmi lesquelles :
       - Le Général Michel Gay, Président du Souvenir Français
       - Le Colonel, Commandant la délégation militaire départementale
       - Le Colonel, Commandant en second du Groupement de Gendarmerie
       - La Commandante de la Compagnie de Gendarmerie de Sarlat
       - Monsieur le Maire des Eyzies de Tayac Sireuil
       - Monsieur Yves Sainsot, Président de l'Association Nationale des Français d'Algérie, d'Outre-Mer et leurs Amis
       - Monsieur Hamid Khemache, Président de l'Association départementale des Harkis de Dordogne Veuves et Orphelins
       - Monsieur Mohammed Djafour, Président de l'Association Génération Harkis
       - Monsieur Boaza Gasmi, Président du Comité National de liaison Harkis
       - Monsieur Slimane Djera, Président du Collectif Harkis d'Aix et du pays d'Aix
       - Monsieur Bernard Paul, représentant monsieur Georges Bocquel, président de l'amicale des Pieds Noirs de la Dordogne.

       A travers cet authentique héros s'est déroulé le drame de l'Algérie Française. Tout ce pan de l'histoire de France occultée, au mieux déformé.
       Ne retraçons pas la tragédie de tous ces F.S.M. (Français de Souche Musulmane, telle était leur désignation) ; les Chrétiens, quant à eux, étaient désignés F.S.E. (Français de Souche Européenne).
       A cet égard désignait-on les immigrés Portugais, Polonais de F.S.P. ?
       Ce constat en fait apparaître un autre : sur une terre Française, ses habitants étaient déjà considérés non pas comme des Français à part entière, mais des Français entièrement à part.
       Le chef de file du Commando Georges, après le Lieutenant Bénésis de Rotrou, n'est autre que le Lieutenant Youcef Ben-Brahim.
       Le commando met hors de combat environ 1.000 rebelles, une trentaine d'Officiers dont 7 chefs successifs de la zone VI dans les secteurs de Saïda, Aïn-Séfra, Frenda, Sebdou, Géryville, Inkermann.
       Il est récompensé par 26 médailles militaires et 398 citations.

       Le 27 Août 1959, la visite du général De gaulle à Saïda consacre cette réussite ; il déclare à Youcef Ben-Brahim : " Terminez la pacification ; une ère nouvelle s'ouvrira pour l'Algérie ".
       De Gaulle omit d'indiquer que cette ère nouvelle serait l'indépendance.
       Le 4 mai 1962 le même de Gaulle, lors du Conseil des Ministres, prononça les propos suivants : " Les Harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre ".

       Lors d'une interview d'Alain Duhamel, le journaliste lui posa la question suivante : " selon vous, quel est le plus grand criminel de la 5ème République ? "
       Alain Duhamel n'eut aucune hésitation : " le général De gaulle pour sa trahison envers les Harkis ".
       Ainsi Youcef Ben-Brahim et tous ses camarades engagés pour la défense d'une terre française étaient trahis par un seul homme qui plus est : le chef de l'Etat.
Article rédigé par Régis Guillem

vous pouvez voir une vidéo de cette cérémonie, ICI
https://www.youtube.com/watch?v=Kize042Dn9E&feature=youtu.be

Une autre Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=c6fGKAlvLqE


PERE VACHER et BABA MERZOUG
Par M Babelouedstory

         LE DEY D'ALGER avait déclaré la guerre à la France en 1681.
         Duquesne fut chargé par Louis XIV d'y répondre en 1682. Il partit de Toulon et se présenta devant Alger en juillet 1682 ; il bombarda la ville au mois d'a août. Mais l'expédition tourna court en raison du mauvais temps.
         Au printemps 1683, Duquesne reprit la mer avec une flotte plus importante que l'année précédente : partis de Toulon le 23 mai 1683, les Français arrivèrent à Alger en juin et, dans la nuit du 26 au 27 juin, commencèrent à bombarder la ville : 222 bombes furent tirées, causant la mort de près de 300 personnes.
         Le dey Hassan demanda la paix sous la pression de la population.
         Duquesne accepta une trêve à la condition qu'on lui remît tous les esclaves chrétiens. A l'expiration de la trêve, Duquesne précisa les conditions de la paix :
         - la liberté de tous les esclaves ;
         - une indemnité équivalant à toutes les prises faites sur les navires français ;
         - une ambassade solennelle pour demander pardon au Roi des actes de guerre contre la France.
         Le dey refusa ces conditions. Mais une révolte éclata et Hadji Hussein prit la tête des janissaires : il fit mettre à mort le dey et fit arborer le drapeau rouge au sommet de la citadelle, en signe de reprise des hostilités.
         Aux bombes de la flotte française, les assiégés algérois répondirent par le massacre des chrétiens et d'abord du consul de France : le père Jean Le Vacher, qui périt à la bouche d'un canon avec seize autres Français.
         Le père Jean Le Vacher était un lazariste né le 15 mars 1619 à Ecouen (Val d'Oise). Saint Vincent de Paul l'envoya à Tunis le 22 novembre 1647 comme aumônier du consulat de France. A Alger, ce fut Philippe Le Vacher, frère de Jean, qui y fut placé en 1650.
         A Tunis, le père Jean Le Vacher dut affronter une épidémie de peste et son dévouement fit merveille auprès des malades ; atteint lui-même de la maladie, il en réchappa.
         Il avait la charge de près de 6 000 esclaves chrétiens et, finalement, il cumula les fonctions d'aumônier et de consul de France à Tunis jusqu'en 1653. Puis il en fut déchargé pour ne s'occuper que des esclaves de Bizerte. Il avait été nommé en 1652 vicaire apostolique pour réorganiser les tâches des prêtres locaux. Revenu à Tunis en 1657, son zèle déplut à l'administration turque et il fut rappelé à Paris en 1666.

         Cependant, la situation s'était dégradée à Alger et il y fut envoyé pour débarquer le 23 mai 1668. Il remit en état l'hôpital qui menaçait ruine, le cimetière des chrétiens à l'abandon et diverses chapelles de la ville. En 1676, il fut nommé consul de France à Alger. C'est alors qu'une nouvelle épidémie de peste ravagea Alger. Lui-même fut atteint par la maladie et il souffrit d'ulcères et d'œdèmes des jambes ; il en arriva au point d'être paralysé des deux jambes. Sans se plaindre, il se dévouait à ses multiples tâches lorsque les rapports entre Paris et Alger empirèrent. En mai 1679, le roi envoya la flotte commandée par Tourville devant Alger
         Le père Le Vacher se fit médiateur entre l'amiral et le dey et la guerre fut évitée ; Tourville reprit la met le 13 mai 1679. Mais les relations restaient tendues et, lorsque Louis XIV exigea la libération de 83 esclaves français, le dey rompit les relations avec la France en 1681.
         C'est ainsi que Duquesne bombarda Alger en 1682, puis en juin et juillet 1683.

Le martyre

Gravure hollandaise de 1698. En représailles au bombardement d'Alger par les Français, les Algériens attachent le consul de France à la bouche d'un canon. Le supplicié est le vicaire apostolique Jean Le Vacher qui est projeté sur le navire-amiral de Duquesne le 26 juillet 1683.

         Le dey avait demandé au père Le Vacher de s'entremettre. Duquesne exigeait la libération de tous les esclaves français ; 546 furent livrés, mais les notables d'Alger étaient furieux d'avoir perdu leur bien et ils se révoltèrent contre le dey. Les négociations furent donc rompues et l'amiral abandonna, avec quelque légèreté, le père Le Vacher et quelques autres Français à la merci des Barbaresques. Des émeutiers s'emparèrent du lazariste et, comme il ne pouvait marcher, on le porta jusque sur le môle. On l'attacha à la bouche d'un canon, le dos tourné à la mer.
         " Tu ne mourras pas si tu veux porter le turban " (1) lui dit le commandant de la troupe. " Garde ton turban et qu'il périsse avec toi ! Sache que je suis chrétien et qu'à mon âge, on ne craint pas la mort. J'abhorre la fausse loi de Mahomet et je ne reconnais que la religion catholique, apostolique et romaine pour la seule véritable dont je fais profession, et pour laquelle je suis prêt à répandre jusqu'à la dernière goutte de mon sang ", répliqua le missionnaire.

         Comme il était connu des Turcs et respecté pour sa piété, sa douceur et sa charité, personne ne voulut mettre le feu au canon. Tous y compris les Juifs refusèrent d'allumer la mèche. Un renégat accepta mais, lors de la mise à feu qui déchiqueta le martyr, il fut gravement blessé au bras et il essuya les quolibets de la foule, émue par le courage du prêtre. Les restes du corps du martyr et de ses habits furent ramassés par les chrétiens, qui les conservèrent comme de précieuses reliques. Une vingtaine d'autres chrétiens périrent de la même façon.
        Quant au canon, baptisé La Consulaire pour avoir servi à tuer les consuls de France Jean Le Vacher en 1683 et André Piolle en 1688 ou Baba Merzoug en arabe, il a été transporté en 1830 à l'arsenal de Brest par l'amiral Duperré et érigé en colonne sur un socle de granit qui porte l'inscription suivante : - La Consulaire prise à Alger le 5 juillet 1830, jour de la conquête de cette ville par les armées françaises, l'amiral Baron Duperré commandant l'escadre. Sa Majesté Louis Philippe régnant-le vice-amiral comte de Rigny, ministre de la Mâtine - le vice-amiral Bergeret, préfet maritime.
         Les autorités algériennes ont réclamé depuis 1990 le canon, mais les autorités françaises ont refusé de le céder.
         Il demeure un symbole de l'honneur et de la gloire de la France.
Paul-André Maur

         (1) Le turban était l'insigne officiel des musulmans turcs.
         Source : journal Présent du 19 avril 2015

         Son successeur Joseph Gianola indique cependant dans une lettre que Jean Le vacher fut enlevé par la maladie en l'an 1688. Déjà le politiquement correct…

         En avril 1911, le nom de Jean Le Vacher ainsi que ceux d'André Piolle, de Nicolas Hugon de Basville, d'Antoine Bonnier, de Claude Roberjot, de Victor Fontanier, de Jules Moulin, de Léon Herbin et de quatre autres diplomates français morts victimes du devoir, sont gravés sur une plaque en marbre noir inaugurée par Jean Cruppi et fixée dans le péristyle précédant le vestibule du bâtiment des archives au ministère des Affaires étrangères.
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ET LA FRANCE ENCORE UNE FOIS
SALISSANT LA MEMOIRE DE CES HOMMES ET "OUBLI" PAR L'ALGERIE

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https://www.elwatan.com/pages-hebdo/histoire/apres-190-ans-de-captivite-en-france-1830-2020-rapatriement-en-algerie-du-canon-baba-merzoug-06-09-2020
Après 190 ans de captivité en France (1830-2020) : Rapatriement en Algérie
du canon Baba Merzoug

06 SEPTEMBRE 2020

         Je suis né en 1542 à Dar Nhass, la fabrique d'armes, installée près de la porte de Bâb El Oued, de mon père Sébastiano Cornova, originaire de Venise et de ma mère El Jazaïr. Grâce au génie de mon père, je suis le plus grand canon, car je mesure 6,25 mètres de long avec une portée de 4872 mètres. Marié à la belle "Madina Dzaïr" (Alger), je me suis installé sur le môle Kheireddine Barberousse, pour être à l'avant-garde de la défense de ma belle bien aimée convoitée par les "Sultans" de l'Europe.
         Avec mes frères canons, plus petits mais tout aussi redoutables, nous défendions si bien Madina Dzaïr qu'elle a pris le nom d'"El Mahroussa", La Bien gardée.
         Tellement bien protégée que les habitants m'ont honoré en me donnant par affection le nom de Baba Merzoug, qui veut dire à la fois : "Le béni, bienfaiteur et porte bonheur".

         L'inviolabilité de la baie avait endormi le Dey Hussein et son armée, malgré le plan d'invasion du commandant-espion Boutin, commandé par Napoléon en 1808 et les menaces depuis 1827.

         Ma grande réputation a fait que l'amiral Duperré, commandant la flotte d'invasion (675 navires), a décidé de me déporter en France comme trophée de guerre et de me donner un surnom féminin, "La Consulaire", pour humilier le viril combattant que j'étais.

         Prisonnier sous le numéro 221, j'ai été embarqué le 6 août 1830 à bord du bateau La Marie Louise, commandé par le capitaine Caspench. Dans la lettre adressée à son ministre de la Marine, l'amiral Duperré avait écrit : "C'est la part de prise à laquelle l'armée attache le plus grand prix". Après 3 ans de captivité à Toulon, on m'a transféré le 27 juillet 1833 à Brest. Pour me torturer, on m'a érigé en colonne dans la cour de l'arsenal du port de Brest, face à l'Océan atlantique, entouré de barreaux et, suprême humiliation, on m'a mis un coq (symbole de la France) sur ma bouche, cette bouche de feu qui a craché des milliers d'obus contre les flottes ennemies.

         En 1919, j'étais heureux d'apprendre que mon retour à la Maison Algérie avait été exigé par des Français Henri Klein et l'amiral Cros, du Comité du Vieil Alger, association de défense du patrimoine de l'Algérie. Malheureusement, leur demande avait été rejetée par le gouvernement de l'époque.

         Le 3 juillet 1962, après 132 ans de captivité, l'Algérie est libre et indépendante.
         Je savourais notre victoire et je me disais enfin je vais rentrer à la Maison Algérie.

         Je suis le plus ancien déporté algérien et je n'ai jamais compris pourquoi la France a tardé à me rendre ma liberté, malgré l'accueil chaleureux en Algérie des présidents Giscard D'Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron qui a compris l'intérêt politique de la France de restituer le patrimoine des pays d'Afrique.

         Ainsi la restitution le 5 juillet 2020 des crânes des martyrs algériens du XIXe siècle a été un geste fort qui m'a redonné espoir quant à ma prochaine libération et j'ai fait un rêve prémonitoire : ça sera le 1er novembre 2020, jour anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale de 1954. Vieillard, je me sens si seul. Je veux rentrer chez moi à la Maison Algérie, je veux sentir la chaleur familiale qui me manque depuis 190 ans ; j'ai rêvé qu'au plus tard le 1er novembre 2020 je retournerai chez moi à la maison, par mer comme je suis parti, accompagné par notre Marine nationale, digne héritière de notre glorieuse Marine algérienne.

         L'amitié est à portée de canon, libérez-moi le 1er novembre 2020, chargez-moi de messages d'amitié, je serai l'émissaire de la paix.

         Port de Brest,
         le 1er septembre 2020
         Baba Merzoug
         Message recueilli par télépathie et transcrit par Smaïl Boulbina, scribe de Baba Merzoug
"Le retour de notre héros national doit être bien scénarisé"
Smaïl Boulbina. Membre fondateur du comité national pour la restitution du canon Baba Merzoug.

         A la fois médecin, journaliste et écrivain, Smaïl Boulbina est l'un des membres fondateurs du comité national pour la restitution du canon en bronze Baba Merzoug. A quelques jours de l'échéance de son retour en Algérie, le chercheur Smaïl Boulbina nous renseigne un peu mieux sur le canon Baba Merzoug.
         Propos recueillis par Nacima Chabani

         -Après la restitution des crânes de martyrs algériens en juillet dernier, l'Algérie s'apprête à se voir restituer, le 1er novembre prochain à l'occasion du 76e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le canon en bronze Baba Merzoug, et ce, après 190 ans de captivité en France. Pourriez-vous revenir sur la genèse de cette imposante artillerie en bronze ?

         En 1541, le sultan Hassan Agha, fils adoptif et successeur (1534-1543) de Kheireddine Barberousse, Hassan le vainqueur (aidé par la tempête) de l'empereur Charles Quint et de son invincible armada des coalisés européens, avait commandé la fabrication d'un super canon à Dar Nhass, la fonderie de canons, installée près de la porte de Bâb El Oued (mitoyenne du lycée Emir Abdelkader).

         En 1542, Baba Merzoug, fabriqué par Sébastiano Cornova, originaire de Bundoqia (Venise), était le plus grand canon, 6,25 m de long qui tirait des obus d'une portée de 4872 m, installé à la pointe du môle Kheireddine, le redoutable canon interdisait toute approche par la mer. Madina Dzaïr (Casbah était le nom de la citadelle-palais du sultan, inexactement donné par les Français à toute la médina en 1830), était tellement bien gardée qu'elle a été surnommée El Mahroussa et ses habitants, heureux d'être si bien protégés, le surnommèrent Baba Merzoug (Père fortuné, béni, bienfaiteur).

         En 1816, lors du bombardement anglo-hollandais, suite à une surchauffe, il fut mis hors service et relégué sous une voûte de l'Amirauté. En 1830, sa réputation internationale a fait que l'amiral Duperré, commandant de la flotte d'invasion, a décidé de le déporter en France comme trophée de guerre et de lui donner le surnom de La Consulaire. Prisonnier sous le numéro 221, il été embarqué le 6 août 1830 à bord du bateau La Marie Louise.

         Dans la lettre adressée à son ministre de la Marine, l'amiral Duperré avait écrit : "C'est la part de prise à laquelle l'armée attache le plus grand prix." Après trois ans de captivité à Toulon, Baba Merzoug fut transféré le 27 juillet 1833 à Brest où il est toujours. Après 190 ans de captivité, il est le plus ancien prisonnier algérien en France. Tous mobilisés pour son retour chez lui, à la Maison Algérie.

         -En 1996, un comité algérien pour la restitution du canon Baba Merzoug a vu le jour, pour réclamer, également, 158 autres objets ?
         Il faut rendre hommage au comité de la fondation Casbah, et à son ex-président, le défunt Belkacem Babaci, qui a été le premier à se lancer dans la bataille médiatique, tant en Algérie qu'en France, pour la restitution de tout notre patrimoine en général et en particulier des crânes des martyrs et le canon Baba Merzoug. En 2011, un comité national a vu le jour, fondé par le défunt Belkacem Babaci, Fatima Benbraham et Smaïl Boulbina.
         Le comité de la fondation Casbah, actuellement présidée par Ali Mebtouche, et le comité national présidé par Fatima Benbraham, fiers de leur contribution pour le rapatriement des crânes des martyrs, n'ont jamais cessé d'interpeller les autorités algériennes et françaises sur Baba Merzoug. Il faut aussi saluer nos compatriotes et des amis français qui ont créé en France l'association Baba Merzoug qui milite pour sa restitution et qui programme, en France, un cycle de conférences et un rassemblement sur le site du canon à Brest.

         -Cette restitution n'a pas été de tout repos puisque des pourparlers algéro-français ont duré à travers le temps…
         La veille de la visite officielle du président Macron, El Watan a publié le 3 décembre 2017, notre lettre ouverte au président français, pour la restitution des crânes des martyrs et de Baba Merzoug et nous avions reçu un écho favorable.
         Il faut rendre hommage au gouvernement algérien actuel pour son action décisive qui a permis le rapatriement des crânes des martyrs du XIXe siècle. La société civile demande à notre gouvernement de poursuivre ses efforts pour la restitution de tout notre patrimoine détenu en France et demande au gouvernement français de nous restituer Baba Merzoug qui représente un puissant symbole mémoriel pour les Algériens et sera le messager de la paix, la concorde et l'amitié entre nos pays.

         -En tant que l'un des défenseurs du canon Baba Merzoug, vous avez soumis, dernièrement, une requête aux autorités algériennes afin d'aménager un emplacement pour le canon de Baba Merzoug au niveau de la place des Martyrs à Alger…
         Une requête a été adressée au président de la République, au Premier ministre, au ministre de l'Intérieur, à la ministre de la Culture, au wali d'Alger, au wali délégué de Bâb El Oued et au maire de La Casbah, pour suggérer l'érection de Baba Merzoug sur la place des Martyrs, meilleur choix de site, car près de Dar Nhas, son lieu de naissance, de La Casbah, sa ville natale, face à Bâb El Bhar et à la mer et…presque à l'ex-emplacement de la statue équestre de l'envahisseur duc d'Orléans (placette El Aoud - place du Cheval, bien connue des vieux Algérois)…
         Cette situation est idéale pour la visite facilitée et libre de milliers de visiteurs à longueur d'année et viendra enrichir l'attrait touristique de La Casbah et de ses monuments.

         -Comment voyez-vous le retour de Baba Merzoug à Alger ?
         Le retour de notre héros national doit être bien scénarisé : il doit être rapatrié par mer à partir de Toulon, sa première destination en 1830, sur un vaisseau de la marine nationale.
         Accueilli par les coups de canon et les sirènes des bateaux, des milliers d'enfants, agitant des drapeaux et scandant "Yahia Baba Merzoug", par les youyous des Algériennes, descendantes des valeureuses Dziryettes (Algéroises) qui ont chanté sa protection et par les Algériens, amoureux de leur patrie. Le soir venu, sur le môle Kheireddine, les feux d'artifice illumineront le ciel. Il faut dès à présent préparer le site par la construction du piédestal en béton, haut de 3 m et long de 8 m, pour recevoir le canon (6,25 m) et son affût, sa bouche face à la mer. La construction immédiate du piédestal, médiatisée, aura un impact psychologique important, dans l'attente de l'accueil de notre héros national.

         -Pour mieux sensibiliser la jeunesse algérienne, vous comptez éditer et distribuer gracieusement un ouvrage consacré au canon de Baba Merzoug ?
         Ce livre, qui est trilingue (arabe, tamazight et français) sur la vie de Baba Merzoug, est ma contribution bénévole pour la promotion de notre mémoire nationale. Parrainées par un grand éditeur, des dizaines de milliers d'exemplaires seront distribués gratuitement à l'occasion du 1er novembre. Vive Baba Merzoug ! Vive l'Algérie !

NACIMA CHABANI
29 SEPTEMBRE 2020


Ce que les femmes arabes disent de l'amour
Envoyé par M. Christian Graille
I

                 Si un adorateur demande : " Raïra, veux-tu m'aimer ?
                 - Macache (non) répond la Houris. "

                 L'a-t-elle expérimenté avant de naître, toujours est-il, que la femme arabe parait n'avoir jamais ignoré qu'aimer c'est souffrir ! Mais si elle redoute d'aimer, elle souhaite ardemment être aimée et personne mieux qu'elle, ne possède l'art de séduire et d'ensorceler.
                 Pendant que les orgies ont lieu, dans les rues de la Kasbah d'Alger, des maisons prisons qui bordent ces rues, où vivent cloîtrées, murées les femmes arabes, montent dans l'éther comme des nuages d'encens, leurs rêves … leur aspiration vers l'amour ! …

                 Ces Mauresques vendues comme des animaux, ces femmes forcées de subir la polygamie sont des chercheuses d'idéal !
                 Interrogez-les sur l'amour, elles vous répondront : " L'amour ! C'est le coup d'œil, c'est l'étreinte des bras et des mains, c'est le baiser ! L'amour n'est que jusque-là !... Une fois qu'il est marié, c'est fini !... fini !... Les bras tendus pour embrasser se collent au corps !... "
                 Si aimées qu'elles soient les musulmanes ne s'attachent pas à leur mari polygame qui les a blessé dans leur fierté en partageant son cœur et ses faveurs.
                 Leur âme se replie sur elle-même, comme ces fleurs qui ferment leurs pétales, dès qu'elles sont froissées ou mutilées.
                 Ces femmes arabes dont on ne prend pas garde de ménager la délicatesse sont des sensitives qui frémissent, se révoltent, ont la répulsion des indignes contacts.
                 Plus qu'aucune femme au monde, elles sentent ces musulmanes qui ont été engendrées par des mères poètes.

                 Dans l'ancienne Arabie toutes les femmes étaient poètes, la plus célèbre d'entre elles fut Kanza dont la renommée égala l'illustre Khindif qui donna son nom à la tribu des Beni-Mondar qui, sous le nom de Kindifides peuplent le Hedjâz région de la péninsule arabique dont la ville principale est Djeddah. ( ) et le Nedjd (plateau de l'Arabie situé entre 700 et 1.500 mètres d'altitude.).
                 L'Arabie païenne eut quatre sages qui furent des femmes Elles s'appelaient :
                 Sohr, - Amrah, - Djoumah, - Hind qui, à la guerre se faisait des colliers de nez et d'oreilles d'ennemis.

                 Les femmes les plus remarquables de l'islamisme furent :
                 - Aïcha, épouse préférée du prophète qui conseillait d'apprendre des vers aux enfants disant que le rythme purifiait la langue
                 - et Zobéidah, femme de Haroun-el-Rachid qu'elle inspirait pour les affaires de l'État.

                 Les musulmanes ont une indépendance de caractère que la plupart des Françaises ne possèdent pas. Tout l'assujettissement moral qu'on dénomme chez nous le devoir, leur est inconnu.
                 N'ayant pas leur sensibilité développée outre mesure par les romans et la religion, elles ne connaissent pas ces élans de passion qui les portent à se sacrifier et à subordonner leur bonheur à celui de l'homme.
                 Elles veulent être heureuses elles-mêmes et éprouver personnellement une complète satisfaction.
                 L'élévation de leur esprit date de loin ; du temps de la société païenne, alors que les femmes avaient la liberté de choisir le compagnon de vie qui leur plaisait, elles ne visaient qu'à faire des mariages " d'intelligence ". Elles recherchaient un mari sympathique.

                 Les femmes des autres races se laissaient séduire par la beauté physique, la richesse ! Elles préféraient à tout, la beauté morale, la supériorité intellectuelle.
                 Elles épousaient le plus généreux, le plus poète !
                 Avant d'épouser, elles faisaient subir des épreuves. Celle du réchaud et des parfums, étaient infaillible pour distinguer entre un homme de rien et un homme bien né.
                 La femme arabe aujourd'hui si annihilée qu'elle soit, participe de ses aïeules, elle a toutes ses aspirations dirigées vers le mieux, témoin ce proverbe qui excite la vigilance des geôliers musulmans :
                 " Quand la femme a vu l'hôte elle ne veut plus de son mari. "
                 C'est que l'hôte presque toujours européen représente pour elle une supériorité d'éducation et du développement intellectuel.
                 Quel sentiment autre que le mépris, la musulmane peut-elle avoir pour le maître :
                 - jaloux,
                 - paresseux,
                 - méfiant,
                 - qui en sortant emporte la clé de la maison ?

                 Aussi, dès qu'elle peut se soustraire à la claustration, elle jette le Coran par-dessus la Kasbah et préfère se donner à vingt Français plutôt que de se laisser acheter par un seul mari mahométan.

Les femmes arabes en Algérie par Hubertine Auclert.
Édition 1900


Le laurier rose
Envoyé par M. Christian Graille

               Quand dans notre ardente patrie,
                L'été resplendit dans le ciel,
                Toute fleur grillée est flétrie :
                L'abeille ne fait plus son miel.

                Sans herbe la prairie est chauve.
                Tout paraît sans haleine et mort ;
                La campagne est jaunâtre et fauve,
                Sous l'azur et sous l'astre d'or.
                Alors, dans la rivière vide,
                Qui moisie et verte s'endort
                L'eau que boit le soleil avide,
                Lasse, se traîne avec effort.

                Alors fleurit entre les pierres
                Du sol en feu, présent tardif,
                Le laurier rose étalant fières
                Ses corolles d'un rose vif.

                D'Août affrontant la violence,
                La fleur a choisi l'écrin noir,
                De ses feuilles en fer de lance,
                Afin de se faire valoir.

                Lorsque sous des baisers de lave,
                Toute notre planète a succombé
                Le laurier rose éclot et brave
                Le trait du feu du ciel tombé.

                Et rien n'est frais, rien ne repose
                Comme ce printemps sourit,
                Cette tendre floraison rose,
                Qui brille au sein des champs flétris.

                Cette fleur qui seule demeure,
                Quand nous ont fui toutes ses sœurs,
                Plus que ces mortes que l'on pleure
                A l'âme verse des douceurs.

                Et l'on te compare à fleurette,
                A l'ami qui vient empressé,
                Vers nous, quand gronde la tempête,
                Et qu'on est de tous délaissé.

Février 1889 - El-Djzaïry


Des lézards pour maris
Envoyé par M. Christian Graille

             " Que l'on nous donne des lézards pour maris plutôt que des hommes polygames ! " Crient dans les prétoires les belles divorceuses.
             Si en pays musulman on se marie souvent, on divorce presque aussi souvent que l'on se marie.
             C'est que les Arabes ne sont point encore asservis aux préjugés qui forcent les civilisés à supporter volontairement la torture.
             Quand ils sont malheureux en ménage, très sagement ils se séparent.
             L'homme a bien des moyens de rompre le lien conjugal, il peut dissoudre le mariage par le divorce. Il use peu du divorce Moubara (par consentement mutuel) qui ne coûte rien à l'épouse.

             Parfois les maris demandent une si grosse somme pour autoriser leur femme à recouvrer sa liberté, qu'aucun prétendant acheteur ne veut mettre ce prix et que l'épouse marchandise reste en disponibilité.
             Généralement le mari n'accepte de séparation que contre une somme proposée comme don compensateur par la femme, c'est le divorce khola par lequel l'épouse se dépouille pour payer à son mari la rançon de sa liberté.

             Dans le divorce l'amour propre joue un rôle, la femme a à honorer de ne pas paraître obtenir sa liberté à trop bas prix ; aussi laisse-t-elle au mari dont elle veut être délivrée une partie de sa dot quand ce n'est pas la dot toute entière.
             En pays arabe, toute femme qui a cessé de plaire doit rembourser à l'homme la somme dont il l'avait payée.

             Le Cadi prête aux maris main forte, il ne prononce guère que le divorce Khola ; aussi quand les musulmanes ont un cas où le divorce peut-être rendu par autorité de justice, elles préfèrent recourir à l'impartialité des tribunaux français.
             Le divorce peut être prononcé d'office par les tribunaux français, malgré la volonté du mari, quand celui-ci maltraite, entretient insuffisamment sa femme où quand il est inapte à remplir les devoirs conjugaux.
             C'est le plus souvent, ce dernier cas de divorce que les femmes allèguent.

             Les médecins se plaignent en Algérie d'être poursuivis avec persévérance et ténacité par des femmes arabes qui veulent leur faire certifier que leur mari est impuissant. Munies ou non de certificats, il n'est pas rare de voir ces femmes entamer une instance de divorce, en demandant aux tribunaux français de leur accorder quelques milliers de francs de dommages et intérêts parce que leur époux n'a pas été pour elles régulièrement un mari pendant un temps.

             La musulmane qui demande le divorce par autorité de justice, expose ses griefs au juge qui, après l'avoir entendue, la met elle et l'époux en adala (en observation) chez une personne honorable.
             Au bout de ce temps, leur surveillant fait un rapport où il déclare quel est celui des époux qui a tort.
             De son côté le juge s'informe et quand il est suffisamment éclairé, il prononce le divorce.
             C'est dans leurs instances en divorce que les femmes arabes se montrent tout entières. Les maris penauds baissent la tête pendant qu'elles déploient une si grande éloquence qu'on croirait entendre les belles parleuses de l'Arabie païenne ressuscitées.

             Elles protestent avec véhémence contre la pluralité des femmes. Elles déclarent préférer la prison au harem : " Que l'on nous donne, disent-elles, des lézards pour maris plutôt que des hommes polygames ! "
             La musulmane étant de sang libre, les verrous et la matraque n'ont pu la subjuguer ; aussi veulent-elles sortir du mariage dès qu'elle y est entrée si elle s'y trouve malheureuse. Il s'agit seulement pour elle d'en sortir fièrement et sans perte d'argent, dût-elle pour cela en dépenser.

Les femmes arabes par Hubertine Auclert.
Édition 1900



Les mandarines
Envoyé par M. Christian Graille
A ma tante, Mme Louise Raillet.
                 Elle adorait les mandarines.
                  Et, gourmande, elle voulut voir
                  Quel soleil aux clartés divines,
                  Là-bas, les prenait pour miroir…

                  Voyager seule était morose.
                  Dans une tendre et jeune main,
                  Sans crainte elle mit sa main rose.
                  Ils partirent deux un matin.

                  Bientôt dans ses palmiers d'Afrique
                  Alger-la-Blanche les logea ;
                  Et, dès l'heure où le jour oblique
                  Naît aux bois de la Mitidja.

                  Ils allaient cueillant moissons fines,
                  Avec des rires amusés,
                  Elle, aux arbres, les mandarines,
                  Lui, sur sa bouche, les baisers.

                  Pourtant l'été flambait aux branches.
                  Un soir sans y comprendre rien
                  La belle gourmande aux dents blanches
                  Eut besoin d'un bras pour soutien.

                  Elle riait encore. Mais traître,
                  La fièvre attendait sous son toit.
                  Plus triste, elle vit l'aube naître,
                  Et mourut sans savoir pourquoi.

                  Alors, lui qui l'avait suivie,
                  Joyeux et fier comme un enfant,
                  Quand elle fut froide et sans vie,
                  Plus pâle que le lys n'est blanc.

                  Il sentit dans son cœur tragique,
                  Tant d'amour tomber en lambeaux,
                  Qu'à l'ombre des palmiers d'Afrique
                  Il fallut creuser deux tombeaux…

                  Hélas ! Ils ignoraient sans doute,
En partant pour les pays bleus,
Que l'amour brûle, et, sur sa route,
Que le soleil est dangereux.

                  Surpris par l'invisible trame,
                  Ils étaient morts, les imprudents,
                  Elle d'un caprice de femme,
                  Et lui, d'un amour de printemps.

                  Qu'importe ! S'ils ont, de leur rêve
                  Cueilli le fruit cher et lointain !
                  Heureux ceux qu'un désir élève,
                  Les fous pensifs que nul ne plaint.

                  Et qui meurent, âmes divines
                  D'avoir trouvé trop peu vermeil
                  Ce qui reste de grand soleil
                  Au cœur des mandarines
France Darget.
La revue mondaine oranaise (10-01-1904)
(Poésie inédite)


Le para au zoo...
Envoyé par M. Jean Louis


                 Un Para se promène au zoo de Vincennes, lorsque tout à coup il aperçoit une petite fille qui est un peu trop proche de la cage du gros lion d'Afrique.Soudain le lion attrape la robe de la petite et la ramène vers lui afin de n'en faire qu'une bouchée...tout ceci sous les yeux des parents qui hurlent de désespoir. Le Para sans hésiter une seconde se rue sur le lion et lui assène un terrible coup de poing sur le museau, le lion recule en lâchant prise et se frotte le museau en grognant, pendant que le Para revient avec la petite vers ses parents qui pleurent de joie et n'arrêtent pas de le remercier.
                 Un reporter a tout vu et s'approche du Para: "Monsieur vous venez d'avoir un geste extrêmement courageux, je n'ai jamais vu un homme faire un tel geste depuis 40 ans que je fais ce métier.

                 Le Para répond " Mais Monsieur je n'ai rien fait d'extraordinaire, le lion était en cage, et j'ai vu le danger que courait la petite.

                 Le reporter répond: 'Monsieur je vous garantis que ceci ne passera pas inaperçu, je suis journaliste, et demain vous serez en première page....dites moi de quel parti êtes vous, êtes vous LRM ou LR ?
                 Le Para répond, je suis fils de Pieds Noirs et j'ai voté Le Pen.
                 Le journaliste s'en va…

                 Le lendemain le Para achète Le Figaro afin de lire la première page et voir si son geste de la veille y est mentionné... il lit alors :
                 UN PIED NOIR DU FRONT NATIONAL ATTAQUE UN IMMIGRANT AFRICAIN ET LUI VOLE SON REPAS ……

                 Et c'est comme ça que les médias vous transmettent les nouvelles aujourd'hui.....


La Mauresque offre des douros à la jugesse
Envoyé par M. Christian Graille


         La femme arabe ne marchande jamais quand il s'agit de reprendre possession d'elle-même et souvent, avant d'obtenir le divorce, elle est ruinée par les recours de la justice si ce n'est par les juges.
         Les musulmans méditatifs qui regardent ce qui se passe dans et hors du prétoire, croient que toutes les consciences françaises sont à acheter, aussi, s'obstinent-ils à réclamer en finançant, la complaisance des fonctionnaires.
         Le Caïd Ali M.., a été condamné à quatre mois de prison par la cour d'assises d'Alger pour avoir tenté de séduire pécuniairement un expert. Il lui avait offert une enveloppe contenant mille francs en lui disant : " pour boire le café ! "
         Autant est expéditive la justice arabe où :
         - sans frais,
         - sans perte de temps,
         - séance tenante la cause est entendue et jugée par le Cadi, autant est lente et coûteuse la justice française.

         Mais en dépit des journées d'attente et des dépenses considérables, les Arabes très processifs sont toujours devant les tribunaux.
         Il est vrai qu'ils se montrent quelques fois humains envers ces dépouillés que l'instinct de la conservation pousse à exercer des " reprises ".
         Bien avant que le président Magnaud se soit rendu célèbre, un modeste juge de paix d'Algérie acquitta un malheureux arabe n'ayant pas mangé depuis cinq jours, qui avait volé une chèvre et l'avait vendue vingt-cinq sous.

         Les plaideurs musulmans comptent beaucoup moins sur leur bon droit que sur leur bourse pour avoir raison de leurs adversaires ; donc, dès qu'ils ont des démêlés avec la justice, ils veulent mettre tout le monde dans leur jeu et ils offrent de l'argent aux juges et à leurs tenants et aboutissants.
         Les femmes agissent comme les hommes ; quand elles plaident en divorce, à défaut du juge, elles cherchent à corrompre la jugesse.
         Un jour d'audience musulmane une jolie Mauresque se fit introduire auprès de moi. Après s'être assurée que j'étais seule, que portes et fenêtres étaient bien closes, elle s'approcha et en me faisant mille démonstrations affectueuses, elle me remit des papiers.
         Pendant que je les lisais elle me baisait mains et vêtements, elle se couchait à mes pieds pour appuyer ses lèvres au bas de ma robe.
         Tout à coup, elle se redressa, sortit d'un sac caché sous sa melhafa (robe), des poignées de douros et mettant un doigt sur sa bouche elle me les tendit… son étonnement fut inimaginable quand elle me vit refuser avec indignation de lui laisser acheter mon intervention auprès du juge, mon mari.

         Un musulman peut deux fois divorcer d'une même femme et la reprendre après un délai légal de trois mois et dix jours.
         S'il divorce une troisième fois, il ne pourra en faire de nouveau sa femme qu'après qu'elle aura été épousée et répudiée par un autre homme.
         Quand les juges demandent leur âge les Arabes qui comparaissent devant eux, ceux-ci répondent souvent : " Nous sommes comme les moutons, nous n'avons pas d'âge. "
         Le serment n'est jamais déféré à l'audience mais il est accepté, soit par un marabout vénéré, soit dans la mosquée un vendredi avant midi, sur l'étendard du prophète flottant au-dessus de réchauds d'encens.
         La meilleure condition pour les femmes arabes aisées est d'être divorcées ou veuves ; ainsi seulement elles sont libres de participer à la vie extérieure. Elles président aux réunions où l'on parle de la tribu et de la race.

         Dans ce pays où les poètes, sorte de troubadours, vont de douars en douars déclamer sur l'amour, la galanterie au lieu de les déconsidérer les pose.
         Elles ont, paraît-il, des légions d'adorateurs platoniques.
Les femmes arabes en Algérie
par Hubertine Auclert. Édition 1900.>


Noces arabes
Envoyé par M. Christian Graille

      En présence du Cadi (juge) et de deux témoins le futur dit au père de la fiancée : " Je te compte la somme ou le reliquat de la somme (souvent des avances ont été faites) convenues pour acheter ta fille. "
       Le père répond : " Voici ma fille, fais-en ta femme ! " et le mariage est conclu.
       La vente d'une jeune fille s'accomplit sans plus de cérémonies que la vente d'une génisse.
       Aussitôt après les fêtes commencent ; un festin a lieu (dans le désert le morceau le plus renommé des repas est la bosse de chamelle) quand on a suffisamment mangé on examine les présents.
       Les cadeaux reçus par la fiancée sont étalés sur les tapis au lieu d'être exposés comme en Europe sur les meubles du salon. On met partout le même soin à les faire valoir.

       Enfin l'époux entouré de cavaliers fait le simulacre d'enlever son épouse, il l'assoie sur une jument harnachée d'étoffes éclatantes ou dans un palanquin porté par un méhari.
       Les curieux s'écartent pour laisser passer le cortège :
       - ce sont d'abord les beaux cavaliers habitués à faire parler la poudre,
       - ensuite viennent les enfants en gandouras (chemises) d'une blancheur éclatante et en chéchia rouge, montés sur de minuscules petits ânes africains.

       Des noirs, castagnettes à la main, dansent la bamboula au milieu de la route :
       - Ils se trémoussent,
       - tournent sur eux-mêmes,
       - s'accroupissent,
       - se relèvent,
       - mettent dans leurs sauts une sorte de fureur diabolique qui fait croire qu'ils sont touchés par la baguette d'un prestidigitateur.
       Suivent : les tambours, - les musiciens, - puis les femmes à pied en longue file qui entre ouvrent leur blanc haïk pour faire retentir l'air de ce cri strident : " You ! You ! You ! "

       Quand on arrive au domicile conjugal où doivent se prolonger les fêtes des noces, le mari reçoit son épouse comme une reine.
       La jeune fille qui a exprimé son consentement au mariage par le silence, semble toujours n'avoir pas de langue. Durant toutes les cérémonies du mariage la bienséance lui interdit de parler.

       Dans certaines régions, à Ghadamès par exemple, pendant les sept premiers jours de l'union la femme doit rester absolument muette ; sa mère parle pour elle.
       Elle l'accable publiquement de conseils :
       "- Soyez pour votre mari une esclave si vous voulez qu'il soit pour vous un serviteur, - soignez ses repas, - entourez de silence son sommeil car la faim rend emporté et l'insomnie donne mauvais caractère. "
       La foule des assistants s'accroupit et fait ripaille. Tout individu qui se présente ; si pauvre, si inconnu soit-il, est le bienvenu, l'invité de Dieu, et a sa part du festin nuptial.
       Quand on a fini de manger, on rit, on s'interpelle joyeusement. Des noirs racontent des drôleries qui font éclater de rire la société.
       Une noce arabe est à la fois :
       - un tournoi, - un concert, - une comédie, - un bal.

       Le soir pendant que dans la fête à ciel ouvert les fusées font merveille, que les rires et les bravos éclatent joyeux comme des feux d'artifice, le mari et la mariée retirés à l'écart se parlent souvent pour la première fois.
       La porte de la chambre ou de la tente des nouveaux époux est bientôt ouverte, les curieux s'y précipitent, ils s'étouffent pour être premiers à voir la mariée sortant des bras de son époux :
       - les cheveux dénoués,
       - les vêtements froissés,
       - l'air confus et …
       - désenchanté …

       Elle est assise sur un tapis, on l'admire, on la félicite.
       Personne n'omet de faire à haute voix ses réflexions sur son attitude. Heureusement le plaisir l'emporte sur la curiosité ; toute cette foule vive, joyeuse se rue vers les musiciens.
       On recommence la danse des almées (danseuses égyptiennes de l'antiquité), finalement personne ne tenant plus en place, on fait des vis-à-vis, on esquisse des pas et des sauts qu'on chercherait vainement à retrouver dans les bals de nos villes de France.
       Le mariage musulman est, bien que l'époux se soit réserve le droit d'empêcher ses femmes de manger de l'ail et à se livrer à des occupations débilitantes, plus avantageux que le mariage français, puisque loin de perdre ses droits, la femme en acquiert et qu'au lieu de donner une dot elle en reçoit une.
       Seulement ce mariage n'est pas consenti, il a presque toujours lieu malgré l'opposition de la jeune fille et il offre ce revers de la médaille, la polygamie.

La femme arabe en Algérie
par Hubertine Auclert. Édition 1900


Jardins
Envoyé par M. Christian Graille

                Au jardin de ma vie errante,
                Les abeilles de mes désirs,
                L'essaim aigu de mes plaisirs,
                Grappe mielleuse et murmurante,
                Butinent l'ultime liqueur
                De la fleur rouge de mon cœur.
                Au jardin de ma Marguerite,
                Séraphin muet et fluet,
                mon âme tourne son rouet
                De l'aube au soir, toujours plus vite.
                La fileuse s'arrêtera
                Lorsque le chanvre finira.
                Au jardin bleu de l'espérance,
                Lente, autour d'un bassin oblong,
                Penche sur l'eau son rêve blond
                Celle qui grave ma souffrance,
                S'accoude avec des airs pensifs
                Pour creuser mon nom sur les ifs.
                Quand les abeilles seront mortes
                Que l'écheveau sera fini,
                Que l'oiseau ne fera son nid
                Dans les jardins aux portes closes :
                Je m'en irai, seul, sans remords,
                Vers le grand jardin de la mort.
Raoul Daurac
(Alger amusant)

               Ce sonnet aromatique m'est adressé par un poète qui se déclare " lecteur assidu de mon journal "…Assidu est un éloge par trop excessif pour un canard qui n'est qu'à son deuxième numéro. N'importe ; donnons ces vers d'un tour original et qui traduisent fort exactement l'état d'âme de Caraboulos, l'homme aux arpions fromagifères.


Cimetière et enterrement arabe
Envoyé par M. Christian Graille

               C'est lui qui vous fera mourir, qui plus tard vous fera revivre de nouveau et auprès duquel vous retournerez un jour (Coran chapitre II, verset 16)

                J'ai assisté à Constantine a un enterrement arabe. Le convoi funèbre passait par le plateau de Condrat-Ati. Je fus attiré de loin par les psaumes des Arabes qui chantaient en marchant très vite et portant le trépassé sur un simple brancard, sans cercueil et couvert seulement d'un drap de soie rouge où étaient inscrits en lettres vertes quelques versets du Coran.

                On arriva au cimetière ; c'était le soir au soleil couchant, à ce moment où les ombres sont démesurément grandes. L'air était d'une douceur et d'une transparence admirables ; du haut du cimetière arabe de Constantine, on a une vue immense :
                - le lieu,
                - l'heure
                - et l'acte qu'on faisait étaient solennels.

                On déposa le brancard près de la fosse et alors tous les Arabes (ils étaient fort nombreux) se plaçant sur deux lignes parfaitement correctes, se mirent à réciter les prières des morts en tendant en avant leurs mains ouvertes, comme pour recevoir de celui qu'ils imploraient.

                Je remarquais que chacun d'eux avait bien gardé de se tenir en avant des autres. Tous sur la même ligne, tous égaux devant Dieu et devant la mort.
                Quand les prières furent récitées, on découvrit le brancard ; je vis alors un linceul fait d'une sorte de mousseline d'une blancheur immaculée, serrée autour du cadavre, celui d'un adolescent et lié étroitement à la tête et aux pieds.
                Une odeur d'essence nous environnait. On descendit le mort dans la fosse. Celle-ci, toute petite, exactement de la grandeur du corps, avec une petite éminence pour recevoir le coussin sur lequel doit reposer la tête ; quelques planches recouvrent le cadavre, et les pelles lancent la terre.

                Tous les parents placés près de la tombe, reçoivent des assistants un baiser sur l'épaule et l'on se sépare triste et recueilli.
                Plus tard les parents feront à leur pauvre mort une tombe qui ressemblera entièrement à la tombe voisine : quelques pierres seulement qui encadre la place où il repose ; au milieu, quelques fleurs ; vers la tête, un petit réservoir creusé dans une pierre pour recevoir l'eau de la pluie.
                Une vieille tradition arabe raconte que cette eau était pour l'âme qui, prenant la forme d'un oiseau, venait voir sa dépouille mortelle.

                Je demandais un jour à un Arabe pourquoi toujours cette eau sur cette tombe ?
                " Oh me dit-il, ce n'est rien, c'est seulement pour que les oiseaux puissent boire ; quand ils viennent, ils chantent, et alors c'est bien. "
                Il n'y a rien de simple et de grand comme un cimetière arabe. Toutes les tombes pareilles et humbles comme on doit l'être avec la mort :
                - une fleur,
                - un verset du Coran,
                - un petit creux pour l'eau et
                - les oiseaux.

                Quelle distance il y a entre un tel cimetière et ceux où s'entassent :
                - le marbre,
                - la pierre,
                - le fer,
                - les caveaux,
                - les statues sous toutes les faces et toutes les formes de la vanité ou de la sottise humaines qui n'ont point de résignation devant la mort ou devant Dieu ! *
                Chez les Arabes il vous sera bien impossible de distinguer la tombe du riche de celle du pauvre. Il n'en est pas de même chez nous.
                Et comme ils croient que leur mort n'est point mort, ces gens-là ils viennent sur la tombe :
                - boire ;
                - manger,
                - fumer,
                - causer.
                Pour eux il entend toutes leurs paroles.

                Au cimetière arabe d'Alger, à Mustapha, ces dîners, ces causeries sont fréquentes. Il y a un jour pour cela, c'est le vendredi.
                La chose est à voir, car c'est bien différent de ce qui se passe chez nous.

Alger une ville d'hiver d'Henri Dumont.
Notes de voyage. Édition 1878.

La Mère supérieure
Envoyé par Hugues

       La Mère supérieure d'un couvent américain, d'origine irlandaise, a 98 ans. Elle est alitée et en train de mourir. Les religieuses sont toutes réunies autour d'elle pour prier et pour l'entourer d'attentions dans ses derniers moments.
       On lui apporte un peu de lait chaud, mais la Mère supérieure refuse même d'y goûter.
       Une des religieuses rapporte le verre de lait à la cuisine et se souvient subitement qu'à Noël dernier, un pieux donateur de leur couvent, connaissant l'origine de la Mère Supérieure , a offert une belle bouteille de whisky irlandais à la communauté.

       La religieuse retrouve le flacon, l'ouvre et en verse plus qu'une généreuse rasade dans le lait en train de tiédir puis retourne auprès de la mourante.
       Elle pose le bord du verre sur ses lèvres et tâche de les lui humecter.
       La Mère Supérieure en boit quelques gouttes, puis une lampée, puis une autre, puis encore une autre, et finit par siffler tout le contenu du verre jusqu'à la dernière goutte.

       Très chère Mère, demandent les religieuses affligées à leur Supérieure, voudriez-vous bien nous donner un dernier conseil avant de nous quitter?

       La Supérieure se redresse sur son lit comme ressuscitée, son visage est illuminé par une joie qu'on dirait toute céleste, et elle leur répond:

       - Ne vendez jamais cette vache!



Le vignoble algérien
Envoyé par M. Christian Graille

                  - Qu'est-ce que le vignoble algérien ?
                  - Comment est-il composé ?
                  - Quel est son rendement ?
                  - Quelle est la valeur intrinsèque de ses produits ?
                  - Quels sont leurs mérites et leurs défauts ?
                  C'est à ces interrogations que nous nous proposons de répondre.

                  Constatons d'abord que le seul fait qu'elles soient formulées constitue un succès pour l'Algérie, car il fut un temps, encore peu éloigné, où il n'était pas admis que les coteaux algériens fussent jamais capables de donner un vin convenable. Vin d'Algérie ! Ce mot suffisait à provoquer un vif mouvement de répulsion.
                  Les adversaires des colonies, et ceux de l'Algérie en particulier s'étaient tacitement ligués contre la viticulture algérienne et avaient réussi à créer un courant d'opinion franchement hostile à ses produits. Il fait avouer que l'inexpérience qui accompagna inévitablement les débuts de certains viticulteurs de la colonie, seconda singulièrement la manœuvre et parut la justifier.
                  La bonne foi ne fut pas le caractère dominant de cette injuste campagne : on rendait un jugement définitif, sans révision possible, à propos des premiers essais, de résultats obtenus à la hâte, sans moyens, sans méthode ou par les tâtonnements les plus hasardeux.

                  C'était dénier à la science, au travail et à l'expérience, le pouvoir d'enfanter le moindre progrès dans l'avenir. L'ignorance était donc aussi l'ennemie de l'Algérie. Et si elle ne soupçonnait pas la possibilité d'une amélioration, elle ne découvrait pas non plus que les voyageurs anciens et les conquérants du XVIe siècle avaient trouvé dans les États barbaresques des produits déjà renommés et que les vins d'Afrique avaient eu, à Rome, le privilège d'être réservés pour les hauts fonctionnaires.
                  Ce fut toujours l'ignorance qui permit pendant longtemps, à des industriels sans vergogne, fabriquant des millions d'hectolitres de mixture innommables, de présenter et de vendre leurs produits au public sous la dénomination générale de vins d'Algérie ; Il eut été cependant facile de constater que ces boissons étaient presque toutes livrées à des prix inférieurs aux cours pratiqués pour les achats chez les propriétaires récoltant les vins les plus ordinaires en Algérie.
La création du vignoble

                  Le vignoble algérien s'étend presque sans discontinuité sur plus de 1.200 kilomètres de littoral et occupe une profondeur qui s'avance parfois à plus de 100 kilomètres dans la direction du Sud.
                  L'Algérie est classée aujourd'hui parmi les grands pays producteurs. Mais pour conquérir ce rang, nos colons ont dû surmonter d'innombrables obstacles. Ce n'est guère cependant que depuis l'année terrible qu'ils se sont mis à résolument à la culture de l'arbre de Noé.
                  L'histoire de la création de ce vignoble et de son développement est un des faits les plus éloquents qui puissent être invoqués pour démonter les progrès de la colonisation française en Algérie, pour donner une idée de la somme d'efforts et de sacrifices fournis par nos nationaux.
                  Longtemps après la prise d'Alger le pays resta en état de guerre ; l'agriculture ne pouvait être que fort précaire tant que les colons devaient quitter leurs charrues pour aller faire le coup de feu, tant que les récoltes et les moissons étaient menacées par les pillards des tribus insoumises.
                  L'établissement d'une culture qui n'était pas annuelle impliquait une sécurité des biens et des personnes absentes encore. Le gouvernement lui-même n'encourageait pas la plantation des vignes, et M. L. Moll, au retour d'une mission officielle vers 1842 signalait aux pouvoirs publics la concurrence prochaine des vins d'Algérie et conseillait d'en entraver la production. Une autre cause retarda la création des vignobles : le manque d'argent.
                  La population agricole des premières périodes de la colonisation était riche … en bonne volonté. Les colons de 1848 et ceux des deux décades suivantes partaient à la conquête de l'Algérie le cœur plein enthousiasme, mais le gousset vide, et ils arrivaient sur leurs concessions :
                  - sans argent,
                  - sans outils,
                  - sans la moindre notion de ce qu'ils pourraient faire de leurs terres.
                  Il y eut :
                  - des échecs,
                  - des découragements,
                  - des deuils.
                  La mise en état de culture de ces sols depuis longtemps abandonné se traduisit tout d'abord :
                  - par une effroyable consommation d'hommes,
                  - beaucoup de colons jeunes
                  - et forts furent fauchés par la fièvre,
                  - des familles nombreuses disparurent complètement,
                  - des villages entiers furent dépeuplés,
                  - La ville de Boufarik, aujourd'hui riche et prospère vit 3 fois sa population se renouveler totalement.
                  Tant hommes que femmes, il n'y eut pas une douzaine des premiers occupants qui résistèrent à la terrible maladie.
                  Dans la création des centres de colonisation, dans le choix de l'emplacement des villages, l'administration encourut souvent de graves reproches. On l'accusa de maladresse, d'imprévoyance et les colons ne lui ont pas pardonné leurs griefs.
Quand même

                  A partir de 1880, le mouvement des plantations prend une allure extraordinaire d'intensité.
                  Les 23.124 hectares de 1880 sont 70.880 en 1885 ; cinq ans plus tard ils deviennent 110.042 pour atteindre 150.000 dix ans plus tard.

                  A l'heure actuelle la surface du vignoble peut être évaluée à 180.000 hectares.
                  La production des vins suit une marche parallèle :
                  - les 227.000 hectolitres de 1872,
                  - soit vingt après 1892, 2.866.870
                  - puis en 1889 de 4.453.037.
                  - Il est possible qu'elle dépasse 6.000.000 en 1903.
                  Les 9/10 de cette production, qui est exportée en France représente des sommes considérables, variant selon l'importance et la bonne qualité des récoltes et les cours des vins.
                  La vendange de 1903 peut hardiment être évaluée à 150 millions de francs, valeur qui fera retour, comme celles des précédentes récoltes, à la terre française, au lieu de disparaître de la richesse nationale en allant comme autrefois enrichir les viticulteurs d'Espagne et d'Italie.
A travers le vignoble

                  La configuration même du sol de l'Algérie divise son vignoble en plusieurs parties bien distinctes qui ont pour principales et première ligne de démarcation les différences d'altitude. D'autres considérations accentuent entre les dissemblances résultant de cette première cause :
                  - la composition du sol,
                  - son exposition ou son relief,
                  - la nature des cépages etc.
                  - En examinant que le seul vignoble du département d'Alger, on remarque que la vigne, y est cultivée en des conditions très variées.
                  Elle y est peuplée exclusivement d'anciens cépages français importés :
                  - du Bordelais,
                  - de la Bourgogne,
                  - du Beaujolais et
                  - de quelques contrées renommées de l'Espagne.
                  Jusqu'à présent ce département a été préservé du phylloxéra et aucun cépage américain ou greffé n'y est toléré, même à l'état de pépinière obtenue par semis. La vieille vigne de France y est demeurée intacte ; elle s'y est régénérée.
Plaines et coteaux

                  On la cultive dans les sables chauds et fins du littoral, à quelques mètres seulement au-dessus du niveau de la mer, à Guyotville, Staouéli, où les raisins de primeurs commencent à mûrir dès les premiers jours de juillet.
                  Puis sur les coteaux du Sahel, successions de crêtes rocailleuses, calcaires et de mamelons argilo siliceux se prolongeant à une distance variable du littoral. L'altitude varie entre 200 et 300 mètres, et le raisin à :
                  - El-Achour,
                  - Drariah,
                  - Douéra,
                  - Mahelma,
                  - Koléa, n'atteint sa maturité que dans la première quinzaine de septembre.

                  Dans la plaine de la Mitidja, à Birtouta, à Boufarik, où le sol est formé d'une profonde couche d'alluvions et n'est guère élevé que de 50 mètres environ au-dessus du niveau de la mer, la vendange commence dès la mi-août.
                  Huit à dix jours plus tard, elle a lieu dans les autres vignobles de la plaine à :
                  - Oued-el-Alleug,
                  - Bourkika,
                  - Marengo,
                  - Meurad,
                  Mi-plaine, mi-coteau :
                  - Béni-Mered,
                  - la Réghaïa,
                  - Rouïba,
                  - en terrains siliceux,
                  - alluvions,
                  - cailloux et galets roulés.
                  Dans les hauts coteaux :
                  - à Vesoul Bénian,
                  - à Margueritte,
                  terrains marneux, marno-ferrugineux, la maturation ne se produit que vers le milieu de septembre
                  - A Médéa,
                  - Berrouaghïa,
                  - Damiette,
                  - Lodi, région montagneuse à environ 1.000 mètres d'altitude dans un sol tantôt rouge, siliceux, argilo-calcaire, schisteux, les chaleurs ordinairement assez fortes de septembre sont nécessaires pour amener à point les riches grappes de ce vignoble. Les cépages sont aussi forts variés.
                  Sur le littoral se récolte :
                  - les chasselas et
                  - les muscats, habituellement vendus comme raisins de table et exportés à Paris et dans les grandes villes dès juillet.
                  Puis :
                  - le Morestel,
                  - la Blanquette,
                  - l'Ugni blanc,
                  - le Cinsault,
                  - le Carignan,
                  - la Clairette,
                  Y composent ainsi que dans le Sahel, la grande majorité des cépages cultivés pour le vin.
                  Dans la Mitidja :
                  - l'Aramon,
                  - le petit Bouschet,
                  - l'espar occupent une place plus importante qu'ailleurs,
                  tandis que :
                  - le Cabernet,
                  - le Mourvèdre,
                  - l'Alicante,
                  - la Farana sont largement représentés dans les hauts coteaux et avec le Carignan, le Morestel, le Cinsault et le Pineau constituent le peuplement de la région montagneuse, à l'exclusion presque absolue de l'aramon et du petit Bouschet.
Autres dissemblances

                  La quantité du rendement est très inégale. Dans les vignes de plaine, en terrains d'alluvions, plantées d'aramon, on obtient parfois deux cents hectolitres à l'hectare. La moitié de cette quantité est à peine atteinte dans le Sahel et elle est réduite au quart environ pour la région montagneuse.
                  Ceci établi, on comprend que les vins d'Algérie diffèrent beaucoup entre eux sous le rapport :
                  - du degré alcoolique,
                  - du bouquet,
                  - de l'extrait sec et surtout
                  - des principes qui assurent leur conservation.
                  La vinification est aussi d'une grande importance et selon les soins dont elle est entourée, l'intelligence avec laquelle elle est menée, elle aboutit à des résultats dissemblables. On ne peut donc considérer les vins de l'Algérie comme appartenant tous à un type défini, et c'est une grossière erreur que de généraliser une appréciation quelconque à l'égard de l'ensemble de leur production.
                  Les viticulteurs, les commerçants, tous ceux qui s'intéressent à l'avenir de la vigne constatent que peu à peu certains cépages paraissent subir une transformation : leurs produits s'affinent sous l'influence du climat, par leur assimilation au sol, par l'instabilité de la proportion des éléments dont le terrain est composé.
                  C'est là un phénomène tangible et facilement explicable en ce qui concerne surtout les terres d'alluvions.
                  En outre, chaque année, de nouvelles vignes dont la création a été faite en tenant compte des leçons du passé entrent en production. Elles donnent des vins qui ne ressemblent aucunement à ceux d'autrefois, et dont l'examen déconcerte souvent les dégustateurs professionnels.
La vinification

                  A l'époque des débuts, les viticulteurs qui n'opéraient pas au hasard, ne comprenaient la vinification que selon la méthode que chacun avait apporté du pays natal :
                  - Bourgogne,
                  - Languedoc,
                  - Bordelais,
                  - Beaujolais,
                  - Franche-Comté,
                  - Charente etc….
                  Mais la température générale de l'Algérie exceptionnellement favorable à la vigne et à la santé du raisin, exigeait d'autres procédés de vinification que ceux qui sont employés en France.
                  Pendant les années chaudes, c'est-à-dire dans les conditions habituelles, les fermentations se déclaraient instantanément.
                  Aussitôt les raisins foulés et mis en cuve, le mouvement commençait, devenait tumultueux en quelques heures et atteignait une effervescence extraordinaire.
                  La température du moût s'élevait souvent au-dessus de 40 degrés.
                  Les ferments étaient alors paralysés, sinon détruits.
                  La fermentation s'arrêtait, demeurait inachevée, laissant un vin doucereux, accessible aux altérations les plus redoutables et incapable de se conserver.
                  Lorsque cette cause de défectuosité fut reconnue, les viticulteurs recherchèrent les moyens d'y remédier. Tout d'abord ils songèrent à couper les raisins vers le soir et à les laisser exposés à la fraîcheur de la nuit pour ne les fouler et ne les entonner dans la cuve que le lendemain de bonne heure. La vendange, un peu refroidie, se comportait mieux dans la cuve.
                  Mais lorsque les celliers dans lesquels on opérait n'étaient pas suffisamment abrités ou aérés, que quelques bouffées de sirocco l'envahissaient, la température des fermentations dépassait aussitôt les limites convenables.
La réfrigération du moût

                  On eut alors recours, là où l'eau était en quantité suffisante, à des courants froids autour des cuves.
                  On construisit des récipients à double parois entre lesquelles de l'eau était versée et renouvelée lorsqu'elle s'était échauffée.
                  On essaya aussi des serpentins disposés à l'intérieur des cuves et dans lesquels circulait de l'eau fraîche. Ces systèmes sont assez coûteux et ne peuvent être établis que dans les localités où l'eau se trouve en abondance, ce qui est assez rare en Algérie. On a donc cherché d'autres moyens :
                  - des ventilateurs puissants,
                  - des appareils de pulvérisation d'eau,
                  - des machines soufflantes, etc.
                  Mais le procédé le plus pratique, et dont l'usage s'est rapidement généralisé, est l'emploi du réfrigérant formé d'une série de tubes et dans lesquels circule le moût à refroidir.
                  Ces tubes sont recouverts extérieurement de toile grossière qu'il suffit de mouiller : il se produit une évaporation très grande et un abaissement très sensible de la température du liquide à faire fermenter.
                  L'eau échauffée peut elle-même être refroidie, car on est ordinairement dans l'obligation de l'économiser.
                  Pour cela on a construit des appareils spéciaux, tel que :
                  - le bâti à balais,
                  - les fagots de sarment,
                  - le bassin d'évaporation,
                  - planchettes en chicane,
                  - les ficelles, etc.
                  L'appareil à ficelles d'évaporation consiste en cordelettes de 5 à 6 mètres de long suspendues au fond d'une cuvette percée de trous, et disposée à 8 ou 10 mètres au-dessus du sol et un récipient placé au-dessous de cette cuvette. Un échafaudage dressé en l'air supporte le tout.

                  Au moyen d'une pompe on refoule l'eau échauffée dans le récipient supérieur, elle coule le long des ficelles, s'évapore en partie, et le reste retombe froid dans le récipient inférieur d'où elle est dirigée sur le réfrigérant à vendange ou à moût.
                  L'appareil à fagots de sarment est construit d'après le même principe.
                  L'eau échaudée est refoulée dans le récipient, dont le fond est percé de petits trous. Elle s'en échappe en rosée pour tomber sur plusieurs rangs parallèles et superposés de fagots de sarment, qui la divisant à l'infini, provoquent une grande évaporation et un refroidissement sensible de l'eau qui parvient au récipient inférieur et est envoyée sur le réfrigérant.
                  Celui-ci se remplit de moût par l'adaptation de l'extrémité supérieure du tube au robinet de la cuve qui contient le jus de raisin à refroidir.
                  Le niveau du contenu de la cuve étant plus élevé que celui du réfrigérant, le liquide s'introduit dans ce tuyau qui, par sa disposition et ses dimensions présente un grand développement ou une grande surface soumise à l'action de l'eau refroidie dans la cuve dont il est sorti.

                  Ce procédé de réfrigération, malgré son aspect primitif, produit les meilleurs résultats. Il abaisse la température du moût de 5 à 8 degrés et permet de maintenir les fermentations dans les conditions les plus favorables.
                  De nouveaux systèmes seront certainement inventés mais dès à présent, le but recherché est atteint.
Différence des vins

                  Plus de vins défectueux, plus de produits condamnés par avance à se gâter, si le vigneron est intelligent, s'il dispose d'assez de bras pour récolter la vendange au moment précis où les raisins doivent être cueillis et en même temps donner à la vinification tous les soins qu'elle exige.
                  Lorsque par une vinification heureuse, le jus de raisin a été transformé en vin, et que l'opération a pleinement réussi, les différences de qualité entre les produits du vignoble algérien n'en subsistent pas moins.
                  Les uns sont des vins de plaine, les autres de coteaux ou de montagne. Leur teneur en alcool n'est pas uniforme : elle varie de 9° environ pour produits d'aramons plantés en plaine, à 11 ou 12° pour ceux des Carignans et Morestels plantés en coteaux et montagne.
                  Il n'est pas rare de trouver aussi des vins dépassant 13 degrés.
                  La somme d'acidité, la coloration, le bouquet sont aussi très dissemblables.
                  Des différences de qualité entre les vins même similaires peuvent encore se déclarer et s'accentuer après la vinification et le décuvage.
                  La propreté de la vaisselle vinaire, la disposition du chai, les soins que réclame le vin, tels que soutirages opportuns, ouillages ( action périodique visant à toujours maintenir le maximal des fûts et des cuves de vin dans une cave) et remplissage continuel des récipients, ne sont point choses négligeables.
                  Confiés à des observateurs expérimentés et actifs, possédant quelques notions d'œnologie, les vins se clarifient et s'améliorent rapidement, tandis qu'ils contractent tout aussi vite des germes d'altération et se gâtent fatalement s'ils sont abandonnés à des cavistes routiniers ou ignorants.
La main d'œuvre indigène

                  L'étendue du vignoble est tellement développée que les bras européens sont loin d'être suffisants pour l'exploiter.
                  La majeure partie des travaux que nécessite la culture de la vigne, c'est-à-dire les deux ou trois piochages et la taille sont exécutés par les indigènes guidés par des contre maîtres, ou en partageant la besogne avec les colons.
                  Il en est de même de la vendange, de la vinification, des soins qu'exigent les vins après décuvage.
                  Les salaires payés par la viticulture algérienne aux travailleurs indigènes représentent des sommes considérables.
                  Ils sont, selon les années, de dix à vingt fois plus élevés que la valeur du produit du sol avant l'occupation française. De sorte que la vigne, dont le fruit engendre la force, et cause la bonne humeur chez les " Roumis " assure la subsistance et souvent tout le bien-être désirable à des centaines de mille, de disciples du Prophète.

                  Il n'est pas hors de propos de rappeler que depuis 1830 la population indigène a plus que quadruplé. Le million d'Arabes, Kabyles, Mozabites et Juifs qui peuplaient l'Algérie n'y vivait que difficilement. Une féodalité guerrière dominait les tribus arabes en lutte continuelle.
                  - La paresse,
                  - l'ignorance,
                  - l'insécurité,
                  - le fatalisme, s'opposaient aussi à la mise en valeur du sol.
                  Les magnifiques travaux des Romains, les aqueducs superbes par lesquels ils avaient animé les plaines en apportant l'eau, avaient été ruinés :
                  - Leurs barrages,
                  - leurs routes,
                  - leurs villes,
                  - leur ports,
                  - tout était détruit, anéanti. Aussi n'était-ce qu'à grand peine et en recourant forcément à la piraterie que les populations algériennes d'alors parvenaient à se pourvoir des aliments les plus nécessaires à leur subsistance.

                  Encore la guerre et la peste se chargeaient-elles, de temps en temps, de réduire le nombre des bouches.
                  C'est donc grâce à la colonisation française que la race indigène a pu y croître et se multiplier dans l'Afrique du Nord et qu'elle y trouve les ressources indispensables à son existence.
                  A la vigne doit être attribuée une large part du mérite que représente ce résultat.
Mœurs arabes

                  Les Arabes, eux aussi, attribuent beaucoup à la vigne l'accroissement de la population. Mais ils ne comprennent pas précisément comme les colons l'influence de l'arbre de Noé.
                  Pour l'indigène la fortune est assurée s'il lui naît beaucoup d'enfants. Il lui importe peu de savoir comment ses rejetons seront nourris, élevés.
                  C'est une considération fort secondaire et qui ne saurait le faire hésiter devant les avantages escomptés par la possession de plusieurs femmes, car la moukère est une propriété. Elle appartient bien à son seigneur et maître, qui en a acquitté à la famille le prix, débattu et arrêté.
                  Dans la pensée de l'Arabe de nombreuses femmes et de nombreux enfants doivent produire beaucoup de travail. Et cela permettra au chef de famille d'exercer sa dure autorité sur un plus grand nombre, de se livrer à de douces siestes, de songer fréquemment au paradis de Mahomet et de prendre les airs de grand personnage ou d'ascète qui en imposent tant aux badauds et aux visiteurs.
                  Il s'agit donc de remplir de moutchatchous la maisonnée, la tente ou le gourbi.
                  Parfois les espérances fondées sur de jeunes épouses de 12 ou 13 ans ne se réalisent pas assez promptement.

                  Rendre les moukères à leurs familles, c'est accepter une perte assez sensible. Car si la femme est une richesse, si elle représente un capital par son travail et par la descendance présumée, les parents, toujours disposés à la reprendre, sauf à la rétrocéder, tiennent une conduite fort différente de celle de certains grands magasins : ils refusent ordinairement de rendre l'argent. Ils invoquent mille prétextes, dépréciations, avaries, manque de foi au Marabout.
                  Souvent la poudre a le dernier mot en ce genre de contestations.

                  C'est ici que se manifeste la puissance de la vigne, sa vertu bienfaisante et féconde. La moukère rebelle à la repopulation, entourée des autres femmes de son maître, ou de celles de la tribu, est amenée auprès d'une vieille et forte souche.
                  Elle y est solidement attachée par la taille ou par un pied.
                  Les femmes forment le cercle, poussant des cris, insultant la réprouvée.
                  L'épreuve dure un temps indéterminé, souvent plusieurs jours pendant lesquels la patiente est soumise à un jeûne rigoureux et subit à chaque instant les injures et les quolibets du beau sexe indigène des environs.
                  Quand le propriétaire, à des indices inconnus des Roumis, juge que le contact du sarment a produit l'effet désiré, la moukère est de nouveau admise à la natte conjugale.
                  L'expérience étant, parait-il, très souvent couronnée de succès, elle se trouve heureusement facilitée par la proximité de la vigne qui s'est propagée dans la plupart des régions cultivables de l'Algérie.

                  C'est ainsi que Morestel, Carignan, Alicantes, Farana et autres cépages auraient contribué à la multiplication de l'élément indigène.
                  Cet accroissement rapide et continu de la population arabe, aujourd'hui dix fois plus nombreuse que l'élément français ne laisse pas que de préoccuper justement les économistes.

                  Cela pourrait être aussi le sujet de sérieuses méditations pour quiconque se soucie de l'avenir de la prépondérance française dans le nord de l'Afrique.
                  Mais sans entrer dans l'étude de questions qui vraisemblablement devront être bientôt solutionnées, il est intéressant de constater cette situation ; elle démontre que sous l'égide de la France, au voisinage des colons et des commerçants français, la race arabe n'a pas enduré les souffrances, subi les persécutions sur lesquelles s'apitoient certains humanitaires.
Période de crise

                  1901, année de surproduction générale et de mévente des vins avait marqué un brusque arrêt dans la création de nouveaux vignobles.
                  Des prophètes de malheur, évidemment inspirés par d'adroits spéculateurs, s'ingéniaient à effrayer les vignerons, annonçant la ruine fatale de la viticulture. Plusieurs propriétaires pris de panique et s'imaginant que moins que jamais les prix de vente du vin couvriraient les frais exigés par la production, firent arracher de grandes et superbes vignes.
                  La plupart des colons restreignirent leurs dépenses de culture, hésitant à faire travailler les indigènes dont quelques-uns semblèrent, à cette heure, se rendre compte de la solidarité qui lie leurs destinées à celles des Roumis.
                  Le moment était critique. Une partie du vignoble algérien n'est pas encore complètement libéré des emprunts que sa création avait nécessités :
                  - Le défonçage des terres,
                  - les années d'attente que demande toute plantation avant que de produire,
                  - l'établissement des chemins à travers le vignoble,
                  - la construction des caves,
                  - l'achat du matériel vinicole et de la vaisselle vinaire, tout cela avait entraîné de lourdes dépenses.

                  Les établissements de crédits paraissaient douter de la sécurité de leurs placements. On prononçait pour beaucoup de colons le mot d'expropriation : une sorte d'affolement semblant s'être emparé des Algériens et des catastrophes financières étaient à craindre. Cependant quelques personnalités résistèrent au mouvement de l'opinion et essayèrent de réagir.
                  Témoins ces lignes :
                  Si la culture de la vigne en Algérie ne semble plus garantir infailliblement la réussite de hardies spéculations, l'édification rapide de grandes fortunes, elle n'est partant pas irrémédiablement perdue. Car entre les mains de colons laborieux et intelligents, elle conservera certainement de nombreuses chances de succès.
                  Pour le moment, nous ne voulons envisager que l'éventualité de l'excédent de production de la future récolte dans la métropole. Nous estimons que c'est un peu hâtivement, et bien à la légère que cette surabondance persistante est considérée comme un fait acquis et absolument certain. Car malgré la reconstitution du vignoble des départements méridionaux, le rendement n'est pas destiné nécessairement et inévitablement à suivre une progression ascendante.
                  Les résultats de la campagne vinicole actuelle démontrent péremptoirement que les efforts de la viticulture algérienne doivent tendre surtout à l'amélioration de la qualité de vin. C'est donc vers ce but que s'orienteront tous les viticulteurs avisés.
                  Mais outre ce changement de méthode, les lois ordinaires de la végétation semblent aussi concourir à empêcher la surproduction.
                  Les viticulteurs algériens ne doivent point se décourager, se laisser abattre ; mais il est indispensable qu'ils sachent tirer de la situation actuelle les enseignements qu'elle comporte.
                  A. Demange (l'Algérie économique, 4 mai 1901)


                  Ce que prévoyait l'auteur de cet article s'est réalisé. La production du vin en 1902 fut généralement moins abondante que l'année précédente. Les cours augmentèrent et les défonçages et plantations recommencèrent.
                  On vit de nouveau :
                  - les énormes défonceuses à vapeur descendre leurs socs de 70 à 80 centimètres dans le sol des plaines,
                  - les attelages de 15 à 18 paires de bœufs traîner les lourdes charrues au profond versoir,
                  - des légions de travailleurs indigènes ou européens attaquer les broussailles, disparaître à mi-corps dans le sillon profond creusé par leurs pioches.

                  Puis sur la couche épaisse du sol ameubli, les cordeaux se tendirent, et espacés entre eux de 1m50 à 20 mètres, apparurent régulièrement alignés, les petits sarments.
Colons et Indigènes

                  Mais si les colons se sont repris à espérer que la viticulture allait encore apporter le bien être à un grand nombre d'Européens et d'indigènes, leur joie ne fut pas sans mélange. La sourde hostilité des vaincus n'a pas désarmé.
                  Et souvent cette question a été posée tranquillement par l'Arabe ou le Kabyle au vigneron qui l'employait :
                  " Tu plantes la vigne, es-tu bien sûr que ce sera toi qui la verras porter des raisins ? Tu laboures, es-tu certain de vendanger ? "

                  Depuis quelques années, le musulman dont la mentalité se refuse à concevoir le régime démocratique, s'imagine que la France est atteinte de décadence.
                  Certains faits saillants de notre vie nationale ont eu un grand retentissement dans les tribus même qui sont en contact journalier avec les colons. Nos journaux politiques sont lus dans les cafés maures par les indigènes auxquels nous avons donné l'instruction. Là, les polémiques de presse sont interprétées, commentées. Le prestige de la France en est singulièrement amoindri. L'arrogance de certaines tribus alors devenue telle que beaucoup de colons se préparaient aux évènements.

                  C'est ainsi qu'un jour de foire à Boufarik, les habitants de cette ville et des environs, réunis en un groupe, parlaient de se rendre dans la tribu des Hadjoutes, célèbre par sa résistance et ses fréquents soulèvements.
                  Au marché qui avait lieu le matin, plusieurs membres de cette tribu, ne dissimulant point leurs sentiments et leurs espérances, avaient tenu, ostensiblement des propos insultants à l'égard des colons et de leur pays.
                  Quelqu'un proposait de faire revêtir à toute la troupe le costume anglais, dont la vue eut été tout d'abord agréable aux Arabes, et de terminer la visite par une correction qui serait administrée à ceux qui l'avaient méritée. Cette proposition ne fut heureusement pas écoutée. Elle ne rencontra pas d'approbation ; mais le seul fait qu'elle ait été formulée laisse entrevoir les causes qui étaient parvenues à l'inspirer.

                  La vendange de 1903 ne devait pas être faite par les Roumis, à moins qu'au titre d'esclaves. La chose était certaine. Des Arabes avaient vu apparaître dans les airs, au-dessus du Zaccar, un cavalier céleste, prés age que l'heure était proche. Pendant les évènements de Marguerite, le cavalier planait du côté de Milianah.
                  Puis il s'était montré pendant le procès de Montpellier, couvrant les accusés de sa protection et indiquant que les Français n'oseraient condamner à mort les assassins. Mais le " précurseur " ne répandit pas assez d'ombre pour entraver l'action du soleil d'Afrique.

                  Les vignes fleurirent et leur parfum fut plus délicat que jamais. Les raisins se formèrent, grossirent, en même temps que se développèrent les larges feuilles qui les préservaient des ardeurs du jour. Et bientôt commencèrent à se colorer les premières grappes
Le sucrage

                  A ce moment un danger sérieux vint encore menacer la viticulture. La détaxe des sucres, votée par le parlement français allait être étendu à l'Algérie, et la spéculation escomptait déjà les bénéfices qu'elle tirerait de cette situation nouvelle.

                  La possibilité d'augmenter à peu de frais la quantité du vin à vendre était séduisante. Les viticulteurs honnêtes s'émurent. Au nom de la loyauté et de l'intérêt supérieur de l'Algérie ils s'opposèrent à ce que le sucrage des moûts fut pratiqué. C'est ainsi que l'un de ceux qui ont le plus contribué à faire connaître les vins algériens, écrivait dans la dépêche algérienne du 20 juin 1903 :
                  " Ce n'est pas sans quelque anxiété que l'on se demande quelle sera l'influence de la détaxe des sucres sur les destinées de la viticulture algérienne et la vente de ses produits.
                  Tout d'abord l'emploi du sucre ne semble pas devoir améliorer la qualité générale des vins de la colonie. Bien au contraire.
                  Les vins d'Algérie loyalement vinifiés, n'ont jamais encouru de reproche pour insuffisance de degré alcoolique.
                  Il est donc inutile d'introduire du sucre à la vendange dans le but d'augmenter leur teneur en alcool.
                  Toute adjonction de cet élément entraînerait presque nécessairement un mouillage, ce qui constituerait une fraude caractérisée, rendant passibles des rigueurs de la loi les détenteurs de ces vins réputés falsifiés.
                  En outre, quel que soit le mode d'emploi du sucre, avec ou sans mouillage, il est à craindre qu'il ne se transforme pas complètement et que la présence, même en petite quantité, de ce sucre ajouté, ne nuise à la bonne conservation du vin en déterminant des fermentations secondaires ou la piqûre.
                  Enfin, il n'est pas démontré que l'opération de sucrage fût-elle pratiquée sans encourir les risques et les inconvénients signalés, puisse être avantageuse à la viticulture algérienne. Car il ne faut pas oublier que les conditions actuelles du marché des vins sont exceptionnelles et rien n'est moins assuré que leur continuité. Le vignoble métropolitain reverra inévitablement des récoltes moyennes, et même abondantes, le sucre aidant plus ou moins. Les vins d'Algérie se trouveront donc de nouveau en concurrence avec ceux des départements méridionaux. C'est à ce moment inévitable et peut-être peu éloigné, qu'ils devront s'imposer par leurs bonnes qualités, par une supériorité incontestable.

                  Or le sucrage arrêterait définitivement les progrès déjà si lents de la bonne renommée à laquelle prétendent justement la plupart de nos vins, qui risqueraient encore d'être condamnés irrémédiablement à une moins-value désastreuse. "
                  A. Demange.


                  Cet article fut le signal d'une vigoureuse campagne contre le sucrage.
                  - Les délégations financières, dont les attributions comprennent la discussion et le vote du budget algérien, refusèrent de libérer les sucres de la part d'impôt à percevoir au profit de ce budget,
                  - les droits d'octroi de mer furent maintenus de sorte que la détaxe ne fut que de 16 francs par 100 kilos, tandis qu'elle était de 35 francs pour la Métropole,
                  - les associations viticoles,
                  - les comices agricoles engagèrent leurs adhérents à éviter le sucrage,
                  - le syndicat commercial algérien adopta les conclusions d'un rapport présenté par. Demange, combattant le sucrage et demandant aux pouvoirs publics l'application rigoureuse des lois régissant cette matière.
                  Dans de nombreuses localités, il fut décidé que les sucreurs seraient considérés comme des ennemis publics et leurs noms affichés sur les murs des édifices communaux et dans les cafés.
                  De sorte que pour l'homme de la colonie, et son plus grand avantage, les projets des spéculateurs furent déjoués.
La vendange

                  Lorsque l'on parcourt le territoire d'une commune du littoral du Sahel ou de la Mitidja au moment de la maturation du raisin, il semble impossible que tout le travail que représente la vendange puisse être effectué en temps opportun.
                  Pour le vigneron le moindre nuage qui se forme à l'horizon semble présager la prochaine arrivée des pluies dont l'effet est si nuisible au fruit délicat et fragile qu'est le raisin mûr.
                  Le viticulteur se demande si :
                  - Kabyles,
                  - Beni-Menasser,
                  - Ouled-Brahim
                  - et autres auxiliaires viendront à l'heure où il faudra remplir les cuves.

                  C'est que plusieurs raisons peuvent arrêter l'immigration momentanée de ces travailleurs indigènes : refus de permis de l'autorité, mesures sanitaires, retard dans les travaux agricoles, récolte de céréales suffisante dans les tribus etc..
                  Mais un beau matin ils sont là. Ils sont arrivés pendant la nuit, dix fois, vingt fois plus nombreux que les habitants du village. Roulés dans leur burnous terreux, ils dorment, couchés sur le sol.
                  Il y en a :
                  - tout le long des rues,
                  - sur la place,
                  - autour de la mairie et de l'église,
                  - jusque sur le seuil des maisons.
                  - Quelques chefs de groupe offrent alors leurs équipes, débattent avec les colons les prix et conditions de leur travail.
                  - Ils se mettent à l'œuvre quand ils ont obtenu un engagement qui leur paraît rémunérateur. Sauf à déguerpir comme ils sont venus, s'ils s'imaginent qu'ils gagneront 10 centimes de plus par jour, quelle que soit la distance à parcourir pour se rendre en un nouveau chantier.

                  Malgré les prédictions sinistres des apôtres du fanatisme musulman, la vendange de 1903 s'est faite, non pas comme les années précédentes, mais dans des conditions exceptionnellement favorable La vigne n'a souffert d'aucune affection ; ni excès d'humidité, ni chaleur trop forte, ni sécheresse prolongée, rien n'avait contrarié la maturation.
                  Les raisins, très abondants, avaient été favorisés à souhait par la température jusqu'à ce que les plus retardataires fussent livrés au pressoir.
                  Pas de grappes desséchées ou pourries, ou demi-mûres : cela devait donner un bon produit. Et en effet tous les vins algériens sont cette année d'une qualité supérieure à celle des dernières récoltes. Non pas que le degré alcoolique soit plus élevé, mais les autres éléments dont la vigne forme le vin se trouvent réunis en un ensemble plus harmonieux, plus agréable.
                  Aussi voit-on circuler depuis la décuvaison des milliers de fûts.
                  Les lignes du P.L.M. algérien, de l'est algérien, les chemins de fer qui aboutissent au port d'Alger en sont littéralement encombrés Les chemins du vignoble, les routes, sont sillonnées de charriots de vin.
Mode d'embarquement

                  La récupération des vins est un travail assez pénible dans les régions encore trop nombreuses où les chemins vicinaux n'existent qu'à l'état de tracé. Les fûts destinés à recueillir le vin à " enlever " sont chargés sur de petits vapeurs qui partent des grands ports et s'en vont longeant la rive jusqu'à proximité du village, de la ferme ou de la cave où se doit faire le chargement. Mais les côtes algériennes sont escarpées et hérissées de petites roches sous-marines qui s'avancent souvent assez loin dans la mer, rendant les abords extrêmement dangereux.
                  Arrivé à quelques centaines de mètres du débarquement, le vapeur stoppe, fait des appels ; la sirène joue de son assourdissant sifflet, jusqu'à ce que sur la plage apparaissent les colons et leurs aides indigènes.
                  Les tonneaux vides sont alors précipités à la mer. Des hommes de l'équipage, dans de petites barques, les harponnent au moyen d'un câble, en forment un chapelet. Un des rameurs descendant dans l'eau porte une des extrémités du câble jusqu'à terre.

                  Colons et Arabes saisissent cette corde, et unissant leurs efforts, l'attirent à eux. Les fûts qui flottaient en désordre, s'entrechoquant au gré des flots, paraissent s'animer. Ils s'alignent docilement, et vont, en se suivant, jusqu'à la plage.
                  Ils disparaissent aussitôt pour revenir remplis de jus vermeil. Le bateau qui les a débarqués ne les attend pas toujours. La moindre bise l'oblige à s'éloigner du rivage. S'il veut reprendre sa cargaison, il louvoie aux environs, et profitera d'un moment de calme plat pour s'avancer de nouveau vers la plage.
                  S'il approche et fait des signaux, les tonneaux pleins sont roulés vers la mer, jusqu'à ce que, perdant contact avec le fond, l'eau suffise à les soulever et permette de les entraîner, après qu'un nouveau chapelet en aura été formé.
                  - Les bruits de la terre,
                  - cris de charretiers,
                  - roulement
                  - des véhicules,
                  - chants des bergers,
                  Appel des Arabes etc., ne parviennent-ils plus aux oreilles du commandant du vapeur ; la fumée des feux allumés çà et là dans les montagnes s'enfuit-elle plus vivement vers le sud, le bateau s'empresse alors de gagner le large.
                  Il a hâte de sortir de la zone des récifs où il s'est engagé. Il disparaît, se présente de nouveau, revient si le vent est tombé et si la mer est sans vagues et sans lames de fond.

                  Le chargement commence, le chapelet est amené à proximité du vapeur, les fûts, l'un après l'autre, sont saisis par une corde munie de crochets. Le treuil les élève à hauteur du pont et les redescend dans la cale.
                  Quelquefois un grain surgit avant la fin de l'opération. Les fûts, trop éloignés, ne peuvent plus être ramenés à terre. Ils sont abandonnés à la mer qui ne les rend pas souvent.
Sur les quais. Exportation

                  Dans les grands ports de l'Algérie, dans celui d'Alger notamment, il existe chaque année, pendant plusieurs mois, un très grand mouvement :
                  - Les trains de chemin de fer,
                  - les vapeurs côtiers,
                  - des centaines de charriots apportent continuellement des fûts pleins, qu'ils échangent contre de la futaie vide, transportée au vignoble.
                  Des encombrements se produisent souvent, toute la surface des terre-pleins et des quai est couverte de tonneaux qui, s'y amoncelant parfois, paralysent les opérations du trafic.

                  Aussi devant ces inconvénients, la Chambre de commerce d'Alger, faisant preuve d'une remarquable initiative, construit actuellement un second port pour l'installation duquel le commerce algérien s'est lourdement imposé.
                  Si les notables commerçants d'Alger ont ainsi engagé cette grande dépense, c'est qu'ils ont eu foi dans l'avenir de la colonie, c'est qu'ils ont espéré que les pampres (branches de vigne avec ses feuilles et ses grappes ) des coteaux algériens continueraient à être féconds, que l'exportation du vin demanderait de plus en plus de bras, de machines, d'étendue de quais, de bateaux. On ne peut que partager la confiance de ces organisateurs de la nouvelle France, quand on voit chaque jour les énormes steamers ( bateaux à vapeur) qui, chargés de vins d'Algérie, partent pour toutes les directions.
                  Au cours de la dernière campagne vinicole de septembre 1902 à fin août 1903, plus de 2 millions d'hectolitres ont été exportés par le seul port d'Alger.
                  - Une partie de ces vins, près de 3.000 hectolitres étaient à destination du port de Bordeaux,
                  - 900.000 environ par Le Havre ou Rouen, étaient dirigés sur Paris,
                  - d'autres expéditions étaient faites sur Marseille, pour le centre de la France, la Bourgogne et l'est,
                  - sur La Rochelle , Nantes, Saint-Nazaire et Brest pour l'ouest,
                  - sur Dunkerque pour la région du nord et la Belgique ;
                  - enfin des chargements partaient pour Anvers, Hambourg, Liverpool, le Tonkin, la Cochinchine, l'Amérique du sud l'Égypte etc…
                  Les destinations si diverses et si opposées auxquelles sont expédiés les bons vins d'Algérie supposent nécessairement des acheteurs de goûts ou de besoins différents. Ici l'on demande des vins de coupage, colorés et riches en alcool, destinés à être mélangés de petits vins ou de piquettes avant que d'être livrés à la consommation ; là se sont des vins à consommer directement, capables de se bonifier et de s'améliorer par la conservation en cave, ou encore des vins qui, après un séjour plus ou moins long dans une contrée vinicole bien réputée y augmenteront la récolte et seront revendus chèrement aux consommateurs sous l'étiquette de crus renommés.
Producteurs et consommateurs : hommage rendu aux vins d'Algérie

                  Que de coûteux intermédiaires s'interposent habituellement entre le producteur et le consommateur. Si encore de cette succession d'achats et de ventes subie par le vin avant qu'il ne parvienne au consommateur, il ne résultait qu'une augmentation de prix, ce ne serait que le moindre inconvénient.
                  Mais passant par des mains peu scrupuleuses, avides de gros bénéfices, le vin est souvent soumis à un mouillage qui l'affaiblit tout d'abord.
                  S'il tombe ensuite dans les chais de petits négociants se livrant au commerce sans connaissances spéciales il est incorporé à d'autres liquides d'origine douteuse et se transforme en un produit manufacturé capable de pervertit le goût et de causer d'étranges désordres dans l'organisme humain.

                  Cette condition est aussi très importante. Elle n'a pas échappé à l'auteur d'un rapport sur le commerce de l'Algérie avec le marché de Lyon, M. Selosse, secrétaire-adjoint de la chambre de commerce de cette ville.
                  Bien des choses seraient à citer dans ce remarquable travail. Mais une page entre autres mérite la plus grande publicité :
                  " Lyon tirait autrefois du Beaujolais la plus grande partie de ses vins. Quand les moyens de transport se développèrent, son commerce en amena du Midi où il fit vendanger moins mûr et où il modifia la vinification.
                  La fraîcheur, la couleur cerise, étaient une couleur et une qualité qui plaisaient aux Lyonnais dans le vin de Beaujolais ; il fallait donner cet aspect et cette fraîcheur aux vins du Midi pour les acclimater chez nous et le commerce les leur donna en allant vendanger lui-même un peu vert, et en faisant peu cuver.
                  Les vins d'Algérie qui vinrent plus tard, souvent mal faits, plus souvent encore dénaturés, eurent ici, à quelques exceptions près, dès le début, mauvaise réputation. On reprochait à leur couleur d'être foncée sans vivacité, à leur goût d'être chaud, à leur tenue d'être peu solide, ou disait qu'ils ne se clarifiaient jamais etc.
                  Comme ces vins, vendus sous le nom de vins d'Algérie étaient trop souvent le produit de mauvaise fermentations, ou se ressentaient de manipulations ou de coupages grossiers fait aux lieux d'origine ou aux ports d'arrivée, les reproches, d'une façon générale, n'étaient que trop fondés, et l'on comprend que notre commerce local préférât, à ces mélanges, des vins :
                  - d'Espagne purs,
                  - d'Italie,
                  - de Dalmatie,
                  - de Grèce etc. qu'il coupait ensuite avec de petits vins du pays.
                  Aucun de ces vins exotiques, profitables à l'acheteur par la couleur et le degré, n'ayant plus, en raison des droits, accès en France, force est bien au commerce de se rejeter sur les vins d'Algérie qui, lorsqu'ils proviennent de plants appropriés au sol, et il est beaucoup de vignobles actuellement dans cette condition, et lorsqu'ils sont bien faits, et qu'on obtient maintenant par les réfrigérants, rendent les mêmes services que les vins étrangers, et par surcroît, ont suivant les provenances, d'autres qualités.
                  Les vins d'Algérie sauf ceux des terres légères ont beaucoup de degrés, d'extrait sec et de couleur, couleur d'autre nature, il est vrai, que celle du Beaujolais, mais dont ne se plaint ni Bordeaux, ni Paris, ni La Rochelle, ni l'Est, tous grands débouchés de l'Algérie. Ils ne sont point plats comme les vins du Midi ou d'Espagne, et dès qu'on en a bu quelques temps, le goût les préfère en même temps qu'on leur reconnaît l'avantage de supporter beaucoup mieux l'eau, et de nourrir beaucoup plus à quantité égale.
                  Ils sont supérieurs à ce que nous appelons vins du Midi, maintenant surtout que les vins d'Algérie se font mieux ; enfin suivant que l'on sait aller les prendre, ou dans la plaine de la Mitidja, ou dans celle de Bône, ou à Souk-Ahras, ou à Médéah, ou dans l'Oranie, on pourra mettre leurs services en comparaison, sans leur nuire, avec les meilleurs vins exotiques dont l'élévation des droits en vigueur interdit actuellement l'entrée en France.
                  Seulement il faut savoir à qui on les achète et comment ils sont faits (septembre 1903).


                  Cette conclusion : " il faut savoir à qui on les achète et comment ils sont faits " est certainement dictée par les leçons de l'expérience.
                  Elle est un témoignage de plus en faveur de l'aptitude de la colonie à produire, en même temps que les vins ordinaires, des vins supérieurs.
                  Et encore n'y a-t-il que ceux qui sont susceptible de s'allier au Beaujolais ou de le remplacer, ceux qui sont capables de flatter le goût des consommateurs de la région lyonnaise qui sont, dans ce rapport considérés comme parfaits.

                  Cependant il en est d'autres dont ne se plaint ni Bordeaux, ni Paris qui, pour ne pas convenir exactement au commerce lyonnais n'en sont pas moins excellents, appréciés et recherchés spécialement par une nombreuse clientèle.
                  Ils ont fait leurs preuves, les bons vins algériens :
                  - ceux qui ressemblent aux Bordeaux,
                  - ceux que l'on confond avec le Bourgogne,
                  - ceux qui présentent les qualités demandées au Beaujolais.

                  Tous ont affronté les concours, les expositions. Ils sont entrés en parallèle avec les meilleurs produits de l'univers vinicole et ont obtenu leur très large part des plus hautes récompenses. Ils ont subi victorieusement l'épreuve de l'exportation sous tous les climats.
                  La campagne 1903-1904 sera apparemment un triomphe pour eux.
                  Ils sont riches en alcool, mais c'est là une qualité naturelle due à la parfaite maturité du raisin, et qui ne peut leur être donnée artificiellement : le privilège des bouilleurs de cru n'existant plus depuis longtemps en Algérie et les alcools y étant soumis à un régime excessivement rigoureux qui équivaut à l'interdiction de distiller Ils sont le produit naturel du raisin frais, sans adjonction de sucre. On a vu la réprobation que le sucrage a soulevé en Algérie, ainsi que le peu de bénéfice que l'opération aurait procuré puisque le sucre n'y a pas été détaxé comme dans la mère patrie et qu'il y coûté beaucoup plus cher.
                  Si dans plusieurs régions malheureusement éprouvées de la Métropole, les viticulteurs ont largement pratiqué le sevrage, pour lequel ils demandaient encore aux pouvoirs publics de reculer la limitation, s'ils ont augmenté leur récolte à peu de frais, réalisant ainsi d'importants bénéfices , s'ils ont augmenté leur récolte à peu de frais, réalisant ainsi d'importants bénéfices, les colons algériens ne se repentent pas d'avoir dédaigné cette pratique.

                  Ils détiennent la partie la plus importance de vin pur de la récolte de 1903 qui a été assez bonne dans la colonie. Leurs produits commencent à être connus, appréciés et admis partout.
                  Les prix sont rémunérateurs et se maintiendront tels pendant longtemps encore, comme le démontrent les études que viennent de publier plusieurs économistes ainsi qu'un ancien ministre de l'agriculture M. Turrel.
                  Aussi bien arrêterons-nous notre rapide exposé à cette constatation qui venant de nos frères de la Métropole nous est à la fois un réconfortant et précieux encouragement.
                  L'Algérie productive, enfin connue pénètre en effet chaque jour plus avant dans les justes préoccupations de la mère patrie, et du même coup, dissipant les malentendus, détruisant les préjugés et brisant les légendes, conquiert toute l'affection que son opiniâtre labeur lui vaut depuis des années.
                  Parler de l'Algérie, c'est encore parler de la France, et rendre hommages aux productions algériennes, les vulgarise, c'est encore faire connaître nos richesses nationales et travailler à la grandeur de la commune patrie.

A travers l'Algérie : le vignoble par Jean de Nador 1903


Le Trader et sa porsche
Envoyé par M. Hugues

         Devant sa banque, un trader gare sa Porsche, flambant neuve, histoire de frimer devant ses collègues.
         Au moment où il commence à sortir de sa voiture, un camion arrive à toute allure et passe si près qu'il arrache la portière de la Porsche puis disparaît.
         Le trader se rue sur son portable et appelle la police.
         Cinq minutes après les flics sont là.
         Avant même qu'un des policiers n'ait pu poser la moindre question, le trader commence à hurler :
         Ma superbe Porsche turbo est foutue. Quoi que fassent les carrossiers, ce ne sera plus jamais la même ! Elle est foutue, elle est foutue !

         Quand il semble avoir enfin fini sa crise, le policier hoche la tête avec dépit et dit :
         C’est absolument incroyable à quel point, vous autres banquiers, vous êtes matérialistes !
         Vous êtes si concentrés sur vos biens que vous ne pensez à rien d'autre dansla vie.
         Comment pouvez-vous dire une chose pareille à un moment pareil, sanglote alors le propriétaire de la Porsche.
         Le policier répond :
         Vous n'avez même pas remarqué que votre avant-bras gauche a été arraché quand le camion vous a heurté
         Le banquier regarde son bras avec horreur et hurle : Putain, ma Rolex !!!
Inconnu



La répudiation. Le divorce
Envoyé par M. Christian Graille

                 Les vautours qui ne veulent pas que la proie arabe leur échappe en devenant française, feignent de craindre révoltes et soulèvements, pour s'abstenir d'enrayer les excès sexuels déprimants des vaincus.
                 Pendant que le polygame s'abrutit et se bat dans le " chenil conjugal ", avec les multiples ouvrières-épouses qui lui permettent d'être si majestueusement fainéant, il ne songe en effet à défendre ni sa liberté, ni son bien. " Ote-toi de là que je m'y mette, polygame ! "

                 Ceux qui ne peuvent exterminer les Arabes sont charmés de les voir s'émasculer à l'aide la pluralité des femmes et du changement à vue, au petit jeu de la répudiation, de leur personnel féminin.

                 Avant la loi islamique, les Mauresques possédaient le droit de répudiation ; mais les fondateurs de la religion sont comme les confectionneurs de lois, partiaux pour leur sexe.
                 Mahomet a conservé le privilège de la répudiation à l'homme, il l'a enlevé à la femme.
                 L'homme a le droit de répudier sa femme chaque fois qu'il en a envie, sans avoir besoin d'alléguer d'autres raisons que son caprice.

                 La répudiation a lieu sans procédure. C'est une exécution intime que la pensée du mari accomplit et que sa bouche consacre par des mots dans ce sens :
                 Va-t-en !... Je te donne à toi-même !... Tu as la bride sur le cou !... "

                 La justice n'intervient, relativement à la répudiation, que dans les cas où les contestations surgissent.
                 Le mari qui a répudié deux fois sa femme à l'aide la formule ci-dessus peut se remarier avec elle, moyennant un nouveau don nuptial ; mais s'il l'a offensée par ces paroles outrageantes :
                 " tu es pour moi comme de la chair de porc ", il ne peut l'épouser de nouveau qu'après qu'elle aura été remariée à un autre homme.
                 Il n'y a qu'un cas qui annule ou plutôt ajourne la troisième répudiation ; c'est quand elle a été prononcée pendant les menstrues de la femme. On voit à quel point la condition de la musulmane est aléatoire.
                 Aujourd'hui elle est épouse, demain elle est répudiée, chassée de la tente ou de la maison qu'elle habitait.

                 Ils n'existent guère de mahométanes qui n'ait été au moins répudiée trois fois. Cela ne les déconsidère pas tant est forte l'accoutumance. Seulement la réciprocité n'existe pas pour la femme et si son mari lui déplait, elle n'a pas à son service la répudiation pour s'en débarrasser.
                 Quand chez les musulmans polygames, une des femmes ne plait plus ou ne rapporte point assez au mari par son travail, il n'est guère de torture qu'il n'emploie à son égard avant d'user de son droit de répudiation.

                 Certains maris balancent la femme dont ils ne veulent plus après une planche hérissée de pointes, de clous, supplice qui lui met les jambes et le bas des reins en sang.
                 D'autres s'ingénient à lui faire avancer la poitrine et à prendre ses longs seins dans l'entrebâillement d'une porte.
                 Ces actes sauvages s'accomplissent sous l'égide de notre Gouvernement civilisateur ! Qu'attend-on pour mettre fin à cette barbarie ?
                 Que de plus diligents et de plus habiles que nous aient imposé leurs lois aux Arabes.

La femme arabe en Algérie
par Hubertine Auclert . Édition 1900


La polygamie
Envoyé par M. Christian Graille

                 Un conseil de guerre siégeant à Oran a dernièrement acquitté Rochia, épouse de Mohamed-Ould-Saïd, chef du douar de Marnia.
                 Cette femme, à la suite d'une scène de jalousie, en était venue aux mains avec Aïcha deuxième épouse de Saïd et l'avait tuée net d'un coup de bâton.
                 Les débats ont révélé de curieux détails sur la polygamie qui a enfanté ce drame.

                 La polygamie qui force les femmes condamnées à la subir, à faire journellement intervenir le fer et le poison pour se débarrasser d'une rivale, engendre chez les hommes la pédérastie.
                 Les femmes déjà rares en pays arabe puisqu'elles sont vingt-deux pour cent de moins que d'hommes, étaient accaparées par ceux qui ont les moyens de les payer, les pauvres sont souvent dans l'impossibilité d'avoir une épouse ; alors ils prennent pour femmes … des hommes !

                 D'aucuns sont même surpris derrière une touffe de lentisques, en conversation criminelle avec une chèvre ou une brebis !...
                 Ces êtres primitifs ne peuvent être accusés comme les ultras-civilisés de recherche dans la pédérastie un raffinement de débauche.
                 S'ils recourent à un moyen anti naturel pour satisfaire leurs instincts amoureux, c'est parce que les polygames font la rafle et partant, la disette des femmes.
                 On sait que sous l'égide de la loi coranique le musulman peut afficher les mœurs les plus dissolues.

                 Posséder un grand nombre d'épouses rend son opulence indiscutable ; aussi il se ruine en femmes comme les Européens se ruinent en chevaux.
                 D'abord il épouse ! Il épouse ! Ensuite il s'entoure de concubines au point d'être dans l'impossibilité de maintenir son état de maison. Alors pour alléger ses charges et pouvoir poursuivre ses fantaisies amoureuses, il chasse des femmes et des concubines, il en prend d'autres.
                 Ce renouvellement de son personnel féminin est son plus grand divertissement :
                 " La femme est faite pour le plaisir de l'homme, disent les Arabes, comment voudrait-on qu'une seule et unique épouse puisse amuser un homme toute sa vie. La polygamie et la répudiation sont nécessaires. "

                 D'après les prescriptions de Mahomet, chaque femme d'un même homme devrait avoir une demeure à part, mais ce n'est pas ce qui a lieu ; ordinairement, le mari et toutes ses femmes vivent dans la plus complète promiscuité, pour éviter les frais de logement séparés.
                 Le prophète avait pu, lui, qui s'attribuait le cinquième du butin et le cinquième des dons et des présents, avec sa fortune considérable, posséder au mépris de la loi, dix-sept femmes à la fois et procurer à chacune de ses dix-sept épouses légitimes et ses onze concubines, une certaine aisance.

                 Malheureusement tous les mahométans n'ont pas les revenus du fondateur de leur religion ; le plus souvent les polygames ont pour maison une tente séparée en deux par une grande portière.
                 D'un côté sont toutes les femmes (le musulman qui avoue n'en avoir que quatre en a six) de l'autre, le mari commun prodiguant ses tendresses à la favorite du moment. Tous les peuples ont pratiqué la polygamie.
                 Les rois d'Israël furent polygames. Salomon eut soixante femmes légitimes et quatre-vingts concubines.
                 Les Français aussi furent polygames. Charlemagne avait huit femmes. Dans les huttes de terre d'Aix-la-Chapelle, l'Empereur eût, disent les historiens, des batailles à soutenir contre elles et malgré son gantelet de fer, s'il fut victorieux ailleurs, il fut là souvent battu.

                 Mahomet n'était pas plus heureux avec ses dix-sept femmes ; quand il n'échangeait pas avec elles des coups, il échangeait des injures ; sans cesse il était obligé de faire intervenir Dieu, pour réfréner leur irrévérence.
                 Zeinah, sa quinzième femme, lui servit un jour une épaule de mouton empoisonnée.
                 " - J'ai voulu lui répondit Zeinah m'assurer si tu es véritablement prophète, si tu saurais te préserver du poisson ; dans le cas contraire, délivrer mon pays d'un imposteur et d'un tyran. "

                 Aïcha, sa favorite lui fit tant d'infidélités que pour fermer la bouche à ses contemporains scandalisés, il dût mettre dans le Coran, chapitre 26 : " Ceux qui accuseront une femme d'adultère sans produire quatre témoins seront punis de quatre-vingts coups de fouet. "
                 La vertu d'Aïcha, femme remarquable d'ailleurs ne fut plus mise en doute après ce verset. Bien qu'il lui fût impossible de vivre en bonne intelligence avec autant d'épouses, légitimes ou illégitimes, Mahomet ne renonça jamais à sa passion pour le sexe féminin.
                 " Les deux choses que j'aime le plus au monde, répétait-il souvent, ce sont : les femmes et les parfums. "

                 Tous les chorfas (chefs religieux) sont polygames comme lui.
                 L'ancien sultan du Maroc avant des centaines de femmes ; chaque vendredi une nouvelle épouse entrait dans son harem.
                 Norodom, roi du Cambodge, donne à la polygamie un but utilitaire ; il assigne à chacune de ses cinq cents femmes une occupation dans son palais ; les plus favorisées sont :
                 - comédiennes,
                 - danseuses, les autres,
                 - cuisinières,
                 - tailleuses, etc.

                 Chez les Arabes aussi les autres femmes sont les servantes de la favorite momentanée. Mais l'élue d'aujourd'hui n'est jamais certaine de ne pas être la répudiée de demain tant est grande la mobilité arabe.
                 La civilisation chasse devant elle la polygamie aussi anti naturelle que contraire à la dignité humaine.
                 D'où vient donc qu'en conquérant l'Algérie la France monogame ait laissé la polygamie y subsister ? Il est étrange que la pluralité des femmes, condamnées en France, soit permise sur notre terre francisée d'Afrique.
                 Si les françaises votaient et légiféraient, il y a longtemps que leurs sœurs africaines seraient délivrées de l'outrageante polygamie et de l'intolérable promiscuité avec leurs autres épouses.
                 C'est en voyant le préjugé de race dominer tout en Algérie que l'on comprend bien l'absurdité du préjugé de sexe.
                 Ainsi, la race arabe, si belle et si bien douée est absolument méprisée par les Européens qui, rarement cependant, sont aussi beaux et possèdent autant d'aptitudes naturelles que les Arabes.
                 Et voyez cette contradiction. Le Français vainqueur dit au musulman : " Je méprise ta race mais j'abaisse ma loi devant la tienne ; je donne au Coran le pas sur le Code. "
                 Les Français permettent aux Arabes de pratiquer la polygamie, qu'ils s'interdisent à eux-mêmes

                 Pour masquer leur illogisme, ils affirment que les Africains ont des besoins que ne connaissent pas les Européens et que c'est pour faire droit à ces besoins qu'on leur laisse épouser tant de femmes.
                 Si la polygamie était nécessaire aux Arabes, les riches, seuls, pouvant se satisfaire, comment les pauvres, plus nombreux ne porteraient-ils pas la peine de leur privation ?
                 Nous avons eu sous les yeux des exemples qui sont en contradiction avec cette assertion : des Arabes bien portant, pendant qu'ils avaient une seule épouse, s'affaiblissaient, perdaient la santé dès qu'ils en prenaient plusieurs.
                 La polygamie ne dégrade pas seulement la décrépitude physique, elle amène la dégénérescence intellectuelle.

                 En concentrant toute l'activité cérébrale des Arabes sur l'instinct bestial, elle annihile leur intelligence et atrophie leur cerveau.
                 En avançant sa mort et en préparant la perte de sa race, l'homme polygame est-il au moins plus heureux que le monogame ?
                 Nous avons interrogé à ce sujet nombre d'Arabes ; tous nous ont avoué que la pluralité des femmes engendrait des dissensions domestiques et que la guerre était en permanence dans la maison de l'homme qui avait plusieurs épouses.
                 Mahomet qui avait tant cependant d'appétits charnels, dénonçait les amertumes dont ses nombreuses femmes et concubines l'abreuvaient. Le défunt shah de Perse, Nassr-Eddin qui avait dix-neuf femmes légitimes et deux cens concubines répétait à qui voulait l'entendre lors des noces d'or du défunt homme d'État Gladstone : " Qu'il valait mieux vivre cinquante ans avec une seule femme qu'un an avec cinquante. "

                 Il faut bien que l'on sache en France que la polygamie révolte la femme arabe.
                 La jeune épouse d'un homme déjà muni de plusieurs femmes répond presque toujours aux premiers compliments de son mari par des injures.
                 C'est la très faible expression de son horreur et de son dégoût pour ce qu'elle nomme " chenil conjugal ".
                 Beaucoup de femmes répètent du matin au soir à leurs maris qu'elles ne peuvent de bon gré avec un homme qui a plusieurs femmes, qu'elles ne restent chez lui que par force.

                 En pays musulman, quand un homme venant de se marier entre par la porte avec sa nouvelle femme, il n'est pas rare que la première épouse en titre, sorte par la fenêtre et se sauve chez ses parents.
                 On tente une réconciliation, le mari polygame soutient que s'il amené une seconde femme sous son toit, ce n'est que pour lui faire, faire gratuitement l'ouvrage de sa mère ou de sa sœur….
                 Quand le Cadi a forcé la femme outragée dans sa dignité à regagner le logis conjugal, la guerre éclate, terrible entre les épouses.
                 Ces rivales qui se partagent à tour de rôle les coups et les baisers du maître, et dont chacune appelle l'autre " mon préjudice " se font mutuellement chasser et répudier.

                 Deux femmes s'espionnent réciproquement, trois femmes, quatre femmes d'un même homme s'espionnent encore bien plus.
                 Il n'entre pas d'amour dans ce ménage à quatre ou huit, mais une jalousie féroce qui engendre le crime et en fait comme un besoin de ce milieu délétère.
                 Les enfants n'échappent pas à cette fureur jalouse, chaque bébé d'une famille polygame a pour marâtre toutes les femmes de son père qui font souvent plus que de le martyriser.
                 L'autre jour encore une jeune femme arabe prenait entre ses jambes un beau chérubin de deux ans, l'enfant de sa rivale et l'égorgeait comme un chevreau.
                 Ordinairement ces marâtres des fils et des filles du même père, agissent discrètement et si on les soupçonne personne ne peut les convaincre d'avoir estropié ou aveuglé l'enfant de sa rivale.

                 La polygamie aide-t-elle au moins à peupler l'immense territoire de l'Algérie ?
                 Non, car au lieu d'augmenter la polygamie diminue le nombre des naissances.
                 Les familles musulmanes nombreuses n'existent pas et malgré tous ses désirs de paternité, l'homme n'a avec ses quatre femmes pas plus d'enfants que l'Européen avec une seule. Deux raisons qui s'enchaînent concourent à restreindre la reproduction de l'espèce :
                 - l'excès de bestialité de l'homme polygame et
                 - la stérilité de la femme due aux abus et à l'atrophiement dont elle a été la victime dans son enfance.

                 La polygamie n'étant pas consentie par la femme et ne valant ni au point de vue individuel ni au point de vue collectif sa suppression a été demandée par la pétition ci-dessous :

                 " Messieurs les Députés, Messieurs les Sénateurs, Permettez-nous d'appeler votre attention sur la situation des femmes arabes qui sont, avec la tolérance de la France, barbarement traitées.
                 La femme arabe vendue tout enfant à un mari est séquestrée par ce mari dans le " chenil familial " avec ses autres épouses puis répudiée sans motifs pour faire place à une autre. On a déjà laissé trop longtemps les Arabes garder :
                 - leurs lois,
                 - leurs mœurs,
                 - leur langue.

                 Ne croyez-vous pas qu'il est urgent :
                 - d'en faire des enfants de la République,
                 - de les instruire,
                 - de les assimiler aux Français ?
                 Nous vous prions, Messieurs, de bien vouloir substituer sur notre territoire africain l'état de civilisation à l'état de barbarie en décrétant la suppression de la polygamie que les femmes arabes subissent par force et qui est outrageante pour tout le sexe féminin.

                 Nous vous demandons aussi d'interdire le mariage des petites filles impubères.
                 Le viol d'enfant sous prétexte de mariage, la pluralité des femmes et leur séquestration dans les prisons matrimoniales, sont lois et usage hors nature, qui entravent l'accroissement de la population au lieu de la favoriser et font obstacle à la fusion si désirable de la race arabe à la nôtre.
                 La République, a moins d'être en contradiction avec son principe même, ne peut continuer à encourager d'un côté de la Méditerranée la polygamie et le mariage des filles impubères qu'elle punit de l'autre côté.
                 Nous espérons, Messieurs, que vous vous inspirerez des intérêts de la civilisation et que vous abrogerez les lois inhumaines qui régissent la majorité des habitants de l'Afrique française. "
Les femmes arabes en Algérie
par Hubertine Auclert. Édition 1900

La polygamie et la presse
Envoyé par M. Christian Graille
Cette pétition a été commentée par toute la presse :

           " Maintenant ont dit des journaux, c'est une Algérienne qui sert de renfort aux sénateurs. Elle est d'autant plus inexcusable de n'avoir rien vu qu'elle était, ayant habité Alger, Laghouat, le Sud oranais, en situation pour tout observer. "
           La polygamie est dans nos mœurs ont affirmé certains chroniqueurs. Si la polygamie est dans nos mœurs, elle n'est pas dans la nature.
           Ainsi la femme, qui moins sophistiquée que l'homme, touche de plus près la nature, est absolument monogame et elle reste monogame même quand elle déchoit moralement ; la " noceuse " a toujours un ami de cœur et la prostituée de dernière catégorie pour avoir un homme à elle prend le " souteneur. "

           Loin de modérer leurs passions, la polygamie les excite ; l'homme polygame est encore bien plus volage que le monogame. Il a légalement l'habitude du changement.
           Du reste, si la polygamie est une chose si bonne, si les hommes arabes veulent continuer à avoir plusieurs femmes, la plus élémentaire égalité exige que les femmes arabes aient, comme avant Mahomet, plusieurs maris. Les musulmans étant en Algérie beaucoup plus nombreux que les femmes c'est la polyandrie et non la polygamie qui devrait s'y pratiquer.
           La polygamie pour tous et toutes, ou bien : A bas la polygamie !
Réponse du Ministre

           Le Président de la Chambre des députés m'a communiqué la décision défavorable du Ministre auquel avait été renvoyée ma pétition au relèvement de la condition juridique et sociale de la femme arabe.
           " Il ne paraît pas possible, dit le Ministre de l'Intérieur, au moins pour le moment, ainsi que le fait remarquer, M. le Gouverneur Général de l'Algérie, de donner satisfaction aux vœux exprimés par la pétitionnaire.
           La situation de la femme arabe ne saurait être modifiée sans toucher aux statuts personnels et successoraux musulmans qui ont toujours été respectés par la législation algérienne.
           Il y aurait même imprudence à mettre à l'étude une aussi grave question : outre l'impossibilité évidente d'arriver à une solution pratique, on provoquerait dans la population indigène, déjà préoccupée des projets de réformes, une agitation qu'il convient d'éviter. "


           Le Ministre de l'Intérieur est plus musulman que Mahomet lui-même. Pendant qu'il objecte un danger chimérique, un bon mahométan Kassim-Anim Bey, conseiller à la Cour d'Appel du Caire, demande justement que la loi interdise la polygamie, la répudiation et oblige à instruire la femme, à la laisser vivre indépendante et libre de choisir son époux.
           Et quoi ! Les idées volent, le progrès pousse les hommes et les conquis de la République française seuls croupiraient en leurs vieux errements ?
           L'Algérie mahométane devrait rester dans le statu quo, pendant que tout marche autour d'elle ?
           Les statuts que l'on invoque pour s'abstenir de modifier le sort de la femme arabe ont été violés combien de fois par les Administrateurs, quand il s'agissait de rançonner et de mettre en interdit les indigènes.
           D'ailleurs ces statuts dont le Ministre parait faire un si grand cas aujourd'hui ont été méconnus par les Arabes eux-mêmes, qui, oublieux des conventions prises, n'ont depuis l'annexion de l'Algérie cessé de se déclarer belligérants et de rechercher à reconquérir leur indépendance.

           La France a, sous le couvert de la civilisation, dépossédé l'Arabe du territoire de l'Algérie et maintenant elle arguerait de son respect pour la barbarie du vaincu, pour le laisser en dehors de la civilisation au nom de laquelle elle l'a conquis ?
           Cela est inimaginable !
           Il n'est pas, comme on pourrait le croire, impossible d'arriver à une solution, relativement à la suppression de la polygamie dans le monde musulman.
           Il ressort en effet clairement d'une enquête que j'ai fait à ce sujet, que beaucoup d'Arabes trop pauvres pour pouvoir se marier sont obligés de recourir à des moyens anti naturels pour satisfaire leurs appétits sexuels.
           Les autres sont en majorité monogames et usent fréquemment du divorce. Il y a donc en fait qu'un nombre restreint d'Arabes qui pratiquent la polygamie et encore de ce nombre il faut défalquer les hommes instruits qui n'ont chez eux qu'une seule femme.
           " Une seule femme me disait dernièrement un conseiller municipal arabe, en visite chez moi à Paris, est déjà assez difficile à contenter, comment pourrais-je en contenter plusieurs ! "

           Quant à nos sœurs indigènes, dès qu'elles sont initiées à notre vie, elles ont le dégoût de leur condition de femmes-troupeau et elles ne veulent plus rentrer dans le milieu où elles sont forcées de subir la polygamie et de vivre séquestrées.
           En dépit du Coran les femmes Touaregs ont interdit la polygamie et l'on ne trouve pas dans les tribus de leur race d'exemple d'hommes ayant pris une deuxième femme.
           Pour ce qui est de l'agitation momentanée qui ressuscitera à son noble passé et mettra en marche vers le progrès la race musulmane, il est puéril de chercher à l'éviter. Cette agitation doit forcément avoir lieu lors de l'assimilation.
           La polygamie qui met obstacle à la fusion des deux races sous une loi commune doit être sacrifiée à l'unité française.

           Les occidentaux sont aussi peu monogames que possible.
           Ils ont des amours successives et parfois multiples ; mais au moins dans les pays monogames, la polygamie est voilée.
           Si un homme s'avisait de mettre en contact sa femme et sa maîtresse il serait traité de goujat par ses congénères.
           Eh bien la délicatesse féminine dont les Européens se font les gardes du corps, cette délicatesse existe chez les femmes arabes et veut être respectée.
           Sous aucuns cieux, la femme qui a donné son cœur ne s'habitue à partager avec d'autres celui qu'elle aime.
Les femmes arabes en Algérie
Par Hubertine Auclert. Édition 1900



PHOTOS DU CENTENAIRE
Envoyée par divers lecteurs

Le Capitaine Lelièvre à Mazagran

La soumission d'Abd-del-Kader



Où la prostitution est un sacerdoce
Envoyé par M. Christian Graille

           Chez les Arabes où l'on compte vingt-deux femmes pour cent de moins que d'hommes, et où la polygamie qui excite l'appétit sexuel et fait en raison de l'accaparement de quelques-uns, la rareté pour tous du sexe féminin sur le marché du mariage, il ne faut pas s'étonner si sacrifier à l'amour est œuvre pieuse, si la prostitution est en Algérie un sacerdoce.
           La tribu des Ouled Naïl qui pour plaire à Allah exerce ce sacerdoce recueille partout honneurs, considération, richesses. Cette tribu des prêtresses de l'amour dont les tentes ne sont pas comme celles des Ouled-Sidi-Cheik, noires surmontées d'un panache de plumes d'autruches mais d'une couleur grenat qui la distingue de ses coreligionnaires aux tentes grises ou brunes, occupe un immense espace sur les confins du grand désert entre Bou-Saâda et Laghouat près de Djelfa.
           Les hommes et les femmes dont elle se compose, sont les plus parfaits types de beauté arabe.
           Les hommes efféminés sont poètes et jouent de la flûte. C'est au son de cet instrument que les bambines de la tribu apprennent à danser en faisant leurs premiers pas.

           Quand elles ont atteint un certain âge, qu'elles savent chanter et danser à souhait, fumer élégamment, elles émigrent par troupes vers les villes du littoral où elles exercent leur profession qui est :
           - de charmer et d'ensorceler,
           - de se donner ou
           - de se vendre librement.

           Ces jeunes filles du désert n'admettent pas la réglementation de la prostitution.
           Les Chambaa prévenus que la garnison d'El-Goléa allait avoir des maisons publiques, firent connaître hautement qu'ils se révolteraient si on prenait des femmes de leur race pour ce commerce patenté.
           Les almées (danseuses) si jolies, les vierges folles du Sahara ravissent les Européens. Ces houris transfigurent les habitués des cafés maures qui ont, en les regardant danser, un avant-goût du paradis de Mahomet…
           Les riches qui sont là leur versent sur les mains des amphores remplies de parfums… Quand on voit étincelantes de la tête aux pieds de pierreries, de diamants et enveloppées par la fumée des aromates les charmantes Ouled Naïl se lever une à une et doucement, comme en hésitant, s'avancer dans le cercle formé par les spectateurs où bientôt elles agitent leurs hanches par un mouvement lascif, l'assistance est fascinée.

           Une seconde almée succède à la première, offrant la même irrésistible, mystérieuse attraction et toute la troupe des danseuses défile, simulant les choses les plus provocantes, laissant deviner, grâce au costume arabe, les hanches et le ventre qui s'agitent aussi distinctement que s'ils étaient nus.
           Cette danse du ventre (le spectacle grotesque que l'on en donne en France n'en est qu'une horrible imitation.) c'est l'amour sans l'amour, elle produit une ivresse des sens dont ne peuvent se lasser les spectateurs.
           La musique bien qu'assourdissante est entraînante ; bientôt un noir, castagnettes de fer ou clarinette à la main, s'approche de chaque assistant et ceux même qui sont déguenillés lui donnent dix à douze douros.
           Cet argent a été emprunté pour quelques heures à un Juif par de pauvres Arabes qui ont voulu se procurer le plaisir de jouer aux riches devant les belles Ouled Naïl. Quand, en se vendant à tout le monde, ces filles auront recueilli assez d'argent, elles retourneront dans leur tribu et les épouseurs se les disputeront.

           C'est qu'avec l'or elles apportent dans les plis de leur melhafa (robes) de brocart ou de soie un peu de civilisation.
           Ce n'est pas seulement un besoin inhérent à leur pauvreté qui a engendré la coutume générale chez les Ouled Naïl d'offrir à prix d'or leurs filles à tout venant, c'est une croyance qu'en agissant ainsi ils honorent Allah.
           Ils sont persuadés que les femmes font œuvre méritoire en se prostituant et les encouragent dans cette voie ; car selon eux, renoncer à cette habitude attirerait sur la tribu les plus grands maux.
           La dîme de chair fraîche payée à ce Minotaure, le vice, leur paraît une garantie de sécurité. Aussi, c'est vainement qu'Abd-El-Kader voulut faire perdre aux filles des Ouled Naïl l'usage d'aller dans toute l'Algérie se prostituer ; une disette survint, on l'attribua à la colère d'Allah et l'ancienne coutume fut rétablie.

           Les Ouled Naïl nobles, c'est-à-dire de grande tente, agissent royalement avec leurs amants d'une heure ; quand ils ont admiré un objet rare ou un des tapis qui forment l'autel sur lequel on sacrifie à l'amour, elles le leur font porter par leurs suivantes.
           Ghadamès, (oasis de Lybie) plus collet-monté qu'Alger et les autres villes du littoral, proscrit la prostitution ; elle chasse de ses murs les prostituées.
           Le royaume de Houssa (populations établies entre le Niger et le Tchad.) est pour elles encore plus cruel. Dans ce royaume les femmes, recousues pour se livrer à la prostitution sont le jour du marché, pendues sur la place publique.

           En compensation de cette sévérité, Biskra, qu'un poète compare à une émeraude dans un joyau d'or appelle et adule les courtisanes. Elles occupent dans l'oasis aux cent cinquante mille palmiers tout un quartier et elles contribuent au moins autant que les courses de méharas à attirer les hiverneurs.

           Dans les steppes du Sahara des marabouts berbères, appelés Tagama (saints) qui laissent croître leurs cheveux et les disposent en longues tresses pour être remarqués de loin, ont une industrie traditionnelle, c'est de faire trafic de leurs femmes avec les étrangers. Ces mœurs se retrouvent chez les tribus d'origine berbère en Tripolitaine. Hérodote (historien et géographe grec) raconte que les filles de la Lybie se livraient à la prostitution. Elles exerçaient ce métier jusqu'à ce qu'elles trouvassent à se marier. C'est ainsi qu'elles se mettaient en état de choisir un époux.

Les femmes arabes en Algérie
par Hubertine Auclert. Édition 1900.




Le jeûne, le Ramadan (el siam, el ramadan)
Envoyé par M. Christian Graille

           Le jeûne du Ramadan est la troisième base fondamentale de l'islamisme qui en reconnaît cinq :
           La prière, el sala,
           L'aumône, el zekkat,
           Le jeûne, el siam,
           Le pèlerinage, el hadj,
           La profession de foi, el chehad.

           On rentre dans le mois du Ramadan quand, après le mois de chaban, (mois pour préparer son corps et son âme pour le Ramadan) deux adouls (greffiers) témoignent avoir vu la nouvelle lune, tous les habitants d'une ville, tous les membres d'une tribu ne l'eussent-ils pas vue ; depuis ce moment jusqu'à la lune suivante, le jeûne est d'obligation pour tous les musulmans.
           Chaque jour à partir du moment où l'on peut distinguer un fil blanc d'un fil noir jusqu'au coucher du soleil.
           Pour entrer de fait dans le Ramadan, il faut y entrer d'intention et s'être proposé la veille de jeûner le jour suivant.
           Pendant le jour du jeûne, on ne peut :
           - ni embrasser, ni étreindre,
           - ni se laisser aller aux mauvaises pensées qui peuvent faire perdre à l'homme sa force.
           - Il faut s'abstenir durant tout le jour de relations avec sa femme.

           Celui qui jeûne, homme ou femme, ne peut goûter aucun met ni ceux qu'il prépare, ni tout autre.
           Il ne peut se servir d'aucun remède pour les dents car toute chose aussi minime qu'elle soit qui entrerait dans l'estomac romprait le jeûne.
           La fumée du tabac elle-même, non seulement celle que l'on aspirerait en fumant ni encore celle qu'on respirerait en compagnie de fumeurs rompt le jeûne ; il n'en est point ainsi de la fumée de bois.

           Celui qui, de son plein gré ou par oubli ou par ignorance a mangé se trouve dans le cas dit keufara ; et pour se racheter, il donnera soixante jointées (quantité contenue dans des mains jointes) de blé aux pauvres, une à chacun, ou jeûnera deux mois de suite, ou affranchira son esclave. Toutefois, un homme très avancé en âge peut se dispenser de jeûner pourvu qu'il donne chaque jour une jointée de blé aux pauvres.
           En cas de maladie grave on peut remettre le jeûne et le cas est décidé par un médecin ou par l'autorité d'un homme sincère.

           La femme enceinte, en couches ou qui allaite peut se dispenser de jeûner ; il en est de même pour celui qui est fou et de celle qui est folle.
           Quand un homme a besoin de faire travailler sa femme il peut encore l'autoriser à manger.
           Si le Ramadan tombe au milieu des fortes chaleurs on peut boire mais à la condition de donner également du blé aux pauvres et de jeûner plus tard pendant autant de jour qu'on en aura violé.
           Sauf ces cas réservés, celui qui mange pendant le Ramadan peut être :
           - bâtonné, emprisonné,
           - frappé d'une amende suivant la volonté du Cadi.

           On rompt le jeûne de la journée en mangeant aussitôt le coucher du soleil des choses légères ou des douceurs, ou des dattes et en buvant trois gorgées d'eau après avoir fait cette prière :
           " Mon Dieu j'ai jeûné pour vous obéir et je romps le jeûne en mangeant de vos biens. Pardonnez-moi mes fautes passées et futures. "
           Il est d'usage cependant de faire aussitôt un repas pour ne point imiter les Juifs qui s'abstiennent longtemps encore après que l'heure de manger soit venue
           Aux trois quarts de la nuit enfin on fait le repas ; mais au fedjeur (point du jour) il faut reprendre l'abstinence.
           Ce n'est pas assez toutefois de ne pas satisfaire les appétits du corps il faut encore s'abstenir de tous mensonges, de toute mauvaise pensée et ne pécher :
           - ni par les yeux,
           - ni par les oreilles,
           - ni par la langue
           - ni par les mains,
           - ni par les pieds.

           C'est pendant le Ramadan surtout que chaque matin la langue dit à l'homme : " Comment passeras-tu la journée ?
           - Bien si tu ne me compromets pas "
lui répond l'homme.
           - Le soir elle lui dit encore : " Comment as-tu passé la journée ?
           - Et l'homme lui répond : " Bien si tu ne m'as pas compromis. "

Mœurs et coutumes de l'Algérie par le général Daumas,
Conseiller d'État, Directeur des affaires de l'Algérie. Édition 1853



Le paradis et les Houris
( Vierges du paradis. )
Envoyé par M. Christian Graille

                  Le mahométisme maintient dans le paradis l'inégalité des sexes qu'il a établie sur la terre ; car, bien qu'il ait donné à la femme la capacité légale, morte ou vivante, dans le ciel comme dans le désert, la musulmane n'est que pour le plaisir de l'homme.
                  On sait qu'on ne peut toucher le Coran sans avoir fait une ablution ; mais l'eau même ne lave pas dans certaines circonstances.
                  Pendant les menstrues et pendant ses couches, il est défendu à la femme, eût-elle fait cent ablutions, de toucher le Coran.
                  Elle prend ce qu'elle veut de la croyance commune, on s'occupe peu de sa foi.
                  " La femme a l'âme d'un chien " ; inutile qu'elle aille à la mosquée car cette créature sans vertu troublerait les hommes par sa présence.
                  Il est donc superflu de dire que si chaque croyant peut, à l'occasion, remplir l'office de prêtre, les femmes ne peuvent en exercer le rôle.
                  Nous sommes loin de l'époque où la cheikesse Chohdah, surnommée la gloire des femmes et rangée parmi les savants de l'Islamisme, donnait dans la grande mosquée des conférences publiques où elle expliquait le livre des " défaites ou infortune des amants ".

                  Le vendredi est le dimanche des Arabes. La femme doit en ce jour consacré à Dieu,
                  - tisser comme les autres jours les tapis et les burnous,
                  - moudre la farine d'orge car le Coran blâme qui imite les infidèles chrétiens ou juifs, s'abstenant de travailler ce jour-là.

                  Les catholiques libéraux et anti sémites de France préconisent l'alliance et non la fusion franco-arabe parce qu'ils ont des préjugés de race.
                  Combien ce grand metteur en scène défunt, Lavigerie, fut mieux inspiré qu'eux, quand, ne se contentant pas de faire planter aux frais des contribuables et des gens charitables, par les orphelins arabes, des milliers d'hectares de vigne dont sa famille hérita ; il releva les noirs en honorant à Notre Dame d'Afrique une madone du plus beau noir, une vierge nègre !
                  La mosquée ne rassemble le vendredi que la moitié de la nation musulmane, les hommes ; les rares femmes qui s'y rendent vont là pour causer, non pour prier. Je les vois encore ces femmes s'accroupir dans une nef, séparées des hommes et parler entre elles de toutes choses étrangères à la religion.

                  Elles me forçaient à m'accroupir comme elles, ce qui me brisait les jambes ; elles comptaient mes jupes, détaillaient mes vêtements ; il est vrai qu'en revanche, elles me laissaient complaisamment satisfaire ma curiosité et soulever le voile qui masquait leur visage.

                  Il y a dans le Sahara des femmes qui, comme les marabouts rendent dans les zaouïas, ( Établissements religieux et scolaires pouvant héberger des étudiants et des voyageurs) des oracles.
                  On vient de loin leur demander de résoudre des différends et l'on se soumet aux jugements qu'elles rendent.
                  Toutes les femmes Touareg savent lire et écrire ; alors que grâce à nous, civilisateurs, les Mauresques d'Alger croupissent dans la plus grande ignorance.
                  Les femmes qui ont fait le pèlerinage à la Mecque, sont pour le reste de leur vie célèbre dans leur tribu.
                  Seulement, après leur mort, elles n'ont, comme toutes les autres musulmanes, droit, dans le paradis de Mahomet, qu'à une soixante-douzième partie de mari ; en d'autres termes, un homme a, pour lui seul, soixante-douze houris.

                  Comment donc Mahomet fera-t-il quand il n'y aura pas même une femme pour un homme pour en donner soixante-douze à chaque mahométan ?
                  La multiplication des femmes aura donc lieu comme a eu lieu la multiplication des pains ?
                  Sans doute puisque d'après le Coran, la femme est uniquement créée pour composer à l'homme un harem éternel et lui procurer des joies et des plaisirs ininterrompus.

                  A qui dans l'autre monde appartiendra la femme qui a épousé plusieurs hommes ? Le prophète répond que ses maris la tireront au sort.
                  La cruauté divine envers les femmes et l'habitude prise par les hommes de la laisser hors de la religion, prédisposent peu les musulmans à s'occuper de l'au-delà de la vie.
                  N'attendant pas dans le ciel de bonheur, la femme arabe le cherche sur terre.
                  Pour elle, la suprême félicité est de plaire, d'inspirer de l'amour ; aussi le Cadi auquel elle va se plaindre quand elle n'en point satisfaite de son mari, lui donne-t-il le droit souvent en disant :
                  " Je te comprends car je sais que la religion des femmes, c'est l'amour ! "

Les femmes arabes en Algérie
par Hubertine Auclert. Édition 1900.


HALLOWEEN
Envoyé par Hugues


       Halloween n'est pas de tradition Française,
       Mais d'origine celte, et surtout Irlandaise.
       Au dix neuvième siècle, pour cause de famine,
       En bagages irlandais, vers l'Amérique chemine.

       Elle prospère aisément en terre du Nouveau Monde
       Et revient en Europe l'humeur vagabonde,
       Formée au marketing, conquérant les marchés,
       Avec ses sorcières sur balais enfourchés !

       La France, comme d'autres, devant elle s'agenouille,
       Développe le commerce de costumes, de citrouilles,
       Tous les enfants se pressent, dans les grandes surfaces,
       Sur tous les déguisements pour se cacher la face !

       Et qui connaît l'histoire de "Jacques la Lanterne",
       Qui erre sans sépulture, que même le Diable il berne ?
       Halloween pour enfants qui jouent à se faire peur,
       Alors que notre monde s'enfonce dans le malheur.

Hugues JOLIVET
31 octobre 2014


HISTOIRE DE BÔNE
PAR RENE BOUYAC
Contrôleur civil suppléant Interprète militaire hors cadre
Source Gallica
DEUXIEME PARTIE
BONE DEPUIS 1830

        CHAPITRE IX
Situation de Bône en 1838. - Ralentissement momentané des progrès de la colonisation. - Le général de Castellane. - Son court séjour à Bône. - Constantine devient chef-lieu de la province. - Organisation politique et administrative de la province de Bône. - Le général Guingret est nommé commandant supérieur. - Les expéditions dans les tribus - Tempêtes du mois de mars 1840. - Assassinat du capitaine Saget. - Expédition contre les Beni-Salab. - Départ du général Guingret.

        Au commencement de l'année 1838, la population européenne de Bône était de 2.622 âmes, répartie ainsi : Français 954, étrangers 1.668.
        Les deux années qui venaient de s'écouler, fertiles en événements militaires, n'avaient pas permis au général Trézel de poursuivre l'œuvre si bien commencée par d'Uzer. Il y avait eu un temps d'arrêt clans l'essor de la colonie, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la ville. La malpropreté des rues, que le général d'Uzer avait réussi à faire disparaître après bien des efforts, était revenue et avec elle le cortège des maladies.

        La police s'était relâchée de sa surveillance ; à la suite des troupes envoyées de France pour prendre part aux deux expéditions de Constantine, on avait vu débarquer des gens qui, sous le nom de colons, débitaient aux soldats des alcools sans nom. La santé et la discipline s'en ressentaient.
        "Une mesure non moins importante, écrivait un officier de cette époque (17 février 1838), et aussi pressée à prendre, c'est l'établissement d'une bonne police civile et militaire.
        " L'ivrognerie, le vol et les tapages nocturnes sont extrêmement fréquents. Il serait temps enfin de sortir de cet état de barbarie, en envoyant à Bône des administrateurs à santé forte, à volonté ferme et à grande persévérance. Que l'on ne craigne pas de les récompenser et de les soutenir même dans les actes qui paraîtraient arbitraires en France, et qui sont ici nécessaires pour organiser l'ordre au milieu des Maltais, des indigènes, des fainéants et des voleurs. Que l'on admette dans la colonie, si on le juge convenable, les repris de justice, les condamnés au boulet ou aux travaux, le rebut de la nation française, mais que l'on y envoie des hommes forts pour diriger les administrations et des troupes bien disciplinées pour les protéger. "

        Il est certain qu'un tel état de choses ne pouvait favoriser les progrès de la colonisation.
        " La culture à la charrue n'a pas été mise en usage dans la plaine de Bône, dit le même officier ; c'est un genre d'industrie et de spéculation qui demande trop de travail et de persévérance et qui ne produit pas assez pour les colons avides et paresseux. On sera forcé d'organiser des colonies militaires, si on veut coloniser.
        " Le service des eaux n'a pas encore été régularisé. Nous avons des marais pendant six mois et une sécheresse absolue pendant six autres. Tels sont les résultats du désordre dans lequel on se débat depuis six ans à Bône, pour ne pas avoir eu d'idées fixes sur la position à occuper et un plan de conduite invariable."

        Le général de Castellane fut nommé au commandement des provinces réunies de Constantine et de Bône. Mais il ne fit que passer ; débarqué le 2 janvier 1838, il reprenait la mer le 5 février suivant, laissant la direction des affaires au colonel Roux.
        A son départ, le chef-lieu de la province de l'Est, qui était Bône, fut transporté à Constantine où commandait le général Négrier.
        Bien que la tranquillité régnât dans les tribus depuis la prise de Constantine, nous n'ignorions pas que les tribus redoutaient toujours des incursions d'El Hassnaoui, qui était en faveur chez les Hannencha.
        Le maréchal Valée résolut de faire cesser cette crainte en faisant circuler quelques troupes dans la région.
        Le chef d'escadron de Mirbek, qui avait remplacé Yussuf à la tête des spahis, reçut le commandement d'une petite colonne composée de quatre escadrons de son corps et une partie du bataillon turc. Il partit au commencement d'avril avec mission de faire rentrer l'impôt achour et hockor, mais simplement par la douceur et sans employer la force dans aucun cas.

        Il arriva tout naturellement que les rentrées furent nulles et que malgré cette attitude bienveillante la colonne fut attaquée le 26 avril près d'Aïn-Guettar par les contingents réunis des Oulad-Ali, Oulad-Amor et Beni-Mazen, excités par les émissaires de Hassnaoui.
        On leur tua une vingtaine d'hommes. Pendant ce temps, à Guelma, le lieutenant-colonel Douai, du 12e de ligne, parti du camp de Medjez-Ahmar qu'il commandait, eut l'imprudence de s'avancer avec quatre compagnies seulement jusqu'au Fedj-el-Trad, où des indications plus ou moins vagues lui faisaient croire à l'existence de mines de cuivre. Attaqué par la tribu des Haractas, il battit péniblement en retraite et éprouva des pertes très sensibles.
        Le commandant de Mirbek exécuta une deuxième sortie avec les mêmes forces et obtint, au point de vue des impôts, le même résultat ; néanmoins nos troupes reçurent un bienveillant accueil des Arabes campés sur le bord du lac Fezzara, chez lesquels elles restèrent quelques jours.
        Enfin une troisième expédition, toujours commandée par le chef d'escadron de Mirbek, dans le cercle de Guelma, n'aboutit à rien, à la suite d'un conflit survenu entre le commandant de la colonne et le colonel Guesvilliers, du 23° de ligne, conflit qui aura pour résultat de faire prononcer l'arrêté du 1er novembre 1838 que nous allons lire plus loin.

        Après la défaite d'Ahmed, son lieutenant Ben Aïssa s'était réfugié dans les montagnes du côté de Sétif, où il essaya de fomenter des troubles. Mais les contingents des tribus qui s'étaient soulevées à sa voix ayant été battus, il se décida à faire sa soumission.

        Le 5 février 1838, il était venu s'embarquer à Bône d'où il se rendit à Alger. Pour le récompenser et se l'attacher, on le nomma khalifat du Sahel. (Ben Aïssa fut destitué par le général Négrier en 1841. Convaincu d'avoir fabriqué de la fausse monnaie, il fut condamné par le conseil de guerre, le 2 avril 1841, à 20 ans de travaux forcés et gracié par le roi le 18 mars 1842. Il se retira à Constantine, puis à Alger, où il mourut dans la plus grande misère.)

        Au mois de juillet, le général Galbois remplaça le général Négrier dans le commandement de la province.
        La chute de Constantine avait été le signal de la ruine de l'autorité turque dans la province de l'Est, où notre victoire inaugurait une souveraineté nouvelle, celle de la France. En raison des nombreuses soumissions qu'apportaient les chefs des tribus, il devenait urgent d'édifier sur les ruines de l'ancien régime une administration politique et une organisation territoriale régulières.
        Le maréchal Valée arriva à Bône le 21 septembre pour étudier sur place la question de l'organisation définitive de notre conquête.
        La province tout entière fut divisée en deux parties : La France se réservait l'administration entière du territoire de la première. C'était la province de Bône. La seconde reçut le nom de province de Constantine et fut divisée en arrondissements inégaux, dans la formation desquels les traditions, les coutumes étaient ménagées et consultées avec soin. Le commandement supérieur du territoire des deux provinces était confié à un officier général.

        Nous n'avons à nous occuper dans ce travail que de la province de Bône, dont la banlieue politique, jusque-là limitée à la zone de protection de nos camps, on le sait, allait s'agrandir.
        L'arrêté du 1er novembre 1838, reproduit ci-après, en fixa d'une façon définitive l'organisation administrative et territoriale : "ARRÊTÉ du 1er novembre 1838 qui pourvoit aux gouvernements des populations arabes et kabyles comprises dans la partie de la province de Constantine, dont la France conserve l'administration directe.

        "ARTICLE PREMIER. - Le territoire de l'arrondissement de Bône sera partagé en quatre cercles qui porteront les noms de cercle de Bône, cercle de La Calle, cercle de Guelma et cercle de l'Edough.

        "ART. 2. - Le commandement et l'administration de chacun de ces cercles seront confié à un chef français qui exercera son pouvoir sous l'autorité de l'officier général commandant l'arrondissement de Bône. " Le commandant de l'arrondissement de Bône relèvera du commandant supérieur de la province de Constantine, dont il recevra directement les ordres.
        " L'autorité des fonctionnaires civils français sera successivement étendue sur tous les cercles avec les réserves que les circonstances rendront nécessaires.
        " Lorsqu'une ordonnance du roi ou un arrêté du gouverneur général aura placé une partie du territoire sous l'autorité des fonctionnaires de l'ordre civil et la juridiction des tribunaux, le commandant supérieur de la province ne pourra s'immiscer dans les affaires administratives et judiciaires qu'en vertu d'ordres spéciaux du gouverneur général ou sous sa responsabilité personnelle, dans des circonstances intéressant la sûreté du pays.
        " Les commandants des cercles, soumis à l'administration civile, n'auront d'autorité que sur les populations indigènes.

        "ART. 3. - Les commandants de cercle, toutes les fois que des dispositions spéciales n'auront pas décidé le contraire, réuniront tous les pouvoirs militaires civils et judiciaires.
        " Des arrêtés spéciaux régleront les formes suivant lesquelles ils devront exercer ces différentes attributions.

        "ART. 4. - Les populations indigènes seront placées, dans chacun des cercles de Bône, de La Calle et de l'Edough, sous les ordres d'un caïd, qui restera dans la dépendance du commandant du cercle.
        " Dans le cercle de Guelma, il y aura deux caïds, l'un arabe et l'autre kabyle; ils seront indépendants l'un de l'autre et relèveront directement du commandant du cercle.

        "ART. 5. - L'achour et le hockor seront livrés sur toutes les tribus qui habitent le territoire administré par les autorités françaises.
        "Le tiers du hockor sera abandonné aux caïds du cercle, pour appointements, frais de représentation et de perception.
        "Les caïds paieront l'impôt au commandant du cercle qui sera assisté pour la perception de l'hockor, d'un employé de l'administration des finances, et, pour la perception de l'achour, d'un membre de l'intendance militaire.
        " Les versements seront faits à Bône dans la caserne du payeur, en présence du conseil d'administration de l'arrondissement organisé par arrêté de ce jour.
        " Des reçus provisoires seront remis aux caïds par les commandants de cercle. Ces reçus deviendront définitifs lorsqu'ils auront été approuvés par le conseil d'administration d'arrondissement.

        "ART. 6. - Les propriétés du beylick et celles sous le séquestre seront régies par le conseil d'administration de l'arrondissement de Bône ; elles seront affermées par adjudication publique et les revenus en seront versés au Trésor.

        "ART. 7. - Les cavaliers irréguliers et auxiliaires aux tribus seront placés sous les ordres du commandant du cercle. Ils ne pourront se réunir qu'avec son approbation et rentreront dans leur tribu dès qu'ils en auront reçu l'ordre.

        "ART. 8. - Dans chaque cercle, il pourra être nommé un cadi musulman qui jugera les différends survenus entre les indigènes.
        " Lorsque des Européens seront en cause, les conseils de guerre et la justice ordinaire, pour les parties du territoire soumises à son autorité, seront chargés de la poursuite des crimes.

        " ART. 9. - Les caïds de cercle et les cadis seront nommés par le commandant supérieur de la province de Constantine, sur la proposition de l'officier général commandant l'arrondissement de Bône.
        " Les cheiks seront nommés par le commandant de l'arrondissement, sur la proposition du commandant du cercle.
        " Les chefs indigènes, quel que soit leur titre, pourront être révoqués par le gouverneur général, sur la proposition du commandant supérieur de la province qui, en cas d'urgence, les suspendra provisoirement de leurs fonctions.

        " ART. 10. - Les caïds du cercle recevront la gandoura au moment de leur investiture ; ils prêteront, sur le Coran, serment de fidélité au roi et d'obéissance au commandant du cercle. Ils seront dispensés de tout droit d'investiture.
        " Le commandant supérieur de la province de Constantine est chargé de l'exécution du présent décret.
        " Au quartier général, etc., etc.
        " (Signé) : Comte VALÉE. "

        La nouvelle province ainsi divisée était limitée à l'est par la régence de Tunis, dont la frontière n'était pas déterminée, ce qui sera pour nous pendant de longues années une cause de difficultés ; à l'ouest par les montagnes inaccessibles de la Kabylie et de Philippeville et le khalifat du Sahel ; au sud par la partie du territoire de la province de Constantine, dont la France ne se réservait pas l'administration directe.
        L'arrêté du 30 septembre 1838, qui avait confié à un officier général le commandement et l'administration de toute la province, avait réuni entre ses mains tous les pouvoirs civils et militaires qu'il importait d'établir ; l'autorité du commandant supérieur de la province fut limitée dans les parties du territoire sur lesquelles existait l'administration civile.

        L'indépendance des fonctionnaires de l'ordre administratif et de l'ordre judiciaire avait été posée en principe, et il n'avait été admis comme exception que des cas extraordinaires et des circonstances dé force majeure dans lesquels le salut du pays devenait la loi suprême. C'est pour ce motif que fut formé, sous la présidence du général commandant la subdivision de Bône, un conseil spécial d'administration destiné à contrôler la perception de l'impôt et de régulariser l'administration des propriétés du beylick, situées hors du territoire placé sous la main de l'autorité civile.
        Contrairement à ce qui avait été adopté pour le conseil d'administration de Constantine, les indigènes n'avaient point entrée à celui de Bône, qui était composé des actionnaires ci-après :
        L'officier général commandant la subdivision, président ;
        Le sous-directeur de la province ;
        Le sous-intendant militaire ;
        Le chef du service des domaines ;
        Le payeur du Trésor.


        Les chefs des différents services dans le territoire soumis à l'autorité civile conservaient la plénitude de leurs attributions et de leur indépendance.
        Le cercle de La Calle était placé sous le commandement de M. de Mirbek, chef d'escadron; celui de Guelma sous les ordres du commandant Herbillon ; celui de l'Edough était directement administré par le général commandant la subdivision.
        Le 28 décembre 1838, le général Guingret vint prendre le commandement de la subdivision de Bône.
        La région jouissait à ce moment d'une absolue tranquillité, et les travaux d'amélioration et d'embellissement changeaient chaque jour l'aspect de la ville.
        Les colons commençaient à s'établir dans les environs. Quelques cas épidémiques s'étant produits, le général Guingret, pour ne pas laisser la garnison dans une trop grande inaction, sortit de Bône le 16 mars et poussa une pointe de quatre jours dans la direction du lac Fezzara ; il rentra à Bône sans avoir été inquiété.

        Dans l'Est, El Hassnaoui essayait de fomenter des troubles. Avec quelques combattants des montagnes de la frontière tunisienne, il vint razzier les douars campés autour d'Aïn-Guettar. La garnison de La Calle ne comptait qu'un faible effectif et il eût été imprudent de la lancer à la poursuite d'un ennemi qui, en se dérobant, pourrait l'entraîner fort loin. Mais les Arabes qui nous avaient payé l'impôt réclamaient, à juste titre, une protection à laquelle ils avaient droit et que nous ne pouvions malheureusement leur accorder. El Hassnaoui en profita pour faire courir des bruits défavorables à notre prestige, affirmant que nous n'étions plus en état de défendre nos alliés. Le résultat fut qu'au mois de septembre des troubles éclatèrent chez les Oulad-Dieb, au sujet de la perception des impôts. On apprit même qu'El-Hassnaoui avait écrit à Ahmed bey, qui errait encore dans le sud, de venir le rejoindre, qu'il était facile de s'emparer de presque tout le pays, qu'il n'y avait presque plus de Français à Bône, etc.

        A cette invitation, Ahmed répondit :
        " Tout cela est mensonge; je sais mieux que toi ce qui se passe. Les Français font venir une grande armée de 30.000 hommes dont 10.000 pour Bône, où je sais bien d'ailleurs qu'il y a peu de Français en ce moment. Mais toutes les tribus de la plaine sont pour eux. Je n'ignore pas qu'ils vont me poursuivre partout. "
        La population du cercle de Guelma, qui n'était pas en butte aux instigations d'El Hassnaoui et d'Ahmed, était demeurée paisible. Ajoutons que l'administration sage et ferme du commandant Herbillon (Le nom de cet officier, devenu ensuite général, a été donné au centre de Tackouch, village maritime situé à l'ouest de Bône.) fut la cause de ce calme qui permit de faire naître une ville nouvelle des ruines de l'antique Calama.

        Vers le mois de décembre il y eut un acte de rébellion isolé, mais qui fut vigoureusement réprimé. Le commandant Herbillon avait envoyé quelques spahis chez les N'baïls du Djebel Tactoun et les Beni-Mezzeline, pour porter des ordres aux cheiks de ces deux tribus. A leurs instigations, les Arabes interdirent aux spahis l'accès de leur campement. Ces derniers voulurent néanmoins accomplir leur mission ; ils furent repoussés à coups de fusil et, cédant au nombre, rentrèrent à Guelma. Le commandant voulut immédiatement réprimer cet acte de rébellion.
        Le 13 décembre, vers dix heures du soir, une troupe de 90 spahis, ayant à leur tête le commandant Herbillon lui-même, se glisse silencieusement hors de Guelma. Aucun bruit ne trahit leur marche, les chevaux ont été déférés et les cavaliers, enveloppés dans leurs burnous, observent le plus profond silence. A trois heures du matin, la petite troupe arrive au pied du Djebel Tactoun, après avoir parcouru d'une traite sept lieues dans un pays très mouvementé et par des chemins difficiles, et fait halte. On laisse souffler les chevaux et on attend les premières lueurs du jour.

        De tous côtés, les aboiements des chiens, auxquels viennent se mêler les mugissements des bœufs et le bêlement des moutons, trahissent la présence de nombreux douars dans les environs.
        Enfin, vers six heures, à la faveur du jour naissant, on aperçoit à une faible distance un groupe considérable de tentes. Nos spahis s'élancent au galop. Mais l'éveil est donné, la fusillade accueille les burnous rouges, tandis que de toutes parts, dans la montagne, s'élèvent des cris et des appels. Ce sont les Arabes qui se rallient pour secourir leurs frères en danger.
        Aussitôt, le commandant Herbillon fait occuper une hauteur qui domine le théâtre de l'action par le capitaine Rouverol et une partie de l'escadron. Cette disposition fait croire aux Arabes que nous avons des forces plus considérables, et ils se contentent d'établir en avant de leur campement une ligne de tirailleurs.
        Pendant ce temps, le lieutenant Cauro et l'interprète militaire Lombard, chargés de tourner avec une partie de l'escadron le douar attaqué, exécutent leur mouvement avec intelligence et résolution et se précipitent à l'improviste sur les tentes, au milieu desquelles ils pénètrent rapides comme la foudre, sans tenir compte des cris d'épouvante jetés par les femmes et les enfants, et de la résistance de quelques hommes qui ne se sont pas joints aux premiers défenseurs. Les spahis chassent devant eux tous les bestiaux qu'ils trouvent au nombre d'environ 500.

        Aussitôt, le commandant Herbillon rallie sa troupe et, tranquillement, sans précipitation, reprend la route de Guelma, emmenant sa riche capture sous les yeux étonnés des indigènes qui n'osèrent inquiéter sa marche. Le troupeau fut remis à l'administration militaire qui le répartit entre le camp de Sidi-Tamtam, Medjez-Ahmar et Guelma.
        Le commandant supérieur du cercle de Guelma aurait pu infliger un châtiment semblable aux Beni-Mezzeline, mais il jugea plus politique d'épargner, malgré la félonie de son cheik, une tribu qui venait de payer sans murmurer les impôts achour et hockor.
        En résumé, cette courte mais heureuse expédition, au cours de laquelle nous n'avions pas perdu un homme et qui, au contraire, avait coûté aux Arabes quelques tués et un assez grand nombre de blessés, eut un grand retentissement dans le pays.

        Les tribus kabyles, que la colonne dut traverser au retour, ne pouvaient croire qu'une troupe ait pu, dans la nuit, traverser leur pays sans être entendue, tant l'expédition avait été conduite avec vitesse, discrétion et promptitude.
        Ce châtiment produisit un effet salutaire sur les tribus ; aussi, le commandant Herbillon put, dans la journée du 16, faire une reconnaissance jusque chez les Beni-Mezzeline, où tous les grands de la tribu réunis vinrent lui demander l'aman et s'excuser de l'agression à laquelle ils s'étaient laissé entraîner par leur cheik.
        Les premiers jours de 1840 furent, calmes et, sauf une petite expédition contre les Eulma du lac Fezzara, rien ne vint troubler la tranquillité des environs de Bône.

        Voici ce qui s'était passé :
        Une fraction de la tribu des Eulma s'était déclarée en état de rébellion et d'hostilité contre l'autorité de la France. Elle avait chassé le cheik que nous lui avions donné, maltraité les cavaliers auxiliaires qui faisaient le service de courriers, déchiré les dépêches et, enfin, fait alliance avec une tribu non soumise. Un prompt châtiment devenait nécessaire.
        Le douar le plus coupable, placé en nid d'aigle au sommet d'une montagne, se croyait, hors de toute atteinte. Aussi, quelle fut l'épouvante des indigènes en voyant surgir autour d'eux, le 16 mai, au point du jour, les spahis réguliers de Bône et une division du 3e chasseurs d'Afrique; Ils essayèrent bien de résister, mais le douar fut enlevé en un clin d'œil ; les tentes, les bestiaux, tout fut pris.
        Quelques Eulma furent tués. De notre côté, nous n'avions perdu personne.

        Lorsque la colonne se retira, les Eulma, au lieu, selon la coutume des indigènes, de la harceler de loin à coups de fusil, vinrent à la première halte implorer le pardon. On leur rendit leurs ustensiles et leurs tentes, mais les bestiaux enlevés furent conservés et remis au service de l'administration.
        La colonne, qui avait quitté Bône le 15 au matin, était de retour le 16, après environ 30 ou 32 heures. La section d'ambulance ne servit qu'à panser les blessés de l'ennemi.
        Un épouvantable désastre vint, au commencement du mois de mars, jeter la consternation dans la population de Bône. Depuis quelques jours, le vent soufflait fortement ; la mer, très agitée, rendait dangereuse la position des navires à l'ancre sur la rade lorsque, le 5 mars, vers midi, après une courte éclaircie, le vent doubla de violence et, bientôt, un effroyable ouragan se déchaîna sur la baie. A cinq heures du soir, la mer était complètement démontée et de véritables montagnes d'eau accouraient avec un horrible fracas à l'assaut des navires qui chassaient sur leurs ancres.

        La garnison et la population, accourues sur la plage, assistaient, terrifiées, à cet effroyable bouleversement. Le général Guingret, accompagné de son officier d'ordonnance, le capitaine de Tourville, s'efforçait de donner une direction aux manœuvres de sauvetage. On vit alors des hommes de cœur s'élancer avec une sublime abnégation au devant d'une mort presque certaine, pour essayer d'arracher aux vagues quelques-unes de ses proies.
        L'équipage du brick français l'Arlequin, après avoir bravement lutté contre la tempête et sentant le navire se disloquer sous ses pieds, se décida à chercher un refuge à terre. Huit marins et le capitaine s'embarquent à bord de la chaloupe, mais à peine sont-ils parvenus à quelques brasses du navire en détresse que la mer, furieuse, renverse l'embarcation et tout disparaît sous les vagues.

        Oublieux de leur propre danger, trois marins du brick-goélette l'Italiano se mettent dans un canot et volent au secours des naufragés. Ces trois hommes, après des efforts inouïs, parviennent à en arracher cinq aux flots, et la frêle embarcation, ainsi surchargée, vient, les déposer sur la plage de Constantine, aux applaudissements de la foule émue.
        Les rapports de l'époque nous ont conservé tes noms des modestes héros qui donnèrent en cette journée de deuil tant de preuves de dévouement et d'abnégation. Les trois marins de l'Italiano sont : Fortunato Viquol, Giacomo Cossipi, Dominico Demajo.

        Tout n'est pas fini, d'autres infortunés luttent encore contre la mort ; le maître Andrieux et le pilote Emily, accompagnés de cinq marins, prennent place dans le grand canot du port et s'élancent ; déjà ils ont réussi à sauver deux matelots lorsqu'une lame monstrueuse vint tout engloutir.
        Une immense clameur d'angoisse retentit sur le rivage, les neuf malheureux sont inévitablement perdus, lorsque le capitaine Gélin, " qu'on est habitué à voir le premier partout où il y a péril et preuve de dévouement à donner " saute dans le bateau de sauvetage avec sept hommes non moins intrépides. (Rapport du général Guingret. M. Gélin, en retraite depuis de longues années, habite encore Bône.)
        Il y eut un moment d'anxiété horrible. Le canot qui emporte ces huit braves surgit tantôt au sommet des vagues, tantôt disparaît dans des abîmes d'où il semble ne devoir plus sortir. Après une lutte acharnée, quatre naufragés sont encore recueillis ; ce sont deux marins de l'Arlequin et deux des héroïques compagnons du pilote Emily, engloutis avec le grand canot. Les sauveteurs, épuisés par l'effort qu'ils viennent de faire, reviennent sur la plage, mais le vent apporte encore les cris d'appel désespérés de quelques malheureux.

        Le canot de sauvetage repart une deuxième fois, sous le commandement du capitaine Fortin, directeur du port, et recueille encore un homme qui lutte avec l'énergie du désespoir. Enfin, un bateau maltais, conduit par six hommes, parvient à sauver le capitaine de l'Arlequin, qui, pendant tout ce temps, a pu se maintenir à flot.
        Plusieurs hommes avaient perdu la vie dans cette scène de désolation. Deux matelots de l'Arlequin et deux matelots sardes de l'Italiano, ces derniers morts victimes de leur dévouement, et, enfin, le brave pilote Emily, qui laissait une nombreuse famille, avaient disparu. Son cadavre ne fut retrouvé que quatre jours après à l'entrée de la Boudjima. On lui fit des funérailles dignes d'une mort aussi glorieuse (Le fils du pilote Emily se trouvait en ce moment au collège de Toulon et se préparait à la marine. Après la mort de son père, il dut rentrer à Bône qu'il habite actuellement.)

        Quelque temps après cette catastrophe, le général Guingret quittait Bône avec une colonne formée des différents éléments de la garnison pour aller se réunir aux deux autres colonnes qui, sous les ordres du général Galbois, devaient opérer contre les Haractas, coupables de rébellion envers l'autorité française. Le résultat de cette campagne fut la soumission des Haractas qui, en deux jours, perdaient 150 hommes, tous leurs, troupeaux et leurs tentes. La garnison de Bône rentrait dans ses cantonnements le 26 avril.
        Le 1er juin suivant, nos soldats repartaient et gravissaient les pentes abruptes de l'Edough, dont les montagnards refusaient de payer l'impôt. La colonne, commandée par le colonel d'Arbouville, campa le 2 au soir au milieu des forêts. Dans la nuit, les Kabyles se ruèrent sur le camp avec fureur et essayèrent d'y pénétrer.

        L'obscurité était profonde et nos sentinelles, fatiguées par une longue journée de marche dans un pays accidenté, n'aperçurent l'ennemi que lorsqu'il était déjà près. Elles se hâtèrent cependant de donner l'éveil et une vive fusillade s'engagea. L'ennemi, qui avait un instant espéré enlever le camp à la faveur du désordre, fut d'abord repoussé, puis nos troupes, reprenant l'offensive, se précipitèrent sur les Arabes qu'elles se mirent à poursuivre. Un coup d'obusier à mitraille, heureusement dirigé par le capitaine Léon, qui commandait l'artillerie de la colonne, acheva la déroute des montagnards.
        Aucun fait digne d'être signalé ne troubla le calme de la région jusqu'au mois d'octobre. A ce moment, un odieux guet-apens, ourdi par les Beni-Salah, coûta la vie à un jeune officier d'état-major, plein d'avenir, le capitaine Saget.
        "Un malheur est arrivé dans la subdivision de Bône, écrivait le général Guingret au ministre, qui m'oblige à tenter une vengeance éclatante. " Le caïd Mahmoud ben Hassen, du cercle de La Calle, homme distingué et des plus dévoués, étant parti avec les instructions les plus sages et les plus prudentes pour collecter l'achour, M. le. Capitaine d'état-major Saget, chargé du service topographique, jeune sujet de grande espérance, avait profité de l'occasion pour faire la levée du pays ; l'escorte du caïd et du capitaine se composait d'une vingtaine de spahis.

        Tout avait été au mieux jusque dans les Beni-Salah de la plaine ; le caïd avait été reçu partout avec respect et affection.
        " Les douars des cheiks Ez-Zobéïr et Oulad-Oussif des Beni-Salah, Ouled-Ahmed les avaient aussi parfaitement accueillis et leur avaient donné une généreuse hospitalité. Un cheik voisin, nommé Ahmed ben Chaïb, dont le douar était enfoncé entre les Beni-Salah, Ouled-Mihoub et les Beni-Salah de la montagne, est venu inviter le caïd Mahmoud et le capitaine Saget à visiter aussi son douar, leur exprimant qu'ils seraient déshonorés et obligés de quitter le pays s'ils leur faisaient l'affront de ne pas venir manger le couscous ou dans sa tente.
        " Le caïd et le capitaine eurent l'imprudence de céder aux perfides instances d'Ahmed ben Chaïb, quoique les cheiks des Oulad-Zobéïr et des Oulad-Oussif leur insinuassent qu'il y avait des risques à courir et que l'on ne pouvait guère compter sur la foi de ben Chaïb.
        " Mais le capitaine Saget qui, déjà, avait poussé la veille jusqu'aux ruines de Ksar-el-Achour, au cours de la Seybouse, entraîné par la passion du métier et par le désir de lever un pays inconnu, détermina le caïd à accepter l'invitation ; ce qu'ils firent, quoique les instructions sévères de M. de Mirbeck, commandant du cercle de La Calle, leur interdissent de pousser aussi loin, " Une fois arrivé dans le douar, le caïd étant à se reposer dans sa tente, et le capitaine Saget occupé à dessiner un point de vue, le cheik Chaïb a tiré un coup de pistolet à bout portant dans le flanc de ce malheureux officier. Un autre Arabe, Fretah Ould El Guechy, a, en même temps, tiré un autre coup de pistolet sur le caïd Mahmoud qui se reposait dans la tente ; un autre spahi a aussi été tué, ainsi que l'ordonnance du capitaine Saget ; huit spahis ont perdu leurs chevaux et leurs armes et ont été complètement dépouillés.

        " La mort prématurée du capitaine Saget est non seulement un grand malheur, mais c'est aussi une bien grande perte pour l'armée et la science. A peine le crime commis, le cheik Ben Chaïb et son douar ont abandonné le pays qu'ils occupaient pour se retirer à quelques lieues de là, dans une position inexpugnable, où je ferai pourtant en sorte d'aller les surprendre lorsque j'aurai pu réunir quelques troupes. J'ai envoyé chercher les corps du caïd et du capitaine Saget ; les honneurs funèbres leur ont été rendus à Bône. "
        Ce fatal événement a eu lieu le mercredi 21 octobre 1840.
        Le général Guingret fit aussitôt ses préparatifs pour que l'expédition qu'il allait commencer fût une terrible leçon de représailles.

        Le 22 décembre, une première colonne, commandée par le général lui-même, sortit de Bône et vint faire à Guelma sa jonction avec celle venue de Constantine.
        Puis les deux colonnes réunies se mirent en marche de manière à tourner les montagnes des Beni-Salah et les prendre à revers du côté des Hanenchas.
        La deuxième colonne, forte de 1.000 hommes, sous les ordres de M. de Mirbek, commandant supérieur du cercle de La Calle, partit de Dréan et pénétra par la plaine dans le pays ennemi. Enfin, la troisième, forte d'environ 300 hommes, fut chargée d'appuyer les auxiliaires indigènes qui marchaient avec nous et se dirigea à l'ouest par les montagnes de Talha.
        Ces dispositions eurent une réussite complète, chacune de nos colonnes ravageant dans sa marche les douars qu'elles rencontraient, mirent tout à feu et à sang, semant ainsi la désolation dans le pays. Aucun homme en état de porter les armes ne fut épargné. Les femmes et les enfants furent pris, les troupeaux capturés, les silos vidés et le feu mis à tout ce qu'il était impossible d'emporter. Le butin fait par nos auxiliaires fut immense.

        Le général Guingret estimait dans son rapport à plus de 500.000 francs la valeur des pertes éprouvées par les Beni-Salah.
        Malheureusement, le principal coupable, Ahmed ben Chaïb, put s'enfuir. Mais on réussit à s'emparer de Ali ben Djab Allah, marabout influent, un des principaux complices de Ben Chaïb. Il fut immédiatement décapité et sa tête, avec 60 autres, envoyées à Bône pour être exposées sur le marché. Son douar fut entièrement détruit. On trouva au nombre des morts Mohamed ben Sebbi, neveu d'Ahmed ben Chaïb, et son complice. Ce qui avait surtout excité la fureur de nos soldats, c'est la vue des effets du capitaine Saget, de ses papiers et de ses instruments qu'on retrouva dans le douar du marabout.
        Les troupes rentrèrent dans leurs garnisons respectives. Voici en quels termes le général Guingret les remerciait : " Le lâche assassinat commis par les Beni-Salah sur le valeureux Saget a enfin reçu un juste châtiment.

        La vengeance a été terrible. Les Arabes de cette province ne violeront plus traîtreusement les lois sacrées de l'hospitalité. Soldats, vous avez parcouru et sillonné dans toutes les directions des montagnes jusqu'ici réputées inaccessibles. Les assassins ont été traqués comme des bêtes fauves; pendant dix jours vos colonnes ont tout tué, tout détruit sur leur passage, et les tribus amies se sont enrichies des dépouilles des coupables, grâce à votre courage. Cette expédition aura une grande influence sur la soumission et la tranquillité du pays. Camarades, je ne puis citer dans mon rapport que quelques-uns de vos noms, mais cette fois encore vous avez tous dignement rempli votre devoir. "
        Peu de temps après le général Guingret quittait Bône accompagné des regrets de ses compagnons d'armes et de la population civile tout entière dont il avait su s'attirer la sympathie.
A SUIVRE
        


EPHEMERIDES
Par M. Bernard Donville
   
            Chers lecteurs de " Alger il y a 60 ans"

            On finit les ephémérides du XIXeme siècle et on commence le XXème ; il s'en passe des choses.
            Vous espérant toujours asssidus, bonne lecture
            Amitiés, Bernard

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Ephémérides-1881-1899

Ephémérides-1900-1921


A SUIVRE



AGITATION
De Jacques Grieu

      
       S'agiter sans raison est-il un mal Français ?
       Courir et s'affairer n'apportent pas la paix !
       L'agitatio latin nous a donné le mot
       Qui, comme un étendard, proclame bien nos maux.

       On confond trop souvent ce qu'est l'agitation
       Avec ce que serait la véritable action.
       Si pour les pharmaciens la solution s'agite,
       Pour les politiciens l'agitation l'effrite.

       Pourtant, beaucoup de faits, de choses et de données,
       Avant de s'en servir, doivent être agitées.
       C'est vrai pour les sodas et les grandes idées,
       La soupe, les maracas, les potions et les dés.

       Le peuple aussi, nous dit le subtil Talleyrand
       Qui des agitateurs n'est pas un… grand fervent !
       L'agitation précède un mouvement de rue :
       Souvent devant les bœufs on y mit la charrue !

       Agiter bras et jambe assure la santé.
       Agiter nos neurones aide à la conserver.
       C'est sept fois dans sa bouche où la langue s'agite.
       Si c'est quatorze fois on risque des redites…

       C'est l'erreur qui agite et le vrai nous repose,
       Assurent les tenants des trop faciles pauses.
       C'est le pin le plus haut qu'agitera le vent :
       Quand on veut émerger, il faut rester prudent.

       La vie est un grand choix d'options plus ou moins sages,
       Qu'il faut bien agiter avant d'en faire usage.
       Jamais l'eau n'est limpide en restant trop dormante ;
       Il faut bien l'agiter pour qu'elle se décante !

       Où est la poésie ? se demandent certains,
       Las de voir que l'argent est sur tous les terrains.
       Pourtant, elle est dans tout et partout peut surgir :
       Il suffit d'agiter pour la faire sortir…

Jacques Grieu                  



INCOHERENCE
Envoyé Par M. P. Barisain
Contradiction : Entre Congé de paternité
et PMA pour toutes


        Une opinion, illustrée par un des 3 dessins ci-joints, publiés dans "Famille chrétienne ", la semaine dernière
        Le congé de paternité va être allongé à une durée de 28 jours (dont sept jours obligatoires) par décision du gouvernement (23 septembre 2020).
        Il y a une contradiction du sens de cette mesure, par rapport à un projet de loi qui devra passer par le Sénat : le projet de "la PMA pour toutes".
        Dans ce projet-là, le rôle du père est légalement nul et non avenu.
        Il y a là matière à réflexion ? pour les sénateurs et les citoyens.

         Comment peut-on soutenir l'idée que la présence et le rôle du père sont des éléments très importants dans la période d'accueil du nouveau-né, et de l'autre côté, l'idée que l'origine biologique paternelle est sans importance, du point de vue de l'enfant.
        Il y a là une incohérence.

Incohérence ! C'est le maître mot pour qualifier le système Macron !

        1/ la famille ! Promotion du "genre", d'une sexualité à géométrie variable, d'une filiation incertaine, ruine du mariage. Démolir la famille, c'est instaurer les Communes populaires à la Mao Tse-Toung pour faire élever les enfants par l'Etat.

         2/ le séparatisme : il caresse le FLN qui nous hait, dans le sens du poil pour être élu avec les voix islamiques et franco algériennes, vomit sur la Colonisation française et croit ainsi bloquer l'Islamisme alors que ces gens nous méprisent et se gaussent de notre faiblesse.

         3/ Il prétend sauver le Liban et la Biélorussie, alors que nous n'avons plus un sou pour relancer notre économie.

         4/ Il veut pousser les Français économes à investir, mais il laisse les squatters envahir les propriétés privées ou les locataires ne pas payer leurs loyers, ou insulter les actionnaires qui réclament leurs dividendes, juste rémunération de leurs placements.

         5/ il envoie nos troupes dans des territoires extérieurs mais laisse flamber les banlieues;

         6/ Il démolit le secteur public dont l'Hôpital mais ne met rien à la place.

         7/ Il laisse se pourrir notre enseignement au nom d'un égalitarisme absurde.

         8/ Il gesticule sur l'Europe mais se subordonne au bon vouloir des Allemands.

         En un mot, il prétend sauver la France alors qu'il a les pieds et poings liés d'un coté par l'Europe omnipotente et de l'autre les Conseils Constitutionnel et d'Etat qui se sont arrogés des droits et mandats en se substituant à la souveraineté du Peuple, sans parler des juges politisés qui interprètent les lois à leur convenance et crient au manque de moyens.

         Tout cela aboutira à la guerre civile et à la dictature qu'elle soit de droite ou de gauche, peut être même islamique à la vitesse où l'invasion se produit...
P. Barisain


PHOTOS DU CENTENAIRE
Envoyée par divers lecteurs

Danseuse


Cavaliers arabes enlevant leurs morts




Souvenons-nous,
et rappelons-le à la France!

Envoyé Par M. Gabriel Chaudet
 Instituteurs et instructeurs des départements d'Algérie
"Assassinés pour la France : 1954 - 1962"

Paru sur la revue "Trait d'Union N° 48, décembre 2000
        
         1954
        MONNEROT Guy, assassiné à Tifefel (Aurès) le 11, novembre 1954

         1956
        DUPUY Paul, de Montpellier est porté disparu le 7 janvier 1956 en Kabylie
        NICOLAÎ Jean-François, assassiné le 11 avril 1956 à Vieux Mila
        Mme PICHELIN du collège de Blida assassinée à la Chiffa en mai 1956.
        NAUDONT Norbert, assassiné à Sidi Bel Abbés le 9 octobre 1956
        PONCELET Pierre-André, professeur de musique, grièvement blessé à ALGER le 27 octobre 1956
        PEREZ Vincent, assassiné à Alger (20 ans) en novembre 1956
        CHAROLLES, instituteur à Messad (Djelfa) assassiné avec sa femme et leur bébé en 56.
        ADDED Jacques, un jeune normalien, tué à Constantine, le 15 décembre 1956

         1957
        HADDID Jacky, 20 ans, assassiné à Constantine en 1957
        Mlle ALCARAZ Lydie, égorgée à Mazouna le 8 mai 1957

         1958
        ARCAMONE Antoine assassiné le 8 février 1958 près de Guelma
        CURTIL Jean, un jeune instituteur de Constantine disparaît en allant visiter les ruines romaines à proximité de la ville le 1 mai 1958
        Mlle SCHNEIDER Nelly, égorgée à Mazouna le 8 mai 1958
        SIROUR, instituteur, est enlevé près de Colomb-Bechar le 30 juin 1956
        Mlle MORAND France, assassinée près de Boufarik le 16 octobre 1958
        TOUX Pierre, directeur, assassiné à Bugeaud le 9 novembre 1958
        BIRAC Bertrand, directeur, assassiné à Blida le 10 novembre 1958
        BARBERIS Bernard, 20 ans, assassiné à Mechtras en 1958
        ADDED Jacques assassiné à Constantine en 1958 (4ème année d'E.N.)

         1959
        Mlle VALLE Antoinette, institutrice à St Cyprien les Attafs assassinée en octobre 1959
        BACRIE Robert, instituteur assassiné en 1959 sur la route d'Aïn-Mokra (Bône)
        Mme FLAMENT, institutrice enlevée à Mirabeau le 1er décembre 1959
        FLAMENT André, assassiné à Bouberak le 1er décembre 1959
        CECCALDI Antoine, assassiné à Blida le 2 décembre 1959
        GAUTIER Francis, directeur, assassiné à Souma le 2 décembre 1959

         1960
        Mme SENU, directrice assassinée à Rochnia le 30 janvier 1960
        DAMPROBE, professeur au C.C. de Mac Mahon, assassiné le 16 juin 1960
        CHOUKROUN Akli, directeur, assassiné à Sidi-Aïch en 1960

         1961
        PIACENTILE Georges, assassiné à Oran le 25 juin 1961
        GROUART DE TOCQUEVILLE Arnaud, instituteur à Kenchela, assassiné le 14/7/61
        BON Pierre, instituteur à Aïn Dakar (Sétif) assassiné le 7 octobre 1961
        BENECH jean, assassiné le 21 octobre 1961 à Oran
        LUCCHINI Antoine, assassiné rue Darwin à Alger le 17 novembre 1961
        TOUX Pierre, directeur, assassiné à Bugeaud en 1961
        VAISSADE, instituteur, Cité Ameziane (Constantine) assassiné en 1961
        CANILLAC Gérard Danielle assassiné à Kherba près d’Affreville en 1961.
        ALEMANY-FERNANDEZ Danielle assassiné à Kherba près d’Affreville en 1961.

         1962
        COURVOISIER, "disparu" à Tlemcen début 1962
        TOUBAL Mahieddine, assassiné à Maison Carrée début 1962
        PALISSIER Armand, instituteur (20 ans) école Gambetta, assassiné le 10/01/62 à Alger
        DIAFFER Mohamed, directeur, assassiné à Birmandréis le 26 janvier 1962
        BEYTOUT Jean-Pierre, assassiné le 3 février 1962 à Kouba
        VIALA Marius, assassiné à Affreville le 19 février 1962
        SEMBACH Marc, instituteur à Constantine, assassiné le 28 février 1962
        ROUSSEAU Jean-Claude, 19 ans, assassiné à Maison Carrée en février 1962
        FALZON Bernard, instructeur assassiné le 11 mars 1962 à Aïn Kerma
        Mme Vve HUGUES René, tuée rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962
        LAMENDOUR Gilbert, tué rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962
        LURATI Henri, tué rue d’Isly à Alger, le 26 mars 1962
        Mme MESQUIDA Alfred, tuée rue d'Isly Alger le 26 mars 1962
        FIORE Gérard, 18 ans, "disparu" à Jemmapes le 26 avril 1962
        BORDES Lucien, 22 ans, assassiné en mars 1962 à Alger
        EMOURGEON Jean-Pierre, directeur, assassiné à Constantine en mars 1962
        LLINARES Noël, directeur, assassiné à Alger en mars 1962
        GARCIA André, 23 ans, disparu, le 28 avril 1962
        Mme PEREZ Claude, disparue à Inkerman le 4 mai 1962
        RUBIO José, "enlevé" à l'Arba le 17 mai 1962
        GRIMALT jean Claude, "enlevé" à Belcourt Alger, mai 1962
        COURIOL Jean, "disparu" à Rocher Noir le 11 juin 1962
        SINTES Roger, "disparu" à Alger le 23 juin 1962
        CINESTE Daniel, "disparu" (!) à Aîn el Turck le 5 juillet 1962, instructeur, 19 ans.
        GARCIA Marcel, "disparu" à Oran le 5 juillet 1962
        PARDO Raymond, "enlevé" à Oran le 5 juillet 1962
        RUBIO Antoine, assassiné à Ain Témouchent le 5 juillet 1962
        ULPAT Marcel de Vialar, assassiné à Oran le 5 juillet 1962
        LESCALIER Guy, "disparu" à Misserghin (Oran) le 6 juillet 1962
        CHILLAUD Claude, "disparu" à Boufarik le 30 juillet 1962
        WOLF Henri, directeur, assassiné à Oued-Fodda en juillet 1962
        BONAMY Gérard, "disparu" à Birkadem le 2 août 1962
        Mme ROBERT, institutrice assassinée à Montgolfier avec ses 2 enfants de 3 et 5 ans le 6 septembre 1962
        PISSIS Henri, "disparu" à Hassi-Messaoud le 11 septembre 1962

         DATES inconnues ?
        BOSSERT, directeur, assassiné à Abbo
        PASQUALINI Marius, assassiné à Maison Carrée
        JOUGOUGNOUX, égorgé près de Bougie

         A cette liste, que notre Amicale a déjà publiée dans son Trait d'Union, il convient d'ajouter tous ceux, tragiquement assassinés et odieusement oubliés par : les pouvoirs publics, les journalistes, les télés si empressés aujourd'hui, s'il s'agit d'une princesse britannique, d'un ministre israélien voire d'un agitateur sud américain ! Ainsi va la France ...
        Nos morts n'ont que nous pour nous souvenir, alors, j'ajouterai les noms glanés dans vos lettres :

         Et pourquoi ne pas ajouter, à titre d'exemple, les noms de quelques membres de nos Familles ; la grande Famille enseignante et ceux des nôtres tombés sous l'uniforme, en Algérie tel :
        M.LEYRIT Jean-Pierre sous lieutenant, instituteur à Birmandréis, rappelé, tué le 6/09/58 (major de sa promotion à l'E.N. Bouza)
        M.TORDO Gérard, instituteur à Ténès, lieutenant rappelé, tué en mai 1960.
        M. FRAPPA Joseph époux de notre collègue, assassiné à Gouraya le 5 janvier 1960.
        M. PEYRON père de notre amie Andrée (devenue Mme MIR) abattu près de Cherchell le 3 juin 1959.
        Toute la famille de notre collègue Mlle PRUVOST d’Hydra assassinée en mars 1960 à Tizi-Ouzou.
        Le mari de notre collègue Mme DI MARTINO, lieutenant tué en opérations près de Bou Saada.
        Mme CATALA institutrice à Bérrouaghia dont le mari fut assassiné en octobre 60.
        Et, puisqu'il faut bien clore cette liste tragique - encore que très incomplète ! citons Mme SIX institutrice à El Biar qui a vu son fils assassiné en novembre 60 alors qu'elle avait perdu son mari durant la campagne de France

         D'autre part, nous annoncions M. HASSEN Alfred, égorgé école Jeanmaire à Tizi-Ouzou. NOUS avons reçu le témoignage suivant:
        J'ai habité deux ans à Tizi-Ouzou de 65 à 67 et j'ai connu la famille Hassen, dont le fille était interne en même temps que moi au lycée d'Alger. C'est après en 68 ou 69 , je ne me souviens plus de la date exacte, que M. Hassen fut tué à coups de hache par un autre instituteur qui était devenu fou et essayait de tuer sa propre famille.
        Le meurtre avait choqué profondément les habitants de Tizi-Ouzou. Le meurtrier a été interné, selon un article du code pénal algérien analogue à l'article 64 en France. Lier ce meurtre à la guerre d'Algérie me semble difficile.
        Voilà, je voulais vous amener ces précisions. Si vous voulez une date exacte, je me souviens que Le Monde en avait parlé à l'époque.
        Jean Alain THOMAS (né en 52 à Rabat, de 56 à 67 en Algérie : Molière, Orléansville, Djelfa, Mostaganem, Batna, Tizi-Ouzou)

        Mlle KOHLER Eliane, annoncée disparue Clos Salembier Alger, juin 1962 était mariée avec un musulman, et vivait en Bretagne. (Source J.C. Rosso)
Souvenons-nous !


Décapitation, et une de plus...
Béziers - Discours de Robert Ménard
Envoyé par Mme Annie Bouhier
Hommage à Samuel Paty

              Mesdames, Messieurs,
              Mes chers compatriotes,

              Avant toute chose, je vous propose d’observer une minute de silence en mémoire de Samuel Paty et en soutien, en respect et en amitié pour sa famille et pour ses proches.
              [Minute de silence]

              La tête tranchée. Un professeur d’histoire a eu la tête tranchée, en France, en 2020, parce qu’il a fait son travail. Parce qu’il a expliqué à ses élèves ce qu’est la liberté d’expression. La tête tranchée par un islamiste tchétchène qui bénéficiait du statut de réfugié, c’est-à-dire de la protection de la France !

              Stupéfaits, nous l’avons tous été, vous comme moi, devant cette nouvelle, devant ce mot terrible, une « décapitation », surgie à la une de l’actualité, vendredi dernier.
              Cela, à quelques kilomètres de Paris, l’horreur à la sortie des classes.

              Vendredi dernier, nous avons franchi un nouveau cap, une plongée dans l’obscurantisme. Vendredi dernier, un enseignant est devenu un martyr de la France.

              J’ai envie de vous dire que rien ne sera plus comme avant, que rien ne doit plus être comme avant. Que nous devons nous réveiller ! Qu’il est vital pour notre pays que nous nous réveillions. Mais, comme vous, j’ai un peu de mémoire. Comme vous, je me souviens qu’on a égorgé un prêtre dans son église et qu’alors, déjà, nous avions eu les mêmes mots, les mêmes indignations. Et puis, rien. Nous continuons à avancer, tels des somnambules, vers un précipice.

              Aujourd’hui, en France, vivent sur notre sol des barbares, des monstres, les pires des ayatollahs. Des dizaines sont déjà passés à l’acte. D’autres poursuivront cette macabre entreprise, au nom d’Allah.

              Depuis plus de 40 ans, nous sommes anesthésiés par l’aveuglement, les mensonges, les lâchetés. Sous nos yeux, des enfants sont massacrés à bout portant dans leur école parce que juifs. Des policiers sont attaqués à longueur d’année, deux d’entre eux suppliciés devant leur propre fils. Des journalistes sont exécutés pour avoir dessiné Mahomet. Des jeunes filles sont égorgées dans une gare. Des familles sont écrasées alors qu’elles assistaient au feu d’artifice du 14 juillet. Toute une jeunesse est fauchée pendant un concert de rock. Un gendarme décide de se sacrifier pour sauver ses prochains. Les meilleurs de nos militaires sont abattus aux confins des montagnes afghanes et au Sahel...

              Des centaines de vies anéanties, des centaines de familles détruites. Des années d’horreur, de drames, de larmes.

              Contre cet enfer, que fait notre pays ? Un carnaval de bougies, de peluches, de fleurs, de dessins, de belles et solennelles déclarations, de chartes de la laïcité et des « valeurs de la République » ânonnées jusqu’à l’étourdissement.

              Face à cette pantomime hallucinée, ils sont des milliers à avoir d’ores et déjà déclaré la guerre à notre pays, à notre nation, à notre civilisation. Un État dans l’État ! Ils sont des centaines de milliers à dire qu’ils ne veulent pas de notre mode de vie. Arrêtons d’être étonnés. Il suffit de les écouter, de lire les enquêtes les concernant, de ne plus fermer les yeux sur leur menace grandissante : 74 % des Français musulmans de moins de 25 ans – les trois quarts - affirment placer l’islam avant la République ! Petit à petit, jour après jour, le totalitarisme islamiste impose sa loi, ses règles et ses interdits, jalousement protégés par ceux qui imposent, qui nous imposent… le vivre-ensemble. Vivre-ensemble, la tête séparée du corps ? Vivre-ensemble quand, déjà, 40 % des enseignants reconnaissent qu’ils s’autocensurent sur certains sujets face à leurs élèves. On n’a pas de mal à imaginer lesquels…

              Tout cela, je le refuse. Je dis non. Je ne veux pas me soumettre !
              Aujourd’hui, ici, j’accuse, oui j’accuse ceux qui, au nom de la tolérance, cèdent et lâchent sur tout : le voile islamique, les activités non-mixtes, les repas de substitution, les mosquées radicales.

              J’accuse ceux qui, prétextant le risque de « diviser les Français » - commode alibi pour tous les renoncements -, refusent de prendre les mesures qui s’imposent.

              J’accuse ces élites qui se compromettent avec le séparatisme qui infeste les rues de nos villes, les terrasses de nos cafés, les commerces communautaires.

              J’accuse ceux qui disent « Je suis Charlie mais… ». Mais quoi ?

              J’accuse ceux qui, sur les plateaux télé ou dans les partis politiques, refusent tout débat, toute discussion sur l’islam, sur l’immigration, sur le mode de vie et sur notre identité au nom du « pas d’amalgame ».

              J’accuse ceux des musulmans de France qui excusent les terroristes ou qui refusent de condamner leur barbarie.

              J’accuse ceux qui hurlent au racisme systémique et à l’islamophobie chaque fois que l’on fait mine de résister aux fatwas des fous de Dieu.

              J’accuse ces élus collabos qui consentent à sacrifier la France, prêts à toutes les compromissions pour gagner quelques voix lors d’une élection.

              J’accuse les lâches qui ferment les yeux devant l’évidence, qui refusent de dire la réalité et d’utiliser les bons mots, les vrais mots.

              J’accuse tous ces politiciens et ces éditorialistes qui, depuis plus de 40 ans, se mentent et nous mentent.

              J’accuse tous ceux qui choisissent la lâcheté et la soumission au détriment du courage et de la résistance.

              J’accuse ceux qui laissent la France devenir un enfer, une terre de décapitation.

              J’appelle nos dirigeants à ne rien céder sur la liberté d’expression. Sur cette liberté de la presse que, durant plus de 20 ans à la tête de Reporters sans frontières, j’ai défendue avec mes confrères en France comme partout dans le monde. Aujourd’hui, ces caricatures sont devenues l’étendard de nos libertés.

              J’appelle nos dirigeants à stopper l’immigration de masse, véritable terreau de l’islamisme politique, à déclarer la guerre – la vraie – au salafisme, à expulser la totalité des imams radicaux, à interdire le voile dans l’ensemble de l’espace public.

              Cette barbarie ne s’arrêtera pas. Il faut lui déclarer la guerre. Et on ne fait pas la guerre à coups de marches blanches et de pancartes. L’heure n’est plus à l’indignation, l’heure est au combat.

              Vive la liberté d’expression ! Vive la liberté ! Vive la France combattante !




 
Stoppons les " Marches blanches ! "
Par M. Robert Charles PUIG
" Grande est la force de l'habitude qui hébète nos sens ! " Montaigne.


       Montaigne résume parfaitement ce que nous vivons, subissons depuis des années. Une tragédie que nous ne savons pas juguler et qui est comme une acceptation du sort que l'époque nous impose. Un drame, des drames qui accompagnent nos routes depuis que de nombreuses victimes sont mortes assassinées ou décapitées en 2015... 2016... 2020, sans que les pouvoirs publics et la République ne trouvent de solutions hormis nos " Marches blanches !" nos fleurs, nos bougies et des discours...
       Je m'incline devant les bouquets de fleurs et les cierges qui accompagnent les victimes vers un au-delà inconnu, mais je condamne les discours, les promesses des gouvernants qui depuis très longtemps, trop longtemps ne veulent rien dire sur l'insoumission des banlieues, sinon mettre de la poudre aux yeux du peuple sans résultat concret, sans vouloir aller à la source du mal et désigner formellement l'islam radical et le salafisme qui fait de nous, où que nous soyons, des victimes potentielles.

       Où sont l'Ordre, le Droit et la Sécurité qui devraient permettre au peuple français et républicain de vivre en paix sur la terre de leurs ancêtres qui ont créé la France avant la République, sans craindre les imprécations des frères musulmans, leurs menaces et le couteau salafiste qui tranche une tête et souhaite une fin de France pour un nouveau monde sans égalité, sans liberté et sans fraternité ?
       Un homme, un professeur de collège, Samuel Paty est mort, décapité. Je vois les larmes de ceux qui l'on connu, les prières... J'entends les paroles, les discours des élus de la République. Ils nous disent être sur le pied de guerre contre un ennemi commun, le salafisme, l'islam radical. Ils nous affirment que cela va changer. Depuis des années nous entendons ce même discours, ces mêmes envolées à la Cyrano de Bergerac mais qui ne débouchent sur rien car le mal prolifère, fait son nid depuis des lustres dans nos villes, nos banlieues souvent interdites aux forces de l'ordre, dans les écoles, les collèges, les lycées et même les universités parfois dans les griffes des plus extrémistes des anti-républicains.

       Cela fait des années que les cris d'alarme de ceux qui ont les yeux ouverts dénoncent le laxisme de l'État, celui de l'Éducation nationale qui ne soutient pas ses professeurs et est souvent prompte à les condamner en s'agenouillant devant celui qui accuse l'enseignant ; accepte de condamner celui qui apprend, qui met sa vie au service du savoir et qui est critiqué sinon plus... égorgé et sa tête jetée loin du corps.

       Les " Marches blanches ! ", nous avons l'habitude.
       Est-ce la France des lumières ? Nous sommes depuis des années, depuis que le pays s'est incliné en Algérie et a accepté le mensonge du pouvoir dictatorial algérien et FLN et de la gauche métropolitaine contre les patriotes pieds-noirs et français d'Algérie, à subir l'opprobre et à tomber dans le piège d'un cycle infernal où l'habitude nous perd. Nous ne savons plus nous défendre et nous subissons la peine, comme un condamné qui attend l'heure d'une sentence qui peut arriver à tout moment.
       Est-ce notre France ? Est-ce notre République ?

       J'ai vu, nous voyons tous comme nos villes changent. Elles sont grandes, embellies, mais l'esprit n'est plus le même. Une certaine société qui rejette l'ordre républicain est devenue arrogante en se victimisant, comme si la France était coupable de ce qu'elle est devenue. Bien entendu les jeunes sauvageons sont accompagnés du progressisme honteux de certains individus ou associations qui trouvent en eux un terrain favorable à leur révolution, comme au temps des trotskistes toujours présents.
       Plus encore ! Avec une certaine " envie " de s'opposer aux lois, les femmes voilées, par idéologie ou obligation de " grands frères " , sont de plus en plus nombreuses et les interdits de plus en plus importants pour changer les règles de la République ? Prières dans les rues, viande halal...

       A l'école, le savoir est contesté, le menu des cantines imposé ! Si dans un temps pas très lointain c'était un honneur d'apprendre le français, c'est l'arabe qui est parlé à la sortie des classes et l'enfant ne se sent plus imprégné du savoir et de l'éducation de son professeur. Il est dans un monde parallèle avec sa famille, pas du tout concerné par le pays qui l'éduque, l'enrichit du savoir de la Nation.
       En vérité, beaucoup trop de nos dirigeants politiques sont hypnotisés par l'Orient et ses capitaux nous asphyxient. Ce Sud islamiste joue avec notre République comme le serpent avec ses anneaux pour nous entourer, nous étouffer. Pour cela, comme le FLN l'a été par la gauche française aveugle, communiste et socialiste, une propagande pro-arabe nous montre d'un doigt qui juge et nous déclare coupables lorsque nous nous élevons contre les rites d'une religion qui ne respecte pas nos codes de vie. Il y aussi le laxisme, le mépris de nos gouvernants qui semblent oublier que le peuple existe et qui souhaitent notre perte et l'éradication de nos frontières pour un envahissement de notre territoire par une migration sauvage.
       Cela va-t-il changer ? J'ai écouté le discours du président à la Sorbonne - Cette Sorbonne qui apprend plus l'histoire étrangère que celle de la France dont elle ne veut démontrer que les défauts ou les fautes, sans ses succès - Un discours sobre et imprégné d'émotion, mais qui le serait à moins ? Il y avait dans les mots une conviction à rendre à la République et à la France, ai-je envie d'ajouter, son honneur de grand pays, avec la volonté que l'islam radical soit châtié.

       J'espère avoir entendu un vrai message, même si j'ai des doutes !
       J'espère que le pays va se réveiller de sa torpeur humano-progressiste et islamo-gauchiste, sortir de sa soumission où s'enferment des élus achetés par la mouvance salafiste des banlieues et sous la pression menaçante des frères musulmans et d'associations à caractère religieux qui mettent l'islam au-dessus des lois de la République française.
       J'espère que l'instruction judiciaire qui doit suivre l'assassinat de ce héros innocent, Samuel Paty, ira jusqu'au terme de sa démarche et que les coupables ne bénéficieront pas de l'indulgence d'une justice qui depuis des années privilégie le coupable contre l'innocent.

       Est-ce pour cela que ce matin aux informations télévisées j'ai eu la surprise d'entendre le nom des présumés coupables ? Est-ce la fin du non-dit qui jusqu'à ce jour désignait un individu du terme de " jeune homme " ou de " personne ", sans jamais révéler sa véritable identité ?
       J'espère, comme une prière, que l'habitude des " Marches blanches ! " ne sera plus un rite instauré et que l'État, avec ses institutions et un personnel motivé, courageux, fera preuve d'intelligence, de rigueur et d'honneur en éradiquant enfin le mal islamiste et salafiste de notre France républicaine.
       J'ose le croire...

Robert Charles PUIG / octobre 2020       
      


Elisabeth Badinter : 
Propos recueillis par Thomas Mahler et Anne Rosencher, publié le 20/10/2020 L’EXPRESS.
Envoyé par Mme. Annie Bouhier
Elisabeth Badinter : « Cela ne peut plus se régler dans le pacifisme »

Pour la philosophe, la guerre contre les islamistes est empêchée par la peur mais aussi par la démagogie d’une certaine gauche, qui prétend à tort défendre les musulmans.
            
            L’Express : En 1989, vous co-signiez une tribune retentissante au moment de l’affaire de Creil (trois jeunes filles y refusaient d’ôter leur foulard en classe) pour enjoindre les profs à résister face aux prétentions islamistes. Imaginiez-vous, alors, qu’on en arriverait là ?

             Elisabeth Badinter : Bien sûr que non. En 1989, on ne parlait pas encore d’islamisme, et très peu d’islam. Avec cet appel, nous avons sonné la première alarme. Dans ce texte écrit à cinq, Régis Debray a eu une formule formidable en se demandant si l’année du bicentenaire allait représenter le « Munich de l’école républicaine » – il parlait alors de l’attitude du ministre de l’Education nationale Lionel Jospin. On nous l’a vivement reproché, au PS comme dans la gauche en général. Mais trente et un ans plus tard, nous assistons vraiment à la défaite de l’école républicaine, de la façon la plus violente et ignoble qui soit. Voici le résultat d’une succession de soumissions aux exigences islamistes. A l’époque de Creil, il a suffi de trois gamines pour faire reculer l’école publique et laïque. C’était le signal envoyé aux islamistes, à qui l’on disait : « la voie est ouverte ». Notez qu’à l’époque, elles étaient déjà instrumentalisées par leurs parents et par l’islam politique. D’ailleurs, c’est l’intervention du roi du Maroc Hassan II qui a sifflé la fin de l’affaire. Leur entourage n’a pas obéi aux lois de la France, mais au souverain descendant du prophète. Avec cette seule pichenette, la République a vacillé. Ensuite, les islamistes ont pu avancer.

             LIRE AUSSI : Boualem Sansal : « La France ne comprends toujours pas ce à quoi elle est confrontée »

             « Le droit à la différence qui vous est si cher n’est une liberté que si elle est assortie du droit d’être différent de sa différence », écriviez-vous dans cette adresse à Lionel Jospin. Est-ce ce droit d’être différent de sa différence qu’enseignait Samuel Paty, et ce pour quoi il a été décapité ?

             Oui et non. Oui, parce qu’il enseignait la liberté d’expression et le droit au blasphème, et c’est bien ce qui a provoqué cette protestation du père d’une élève – qui n’avait d’ailleurs pas assisté à ce cours. Mais vous aurez peut-être noté que Samuel Paty avait proposé aux élèves musulmans qui le souhaitaient de sortir de la salle s’ils étaient choqués par ces caricatures. Je le comprends, parce que la pression est devenue insoutenable. Il a fait le maximum de ce qu’il pouvait faire, mais ce maximum-là implique désormais de prendre en compte les particularismes où ils n’ont pas lieu d’être. Alors que vingt ans plus tôt, il n’aurait jamais été question de tout cela. A l’école, quand on évoquait par exemple la Shoah, on n’aurait jamais offert la possibilité de sortir pour ne pas heurter les sensibilités.

             « S’il faut protéger les musulmans, c’est bien de l’islamisme, et non pas de la République française ! »

            En 2007, vous témoigniez lors du procès des caricatures. Alors que l’équipe de Charlie Hebdoétait d’humeur joyeuse et potache, vous sembliez la seule soucieuse…

             Je ne pouvais pas imaginer qu’on allait tuer tous ces journalistes et dessinateurs, mais je me disais qu’ils prenaient un risque immense. Quand je suis sortie du tribunal après avoir témoigné pour Charlie Hebdo, des barbus islamistes attendaient dehors et ne me regardaient pas avec tendresse. J’ai senti leur colère. L’atmosphère était lourde. Et c’est devant eux que j’ai exprimé toute mon inquiétude.

             LIRE AUSSI Enquête sur les blocages et les manques du projet de loi sur le séparatisme

             Selon Boualem Sansal, la France ne comprend toujours pas qu’elle a affaire non à des « terroristes fichés S ou pas » mais à une « guérilla qui veut prendre les dimensions d’une guerre totale ». Le dernier attentat peut-il être un tournant dans une prise de conscience ?

             On a l’impression que cet assassinat de Samuel Paty, tellement insoutenable, est « celui de trop » pour la population. Non que les attentats d’avant soient moins atroces, bien sûr, mais symboliquement et visuellement, on a encore franchi un cap. Je pense sincèrement que l’immense majorité de la population française n’en peut plus. Elle s’est longtemps tue, mais là c’est trop. Les voix pourraient s’élever, en plus grand nombre, contre l’islamisme. Mais il y a toujours cette extrême gauche « élargie », qui ne cesse de ramener le débat à la stigmatisation des musulmans, jusqu’à refuser de prononcer le mot « islam » ou même celui d' »islamisme ». Elle déboussole les gens, les intimide en insinuant que leur rejet légitime de l’intégrisme serait en réalité suspect. On pouvait au départ penser que cette gauche défendait sincèrement la tolérance et l’antiracisme. Mais qu’elle en soit toujours là aujourd’hui est une preuve soit d’aveuglement, soit d’électoralisme. Lutter contre l’islamisme revient, pour eux, à être lepéniste. Que n’ai-je entendu cet argument, « vous faites le jeu de Le Pen »…

             S’il faut protéger les musulmans, c’est bien de l’islamisme, et non pas de la République française ! Selon différentes études, près de 30 % des musulmans font passer ouvertement leur religion au-dessus de la République, mais cela n’inquiète pas grand monde à gauche. On préfère taire cette situation. Une grande partie de la gauche, à l’image de Ségolène Royal, n’a pas non plus été pro-Mila. Nombre de néo-féministes, plus jeunes, ne se sont guère émues de la situation de cette lycéenne qui n’a agressé personne. Ce qui signifie qu’elles aussi, proches des groupuscules radicaux, ont choisi le camp des islamistes plutôt que de préserver la liberté d’expression. Vous savez, j’en veux beaucoup à cette gauche-là. Des journaux ont fait la publicité des thèses indigénistes qui pourtant ne représentent pas grand-chose en nombre. Cette publicité peut avoir un effet culpabilisant pour l’opinion publique, de bonne foi, qui se dit « oui, il faut lutter contre les stigmatisations et le racisme ». Personne n’a envie d’être les méchants.

             Les réseaux sociaux sont une fois de nouveau pointés du doigt. Faut-il encore d’une loi pour restreindre la liberté d’expression ?

             Nous ne sommes pas aux Etats-Unis où, du fait du Premier amendement, les discours haineux ont peu de limites. Je trouve la proposition de Xavier Bertrand raisonnable, à savoir que tous ceux qui s’inscrivent sur les réseaux sociaux devraient fournir leur véritable identité, quitte à prendre ensuite un pseudonyme. C’est peut-être une bonne idée. Car là, il est trop facile d’y faire des menaces de mort, à l’image de ces textes dégoûtants que l’on envoie à Mila.

             « C’est une guerre que nous devons mener, mais je ne suis pas certaine que les Français y soient prêts »

             Pour la suite des événements, êtes-vous optimiste ou pessimiste ?

             Je ne vois pas comment je pourrais être optimiste. Cela fait trente ans que je suis de près ces sujets, et cela va de plus en plus mal. Il faudrait changer les lois, organiser une guerre idéologique mais aussi législative contre les islamistes. Et cela ne se ferait pas sans des répliques terribles de la part du camp adverse. De nouveaux attentats, plus nombreux, plus sanglants. Cela ne peut plus se régler dans le pacifisme, car c’est allé trop loin. C’est une guerre que nous devons mener, mais je ne suis pas certaine que les Français y soient prêts. Non seulement parce qu’ils peuvent avoir peur, ce qui est compréhensible, mais aussi parce que les islamistes vont crier à la dictature à la moindre mesure les ciblant. A nouveau, une partie de la population se dira que, peut-être, on exagère la menace. Nos adversaires vont jouer là-dessus, avec la complicité de leurs alliés à gauche, que ce soit une bonne partie des Insoumis, comme dans les universités où des clusters vont développer cette argumentation victimaire.

             Appelez-vous toujours les profs à ne pas « capituler », comme en 1989 ?

             Je trouve que ceux qui ne sont pas sur le terrain avec les profs d’histoire ou de philosophie, mais parlent depuis leur fauteuil, n’ont pas à donner de leçons. Bien sûr, on voudrait que les enseignants ne cèdent en rien, mais on ne souhaite pas non plus de nouveaux drames. Il ne peut y avoir une protection policière pour chaque professeur. Je ne dis pas qu’aborder la question des caricatures ou du blasphème créerait des problèmes dans tous les collèges ou lycées de France, mais on sait que dans un certain nombre d’établissements, cela ferait des remous.

             Moi-même, je me suis posée la question de ce que je ferais à leur place, puisque j’ai été prof en lycée pendant cinq ans. Ma conclusion, c’est qu’il est extrêmement courageux de continuer à enseigner le droit au blasphème face à des élèves de plus en plus susceptibles sur ces questions. Je ne me sens donc pas le droit d’exiger des enseignants une telle chose. C’est à l’Etat désormais de leur permettre de le faire.

             Vous qui passez votre vie dans votre cher XVIIIe siècle qui a vu émerger les Lumières et le droit au blasphème, n’êtes-vous pas sidérée qu’on en soit encore là aujourd’hui ?

             Alors que je témoignais au procès des caricatures en 2007, je lisais tous les matins la correspondance de Voltaire. Je me disais « ce n’est pas possible, nous n’avons quand même pas régressé de 250 ans ! » C’est fou, non ? Cela fait froid dans le dos. Mais qui connaît encore aujourd’hui le chevalier de La Barre ?



Lettre d'information - septembre 2020
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Envoyée Par l'ASAF
      
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DÉSINFOX : Rétablir la vérité sur les traites esclavagistes

       Le numéro spécial 129 de la revue Afrique réelle de septembre 2020 consacré aux Traites esclavagistes était une nécessité.

       Le terrorisme pratiqué par ceux qui se sont baptisés « décoloniaux » ou « indigénistes », cache en effet, derrière une volonté de revanche historique relevant peut-être de la psychanalyse, une tentative de prise de pouvoir culturel et idéologique. A travers un prétendu « antiracisme » reposant sur un puissant racisme anti-Blanc. Toute société non frappée de « sida mental » aurait répondu à ce qu’il est difficile de qualifier autrement que de « foutaises », par le sarcasme avantageusement associé au pédagogique rosse-coquin qui, traditionnellement, permettait de remettre de l’ordre chez certains esprits égarés. Tout au contraire, à deux ou trois exceptions près, journalistes et hommes politiques - RN compris -, rassemblés dans un immense troupeau de couards, se sont couchés devant deux ou trois braillards au casier judiciaire plus que chargé. Tels des lemmings (petits rongeurs : note de la rédaction) apeurés, ils se sont ainsi faits les suivistes d’une subversion qui les emportera.

       Le monde économique n’est pas en reste. Un des plus clairs symboles de l’aplatissement ayant été donné par la firme l’Oréal dont les actuels dirigeants sont entrés avec fracas dans le club des « baise-cul du fait accompli » en retirant « blanc » et « blanchiment » de la description de leurs produits de beauté. Pensent-ils, les naïfs, que cela suffira à faire oublier le « NOIR » passé d’une maison jadis fondée par l’ « infréquentable » Eugène Schueller, financier, entre autres, de la Cagoule et de Marcel Déat ?

       L’actuel terrorisme intellectuel se fait au nom de la dénonciation de la traite négrière. Or, si tous les peuples ont pratiqué l’esclavage, seuls les Blancs l’ont aboli. Une mesure unilatérale imposée ensuite par la colonisation vue comme libératrice par les peuples mis en servitude par leurs « frères » africains et par les esclavagistes arabomusulmans. L’histoire des Bambara, des Dogon, de tous les peuples de la bande sahélienne et de ceux la cuvette du Congo est éloquente à cet égard. Comme selon la formule de Braudel la Traite « n’a pas été une invention diabolique de l’Europe », et comme elle a été abolie il y a deux siècles, elle devrait donc relever de l’histoire. Or, les « décoloniaux » en ont fait une arme politique en la reécrivant sur la base d’impératifs moraux d’aujourd’hui. Un anachronisme contre lequel tout étudiant en histoire était jadis mis en garde dès la première semaine de sa première année universitaire.

       La réalité est que, comme je le démontre dans mon livre Esclavage, l’histoire à l’endroit :
       1) La Traite ne fut pas que l’affaire des Européens. Existèrent en effet en la précédant et en lui survivant, et les traites inter-africaines et les traites arabo-musulmanes.
       2) Drame affreux pour les victimes, la Traite fut une source de bénéfice et de puissance pour ceux des Africains qui étaient les fournisseurs des négriers européens, une partie de l’Afrique s’étant enrichie en en vendant l’autre partie.
       3) La traite des esclaves par les Européens eut été impossible sans le concours d’États esclavagistes africains.
       4) La richesse de l’Europe ne repose pas sur les profits de l’odieux commerce car l’apport du capital négrier dans la formation du revenu national des nations esclavagistes dépassa rarement la barre de 1%. En moyenne la contribution de la Traite à la formation du capital anglais se situa ainsi annuellement, autour de 0,11%.
Bernard LUGAN
Afrique réelle
L'Afrique Réelle contact@bernard-lugan.com
07 septembre 2020

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HISTOIRE : Le mensonge de la « colonisation pillage »

       Le mensonge de la « colonisation-pillage » repose sur l’idée que ce serait grâce aux colonies que l’Europe se serait enrichie. Si ce postulat était vérifié, la richesse se mesurerait alors à l’aune des immensités impériales de jadis. Le Portugal qui n’a décolonisé qu’en 1975, devrait donc être une grande puissance industrielle mondiale et l’Allemagne qui a perdu ses colonies en 1918, une sorte de pays du tiers-monde...

       Or, jusqu’à ces dernières années, les pays les plus riches et les plus développés étaient au contraire ceux qui n’avaient jamais eu d’empire colonial, comme les Etats-Unis, la Suède et la Suisse, ou ceux qui avaient eu la « chance » de le perdre « tôt » comme l’Allemagne en 1914-1918 ou la Hollande au lendemain de la seconde guerre mondiale.
       En revanche, la Grande-Bretagne et la France, qui étaient les deux principales puissances coloniales étaient à la traîne. Elles l’étaient car des sommes colossales avaient été dilapidées outre-mer, ce qui avait freiné la modernisation et la mutation des industries et des équipements métropolitains.

       Contrairement à ce que postulait Jules Ferry, les colonies furent, en effet, loin d’être « une bonne affaire », sauf pour quelques secteurs, le plus souvent moribonds, de l’économie française.
       En France, ce fut un journaliste, Raymond Cartier, qui osa le premier, en 1956, enfreindre le tabou de l'unanimisme colonial en écrivant dans l'hebdomadaire Paris Match :

       « La Hollande a perdu ses Indes orientales dans les pires conditions et il a suffi de quelques années pour qu’elle connaisse plus d'activité et de bien-être qu'autrefois. Elle ne serait peut-être pas dans la même situation si, au lieu d'assécher son Zuiderzee et de moderniser ses usines, elle avait dû construire des chemins de fer à Java, couvrir Sumatra de barrages, subventionner les clous de girofle des Moluques et payer des allocations familiales aux polygames de Bornéo. »

       Après le second conflit mondial, les colonies étaient devenues à la fois un poids économique insupportable pour les métropoles et un frein à leur redéploiement politique. Voilà pourquoi la décolonisation se fit.
       Dans ses Mémoires d’espoir, le général De Gaulle a posé le problème quand, dans son style si particulier, il parlait à la fois du tonneau des Danaïdes colonial et de l’incompatibilité des cultures : « En reprenant la direction de la France, j’étais résolu à la dégager des astreintes désormais sans contrepartie que lui imposait son Empire (…) des charges que nous coûtaient nos colonies (…) et de ce qu’il nous fallait dépenser pour entretenir et encadrer (la) vie lente et reléguée (de ses populations) (…) gageure où, pour ne rien gagner nous avions tout à perdre ». (De Gaulle, Mémoires d’espoir, T.I, 1970, p.41).

       La manière avec laquelle le général de Gaulle donna l'indépendance à l'Algérie est une autre question.
Bernard LUGAN
contact@bernard-lugan.com
03 octobre 2020
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Lettre d'information - Octobre 2020
La victimisation, l’autre virus qui frappe la France

       Alors que de nombreux pays européens prennent des mesures pour freiner la diffusion de la Covid-19, la France semble atteinte depuis quelques années par un autre virus : celui de la victimisation. Sournois, il se propage dans toutes les couches de la société sous l’action de super contaminateurs. Ce virus attaque insidieusement les défenses de la Nation en faisant douter les Français d’eux-mêmes jusqu’à la repentance, voire la soumission. Il se transmet essentiellement par les médias sous la forme de dérives sémantiques, d’accusations anachroniques et de revendications infondées.

       Héros
       Un jardin de Paris porte dorénavant le nom du colonel Beltrame. Le libellé de la plaque commémorative comporte des mots surprenants : « victime de son héroïsme ». Non, le colonel Beltrame n’est pas une victime mais bien un héros. Il a rempli sa mission jusqu’au sacrifice de sa vie comme seuls les héros savent le faire. Ce n’est pas son héroïsme qui l’a tué mais un terroriste islamiste que le texte de cette plaque ne désigne pas. Cette inscription portant une telle omission est-elle l’acte délibéré d’un complice ou d’un idiot ? Pourquoi ne pas avoir précisé l’idéologie totalitaire qui a guidé le geste du meurtrier ?

       La mémoire du colonel Beltrame appartient à la France. Il est mort en France et pour la France, en luttant en l’occurrence au corps-à-corps contre le même ennemi que celui qu’affrontent nos soldats au Sahel. Pourquoi ne s’est-il pas vu attribuer le titre de « Mort pour la France » ? Honteux !
       Mais son geste à Trèbes est gravé à jamais dans le livre d’or de l’héroïsme français. Il participe à la grandeur de notre patrie et suscite l’admiration de nos compatriotes.

       Victimes
       Depuis les attentats de 2015, le président Hollande a décidé d’attribuer une médaille aux « victimes du terrorisme ». Sur la poitrine des récipiendaires, elle se place juste après celles des deux ordres nationaux mais avant celles de la Valeur militaire et de la médaille pour actes de courage et de dévouement, c'est-à-dire des décorations qui récompensent des gestes volontaires et exemplaires et, assez souvent, héroïques. Pourquoi ? L’explication qui en est donnée est ubuesque : simplement parce que cette décoration est attribuée au nom du président de la République et non du ministre des Armées ou de l’Intérieur comme les deux autres. Le pire est peut-être que cette situation, incompréhensible et aisément modifiable, perdure malgré des demandes réitérées d’associations et notamment de l’ASAF.

       Hors-la-loi
       Puisque le statut de victime est placé si haut de nos jours en France, il n’est pas étonnant alors que les médias s’intéressent souvent davantage aux victimes qu’aux héros. Il est vrai que, de plus en plus souvent, le voyou ou le hors-la-loi, blessé au cours d’un contrôle ou d’une arrestation par la Police ou la Gendarmerie, se présente comme une victime cherchant à gommer le crime ou le délit qu’il vient de commettre, désignant ainsi les membres des forces de sécurité qui l’ont neutralisé comme des agresseurs. Cette inversion des rôles est proprement stupéfiante et nombre de médias rentrent complaisamment dans ce jeu dangereux de la confusion.

       Otage
       Faut-il que le président de la République et le ministre des Affaires étrangères aient beaucoup à gagner sur le plan médiatique pour se déplacer et accueillir madame Pétronin de retour du Mali. Détenue pendant quatre ans dans des conditions convenables selon ses propres déclarations, elle souhaite retourner au Mali. Si nous sommes heureux pour son fils qui s’est démené pour sa libération, notre septuagénaire voilée descendant allègrement la passerelle du Falcon à Villacoublay n’est en rien une victime suscitant une quelconque compassion.

       Suite aux propos tenus par madame Pétronin, le Président a choisi de ne pas parler pour ne pas rentrer dans le jeu très ambigu de cette Franco-suisse atteinte au dernier degré du syndrome de Stockholm. La France a-t-elle pu être écartée des négociations entre les autorités politiques maliennes et certains groupes rebelles ? Nul ne le sait ; mais à quel prix les 200 djihadistes libérés par les autorités maliennes seront-ils à nouveau mis hors d’état de nuire par les soldats français ? Là est la vraie question.

       On doit aussi s’interroger sur le silence de cette otage au sujet des soldats français qui combattent, souffrent et meurent depuis huit ans dans cette région pour éliminer ceux qu’elle refuse d’appeler les terroristes islamistes : ces hommes qui ne connaissent que l’égorgement, la prise d’otages et les massacres aveugles de civils désarmés au Sahel comme en France et qu’elle qualifie de « soldats luttant pour leur liberté ». Notre pays doit-il laisser la nationalité française à cette Franco-suisse qui souhaite retourner au Mali, alors que la France y est toujours en guerre contre ceux dont elle dit comprendre la lutte ?

       Pseudo victimes
       Enfin, quelques Français ou Africains vivant en France, appartenant à ce qu’il est convenu d’appeler les minorités visibles, affirment être indirectement des victimes de la colonisation et de l’esclavage et s’estiment donc en droit de demander des réparations à la France. Mais en quoi ces hommes et femmes sont-ils des victimes, eux qui vivent dans un pays si généreux dont ils ont tout reçu ?

       Pourquoi ces hommes et ces femmes ne s’identifient-ils pas plutôt à leurs ancêtres qui se sont battus souvent avec héroïsme pour la France pendant les deux guerres mondiales ? Veulent-ils vraiment épouser la France et devenir Français ?

       Un virus mortel
       Face à cette pollution mortelle, nous devons réagir. Il faut mener une guerre non seulement contre les terroristes islamistes mais aussi s’opposer à cette menace sournoise qui ronge nos convictions, déstabilise nos références et fragilise notre cohésion. Face à cette guerre psychologique et subversive mêlant désinformation, provocations et menaces qui nous est déclarée, il faut faire face vigoureusement et ensemble, sous peine de voir notre pays, dont les fondations sont sapées quotidiennement, s’effondrer brutalement.

La RÉDACTION de l’ASAF
www.asafrance.fr


Le temps qui passe
Envoyé par Annie


       À peine la journée commencée et ... il est déjà six heures du soir.

       A peine arrivé le lundi et c'est déjà vendredi. ...
       Et le mois est déjà fini...
       Et l'année est presque écoulée
      
       ... Et déjà 40, 50 ou 60 ans de nos vies sont passés.

       ... Et on se rend compte qu’on a perdu nos parents, des amis.
       Et on se rend compte qu'il est trop tard pour revenir en arrière ...

       Alors... Essayons malgré tout, de profiter à fond du temps qui nous reste...
       N'arrêtons pas de chercher à avoir des activités qui nous plaisent...

       Mettons de la couleur dans notre grisaille...
       Sourions aux petites choses de la vie qui mettent du baume dans nos cœurs.
       Et malgré tout, il nous faut continuer de profiter avec sérénité de ce temps qui nous reste.
       Essayons d'éliminer les "après" ...

       Je le fais après ... Je dirai après ... J'y penserai après ...
       On laisse tout pour plus tard comme si "après" était à nous.
       Car ce qu'on ne comprend pas, c'est que : après, le café se refroidit ...

       Après, les priorités changent ...
       Après, le charme est rompu ...

       Après, la santé passe ...
       Après, les enfants grandissent ...
       Après, les parents vieillissent ...
       Après, les promesses sont oubliées ...
       Après, le jour devient la nuit ...
       Après, la vie se termine ...

       Et après c’est souvent trop tard.... Alors... Ne laissons rien pour plus tard...

       Car en attendant toujours à plus tard, nous pouvons perdre les meilleurs moments, …
       Les meilleures expériences,
       Les meilleurs amis,
       La meilleure famille...
       Le jour est aujourd'hui...L'instant est maintenant...

       Nous ne sommes plus à l'âge où nous pouvons nous permettre de reporter à demain ce qui doit être fait tout de suite.

Boucar Diouf          





LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini


                            Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens de faire des mises à jour et d'ajouter Oued-Zenati, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.

             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Clauzel, Duvivier, Duzerville, Guelaat-Bou-Sba, Guelma, Helliopolis, Herbillon, Kellermann, Millesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Oued-Zenati, Penthièvre, Petit et Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :

 LA VILLE DE BÔNE A SUBI UNE MISE A JOUR TRES IMPORTANTE
AU MOIS D'AOUT 2020   

CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envois divers

Exportation de la datte algérienne

Envoyé par Roger
https://www.tsa-algerie.com/exportation-de-la-datte-algerienne-rezig-menace-de-sevir-video/

Par Liberté Algérie - par S. L. 07 Oct. 2020

Rezig menace de sévir (VIDÉO)

             L’Algérie, l’un des plus grands producteurs de dattes au monde avec sa célèbre « Deglet Nour », n’est pas pourtant un grand exportateur de ce fruit. En fait, la datte algérienne est exportée en vrac vers d’autres pays, notamment la Tunisie, où elle est emballée et réexportée avec une plus-value conséquente.

             Le gouvernement veut mettre fin à cette pratique. En tout cas, le ministre du Commerce Kamel Rezig ne cache pas sa colère et promet de sévir en interdisant notamment l’exportation de la datte en vrac.

             « Nous avons les meilleures dates mais nous ne pouvons pas les exporter parce que nous ne pouvons pas les emballer. Ils la prennent en Tunisie où elle est emballée puis réexportée au nom de ce pays. Il y a un pays européen qui est classé cinquième au monde dans l’exportation de la Deglet Nour sans posséder un seul palmier. C’est de la datte qui part de chez nous. Ils se contentent de l’emballer et de lui mettre un code-barres », a déclaré Kamel Rezig lors d’une visite mardi à Boumerdès.

             Le ministre a promis de prendre les mesures nécessaires assurant qu’il n’y aura plus d’exportation en vrac et, même dans le cas du maintien de cette pratique, « il y a un code-barres pour le vrac » que les exportateurs devront utiliser.
S. L.           


Contre le hirak, le retour de l’inquisition

Envoyé par Julien
https://www.lematindalgerie.com/contre-le-hirak-le-retour-de-linquisition


Par le matin d'Algérie - l Par M. Kamel Bencheikh - 9 octobre 2020


        «Souvent ce sont les inquisiteurs qui créent les hérétiques. Non seulement pour les imaginer quand ils n'existent pas, mais parce qu'ils répriment avec une telle véhémence la vérole hérétique que nombreux sont ceux qui l'attrapent par haine des inquisiteurs.» "Le Nom de la rose", Umberto Eco

        Qu’est, notre pays, devenu ? Quand j’étais adolescent, pour rigoler entre nous dans les rues et les cafés de Sétif, nous avions l’habitude de nommer l’Algérie « bled Mickey », le pays de Mickey. Aujourd’hui, même Kafka ne s’y retrouverait pas. Tout va de guingois et tout se retourne contre cette population qui n’en peut mais… Que dire de ce nouveau pouvoir qui ne doit d’être là, aujourd’hui, que grâce au soulèvement pacifique du hirak qui, à partir du 22 février 2019, n’a cessé de faire sortir les jeunes et les vieux, les femmes et les hommes, les handicapés et les valides, pour manifester d’Alger jusqu’à Tamanrasset et d’El Tarf jusqu’à Ghazaouet.

        Parce qu’il ne faut jamais l’oublier, sans le hirak, nous aurions eu droit à notre cinquième mandat de Bouteflika, le président zombie, qui, lui a tenu vingt ans quand même ! Et comme me l’a fait remarquer ce midi l’ami Arezki Metref, en vingt ans, et malgré sa mégalomanie, Bouteflika a mis moins de gens en prison que Tebboune en 10 mois.

        Tout va de traviole ! La marche blanche organisée, square Port-Saïd à Oran, pour rendre hommage à la jeune Chaïma qui a été violée, tuée et brûlée à Boumerdès, a été chargée par les sbires du pouvoir et les participants arrêtés et embarqués manu-militari.

        Aujourd’hui, c’est un activiste du hirak, qui habite à Khenchela dans l’extrême-est du pays, qui a été appréhendé le 30 septembre et condamné à une peine de de dix ans de prison ferme en moins d’une semaine d’enquête et de procédure. Dix ans de prison plus 10.000.000 de dinars d’amende soit 66.000 euros, l’équivalent de plus de dix ans de salaire d’un cadre algérien.

        Quel en est le motif ? Quelles sont les preuves que détient le pouvoir sur la culpabilité de Yacine Mebarki ? Kafka lui-même ne s’y retrouverait pas. Activiste connu et reconnu du mouvement pacifique qui se poursuit en Algérie depuis le 22 février 2019, cet homme se trouvait dans l’œil du cyclone de par ses activités dans les marches hebdomadaires du hirak. Le pouvoir lui cherchait noise depuis belle lurette.

        Laïque militant, c’est par ce flanc que le pouvoir, infiltré depuis longtemps par les islamistes, voulait le mettre à genoux. Un mandat a été donc délivré par les institutions judiciaires pour cette seule fin pour une perquisition à son domicile. Le 30 septembre, des agents se sont présentés au domicile de l’intéressé. Lors de cette descente, la police est tombée sur un vieil exemplaire du Coran ayant appartenu à son grand-père.

        Le livre, déjà très ancien, avait une feuille déchirée. Cela a suffi pour trouver les motifs de cette arrestation qui avait été décidée en amont : « incitation à l’athéisme », « offense ou dénigrement du dogme et des préceptes de l’islam » et « atteinte à l’unité nationale », rien que ça !

        Yacine Mebarki a été placé sous mandat de dépôt le jour même et, comme si le pouvoir était pressé d’en finir, a dû réclamer que le procès se tienne très vite. Il s’est déroulé le 6 octobre au tribunal de Khenchela et le parquet a requis 8 ans de prison ferme. Il a été condamné à 10 ans, soit deux ans de plus, alors qu’en Algérie, il est très rare que le juge prononce une peine supérieure aux réquisitions du parquet.

        Yacine Mebarki a décidé de faire appel de cette décision. Et pendant ce temps, les islamistes qui ont terrorisé tout un pays dans les années 90, qui ont violé, égorgé, décapité, brûlé, écartelé des dizaines de milliers de personnes, vaquent tranquillement à leurs occupations et que la « justice » n’a pas eu le temps trente ans après les faits, d’enquêter et de boucler les dossiers pour rendre un jugement au nom du peuple algérien.

        La stratégie hégémonique de ce gouvernement et de sa justice serpillière est réputée pour être triviale : prendre à témoin Allah et son prophète pour asservir les opposants est d’une bassesse abyssale. Ce genre de procédures va se poursuivre dans le temps, à n’en pas douter. Il ne faut pas mettre genoux à terre. Le combat continue pour la dignité, pour l’honneur, pour la démocratie et pour la liberté.

        Nul ne peut museler les rêves ni assujettir un espoir faramineux dans un avenir lumineux ni faire ployer une soif d’affranchissement.
Auteur           
Kamel Bencheikh, écrivain           


Réalité politique et comédie démocratique

Envoyé par Hervé
https://www.liberte-algerie.com/contrechamp/realite-politique-et-comedie-democratique-5326

Par Liberté Algérie - par Mustapha HAMMOUCHE le 04-10-2020


           Le MSP a appelé à voter “non” au projet de révision de la Constitution. L’air de rien, il adopte ainsi une position visant à affaiblir le Hirak dans son aspiration à la rupture avec le système tout en faisant mine de s’opposer à la démarche du pouvoir.
           On comprend mieux cette décision quand on considère le contexte politique : le mouvement populaire qui a éclos en février de l’année dernière n’arrange pas les affaires des partis intégrés à la vie politique telle qu’encadrée par le système. Si les revendications de ce mouvement devaient aboutir, les règles du jeu actuelles disparaîtraient avec ce système.

           Globalement, ce jeu vise à trancher entre les clans en compétition pour le contrôle et la répartition de la rente : le nombre d’“élus” et de “nommés” qu’un parti peut se voir accorder ne correspond ni à son poids électoral ni à la part de pouvoir qui lui sera conférée ; c’est une indication sur ses capacités de branchement aux circuits de la rente.
           Dans les faits, le pouvoir s’assure que “l’opposition” n’atteigne jamais un niveau de “pénétration” des institutions qui lui donnerait les moyens d’influer sur l’orientation nationale ou d’entraver certaines de ses actions. Et, à l’opposé, il octroie toujours à “ses” partis une majorité “écrasante” qui le met à l’abri de votes hostiles.

           À force d’entrisme, le multipartisme a évolué vers une vie politique de notables, une activité médiatique et d’entre-soi, mais qui est autoritairement administrée. Avec cette métamorphose, le militant s’est progressivement effacé devant le baron. Et avec le changement d’enjeu, du politique vers le clientélisme, le citoyen a pris acte de son exclusion et s’est peu à peu désintéressé de la chose publique. Cet antagonisme entre comédie politicienne et affairisme politique vient de mettre le MSP en crise. Pourquoi Makri s’offusque-t-il de l’opportunisme de Djaâboub, alors qu’on sait que, dans le sérail politique du système, les intérêts prennent toujours le dessus sur les convictions et les objectifs politiques ? Le MSP a déjà vécu cela, comme le RCD et d’autres formations, d’ailleurs.
           C’est même cette disponibilité au compromis clientéliste avec le régime qui fait que beaucoup de partis sont indisposés par le mouvement populaire autonome en action depuis février 2019. Ils n’ont plus de représentativité à négocier ! La peur du changement, au sens où le revendique le Hirak, fait autant peur au pouvoir qu’à une grande partie de l’opposition. Le choix pour voter… non, c’est le choix de voter, le choix du statu quo en matière de pratique politique. Or, depuis février 2019, la ligne de démarcation, c’est cette question de la rupture systémique posée par le mouvement populaire. Certains partis en ont pris acte et se sont alignés sur l’aspiration populaire. Les autres, qui ne veulent pas sacrifier le confort du système de quotas et de la médiocrité politique pour un système démocratique forcément sélectif, préfèrent ramer à contre-courant de l’espérance citoyenne.
           Cela dit, pourquoi exiger une morale politique de Makri et du MSP alors qu’il est de l’autre univers, celui où l’action politique se fonde sur le principe islamiste “el harbou khidaâ” ?
M. H.                      
musthammouche@yahoo.fr                      



Nouvelle fuite de pétrole d’un oléoduc à Touggourt

Envoyé par Pierre
http://www.lexpressiondz.com/economie/sonatrach-rassure-336366


 L'Expression - Par M. Mohamed TOUATI - 17/10/2020

Sonatrach rassure

           La fuite qui s’est produite, jeudi matin, n’a occasionné qu’un déversement de « très faibles » quantités de pétrole, a indiqué un communiqué du ministère de l’Energie.

           Les équipes de Sonelgaz dépêchées sur les lieuxLes équipes de Sonelgaz dépêchées sur les lieux
           Plus de peur que de mal. Une fuite de pétrole s'est produite, jeudi matin, au niveau d'un oléoduc situé dans la commune de Ghamra, à 20 km de la ville de Touggourt, et qui n'a causé le déversement que de «très faibles» quantités de pétrole, a indiqué le ministère de l'Energie dans un communiqué publié le 15 octobre.

           L'impact sur l'environnement serait maîtrisé. Les équipes de Sonatrach ont mis en place tous les moyens pour récupérer ces volumes et nettoyer les surfaces impactées, assure la même source. «Pour le moment, les équipes de Sonatrach se sont déplacées sur les lieux pour s'enquérir de la situation et de l'origine de la fuite de pétrole» survenue au niveau du PK143 de l'oléoduc OB1 reliant Haoudh El Hamra à Béjaïa, précise le département de Abdelmadjid Attar. Qu'ont-elles constaté? «les premières observations indiquent qu'il s'agit d'une fuite due à la corrosion du pipeline qui est l'un des plus vieux pipelines construits en Algérie depuis les années 50 entre Hassi Messaoud et Béjaïa», révèlent ses services.
           Y a-t-il des conséquences aux alentours? «Les quantités de pétrole déversées sont très faibles, et les équipes de Sonatrach ont déjà mis en place tous les moyens nécessaires pour récupérer ces volumes et nettoyer les surfaces impactées», souligne le ministère de l'Energie qui affirme que le pipeline sera remis en fonction assez rapidement. La situation est contrôlée par la Compagnie nationale des hydrocarbures.
           «Toutes les mesures ont été prises par la compagnie Sonatrach, pour la sécurisation des lieux avec la mise en place d'un périmètre de sécurité», a assuré le ministère. Il faut rappeler que c'est la seconde alerte en moins de deux mois. Les intempéries qui avaient affecté le Sud du pays, au début du mois de septembre dernier ont eu pour conséquence d'occasionner deux fuites au niveau de l'oléoduc qui relie le bassin de Hamra (Hassi Messaoud) à Skikda.
           Localisées dans la wilaya d'El Oued, elles ont provoqué un incendie impressionnant. L'arrêt provisoire de l'oléoduc a été nécessaire pour réparer les dégâts et assurer la sécurité des populations. L'activité de la Compagnie nationale des hydrocarbures n'est pas sans risque sur l'environnement. Ses installations peuvent être la cible de sabotage ou connaître des défaillances. Ce qui l'a conduit à renforcer son arsenal sécuritaire.

           Un Comité de suivi dédié aux questions liées à la conformité industrielle et réglementaire au sein de la Compagnie nationale des hydrocarbures a été installé par le P-DG du groupe Toufik Hakkar, avait indiqué, le 29 septembre 2020, un communiqué de Sonatrach. Ce Comité aura pour mission d'établir un état des lieux sur la situation et superviser la concrétisation des plans d'actions destinés à limiter les risques pour les riverains et la protection des installations de l'entreprise contre les risques induits par les empiétements, avait précisé l'entreprise pétrolière qui a souligné que cette action intervient dans le cadre du renforcement des mesures de protection et de maîtrise des risques majeurs associés aux activités industrielles de Sonatrach.
           Il faut rappeler que la Compagnie nationale des hydrocarbures n'a pas attendu que ce type de catastrophe se produise pour prendre à bras-le-corps la problématique de la sécurité de ses installations et plus particulièrement celle liée à l'environnement. Lors d'une réunion présidée par le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, le 14 juillet dernier à laquelle a participé la ministre de l'Environnement, Nassira Benharrats, il avait été convenu de mettre en place un groupe de travail intersectoriel chargé des impacts des activités industrielles sur l'environnement. Les deux derniers incidents que viennent de subir les canalisations de Sonatrach montrent que la question est à prendre très au sérieux.
Mohamed TOUATI                      



Économie

Envoyé par Bil


 Liberté-Algérie - Par Ali Idir le 23 octobre 2020

Le 2e plus grand champ d’hydrocarbures d’Algérie à l’arrêt

           Touché par un incident dans la nuit de mercredi à jeudi, le champ d’El Merk du bassin Berkine, le 2e plus grand gisement d’hydrocarbures en Algérie, après Hassi Messaoud, est mis à l’arrêt pour une période indéterminée.

           Cette décision a été prise et annoncée par le ministre de l’Energie Abdelmadjid Attar, qui a effectué ce vendredi une visite sur les lieux.

           « J’attache une grande importance à la question de la sécurité des installations. Il ne faut non plus se précipiter pour sa reprise en vue de reprendre la production », a ordonné M. Attar, précisant que la production de ce site sera « compensée » par d’autres champs d’exploitation.

           Le champ d’El Merk restera fermé jusqu’à la réparation de l’installation ravagée par les flammes.

           L’incident s’est déclenché mercredi peu après 20h00 au niveau du four du 2e train du centre de traitement du champ, et il aurait fallu plusieurs heures pour les équipes d’intervention pour éteindre le feu. L’incendie a été maîtrisé vers 04h00 du matin, selon le compte rendu de l’agence officielle.

           Le feu a été détecté grâce à la « vigilance d’un opérateur qui a remarqué vers 20h17 une fumée sortante du four du train 2 suivi de jet de flammes que l’alerte a été donnée pour actionner l’arrêt d’urgence du champ », selon l’exposé fourni sur place à M. Attar, qui était accompagné du PDG de Sonatrach Tewfik Hakkar. L’origine de l’incendie n’a pas encore été identifiée.

           Attar a demandé à Sonatrach de procéder à une évaluation de l’état du four touché par l’incendie et de « ne pas procéder à son redémarrage jusqu’à sa réparation totale ou son remplacement s’il y a nécessité ».

           Il a insisté sur le rôle de la formation dans la maîtrise des risques industriels et la préservation des installations pétrolières. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’améliorer le système d’information et d’alerte du groupe Sonatrach dont c’est le troisième incident majeur qui touche ses installations pétrolières en moins de deux mois.

           Début septembre, un incident s’est déclenché après des fuites de pétrole sur un oléoduc passant par la wilaya d’El Oued. Le 15 octobre, le ministère de l’Energie a fait état de fuites de pétrole sur ce même oléoduc au niveau de la commune de Ghamra, à 20 km de la ville de Touggourt, dans le sud-est algérien.

           Exploité par Sonatrach en partenariat avec Anadarko, Total et Eni, le champ d’El Merk est composé de deux trains de traitement de brut et condensat d’une capacité de 63500 barils par jour, d’un train de traitement de GPL de 30.000 Bbl/j.

           La capacité totale de stockage de brut est de 320.000 barils (50.000m3) et celle de stockage de condensat est de 24.000m3.

           L’arrêt du champ d’El Merck va aggraver les difficultés financières de Sonatrach qui fait face à la baisse des prix du pétrole, et à la baisse de l’activité à cause de la pandémie de coronavirus.

           Lundi, le ministère de l’Energie a évalué à 10 milliards de dollars le manque à gagner de Sonatrach jusqu’à fin septembre 2020 par rapport à la même période en 2019 à cause de la pandémie de coronavirus, avec une baisse de 41% de son chiffre d’affaires à l’exportation.
Ali Idir                      



MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique,

cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura

Mme Gisèle Jacquinot

             Bonjour Amis Bônois,
             J'aimerais savoir si quelqu'un connaît l'histoire amusante dite "Le Curé de Bône au Vatican" dans laquelle ce curé revenant d'une visite au Vatican avait une interprétation très personnelle, en pataouète, des différents gestes accomplis par le Pape lors d'un office religieux.
             Je vous remercie par avance de vouloir bien faire appel à vos mémoires, la mienne n'ayant pas retrouvé cette histoire qui nous faisait tous bien rire, et félicitations pour votre site qui pérennise notre vécu.
             Bonne Journée.
         Mon adresse est, (cliquez sur) : gisele.jacquinot@neuf.fr
M. Harroud Khayreddine

             Bonjour Amis
             Je cherche des informations et photos sur le club du football de Joannonville du Bône Algérie.
             D'avance merci
         Mon adresse est, (cliquez sur) : khayreddineharroud@gmail.com
De M. Pierre Jarrige

Chers Amis
Voici les derniers Diaporamas sur les Aéronefs d'Algérie. A vous de les faire connaître.
    PDF 141                                                PDF 141A
    N° 141                                                      PDF 142
    PDF 142A                                                      N° 142
    PDF 142B                                           PDF 143
    N° 143                                                  N° 144 Pierre Jarrige
Site Web:http://www.aviation-algerie.com/
Mon adresse : jarrige31@orange.fr


Le Sage et le chien
Envoyé Par Fabien

          Un homme habillé en soufi, passant dans la rue, frappa un chien de sa canne. L'animal, jappant de douleur, s'enfuit chez le grand sage Abu-Saïd. Se jetant à ses pieds et levant sa patte blessée, il demanda que justice lui soit rendue contre le soufi, qui l'avait si cruellement traité.

          Le sage convoqua le soufi.
          « Ô insouciant ! lui dit-il en présence du chien. Au nom de quoi t'es-tu permis de traiter de la sorte un pauvre animal ? Vois ce que tu as fait !
          – Ce n'est pas ma faute, loin de là ! répondit le soufi. C'est la faute de ce chien. Je ne l'ai pas frappé par caprice, je l'ai frappé parce qu'il avait posé ses pattes sur ma robe. »

          Le chien continuait de se plaindre.
          Alors le sage sans pareil s'adressa à la pauvre bête :
          « Plutôt que d'attendre l'Ultime Compensation, laisse-moi te donner une compensation pour apaiser ta douleur. »

          Le chien dit à Abu-Saïd :
          « Grand sage ! Quand j'ai vu cet homme revêtu de la robe des soufis, j'ai pensé qu'il ne me ferait aucun mal. Si j'avais vu sur mon chemin un homme portant un vêtement ordinaire, je l'aurais sûrement évité. Devant la robe des gens de la Vérité je me suis cru en sécurité. Là fut mon erreur. Si tu veux le châtier, dépouille-le du vêtement des Élus. Arrache-lui cette robe, qui revêt les hommes de droiture... »
          Le chien occupait un certain rang sur la Voie. Il est faux de croire qu'un homme est par nature supérieur à un chien.
          Le « conditionnement », représenté ici par la « robe du derviche », est souvent pris à tort par les ésotéristes et les esprits religieux de toute espèce comme le signe de la valeur ou de l'expérience réelles.

          Cette histoire, tirée de l'Ilahi-Nama (Le Livre divin) d'Attar, est souvent racontée par les derviches qui suivent la Voie du Blâme. Elle est attribuée à Hamdun le Blanchisseur (IXe siècle).]



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« La liberté d’information (FOI) ... est inhérente au droit fondamental à la liberté d’expression, tel qu’il est reconnu par la Résolution 59 de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1946, ainsi que par les Articles 19 et 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), qui déclarent que le droit fondamental à la liberté d’expression englobe la liberté de « chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».

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