N° 15
http://www.bartolini.fr/bone

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Février 2003
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général

l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD se trouve dans la page: La Seybouse,
Numéros Précédents: 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 , 7 , 8 , 9 , 10 , 11 , 12 , 13 , 14 ,

EDITO

Chers Amis(es)

La fête est finie

Les fêtes de fin d'année sont finies, la période des vœux touche à sa fin, et l'année de l'Algérie a démarré sur les chapeaux de roues.
Il ne se passe pas une journée, pas même une heure, sans que l'on nous rebatte les oreilles, sur tous les médias, de cette année du FLN.
Car, il s'agit bien de cela, de fêter, de porter au pinacle une armée presque fantomatique pendant la guerre civile d'Algérie. Mais, une armée devenue très impressionnante après le 19 mars 1962 grâce à l'armement et aux biens civils et militaires apportés dans la corbeille de l'abandon par le grand Charles. Grand par la taille, et petit par l'esprit.
Une armée et un chef, Bouteflika, que l'on honorent en France en cette année 2003, qui n'ont jamais voulu arrêter une guerre qui continue sur notre sol natal, avec son lot quotidien d'atrocité.

Si pour cette année de l'Algérie, il s'était agi de montrer aux peuples Français et Algériens : la vraie colonisation ; la vraie civilisation apportée par notre communauté ; les vrais responsables de nos malheurs communs ; ce qu'est devenu l'Algérie en 40 ans d'indépendance…. Alors là, oui, cette Année de l'Algérie aurait eu son utilité et tout son sens. Malheureusement, on en est bien loin.
Il nous reste plus qu'à continuer le combat pour faire connaître la vérité et à espérer qu'il y aura, pourquoi pas, " Une Année des Exilés ".

Et, c'est pour crier haut et fort cette Vérité, cette Histoire et cette Mémoire qui nous tiennent tant à cœur parce qu'elles ont été écrites en lettres de sang et de sueur par nos ancêtres, que nous venons de créer le site du CRI (Collectifs des Rapatriés Internautes).
Ce CRI se veut un cri de rage, de colère, d'indignation, d'attaque et de contre-attaque, mais aussi un cri d'espoir.
Espoir dans la réelle réconciliation de nos peuples qui ont une histoire commune.

Nous, les authentiques Algériens, les Pieds-Noirs, les Harkis, les Berbères, nous avons tous été trompés lamentablement, et c'est pourquoi cette réconciliation sera inéluctable pour la paix de nos cœur et de nos esprits.
N'ayez pas peur de lancer, vous aussi votre Cri. Plus nous crierons, plus nous ferons avancer des solutions.
Montrons à Mrs Bourges et Chirac, que nous aussi, bien qu'écartés de leur année de l'Algérie, nous aussi, nous savons organiser, certes sans le budget de l'Etat, des manifestations ayant traits à l'Algérie, la vraie, celle de la paix. Je vous invite tous à prendre des initiatives avec vos associations pour organiser des expositions, des conférences, des réunions publiques.
Apportez nous, au CRI, tout ce que vous avez comme matière et nous agirons.

Je ne peux vous quitter sans vous demander de réserver sur votre agenda, les dates des 22 et 23 Mars pour le grand événement que sera le Salon de l'Art Bônois, car à n'en pas douter, il sera une des réponses à cette foutue Année de l'Algérie.


Jean Pierre BARTOLINI


Aprés votre visite,
(---n'oubliez pas de Cliquer ---)

LETTRE D'UN VIEUX COLON A NOS ENFANTS
de M. Jean Pierre Burgat
Envoyé par Jean Gassier
Mademoiselle, Monsieur, Chers Amis,

Peut-être êtes-vous nés à Kherba, Miliana ou à St Cyprien des Attafs, que vous avez quitté un matin de juin en rentrant de l'école. L'Algérie, pour vous, c'est une cour de ferme brûlée de soleil, des parents qui pleurent en entassant des meubles dans un cadre en tôle ondulée. Peut-être êtes-vous nés à Moissac, Agen ou Romilly sur Seine, et l'Algérie n'est pour vous qu'un ensemble d'histoires trop entendues, de souvenirs racornis sur des photos écornées, un accent à la fois familier et étranger. Comme on vous l'a dit à l'école : vos parents sont nés "aux colonies".

Si vous habitez la vallée du Rhône ou de la Dordogne, vous les accompagnez à des couscous de l'Amicale, qui vous font l'effet de réunions de Russes blancs. C'est vrai, nous paraissons tirer notre passé sur nous, comme un clochard tire ses hardes pour se réchauffer. Un passé que vos manuels scolaires vous disent fait de rapines, d'extorsions, d'abus et de bassesses, qui vous fait un peu honte.

N'en croyez rien, et soyez fiers de ce passé ; Nos arrière-grands-parents ont fui l'avilissement du chômage et des ateliers nationaux, en 1848, les vexations de l'envahisseur en 1871, les tracasseries d'un pouvoir politique intolérant, ou simplement la pauvreté des vallées savoyardes, des rochers de Sicile, de Malte ou des Baléares. Mais ils avaient tous un point commun : à la sécurité précaire d'un quotidien médiocre ils ont préféré l'inconnu et l'espoir de la liberté. Ils ne méritent pas les calomnies dont la France les couvre pour cacher sa mauvaise conscience. Les lois incohérentes ou iniques qui nous menèrent au désastre étaient votées dans l'ignorance et l'indifférence du Palais Bourbon, et non à Alger. Ils n'ont pas volé leurs terres : leurs eldorados étaient des concessions accordées sur les domaines turcs, des marais déserts ou achetés régulièrement sous contrôle de l'Administration. En quelques années, la malaria allait tuer les faibles et la désillusion les rêveurs.

Mais ceux que la fièvre et le découragement épargnèrent vous ont laissé beaucoup plus qu'un patrimoine, ils vous ont fait entrer dans l'Histoire.

Dotés de leur seule pioche, ils ont fait des domaines que la Californie des années 1990 ne surpasse pas. Déshérités de la culture, ils ont créé une langue et un humour qui, depuis trente ans réjouit les parisiens les plus blasés. Issus de l'école communale de Hammam-Zaid ou Nechmeya, ils devinrent des scientifiques de renommée internationale, des juristes respectés, des artistes adulés.

Repliés dans le dénuement, ils ont transformé des régions entières d'une France qui se croyait à l'avant garde du progrès.

Si nous défendons cet acquis avec tant d'âpreté, c'est que nous l'avons mérité de génération en génération pour vous le transmettre. De cet héritage, vous êtes aujourd'hui comptables et vous n'avez pas le droit de l'ignorer. Vous avez le devoir de conserver notre legs moral, et de réclamer ce que l'Etat nous a confisqué.

Que notre passé aide votre avenir, que notre créance vous soit une dette d'honneur. Ainsi nous pourrons vieillir tranquilles. MERCI.

Jean Pierre BURGAT

Lettre parue dans le bulletin d'information des Agriculteurs Français d'Algérie.

LES CHRONIQUES BONOISES
Par René VENTO
Numéro 1
EDITORIAL

Imaginons que, le vent de l'histoire ayant soufflé dans l'autre sens, nous habitions toujours à Bône en cette année 2003. On peut toujours rêver !
En lisant votre mensuel préféré, La Seybouse, vous seriez intéressés par les pages qui concernent les nouvelles de votre ville. C'est pourquoi, dorénavant, les chroniques bônoises vous informeront sur ce qui se passerait à Bône, si vous y étiez.
Pure fiction ? Certainement… … …
Irréaliste ? Certainement pas.
A vous de juger et si vous en voulez encore, participez avec moi à cette rubrique

SOMMAIRE

1) MEDECINE.Inauguration du service de Termatologie au CHU de la Choumarelle

2) SOCIETE. Prosélytisme à l'école Sadi Carnot.

3) FAITS DIVERS. Vol de voiture avec violence prés du cours Bertagna.

4) CULTURE. Une nouvelle langue régionale : le bônois.

5) ENSEIGNEMENT. Une classe du lycée Saint-Augustin à l'honneur.

6) JUSTICE. Sordide affaire de maltraitance d'enfant au tribunal du Champ de Mars.

7) SPORT. Important service de sécurité pour la finale de la coupe d'Algérie au stade Feri Ali de Bône.

1) MEDECINE………………

Le CHU (centre hospitalier universitaire) de la Choumarelle ,qui met déjà à la disposition des malades 25 spécialités de pointe, vient d'inaugurer son nouveau service de Termatologie. La direction de ce service a été confiée au professeur Zoubia qui, rappelons-le, a découvert en 1975 le virus de la pécolle, maladie dont souffrent encore beaucoup de Bônois . Dans l'interview qu'il a bien voulu nous accorder le 10 janvier 2003, le professeur a déclaré qu'il venait de mettre au point un traitement de la pécolle. Toutefois, il a vivement recommandé à la population d'éviter de terminer leurs conversations ou leurs lettres par la formule de politesse " QUE LE CUL Y TE PÊLE ". Les experts médicaux ont en effet constaté une coïncidence troublante entre ce souhait que s'adressent les Bônois et la recrudescence de la maladie.

2) SOCIETE………………

Une affaire de croix a opposé la jeune Diocana Madonna au directeur de l'école Sadi Carnot de la Colonne.
Alors que Madonna s'apprêtait à rejoindre sa classe, samedi 10 janvier, le directeur lui a refusé l'entrée parce qu'elle portait autour de son cou une chaîne supportant une croix de Malte. Le directeur a invoqué le respect de la laïcité pour justifier sa position. Les parents de Madonna ont été convoqués par l'Inspecteur d'Académie qui leur a conseillé d'inscrire Madonna dans une école où le prosélytisme religieux était toléré.
La famille Diocana compte faire appel auprès du Conseil Supérieur de l'Etat. .L'avocat de la famille, Maître Béniouioui, est persuadé de gagner son recours en appel. en portant cette affaire devant les caméras de la télévision régionale.


3) FAITS DIVERS…………

Alors qu'il descendait le cours Bertagna au volant de sa RENAULT LAGUNA, monsieur Djamel H… a été braqué à un feu rouge au niveau de la brasserie " Le Maxéville ".
Contraint de sortir sous la menace d'une arme de poing, monsieur Djamel H… a du abandonner son véhicule avec ses clés de contact et ses papiers.
Fort heureusement la brigade d'intervention routière a suivi la voiture volée jusqu'au nouveau port de plaisance de la Grenouillère où des complices s'apprêtaient à l'embarquer à destination de Marseille.
La police a ainsi pu démanteler un gang de trafiquants marseillais dont le chef est un nommé François M… demeurant au 278 rue Bugeaud.
Depuis la délocalisation des usines RENAULT à Bône, de nombreux réseaux de voleurs de voitures ont élu domicile dans la ville où ils trouvent des proies faciles en raison de l'importance du parc automobile.
En effet, depuis le retour de la paix en 1962, Bône a connu un essor économique sans précédent. Le pouvoir d'achat de ses habitants s'est considérablement accru, ce qui a permis à chaque famille Bônoise de posséder au moins une automobile. On comprend pourquoi notre ville attire toutes les convoitises de la pègre Marseillaise.

4) CULTURE……………

Le ministère de la culture algérianiste vient enfin de reconnaître la spécificité et l'originalité du langage bônois.
Le décret du 22 décembre 2002 a érigé le BÔNOIS au rang des langues régionales.

Désormais, dans les écoles de Bône et de son département, certaines disciplines pourront être enseignées en bônois .Rappelons que cette langue est depuis 170 ans le fruit de la symbiose entre le français, l'arabe, l'italien et le maltais. Reconnue comme langue méditerranéenne, le BÖNOIS est enseigné à l'université du Pont Blanc. Un groupe d'érudits dirigé par monsieur Rachid Habbachi a entrepris la rédaction d'un dictionnaire dont on dit déjà qu'il sera plusse mieux que le Larousse,

5) ENSEIGNEMENT…………

Lundi 6 janvier, le lycée Saint-Augustin a eu l'honneur d'accueillir dans ses locaux monsieur Campwell, Inspecteur Général d'anglais .Au cours de sa visite dans une classe de 4ème, M. Campwell a été agréablement surpris de constater que les jeunes élèves Bônois savaient traduire en anglais les noms des établissements de la vieille ville qu'il avait visités la veille en compagnie de monsieur le Proviseur. C'est ainsi que les noms, the black cat , the red mill ,the moon ,the tam tam …etc , furent cités avec aisance par les élèves ,
Par contre, monsieur l'Inspecteur a été étonné d'entendre les élèves terminer chacune de leurs phrases par " GODDOG ". Le professeur, mademoiselle Nadia, a eu le plaisir d'apprendre à l'inspecteur que GODDOG voulait dire DIOCANE en anglais . Elle a de plus ajouté ;
-A Bône, on ne sait pas parler sans terminer une phrase par DIOCANE. Aussi, pour faciliter l'apprentissage de la langue de Shakespeare, ai-je pensé introduire le néologisme linguistique local GODDOG , que les élèves se sont approprié avec facilité.
La rédaction de notre journal tient à féliciter mademoiselle Nadia pour sa contribution à la mondialisation du vocabulaire bônois.


6) JUSTICE…………

Le Tribunal de grande instance de Bône, dont les locaux ont été transférés au Champ de Mars ,vient de condamner monsieur Tanoute Sauveur à une peine de trois ans de prison avec sursis pour maltraitance d'enfant . Ce monsieur avait obligé son fils, âgé de 11 ans , de monter sur une armoire puis de sauter à pieds joints .Le jeune garçon, qui avait plusieurs fois averti son père du risque qu'il courait en sautant, avait été rassuré par ce dernier qui lui demandait de lui faire confiance. Malgré ses hésitations et ses protestations, l'enfant a sauté et s'est fracturé la cheville.
Son père, qui n'a pas tenté le moindre geste pour venir à son aide, a eu le cynisme de lui faire le reproche suivant :
- ça t'apprendra mon fils, même à ton père y faut pas faire confiance
Le juge des mineurs s'est insurgé contre cette méthode éducative qui discrédite l'autorité parentale. Par contre , elle a reconnu que le fils de monsieur Tanoute était désormais à l'abri de toute tentative d'abus de confiance..
Monsieur Tanoute, dans un élan de fierté paternelle ,s'est alors écrié en s'adressant au juge :
- mon fils, en affaire, plus personne maintenant y le nique !


Le Président a du faire évacuer la salle en raison des dérapages verbaux qui aurait suivi l'intervention de monsieur Tanoute.

7 ) SPORT………

Ce soir 12 janvier, à 20 h ,sur la pelouse du grand stade FERI ALI de Bône ,se déroulera la finale de la coupe d'Algérie .
Elle opposera l'équipe du ZOB ( Zotche Olympique Bônois ) qui depuis 1962 a résulté de la fusion entre l'USMB , l'ASB et la JBAC , à l'équipe du NTP de Philippeville .
Un service d'ordre particulièrement important a été mis en place pour éviter les débordements verbaux. Tout le monde a en mémoire les incidents de décembre 2002 lors de la demi-finale Bône-Boufarik au cours de laquelle l'arbitre a reçu une avalanche d'injures mettant en cause la moralité de son père ,sa mère ,ses morts, ses bises et même ses os .

Aussi, des sanctions sévères sont-elles prévues contre tous les supporters Bônois qui abuseront du vocabulaire local pour déstabiliser l'équipe adverse . Seuls les bras d'honneur et les cigales bônoises seront autorisés.


Ça qu'on vous a pas dit … !
Christian Agius, le Maltais de la route de Bugeaud,
y ramasse dans les poubelles…

L'Ecole Nationale de Santé Publique, qu'elle est à Rennes, elle donne l'exemple pour faire les économies, diocanamadone : y a un fonctionnaire mandjafranque pour 1,8 élèves !

Raffarin et Danube il a dit à la télévision M6 : " il faut que les Français arrêtent de mettre leur orgueil dans leurs pédales ! "
Y voulait pas parler des coulots, ma des excès de la vitesse…

En France, tout le monde y peut voir les églises qui se ferment les unes derrière les autres.
Mais y en a qui se perdent pas le temps : y avait 12 mosquées en 1975 ; plus que 1500 en l'an 2000…
Le père Mitzi, le chanoine Houche, l'abbé Porta et tous les autres ac les soutanes y doivent se bidonner !

Toute tortillante du tafanar, la canusse Martine Aubry elle s'est présentée tard le soir dans un grand restaurant parisien. Le chaouch de service y lui a dit c'est pas possible de servir à cause qu'il avait plus de personnel, à cause des….35 heures ! On a rigolé, dans le con de tous ses morts…

Les malheureux qui z'habitent Paris et sa banlieue ouest (Dédé Gabard, par exemple..) y doivent bien regarder ça qui a écrit sur les P.V. que ce c...... de Sarkozy y met en derrière les essuies-glace : l'Imprimerie Nationale, elle a oublié d'indiquer dans quelle monnaie y doivent être payés !
Y sont donc illégaux…

Et pan dans le tafanar…


Le nouveau règlement de l'Armée y dit plus : " y faut se sacrifier pour la patrie ".
Mais y dit " y faut se sacrifier pour les droits de l'homme ".
Y faut plus " sacraliser " la mission, et pas " diaboliser l'adversaire ".
Si cette théorie elle était appliquée au combat de Camerone, le général mexicain il aurait dit : " Pero son hombres, no son demonios… "
(Mais ce sont des hommes, ce ne sont pas des démons)

Les ceusses qui vont se promener en Thaïlande, qu'y s'oublient pas de ramener des kilos de Baths, la monnaie de là-bas : la pièce de 10 baths, elle a le même poids, le même diamètre et la même épaisseur……que la pièce de 2 zorros ! Mais elle vaut exactement 8 fois moins cher ! Zammit y va y aller ac la balancelle !

Tous les ans, les maternités elles font le concours de celle qui fait naître le premier bébé de l'année.
C'est une clinique du nord qu'elle a gagné cette année 2003 :
Le bébé y s'appelle Mohammed Jaha.

(Sans idée en darrière la tête)

Les Palestiniens y z'achètent plus la lessive Ariel : allez saoir pourquoi ?..


LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (5)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI

Purée d'vous z'aut', chais pas si j'vous l'ai dit, bande de jaloux mais pour les fêtes d'la fin d'l'année qu 'elles viennent juste de passer, ya des amis à moi qu'y savent que l'art, moi j'l'aime beaucoup, alors y m'ont fait cadeau trois liv' et pas n'importe quoi ; y en a un à l'eau d'rose, un aut' noir et le troisième praliné. Comment ça praliné ? à cause tout simplement que c'est du chocolat, ouai, du chocolat et du surfin en plusse comme c'est écrit dessur les boîtes, trois liv', un kilo et d'mi, ou encore mieux mille cinq cents grammes.
Et où qu'il est l'art dedans tout ça, vous allez me dire ? eh ben pas dedans mais dessur les couverques des boîtes où qu'ya tellement des couleurs qu'elles te font tourner la tête. Dessur la première t'y as trois lapins, pas des champs, des p'tits lapins tout propes en dedans d'une cartale avec des rubans roses. Dessur la deuxième, c'est trois chats, des p'tits aussi et en dedans la même cartale avec les mêmes rubans, d'la même couleur, trois p'tits chats blancs qu'y sont tranquilles qu'on oit qu'y z'ont l'habitude d'ête photographiés. La troisième elle te représente trois p'tits chiens et chais pas si vous z'avez remarqué l'harmonie des chif', trois boîtes, trois lapins, trois chats et trois chiens. Ces chiens donc, comme je disais, vous devinerez jamais en dedans de quoi y sont. Purée d'vous aut' vous avez gagné, y sont en dedans d'une cartale eux-aussi et vous savez pas quoi, la même, avec les mêmes rubans et la même couleur que pour les deux aut' photos mais là, les p'tits chiens, c'est des chiens d'chasse qu'on oit qu'y sont pas encore dressés alors, pour éviter les kaoulades et le civet d'lapins et de chats mélangés, j'les ai mis un peu d'côté.
Madona mie, en plusse de la beauté des photos, t'y as aucun frais à faire pour les mette au mur à cause que les couverques des boîtes y te comprennent tout, la photo et tout autour un cadre et en plusse, tu ois, t'y es gagnant pasqu'y dépareillent pas, c'est les mêmes cadres et y sont beaux, ma femme qu'elle a du goût elle dit qu'y sont rococo, j'la comprend pas mais j'ui fais confiance.
Pour finir, j'voudrais m'escuser si que vous trouvez des tâches un peu marron dessur le papier où que j'vous écris mais comme j'ai l'habitude de dire tout haut les mots que j'les sort de mon stylo, forcément avec la bouche pleine de chocolat, vous comprendrez que de temps z'en temps ya comme ça des p'tits accidents.

Rachid HABBACHI

La route de Constantine et la côte Est
Par Henri LUNARDELLI
Publications du Centenaire de l'Algérie ( 7 tomes):
Georges Rozet, 1929. - p. 41-48


Après avoir visité Constantine, l'auteur a découvert les sources sulfureuses d'Hammam Meskoutine, puis remonte vers la côte par Guelma.
Admirons surtout [les]environs [de Guelma], si aimables après la sévérité des plateaux à céréales, ses terres noires, ses jardins luxuriants, ses prairies luisantes et ses bœufs minuscules, arrière-cousins de celui que Milon de Crotone portait sur ses épaules et qui semblent faits pour illustrer de toutes menues bucoliques.
Les 65 derniers kilomètres avant la mer, par Penthièvre et le médiocre ressaut de 570 mètres du col de Fedjouji, entaillé en 1857 par les sapeurs du 60e de ligne, d'où la vue est immense et belle.
De longs bourgs aux maisons basses, Guelaat-bou-Sba, Nechmaya ; Penthièvre, droit comme un I, dont la municipalité a eu l'idée amusante, pour protéger les jeunes arbres de la route, de les enclore dans de vieux bidons - cylindres d'essence.
A partir de Duzerville, face à l'Edough qui est l'écran montagneux du port de Bône, nous sommes dans la vaste plaine de la Seybouse, le fleuve le plus régulier de l'Algérie. Larges cultures, sillons à perte de vue, creusés par les tracteurs agricoles, champs de tabac, coton cultivé dans un sol simplement humide. Le grand couloir de terrains phosphatés et céréalifères que nous avons suivi depuis Constantine, le " grenier de l'Algérie ", aboutit ici à une plantureuse variété de cultures: 100.000 hectares d'alluvions, qui sont la Mitidja de l'Est.

Il aboutit aussi à l'une des villes les plus avenantes et à l'un des ports les plus actifs de la colonie, Bône, symétrique oriental de l'occidental Oran ; abrité, comme presque tous les ports algériens, contre les vents d'ouest par un contrefort qui, cette fois, est une véritable montagne. C'est le massif de l'Edough, "dernier témoin à l'est, dit M. Demontès, de l'ancien continent de la Tyrrhénide " et dont l'altitude dépasse 1.000 mètres. Bône possède un Chamonix à trois lieues de sa plage balnéaire . . .

Gagnons la ville, sans insister cette fois sur les ruines romaines, les mosaïques et les sarcophages d'Hippone, mais sans négliger la moderne basilique Saint-Augustin où renaît la silhouette à tours et à coupole de celle de Carthage et surtout, à l'intérieur, le luxe byzantin des marbres précieux, des onyx et des granits roses.
Dans Bône même, peu de couleur arabe, sinon le joli marabout de Sidi-Brahim, terreur des parjures, qui nous accueille à l'entrée et à l'autre bout, au sommet de la colline des Santons, une Casbah et un quartier indigène d'allure assez banale; celui-ci remarquable seulement par des oppositions de tons crus ~ murs jaunes s'ouvrant sur des intérieurs bleus, femmes voilées sur couleurs vives de cagoules noires - et par la vue qu'il offre sur la mer, tout en haut, par-dessus les vieux remparts turcs.

Le vrai charme de Bône est d'être jeune, allègre, moderne. Son Cours Bertagna, très ample, qui descend perpendiculairement sur la Darse, a été comparé non sans raison a la Cannebière de Marseille, sur laquelle il a cependant l'avantage de ses élégantes allées de ficus. Plus exactement, si l'on observe qu'il contient tous les monuments officiels de la ville et que le souvenir de Jérôme Bertagna, gloire locale, y contrebalance la statue de Thiers, on peut y voir - surtout aux heures d'affluence ou aux jours de fête - la suprême évocation d'un forum de municipe romain, multicolore, joyeux et trépidant. Et ce n'est là qu'une des faces de la vie bônoise. L'autre, la face maritime, séparée en partie de la ville par la colline qui porte la Casbah, est splendidement ouverte sur un golfe moins arrondi, mais presque aussi vaste que celui de Bougie. Comme à Bougie, c'est d'une route en corniche que le touriste assiste à l'activité de ce port, sans cesse agrandi, où affluent les minerais voisins, les phosphates de Tébessa, et qu'une ligne électrifiée relie au prodigieux gisement de fer hématite que recèle le Djebel-Ouenza, près de la frontière tunisienne.
Après quoi, ce balcon escarpé descend avec mollesse vers la plage balnéaire de Saint-Cloud - où survit curieusement le vieux nom parisien de la Grenouillère - et ses annexes: amusantes petites cités lacustres, maisons de poupées sur pilotis, allongeant leur file bariolée entre une bordure de pins et le sable rose de la grève.

Voulez-vous jouir mieux encore de la vue du golfe ? Montez jusqu'à Bugeaud, presque au sommet de l'Edough, où Bône a résolu le problème de la villégiature estivale pour tous. D'abord, une route excellente bien qu'audacieuse: c'est plaisir de faire en voiture cette montée aux larges lacets, aux virages aigus, mais relevés et pavés. Peu d'ascensions routières sont à la fois aussi roides et aussi confortables. Au-dessus des oliveraies en quinconce, notre voiture s'élève, dirait-on, comme un avion qui prend de la hauteur.
Et voici que se révèle peu à peu à nos pieds la basilique d'Hippone sur son mamelon, la ville blanche, le large et glauque estuaire de la Seybouse, un long canal, semblable à une barre d'argent, et l'opulence agricole de la plaine.
Puis, à mi-chemin, au moment ou notre corniche s'arrondit du côté du golfe, c'est le tableau délicat d'un petit cimetière indigène aux stèles blanches et bleues, éparpillées sous un arbre couché par le vent . . .

Soudain, l'entrée dans la forêt de l'Edough, sous la fraîcheur des chênes-lièges démasclés, aux troncs ferrugineux. Une clairière parmi ces sous-bois tapissés de fougères: c'est le village de Bugeaud, d'une jolie simplicité forestière, aux maisonnettes propres mais sans faste et que ne menacent encore ni palaces ni casino; bourgeoisement entourées de pommiers, de cerisiers, de pruniers, qui évoquent la France: calme et intime réservoir de verdure et de santé pour une ville ou l'hiver est exquis, mais l'été d'une chaleur humide et lourde.

Ne craignez pas de vous y attarder jusqu'à la nuit tombante: je vous promets une descente inoubliable. Le golfe, si délicatement brossé d'azur et d'émeraude durant le jour, s'estompe souvent, le soir venu, d'une brume légère qui confond tout, la mer et ses feux côtiers, la ville, ses boulevards et ses maisons éclairés, sa plaine et ses cultures, et qui, élargissant d'autant la rade, transforme le tout en je ne sais quelle immensité de rêve, mollement ouatée, aux lueurs vagues, mobiles, fugitives. Mieux encore qu'à la montée, on a l'impression de survoler le panorama et, cette fois, de descendre en planant sur une mer phosphorescente.

(à suivre)
Ne manquez pas le prochain numéro de La Seybouse… Vous y verrez La Calle !


La famille Quintard
(Cinq générations nées à Bône,
dont le Docteur Paul Quintard, Maire de Bône)
Par Alain Leblanc

Le Docteur Auguste, Guillaume Quintard né à Montmahoux (Doubs) en 1834 s'installe à Bône en 1865. Deux ans plus tard il y épouse Délia Mondehard née à Bône en 1847; elle était la fille aînée d'un pharmacien Alexandre Mondehard, originaire de Normandie, qui avait ouvert une pharmacie à Bône quelques années plus tôt. Il y avait épousée Désirée Beugin dont le père, originaire du Nord de la France, était venu en Algérie pour y travailler dans les tabacs.

De cette union devait naître en 1868, Henri, qui finira sa carrière comme général de brigade, en 1869 Jeanne qui épousera Jean Caillard,, en 1871 Paul, en 1876 Suzanne qui épousera Eugène Pralus et en 1880 Robert qui épousera Jeanne Ferrat née à Bône en 1886.

(Sur la photo qui date du début du siècle figure au centre du premier rang Auguste et Delia Quintard et au deuxième rang tout à fait à droite le Docteur Paul Quintard)

Le Docteur Paul Quintard après des études secondaires dans le pays natal de son père au Collège d'Arbois et des études de médecine à la Faculté de Paris prend la suite de son père et il épouse à Bône la fille d'un confrère Madeleine Nicolas née à Bône en 1882. de cette union devait naître une troisième génération de bônois: Robert en 1903, Madeleine en 1905, Aline en 1908 et Georgette en 1919.

Robert Quintard eut un fils né à Tunis en 1930 et d'un deuxième mariage ce dernier eut une fille Isabelle Quintard, Madeleine épousera en 1930 un officier du 3°Régiment de tirailleurs algériens, Guy Yemeniz dont elle aura 4 enfants dont les deux aînés Marc et Paul-Nikitas sont nés à Bône en 1931 et 1933, Aline épousera le même jour que sa sœur un ingénieur des Chemins de Fer Tunisiens, Jacques Leblanc dont elle aura 3 enfants dont les deux aînés Alain et Gérard sont nés à Bône en 1931 et 1936. Georgette épousera en 1946 le Docteur Henri Carpuat dont elle eut deux enfants Jean né pas très loin de Bône à Jemmapes en 1947 et Paul né à Bône en 1948. Outre les personnes citées qui sont les descendants de Paul Quintard, un nombre importants de descendants d'Auguste et Délia Quintard sont nés eux aussi à Bône tant à la troisième qu'à la quatrième génération parmi les descendants de Suzanne Pralus et de Robert Quintard en particulier. Parmi les descendants de Robert Quintard dernier enfant de Délia Quintard on peut citer Michel Quintard fils du Docteur Georges Quintard médecin à Tébessa et Jean Louis et Madeleine Pineau-Marescal dont le père et la mère sont Julien Pineau-Marescal qui fut Directeur de la Dépéche de l'Est et son épouse Suzanne Quintard.

A la cinquième génération alors que le Docteur Alain Leblanc terminait son service militaire dans sa ville natale avant d'y prendre un poste d'interne à l'Hôpital des Caroubiers naissait à Bône en 1959 son fils aîné, Thierry, aujourd'hui médecin, dernier bônois de la famille Quintard et seul descendant à la 5° génération de Délia Mondéhard épouse Quintard née comme lui à Bône 112 ans plus tôt. Sur les 130 ans de présence française en Algérie l'histoire de la famille Quintard couvre donc près de 120 années…..

La famille Quintard est parente ou alliée de nombreuses familles bônoises dont les familles Tapie, Durget, Beugin, Pralus …. On retrouve dans la descendance du Docteur Auguste, Guillaume Quintard et du père d'une de ses belles filles le Docteur Henri Nicolas un médecin à chacune des 4 générations suivantes…. sans compter les pièces rapportées. A ce jour seuls deux descendants d'Auguste et Delia Quintard portent le nom Quintard: Michel fils du Docteur Georges Quintard et Isabelle fille de Pierre Quintard.

Tous les descendants vivants de Delia Mondehard épouse Quintard vivent aujourd'hui en France au pays de leurs lointains ancêtres mais n'oublient pas, pour autant, le beau pays de leur enfance et leur ville natale qui fut l'Evêché de Saint Augustin et s'appelait alors Hippone la Royale avant de prendre le nom d'Annaba qu'elle a retrouvé aujourd'hui après avoir été pendant 130 ans Bône la coquette. C'est là que se trouvent véritablement leurs racines.

Docteur Alain LEBLANC
alainrp.leblanc@wanadoo.fr

QUELQUES BREVES
Comme d'habitude, je vous informe que vous trouverez dans la mise à jour du site quelques nouveautés.
Dans la Rubrique "Personnages", une page le Maire de Bône, le Docteur Paul Qintard qui nous a été envoyée par son petit-fils le Docteur Alain Leblanc dont je remercie, ici, toute sa détermination pour faire connaître cette tranche d'histoire.
Dans la Rubrique "Les Insolites", de nouvellesUne photo des établissements Roques due à notre ami Jean Claude Pons.
Dans la Rubrique "Où sont-ils ?", une nouvelle photo du Lycée St-Augustin, 1ère de 55-56 envoée par M. André Gabard. M. Jean Yves Causse qui s'est reconnu sur la photo du collège technique et M. Jean Claude Poietto qui lui s'est vu sur la photo du CE2 de Victor Hugo 54-55.
Dans la rubrique "histoire de Bône"Le diplome décerné au nom de la Défense Passive à M. Pons Marcel pour ses activités pendant la guerre et envoyé par son fils Jean Claude Pons.
Dans la Rubrique "Algérithèque" de nouveaux livres dont ceux de:
- Albert Buono "De la Haine et de la Peur";
- Francis Mauro " Un Engagé en Algérie"

LES ECHOS DIVERS
"C'it eusses qui s'le disent"
1) Pour vous divertir en ce début d'année morose où on nous annonce une année de l'Algérie retentissante, lisez cette page tirée des "Nuits de Paris" de Restif de la Bretonne qui date de 1789 ( éditions d'Aujourd'hui,1978):
(Envoyé par Pierre Barisain)

Aventure du coche d'eau:
" Parvenus vis-à-vis la Porte Saint-Bernard, où le départ et l'arrivée des coches ont été transférés, nous fûmes surpris d'y voir du monde. On attendait l'arrivée d'un coche, et ceux qui avaient des parents ou des amis dans cette voiture, étaient dans les plus vives alarmes. Elles étaient malheureusement fondées. On apprit, par un homme venu en poste, qu'un Algérien, qui avait pris le coche d'Auxerre, ayant reçu quelles insultes de la part de deux soldats imprudents et de quelques autres étourdis, les avait d'abord dissimulées, mais qu'une raillerie contre Mahomet étant échappée dans la soirée, ce malheureux fanatique, qui ressemblait à tous les autres, avait résolu de se venger et de périr en martyr. Il attendit sa belle, et, armé de la hache du Gouvernailleur, il frappa dans l'obscurité, s'imaginant qu'en ne voyant pas ses victimes, il était censé ne viser personne, et, par conséquent, exempt du crime d'assassinat. Il ne fit grâce qu'aux nourrices, preuve qu'il n'était pas fou, comme le prétend le très disert Fermier du Coche dans sa lettre gauche, insérée n°... du Journal de Paris. La maréchaussée, appelée au secours, ne l'arrêta qu'en lui tirant des coups de pistolet, dont un lui fracassa la mâchoire. Il est mort de ce coup de feu à Sens en Champagne..."

Ndlr: Nous sommes donc, à la veille de la Révolution, en plein obscurantisme monarchique et la Presse cite la nationalité du criminel ! Vous noterez l'apport de 2 siècles de liberté démocratique et éclairée: il faut faire des acrobaties pour découvrir l'origine d'un agresseur dans notre Presse soumise à la Loi Gayssot-Toubon. "Liberté ! que de crimes on commet en ton nom !"....

Autre lecture qui donne à réfléchir: dans le n° 100 de la revue l'Algérianiste ( décembre 2002), en fin d'article " la nuit du 31 octobre au 1er Novembre 1954", relatant la mort de François Laurent à Cassaigne ( dept d'Oran), 1er d'une longue liste, nous lisons que le journal algérien "L'Expression" du 1er Novembre 2001, écrit: " En effet, c'est bien avant l'heure prévue que la première balle fut tirée, et le premier Français ( sic) éliminé à 23h45, le 31 Octobre 54. Cette nuit-là, le nommé Laurent..."
A bon entendeur, salut !

2)L'Algérie de 2003 découvre les centres de regroupement qu'on a tant reprochés à l'Armée française ! On n'arrête pas le progrès.

ANNABA : ELLES ONT FUI LE TERRORISME
164 familles abandonnent leurs maisons
Par Rédaction de Liberté
(envoyé par Pierre Barisain)

Cent soixante-quatre familles ont récemment fui leurs douars isolés, à la lisière de la forêt de Chetaïbi. Devant l’acharnement des groupes terroristes qui s’adonnaient au racket, ces familles n’ont eu d’autre choix que de tout abandonner, surtout lorsque la rumeur s’est répandue que l’émir de l’Edough, Nadir Megata, alias Abou Rafik, était à la recherche d’une “compagne”.

La grande partie de ces familles (environ une centaine) a élu domicile dans des baraques de fortune à Tréat (Berrahal). L’autre s’est déplacée jusque dans la wilaya de Skikda.

3) " L’annee de l’algérie " commence très fort avec des manifestations " culturelles " violemment anti-armée française ;
(envoyé par Georges Viala)

Le dispositif médiatique mis en place par la gauche confisque les moyens d'information et fait barrage à toute thèse opposée, ce qui sert en même temps les desseins du Pouvoir actuel.
Il semble en effet que " l’année de l’Algérie " soit une entreprise destinée à, faire oublier l’horreur FLN, culpabiliser les français en vue de considérations à la fois internes et " géopolitiques ", pêcher les votes de ceux des " franco-algériens "qu’on a vu agiter des drapeaux FLN place de la République à l’occasion de l’élection " nez-bouché " présidentielle :
Dans le même sens, fortuitement ou non, va l’article de Claude jacquemart du 3 Janvier, d’après lequel L’OAS fut responsable de la non application des accords d’Evian, alors que ceux-ci ne furent qu’un chiffon de papier que les dirigeants algériens n’avaient jamais eu l’intention de respecter.
Les Français d’Algérie, bientôt les Harkis, responsables de leur propre malheur, quelle thèse commode si l’opinion voulait bien l’avaler !
Thèse parente de celle qui rend les Américains responsables de l’attentat du 11 septembre 2001
Ci dessous quelques propos de Ben Bella, Ben Khedda et de l’historien antifrançais Mohamed Harbi, qui démentent les affirmations de cette " plupart " d’historiens invoqués par C.Jaquemart.

CITATIONS

· BEN BELLA, il confirme en 1989: " Je ne pouvais concevoir une Algérie avec 1.500.000 pieds noirs. Ce n'est pas un acte de rejet ...J'ai des amis parmi les pieds noirs. Mais lucidement, je ne voyais pas le projet de mon Algérie, que je porte en moi, une Algérie révolutionnaire qui allait vers des options socialistes, qui allait combattre l'impérialisme ...On ne pouvait pas avoir la prétention de le faire avec un système de Rhodésie. Je savais que psychologiquement ce n'était pas possible. Je comprends cela. A la place des pieds noirs, j'aurais fait la même chose . ...On a menti pendant 133 ans ...lls sont blousés ces gens-là " source : Patrice Gélinier, Emissions de France-Culture des 4 & 11 décembre 1995, rapporté par M.Faivre des " les archives inédites de la politique algérienne "

· BEN BELLA, A une autre occasion : " OAS ou pas, la présence des pieds-noirs était incompatible avec l'Algérie que nous voulions construire : il fallait qu'ils s'en aillent "

· BEN KHEDDA,: " Le triomphe de la révolution, c'est d'avoir délogé un million d Européens, seigneurs du pays "
il se félicite de l'évolution des nationalistes qui ont " revendiqué et obtenu l'unité du peuple algérien, un seul peuple de culture arabo-islamique " source: Benyoucef Ben Khedda L'Algérie à l'indépendance.La crise de 1962 Dahlab, nov 1977 rapporté par M.Faivre des " les archives inédites de la politique algérienne "

· MOHAMED HARBI " Nos propagandistes n'étaient pas écoutés quand ils faisaient référence à la nation algérienne, mais quand ils évoquaient le soulèvement de l'islam, les paysans leur répondaient : voilà 100 ans que nous attendons cela ! "

· TRACT FLN :" chassons les roumis pour prendre leurs terres et leurs maisons ".

· ET, " LA VALISE OU LE CERCUEIL " précèda de longtemps l'OAS...


4) Étonnante de lucidité, cette analyse du journaliste algérien M. Hammouche sur la première manifestation culturelle de l'année de l'Algérie du 31 Décembre à Bercy:
(envoyé par Pierre Barisain)

Année de l'Algérie
(par M. Hammouche)

Dans la nuit du 31 décembre 2002, s’il l’on excepte quelques invités officiels, c’était “l’Année de l’Algérie en France entre Algériens”.
Il n’était pas nécessaire, pour un tel résultat, d’instituer un événement bilatéral avec un partenariat d’État à État.

S’il ne s’agissait que de rassembler la communauté émigrée et les Français d’origine algérienne, il suffisait de publier un programme de festivités, et la nostalgie aurait fait le reste.
Présenter Khaled à des beurs, il y en a qui en ont fait leur industrie, avec bien plus de succès depuis des années.
Et sans les agitations fiévreuses de l’emblème national qui pervertit une occasion festive pour fêtards et mélomanes en démonstration patriotarde zélée et déplacée.
Décidément, le sous-développement politique pousse à tout politiser, y compris chez nos compatriotes exilés qui se laissent, à l’occasion, emporter par leur émotion manipulée.
La guerre avec la France est finie ; tout le monde le sait, mais tout le monde veut prendre sa part du feu, même a posteriori.
Serait-il finalement possible de réaliser une opération culturelle dans un pays contre lequel nous sommes, inconsciemment, toujours en guerre ?

Un pouvoir dont la légitimité qu’il distille insidieusement est ce patriotisme anticolonial éculé, sournoisement traduit en patriotisme anti-Français, ne devrait pas prétendre en même temps faire la fête en France.
On ne peut pas suggérer que le mal c’est hizb França (le parti de la France) et vouloir communier avec le même pays en couple paritaire.

Cette hypocrisie donne le spectacle navrant d’un match France-Algérie stoppé net par les débordements nationalistes d’une dinde irresponsable et bien heureuse de disposer de la providentielle carte de séjour… mais qui plus tard fut invitée, comme personnalité, à la tribune officielle du stade du 5-Juillet
( Fin de citation)

1/ Bouteflika, lui même, ne croit pas à la fin de la guerre d'Algérie puisqu'il interdit son territoire aux harkis et les insulte publiquement chez nous.
Ses amis n'ont-ils pas accusé les fils de harkis d'être à l'origine des massacres actuels, même si cette accusation parait abandonnée ?

2/ L'auteur méconnaît malheureusement la progression exponentielle de l'immigration et la mainmise des " Chances pour la France" sur les centres ville, à l'occasion des animations de fin d'année, où l'autochtone de base, osant s'aventurer sur une place en fête, a l'impression d'être le dernier des mohicans.
J'en suis le témoin dans ma petite ville ( 30.000 habitants) du sud de la France, où il ne manque plus qu'une Pierre Noire au milieu de la patinoire montée pour les fêtes, puisqu'ils tournent déjà tous dans le même sens et peuvent se restaurer dans les Kébabs environnants qui détrônent les Mac-Do. José Bové, en bon gaulois, est en retard d'une guerre.


5) Il faut lire cet étonnant éditorial du journal algérien Algérie.com. Il exprime, pour le vivre in situ, ce que beaucoup pense, chez nous, y compris dans le bon sens populaire, au risque de se faire traiter de "raciste":
(envoyé par Pierre Barisain)

A chacun sa guerre.
Par Mustapha Hammouche

Erdoggan, le chef triomphant de l’AKP, poursuit sa marche vers l’Union européenne. Accueilli avec les honneurs à la Maison-Blanche, il ne lui en fallait pas plus pour hausser le ton contre les Européens qui hésitent sur les délais d’intégration de son pays. “Nous rejetons absolument cette date (2005)”, a déclaré son adjoint au parti, mais néanmoins président du gouvernement.
Il n’y a jamais eu autant d’égards pour la Turquie que depuis la victoire électorale de cet ancien détenu pour cause de discours haineux.
À y regarder de près, on s’aperçoit alors que la guerre contre le terrorisme déclenchée par les États-Unis depuis l’attentat du 11 septembre 2001 n’est pas une guerre contre “le” terrorisme, mais contre “un” terrorisme. Car il y en aurait en fait deux. Celui qui tente de faire plier des peuples musulmans ou à majorité musulmane et qui ne concerne pas la communauté internationale ; et l’autre, celui qui menace la sécurité des peuples qui aspirent à vivre sereinement dans leurs société apaisées. Le terrorisme, selon Bush, et ceux qui sont “avec lui”, comme le précise sa formule, serait un ennemi désincarné qui ne s'identifie que par son inclination au crime . Il devrait être combattu par les armes, anéanti, pour que l’insécurité ne menace plus le monde développé et, accessoirement, le maximum d’humanité.
Il n’y a donc aucune inconséquence à cultiver des rapports d’alliance avec ceux qui partagent l’idéologie qui fonde le terrorisme contemporain sans partager son attitude belliqueuse et ses procédés destructeurs.
D’ailleurs, tant que sa nuisance était localisée en terre d’islam, l’Occident mobilisait son “droit de l’hommisme” pour nous imposer le respect de la différence. Sans même souffrir l’objection du fait que cette différence se présentait sous forme d’intolérance.
C’est à peine si la lutte contre le terrorisme, aujourd’hui tâche d’intérêt universel, était autorisée pour l’Algérie, soupçonnée de faire du terrorisme et de l’antiterrorisme à la fois. Au demeurant, l’État algérien a lui aussi adopté, et adopte toujours, l’attitude inconséquente qui voudrait découpler la cause et l’effet.
Car c’est cette conception-là qui fait que les États-Unis traquent Ben Ladden et assurent la protection du réseau de financement wahhabite de financement du terrorisme international, que l’intégrisme continue à hypothéquer toute évolution notable de l’Afghanistan “libéré”,que les démocraties fêtent le basculement de la Turquie dans l’islamisme sans se soucier des périls qui pèsent sur l’avenir démocratique de ce pays, croyant que son “européanité” prochaine le préserve déjà des dérives de l'idéologie.

L’invention de “l’islamisme modéré” par l’intelligentsia occidentale constitue la plus efficace de ses contributions à la guerre que la régression mène contre le progrès dans le monde musulman. Elle justifie une étrange guerre avec prime à sa matrice idéologique. Notre guerre à nous, c’est celle de notre quotidien : intégrisme contre modernité. La leur est nécessaire, la nôtre est vitale.
fin de citation


6) AMNESTY INTERNATIONAL
(envoyé par Mostavil)
Belle initiative pour un peuple qui souffre, mais quelle ont été les initiatives il y a plus de 40 ans pour les Pieds-Noirs et les Harkis ? Personne ne s'en est ému, pas même sur le sol français. Honte à tous les gouvernements qui laissent faire.....
(Jean Pierre Bartolini)

AMNESTY INTERNATIONAL, LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES DROITS DE L'HOMME (FIDH), HUMAN RIGHTS WATCH, REPORTERS SANS FRONTIÈRES

ALGÉRIE: APPEL À AGIR POUR METTRE FIN À LA CRISE DES DROITS DE L'HOMME

Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), Human Rights Watch et Reporters Sans Frontières lancent un appel à la communauté internationale afin qu'elle agisse au plus tôt pour mettre fin à la détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie. Nous appelons en particulier les membres de la Commission des droits de l'homme de l'ONU à convoquer une session extraordinaire sur la situation des droits de l'homme en Algérie. En tant qu'instance de l'ONU ayant pour responsabilité principale la protection et la promotion des droits de l'homme, la Commission des droits de l'homme a le devoir de prendre l'initiative en vue de rechercher une solution à la situation tragique qui prévaut en Algérie.

Au cours de cette dernière année, l'Algérie a connu la période de violence la plus longue et la plus meurtrière depuis le début du conflit il y a cinq ans. Depuis quelque temps cette violence a pris une tournure encore plus terrifiante avec les massacres collectifs de civils.

Des milliers de personnes - femmes, enfants, démunis et personnes âgées - ont été massacrées avec une brutalité hors du commun. Certains parmi ceux qui ont eu la chance d'échapper à leurs assaillants, et d'éviter ainsi d'être égorgés ou brûlés vifs dans leur maison, ont rejoint les postes des services de sécurité voisins et appelé au secours. En vain.

Leurs appels au secours n'ont été entendus ni chez eux, ni au-delà de leurs frontières nationales. Quelque 80 000 personnes ont ainsi été tuées dans l'indifférence de la communauté internationale.

Les déclarations récentes du Secrétaire Général de l'ONU, du Haut Commissaire des Droits de l'Homme, de l'UNICEF et du HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés) condamnant les massacres de civils et d'autres violations des droits de l'homme en Algérie ont ouvert une brèche dans le mur de silence qui avait jusque-là entouré la crise. Les mots, toutefois, ne suffisent pas.

La communauté internationale est restée sourde trop longtemps au drame que vivent les victimes en Algérie, cela en dépit des cris d'alarme lancés par les organisations des droits de l'homme. À ce jour la Commission des droits de l'homme ne s'est toujours pas penchée sur la situation. Il est temps que des mesures concrètes soient prises afin d'arrêter l'engrenage de la violence et d'assurer la protection de la population civile.

Pour trouver une solution à cette situation tragique il est nécessaire qu'une enquête soit menée et que toute la lumière soit faite. À cette fin nous demandons l'ouverture d'une enquête internationale visant à établir les faits, examiner les prétendues responsabilités, et formuler des recommandations concernant les massacres et autres abus commis par toutes les parties en conflit. Cette enquête devrait disposer de pouvoirs importants et des ressources humaines et matérielles nécessaires. Elle devrait notamment être chargée de rassembler des preuves et des témoignages, y compris de la part de victimes, de témoins et de responsables officiels, afin de découvrir la vérité.

Depuis le début du conflit en 1992, les exécutions sommaires, les meurtres de civils, la torture, le viol, les "disparitions", et les enlèvements sont devenus pratique courante. Les massacres collectifs de cette année se sont déroulés dans un contexte où les droits de l'homme sont de plus en plus souvent bafoués par les services de sécurité, les milices armées par l'Etat et les groupes islamistes armés, qui ont de plus en plus terrorisé et pris pour cibles les civils. En Algérie le mépris des droits de l'homme est devenu la règle plutôt que l'exception, alors même que l'Algérie a ratifié plusieurs traités importants des droits de l'homme, tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples.

Le gouvernement algérien a invariablement manqué à son devoir d'enquêter sur les abus commis par ses propres services de sécurité et par les groupes d'opposition armés, et de traduire les responsables de ces abus en justice. Cela a précipité l'effondrement de l'état de droit et a créé parmi la population civile le sentiment qu'elle est de plus en plus abandonnée et privée de protection.

Les restrictions imposées à l'information et l'absence d'enquêtes n'ont fait qu'augmenter la confusion qui règne autour de cette situation de violence et contre-violence. L'information dite "sécuritaire" est censurée et manipulée, et les organisations des droits de l'homme et les médias étrangers se voient souvent refuser l'accès au pays. Les militants des droits de l'homme et les journalistes qui ont été autorisés à se rendre sur place ont été l'objet de surveillance et de diverses entraves. Ceux qui ont continué à travailler dans le pays ont dû faire face aux menaces et aux assassinats. Tout cela a contribué à mettre en place un mur de silence autour de la crise des droits de l'homme en Algérie.

Nous nous joignons à l'appel du Secrétaire-Général de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) pour un renforcement de la coopération entre l'ONU et les institutions africaines, et appelons les états membres de l'OUA à soutenir une initiative dans ce sens.

Nous demandons aux états membres de l'Union Européenne - dans le contexte de l'Accord d'Association Euro-Méditerranéen avec l'Algérie et de la clause sur les droits de l'homme que celui-ci contient - d'oeuvrer afin qu'une session extraordinaire de la Commission des droits de l'homme et une enquête internationale deviennent des réalités.

Les états membres de l'ONU, lors de la Déclaration et Programme d'action de Vienne en 1993, ont réaffirmé que la protection et la promotion des droits de l'homme était une préoccupation légitime pour la communauté internationale. Nous les appelons instamment à tenir leur promesse.

Le gouvernement algérien accuse systématiquement tous ceux qui critiquent ses pratiques en matière de droits de l'homme de mensonge, d'ingérence dans les affaires internes de l'Algérie et de parti pris. La protection des droits de l'homme n'est pourtant pas qu'une affaire interne ou une question de souveraineté. À un moment où il voit ses citoyens se faire massacrer en grand nombre chaque semaine, le gouvernement algérien devrait se féliciter - et non pas s'opposer - à toute initiative internationale ayant but d'aider à sauvegarder des vies humaines.


Le Message de Abane Ramdane
Envoyé par Pierre Barisain

Aux partisans de l'Algérie Française qui essayent de comprendre comment nous avons été floués, il convient de lire ces larges extraits du discours de Redha Malek, un des négociateurs d'Evian, qui éclaire les différents ralliements au FLN, religieux, politiques, dont le parti communiste algérien. Contribution (Edition du 29/12/2002) Liberté Algérie

Le message de Abane Ramdane
Par REDHA. MALEK.

.... Ce n’est pas sans émotion que j’évoquerai son souvenir ici même, en ce lieu historique qui l’a vu naître, Fort-Napoléon, puis Fort-National, et, en définitive, Larbaâ Nath Irathen, telle que l’histoire l’a façonné ...Abane est mort, victime de la vindicte des siens, mais il est tombé en martyr : cinq mois s’étaient écoulés avant que sa mort ne fût annoncée, camouflée en mort au champ d’honneur...De mai 1955 à ce fatal 27 décembre 1957, c’est-à-dire pendant deux ans et huit mois, il n’a cessé de marquer l’événement...

Rabah Bitat, chef de la zone IV (Algérois, y compris la capitale, Alger), est arrêté le 23 mars 1955. Lui succède Amar Ouamrane qui, en accord avec Belkacem Krim, cède la responsabilité de l’agglomération algéroise à Abane.
Voici en quelques flashs le résumé de son rôle d’organisateur et de rassembleur.
• 1er avril 1955 : premier tract FLN depuis la proclamation du 1er Novembre. Il est de la main de Abane et a, d’emblée, une portée nationale.
• Mai 1955 : Ferhat Abbas sollicite un contact auprès de Krim à Ighil Imoula (où fut tapée et ronéotypée la proclamation du 1er Novembre). Krim répercute sur Abane la demande de Abbas.
• 26 mai 1955 : Amar El-Kama, un des responsables FLN de La Basse Casbah, accompagne au domicile de Abbas, rue Trolard, à deux pas du gouvernement général, Abane et Ouamrane. l’entrevue se passe après huit heures du soir. Abbas propose son aide matérielle. Abane, lui, exige qu’il rejoigne le FLN et qu’il dissolve l’UDMA. Abbas demande à consulter ses proches mais accepte, d’ores et déjà, de collecter argent et médicaments. Dès juin 1955, Abbas, par l’intermédiaire d’un responsable de La Casbah, Messaoud Boukadoum, fait parvenir à Abane une somme de deux millions de francs et une valise de médicaments.
• 26 septembre 1955 : à l’instigation de Abane, qui exige la démission de tous les élus d’origine algérienne, Abbas pousse à l’adoption de la motion des 61 qui rejette en bloc la politique d’intégration de Soustelle.
• 30 janvier 1956 : réunis en Suisse, les responsables de l’UDMA dissolvent leur formation et adhérent individuellement au FLN.
• Vers novembre-décembre 1955 : rencontre Abane et Ben Khedda avec Cheikh Tebessi, Cheikh Kheireddine et Abdellatif Soltani au domicile d’Abbas Torki à El-Biar.
• 7 janvier 1956 : manifeste de l’Association des Oulémas, signé Larbi Tebessi et Tewfik El-Madani, ralliement aux positions du FLN.
• Juin 1956 : contact Abane-Ben Khedda avec Bachir Hadjali et Sadek Hadjres dans le cabinet du docteur Bouchouchi, place Bugeaud (actuelle place Émir-Abdelkader). Objet : récupération des armes détournées par l’aspirant Maillot et discussion sur l’aide du PCA au FLN.
Une vingtaine de jours après, rencontre de Ben Khedda seul avec les deux chefs communistes. Sont mises au point les modalités de récupération des armes de maillot et l’intégration des Combattants de la Libération au sein du FLN.

Abane : promoteur des assises de La Soummam
Dès sa prise de fonctions à Alger, Abane constate l’absence de liaisons entre les zones et l’isolement des chefs de maquis, privés de toute espèce de coordination à l’échelle nationale. Il envoie ainsi Yacef Saadi pour rétablir le contact avec Boudiaf. La rencontre a lieu à Berne début de l’été 1955. yacef Saadi fait un compte rendu de la situation en Algérie et, au nom de Abane, presse Boudiaf pour accélérer l’expédition du maximum d’armement possible.
• Novembre 1955 : Amara Rachid, l’un des proches collaborateurs d’Abane, est envoyé en Zone II (Nord-Constantinois) pour rétablir le contact avec Zighoud. À la suite de quoi, Abane dépêcha Dahlab auprès de Zighoud. Suite à ces contacts se dessine l’accord entre Zighoud et les chefs de l’Algérois, Ouamrane et Abane, et de la kabylie, Krim, en vue de la tenue d’un congrès.
Auparavant, Mustapha Fettal, chef des fidaïne d’Alger avait été chargé de rétablir la liaison avec Ben M’hidi et Boussouf dans la région de Turenne (Tlemcen).
• 13 mai 1955 : Libération de Ben Khedda, Bouda et Kiouane. Cherchant le contact et ne sachant à qui s’adresser à Alger, Ben Khedda, Salah Louanchi et Abdelmalek Temmam se rendent à San Rémo (Italie) pour rencontrer Ben Bella et poser la question de leur admission au FLN. Ben Bella les renvoie à Abane, seul habilité, selon lui, à prendre une décision concernant l’intérieur.
• Courant de l’été 1955 : grâce à rebbah Lakhdar, un des adjoints d’Abane pour Alger, les centralistes entrent en contact avec ce dernier. les discussions ont lieu à la cité Hélène-Boucher, au Ruisseau, soit dans l’appartement de Rebbah, soit dans celui de Bouda.
Dès l’adhésion des Centralistes, Abane prend Ben Khedda comme adjoint-assistant chargé de le représenter dans la mise en œuvre et le suivi des grands dossiers du moment. Ainsi, sous les auspices d’Abane, il participe à :
- la création de l’hymne national Kassamen, commandé au nom d’Abane par Rebbah au poète nationaliste Moufdi Zakaria, fin 1955 ;
- la création de l’UGTA, le 24 février 1956, avec Aïssat Idir, lui-même ex-centraliste, comme secrétaire général ; — la préparation de la grève des étudiants, déclenchée par l’UGMA, le 19 mai 1956 pour une durée illimitée ;
— la création, en juin 1956, d’El Moudjahid, l’organe central du FLN dont sera chargé Benkhedda, puis Dahlab, avec la collaboration de Temmam ;
— la création, en septembre 1956, de l’UGCA, dont le premier secrétaire général sera Abbès Torki ;
— le ralliement de la communauté mozabite, avec le cheikh Bayyoudh, à partir du printemps 1956 et à la suite de la vague d’attentats perpétrés, notamment à Alger et Blida contre cette communauté ;
— toujours au printemps 1956, appel à la communauté juive pour la rassurer sur son avenir et ses droits dans une Algérie indépendante, et l’exhorter à ne pas céder à la politique des Ultras.
Si Abane a pu jouer un rôle capital durant les années-clés — 1955 - 1956 — dans la consolidation du courant révolutionnaire, c’est parce qu’une direction de fait s’était constituée à Alger, avec des hommes aussi influents que Krim et Ouamrane. Cette direction sera renforcée par un apport de poids, celui de Ben M’hidi.
Dès les débuts 1955, Ben M’hidi avait rejoint le Caire pour activer l’envoi des armes vers l’intérieur, via Nador. Mais là, il eut conscience que Ben Bella, gonflé par la radio Saout-el-Arab, jouait un jeu personnel et se montrait d’une complaisance exagérée vis-à-vis de Nasser et de ses services. Début 1956, il rentra en Algérie, complètement édifié sur le peu de crédit qu’il convenait d’accorder aux activités de la délégation extérieure.
En mai 1956 : Ben M’hidi quitte l’Oranie et vient s’installer à Alger. Aussitôt naît une complicité avec Abane, et une concordance de vue entière sur tous les problèmes. Ensemble, ils vont former un tandem qui entraînera, par son dynamisme, le reste des autres responsables présents à Alger (Krim et Ouamrane faisant de fréquents allers-retours entre la capitale et leurs wilayas). Ulcéré par le comportement de Ben Bella à l’étranger, Ben M’hidi se fera sans difficulté l’adepte des deux principes de base qui aimanteront le Congrès de La Soummam : la primauté de l’intérieur sur l’extérieur et du politique sur le militaire. Partageant une unité de vue totale sur l’organisation de la Révolution et ses perspectives, Abane et Ben M’hidi s’imposeront ainsi comme les artisans principaux de ce congrès.

Abane le stratège
On a reproché à Abane d’avoir ouvert les portes de la Révolution aux leaders des anciennes formations politiques.

.... Une remarque importante : la plate-forme de La Soummam amendée au Caire, n’a jamais été publiée dans sa nouvelle version. Le principe de la primauté de l’intérieur continuera à hanter l’esprit des responsables. Il sera remis, sur le tapis par Amirouche (W. III), Si M’hammed Bouguerra (W. IV), Hadj Lakhdar (W. I), et Haouès (W. VI), lors de leur réunion dans le Nord Constantinois au printemps 1958. Ajoutons que la réunion des “Dix” — à Tunis en 1959— et celle du CNRA qui en est issu —décembre 1959 — janvier 1960— inviteront les chefs militaires à rejoindre leurs wilayas d’origine. Ce qui était une reconnaissance implicite de la pertinence du principe de la primauté de l’intérieur sur l’extérieur. Quant au principe de la primauté du politique sur le militaire, Abane a posé là un problème incontournable qui continue jusqu’à nos jours à nourrir le débat.
Fin de citation.

NDLR: Lorsque les Archives s'ouvriront enfin , nous serons probablement tous morts. Mais on comprendra, enfin, la volontaire cécité du pouvoir sur le comportement de certains "nationalistes". Par exemple: pourquoi la réunion de la Soummam, connue des autorités, a pu se dérouler, sans heurts ? Ou comment tous ces leaders pouvaient, dès leur sortie de prison, où ils conservaient contact et pouvoir de décision, rejoindre leurs camarades et se déplacer au Caire, à Genéve ou à Tunis, Ben Khedda, Ferrat Abbas, dont la Pharmacie à Sétif était toujours ouverte en 1959, et fournissait les ordonnances estampillées du FLN, alors qu'il avait rejoint le GPRA à Tunis ?

Mr De Villepin s'est vu notifier, une nouvelle fois par le Président de la République " Arabe, socialiste et musulmane" Bouteflika, l'interdiction du territoire algérien aux anciens harkis, mais notre successeur de Vergennes a avalé son chapeau républicain et n'a pas aboli pour autant les manifestations de l'Année de l'Algérie . Il est en continuité de cette politique qui consiste à ne rien refuser à cette clique autoproclamée FLN qui, grâce à De Gaulle et à certains de ses prédécesseurs, a fait le malheur de l'Algérie et provoque l'immigration algérienne en métropole." Cocus, battus et contents"...

On est loin de Clemenceau, déclarant à la tribune de l'Assemblée Nationale, le 19 Novembre 1917: " Je fais la Guerre" et déférant en justice Caillaux, Malvy et Alméreyda. C'est le "Tigre" qui déclarait: " L'État, je le connais: il a une longue histoire , toute de meurtre et de sang. Tous les crimes qui se sont accomplis dans le monde, les massacres, les guerres, les manquements à la foi jurée, les bûchers, les supplices, tout a été justifié par l'intérêt de l'État, par la raison d'État..."

Je vous ai compris !




LE CHANT DE NAÏLA
Envoyé par Albert BUONO

LE CHANT DE NAÏLA

Quand par les nuits d'automne la pluie noie les étoiles
Boit le parfum lilas de son ciel de métal
Et déroule le froid sur son tapis trop grand
Naïla
Abandonne la couche où l'absence la glace.

Dans le canoun rouge où le gâteau de miel
Ne cuit plus pour l'époux
Elle égaille les braises du passé...

Au chaud de rêves sans pensées
Elle fige l'attente ...

Le rebab perlé d'émeraudes hyalines
Quitte le coffre de noces
Pour les doigts de l'épouse
Qui chante le retour:

L'eau des nuits étrangères
Jamais fleuries
A coulé sur mon corps plus froide que l'hiver.
Dévêtue de sommeil j'égrène des étoiles
Sur la tente où le combat fini
Prêt à me revenir
Mon Tigre blanc repose...

Son ample burnous blanc s'apprête à le draper
Des nobles plis de nos rochers.
Dans les nuits trop légères de son poids
Je m'en suis revêtue comme de son étreinte.

J'en ai fait ma maison sans issue et sans baies
Fermée aux quatre vents
Et je brode ton nom
Sur le riche tapis en laine de tes moutons
Dont le nombre et les ans
Comptent ta longue absence
Mais aussi ton aisance et ma fidélité ...

Pour notre grande fête
J'ai tué le plus vieux, le père du troupeau
Acquis aux premiers jours
Pour hâter ton retour ...

J'en ai gardé la peau
Et je roule mes doigts dans les boucles touffues
Quand j'ai besoin de toi ...

Ton ample burnous blanc t'attend ...
Dans les soirs où le ciel est noyé
De lumière qui n'est plus embaumée
Il rayonne
Pareil à l'âme qui fuit un corps en auréole.

Alors j'entends la ronde blanche
Des chœurs de jeunes vierges ...
D'une main colorée de henné,
Sur l'anche de leurs lèvres
Elles bégaient leur appel à l'amour.

Tandis que mon solo file vers toi

J'attends éperdument l'époux
Que mon père m'a donné
Pour reprendre mon silence immobile
De servitude ardente ...


RAPPEL - SALON DE L'ART BÔNOIS
A AIX en PROVENCE, MARS 2003
Communiqué de l'Amicale des Enfants de Bône
RETENEZ BIEN CES DATES 22 et 23 MARS ET RESERVEZ-LES
L'Amicale des Enfants de Bône organise son 1er Salon de l'ART Bônois les 22 et 23 Mars 2003.

Si vous êtes Bônois ou conjoint (e) non bönois, Auteur, Peintre, Sculpteur ou que vous ayez un autre talent, merci de prendre rapidement contact avec l'A.E.B. pour vous faire attribuer un stand gratuitement et vous faire envoyer un réglement complet qui seul fera foi, pour les exposants.

NOUS COMPTONS sur VOTRE présence massive pour que la réussite de ce salon lui permette de devenir un événement annuel au même titre que l'Exposition de Photos.
Faites fonctionner le téléphone "Arabe" vers tous vos contacts ou amis.
Le Président - Gaëtan TABONI

AMICALE des Enfants de Bône, - Maison Maréchal Juin
- 29, avenue de Tubïngen - 13090 AIX EN PROVENCE
Tel: 04 42 95 19 48 ou 04 42 20 73 17
E-Mail : AmicaledeBoneAix@aol.com


La Justice confirme l'expulsion du harki toulonnais
Envoyé par Luc Demarchi
Information émanant du journal "VAR Matin", en date du 25 décembre.
Décision affligeante dont on ose espérer qu'elle n'en restera pas là...!
On lit :
« Les accords franco-algériens ne prévoient pas le droit à l'obtention d'un titre de séjour pour ceux qui ont combattu sous le drapeau français. Si M. Madjour avait été d'une autre nationalité, cela lui aurait été curieusement plus facile... ».
Inimaginable...!
Luc.

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La Justice confirme l'expulsion du harki toulonnais

Le juge du tribunal administratif de Nice a expliqué qu'il ne pouvait, au regard du droit, annuler l'arrêté de reconduite à la frontière.

C'est non. La décision du juge du tribunal administratif de Nice chargé des dossiers de reconduite à la frontière est tombée hier en début d'après-midi. Abdelkader Madjour, un harki de 68 ans vivant à Toulon n'était pas présent pour en prendre connaissance, ni son avocat, ni le Collectif 83 des associations de Harkis qui soutient ce retraité.
Rappelons que M. Madjour ne comprend pas pourquoi on veut le renvoyer en Algérie alors qu'il vit en France depuis 1963 et qu'il a possédé à deux reprises une carte d'identité française (Var-Matin d'hier). Pour lui, la préfecture a commis une erreur, et il en est très affecté, angoissé à l'idée qu'on veuille le renvoyer dans son pays d'origine où sa vie serait en danger.
Le magistrat, M. Yvon Cousy, a bien voulu expliquer pour quelle raison il n'avait pas pu revenir sur l'arrêté de reconduite à la frontière envoyé au retraité par la préfecture du Var le 16 décembre dernier. « Le tribunal, tout en étant très sensible au fait qu'il est un ancien combattant de la France, n'a pas pu apporter satisfaction à M. Abdelkader Madjour. Nous n'avons aucune pièce au dossier démontrant qu'il est en France depuis 1963, ni aucune explication prouvant qu'il serait menacé, en Algérie ». Le magistrat a confirmé que M. Madjour avait bien eu une carte d'identité française par deux fois : «C'était une erreur des services administratifs. Depuis, on la lui a retirée».
Les accords existants entre la France et l'Algérie entrent également en jeu dans ce dossier : « Les accords franco-algériens ne prévoient pas le droit à l'obtention d'un titre de séjour pour ceux qui ont combattu sous le drapeau français.Si M. Madjour avait été d'une autre nationalité, cela lui aurait été curieusement plus facile... ». Constatant dès lors que ce retraité n'est pas en situation de séjour régulier en France, le juge confirmait le bien-fondé de l'arrêté de reconduite à la frontière.
L'affaire a cependant toutes les chances de ne pas en rester là. Le magistrat n'a pas caché que l'autorité préfectorale disposait d'un véritable pouvoir discrétionnaire dans la gestion de ce dossier, dans la mesure où elle n'était pas « obligée » de mettre à exécution son arrêté et pouvait tout à fait faire jouer la notion de « services rendus à la patrie » pour laisser M. Madjour en paix. D'autre part, rien n'empêche ce dernier de faire appel du jugement rendu en première instance, devant le Conseil d'Etat.
Et là encore, la haute juridiction qui dispose d'une marge de manouvre bien plus importante que le magistrat niçois pourrait trouver le bon compromis, compte tenu par exemple de l'âge de l'intéressé ou du fait que la qualité de son engagement dans l'armée ait été reconnue.
Sylvie BÉAL


Toujours à propos de l'Année de l'Algérie
40 ans après c'est pareil
Envoyé par Régis Guillem

J'ai relevé ces nouvelles sur un site de "là-bas"; je vous les offre car sans dates nous pourrions aisément s'imaginer 40 ans en arrière.
Bien amicalement. Régis
La réalité est que les Rapatriés ne sont plus là pour être accusés, à moins que leurs fantômes....
Ces journalistes meritent un grand coup de chapeau, car où sont les journalistes et intellectuels français?
J.P. Bartolini

BIENVENUE SUR LE SITE DU QUOTIDIEN D'ORAN (9/1/200

PAYS
Les Algériens inégaux devant la mort.

Les Algériens seraient-ils également inégaux devant la mort? A l'évidence oui. Face à cette réalité cruelle, les citoyens des wilayas du sud du pays sont, certainement, les plus vulnérables et les plus exposés. Ces départements ont, en effet, la plus mauvaise couverture sanitaire du pays.
Dans son rapport 2001 sur "la santé des Algériens et des Algériennes" rendu public le mois dernier, le ministère de la Santé et de la Population reconnaît que "les inégalités régionales devant la mort demeurent une réalité en 2000, quel que soit le sexe ou l'âge du décès".
Ce rapport édité avec le concours du Commissariat général de l'année de l'Algérie en France, mentionne à cet effet, que: "les taux de mortalité générale calculés par wilaya, donnent pour l'année 2000, une fourchette allant de 2,8 à 7,4 pour mille". Le niveau le plus bas est enregistré dans la wilaya de Boumerdes et le niveau le plus élevé à Tindouf.
Le taux de mortalité infantile reflète les mêmes écarts. Selon le rapport du ministère de la Santé et de la Population, il oscille entre 19 et 52 pour mille, soit plus du simple au double. Les wilayas enregistrant les niveaux les plus élevés sont situées généralement dans le sud du pays ou dans la région des Hauts Plateaux. Le ministre de la Santé présente notamment Adrar, Laghouat, Tamanrasset, Tiaret, Saïda, El-Bayadh, Tindouf, Naâma et Relizane comme les wilayas les plus vulnérables et les plus touchées par le phénomène.
Faute de données adéquates, le rapport du ministère de la Santé ne présente pas d'évaluation approfondie et exhaustive des causes des décès. De la même manière, il est mentionné que le système de notification généralement usité pour ce genre d'études, présente également des limites dues essentiellement à des contraintes matérielles. En 2000, sur les 166.000 décès estimés en Algérie, seules 17.764 notifications de causes de décès sont parvenues à l'Institut national de la Santé publique, soit 10,7% .
Le rapport du ministère de la Santé précise, néanmoins, que la classification des décès opérés à travers ces données, indique une prédominance des maladies non transmissibles (55,4% en 2000). Les traumatismes présentent également une cause de décès non négligeable à la fin des années 90 et 2000. La part des décès infantiles et juvéniles continue à être importante (un tiers environ des données recueillies) et avoisine celle des personnes âgées de 60 ans et plus.
Par ailleurs, le rapport du ministère de la Santé publique précise que même si ces données sont parcellaires, elles ne sont pas moins révélatrices des tendances globales de la mortalité des Algériens.
Dans les années 2000, celle-ci, indique le rapport, "est encore marquée par la persistance des maladies infectieuses; toutefois, les maladies non transmissibles prennent de plus en plus le pas sur les maladies transmissibles. Et parmi les maladies non transmissibles, un décès notifié sur trois est lié à une maladie cardio-vasculaire.
Les affections périnatales occupent, également encore, une place importante (21% en 2000). La petite enfance et la grossesse continuent à représenter des périodes à risques, et beaucoup de décès de femmes et d'enfants sont encore liés à la maternité, notamment dans les régions sahariennes.
Zine Cherfaoui

CONDITIONS DE VIE
La pauvreté gagne les Algériens

Le fait est patent, alarmant: les Algériens s'appauvrissent de jour en jour. La grande majorité des Algériens glisse ainsi, depuis plus d'une dizaine d'années, inexorablement vers la pauvreté, alors que le phénomène de la mendicité urbaine n'émeut ni n'inquiète plus. Déjà présents dès la fin des années 90, les premiers signes de cet appauvrissement croissant des Algériens sont apparus immédiatement après la signature de l'accord stand-by avec le FMI, en 1994. Puis la situation a empiré une année après avec la ratification de l'accord de facilité de financement élargi (FFE).
En clair, pour avoir le soutien financier des institutions internationales, notamment le FMI qui pilote les projets de réformes dans les pays du Sud, il faut fermer les usines et les entreprises déficitaires, licencier à tour de bras et pratiquer une politique des prix plus rigoureuse avec l'abandon par l'Etat des prix administrés, c'est-à-dire le soutien des prix des produits de première nécessité.
Du jour au lendemain, les Algériens ont pu connaître ce que signifie le chômage, la perte du pouvoir d'achat, le désespoir, la fin du rêve d'un avenir. Les entreprises publiques fermaient leurs portes, licenciant plusieurs centaines de milliers de travailleurs, et d'autres unités de production étaient maintenues sous perfusion financière par l'Etat.
Dans le même temps, le nombre des salariés a diminué, alors que le nombre des retraités a gonflé si vite que les caisses d'assurances ont été dépassées. La détérioration des conditions de vie de la majorité des Algériens, si elle intervient au moment de l'application des réformes économiques devant assurer une transition en douceur vers l'économie de marché, n'en est pas moins la résultante d'une incapacité des pouvoirs publics à trouver des solutions pour redresser la croissance économique. Pire, les mesures de soutien aux catégories démunies ne sont pas de nature à améliorer le climat social dans les campagnes notamment, trop de démagogie irriguant cette action sans perspectives ni consistance.
Mais pour avoir un indice de l'extrême pauvreté des Algériens, trop fiers pour l'afficher au grand jour, il suffit d'aller au Crédit municipal d'Alger, derrière la mairie d'Alger-centre, pour s'apercevoir de l'ampleur du phénomène. Au Crédit municipal - ou Mont de Piété - les files d'attente se forment tôt le matin, et dès 9 heures les bureaux sont fermés. Ceux qui sont venus en retard mettre en gage leurs bijoux devront repasser le lendemain, sinon deux jours après pour recevoir l'argent.
Pauvreté, mais également précarité des conditions de vie des Algériens, même et surtout en zones urbaines. Quel est le nombre de ces familles dont les habitations sont inondées et les immeubles tombent en ruine dans les grandes villes du pays, et dans le plus grand silence des autorités. Plus grave, une année après la catastrophe de Bab El-Oued, quelques heures d'averse ont provoqué des inondations à l'est et au centre du pays, comme si les leçons ne sont jamais retenues dans un pays en train de perdre son âme, son peuple. Et dans les campagnes, à l'est comme à l'ouest du pays, en plus de la pauvreté, de la précarité sociale, il y a surtout la peur, la terrible angoisse des attentats terroristes quant la nuit tombe sur des villages misérables, sans lumière, sans défense, sans avenir.
Le comble, c'est que la situation est loin d'être maîtrisée, en dépit de discours creux qui n'intéressent plus personne. Ainsi va le pays, disent les gens dans les quartiers populaires.
Daouadi Miloud

Mitraillage dans un café à Ksar El-Boukhari

Après un calme relatif, la wilaya de Médéa a renoué, hier, avec le terrorisme. En effet, quatre terroristes à bord d'une "Clio" ont mitraillé, dans la nuit de mardi à mercredi, un café en plein centre-ville, tuant deux personnes sur le coup, Aïssaoui Missoum, âgé de 24 ans, et Ouadah Miloud, 28 ans, a-t-on appris hier.
Les assaillants ont ouvert le feu en direction des personnes attablées provoquant une grande panique dans laquelle cinq personnes ont été blessées dont une sérieusement atteinte à la tête. Toutes les victimes ont été évacuées vers l'hôpital de Ksar El-Boukhari alors que le blessé grave a été transféré vers celui de Médéa. L'attaque terroriste perpétrée avant-hier a semé une véritable crainte au sein de la population. Pour rappel, la wilaya de Médéa avait connu un précédent Ramadhan sanglant où 28 personnes avaient trouvé la mort au cours d'attaques de bus assurant des liaisons suburbaines.
Saïd Ben

APRES LES GARANTIES DE L'ARMEE
Les citoyens de Hjar Mefrouch mettent fin au "siège" de Aïn Kechra

La ville de Aïn Kechra respire enfin à l'issue du siège infernal imposé par les habitants de Hjar Mefrouch qui a pris fin, hier, à la suite de l'intervention de responsables de l'armée dépêchés sur les lieux et qui ont réussi à convaincre les manifestants sur leur ferme intention de restaurer rapidement la sécurité dans la région. Un détachement de la garde communale sera installé sans tarder tandis qu'il sera procédé à la réouverture de la caserne militaire, située aux abords de leur village et dont la fermeture avait facilité l'action des terroristes, notamment le dernier carnage où lors d'un faux barrage 9 citoyens ont été assassinés. C'est pour cela que les habitants de Hjar Mefrouch, un village démuni et isolé, ont décidé de ne plus subir ce genre d'atrocités qui les endeuillent cycliquement.
Il semblerait en outre qu'une délégation de citoyens s'est rendue au siège de la wilaya. Les esprits se sont donc calmés et l'occupation du village a pris fin sans incident notable. Il faudrait savoir que la revendication des habitants de Hjar Mefrouch ne portait sur rien d'autre que le droit à la vie. La dégradation de la situation sécuritaire dans les environs faisait planer le spectre de la mort avec l'intrusion fréquente de hordes terroristes.
Zaki B.

MOHAMADIA
Une personne égorgée

Le cadavre d'un homme, la quarantaine environ, a été retrouvé dans l'après-midi de mardi, près de la localité de Sidi Abdelmoumen, relevant de la daïra de Mohamadia, wilaya de Mascara. Selon les information recueillies auprès des services concernés, la victime encore non identifiée, a été poignardée au niveau de l'abdomen et égorgée. La dépouille a été évacuée vers la morgue de l'hôpital de Mohamadia. Une enquête a été ouverte pour son identification et déterminer les circonstances de ce drame.
B. Hocine

ATTENTAT TERRORISTE A BOUIRA
Deux policiers assassinés et un civil blessé

Panique générale, avant-hier soir, dans les rues de Bouira. Deux policiers ont été assassinés et un civil blessé dans un attentat terroriste perpétré avant-hier soir, par six individus armés de kalachnikovs, à deux pas de l'entrée du stade Saïd Bourouba de Bouira.
Il était 20h45 quand trois terroristes circulant a pied ont subitement sorti des kalachnikovs de sous leurs kachabias pour tirer à bout portant sur les deux policiers touchant en même temps un civil qui se trouvait là. Une panique générale s'en est suivie ce dont profiteront les trois terroristes pour s'engouffrer dans un véhicule et s'enfuir, suivis par un autre véhicule occupé par trois complices qui faisaient le guet.
Selon des témoins oculaires, un véhicule a pris la route menant à Tikjda et l'autre s'est dirigé vers Ras Bouira. Grièvement blessés, les deux policiers LH et HD, âgés tous les deux d'une trentaine d'années, et le civil AK, âgé de 20 ans, ont été évacués sur l'hôpital de Bouira où malheureusement les deux agents succomberont à leurs blessures, l'un à minuit et l'autre à 1h du matin. Le civil quant à lui, est toujours en réanimation.
B. Ahcène


Quelques photos du Cimetière de Bône
Par Georges Bailly

M. Georges Bailly, qui a fait en 2002 deux voyages dans notre chère ville, nous a ramené des photos du cimetière de Bône.
Ce sont des photos des caveaux de famille et alliés.
Certes l'état des tombes n'est pas net, mais il faut saluer l'amélioration de cet état et la volonté des autorités algériennes à vouloir enfin s'occuper de nos cimetières. Néanmoins, beaucoup de progés restent à faire.
Caveau de la famille de ma grand-mère maternelle L.Bonnet

Caveau de mon arrière-arrière grand-père le Dr.JF Teddè avant et après, je dois dire que la 1ère photo date de 2000, en 2002 les ronces ont été enlevées.
Caveau de mon arrière grand-père V.Bailly et sa famille .
Caveau de la famille Begliuomini, famille alliée.
Caveau de la famille Lopis dans lequel se trouve mon cousin Jean-pierre Bailly mort au champ d'honneur à Batna.
Caveau de Francois Nuncie créateur des Autobus Bônois


MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini


De M. Georges Bailly

1) - Jean-Pierre Maurel et Georges Bailly, informent tous les anciens élèves du collège d'Alzon de Bône qu'un repas de retrouvailles est prévu début Mai 2003.
Veuillez prendre contact avec Georges Bailly 67 Avenue Cyrille Besset 06100 Nice
Tel Dom : 04.93.52.31.39
Tel Port : 06.10.77.47.78 E.Mail : georges.bailly@free.fr
A trés bientôt, bien fraternellement

2) - Qui pourrait me dire s'il existe une amicale de l'école d'agriculture de Philippeville?
Merci d'avance et à tous salut fraternel. - GB


De Mme. Séverine Coquerelle

Je cherche à rassembler des témoignages et des renseignements concernant l'histoire de ma famille qui vécut longtemps à Joannonville et plus particulièrement sur mes grands-parents : Sylviane et Pierre Carpentiero.
Je ne sais pas si vous les avez connu mais je ne sais pas trop à qui m'adresser, peut-être pourriez-vous me conseiller ou m'aider dans cette démarche.
Je vous remercie par avance de ce que vous seriez susceptible de faire pour m'aider à collecter quelques informations.
Merci.
Adresse: severine.coquerelle@platetis.com


De M. Robert Tarento

Sujets 1: Recherche généalogique sur ma grand mère Renée GRISTI mise à l'orphelinat de Bône à l'age de 2 ans avant de partir vivre à LA CALLE et fonder sa famille (avec les Tarento, Raffa, Martello, ...).
2 ou 3 précisions qui pourront mieux situer le cadrede la recherche:
Renée GRISTI est née à Bône le 07/08/1897 de GRISTI Cyprien et de Ducay Jeanne. Elle avait a priori 3 frères et une soeur. Selon les lointaines "histoires" familales, seule Elle et peut-être sa soeur sont allés à cet orphelinat.
Ensuite sa soeur a été adoptée (?) par Mr et Mme MANGO à LA CALLE.
Dans mes recherches, je n'ai retrouvé que l'orphelinat Ste Monique.
Etait ce le seul orphelinat? A qui dois-je m'adresser pour tenter de récupérer le dossier la concernant.
Est-ce l'éveché de Constantine?, ou une autre institution?

Sujet 2: Recherche généalogique pour mon beau-père, Jean-Pierre LONATI, liée au Vaisseau Le TÎMPAN.
Un de ses ancêtres (Nicolaï Alphonse)est né de père inconnu le 15/01/1850 sur un vaisseau dénommé le "Tîmpan". La déclaration de la naissance se faisant au premier port accosté, ... j'ai besoin du bateau pour tenter de retrouver un acte de naissance.
Ce vaisseau "Le Tîmpan" naviguant dans les eaux médéterranéennes en 1850.
Après moult recherches infructueuses, (Archives Maritimes de Toulon, CCI Marseille/Provence)
J'ai trouvé par persévérence sur un site http://www.netmarine.net/bat/smarins/temerair/ancien.htm qu'un bâtiment ayant porté le nom de Téméraire s'était également appelé "Tympan". Ce vaisseau est un chebec qui prit le nom de Tympan en 1795.
Je suis rentré en contact avec le responssable de l'aricle sur le site précité, qui n'a pu m'aider.
Je suis à nouveau rentrer en contact avec Archives Maritime de Toulon, CCI Marseille/Provence, mais ils n'ont pas retrouver ce vaisseau.
J'ai besoin de savoir où il était en 1850, dans quels ports ..... (peut-être Bône)

Merci pour toute l'aide que vous pourrez m'apporter sur ces recherches.
Adresse : rtarento@yahoo.fr


De M. Luc Demarchi

1- Je recherche pour reprise de contact:
a)- SERGE BONIN, anciènnement rue Pinget à CONSTANTINE,
b)- JEAN JOST, anciènnement rue de France à CONSTANTINE.

2- Recherche pour reprise de contact, des diplômés de l'ECOLE SUPERIEURE DE COMMERCE d'ALGER ( E.S.C.A.), en particulier anciens de la promo 1957
Merci par avance.- Cordialement.
Adresse : luc.demarchi@wanadoo.fr


de Mme Kathy Sanchez épouse Monteiro

Je suis la petite fille de M. Picone Robert qui habitait à Bône (si mes souvenirs sont bons ) et de Mme Castagliolo épouse Picone Yvonne ma grand-mère, et fille de Chantal Picone.
je souhaite retrouver des personnes qui ont connus mes grands-parents ou ma maman. Je serais trés contente de pouvoir prendre contact avec ces personnes.
Merçi d'avance.
Adresse : kathymonteiro@club-internet.fr


De M. Jean Pierre Bartolini


RECHERCHE DE DOCUMENTS:
Je recherche, même des photocopies des N° de la revue "Les Grands Hommes Bônois" de M. D Giovacchini.
De même, je serais preneur des N° "de la Dépêche de l'Est", de la "Seybouse" ou de tout autre publication Bônoise.
Ces recherches sont faites pour sauvegarder numériquement, et faire connaître notre passé. Ce site en fait foi.
Je remercie d'avance tous les chercheurs.
Adresse : jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr


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