Morts au Champ d’Honneur
de la Liberté !



Envoyé par M. Christian Migliaccio
Christian Vanneste - Député du Nord, Conseiller Municipal de Tourcoing

          L’inévitable s’est produit. Depuis des années, la France avait paré les attentats les plus meurtriers, malgré son implication sur plusieurs théâtres d’opérations contre les terroristes. On apprenait le démantèlement de réseaux islamistes régulièrement, mais on avait aussi en tête le nombre important de « djihadistes » recrutés en France. Récemment encore, la mort en Syrie d’un sixième fanatique , originaire de Lunel, était révélée. Néanmoins, l’itinéraire sanglant de Merah à Toulouse et Montauban, en 2012, demeurait apparemment une action isolée et relativement solitaire, avec une dimension symbolique puisque la cible était constituée par des militaires et des Juifs.
          L’attaque de Charlie Hebdo par un commando est d’une autre nature. Les agresseurs ont choisi le moment de la conférence de rentrée de la rédaction pour mener leur opération. Les commentateurs n’hésitent pas à employer le terme, répugnant en l’occurrence, de professionnalisme pour mesurer leur efficacité et leur maîtrise. Ce raid a eu lieu entre Bastille et République, au cœur de Paris et visait le siège d’un journal satirique. Cette fois, la symbolique est énorme. Les assaillants ont assassiné des policiers et des journalistes, ces derniers volontiers provocateurs, donc courageux. C’est donc la France qui a été visée et avec elle, l’Etat, la République et ses valeurs fondamentales, notamment cette liberté de la presse qui est l’âme des institutions démocratiques. On a malheureusement parfois tendance à l’oublier dans notre pays, la liberté de penser et de s’exprimer est un droit sacré. Les caricatures du prophète sont dans un pays vraiment libre plus sacrées que lui. Un incendie criminel avait déjà obligé le périodique à déménager parce qu’il avait eu le front d’exercer ce droit. Cette fois, douze personnes sont mortes, onze ont été blessées, dont quatre sont entre la vie et la mort. Nous avions du respect et de la sympathie, au-delà des différences d’opinion, pour les dessinateurs, Cabu, Charb, Tignous et Wolinski et pour l’économiste Bernard Maris. L’idée que des barbares aient pu les censurer définitivement en leur ôtant la vie est révoltante. Pour le coup, elle est intolérable.
          Il faut espérer que la police les retrouvera rapidement. La video-protection sera une fois encore un moyen privilégié. De tels événements me rappellent les batailles menées pour faire valoir ce dispositif malgré l’opposition des socialistes. Mais si le système est utile aux enquêtes, on voit bien qu’il n’est pas préventif. Le nombre des cibles, le caractère imprévisible des attentats laissent supposer que l’action d’aujourd’hui peut se reproduire. On mesure également combien la protection policière extraordinairement coûteuse en effectifs est illusoire dans ses effets. Deux policiers ont été assassinés. L’un d’eux a été « achevé », ce qui révèle le caractère ignoble et inhumain de ceux qui ont agi aujourd’hui. Il faudra en tenir compte à leur encontre.
          Les discours fleurissent d’un bout à l’autre de la terre. Il serait préférable de leur substituer des actes. L’un de ceux-ci consisterait à mettre fin à la guerre civile syrienne et à l’Etat islamique qui y prend la plus grande part. Il est plus que temps d’assurer l’Etat syrien de notre soutien pour mettre fin à cette pompe aspirante du djihadisme. Les puissances occidentales, avec leurs alliés du Golfe, ont joué les apprentis-sorciers. Ils en récoltent les fruits amers. La déchéance de la nationalité pour les binationaux, l’internement à vie pour ceux qui ont porté les armes sont un minimum. Il faut aussi désigner les coupables sans périphrase oiseuse. Notre Président a récemment déclaré qu’il ne fallait pas stigmatiser une religion. Si le contexte n’était pas tragique, on relèverait chez lui un rare talent à se faire démentir par les faits. Des responsables musulmans affirment que tels actes « n’ont rien à voir avec l’Islam ». C’est un peu facile. Certes, il y a des pratiques musulmanes, soufies, par exemple, qui sont aux antipodes de la sauvagerie, mais la lucidité nous appelle à prendre conscience du lien entre la violence, le mépris de la vie humaine, la relégation de la femme et l’Islam dans une grande partie du monde, du Nigéria au Pakistan, dans de larges périodes de l’Histoire, aussi, et dans les textes, enfin. Le message du Coran est celui d’un Dieu implacable qui n’est pas celui des Evangiles, quoi qu’on dise. Aussi, est-il plus que temps d’exiger des responsables musulmans qu’ils ne se contentent plus de mots rassurants. Si l’on accepte l’idée d’un Islam de France, ce ne peut être qu’une lecture de celui-ci parfaitement soumise à nos principes et à nos valeurs.

          Les courbes sont enfin inversées… L’Angleterre est devant…

          Être gouverné par des zozos, c’est difficile à supporter. C’est fatigant, parce qu’à chaque nouvelle bourde, la tête rentre dans les épaules, si on se dit qu’ils nous représentent. C’est désespérant parce qu’on ne voit pas le bout du tunnel. C’est humiliant, quand on a été assez naïf pour les avoir portés au pouvoir. Pour qui a une petite conscience historique nationale, c’était déjà assez dur d’être une fois de plus écrasé par le cher voisin d’Outre-Rhin qui s’entête sans la moindre correction à être en avance d’une guerre et a compris que de nos jours, elle est économique, mais voilà qu’au bout du tunnel, justement, la perfide Albion, l’ennemi héréditaire d’avant l’autre, nous largue aussi. Trop, c’est trop ! Avec leur humour habituel, à peine notre Président a-t-il rappelé qu’il présidait un grand pays, la 5e puissance économique mondiale (non, mais !), que les « Britiches » s’empressent de faire dire à la Commission de Bruxelles ( à côté de Waterloo) que ce n’est plus vrai, qu’ils nous ont piqué la place ! Les anglais sont moins nombreux que nous, mais comme ils travaillent plus et plus longtemps, paient moins d’impôts, ont gardé leur monnaie, remplacé très largement les emplois publics supprimés par des jobs privés, et diminué la dépense publique qui maintient l’illusion de la richesse chez nous, les voici qu’ils nous doublent ! Nous sommes 6ème ! A quoi ça ressemble ? Leur chômage tend vers la moitié du nôtre. Leur inflation, supérieure, diminue. Comme nous, ils vont bénéficier de la baisse du prix de l’énergie et profitent déjà de la faiblesse des taux d’intérêts : une bénédiction pour les propriétaires emprunteurs à taux variables, nombreux chez eux. De l’autre côté de la Manche, la moustache hérissée et le regard torve, le Gaulois se dit qu’heureusement l’Euro baisse, que la Livre monte, et surtout, que pour les élections, les conservateurs n’ont pas gagné ! Chez nous, on balaie toujours les sortants parce qu’ils sont mauvais. Chez ces gens qui font tout à l’envers, roulent à gauche, progressent avec des conservateurs ( un gros mot chez nous !) et reculent avec des progressistes, on peut, Dieu merci, s’attendre à tout. Ils seraient bien capables de virer Cameron. Ils ont bien viré Churchill en 1945, pour le remercier d’avoir gagné la guerre !

          Avec Cameron aussi, c’est la guerre. Lorsque nos socialistes, à peine élus, ont crié « haro sur les riches », suivant une vieille coutume nationale qui consiste à exclure au nom de l’égalité, toujours moqueur, Cameron leur a déroulé le tapis rouge. Le traître, son tapis était un drapeau ! Impôt sur la fortune dans un pays dont la seule spécialité reconnue est le luxe, taxes en rafales, super tranche fiscale à 75%… Le Premier Ministre britannique avec un grand sourire a dit que la Grande Bretagne était à nouveau prête à accueillir les exilés. Elle en a l’habitude depuis les Protestants et les Emigrés, qui, entre nous soit dit, ont aussi fortifié la Prusse en son temps. Mais, c’est plus fort que nous, le principe l’emporte sur le réel, la logique du jardin à la française sur l’empirisme des parcs anglais. Alors, notre nouvelle et arrogante intelligence politique pointe son regard pénétrant sur notre économie dévastée pour y déceler des pépites. Il n’hésite pas à dire à nos jeunes condamnés aux emplois aidés qu’ils devraient davantage songer à devenir milliardaires, comme les jeunes américains de la Silicon Valley (où il y a d’ailleurs un certain nombre de Français exilés). Monsieur Macron est allé déclarer sans ambages au pays du capitalisme triomphant, du libéralisme incontournable, que ses amis élus en 2012 avaient tout faux, qu’il fallait des riches, beaucoup de riches. Dans le fond, il a révélé la pensée profonde du Président annonçant l’inversion de la courbe. On pensait que c’était celle du chômage. Non, c’était celle de sa politique !